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CLASSE DES SCIENCES

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BRUXELLES

H AYEZ, IMPRIMEUR DES ACADEMIES ROYALES DE BELGIQUE lUie de Louvain, 442

1912

ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE

BULLETINS

DE LA

CLASSE DES SCIENCES

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BRUXELLES

HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADEMIES ROYALES DE RELGIQUE Rue de Louvain, 112

1912

CLASSE DES SCIENCES.

Séance du 6 janvier 191 2.

M. J. Neuberg, directeur pour 1911, occupe le fauteuil.

M. le chevalier Edmond Marchal, secrétaire perpétuel.

Sont présents : MM. Ch. Francotte, directeur pour 191^, C. Malaise, Ch. Yan Bamheke, P. Mansion, P. De Heen, C. le Paige, Ch. Lagrange, J. Deruyts, L. Fredericq, À. Jorissen, A. Gravis, À. Lameere, G Cesàro, Max. Lohest, F. Swarts, J. Massart, A. Demoulin, membres ; A. Rutot, Y. Willem, A. de Hemptinne, J. Verschaffelt, L. Dollo, G. Lecointe et Emile Marchal, correspondants.

M. le Directeur, en ouvrant la séance, adresse les félicitations de la Classe à MM. Malaise, Yan Bamheke, Yanlair et à M. le Secrétaire perpétuel chevalier Marchal, promus commandeurs de l’Ordre de Léopold; MM. De Heen, Deruyts et Dollo, promus officiers; MM. de Hemptinne, Pelseneer et Swarts, nommés chevaliers. ( Applaudissements .)

Il souhaite la bienvenue aux nouveaux élus présents à la séance : MM. Demoulin, Rutot, Lecointe et Émile Marchai.

1912.

SCIENCES.

1

M. le Secrétaire perpétuel fait savoir que deux associés de la Classe, MM. Ch. Depéret et Emile Picard, ont remporté res¬ pectivement, à l’Institut de France, le Prix Petit d’Ormoy et le Prix Jean Reynaud, de 10,000 francs chacun.

Les félicitations de la Classe leur seront exprimées.

CORRESPONDANCE.

MM. Demoulin, Rutot, Lecointe, Émile Marchai et Charles Depéret remercient pour leur élection.

MM. Serge Rernstein et Knapen adressent des lettres de remerciements pour les prix qui leur ont été accordés.

M. Gravis fait hommage, pour la bibliothèque de F Aca¬ démie, d’un exemplaire du discours qu’il a prononcé en qualité de recteur de l’Université de Liège, le 17 octobre 1911 : La biologie végétale.

Remerciements.

Prix Édouard Mailly (1,000 francs).

[Pour favoriser les progrès de l’ astronomie en Belgique \)

5me période : 1908-1911.

La Classe prend notification des travaux reçus de M. Paul Stroobant, correspondant de l’Académie, et de la Société d’astro¬ nomie d’Anvers.

Le jury se composera de MM. le Paige, Lecointe et Lagrange.

3

Prix Léo Errera (1,800 francs)'.

( Biologie générale.)

2me période : 1909*1911.

M. Edgard Zunz soumet vingt-deux travaux qu’il a publiés de 1909 à 1911.

Le jury se composera de MM. Van Bambeke, Fredericq et Jorissen.

ÉLECTION.

La Classe procède à l’élection de son directeur pour 1913.

Les suffrages se portent sur M. Jorissen.

M. Neuberg, en installant au fauteuil M. Ch. Francotte, remercie ses confrères de l’honneur d’avoir été appelé à diriger les travaux de la Classe.

M. Francotte propose des remerciements à son prédécesseur. M. Jorissen, invité à prendre place au bureau, remercie de la marque de confiance qui vient de lui être donnée. ( Applaudisse¬ ments .)

RAPPORTS.

Sur la proposition de M. De Heen, la Classe vote le dépôt aux archives d’une note intitulée : Étude sur la machine d’Atwood; par M. Charles François.

Sur la proposition de M. Lameere, à laquelle a adhéré M. Willem, second commissaire, la Classe décide le dépôt aux archives d’une note de M. Edmond Demachv, Sur le processus de formation des neutres chez les Abeilles,

Contribution à l’étude des dérivés trimétliyléniques du type

H2C

i ) CH X ;

HoC /

par Louis Michiels, docteur en sciences.

Rapport de M. F. Swarts, premier commissaire.

(( Le travail que nous présente M. Michiels constitue une suite à ses recherches sur les dérivés du tri méthylène. Il est relatif à une série de composés obtenus aux dépens du nitrile de l’acide triméthylènemonocarbonique.

L’auteur a isolé ainsi des cétones qu’il a transformées en alcools correspondants. Il étudie particulièrement le méthyl- triméthylènecarbinol, qu’il a obtenu par réduction, à l’aide de la méthode de Bouveault, du triméthvlèneacétyle. En opérant en l’absence d’eau, M. Michiels obtient surtout le carbinol tri- méthylénique, tandis qu’en milieu aqueux il constate que, comme Perkin et Marshall l’avaient déjà observé, il se fait essen¬ tiellement du méthylpropylcarbinol.

M. Michiels a étudié l’action de l’acide hroinhydrique sur son alcool et reconnu qu’en même temps que l’alcool est éthérifié, il se fixe une molécule d’hydracide sur l’anneau triméthylénique avec ouverture de cet anneau.

En faisant réagir le bromure de triméthylèneméthyle sur le nitrile de l’acide triméthylènemonocarbonique, M. Michiels obtient une cétone très intéressante, le ditriméthylèneacétyle, qu’il transforme ensuite en alcool. Cet alcool a été soumis à l’action de HBr qui provoque l’éthérification et l’ouverture d’un seul des anneaux triméthyléniques.

La deuxième partie du mémoire est consacrée à la comparai¬ son des densités et des points d’ébullition des dérivés trimé-

5

thyléniques décrits dans la première partie avec ceux des composés alphaliques correspondants.

Dans la troisième partie, l’auteur cherche à établir la valeur de l’incrément de réfraction moléculaire de l’anneau tri méthy lé- nique. Cette dernière partie du travail suggère quelques obser¬ vations.

La détermination des réfractions moléculaires et atomiques, et plus encore celle de leurs variations sous l’influence de change¬ ments de constitution, c’est-à-dire des incréments, exige la mise en œuvre de produits d’une pureté parfaite, dont l’unité chimique soit établie avec toute la rigueur possible. C’est un point auquel l’auteur ne me paraît pas avoir attaché l’impor¬ tance qu’il mérite, et l’intérêt que présentent les résultats de ses calculs en est sensiblement diminué.

Malgré ces réserves sur la dernière partie du travail, j’estime que celui-ci présente une réelle valeur; aussi j’en propose Ein- sertion dans les Bulletins de l’Académie. »

Ces conclusions, auxquelles a souscrit M. A. Jorissen, ont été adoptées par la Classe.

Sur le pouvoir rotatoire des substances protéiques du sérum du sang de chien ; par Paul Délava.

Rapport de M. Léon Fredericq, premier commissaire.

(c En 1881, j’avais cru reconnaître que si la paraglobuline du sang de chien présente le même pouvoir rotatoire que chez les autres mammifères, il n’en était pas de même de l’albumine du sang qui chez cet animal paraissait différer optiquement de celle des autres espèces examinées. Comme à cette époque on ne possédait pas de bon procédé d’isolement de l’albumine, il restait une certaine incertitude sur l’exactitude du fait signalé

par moi. M. Délava a repris la question en utilisant le procédé moderne de la précipitation au sulfate ammonique pour la préparation de l’albumine. Il a reconnu que l’albumine du sérum du chien présente un pouvoir rotatoire voisin de celui des autres mammifères, contrairement à ce que j’avais admis en 1881.

Je propose l’impression de l’intéressante note de M. Délava dans le Bulletin de la séance. «

M. Willem, second commissaire, ayant adhéré à ces conclu¬ sions, elles sont adoptées.

De l’action locale de la température sur les parois des vaisseaux sanguins (méthode des circulations artificielles) ; par Jacques Roskam.

Rapport de M. Léon Fredericq, premier commissaire.

« L’action directe de la température sur le calibre des vais¬ seaux sanguins est encore actuellement un sujet des plus controversés. L’auteur du travail soumis à notre appréciation a opéré sur la patte postérieure du chien, séparée du système nerveux. Il a jaugé le débit des vaisseaux soumis à circulation artificielle sous différentes températures et constaté qu’entre et 39° le diamètre des vaisseaux augmente avec la tempé¬ rature.

Je propose l’impression de l’intéressante note de M. Jacques Roskam dans le Bulletin de la séance, ainsi que des cinq graphi¬ ques qui l’accompagnent. »

M. Willem, second commissaire, s’étant rallié à ces conclu¬ sions, elles sont adoptées.

Sur tes alliages et les dépôts électno lytiques de radium; par Fréd. De Mare et le D‘ Ch. Jacors.

Rapport de M. F. Swarts, premier commissaire.

« En chauffant dans un four du type Fletcher un mélange de carbonate de calcium, de chlorure d’argent, de charbon et de sulfate de radium, les auteurs ont obtenu un lingot métallique auquel ils ont reconnu une radioactivité manifeste.

L’électrolyse d'une solution d’acétate de radium leur a fourni à la cathode un dépôt brun, très radioactif, sur la nature duquel les auteurs ne se prononcent pas.

MM. De Mare et Jacobs nous promettent un travail plus étendu sur le sujet.

La notice pourrait être acceptée comme communication préliminaire. La reproduction des nombreuses photographies qui l’accompagnent entraînerait des frais que ne justifie pas l’ importance du travail. »

M. De Heen ayant adhéré à ces conclusions, elles sont adop-

8

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

Paléontologie. Sur les premiers restes de Tortues fossiles recueillis au Congo,

par Louis DOLLO, correspondant de l’Académie.

1. Historique. Je suis heureux de pouvoir signaler à T Académie les premiers restes de Chéloniens fossiles recueillis au Congo.

Ces restes sont très fragmentaires, mais, cependant, caracté¬ ristiques.

Us ont été découverts par M. N. Diderrich, Ingénieur des Mines, en 1895, alors qu’il était Directeur du Commerce et de l’Industrie de l’État Indépendant du Congo.

M. J. Cornet, Professeur à l’École des Mines de Mons, en parle dans sa Géologie du May ombe occidental, mais sans déter¬ mination aucune (1).

Ils sont actuellement déposés au Musée de Tervueren, qui m’en a confié l’étude et la description, comme de tous les Reptiles fossiles du Bassin du Congo qui pourraient lui par¬ venir.

2. Localité. Les restes de notre Tortue fossile pro¬ viennent de la Falaise de Landana , dans l’Enclave de Cabinda.

3. Gisement. Ils étaient renfermés dans un Grès calcareux jaunâtre appartenant au Montien (Éocène inférieur).

L’âge de ce gisement a été fixé par MM. Maurice Leriche, Professeur de Géologie à l’Université de Bruxelles, et Émile Vincent, Météorologiste-adjoint à l’Observatoire royal d’Uccle, d’après les Poissons et les Mollusques.

4. Détermination. Je rapporte la Tortue fossile du Congo au genre Podocnemis , encore vivant aujourd’hui.

L’espèce étant nouvelle, je la désignerai sous le nom de

(q J. Cornet. Noies sur la Géologie du Mayombe occidental (Mémoires de la Société des Sciences du Hainaut, 1906, vol. IX, p. 36).

9

Podocnemis congolensis, afin de rappeler son origine géogra¬ phique.

5. Dimensions. D’après les fragments conservés, la carapace de Podocnemis congolensis devait être d’une taille égale, ou peut-être même supérieure, à celle de Podocnemis expansa , du Bassin de l’Amazone, laquelle arrive presque, dans le sexe femelle, beaucoup plus fort, à 0m90 de long.

6. Ethologie. Ainsi que les autres espèces du même genre, Podocnemis congolensis, par sa carapace entièrement ossifiée et aplatie, comme par le grand développement des pédoncules axillaires et inguinaux, était une Tordue jluviatile.

7. Biogéographie. Le genre Podocnemis ne se trouve plus, maintenant, que dans l’Amérique du Sud et à Madagascar.

Mais on savait déjà que, de EÉocène supérieur au Miocène inférieur, il existait sur le Continent africain , notamment en Égypte.

Et que, pendant l’Eocène inférieur, il remontait même jusqu’en Angleterre.

Podocnemis congolensis est un nouveau point . pour ce genre, sur le Continent africain.

8. Biostratigraphie. Jusqu’à présent, le genre Podocnemis n’était pas connu au-dessous de l’ Y présien (Éocène inférieur) .

La découverte de Podocnemis congolensis , dans le Al on tien (Éocène le plus inférieur), le fait dater du début de l’Epoque néozoïque.

9. Description. La description détaillée de Podo¬ cnemis congolensis , accompagnée des illustrations nécessaires, paraîtra, prochainement, dans les Annales du Musée du Congo , en même temps que les travaux de MM. Leriche et Vincent sui¬ tes Faunes ichthyologique et conchyliologique du gisement de Landana.

10

Chimie. Contribution à l’étude des dérivés triméthy-

H2C

léniques du type I > CH X,

H2C

par Louis MICHIELS, pharmacien, docteur en sciences naturelles.

INTRODUCTION.

Mes recherches se rattachent à l’étude des dérivés triméthy- léniques répondant à la formule générale

X étant un radical quelconque.

J’en diviserai l’exposé en trois parties. Dans une première, je décrirai quelques dérivés triméthyléniques à fonction acétone et à fonction alcool secondaire que j’ai obtenus, ainsi que deux dérivés ditriméthyléniques : l’acétylditriméthylène et le ditriméthylèneéthanol qui, tous deux, appartiennent à la série des corps représentés par le symbole général

5£oCH-x-CH<ic5:-

Dans une deuxième partie, je présenterai les relations de volatilité et de densité que j’ai pu établir entre les dérivés tri¬ méthyléniques et les dérivés isopropyliques et allyliques corres¬ pondants. Pour établir ces relations, j’ai été amené à préparer trois nouveaux alcools secondaires : l’isobutyl-isopropyl, Tiso- amyl-isopropyl et l’isohexyl-isopropylcarbinols ; je décrirai donc les propriétés de ces composés avant de passer à l’exposé des relations physiques de volatilité et de densité des dérivés triméthyléniques.

11

Enfin, dans une troisième partie, j’examinerai la valeur de l’incrément des chaînes cycliques triméthyléniques dans le calcul des indices de réfraction moléculaire.

(]es recherches ont été effectuées au Laboratoire de chimie générale de l’Université de Louvain, sous la direction bienveil¬ lante de MM. les Prof18 L. Henry et P. Henry, qui voudront bien trouver ici l’expression de ma reconnaissance.

Elles font suite à une série de recherches effectuées déjà depuis plusieurs années dans ce laboratoire, sur les dérivés triméthyléniques (*).

Il me sera donc inutile de présenter les généralités que com¬ porte ce sujet.

PREMIÈRE PARTIE.

Dérivés triméthyléniques.

Le méthyltriméthylènecarbinol îî'c CH CHOH CH3.

J’ai obtenu ce composé par l’hydrogénation au moyen du sodium et de l’alcool anhydre de la méthyltriméthylène cétone (**).

5*9 > CH C CH3 + H, = O CH CHOH CHS. ii2L< |j ïi2Li

O

C’est un liquide visqueux, à odeur fade, incolore. 11 est assez soluble dans l’eau.

Il bout à 119°-120° à la pression ordinaire.

(*) L. Henry, Bail . de V Acad. roy. de Belgique, 1901, p. 249. P. Dalle, ld., 1902, p. 36. P. Bruylants, ld., 1908, p. 1013. L. Michiels, Bull, de la Soc. chim. de Belgique, 1910, p. 396; 1911, p. 177.

(**) Méthode introduite par MM. Ladenburg, Bouveault, Blanc.

La densité de vapeur, prise par la méthode de Meyer, a été trouvée 8.03, alors que la densité de vapeur calculée est 2.97. Sa densité liquide à 20°/4° est 0.88045.

Son indice de réfraction à 20° est 1.42461 (raieD du sodium), ce qui donne un indice de réfraction moléculaire : calculé 24.536; trouvé 24.93.

En même temps que le méthyltriméthylènecarbinol, il se forme dans l’hydrogénation de la méthyltriméthylènecétone un peu d’un liquide huileux, très épais, bouillant très haut; la petite quantité obtenue ne m’a pas permis de fixer son point d’ébullition qui est au delà de 200°.

La nature du méthyltriméthylènecarbinol est bien établie; en effet, comme je le montrerai plus loin, cet alcool s’éthérifie des plus facilement par les hydracides halogénés, caractère que possèdent ces alcools triméthyléniques, et le bromure de cet alcool donne des plus aisément un bibromure par fixation de HBr sur la chaîne triméthylénique, ce que ne pourraient don¬ ner ni le méthylisopropylcarbinol, ni le méthylpropylcarbinol, composés saturés à chaîne ouverte.

Marshall et Perkin (*) ont précédemment réalisé l’hydrogé¬ nation de la méthyltriméthylènecétone; ces auteurs ont effec¬ tué cette hydrogénation au moyen d’éther aqueux et de sodium, ils ont obtenu ainsi du méthylpropylcarbinol

GH3 CH OH CH., CH2 CHS éb. 119°5

et un tiers d’une huile bouillant à 220°-225u à laquelle ils assi¬ gnent la constitution

CH3 CH2 - CH2 C OH CH3

CH3 CH2 CH2 G OH CH3 ■.

11 est curieux de noter que l’hydrogénation au moyen de sodium et de l’éther aqueux mène à une rupture de la chaîne

i*) Journ. of the Chem. Society , 1891, p. 875.

triméthylénique par fixation d’hydrogène et que l’hydrogéna¬ tion au moyen du sodium et de l’alcool anhydre respecte cette même chaîne triméthylénique.

Étant donné l’intérêt que présentait ce mode d’action diffé¬ rent, j’ai repris l’hydrogénation de la même cétone en me plaçant dans les conditions Marshall et Perkin l’avaient réalisée.

J’ai mis 15 grammes d’acétone en solution dans 200 centi¬ mètres cubes d’éther surnageant à 200 centimètres cubes d’eau, puis j’ai ajouté petit à petit 30 grammes de sodium en refroi¬ dissant le récipient de façon que la température du liquide ne s’élève pas à plus de 30°. Le résidu de l’évaporation de l’éther soumis à la rectification m’a donné un produit éb. 1 18°5-1 19° et un produit très visqueux éb. 238°-2420.

Le produit bouillant à 118°-119° présentait une densité à 20°/4° = 0.8303. Son indice de réfraction à 20° (raie 1) du sodium) était 1.4127.

Gela donnait un indice de réfraction moléculaire de 20.38, alors que l’indicé calculé pour le méthylpropylcarbinol est 26.638.

J’ai ensuite soumis ce produit à l’action de HBr ; je n’ai pas observé l’éthérification et la séparation d’eau immédiate comme je l’ai toujours observée pour les alcools triméthyléniques. J’ai alors abandonné le produit plusieurs jours en contact avec une solution aqueuse, fumante de HBr et à la température ordi¬ naire. Au bout de ce temps, j’ai lavé et séché, puis distillé le produit; il m’adonné un bromure éb. 118° qui possédait une densité de 1.2173, et il me restait un peu d’un produit bouillant vers 200° et qui est du bi bromure.

il s’est donc formé dans l'hydrogénation de la méthyltrimé- thylènecétone, menée comme je l’ai signalé plus haut, une grande quantité de méthylpropylcarbinol

CH3 CHOH CH2 CH2 CH3 éb. 118M190

i

14

et fort peu de méthyltriméthy lènecarbinol

CH3 CHOU CH <] ^ éb. 1 19°.

Il est donc bien établi qu’il s'est fait ; surtout du méthvl- propylcarbinol dont le bromure ne pouvait pas subir l’action de HBr, ce qui confirme les résultats de Marshall et Perkin; 2* il s’est formé un peu de méthyltriméthylènecarbinol puisque j’ai obtenu un peu de bibromure après l’action de HBr.

Ce détail échappait facilement à Marshall et Perkin qui n’ont pas essayé l’action de HBr et cet alcool ne pouvait pas influen¬ cer pour sa petite quantité les résultats des combustions. Quant au produit éb. : 238°-242° que j’ai obtenu à côté des deux premiers, il présentait une densité à 20°/ -4° de 0.9435. Son indice de réfraction à 20° est pour la raie D du sodium 1.45996.

L’indice de réfraction moléculaire pour le composé

HgC C OH CHo CH2 CH,

H3C C OH CH, CH, CHS est 51.174.

J’ai trouvé 50.43.

Cependant, vu le résultat obtenu pour le méthyltriméthylène et le méthylpropylcarbinols, il se peut fort bien qu’ici aussi on ait un mélange de diverses pinacones, soient :

H3C COH CHo CH, CH.

I

H.C COH CH2 CH, CH3

et

HoC COH CH<]^

i fii

H3C COH CH <3

ou peut-être le composé mixte

H3C COH CH <]

H3C COH CH2 CH, CH3.

Aussi établir la nature de ce glycol substitué devient un pro¬ blème complexe.

15

Le chlorure du métiiyltriméthylèneca rbinol {]*£[> CH CHCI CH3.

J’ai préparé ce corps en faisant passer de l’acide chlorhy¬ drique dans le méthyltriméthylènecarbinol. La séparation de l’eau et l’obtention du chlorure est immédiate.

C’est un liquide incolore, à odeur éthérée, bouillant à 105°- 106° à la pression de 750 millimètres.

Les dosages de chlore (par la méthode à la chaux) dans ce composé m’ont donné des chiffres trop faibles.

Le bromure du méthyltriméthylènecarbinol Ü^OCH CH Br CH,.

J’ai obtenu ce composé en faisant passer HBr dans le méthyl¬ triméthylènecarbinol. Afin que réchauffement à la réaction ne soit pas trop considérable, j’ai refroidi. L’éthérification est immédiate et complète. J’ai ensuite distillé le produit, lavé d’abord à l’eau et puis à l’eau alcali ni sée et, enfin, séché sur CaCl2.

Il bout à 118o-120° à la pression de 751 millimètres. C’est un liquide incolore, mobile, à odeur éthérée, insoluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants carbonés. Ce produit présentait une densité à 20°/4° de 1.1552 et ne contenait que 46.52 °/0 et 46.71 °/0 de brome, d’après deux dosages faits suivant la méthode à la chaux, alors que le bromure du méthyltriméthylènecarbinol en exige 53.69 9/0. Il est probable qu’il contenait du méthyl- propylcarbinol éb. : 119° provenant de l’hydrogénation de la chaîne triméthylénique qui se ferait très facilement dans le méthyltriméthylènecarbinol, et cet alcool-là ne s’éthérifie plus aussi facilement que ce dernier par HBr.

16

Action de HBr sur le bromure du méthyltrimétliylène-

carbinol.

L’action de H Br sur

jj^oen CH Br ch3

pour ouvrir la chaîne triméthylénique et s’y fixer est des plus rapides. En effet, lors de la préparation du bromure de méthyl- triméthylènecarbinol, malgré la précaution prise de ne pas laisser s’échauffer le liquide dans lequel passait l’acide bromhy- drique, malgré un lavage à l’eau immédiat du produit, à la distillation, j’ai pu séparer le liquide en une partie bouillant à 118o-i20° et qui est le bromure mélangé d’alcool, tandis qu’une partie tout aussi considérable restait dans le ballon. Celle-ci était constituée presque uniquement de bibromure, comme le montre sa densité élevée, qui est 1.590. (La densité du bibro¬ mure est 1.6222, celle du bromure triméthylénique 1.1552.)

J’ai préparé antérieurement (*) les bromures du triméthy- lènecarbinol, du butyltriméthylènecarbinol, de l’éthylpro- pyltriméthylènecarbinol : jamais ces préparations n’ont donné lieu à la formation d’une grande quantité de bibromure.

11 semble donc que c’est dans cet alcool que se trouve au maximum la facilité d’addition de l’acide bromhydrique à la chaîne triméthylénique; il en serait peut-être de même pour la facilité d’hydrogénation de cette chaîne.

Sur le méthyltriméthylènecarbinol, j’ai fait aussi agir HBr en solution aqueuse concentrée pendant deux jours environ.

L’éthérification est rapide; puis l’acide bromhydrique s’est complètement fixé sur la chaîne triméthylénique et a donné un produit que j’ai analysé sans distillation, après simple lavage à l’eau et à l’eau alcaline.

(*) Bull, de la Soc. chim. de Belgique , 1910, p. 396.

17

Il a pour densité à 20ü/4° 1.6222.

Le dosage de brome par la méthode à la chaux a donné :

I. 69.16 °/0,

II. 68.97 %

alors que la teneur en brome calculée pour le bi bromure est 69.56 %•

Ce produit bout à 1960-198° à la pression de 746 millimè¬ tres, en dégageant des fumées d’HBr.

C’est probablement

GH3 CHBr CH2 CH2 ( JI2Br, dont le point d’ébullition est 200°-202ü (*).

L’isoamyltriméthylènecétone

[jü3 > CH CH2 CH2 C CH <1 jSjjj2.

O

J’ai obtenu ce corps par l’action de la combinaison de l’isoa- mylbromure de magnésium et du nitrile éthyléno-acétique ; le produit d’addition décomposé par l’eau et un acide fournit avec un bon rendement l’acétone.

C’est un liquide incolore, insoluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants carbonés, éther, etc. Il possède une odeur de menthe.

Il bout à I83°-185° à la pression de 755 millimètres.

Sa densité à 20o/4° est 0.87408.

Son indice de réfraction à 20° est 1 .44064 (raie D du sodium).

Ce qui donne un indice de réfraction moléculaire de 42.40, alors que cet indice calculé est 41 .612.

La semi-carbazone de cet acétone fond h 140°- 141° (**).

(*) Lipp. Berichte, 22, p. 2570.

(**) La méthyltriméthylènecétone m’a donné une semi-carbazone fus. : tl8°-120:); la propyltriméthylènccétone, une semi-carbazone fus. : 119°-120°; l’isobutyl trimé thylènecétone fus. : 138°-139;1, et la butyltriméthylènecétone, fus. : 105°-106°.

1912 - SCIENCES. 2

18

L’isoamyltiiméthylènecarbinol £{{3 > CH CH, CH, CHOU CH <J £{} .

J’ai obtenu ce corps par F hydrogénation au moyen du sodium et de l’alcool anhydre, de Fisoamyltriméthylènecétone.

C’est un liquide incolore, visqueux, peu soluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants carbonés et présentant une odeur rappelant celle du citron.

Il bout à 188°- 189° à la pression de 766 millimètres.

Sa densité à 20°/4° est 0.8631.

Son indice de réfraction à 20° est 1.44405 (raie D du sodium).

Ces deux chiffres mènent à un indice de réfraction molécu¬ laire de 43.70, alors que cet indice calculé est de 42.948.

L’isohexyltriméthylènecétone

> CH CH , CH, CH, C CH O

O

J’ai préparé cette acétone par Faction de l’isohexylbromure de magnésium (*) sur le nitrile éthylénoacétique et décompo¬ sition ultérieure par l’eau et l’acide chlorhydrique du produit d’addition.

Ce composé est un liquide incolore, mobile, à odeur de menthe, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et les dissol¬ vants organiques.

(*) J’ai obtenu l’alcool isohexylique qui a servi à cette préparation parla réaction de l’isoamylbromure de magnésium sur le trioxyméthylène en poudre.

En décomposant par l’eau le produit d’addition, on obtient l’alcool isohexylique primaire et aussi la combinaison de cet alcool avec l’aldéhyde formique.'

Il suffit de chauffer un certain temps cette combinaison avec l’alcool méthylique et un peu d’acide chlorhydrique pour obtenir la régénération de l’alcool iso¬ hexylique.

19

11 bout à 200°-202° à la pression de 739 millimètres.

Sa densité à 20°/4° est 0.8631.

Son indice de réfraction à la température de 20° est L 44325 (raie I) du sodium).

L’indice de réfraction moléculaire calculé est 46.215 et l’in¬ dice trouvé est 47.30.

L isoh eæy.ltri méth ijlèn eca rhin oi £{js > CH CH., CHe CH2 CHOH CH <1 gj*.

J'ai préparé cet alcool par l’hydrogénation de l’isohexyl- triméthylènecétone au moyen de l'alcool éthylique et du sodium.

C’est un liquide incolore, visqueux, à odeur de citron.

Insoluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants carbonés, éther, alcool, etc.

Il bout à 206°-207° à la pression de 747 millimètres.

Sa densité à 20°/4° est 0.8603.

Son indice de réfraction à 20° est 1.44345 (raie 1) du sodium).

L’indice de réfraction moléculaire calculé est 47.551, le même indice trouvé 48.07.

Dérivés ditriméthyléniques.

L’acétyl ditriméthylène

b$>ch-Ç-ch*-ch«<Ï-

O

Dans une précédente étude sur les dérivés triméthylé»iques(*), je m'étais proposé d'obtenir la ditriméthylènecétone

h^ch-ç-ch^I

O

(*) Bull, de la Soc . chim. de Belgique ■, 24, p. 401,

20

par la déshydratation et décarburation catalytiques sur la tho- rine de l’acide éthylénoacétique ; tous mes essais dans ce but ne m’ont pas donné de résultats très favorables; j’ai néanmoins obtenu un produit que j’ai considéré comme la semi-carbazone xle cette cétone.

Désirant cependant, par suite de l’intérêt qu’offrait cette nou¬ velle classe de dérivés se trouvent accumulées les deux chaînes cycliques, en obtenir un type, j’ai essayé de préparer son homologue supérieur, l’acétylditriméthylène. Cette fois mes résultats ont été plus heureux.

J’ai obtenu ce corps en faisant réagir le bromure du trimé- tbylènecarbinol

CH,Br

sur le magnésium et en traitant ce produit organomagnésien par le nitrile éthylénoacétique

|J=ji [> Cil CN.

Le produit d’addition qui cristallise au sein de l’éther décom¬ posé par l’eau et un acide donne l’acétone.

C’est un liquide incolore, mobile, insoluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants organiques, à odeur peu agréable, dans le genre de celle de la méthyltrimétbylènecétone.

Cette acétone bout à 175°- 177° à la pression de 759 milli¬ mètres.

Sa densité à 20-°/4° est 0.9149.

Son indice de réfraction à la même température est 1.45787 (raie B du sodium).

Nous avons ainsi un indice de réfraction moléculaire de 80.97, alors que l’indice calculé est 84.907 (*).'

La semi-carbazone de cette acétone fond à 82°-88°.

(*) Voir troisième partie de ce travail : Influence constitutive de la chaîne trimé- thylénique sur l’indice de réfraction moléculaire.

21

L e ditriméth ylèneéthanol O CH CHOH CH,, CH <1 £}j*.

J’ai préparé ce corps en hydrogénant au moyen de l’alcool anhydre et du sodium l’acétone précédente.

C’est un liquide visqueux, à odeur fade et fruitée, analogue à celle du méthyltriméthylènecarbinol, incolore, insoluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants carbonés.

Il bout à 179°- 180° à la pression de 770 millimètres.

Sa densité à 20°/4° est 0.9054.

Son indice de réfraction à 20° est 1.46036 (raie D du sodium).

Ces deux chiffres nous donnent un indice de réfraction molé¬ culaire de 38.130, alors que cet indice calculé est 36.234.

Action de l’acide bromhydriqne sur le ditriméthylèneét hanoï.

Lorsque j’ai fait passer dans cet alcool l’acide bromhvdrique gazeux, il s’est produit un échauffement assez rapide, que j’ai, du reste, modéré en refroidissant. A un moment donné, le liquide se trouble par formation de gouttelettes d’eau, et bientôt il se sépare en deux couches. I/éthérification devient immé¬ diate.

Ce bromure est resté alors cinq à six jours en contact avec la solution aqueuse, fumante, d’acide bromhydrique. Au bout de ce temps, j’ai lavé le produit à l’eau et ensuite à l’eau alcalinisée, puis je l’ai séché sur CaCî2 et je l’ai analysé comme tel.

Sa densité à 20°/4° est 1.535.

Deux dosages de brome, par la méthode à la chaux, ont donné 58.33 °/0 et 59.02 °/0 de brome.

Or, en admettant que les deux chaînes triméthyléniques aient

22

fixé chacune une molécule de HBr pour donner un bromure tel que

CH2Bi (CH2)3 CH Br (CH2)2 CH2Br

ou un de ses isomères, ce produit devrait contenir 68.38 °/0 de brome.

D’autre part, un produit une seule chaîne triméthylénique aurait fixé HBr, contient 59.26 °/0 de brome. C’est donc ce der¬ nier cas qui s’est réalisé.

Il y a lieu d’admettre que c’est la chaîne triméthylénique voisine du chaînon primitivement alcool qui additionne l’acide bromhydrique, tandis que l’autre chaîne triméthylénique jouirait d’une stabilité relativement plus grande vis-à-vis de l’acide bromhydrique.

Il serait intéressant de voir ce que donnerait l’hydrogénation de l’acétylditriméthylène au moyen de l’éther aqueux et du sodium; nous avons vu que cette hydrogénation rompt la chaîne de la méthyltriméthylènecétone. Ici y aurait-il fixation d’hydro¬ gène sur une seule des deux chaînes, puisqu’elles semblent se comporter différemment vis-à-vis de HBr, ou bien y aurait-il hydrogénation complète?

Note sur quelques alcools isopropyliques secondaires.

L’isobutylisopropylcarbinol > CH CHOH CH2 CH < £||3.

J’ai obtenu ce corps par l’action de risobutylbromure de magnésium sur l’aldéhyde isobutyrique et traitement ultérieur du produit d’addition par l’eau et un acide.

C’est un liquide incolore, visqueux, insoluble dans l’eau, mais soluble dans les dissolvants carbonés. Il présente une odeur pénétrante de thym.

Il bout à I57°-158° à la pression de 760 millimètres.

~ 23

Sa densité à 20°/ est 0.8212.

Son indice de réfraction à 20° est 1 .42461 (raie D du sodium).

Cela nous donne un indice de réfraction moléculaire 40.49, alors que ce même indice calculé est 40.447.

L’isoamylisopropylcarbinol > CH CHOH CH2 CH2 CH <

J’ai obtenu cet alcool par l’action de l’isoamylbromure de magnésium sur l’aldéhyde isobutyrique et traitement ultérieur du produit de la réaction par l’eau et un acide.

C’est un liquide incolore, visqueux, guère soluble dans l’eau, mais soluble dans les dissolvants carbonés.

Il présente une odeur forte et agréable de mélisse.

Il bout à 175° à la pression de 760 millimètres.

Sa densité à 20°/4° est 0.8212.

Son indice de réfraction à 20° est 1.42461 (raie D du sodium) .

Cela nous donne un indice de réfraction moléculaire 45.11, dors que cet indice calculé est 45.05.

L’isohexylisopropylcarbinol > CH CH2 CH2 CH2 CHOH CH <

J’ai préparé ce corps par l’action de l’isohexylbromure de magnésium sur l’aldéhyde isobutyrique et décomposition du produit d'addition par l’eau et un acide.

Cet alcool constitue un liquide visqueux, incolore, à odeur analogue à celle du précédent, mais moins forte.

Insoluble dans l’eau, soluble dans les dissolvants carbonés.

Il bout à 193°-194° à la pression de 756 millimètres.

Sa densité à 20°/ est 0.8152.

_ 24

Son indice de réfraction à 20° est 1.43021 (raie D du sodium).

Son indice de réfraction moléculaire calculé est 49.653, l’indice trouvé est 50.07.

SECONDE PARTIE.

Examen comparatif des propriétés physiques des dérivés triméthyléniques par rapport aux dérivés isopropyliques correspondants (*).

I. VOLATILITÉ.

VOLATILITÉ DES DÉRIVÉS TRIMÉTHYLÉNIQUES COMPARÉE A CELLE DES DÉRIVÉS ISOPROPYLIQUES CORRESPONDANTS.

Acétones .

CH3 C CH <

O

<:h3 - C - GH <1 £ji2

Il

O

CH3 CH, C CH < pjl3

f|

O

CH3 CH2 C CH <|£}j2

ô

CH3 CH2 CH2 C CH < 9m3

11

O

CH3 CH2 - CH2 - C - CH O 9Ü2 O

le-* n

19°-20°

(*) Les relations marquées d’un astérisque sont empruntées au travail de M. P. Bruylants, Bull, de C Acad. roy. de Belgique , 1908, p. 1011.

28 -

Cïï3 v. pfi r TH

ch3 > 1 H V < ch,

o

cS > CH - G - CH <1

o

125e

140°

15° (*)

cft > CH CB.-Ç-CH&gîj O

CHî ... rxA ru r ru CH2

en.

> CH - CH2 - C - CH <3

o

CH

147e

161°

15°

> CH CH2 CH, C CH < CH

ch3 ch3

ch3

ch3 ^ ^r'2 ^n* V ^ ^ ch2

o y 13°

> CH CH, CH2 C CHO^H2 184°

h

O

CH

CH,

CH.

17b

ch: > CH - CH^ C CH <3 CH, O

[> CH CH2 C CH <3 CH2

H9C

CH

16i°-163°

175°-177°

\

14o

Il résulte de l’examen de ce tableau que la différence de vola¬ tilité entre le dérivé à chaîne ramifiée et celui à chaîne cyclique est de 19*-20° pour les termes méthyl, éthyl et propyl normaux, tandis que pour les termes isopropyl, isobutyl, isoamyl, cette différence n’est que de 13° à 15°.

De même lorsqu’on compare l’isobutyltriméthylèneeétone et facétylditriméthylène, on voit que l’introduction de la seconde chaîne cyclique s’accompagne de la même diminution de volatilité que l’introduction de la première chaîne cyclique, dans les termes isopropyl, isobutyl, isoamyl : isopropyliques, soit 14°.

Donc entre le dérivé deux fois ramifié et le dérivé deux fois

26

triméthylénique, nous aurons la différence de volatilité de 14* ou 15° doublée, soit 28° à 30°.

j$>CB-CHt C-CH<CHa O

Jg t> CH CH2 G CH <

O

Alcools .

147e

28°-30°

175°- 177°

CH3 CHOH CH <

CH3 CHOH CH<|£[{~

112--113

119°-120

CH3 CH2 - CHOH - CH <

CH3 CH2 CHOH - CH <1 £{{*

CH3 CH, CH2 CHOH CH <

CH3 CH2 CH2 CHOH CH <3 qH*

CH3 CH2 CH2 CH2 CHOH CH < £{]« CHS CH2 CHe - CH2 CHOH - CH <| £|j£

£j]3 > CH CHOH CH < £}j3 £|{3 > CH - CHOH CH <J

127»

140»

141°'142° 157*- 158°

154°

175°

140°

151°-152°

i:i»(*) !

1 1°-12°(*)

27

> CH - CH2 - CHOU CH <

CH

CH,

CH3

ch3

CH3

ch3

ch3

CHo

3 > CH CH2 CHOH CH <j

157°-158° 167°

175° 188°

> CH CH2 Ul2 ~ CH2 CHOH CH < (C[]3 193°-194°

ch3

ch3

CHo

CHo

CH <

CHo

en;

CH <

CH,

CH2

£[j3 > CH CH2— CH2-CH2— CHOH - CH <] 206o-û207<>

£|j3 > CH CH2 CHOH CH <3

CH.

CH

O CH CH2 CHOH CH O

CH

CH

167° 179°- 180°

10°

13°

13°

12°-13°

En comparant les alcools isopropyliques aux alcools trimé- thyléniques, on voit que dans les dérivés à chaîne rectiligne la différence de volatilité augmente avec le poids moléculaire : elle est de pour le terme méthyl, de 13° pour l’éthyl, de 16° pour le propyl et de 21° pour le butyl.

D’autre part, dans les dérivés à chaîne ramifiée, la différence de 12° se maintient constante en faveur du dérivé triméthy lé- nique; il en est ainsi pour l’isopropyl, l’isobutyl, l’isoamyl, l’isohexyl : isopropylcarbinols, et même lorsqu’on compare risobutyltriméthylènecarbinol au ditriméthylèneéthanol, cette même différence se retrouve.

Lorsqu’on compare l’isobutylisopropylcarbinol au ditri¬ méthylèneéthanol

^ > CH CH2— CHOH CH < [:[*3 ^ > CH CH2 CHOH CH <J !

157°-158°

179°-180°

22*

28

on voit que l’on a 22° de différence, soit deux fois 11°, influence moyenne d’une seule chaîne triméthylénique sur la volatilité dans les alcools à chaîne ramifiée.

VOLATILITÉ DES DERIVES TRIMÉTHYLÉNIQLES COMPAREE A CELLE DES DÉRIVÉS ALLYLIQUES CORRESPONDANTS.

Alcools (*). CH3 CHOH CH2 CH = CH2

ch3— choh cho^

1 15°-116^ 1 19M20°

CH3— CH2 CHOH CH2 CH - CH2 130°-132° CH3 CH2 CHOH C1I <] 140°

8°-10°

cg > CH CHOH CIÏ2— CH = CH2 139M410 > CH CHOH CH <1 £{]* 151-152°

11° o

CH3 > CH ' CIL CHOH CIL^ CH= CH2 162°-164° CH3 >' CH X CH2 CHCH CH <] ^ 167°

On ne peut rien conclure d’après ces données; du reste, le nombre de dérivés allyliques connus est insuffisant.

(*) Le nombre d’acétones allyliques bien connues est trop restreint que pour comparer ces dérivés.

29

II. DENSITE.

DENSITE DES DERIVES TRIMETHYLENIQUES COMPAREE A CELLE DES DÉRIVÉS ISOPROPYLIQUES CORRESPONDANTS (*).

Alcools.

CH3 -t- CHOU CH < ^ CH,

CH2

CH3 CHOH CH <1 p CH3 CH2 CH2 CHOH CH < Y

ch3

ch3

CH3 CH, CH2 CHOH CH <

ch3 ch3

CH,

19“ 0.819 20°/4° 0.8813 17° 0.821 20°/4° 0.8689 20°/20° 0.825

CH3— CH2— CH,— CH2— CHOH— CH <

CH3 CH2 CH2 CH2 CHOH CH<| 20°/i° 0.8712

CH3 I pu pu i'' TT l~\ TT /Il / CH:

CH > CH CH, CHOH CH < ru

qJ8 > CH CH2 CHOH CH <

ch3

CH,

ch:

20°/4° 0.8212 20°/4° 0.8639

CH3 ^ CH CH,— CH, CHOH CH < 20-/4- 0.8212

ch!'? Ch|cH2|cH2|cH0H-CH<^ 20°/4° 0.8631

0.062

0.049

0.046

0.042

>

0.042

™3>CH-CH, CH2-CH2-CH0H-CH< 20°/4° 0.8152 ^|j3>CH— CH2— CH2 -CH2— CHOH— CH<] £{** 20°/4» 0.8603

0.0451

(*) Les données sur les acétones isopropyliques ne sont pas suffisantes pour pou¬

voir étendre les relations à ces composés.

30

> Cil CH„ CHOH CH<gj}* 20/4° 0.8637

£H2D> CH CH, CIIOU CII<]£|]2 20°/4° 0.9084

>

0.0415

L’examen cle ce tableau fait ressortir une différence constante de 0.043 en moyenne en faveur de la densité du dérivé trimé- thylénique, aussi bien lors de la transformation de la première chaîne isopropylique en chaîne cyclique que lors de la trans¬ formation de la deuxième chaîne isopropylique en chaîne tri- méthylénique, comme c’est le cas pour le ditriméthylène- éthanol.

La valeur de 0.042 se trouve donc doublée lorsqu’on com¬ pare l’isobutyltriméthylènecarbinol au ditriméthylèneéthanol

DENSITÉ DES DERIVES TRIMÉTHYLÉNIQüES COMPARÉE A CELLE DES DÉRIVÉS ALLYLIQUES CORRESPONDANTS.

Alcools.

CH3 CHOU CH2— CH = CH CH3 CHOH - CH <j£!J2

CH3 CIL— CHOH CH„ CH = CH

ru

CH3 CH2 CHOH CH <3£U2

20°/ 20° 0.8871

18° 0.8430

>

0.044

> CH CHOH CH2 CH = Gif ,

ch! > CH ~ CH0H CH <1 ch!

15° 0.846

0.038

31

£[j3 > CH CH2 CHOH CH,,— CH =CH2 15» 0.845 £|j3 > CH CH., CHOU CH <1 £[J3 20» 0.8648

0.0198

On voit ici que la différence de densité s’atténue sensible¬ ment au fur et à mesure de l’augmentation des poids molécu¬ laires.

TROISIÈME PARTIE.

Influence constitutive de la chaîne triméthylénique sur le pouvoir réfringent moléculaire.

Cette question a attiré mon attention, comme je disposais d’une série assez complète de dérivés triméthyléniques et surtout que j’ai réussi à obtenir des dérivés contenant deux fois la chaîne triméthylénique dans leur molécule.

J’ai fait les déterminations des indices de réfraction à 20“ raie D du sodium, et les densités prises à 20° ont été rapportées à l’eau à 4°.

Tous les soins ont été pris pour assurer la précision des obser¬ vations. Voici les résultats obtenus pour quelques dérivés :

Acide éthylénoacétique. Indice moléculaire :

D 20°/4° 1.0874. Indice de réfraction : 1.4404

l trouvé 20.880

>0 762

/ calculé 20.118

Élhylénoacétate d'éthyle. Indice moléculaire :

0 20°/4° 0.9636. Indice de réfraction : 1.42181

j trouvé 30.060 | calculé 29 324

>0.736

Butyltriméthylènecétone. Indice moléculaire :

D 20 /4° 0 8773. Indice de réfraction : 1.43813

j trouvé 37.71 j calculé 37.00

>0.71

lsoannyltriméthylènecétone. Indice moléculaire : ( trouvé 42.40

I) 20°/4o 0.87408. Indice de réfraction : 1.44064 ) calculé 41.612^ ^ ^ ^

Propyltriméthylènecarbinol. Indice moléculaire : t trouvé 34.43

1) 20°/4° 0.8689. Indice de réfraction : 1.43793 j calculé 33.74 ^

Isoamyltriméthylènecarbinol. Indice moléculaire : D 20 /4° 0.8631. Indice de réfraction : 1.44403

trouvé 43.70 .

V a

calculé 42.948

32

La valeur moyenne de 0.74 est assez constante : on peut donc l’attribuer à l’existence de la chaîne triméthylénique ; elle cadre du reste assez bien avec la valeur de 0.66 admise par Demja- now (* *).

Il y a quelques composés cependant pour lesquels la valeur de l’incrément varie, mais cependant dans des limites suffisam¬ ment restreintes que pour pouvoir les mettre sur le compte des erreurs d’observation ou de l’insuffisance de pureté de ces produits.

lsobutyltrimétkylènecétone. Indice moléculaire : i trouvé 37.670

D 20°/4° 0.8726. Indice de réfraction : 1.43513 ( calculé 37.009

Isohexyltrimétliylènecétone. Indice moléculaire :

0 20o/4° 0.8631. Indice de réfraction : 1.44325

tr0UVé 47'3° >1.085 calculé 46.215

Isohexyltrimélhylènecarbinül. Indice moléculaire : D 20°/4° 0.8603. Indice de réfraction : 1.44315

( trouvé 48.07

>0.519

r calculé 47.551

lsobutyltrimétliylènecarbinol. Indice moléculaire : I) 20°/4° 0.8639. Indice de réfraction : 1.43733

( trouvé 38.820

>0.475

( calculé 38.345

Butyltrimélhylènecarbinol. Indice moléculaire :

D 20°/4° 0.8712. Indice de réfraction : 1.44145

( trouvé 38.79

>0.445

f calculé 38.345

Méthyltriméthylènecarbinol. Indice moléculaire : < trouvé 24.930^

D 20°/4° 0.88045. Indice de réfraction : 1.42461 f calculé 24.536^

Pour ce qui concerne les dérivés ditriméthyléniques :

Acétylditrimétliylène. Indice moléculaire : i trouvé 36.97

D 20°/4° 0.91496. Indice de réfraction : 1.45787 '( calculé 34.907

Ditriméthylèneéthanol. Indice moléculaire : i trouvé 38.130

D 20°/4° 0.9054. Indice de réfraction : 1. 46036 f calculé 36.234^ ^

Ce qui fait qu’en admettant 0.7-4 pour la valeur de la pre- mièreKchaîne triméthylénique, la seconde aurait pour valeur

r<T

(*) Berichte D. Chem. Ges., 1907, p. 4398.

33

2.063-0.740, soit 1.323 dans le cas de l’acétylditriméthylène, et 1.896-0.740, soit 1.156 dans le cas du ditriméthylène- éthanol.

D’après ces chiffres, 1.323 serait la valeur de l’incrément de la seconde chaîne triméthylénique au sein d’une molécule.

11 semble bien y avoir une influence constitutive spéciale résultant de l’accumulation des deux chaînes triméthvléniques. Cependant ce fait devrait être confirmé par de plus nombreuses observations sur les dérivés ditriméthyléniques.

Je ferai toutefois remarquer que des phénomènes analogues ont déjà été observés par Brühl (*),'■ notamment pour des dérivés aromatiques il y avait accumulation des chaînes cycliques pour constituer la molécule, tels le phénanthrène et la naphtaline. Leur réfraction moléculaire trouvée est plus grande que celle calculée en ne tenant compte que de leur formule brute et du nombre de soudures éthyléniques présentes. L’auteur dit que la réfraction moléculaire de ces composés est exaltée.

Moureu (**) a observé également le fait de l’exaltation du pouvoir réfringent moléculaire pour les dérivés il y avait accumulation de soudures acétyléniques et de chaînes benzé- niques.

A. Haller et P. -Th. Muller (***) ont constaté que non seule¬ ment les radicaux cycliques et non saturés donnaient lieu à l’ exaltation de la réfraction moléculaire, mais que même F accu¬ mulation des radicaux négatifs, notamment GN, donnait le même résultat.

On voit donc que l’exaltation de la réfraction moléculaire est le fait d’influences spécifiques très diverses qu’il y a grand inté¬ rêt à connaître en plus grand nombre possible.

(*) Brühl, Berichte I) Chem. Ges., XL, 1907, pp. 878, 1153.

(**) Moureu, Ann. Chim. et Phys., VIIIe sér , t. Vil, p. 1.

(***) a. Haller et P. -Th. Müller, ld., VIIIe sér., t. XIV, p. 125; VIIIe sér., t. XV, p. 298.

tOUi.

SCIENCES.

O

34

Lorsque je me suis occupé en premier lieu de ia synthèse de la dit ri m éth v lènecét o ne

h2c

I

HoC

C CH,

i > en c en <|

H CH,

0

par la déshydratation et la décarburation catalytiques sur la t h o - . rine de l’acide éthylénoac-étique., par la méthode de M. Sende- rens, j’ai obtenu un peu de liquide bouillant entre 160° et 170° (760 mm.) qui m'a donné une semi-carbazone fus. 85°-86rt (*), Je n’avais point alors renseigné les autres données que je possé¬ dais concernant ce produit.

J’avais, en effet, déterminé la densité 20°/20° 0.9222, l’indice de réfraction à 20° (raie 1) du sodium) 1.4515. Ces valeurs me donnaient un indice de réfraction moléculaire de 32.12, alors que le même indice calculé sans tenir compte des influences triméthyléniques est 30.304. Vu ce peu de concordance, j’ai cru ou bien que le produit n’était pas l’acétone ditriméthylé- nique, ou bien qu’il y avait eu quelque défaut dans les détermi¬ nations faites sur les faibles quantités dont je disposais. Actuelle¬ ment que les influencés des chaînes triméthyléniques sont connues, ces résultats ont leur valeur; ils ne font que confirmer que ce produit était bien l’acétone ditriméthylénique.

En effet, l’indice calculé 30.304 doit être augmenté de 0.74 -(- 1.323 2.063, ce qui fait 32.367, résultat concor¬

dant fort bien avec la valeur de 32.12 trouvée.

(*) Bull, de la Soc. chim. de Belgique. 1910, p. 401.

35

Physiologie. Sur le pouvoir rotatoire des substances protéiques du sérum du sang de chien;

par Paul DELAVA.

Léon Fredericq, étudiant en 1880 le pouvoir rotatoire des matières protéiques du sérum sanguin, avait reconnu que la ■paraglobutine présente le même pouvoir rotatoire spécifique ( 47°8) chez les différents mammifères (bœuf, cheval, chien, lapin) étudiés par lui. 11 était arrivé à un résultat analogue en ce qui concerne Y albumine du sérum, qui lui avait également présenté un pouvoir rotatoire identique ( 57°3) chez le cheval, le bœuf, le lapin (1) . Seul le sérum de chien lui avait fourni des chiffres aberrants, conduisant à attribuer à P albumine du sang de cet animal un pouvoir rotatoire spécial ( 44°).

À l’époque ces recherches avaient été exécutées, on ne possédait pas de bon procédé d’isolement et de purification de l’albumine du sérum. 11 pouvait donc rester un certain doute sur l’exactitude du pouvoir rotatoire attribué à l’albumine du chien.

J’ai, sur les conseils de M. Fredericq, repris cette étude en utilisant le procédé moderne de préparation de l’albumine, procédé qui consiste à débarrasser le sérum sanguin de sa paraglobuline par demi-saturation au moyen de sulfate ammo- nique, et à précipiter ensuite l’albumine par saturation complète du liquide filtré au préalable.

[}) Les valeurs suivantes avaient été trouvées précédemment : albumine de l’homme : 56° (Hoppe-Seyler); homme : 55°77 et —65° (Haas); cheval : 60°Ü5 (Starke), cheval 61^ ^Micher-Herkunft).

§2. Technique.

Après la saignée par l’artère carotide, le sang, reçu dans des vases absolument secs, chauffés légèrement, est abandonné au repos complet. Le caillot se rétracte et expulse le sérum. De grandes précautions doivent être prises pour empêcher la moindre hémolyse. Le sang du chien est spécialement délicat à manier à ce point de vue. La teinte jaunâtre naturelle du sérum ne présente aucun inconvénient. Mais lorsqu’il se produit une hémolyse suffisante pour rendre le sérum rougeâtre, l’albumine, entraînant avec elle tous les colorants qui peuvent se trouver dans le sérum, donne une solution qu’il est impossible d’exa¬ miner au polarimètre avec précision.

Je crois utile de signaler quelques procédés que j’ai employés pour éviter l’hémolyse.

On extrait le sérum à la pipette, sans agiter le vase. 11 est ensuite soumis à la force centrifuge qui projette au fond des lubes les globules restés en suspension.

J’ai également obtenu du sérum très clair en centrifugeant le sang aussitôt la coagulation commencée. Le sang était reçu directement dans les vases de la machine à force centrifuge.

J’ai pu préparer des album nies très claires en préparant du plasma incolore. J’ajoutais au sang, au sortir de l’artère, une solution isotonique d’oxalate sodique, de telle sorte que le mélange contînt 1 °/00 d’oxalate. La coagulation était empêchée et l’hémolyse évitée grâce à l’isotonie. L’addition au plasma d’un égal volume de solution saturée de sulfate d’ammonium le débarrassait du fibrinogène et des globulines, et me laissait une solution limpide d’albumine.

Enfin, j’ai également recueilli du sérum aseptiquement pour éviter l’hémolyse, dans des cristallisoirs fermés, stérilisés (chauffés à 180°). Cette méthode m’a donné de nombreux échecs, mais quelques résultats parfaits. Le sérum pouvait être examiné directement au polarimètre avec la plus grande exactitude.

37

La globuline est complètement précipitée du sérum par addition d’un égal volume d’une solution saturée de sulfate ammonique. Lavée à l’aide d’une solution demi-saturée de (NH4)2S04, redissoute et reprécipitée plusieurs fois, elle donne une solution limpide, opalescente, très propre à l’examen pola- rimétrique. L’albumine est obtenue par addition de cristaux de sulfate d’ammonium au sérum privé de globuline, jusqu’à la saturation totale qui précipite toute l’albumine. Elle est égale¬ ment lavée, redissoute et reprécipitée.

Les solutions ont été examinées au polari mètre Laurent (lumière monochromatique jaune obtenue par volatilisation du chlorure de sodium).

Les dosages des albuminoïdes dans les solutions examinées étaient faits par pesée après coagulation par l’ébullition ou par addition de cinq ou dix volumes d’alcool. (Filtrés tarés; lavages à l’eau chaude, à l’alcool, à l’éther; incinération et défalcation des cendres, etc.) Je m’assurais toujours que les eaux mères ne contenaient plus d’albuminoïdes.

§ 3. Résultats.

I. Détermination du pouvoir rotatoire spécifique de r albumine du sérum de chien.

Numéro d’ordre.

Longueur du tube du

polarimètre.

Piotation

gauche

observée.

Nombre

de cm3 analysés.

Poids

du

coagulum

d’albumme.

Poids

d’albumine

dans

100 cm3 de solution.

Pouvoir

rotatoire

spécifique.

1

oeniim êtres.

20

1°36

. 20

grammes.

0,270

grammes.

1,35

50°38

2

20

1°36

10

! 0,124

1,24

54°84

3

20

0°97

10

0,083

0,83

58°43

4

10

1°13

10

0,207

2,07

54o59

5

10

l°7i

10

0,316

3,16

54° 11

b

20

2°68

20

0,484

2,42

55o37

7

20

2°98

10

0,289

2,89

51°56

8

10

1°89

30

0,993

3,31

57ol0

9

10

0°73

10

0,137

1,37

53°28

38

Ces résultats donnent un pouvoir spécifique moyen pour la sérumalbumine a (D) = o4°41.

Le dosage a été fait pour les échantillons 3 et 6 par l’ébulli¬ tion et pour tous les autres par addition de cinq ou dix volumes d’alcool. L’albumine du sang de chien présente donc un pouvoir rotatoire voisin de celui de l’albumine des autres mammifères.

JL Détermination du pouvoir rotatoire spécifique de* la paraglobu'line du chien et teneur du sérum de chien en para- globuline.

Dans ce but, je précipite, à l’aide du sulfate ammonique, la paraglobuline d’un volume connu de sérum, je lave le précipité et je le redissous dans un volume d’eau égal à celui du sérum. C’est cette solution que j’examine au polarimètre et que je dose par pesées.

Les résultats de ces calculs me donnent a (D) pour la globu¬ line, la quantité °/0 de globuline dans le sérum et la part qu’elle prend à la rotation imprimée par le sérum pur au rayon polarisé.

Numéro d’ordre.

Longueur du tube

du

polarimètre.

Rotation

gauche

observée.

Nombre

de cm3 analysés.

Poids

du

coagulum

de

globuline.

Poids

de globuline dans

100 cm3 de sérum.

Pouvoir rotatoire spécifique de la

globuline.

1

centimètres.

10

1°39

10

grammes.

0,291

grammes.

2.91

47«77

2

10

1°43

10

0 301

3,01

47o5l

3

20

2°88

20

0,614

3,07

46°91

4

20

2°84

20

0,588

2,94

48°30

5

10

1°46

20

0,592

2,96

49o32

6

10

1°47

10

0,311

3,11

47027

39

D’où pouvoir spécifique moyen a (D) = 47°84.

Teneur du sérum en globuline : 3 °/0.

Déviation moyenne imprimée par une solution de globuline à 3 % (sérum) : 1°43.

111. Détermination par différence delà teneur du sérum en albumine.

J’examine directement au polarimètre le sérum pur et j’y détermine par pesée la quantité d’albuminoïdes, albumine et globuline réunies, puis, par différence d’après les calculs précé¬ dents, la quantité d’albumine.

Je puis aussi calculer par différence la part qui revient à l’albumine dans la rotation observée, puis évaluer sa quantité en poids à l’aide de a (D) = 54°41 trouvé tantôt. Cette quantité déterminée par la méthode optique doit être sensible¬ ment la même que celle obtenue par pesée et par différence.

Voici les résultats de mes analyses de sérum pur :

Numéro d’ordre.

Longueur du tube.

Rotation

gauche

observée.

Nombre

de cm5 analysés.

Poids

du

coagulum

(albumine-h

globuline).

Poids

des

albuminoïdes

contenus

dans

100 cm3 de sérum.

Pouvoir

rotatoire spécifique du sérum.

1

centimètres.

40

3°27

40

grammes.

0,617

grammes.

6,17

62°99

2

20

6°43

20

1,278

6,39

60°31

3

10

3°24

20

1,302

6,61

49°77

4

40

3°16

20

1,238

6,19

61°06

3

20

6°61

10

0,613

6,13

63°09

6

10

3°47

10

0,664

6,64

66°21

Déviation moyenne imprimée par le sérum sous une épais¬ seur de 10 centimètres : 3°22.

La part de la globuline étant 1°43, celle de l’albumine est 3°22 1°43 = 1°79.

Si le pouvoir rotatoire de l’albumine est 54°41, nous aurons dans 100 centimètres cubes de sérum 3gr29 d’albumine.

D’autre part, le dernier tableau nous donne pour 100 centi¬ mètres cubes de sérum une moyenne de 6gr 1 7 de matières albu¬ minoïdes. Retranchons-en 3 de globuline, il nous reste 3°17 d’albumine.

3°17 et 3°29 sont des nombres assez rapprochés pour per¬ mettre de croire à l’exactitude des calculs.

Conclusions.

Le pouvoir rotatoire spécifique de la paraglobuline du chien est a (D) ■== 47°84;

Le pouvoir rotatoire spécifique de Y albumine du sérum du chien est a (D) = 54°41. Ce nombre est suffisamment rapproché de 57°3 pour permettre de supposer que l'albu¬ mine du sang du chien n’est pas une substance optiquement diffé¬ rente de r albumine du sérum du bœuf, du cheval et du lapin;

Le sérum de sang de chien m’a fourni de 6gr2 à 6gr3 d’albuminoïdes, dont 3 de paraglobuline et 3.25 d’albumine pour 100 centimètres cubes (1).

(Institut de physiologie de l’Université de Liège.)

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE.

Léon Fredericq, Recherches sur les substances albuminoïdes du sérum sanguin. ( Archives de biologie, 1880, 1. 1.)

Id., Le pouvoir rotatoire de l’albumine du sang du chien. (Ibid., 1881, t. II.) Hoppe-Seyler-Thierfelder, Handbuch der physiologisch- und pathologisch- che- mischen Analyse. (*)

(*) Salvioli avait trouvé dans le sérum du chien 5.82 °/0 de matières protéiques, dont 2.05 °/0 de paraglobuline et 3.77 °/0 d’albumine.

Léon Fredericq donne pour le même sérum 6.4 °/0 de matières protéiques, dont 2.9 °/0 de paraglobuline et 3.5 °/0 d’albumine.

41

Physiologie. De l’action locale de la température sur les parois des vaisseaux sanguins (méthode des cir¬ culations artificielles), communication préliminaire,

par Jacques ROSKAM.

Historique.

La question de l’action de la température sur les parois vasculaires surtout en ce qui concerne Tact ion locale est_ loin d’être élucidée ; la plupart des auteurs qui ont travaillé ce sujet l’ont fait de façon assez peu méthodique : ils ne se sont généralement adressés qu’à un seul procédé d’investigation et n’ont guère cherché la cause de la divergence des résultats obtenus par les différentes méthodes. 11 nous a semblé que l’intérêt physiologique et l’importance thérapeutique de ce problème méritaient qu’on en reprît l’étude.

Nous avons commencé par étudier l’action des variations de température sur les vaisseaux d’organes soustraits à l’influence du système nerveux central. Différents auteurs se sont occupés de cette question. Dsiedsjul, le premier, crut obtenir cette action en sectionnant les troncs nerveux de l’oreille du lapin et en observant les variations de calibre des vaisseaux de celle-ci : cette méthode est défectueuse, car elle ne tient pas compte des nerfs qui pourraient pénétrer dans l’oreille le long des parois artérielles; elle ne considère pas non plus, comme le fait remarquer Lewaschew, que les modifications de lumière des vaisseaux de l’oreille doivent altérer la circulation dans les régions voisines et, par (Latschenberger et Deahna), au moyen de nerfs centripètes, la lumière des vaisseaux dans tout l’organisme et, conséquemment, la pression du sang. La con¬ clusion à laquelle arriva Dsiedsjul est que toute élévation de température au-dessus de 15° (i5° à 42°) entraîne une vaso¬ constriction durable pouvant toutefois, si la température est

42

élevée et l’action prolongée, faire place à une vaso-dilatation, et que tout abaissement de température au-dessous de 15° entraîne une vaso-dilatation intense, rapide et durable.

Lewaschew expérimenta sur des pattes de chien amputées au thermocautère, soumises à une circulation artificielle de sang défibriné de température constante; les variations de tempéra¬ ture se faisaient de l’extérieur, en changeant l’eau du bain le membre était immergé. Lewaschew, mesurant les variations de lumière par celles du débit, conclut que, en général, toute modification de la température externe entraîne une variation de même sens du calibre vasculaire, les changements de lumière étant d’autant plus grands que les variations de température sont plus considérables; il prétend que l’action prolongée de températures très élevées ou très basses entraîne toujours une vaso-dilatation. Mais sa technique ne nous semble pas satisfai¬ sante : dans ses expériences, l’action de la température ne se fait que très lentement et porte d’abord sur les tissus ambiants, ce qui est de nature à altérer les résultats; ceux-ci ne sont pas d’ailleurs très concluants pour ce qui est du rapport existant entre la modification du calibre vasculaire et l’intensité de la variation thermique.

Ugolino Mosso, dans une note sur l’action du froid et du chaud sur les vaisseaux, fournit quelques données à l’étude de l’influence de la température sur les organes énervés : il opérait sur des reins isolés, soumis à une circulation artificielle de sang défibriné, les variations de la température se faisant à la péri¬ phérie du viscère ou par le liquide circulant. U. Mosso observa de la sorte une vaso-dilatation vers et vers 33° à 40°, la vaso¬ dilatation par le froid faisant place à une vaso-constriction passagère lors du réchauffement. 11 ne fournit aucun résultat pour les températures intermédiaires, si ce n'est dans son expé¬ rience Y, le passage de 25° à 32° n’influence en rien le débit. Il conclut de ces expériences et de recherches pléthysmo- graphiques faites sur l’homme, que la dilatation par le froid et le chaud est un phénomène de paralysie et que les vaisseaux ne

43 -

réagissent de manière certaine que pour les températures extrêmes : 4°-5° et 33°-40°.

Les travaux d’Àurelio Lui et d’ Antonio Berti sont faits tous deux suivant une même technique : circulation artificielle d’un liquide de température variable sous pression constante et mesure du calibre vasculaire par celle du débit. Aurelio Lui conclut de ses expériences que le chaud a deux actions, une première, passagère, vaso-dilatatrice, une seconde, durable, vaso-constrictrice, tandis que le froid est d’abord vaso-constric¬ teur, puis dilate les vaisseaux de façon permanente. A notre avis, c’est une interprétation simpliste des résultats de recherches trop peu variées.

Enfin, Antonio Berti, dans une récente note, arrive à ces conclusions qu’à chaque température correspond un diamètre déterminé des vaisseaux; que toute augmentation de tempéra¬ ture entraîne une augmentation du calibre vasculaire, sauf vers 42°-43°, se ferait une vaso-constriction diminuant le débit (cette diminution serait d’ailleurs accrue par l’œdème et la rigi¬ dité musculaire survenant à cette température); et que, enfin, tout abaissement de la température amène une vaso-constriction durable.

Technique.

Nous avons expérimenté sur de grands chiens (45 à 38 kilo*- grammes), préalablement morphinés (1 centigramme de mor¬ phine par kilogramme d’animal) et chloroformés; les plans superficiels de la région inguino-crurale étaient sommairement disséqués au thermocautère, puis les artère et veine fémorales soigneusement isolées à la pince. Ces vaisseaux étant ligaturés près de l’arcade fémorale, l’animal était saigné par une carotide, son arrière-train sectionné et la moelle épinière détruite. La partie supérieure de la patte préparée était alors fortement comprimée par une ligature circulaire n’intéressant pas les vaisseaux disséqués; ainsi nous isolions du reste de l’arrière-

44 ~

train le territoire vasculaire devait s’effectuer la circulation artificielle. Nous placions ensuite les canules dans les artère et veine fémorales, couchions le train postérieur de l’animal sur la table de travail, de façon que la patte fût horizontalement placée, ce qui facilite l’écoulement et diminue les chances d’œdème, puis établissions la circulation artificielle. Celle-ci se faisait soit au moyen de liquide de Locke (NaCl : 9; KC1 : 0.42; CaCl2 : 0/24; NaHC03 : 0.2; Dextrose : 1 ; H20 distil. : quantum satis pour faire 1 litre) oxygéné (par barbotement), soit d’un mélange oxygéné de liquide de Locke et de sang défibriné (filtré sur Glaswolle). La pression, constante, était réalisée à l’aide d’un flacon de Mariette, surélevé de 0m80 envi¬ ron. Le liquide nutritif, avant de pénétrer dans la patte, traver¬ sait un serpentin il était chauffé ad libitum. Pour les varia¬ tions brusques de température, nous nous sommes servis de (!eux serpentins raccordés, à l’aide de tubes en Y, d’une part, au flacon de Mariotte, d’autre part, à la canule de l’artère; nous avons toujours eu soin, lors des changements de circulation, de ne pas interrompre ni diminuer l’afflux du liquide. La tempéra¬ ture de celui-ci était prise à l centimètre environ de l’entrée dans l’artère, grâce à un thermomètre placé dans la canule. Le débit de la veine crurale était mesuré à l’éprouvette graduée pendant un temps déterminé, donné par un métronome battant la seconde. Ce débit nous renseigne sur les variations de calibre des vaisseaux : en effet, de l’œdème ne survint jamais au cours des expériences dont nous allons donner les résultats globaux, sauf dans deux cas sa part d’action dans les varia¬ tions du débit fut facile à déterminer.

Notons enfin qu’après les expériences, nous avons vérifié la vitalité de la patte en excitant les muscles, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire des nerfs crural et sciatique, au moyen de chocs d’induction; les résultats de cette recherche furent toujours positifs : tandis que le membre non irrigué restait inerte, la patte mise en expérience répondit toujours à ces excitations par d’énergiques contractions.

Résultats des expériences.

Les résu liais de 110s expériences portant sur seize chiens sont concluants. A chaque température comprise entre la normale (38°5) et 0°, correspond, pour un même animal, un débit déter¬ miné de la patte. Il suffît d’examiner sommairement les gra¬ phiques pour être convaincu de ce fait : la température restant constante, le débit garde une même valeur; les légères irrégula¬ rités des plateaux de nos courbes nous semblent uniquement imputables à l’intervention de la fonction nerveuse dans la mesure du débit. Etant donné les conditions d’expérimentation nous nous sommes placés, cette constance de l’écoulement à une même température peut être interprétée comme la consé¬ quence de la constance du calibre vasculaire à cette température déterminée.

Fig. 1. Modifications du débit lors de variations thermiques subites et de faible amplitude du liquide circulant.

En abscisses, le temps en minutes.

En ordonnées, T = températures du liquide dans l’artère crurale en degrés cen¬ tigrades (traits discontinus); CC = débit par la veine crurale mesuré en centi¬ mètres cubes pendant dix secondes (trait continu).

46

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par la veine crurale mesuré en centimètres cubes pendant quinze secondes (trait continu).

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48

En outre, nous constatons que, chez un même chien, l’écou- lement est d’autant plus faible que la température est plus basse, ce qui revient à dire qu’au-dessous de la température normale la lumière des vaisseaux est d’autant plus étroite que la tempé¬ rature est moins élevée. Ce rapport entre le calibre vasculaire et la température est si rigoureux que le débit est sensible à des différences de moins de C.

Un coup d’œil jeté sur les graphiques suffit pour convaincre de cette dépendance étroite. La lecture des chiffres portés en ordonnées, mieux encore la moyenne des débits et celle des températures montrent combien de faibles variations thermiques peuvent avoir de répercussion sur l’écoulement.

C’est ainsi que l’expérience qui nous a fourni le graphique 1 nous donne, pour des températures moyennes successives de 36°8, 25°9, 36°6, 27°7, 36°3, 27°, 36°4, des débits moyens de 41.3, 33. G, 41.3, 3G.3, 41.1, 36, 40.9 centimètres cubes en dix secondes.

Dans une autre expérience, nous avons vu correspondre à des températures moyennes de 36°3, 27°3, 37°3, 25°5, 37°7, 24°5 des débits moyens de 10.4, 9.4, 10.8, 9, 10.9, 8.8 cen¬ timètres cubes en dix secondes.

Cette extrême sensibilité des vaisseaux aux variations ther¬ miques n’existe pas que pour des températures voisines de la normale (graphiques 1 et 2), mais aussi pour des températures plus basses (seconde ascension thermique du graphique 3 ) ; eile se retrouve même à des températures voisines du zéro centi¬ grade; nous avons vu,* par exemple, le débit moyen s’élever de 2f,r88 à 22cc09, alors que la température passait de 4°39 à 3°40.

La moyenne des différents débits stationnaires du graphique 4 nous montre une aussi intime dépendance du débit par rapport à l’élément thermique, car des écoulements moyens de 3G.34, 10.70, 30.20, 10.17, 30.00 centimètres cubes en dix secondes y correspondent à des températures moyennes de 30°40, 3°11, 30° 10, 2°, 30°03.

Dans aucune des sept expériences nous avons utilisé les

m

températures très basses ( J à C.) agissant de façon prolongée (vingt à quarante minutes), nous n’avons obtenu de vaso-dilata¬ tion consécutive à cette longue action du froid sur les parois vasculaires.

Fig. 4. Modifications do l'écoulement lors de fortes variations thermiques du liquide circulant

En abscisses le temps on minutes.

En ordonnées, T = températures du liquide dans l’artère fémorale en degrés cen¬ tigrades (traits discontinus); CG = débit par la veine fémorale mesuré en centi¬ mètres cubes pendant dix secondes trait continu).

Notons enfin que les valeurs relatives des lumières aux différentes températures varient selon les individus : il nous a été impossible d’établir un rapport numérique entre les débits et les températures.

Lorsque nous avons modifié la température du liquide circu¬ lant, nous avons constaté, en général, que la variation du débit qui en résulte se fait immédiatement dans le sens de la variation

4

1912.

SCIENCES.

Siffi

50

thermique, après une période latente le plus souvent fort courte, presque inappréciable. L’augmentation et la diminution du débit sont toujours en rapport avec l’intensité du réchauffement ou du refroidissement. Si ces derniers se font lentement, on constate un parallélisme presque parfait entre la courbe de l’écoulement et celle de la température. Mais, si la variation thermique est brusque, la variation du débit, d’abord rapide, se ralentit à mesure que l’écoulement se rapproche de la valeur qu’il doit atteindre. Cette particularité est généralement d’autant plus accentuée que les différences de température sont plus considé¬ rables (voir les graphiques).

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Fig. 5. Modifications anormales du débit lors de variations thermiques faibles du liquide circulant.

En abscisses, le temps en minutes.

En ordonnées, T =- températures du liquide dans l’artère fémorale en degrés centi¬ grades (traits discontinus); CC = débit par la veine fémorale mesuré en centi¬ mètres cubes pendant dix secondes (trait continu).

Dans deux cas enfin (graphique 5), nous avons vu un abaisse¬ ment relativement faible de la température (10° C. environ) entraîner d’abord une vaso-dilatation très brève, marquée par une augmentation brusque et passagère du débit, puis une vaso¬ constriction durable, celle-ci s’établissant selon le processus que nous venons de constater surtout lors des fortes variations thermiques. Dans ces deux cas anormaux, la vaso-dilatation par augmentation de la température, bien qu’assez lente, fut quali¬ tativement normale, mais le débit n’atteignit pas la valeur voulue, de l’œdème ayant apparu au cours de l’expérience.

En résumé, nous voyons que de à 38°<5 le débit est con¬ stant pour une température déterminée; qu’il est d’autant plus considérable que celle-ci est plus élevée; nous constatons, en outre, que toute variation thermique modifie dans le même sens l’intensité de l’écoulement, la diminution de celui-ci par refroi¬ dissement pouvant être anormalement précédée d’un accroisse¬ ment passager; cette variation du débit est d’autant plus intense que l’écart des températures est plus grand. Les conditions d’expérimentation nous nous sommes placés : constance de la pression hydrostatique, identité du liquide circulant et l’absence de phénomènes d’œdème (avec la restriction mention¬ née plus haut), nous permettent d’attribuer ces propriétés de l’écoulement au calibre des vaisseaux sanguins de la patte.

Dans des recherches ultérieures, nous étudierons l’influence des températures supérieures à la normale sur le débit d’organes énervés et soumis à une circulation artificielle ; nous essayerons de déterminer quelle part revient dans cette action complexe aux phénomènes vaso-moteurs et à l’œdème.

Institut de physiologie, Liège.

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

Antonio Berti, Dell’ azione locale délia teraperalura sui vasi sanguigni. ( Rendi - conti R. Arcademia dei Lincei, 1910, XIX, [5a], 302-307, 1 tig.)

Dsiedsjul, Communication au VIe Congrès des naturalistes et médecins russes, 1879 (en russe cité par Lewaschew). Matériaux pour la question des nerfs vaso¬ moteurs, l)iss. inaug. Saint-Pétersbourg, 1880 (en russe cité par Lewaschew).

J. Latschenberger et A. Üeahna, Beitrâge zur Lehre von der retlectorischeri Erregung der Gefassmuskeln. ( Arch . für die ges. Physiol., 1876, XII, 157-204, 3 fig.)

S. Lewaschew, Ueber das Verhalten der perioherischen vaso-motorischen Centren zur Temperatur. {Arch. für die ges. Pluysiol ., 1881, XXVI, 60-96.)

Aurelio Lui, Dell’ azione locale délia temperatura sui vasi sanguigni. {Lavori dei labor. fisiol. di Padova , 1892-1893, III, 19 pages.)

Action locale de la température sur les vaisseaux sanguins. {Arch. ital . biol., 1894, XXI, 416-418.)

Lgolino Mosso, Action du chaud et du froid sur les vaisseaux sanguins. {Arcli. ital. biol., 1889, XII 346-366, 4 tig.)

53

Physico-chimie. Alliages et dépôts électrolytiques de radium,

par Frédéric DE MARE (de Paris), chimiste, résidant à Bruxelles, et le Dr Chaules JACOBS <de Bruxelles;, chirurgien, résidant aussi à Bruxelles.

Nous avons l’honneur de porter à la connaissance de l’Aca¬ démie royale de Belgique les faits suivants :

Au cours de recherches sur les différentes propriétés des sels de radium, nous avons pensé que ces sels pouvaient être réduits thermiquement et électriquement.

Poursuivant notre idée, nous avons réalisé un alliage d’argent-radium radioactif.

Cet alliage a été obtenu par réduction au four à gaz, dans un creuset en silice, d'un mélange de chlorure d’argent, de sulfate de radium, de carbonate de chaux et de charbon.

L’alliage d’argent-radium est blanc jaunâtre.

Le lingot coulé a été scié en deux parties et les portions sciées séparées par arrachement,

La cassure a l’aspect de la fonte grise.

La masse présente beaucoup de petites soufflures.

La sciure recueillie est aussi radioactive que la masse.

Un des morceaux a été laminé, puis étiré en fils.

L’étirage se fait mal, le métal est fibreux, rempli de criques. Comme le reste, ce fil est radioactif.

Nous poursuivons nos essais et nous ne doutons pas, instruits par l’expérience précédente, d’obtenir un alliage argent-radium plus sain et surtout beaucoup plus riche en radium.

Nous pensons obtenir encore plus facilement les alliages platine-radium, or-radium, et même de réaliser des alliages radium-mésothorium avec argent, or ou platine.

Nous nous promettons de vous présenter prochainement un travail beaucoup plus complet sur ce sujet.

Disposant d’une solution d’acétate de radium, nous avons fait l’éleclrolyse de cette solution en nous servant d’électrodes en platine.

54

Nous avons obtenu sur la cathode un dépôt brun adhérent, très radioactif.

Ce dépôt impressionne fortement la plaque photographique.

Il rend phosphorescent l’écran au platino-cyanure de baryum.

Le même dépôt a été obtenu sur un petit peloton de fil d’argent, et le dépôt brun a été ensuite recouvert d’or.

Ce peloton mis sur plaque a influencé celle-ci au travers de deux vignettes en cuivre mince.

Enfin, le fil de ce peloton a été enroulé autour d’une plaque photographique il a nettement marqué ses spires.

En outre des deux faits précédents, nous joignons, comme contribution à l’étude du radium, la curieuse expérience que voici :

ce Un cristal de quartz de 12 centimètres de long a été fixé normalement au travers d’un écran métallique, l’ensemble recouvrant un cristallisoir contenant de l’acétate de radium.

» Une plaque photographique, enrobée de papier noir, a été placée sur la hase du cristal ; la plaque était donc parallèle au sel de radium et distante d’environ 15 centimètres.

» Après être restée neuf heures dans cette position, la plaque a été développée.

» Son développement a montré que les radiations du radium avaient influencé cette plaque sur toute son étendue, sauf à l’endroit elle était supportée par le quartz.

» La même expérience a été répétée dans une chambre noire, avec une plaque non enrobée. Après quinze minutes de contact sur le quartz, la plaque développée montre que les radiations du sel de radium n’ont pas eu le temps d’influencer la plaque, mais que, par contre, la lumière émise par le sel de radium est parvenue jusqu’à cette plaque en traversant le cristal, qu elle a influencé la couche sensible et reproduit intégralement la section du cristal avec ses cassures et défauts.

» Cette expérience démontre que le quartz se laisse traverser par les radiations lumineuses émises par un sel de radium, mais par aucune des radiations a, [3 et y. »

2 décembre 1911.

Physique. Nouvelles recherches sur la « constante de réfraction »,

par F. SCHWERS, docteur en sciences.

PREMIÈRE NOTE :

CAS GÉNÉRAL DES SYSTÈMES BINAIRES NON AQUEUX.

Dans un travail récent (A), j’ai montré que dans un mélange de deux liquides il y a entre les changements de densité et d’indice de réfraction un rapport constant, invariable avec la concentration. Jusqu’à présent, je n’ai examiné que les mélanges binaires dont l’un des constituants est l’eau, et il était intéressant d’examiner aussi à cet égard les solutions non aqueuses. Mais l’on songe immédiatement à l’énormité du travail expérimental nécessaire pour dégager des phénomènes quelques lois générales, vu que le nombre de liquides que l’on peut accoupler deux par deux est infini. Pourtant un grand nombre de couples liquides s’éliminent tout naturellement de l’étude que j’ai en vue : ceux pour lesquels l’acte du mélange n’a produit que des changements de densité et d’indice trop faibles pour être mesurés avec l’exactitude nécessaire à la détermination de la constante A.

Cette première note est destinée à servir orientation au sujet des solutions non aqueuses : on y trouvera les résultats des calculs que j’ai faits sur les données expérimentales glanées

P) Journ. chim. phyx., 1910, 630, et Mém. de U Acad. roy. de Belgique , 191 J.

dans la littérature, les conclusions qu’on peut en tirer dès à présent et les indications sur la direction à donner aux expé¬ riences ultérieures dans cette voie.

Mélanges binaires contenant du sulfure de carrone.

Le sulfure de carbone donne lieu par son mélange avec d’autres liquides à des variations de densité et d’indice assez grandes et aisées à mesurer. Aussi ai-je pu déduire des rensei¬ gnements intéressants sur une série de mélanges avec le CS2 examinés par différents auteurs. Il résulte de cet examen que (voir ci-dessous pour les détails) :

1. La densité et l'indice de réfraction sont toujours plus petits que les valeurs « théoriques » calculées d’après les formules adoptées précédemment. Il y a donc « dilatation » de ces deux constantes physiques par suite du mélange (pour conserver la notation employée jusqu’à présent, je laisserai les symboles de contraction G,, et Cn en les faisant précéder du signe ).

2. Si l’on prend le rapport , on constate que, comme

pour les solutions aqueuses, ce rapport ne varie pas avec la concentration et que par conséquent on est en droit de dire que pour les solutions non aqueuses il existe également une « con¬ stante de réfraction » pour laquelle je conserve la désignation A employée précédemment.

3. Cette constante de réfraction varie d’un système à l’autre et est par conséquent une caractéristique pour chaque couple liquide.

Voici du reste le détail des données expérimentales au sujet des mélanges avec le sulfure de carbone.

Alcool éthylique -|- sulfure cle carbone .

°/0 cs2.

°/o aie

d 20°.

dv

dv t d. Cu*

100,000

0,000

1,26354

1,26354

, 1,00000 0,000

79,818

20.182

; 1,12167

1,12975

1,00720 -0.720

68,034

31,966

1,05425

1.06396

1,00921 -0,921

50,766

49,234

0,97177

0,98032

! 1,00880 -0,880

0,000

100,000

' 0,79628

1 0,79628

1 1,00000 0,000

O

O

1 °

1 C/2

l-S

°/0 aie. ;

nH(x 20°.

nv.

nv : n. Cn-

A.

100,000

0,000

1,61847

1,61847

1,00000 0,000

79,818

20,182

1,53771

1,55886

1,01375 -1,375

0,524

68,034

31,966

1,49996

1,52603

1,04738 -1,738

0,530

50,766

49,234

1,45450

1,48036

1.01778 -1,778

0,495

0,000

100,000 *

1,36065

1,36065

1,00000 -0,000

°/o cs2.

°/0 aie.

??H(B 20°.

nv.

7lx> '• n. Cn-

A.

100,000

0,000

1,65268

1,65268

1,00000 0,000

79,818

20,182

1,56279

1,58573

1,01468 -1,468

0,490

68,034

31,966

1,52081

1,54909

1,01860 -1,860

0,495

50,766

49,234

1,47039

1,49835

1,01901 -1,901

0,463

0,000

100,000

1,36676

1,36676

1,00000 0,000

°/o C82.

°/0 ale.

?ihv 20°.

nv.

nv:n. Cn.

A.

100,000

0,000

1,67515

1,67515

1,00000 0,000

79,818

20,182

1,57902

1,60315

1,01528 -1,528

0,471

68,034

31,966

1,53409

1,56388

1,01942 -1,942

0,474

50,766

49,234

1 48041

1,50978

1,01982 -1,982

0,444

0,000

100,000

1,37026

1,37026

1,00000 0,000

Trois mélanges en ont été examinés par Wüllner (1),. et l’on trouve que la valeur de A est en moyenne de 0,516 pour la raie Hk, de 0,483 pour et de 0,463 pour Hy. C’est également d’après ces données que Pulfrich (2) avait calculé sur d’autres bases sa constante a dont j’ai fait précédemment la critique. Un autre auteur, F. Zecchini (3), a également examiné deux mélanges d’alcool et de sulfure de carbone, qui donnent pour la raie D (intermédiaire entre H* et H,) le nombre 0,502.

°/o cs2.

°/0 aie.

t°.

d t°l 4°.

dv.

dv : d

Cv

76,50

23,50

6°8

1,11395

1,12264

1,00779

-0,779

22,34

77,66

1°8

0,87393

0,87879

1,00556

-0,556

% CS2.

°/0 aie.

t°.

??d à

nv.

nv : n.

G n-

A.

76,50

23,50

6°8

1,54073

1,56477

1,01560

-1,560

0,300

22,34

77,66

1°8

1,40602

1,42153

1,01103

-1,103

0,504

Une autre solution examinée par Zecchini n’a pu être soumise au calcul, parce que la concentration a été mal indiquée : on lit 76,59 °/0 aie. -]- 25,41 °/0 CS2. Même en faisant la correction en 23,41, on n’arrive pas à un résultat concordant avec la solution à 77,66 °/0 d’alcool, alors que pourtant il n’v a pas de raison pour supposer que deux solutions à concentration presque identique puissent donner des valeurs de A très diffé¬ rentes. 11 y a du reste une négligence évidente dans l’ensemble du travail de Zecchini, sur laquelle je serai encore forcé de revenir à propos d’autres mélanges binaires, et qui, dans beau¬ coup de cas, m’a empêché de me servir de ses données (je ne parle pas des coquilles d’imprimerie, que l’on peut en général corriger aisément soi-même).

(1) Annalen der Physik , t. CXXX11I (1868).

(2) itsclir. f'ür pliys. Chemie, 4 (1889).

(5) Gazz chim. il al., 1897 (1), 358.

59

Mais le travail de Zecehini mérite une critique bien plus sérieuse, que je crois opportun de faire ici. Cet auteur a examiné une série de systèmes binaires non aqueux et a conclu de son étude que pour un même couple liquide, l’a de Pulfrich n’était pas constant avec la concentration, mais variait de façon telle qu’on ne peut lui attribuer la signification que lui donne Pulfrich. Cette assertion est contredite, non seulement par les données de Pulfrich et de Büchkremer (*), mais par les essais de Zecehini lui-même, pour autant que ceux-ci soient exacts. La chose apparaît avec une évidence particulièrement frap¬ pante pour le système CS2 -f- anéthole (voir plus loin), pour lequel Zecehini trouve que a est égal à 0,35 pour une solution, à 1,01 pour une autre et à 0,20 pour une troisième, alors que, en calculant d’après ces mêmes données numériques, le rapport entre les variations de densité et de réfraction apparaît remar¬ quablement constant. Malgré toute ma bonne volonté, il m’a été en outre impossible de découvrir la méthode de calcul de Cv et de Cn employée par cet auteur, et qui en tout cas n’est pas celle de Pulfrich, dont il ne fait pourtant que reproduire à peu près textuellement les considérations théoriques préliminaires. Les nombres de Zecehini qui sont censés représenter C^ et Cn sont, suivant les cas, de 20 à 200 fois plus grands que ceux que l’on obtient en appliquant convenablement les formules indiquées. Une preuve du peu de soin mis par l’auteur à son travail est que, en répétant les expériences rapportées plus haut sur le système CS2 -)- alcool, déjà étudiées par Wüllner et dont s’est servi Pulfrich, il ne se demande pas même pourquoi il trouve comme valeur de a le nombre 1,23, alors que Pulfrich trouve les résul¬ tats très différents de 1,849 pour à 2,088 pour H^. En répétant convenablement les calculs d’après les données de Zecehini, on trouve du reste un nombre voisin de 1,9, ce qui s’accorde parfaitement avec les expériences de Wüllner, puisque

Dissertation, Donn, 1890; Zeitsclir. phys. Chemie. t. VI (1890).

60

l’on doit s’attendre pour la raie D à un résultat intermédiaire entre les valeurs trouvées pour les raies Hy et H^. La concordance entre les deux séries d’expériences se marque aussi, comme on l’a vu, par l’accord dans les valeurs de A.

Si j’ai précédemment combattu dans une certaine mesure la formule menant à la constante a de Pulfrich, ce n’est pas que j’aie mis en doute la constance de a pour un même système binaire, mais parce que l’expression que j’ai proposée pour n,,est selon moi plus logique et que je crois illusoire de poursuivre avec Pulfricb la recherche d’une formule, même compliquée, donnant aux écarts de l’indice de réfraction la même valeur absolue qu’aux écarts de la densité; en d’autres termes, qu’il est illusoire de trouver un rapport a qui soit toujours égal à I ou qui soit le même pour tous les systèmes binaires. Mais s’il est vrai qu’il résulte de mes travaux précédents que cette recherche est stérile, puisque À est une caractéristique pour chaque système, il n’en est pas moins vrai que, depuis les tâton¬ nements de Grailich et Handl en 1857, c’est Pulfrich qui le pre¬ mier a pressenti vers quelle voie on devait diriger les recher¬ ches. On ne peut donc que regretter qu’un travail postérieur aussi superficiel que celui de Zecchini ait pu faire remettre en doute, pour le lecteur non averti, les résultats enfin acquis par les travaux de Pulfrich et de Buchkremer.

Acétone sulfure de carbone.

Comme on peut s’en assurer par le détail des données numé¬ riques, on obtient pour A une valeur très constante, quelle que soit la concentration. Quand on passe à une longueur d’onde plus faible, la constante de réfraction diminue dans son ensemble, et les moyennes de ces valeurs sont: 0,782 pour la raie C (X = 656 pp), 0,728 pour la raie D (X = 589 pu), 0,688 pour la raie F (X= 486 pp) et 0,665 pour la raie G' (X=-~ 434 pp). Ces essais ont été exécutés avec grand soin par Hubbard (Q.

p Zeitschr. für plnys. Chenue, 74 (1910), 207.

6J

°/o cs2.

°,0 acét.

d 25°/4°.

dv

dv : d.

C^.

100,000

0,000

1,25595

1,25595

1,00000

0,000

86,892

13,108

1,15539

1,16524

1,00852

-0,852

83,283

16,717

113113

1,14250

1,01005

-1,005

71,137

28,863

1,05767

1,07217

1,01371

-1 371

51,902

48,098

0,96295

0,97691

1.01450

-1,450

51.799

48,201

0,96212

0,97658

1,01503

-1,503

51,761

48,239

0,96189

0,97627

101495

-1,495

40,329

59,671

0,91488

0,92734

1,01362

-1,362

29,326

70,674

0,87475

0,88465

1,01132

-1,132

13,245

86,755

0,82401

0,82890

1,00593

-0,593

0,000

100,000

0,78799

0.78799

1,00000

0.000

s*

« 1 o

c

°/0 acét.

??c à 25

nv-

nv : n.

A.

100,000

0,000

1,61440

1,61440

1,00000

0,000

86,892

13,108

1,55702

1,57478

1,01141

-1,141

0 747

83,283

16,717

1,54325

1,56426

1,01361

-1.361

0,738

71,137

28,863

1,50093

1,52971

1,01917

-1,917

0,713

51,902

48,098

1,44819

1,47804

1,02061

-2,061

0,704

51,799

48,201

1,44794

1,47778

1,02061

-2,061

0,729

51,761

48,239

1,44776

1,47767

1,02066

-2,066

0,724

40,329

59,671

1,42182

1,44860

1,01883

-1,883

0,723

29,326

70,674

1,40047

1,42169

1,01515

-1,515

0,747

13,245

86,755

1,37333

1,38408

1,00783

-0,783

0,737

0,000

100,000

1,35458

1,35458

' 1,00000

0,000

Moyenne :

0,732

°/o cs2.

°/0 acét.

?îp à 25°.

nv.

nv : n.

Cw

A.

.

1 IgHfl

' :

100,000

0,000

1,62357

1,62357

1,00000

0,000

86,892

13,108

1.56465

1,58270

1,01154

-1,154

0,738

83,283

16,717

1,55043

1,57183

1,01380

-1,380

0,728

71,137

28,863

1,50692

1,53624

1,01939

-1,939

0,707

51,902

48,098

1,45271

1,48293

1,02080

-2,080

0,697

51,799

48,201

1,45253

1,48282

1,02085

-2,085

0,721

51,761

48,239

1,452330)

1,48271

1,02092

-2,092

0,714

40,329

59,671

1,42567

-1,45285

1,01907

-1,907

0,714

29,326

70,674

1,40364

1,42521

1,01537

-1,537

0,137

13,245

86,755

1,37576

1,38665

1,00792

-0,792

0,149

0,000

100 000

1,35645

1,35645

1,00000

0,000

Moyenne : 0,723

v1) Légère correction; l’auteur indique le nombre 1,45253, comme pour la solu¬ tion précédente.

6W2

°j o CS2.

°/„ acét.

ny â 25°.

nv.

nv : n.

Cn*

A.

100,000

0,000

1,64830

1,64830

1,00000

0,000

86,892

13,108

. 1,58477

1.60395

1,01210

-1,210

0,704

83,283

16.717

1,58942

1,59215

1,01449

-1,449

0,694

71.437

28,863

1,52263

1,55371

1,02041

-2,041

0,614

51,902

48,098

1,46439

1,49649

1,02192

-2,192

0,661

51,799

48,201

1,46417

1,49620

1,02188

-2,188

0,687

51,761

48,239

1,46387

1,49607

1,02200

-2,200

0,680

40,329

59,671

1,43533

1,46404

1,01000

-2,000

0,681

29,326

70,674

1,41171

1,43447

1,01612

-1,612

0,102

13,245

86,755

1,38177

1,39334

1,00838

-0,838

0,108

0,000

100,000

136121

1,36121

1,00000

0,000

Moyenne :

0,688

% cs2.

°l o acét.

riG' à 25°.

nv.

nv : n.

C n-

A.

100,000

0,000

1,67073

1,67073

1,00000

0,000

86,892

13,108

1,60291

1 62311

1,01262

-1,262

0,615

83,283

16,717

1,58644

1,61049

1,01516

-1,516

0,663

71,137

28,863

1,53661

1,56937

1,02132

-2,132

0,643

51,902

48,098

1,47471

1,50836

1,02214

-2,214

0,655

51,799

48,201

1,47522

1,50805

1,02226

-2,226

0,675

51,761

48,239

1,47471

1,50792

1,02252

-2,252

0,664

40,329

59,671

1,44390

1,47388

1,02076

-2,076

0,656

29,326

70,674

1,41887

1,44254

1,01668

-1,668

0,679

13,245

86,755

1,38701

1,39907

1,00870

-0,870

0,682

0,000

100,000

1,36519

1,36519

1,00000

0,000

Moyenne : 0,665

Métnmal -|- sulfure de carbone.

Ce système, examiné dans le travail déjà cité de Hubbard, donne, lui aussi, une bonne constance pour les valeurs de A. De plus, on constate, comme précédemment, que A diminue au fur et à mesure que l’on considère des X plus petits. Les moyennes que j’ai trouvées pour la valeur de A sont : 0,788 pour la raie C,

63

0,777 pour la raie D, 0,746 pour la raie F et 0,720 pour la raie G'. En examinant dans les tables qui vont suivre le détail des calculs, on pourra se rendre compte du degré d’exactitude des essais et de l’approximation que l’on peut atteindre dans ces recherches.

°/o GS2.

°/0 méth.

d 25°/4°.

dv

dv : d.

c„.

100,000

0,000

1.25595

1,25595

1,00000

0,000

86,449

13,551

1,17221

1,18043

1.00701

-0,701

75,141

24,859

1,11246

1,12401

1 01038

-1,038

65,262

34,738

1,06613

1,07898

1,01196

-1,196

62,380

37,620

1,05362

1 06650

1.01222

-1,222

62,226

37,774

1,05309

1,06585

1,01212

-1,212

60,034

39 966

1,04361

1,05657

1,01242

-1,242

53.139

46 861

1,01566

1,02840

1,01254

-1,254

45630

54,370

0,98723

0,99939

1,01232

-1,232

43,598

56,402

0,98009

0,99182

1,01197

-1,197

38,408

61,592

0,96.01

0,97299

1,01141

-1,141

28,682

71,318

0,93050

0,93956

1,00974

-0,974

12,921

87,079

0,88549

0,89001

1,00510

-0,510

0,000

100,000

0,85313

0,85313

1,00000

0,000

°/o CSç.

°l 0 méth.

ne à 25°.

nv.

nv : n.

0w

A.

100,000

0,000

1,61440

1,61440

1,00000

0,000

86,449

13,551

1,55901

1,57243

1,00861

-0,861

0,814

75,141

24,859

1,51859

1,53903

1,01346

-1,346

0,771

65,262

34,738

1,48798

1,51098

1,01546

-1,546

0,774

62,380

37,620

1,47964

1,50301

1,01579

-1,579

0,774

62,226

37,774

1,47937

1,50258

1,01569

-1,569

0,772

60,034

39,966

1,47286

1,49658

1,01610

-1,610

0,772

53,139

46,861

1,45459

1,47781

1,01597

-1,597

0,785

45,630

54,370

1,43595

1,45821

1,01551

-1,551

0,795

43,598

56,402

1,43107

1,45296

1,01530

-1,530

0,782

38,408

61,592

1,41928

1,43970

1,01439

-1,439

0,795

28,682

71,318

1,39871

1,41553

1,01203

-1,203

<0,809

12,921

87,079

1,36939

1,37801

1,00630

-0,630

0,809

0,000

100,000

1,34870

1,34870

1,00000

0,000

Moyenne : 0,788

64

°/o cs2

°/0 méth.

yid à 25°.

n».

nv : n.

A.

100,000

0,000

1,62357

1,62357

1,000 00

0,000

86,449

13,551

1,56665

1,58023

1,00867

-0,867

0,809

75,141

24,859

1,52508

1,54345

1,01361

-1,361

0,763

65,262

34,738

1,49357

151697

1,01567

-1,567

0,763

62,380

37,620

1,48497

1,50875

1,01601

-1,601

0,763

62,226

37,774

1,48471

1,50829

1,01588

-1,588

0,763

60,034

39,966

1,47810

1,50211

1,01625

-1,625

0,764

53,139

46,861

1 45922

1,48300

1,01630

-1,630

0,768

45,630

54,370

1,44005

1,46254

1,01562

-1,562

0,788

43,598

56,402

1,43502

1,45728

1,01551

-1,551

0,772

38,408

61,592

1,42294

1,44369

1,01458

-1,458

0,782

28,682

71,318

1,40178

1,41884

1.01217

-1,217

0,800

12,921

87,079

1,37164

1,38040

1,00639

-0,639

0,798

0,000

100,000

1,35038

1,35038

1,00000

0,000

Moyenne :

: 0,777

°[o cs2.

°l o méth.

n f à 25°.

nv,

nv : n.

Çn*

A.

1 B

100,000

0,000

1,64830

1 64830

1,00000

0,000

86,419

13,551

1,58690

1,60120

1,00901

-0.901

0,778

75,141

24,859

1,54205

1,56394

1,01420

-1,420

0, 75 1

65,262

34,738

1,50815

1,53274

1,01630

-1,630

0,734

62,380

37,620

1,49889

1,52391

1,01669

-1,669

0,132

62,226

37,774

1,49357

1,52344

1,01660

-1,660

0,730

60,034

39,966

1,49146

1,51676

1,01697

-1,697

0,75 i

53,139

46,861

1,47115

1,49618

1,01702

-1,702

0,736

45,630

54,370

1,45054

1,47438

1,01644

-1,644

0,749

43,598

56,402

1,44524

1,46860

1,01616

-1,616

0,744

38,408

61,592

1,43220

1,45399

1,01521

-1,461

0,732

28,682

71,318

1,40954

1,42743

1,01269

-1,269

0,767

12,921

87,079

•1,37730

1,38637

1,00659

-0.659

0,774

0,000

y

100,000

1 ,35444

1,35444

1,00000

0,000

Moyenne

: 0,746

65

0/ oCS2.

°l o méth.

we-à 25°.

nv.

nv : n.

C n*

A.

100,000

0,000

1,67073

1,67073

1,00000

0,000

86,449

13,551

1 60505

1,62014

1,00940

-0,940

0,746

65,262

34,738

1,52061

1,54691

1,01730

-1,730

0,691

62,380

37,620

1,51123

1,53745

1,01735

-1,735

0.704

62,226

37,774

1,51091

1,53695

1,01724

-1,724

0,705

60,034

39,966

1,50325

1,52982

1,01767

-1,767

0,7 05

53,139

46,861

1,48179

1,50773

1,01751

-1,751

0,716

45,630

54,370

1,45986

1,48469

1,01701

-1,701

0,725

43,598

56,402

1,45440

1,47855

1,01660

-1,660

0,721

38,408

61,592

1,44037

1,46306

1,01575

-1,575

0,724

28,682

71,318

1,41639

1,43488

1,01305

-1,305

0,746

12,921

87,079

1,38206

1,39150

1,00683

-0,683

0,747

0,000

100,000

1,35783

1,35783

1.00000

0,000

Moyenne : 0.720

Anéthoie -|- sulfure de carbone.

Trois mélanges étudiés par Zecchini (A) donnent comme moyenne 1,575 pour la valeur de la constante de réfraction. Ici nous avons un exemple d’un mélange de CS2 avec un composé cyclique.

°/0 anéth.

?/ 0cs2.

1°.

d i°/4°.

dv.

dv d.

C'y.

25,85

74,15

25,2

1,16444

1,17217

1,00664

-0,664

39,10

60.90

20,9

1,13126

1,13945

1,00723

-0,723

43,39

56,61

25,6

1,11285

1,12096

1,00729

-0,729

°l o anéth.

°/o CS2.

1°.

nu à t°.

nv.

nv : n.

C

A.

25,85

74,15

25,2

1,59998

1,60682

1,00428

-0,428

1,551

39,10

60,90

20,9

1,59321

1,60046

1,00455

-0,455

1,589

43,39

56,61

25,6

1,58732

1,59462

1,00460

-0,460

1,585

(i) Gazz. chim. ital., 1897 (1), 373. J’ai fait abstraction du quatrième mélange, qui me paraît fautif.

1912.

SCIENCES.

O

66

Aldéhyde cinnamique -f- sulfure de carbone.

Outre l’anéthole, un autre dérivé cyclique, l’aldéhyde cinna¬ mique, a été étudié par Zecchini en solution dans le sulfure de carbone.

°/o aldéh.

o/o CS,.

d £°/4°.

dv

dv d.

V

44,17

55,83

21,2

1,15359

1,15892

1,00462

-0,462

22,54

77,46

26,4

1,19409

1,19914

1,00424

-0,424

°/0 anéth.

°/o CSg.

t°.

no à t°.

nv.

nv : n.

Cn*

A.

44,17

55,83

21,2

1,62055

1,62462

1,00251

-0,251

1,84

22,54

77,46

26,4

1,61846

1,62190

1,00213

-0,213

1,99

Deux des mélanges soumis à l’examen donnent une concor¬ dance passable : il y a dilatation de la densité et de l’indice, comme dans les cas précédents, et la valeur de A est de 1,92 en moyenne. J’ai omis un troisième mélange étudié à température plus basse (8°J), qui donne des résultats absolument en opposi¬ tion avec les précédents, Terreur étant due manifestement à une indication inexacte en ce qui concerne l’indice de réfraction. Je n’attache aucune importance aux calculs auxquels l’auteur s’est livré concernant ce système, desquels il résulterait qu’il y aurait dilatation de la densité et contraction de l’indice de réfrac¬ tion, et qui donneraient comme valeur de a dans le premier cas 2,07 et dans le second 0,29, soit un nombre sept fois plus petit !

Zecchini a, en outre, examiné deux autres dérivés cycliques^ la bromnaplitaline et le sulfocyanate de phényle en solution dans le sulfure de carbone, mais je n’ai rien pu en tirer pour la détermination de A, nombre d’indications étant, du reste, mani¬ festement erronées.

Nitrate d’ éthyle -f- sulfure de carbone.

Un seul mélange (le ces deux corps a été étudié par W. H. Perkin senior (U.

% nitr. "/o CS2. d 15°/ 15°.

46,365 53,635 1,17487

n à 15°.

nv.

nv : n.

Cn* *

A.

Raie

1,49056

1,50319

1.00847

-0,847

1,913

Raie H,s

1,51012

1,52332

1 00874

-0,874

1,833

Raie H,

1,52272

1,53622

1,00887

-0,887

1,826

On peut déjà admettre, sinon affirmer, que cette valeur de A sera la même pour d’autres concentrations. En tout cas, ce sys¬ tème cadre bien avec les précédents en ce que A diminue quand on avance vers le violet du spectre.

Il y a lieu d’insister un peu sur l’influence de la dispersion sur la valeur de A. On a vu précédemment, notamment pour les mélanges de l’eau avec l’alcool éthylique (2), avec l’acide acétique (3) et avec le furfurol (*), que également A diminue lorsque le X considéré est plus petit. Mais, pour ces systèmes, il y a une contraction tant pour la densité que pour l’indice de réfraction; ce qui veut dire que si A est plus petit pour H* que pour H,, la valeur de la contraction de l’indice Cn a aug¬ menté, d’où il suit que, examiné sous un X plus petit, l’indice lui-même paraît avoir, par le fait du mélange, augmenté relati¬ vement plus que si on l’examine sous un X plus grand.

rf'tf* rfy : rf. Cy.

1.19390 1,016-20 -1,620

(4) Journ. Chem. Soc ., Tr., 1900, 267.

(2) Mém. de V Acad. roy. de Belgique,. 1911, 17.

(*) Ibid., 1911, 38-39.

(4) Bull, de V Acad. roy. de Belgique (Sciences), 1911, 641.

68

Dans le cas des solutions dans le sulfure de carbone, au con¬ traire, nous avons toujours affaire à une dilatation; donc, vu que la Cv reste la même, quel que soit le X, la diminution de A vers le violet du spectre provient de ce que la valeur de la dilata¬ tion de l’indice Cn a augmenté, c’est-à-dire que, examiné sous un a plus petit, l’indice lui-même paraît avoir diminué relativement plus par le fait du mélange. D’une manière plus simple, on dira que si le mélange donne lieu à une contraction de l’indice, celle-ci augmentera au fur et à mesure que l’on con¬ sidère des longueurs d’onde plus courtes; si la variation due au mélange a lieu dans le sens d’une dilatation de l’indice, cette dilatation sera encore accrue quand on se rapproche des X à faible amplitude. Rapportée à la grandeur de l’indice de réfraction lui- même, cette proposition signifie que si l’acte du mélange produit une condensation de l’éther intramoléculaire, cette condensation paraîtra d’autant plus grande qu’on examinera le mélange sous une longueur d’onde plus courte; que si, par contre, l’acte du mélange donne lieu à une distension de l’éther intramoléculaire, cette distension paraîtra d’autant plus grande que, l’examen a lieu avec un X plus petit. Ce raisonnement montre que la dimi¬ nution de A vers le violet du spectre correspond à une diminu¬ tion ou à une augmentation, selon que c’est une diminution ou une augmentation de l’indice qui résulte de l’acte du mélange.

On ne peut guère, avec un matériel encore aussi restreint, faire des déductions importantes et suffisamment générales tirées de la comparaison des valeurs absolues de A pour les solu¬ tions dans le sulfure de carbone. Ce qui saute seulement aux yeux, c’est que ces nombres sont en général très différents de ceux que j’ai obtenus pour les solutions aqueuses, qu’ils sont beaucoup plus petits et que souvent les variations de l’indice sont plus importantes que celles de la densité, en d’autres termes, que A est plus petit que l’unité. On constatera encore que, en

CH

solution dans le sulfure de carbone, l’acétone O = C <

( jHo

69

et le méthylal H2 = C < Q^jj3 » auxquels on peut assigner une

certaine parenté de structure, donnent des valeurs très peu diffé¬ rentes pour A (en solution aqueuse également, ces deux corps donnent des nombres assez voisins : 3,5 et 4). Pour l’alcool éthylique, par contre, la valeur obtenue est nettement plus faible (0,5), alors que les solutions aqueuses d’alcool et d’acé¬ tone ont à peu près le même A. Comme on le voit, aucune con¬ clusion bien fixe ne peut encore être faite à ce sujet, et il s’agirait avant tout d’employer systématiquement un solvant déterminé et d’étudier comment, se comportent des séries organiques, comme je l’ai fait avec l’eau. Le sulfure de carbone paraît être un corps qui convient très bien à ce sujet à cause des variations très facilement mesurables auxquelles il donne lieu, de sa purifica¬ tion relativement aisée et de sa miscibilité avec un grand nombre de liquides.

Mélanges binaires avec l’alcool.

Etant donné les beaux résultats que m’a donnés l’étude des solutions aqueuses, il était naturel de songer à examiner les solutions alcooliques, à cause de la parenté relative unissant l’eau et l’alcool. Malheureusement, peu d’expériences ont été faites jusqu’à présent dans cette voie et elles ne brillent pas toujours par leur précision. Il est vraisemblable que c’est la difficulté d’obtenir et de maintenir de l’alcool à 100 °/0 qui rebute les chercheurs et que c’est l’emploi d’alcool impur qui est la source d’erreurs principale : on est alors en présence d’un système ternaire en admettant qu’un seul corps étranger l’eau souille l’alcool.

Néanmoins je vais rapporter les essais faits dans cette voie et qui peuvent déjà, comme on le verra, nous orienter jusqu’à un certain point.

70

Acétaldéhyde -f- alcool éthylique.

Tout récemment, H. de Leeuw (A) a déterminé la densité des mélanges acétaldéhyde-alcool et, dans une autre série d’essais, leur indice de réfraction. Je reproduis les calculs in extenso en ce qui concerne l’indice et les résultats de interpolés de mes calculs sur la densité des mélanges étudiés par cet auteur. On voit sur la table que depuis 10 jusque 62 °/0 d’acétaldéhyde, la valeur de A est sensiblement constante et égale à 4,7 environ. Pour les deux solutions plus concentrées en acétaldéhyde on obtient par contre des résultats très divergents, la valeur de A montant à 5,95 et 7,28. Sans rejeter à priori la possibilité d’une variation de A avec la concentration, je ne puis me résoudre à accepter ces deux résultats comme exacts et je suis persuadé que ces divergences sont dues aux difficultés des obser¬ vations.

°/0 aldéh.

% aie.

n D 18°.

nv.

nv : n .

C n-

(V

A.

100,000

0,000

1,3392

1,33920

1,00000

0,000

0,000

(81,085

18,915

1.3538

1,34311

0,99210

0,790)

5,750

(7,28)

<74,095

25,905

1,3614

1,34458

0.98765

1,235)

7,347

(5,95)

61,563

38,437

1,3718

1,34716

0,98204

1,796

8,931

4,98

52,037

47,963

1,3775

1,34915

0,97942

2,058

9,692

4,71

42,010

57,990

1,3790

1,35124

0,97987

2,013

9,496

4,71

36,362

63,638

1,3784

1 35243

0.98116

1,884

8,711

4,63

30,581

69,419

1,3764

1,35364

0,98347

1,653

7,629

4,6*2

(21,612

78,388

1,3727

1,35552

0,98749

1,251)

5,585

(4,47)

20,992

79,008

1,3720

1,35579

0,98818

1,182

5,450

4,61

10,012

89,988

1,3660

1,35798

0,99413

0,587

2,902

4,94

0,000

100,000

1,3601

1,36010

1,00000

0,000

0,000

La grandeur anormale

de A

pour ces

deux

solutions peut

re due ou

bien à

ce que

la densité observée est

trop

forte, ou

(*) Zeitschr. fürpkys. Chenue, 77 (1911), 284.

71

bien encore à ce que l’indice de réfraction est trop faible. En relevant sur un diagramme les valeurs de Cv, j’ai pu constater que la courbe obtenue tout en étant un peu bombée dans la portion correspondant aux valeurs anormales de A (ce qui serait le signe d’une densité trop grande) n’en est pas moins très régulière dans son ensemble. Les essais de densité ont, du reste, été faits avec un grand soin, comme on peut s’en con¬ vaincre en lisant dans l’original ce qui se rapporte à la méthode opératoire, et les résultats obtenus se rapprochent très certai¬ nement de la vérité.

On n’en peut pas dire autant des déterminations d’indice de réfraction : la courbe Cw subit dans la zone des mélanges riches en aldéhyde des incurvations curieuses qui me paraissent être l’expression d’un manque évident d’exactitude. Il est aisé de se rendre compte que des changements dans la concentration peuvent survenir facilement pour ces solutions très riches en aldéhyde, quand on songe que l’indice est déterminé à une température inférieure de à peine du point d’ébullition de l’acétaldéhyde, et surtout que cette détermination a lieu avec un réfractomètre de Zeiss, qui est certainement l’instrument le moins bien adapté pour une recherche précise de ce genre. On peut encore se rendre compte de l’imprécision de cette dernière méthode par le fait que, dans une zone de concentration A est sensiblement constant (et beaucoup moins sujette aux erreurs), sa valeur tombe subitement à 4,47 pour une solution à 21,6 °/0, alors qu’elle est de 4,62 pour une solution qui n’en diffère que de 0,6 °/0 : la comparaison entre les courbes Cv et Cn montre à l’évidence que c’est la détermination de l’indice de réfraction qui est fautive.

En tout état de cause, il serait désirable de recommencer ces expériences, surtout en ce qui concerne l’indice de réfraction, de même que de nouvelles recherches plus précises sur le sys¬ tème acétaldéhyde -|- eau déjà examiné précédemment (*)

(*) Journ. chim. phijs., 1910, 664; Mém. de L’ Acad, roy.de lielgique, 1911, 50.

72

seraient les bienvenues. Si les essais que j’ai rapportés à cette occasion au sujet des solutions aqueuses ne brillaient pas par leur exactitude, on n’y constatait pourtant pas des anomalies du même genre; il serait donc pour le moins étrange que l’alcool, dont l’action sur l’acétaldéhyde est certainement plus faible que celle de l’eau, donnerait lieu à des changements plus intenses que ce dernier liquide.

En admettant donc que A est vraiment constant pour toutes les concentrations et égal à 4,7, on constate que ce nombre est plus élevé que dans le cas des solutions aqueuses (4,2) ; le rem¬ placement de l’eau par l’alcool éthylique dans ses mélanges avec l’acétaldéhyde a donc produit une augmentation de la grandeur de A.

Ammoniaque -f- alcool éthylique.

Une solution d’ammoniaque anhydre dans l’alcool a été exa¬ minée par Gladstone (1). Dans le même travail, Fauteur donne la densité et l’indice de son alcool à 12°, que j’ai ramené à la température de 20°. Pour la densité de l’ammoniaque liquéfiée, je me suis servi des déterminations de Lange (2), confirmant celles de Bleekrode (3) qui indique en plus la grandeur de l’indice.

°/oNH5.

°/o aie.

d20°/4°.

dx>.

dy d.

C-y.

100,000

0,000

0,6067

0,6067

1,00000

0,000

6,883

93,117

0,7800

0,7730

0,99103

0,897

0,000

100,000

0,7890

0,7890

1,00000

0,000

°/oNH5.

% aie.

nu 20°.

nv.

nv : n.

G

A.

100,000

0,000

1,3225

1,3225

1,00000

0,000

6,883

93,117

1,3618

1,3591

0,99801

0,199

4, SI

0,000

100,000

1,3619

1,3649

1,00000

0,000

(1) Philos. Trans , 4890, 32.

(2) Zeit. für die ges. Kâlteind 1898.

(3) Proc. Roy. Soc. London , 1884.

73

En faisant les calculs, on obtient le nombre 4,51 pour valeur de A; on obtiendrait naturellement des nombres très voisins pour les deux autres raies sous lesquelles Gladstone a encore examiné cette solution, mais il me manque un des éléments du calcul, ne connaissant pas la dispersion de l’ammoniaque liquide.

Remarquons que la valeur de A est de 0,5 plus élevée que pour les solutions aqueuses d’ammoniaque, pour lesquelles j’ai montré précédemment (A) que la valeur de A est 4,0; le rem¬ placement de l’eau par l’alcool a donc produit une augmenta¬ tion de la constante de réfraction du même genre que dans le cas de l’aldéhyde éthylique. D’autre part, je rappellerai que dans ma note au sujet de la polarisation rotatoire magnétique des mélanges binaires (2) j’avais examiné à ce point de vue deux solutions dans l’alcool, celles d’ammoniaque et de butylamine, et constaté que la constante de rotation Z était dans les deux cas inférieure à la valeur qu’elle atteignait pour les solutions aqueuses correspondantes. Or tout ce que l’on sait jusqu’à présent sur la constante de rotation s’accorde pour nous montrer que cette grandeur diminue toujours quand celle de A augmente, et ici encore on constate que cette règle n’est pas en défaut.

Alcool éthylique -|- éther éthylique.

Les expériences de Buchkremer (3) sur quatre mélanges d’alcool et d’éther montrent qu’il y a contraction de la densité et de l’indice, mais que si l’on tient les expériences pour exactes la valeur de A augmente assez bien avec la dilution (*)

(*) Journ. c/iim. phys ., 1910, 683; Mém. de l'Acad. roy. de Belgique (Sciences), in-8°, n. s., t. III, fasc. 3, 1911,71.

(2) Bull, de l’Acad . roy. de Belgique (Sciences), 1910, 864; Journ. chim. phys., 1911, 336.

(3) Dissertation, Bonn, 1890; Zeitschr. fïir phys. Chemie, t. VI (1890).

en éther (de 4,1 à 6,5). On peut tout d’abord faire observer que les causes d’erreurs sont nombreuses et rendent incertaine la valeur de A : la difficulté d’obtenir des produits bien anhydres, la volatilité très grande de l’un d’eux (l’étber) et la petitesse de

la contraction, surtout en ce

qui concerne

l’indice

de réfrac

tion.

°l o éther.

°/0 aie.

d 20°/4°.

dv

dv : d.

C-y.

100,000

0,000

0,72078

0,72078

1,00000

0,000

79,290

20,710

0,73893

0,73472

0,99430

0,570

59,986

40,014

0,75412

0,74822

0,99217

0,783

38,825

61,175

0,76936

0,76359

0,99250

0,750

21,150

78,850

0,78108

0,77692

0,99467

0,533

0,000

100,000

0,79349

0,79349

1,00000

0,000

°/0 éther.

°/o aie.

?îd à 20°.

nv.

llv - Tl. G U’

A.

100,000

0,000

1,35360

1,35360

1,00000 0,000

79,290

20,710

1,35715

1,35530

0,99863 0,137

4,16

59,986

40 014

1,35931

1,35689

0,99822 0,178

4,40

38,825

61,175

1,36067

1,35864

0,99851 0,149

6,05

21,150

78,850

1,36122

1,36010

0,99918 0,082

6,50

0,000

100,000

1,36186

1,36186

o

O

o

o

o

o

o

Une solution de ces deux liquides a déjà été examinée aupara¬ vant par Landolt (1), et, si la valeur obtenue, soit 4,38, se range parfaitement dans la série de Buchkremer, on constatera pour¬ tant que les nombres absolus représentant les grandeurs de contraction dépassent pour cette solution (contenant moins de 30 °/0 d’alcool) les nombres les plus élevés obtenus par Buch¬ kremer. Ceci simplement à titre indicatif, pour montrer la difficulté des expériences et le doute qui persiste sur leur exac¬ titude.

(4) Licb. Annalen (1864), Suppl. IV, 11.

Alcool éther ( Landolt ).

°/o aie.

°/o éther.

d à 22°5. dv.

dv : d.

C„.

100,0

0,0

0,7964

0,79640

1,00000

0,000

29,8

70,2

0,7410

0,73499

0,99189

0,811

0,0

100,0

0,7117

0,71170

1,00000

0,000

% aie.

°/0 éther.

7?d 22°5.

nv. nv:n.

A.

100,0

0,0

1,3606

1,36060 1,00000

0,000

29,8

70,2

1,3555

1,35299 0,99815

0,185

4,38

0,0

100,0

1,3498

1,34980 1,00000

0,000

Pourtant il est curieux de constater que, lors de l’étude faite précédemment (*) du système éther -jg eau (particulièrement difficile à cause des faibles concentrations), on observait égale¬ ment une augmentation de A avec la dilution de l’éther. On aurait donc tort de mettre ces variations de A à priori sur le compte d’erreurs d’observation, sans admettre l’hypothèse que l’éther puisse se comporter différemment des autres liquides. Il n’en est pas moins vrai qu’une vérification très soignée s’im¬ pose : on remarquera, par exemple, que, si l’on s’en tenait à ces expériences, on se verrait obligé d’admettre pour A une valeur plus grande pour les solutions aqueuses que pour les solutions alcooliques, alors que les exemples précédents nous ont fourni la preuve du contraire.

Il y a lieu également d’étendre les recherches sur d’autres solutions éthérées : si l’éther présente des difficultés de travail à cause de sa grande mobilité et de son point d’ébullition très bas, il est, par contre, précieux à cause de son pouvoir dissol¬ vant intense envers beaucoup d’autres liquides et la facilité rela¬ tivement grande de l’obtenir à l’état de pureté.

P) Journ. chim . phys ., 1910. 675, et Mém . de V Acad. roy. de Belgique (Sciences),

7(3

Mélanges de deux acides.

A ce sujet, j’indiquerai les résultats des calculs faits en par¬ tant des expériences de Buchkreiner (Dissertation Bonn, 1890).

Acide butyrique -f- acide acétique.

°/0 acide butyr.

°/0 acide acét.

d20°/4°.

dy.

dy * d.

Cy.

100,000

0,000

0,97225

0,97225

1,00000

0,000

75,892

24,108

0,98841

0,99043

1,00204

-0,204

53,237

46,763

1,00564

1,00815

1,00249

-0,249

26,029

73,971

1,02878

1,03029

1,00147

-0,147

0,000

100,000

1,05239

1,05239

1,00000

0,000

°l o acide butyr.

% acide acét.

nu 20°.

W-V'

nv : n.

0^.

A.

100,000

0,000

1,39505

1,39505

1,00000

0,000

75,892

24,108

1,38937

1,39005

1,00049

-0,049

4,27

53,237

46,763

1,38464

1,38533

1,00050

-0,050

4,98

26,029

73,971

1,37938

1,37976

1,00028

-0,028

5\2£

0,000

100,000

1,37446

1,37446

1,00000

0,000

La constance de A ne paraît pas des meilleures, mais il faut tenir compte de ce que les variations du volume (dilatation) et surtout de l’indice sont excessivement faibles, ce qui fait que la moindre erreur d’expérience altère considérablement le résultat final. Dans des systèmes tels que ceux-ci, les valeurs obser¬ vées se confondent presque avec les valeurs théoriques, il est même à prévoir que la présence d’impuretés devient un facteur non négligeable pour la production des variations observées; dans le cas de deux acides en particulier, les dernières traces d’eau sont bien difficiles à éliminer.

Un mélange de 47,85 °/0 d’acide butyrique + 52,15 °/0

77

d’acide acétique a été examiné par Landolt (1) ; le calcul m’a donné une faible dilatation de (0,066 °/0), mais par contre une légère contraction de Cw; il n’y a donc pas de concordance, et je n’ai pas tenu compte de ce résultat.

11 y aurait aussi à examiner les mélanges de deux alcools (monols) entre eux. A priori, les changements de volume doivent être du même ordre que ceux des mélanges de deux acides d’une même série, sinon plus faibles encore. Les calculs que j’ai faits sur quelques mélanges étudiés par Landolt (i ioc . cit.) m’ont confirmé dans cette opinion, mais les expé¬ riences n’atteignent pas la précision requise pour qu’il soit permis d’exprimer ces faibles quantités par des nombres avec quelque chance d’approximation. Du reste, les études de Bose (2) sur les chaleurs de mélange de systèmes binaires montrent que les variations de température produites par l’introduction d’un alcool dans l’autre sont pour ainsi dire milles, ce qui confirme parfaitement le manque presque absolu d’action réciproque entre les homologues d’une même série organique.

Mélanges de deux liquides de la série cyclique.

Outre les solutions dans le sulfure de carbone, l’alcool et d’autres liquides aliphatiques dont il a été question plus haut, je vais montrer par quatre exemples que pour les mélanges binaires de substances cycliques il existe également une con¬ stante de réfraction invariable avec la concentration.

Essence de térébenthine -f- benzol.

Pour ce système, dont l’étude a été faite par Hess (3), le mélange se produit avec une dilatation; les quatre solutions donnent des résultats que l’on peut considérer comme excel-

p) Lieb. Annalen, Suppl. IV (1856), 11

(2) Gôtting. Nachr ., Math.-phys. Klasse, 1907.

(3) Wiener Sitzber., 1907, 1245, et Ann. der Phijsik (4), 27 11908;.

78

lents, si l’on tient compte que les variations sont de faible amplitude. Dans son ensemble, A paraît subir une légère dimi¬ nution depuis les grandes jusqu’aux petites longueurs d’onde, ce qui serait conforme aux observations relatées plus haut et, en particulier, pour les solutions dans le sulfure de carbone. Les moyennes de A sont : 2,276 pour la raie C, 2,277 pour la raie D, 2,270 pour la raie F et 2,217 pour la raie G'. Pourtant, en l’absence d’autres expériences, il serait peu prudent de généra¬ liser, vu que les différences d’une raie à Fautre sont plus faibles que les différences d’une concentration à l’autre pour une même raie.

°l o essence.

°l o C6Hf).

d 15°.

dv.

dv

:d.

(V

100,000

0,000

0,86136

0,86136

1.00000

0,000

79,923

20,077

0,86344

0,86572

1,00265

-0,265

60,186

39,814

0,86609

0,87006

1,00470

-0,470

39,960

60,040

0,87071

0,87455

1,00441

-0,441

20,412

79,588

0,87646

0,87893

1,00282

-0,282

0,000

100,000

0,88355

0.88355

1,00000

0,000

°l o essence.

°/o c6h6.

??c 15°.

nv.

nv : n.

Cw

A.

100,000

0,000

1,46635

1,46635

1,00000

0,000

79,923

20,077

1,47115

1,47286

1,00116

-0.116

2,284

60,186

39,814

1,47651

1,47931

1,00190

-0.190

2,474

39,960

60,040

1,48308

1,48602

1,00198

- 0,198

2,228

20,412

79,588

1,49054

1,49253

1,00133

-0,133

2,120

0,000

100,000

1,49938

1,49938

1,00000

0,000

Moyenne

: 2,276

% essence.

°/o C6Hc.

ni) 15°.

nv.

nv : n.

c*.

A.

100,000

0,000

1,46913

1,46913

1,00000

0,000

79,923

20,077

1,47427

1,47599

1.00117

-0,117

2,263

60,186

39,814

1,48000

1,48282

1,00191

-0191

2,439

39,960

60,040

1,48697

1,48989

1,00196

-0,196

2,250

20,412

79,588

1,49474

1,49676

1,00132

-0,132

2,136

0,000

100,000

1,50402

1,50402

1,06000

0000

Moyenne

: 2,277

79

>/o essence.

% c6h6.

wF 15°.

nv.

nv : n.

C n-

A.

100,000

0,000

1,47628

1,47628

1,00000

0,000

79,923

20,077

1,48234

1,48412

1,00120

-0120

2,208

60,186

39,814

1,48898

1,49187

1,00194

-0,194

2,423

39,960

60,040

1,49697

1,49988

1,00195

-0,195

2,262

20,412

79,588

1,50576

1,50780

1,00129

-0,129

2,186

0,000

100,000

1,51610

1,51610

1,00000

0,000

Moyenne :

2,270

/0 essence.

°/o c6hg.

Wg'15°.

%•

nv : n.

C n-

A.

100,000

0,000

1,48220

1,48220

1,00000

0,000

79,923

20,077

1,48915

1 49091

1,00118

-0,118

2,246

60,186

59,814

1,49663

1,49954

1,00194

-0,194

2,423

39,960

60,040

1,50546

1,50852

1,00203

-0,203

2,172

20,412

79,588

1,51519

1 51729

1,00139

-0,139

2,028

0,000

100,000

1,52656

1,52656

1,00000

0,000

Moyenne : 2,217

Anéthole -(- sulfocyanate de phényle.

Les deux mélanges examinés par Zecchini donnent lieu à une dilatation de chacune de leurs constantes physiques, et la valeur

moyenne de A est

0,87.

°l o anéth.

°/o suif.

t°.

d i°/4°.

dv

dv:d.

Cv

55,19

44,81

21,4

1,04620

1,04801

1,00173

-0,173

58,53

41,47

26,2

1,03651

1,03836

1,00181

-0 181

°/0 anéth.

°.o suif.

t°.

wd à t°.

W-ü. ïlv l

n C n.

A.

55,19

44.81

21,4

1,59563 1,

59887 1,00203 -0,203

0,832

58,53

41,47

26,2

1,58993 1,

59317 1,00204 -0,204

0,887

80

Bromnaphtaline -[- sulfocyanate de phényle.

°/o brom. °/0 suif. d 19°/4°. dv. dv : d. G».

60,02 39,98 1,31675 1,31898 1,00169 -0,169

% brom. % suif. ïid 19°. nv. nv:n. G n. A.

60,02 39,98 1,65384 1,65483 1,00060 -0,060 2,8

Pour ce système, également étudié par Zecchini. mais à une seule concentration, on constate aussi qu’il y a dilatation de densité et de réfraction; mais comme les variations de ces pro¬ priétés sont fort faibles, je n'attache pas beaucoup d’importance à la valeur absolue obtenue pour A (2,8), surtout en l’absence d’autres mélanges à titres différents.

Enfin, je n’ai pu utiliser les données de Zecchini pour le système aldéhyde cinnamique -j- anéthole, vu que les deux solu¬ tions examinées sont renseignées comme ayant le même indice de réfraction, erreur qu’il m’est impossible de corriger.

Trois mélanges de thymol et de benzol examinés par Zoppel- lari (A) donnent des changements de densité et de réfraction tellement faibles qu’il n’est guère possible de déterminer la valeur de A. Le fait que pour un système de deux liquides aussi apparentés les grandeurs observées coïncident pour ainsi dire complètement avec les grandeurs calculées n’a rien d’étonnant : on a vu qu’il en était ainsi entre les différents termes d’une série homologue pour les substances aliphatiques.

J’ai ainsi terminé la revue des mélanges binaires au sujet desquels les expériences ont été faites par d’autres auteurs; cette étude prouve à suffisance que les systèmes binaires non aqueux possèdent une constante de réfraction tout comme les systèmes aqueux; et les conclusions que j’en ai déduites au cours de cet exposé permettent déjà de s’orienter suffisamment dans cette vaste question.

p) Gazz. chim. ital 1905 (I), 361.

__ 81

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

Sunier (. A.-L.-J .). Les premiers stades de la différenciation interne du myotome et la formation des éléments sclérotomatiques chez les Acraniens, les Sélaciens et les Téléostéens. Leyde, 1911; in-8° (107 p., 6 pi.),

Liège. Université. Ouverture solennelle des cours, le 17 octobre 191 1 . Discours de M. le recteur A. Gravis sur la Biologie végétale. Rapport sur la situation de l’Université pendant l’année 1910-1911.

Strasbourg. Commission internationale pour l'aérostation scientifique. Observations des ascensions internationales simultanées et des stations de montagnes et de nuages. Année 1908. Fasc. 1 à 12, in-4°. 1909-1910.

Prague. K. K. Sternwarte. Aslronomische Beobachtungen, 1905 1909. (Dr L. Weinek.) 1912, in-4°.

Del Corral ( José Isaac). Nuevos métodos para resolver ecuaciones numéricas. Madrid, 1912; in-8" (xxn-304 p., fig.).

Garcia Romero [Jules). Evoluciôn del Globo. S. 1. n d., in (16 p.).

Sjostedt [Philippe). Sur l’oxydation électrolytique de quelques sulfures aromatiques. Bâle, 1911; in-8° (45 p.).

Le Havre. Notice sur le Muséum d’histoire naturelle. Le Havre, 1911; in-8° (18 p., grav.).

Conseil permanent international pour l’exploration de la mer. Publi¬ cations de circonstance. 61. Report on the international Herring- investigations during the year 1910.

Christiania. Université. Det Kongelige Fredriks Universitet 1811-1911. 2 vol. in-4°.

TABLE DES MATIÈRES.

CLASSE DES SCIENCES. Séance du 6 janvier 1912.

Félicitations à MM. Malaise, Van Bambeke, Vanlair, le chevalier Marchai,

De Heen, Deruvts, Dollo, de Hemptinne, Pelseneer et Swarts pour leurs

promotions ou nominations dans l’Ordre de Léopold . 1

Souhaits de bienvenue à MM. Demoulin, Rutot, Lecointe et Émile Marchai. 1

Félicitations à MM. Ch. Depéret et Emile Picard, associés, respectivement lau¬ réats du Prix Petit d’Ürmoy et du Prix Jean Reynaud . 2

Correspondance.

Remerciements de MM. Demoulin, Rutot, élus membres; G. Lecointe et Ém. Marchai, élus correspondants; Ch. Depéret, élu associé. Remercie¬ ments de MM. Bernstein et Knapen pour les prix qui leur ont été accordés.

Hommage d’ouvrage . . . . .... 2

Prix perpétuels.

Travaux reçus et nomination des jurys pour la cinquième période du Prix Édouard. Mailly et pour la seconde période du Prix Léo Errera . . -2, 3

Élection.

M. A. Jorissen est élu directeur pour 1913 . 3

Rapports.

Avis verbal de M. De Heen (Étude sur la machine d’Atwood); par Ch. Fran¬ çois ... ... . ... 3

Avis verbal de MM. Lameere et Willem (Sur le processus de formation des neutres chez les Abeilles par Éd. Demachy . . .... 3

Rapports de MM. F. Swarts et Jorissen (Contribution à l’étude des dérivés

triméthyléniques); par L. Michiels . ... 4

Rapports de MM. L. Fredericq et Willem (Sur le pouvoir rotatoire des substances protéiques du sérum du sang de chien); par Paul Délava . 5

Rapports de MM. L. Fredericq et Willem (De l’action locale de la température sur les parois des vaisseaux sanguins); par Jacques Roskam ... .6

Rapports de MM. Swarts et De Heen (Sur les alliages et les dépôts électroly¬ tiques de radium); par Fr. De Mare et Ch. Jacobs ........ 7

Communications et lectures.

Paléontologie. Sur les premiers restes de Tortues fossiles recueillis au Congo; par Louis Dollo . . . ..... 8

Chimie. Contribution à l'étude des dérivés triméthyléniques du type H2C

1 > CH X; par Louis Michiels . . . . 10

H2C

Physiologie. Sur le pouvoir rotatoire des substances protéiques du sérum du

sang de chien; par Paul Délava . . .... 35

Physiologie. De l'action locale de la température sur les parois des vais¬ seaux sanguins (communication préliminaire) (5 diagrammes); par Jacques

Roskam .... . , . ... .41

Physico-chimie. Alliages et dépôts électrolytiques de radium; par Frédéric De Mare et Charles Jacobs . ...... 53

Physique. Nouvelles recherches sur la « constante de réfraction » (pre¬ mière note) ; par F. Schwers . . ..... . . 55

Bulletin bibliographique . . 81

Il ne sera donné suite aux demandes de combler les lacunes dans les publications de l’Aca¬ démie, que pour autant que ces lacunes ne remontent pas au delà de cinq ans.

ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE

BULLETIN

DE LA

CLASSE DES SCIENCES

BRUXELLES

HÂYEZ, IMPRIMEUR DES ACADEMIES ROYALES DE RELGIQUE Rue de Louvain, 112

1912

By Tr ans fer :

& OaoA SwvÂ?>‘ j-ulr 4&2»

CLASSE DES SCIENCES

Séance du 3 février I9{2.

M. Ch. Francotte, directeur.

M. le chevalier Edmond Marchal, secrétaire perpétuel.

Sont présents : MM. A. Jorissen, vice-directeur ; C. Malaise, Mel Môurlon, P. Mansion, P. De Heen, C. le Paige, L. Fre- dericq, J. Neuberg, Paul Pelseneer, A. Gravis, A. Laineere, Ch. -J. de la Vallée Poussin, Max. Lohest, F. Swarts, J. Massart, A. Demoulin, A. Rutot, membres; V. Willem, A. de Hemptinne, P. Stroohant, J. Verschaffelt, L. Dollo. Ch. Julin, G. Lecointe et Emile Marchal, correspondants .

M. Ch. Van Bambeke s’excuse, par télégramme, de ne pou¬ voir assister à la séance.

En ouvrant la séance, M. le Directeur adresse les félicitations de la Classe à M. Dollo au sujet de la médaille Murchison que la Société géologique de Londres lui a décernée pour l’ensemble de ses travaux paléontologiques. (Applaudissements .)

SCIENCES.

ü

84

CORRESPONDANCE

La Classe prend officiellement notification de la mort de M. Théophile Durand, membre de la Section des sciences natu¬ relles, à Saint-Josse-ten-Noode, le 4 septembre 1855, y décédé le 12 janvier dernier.

M. le Secrétaire perpétuel fait savoir en même temps qu’il a adressé une lettre de condoléances à la famille du défunt.

M. F rancotte, satisfaisant à l’usage établi en la circonstance, a prononcé un discours aux funérailles, qui ont eu lieu le lundi 15 suivant. En termes émus il rappelle brièvement la carrière de M. Durand.

Ce discours paraîtra au Bulletin.

M. Émile Marchai accepte de rédiger pour Y Annuaire ia notice du défunt.

M. le Ministre des Sciences et des Arts fait parvenir une expédition de l’arrêté royal, en date du 3 janvier, qui approuve l’élection de MM. Alphonse Demoulin et Aimé-Louis Rutot en qualité de membres titulaires.

Le même Ministre fait savoir que le Comité directeur de l’Association internationale pour l’essai des matériaux a invité le Gouvernement à se faire représenter au VIe Congrès de cette Association, qui se tiendra à Washington et à New-York en septembre 1912. 11 demande à connaître le nom des personnes qui accepteraient une délégation, laquelle aurait un caractère purement honorifique.

La Classe décide de prendre] part à la manifestation en l’honneur du chimiste Van Y*Jioff, qui a figuré dans ses rangs comme associé étranger.

85

L’Académie des sciences naturelles de Philadelphie annonce qu’elle célébrera, les 19-21 mars prochain, son 100e anniversaire de fondation.

La Société royale de Londres fait savoir qu’elle célébrera, le 17 juillet suivant, son 250e anniversaire de fondation.

Une adresse de félicitations signée par M. le Secrétaire perpétuel, conformément aux articles 14 et 15 des statuts, sera adressée à ces deux institutions.

La Classe renvoie :

A MM. de Hemptinne et De Heen un travail de M. Moreau, de l’Observatoire royal d’Uccle : influence de l’interposition de sphères de verre entre les électrodes;

A MM. le Paige, Lagrange et Stroobant, une note de M. Jean Vincent, directeur scientifique du Service météorolo¬ gique à l’Observatoire royal d’Uccle : Cirro-cumulus et alto- cumulus.

Hommages d’ouvrages :

Par M. le Ministre de l’Industrie et du Travail :

Texte explicatif et levé géologique de la planchette deCouvin ; par E. Maillieux.

Par M. Ch. Francotte :

Appareil pour la préparation et le triage du plankton.

Par M. Mce Delacre :

Université de G and. Thèses de chimie , fasc. 1-3.

Par M. Paul Pelseneer :

Siboga-Expeditie : Les Lamellibranches de T Expédition du Siboga. Partie anatomique.

Par M. E. De Wildeman :

Études sur la flore des districts des Bangala et 4e TUbangi. Plantœ Thonnerianae Congolenses, série II (avec une note posthume de M. Th. Durand, qui figure ci-après).

Par M. Ernest Solvay :

Sur rétablissement des principes fondamentaux «fie la gravito- matérialitique.

Allocutions relatives à la gravito-matérialitique.

Par M. Maurice Lecat :

Abrégé de la théorie des déterminants à dimensions , avec de nombreux exercices.

. - Remerciements.

Discours prononcé aux funérailles de Théophile Durand , membre de T Académie (*) ; par C.-J.-P. Francotte, direc¬ teur, président de l’Académie.

Au nom de l’Académie royale de Belgique, je remplis en ce moment un douloureux devoir en rendant un suprême hommage à notre estimé confrère Durand, qui est ravi si prématurément à notre affection à l’âge de 56 ans.

Pendant de nombreuses années, alors que notre' regretté confrère Crépi n était directeur du Jardin botanique, et que presque journellement je venais lui rendre visite, j’ai pu appré¬ cier le zèle infatigable, l’inlassable assiduité du travailleur consciencieux que nous venons de perdre, et je sais combien son chef le tenait en haute estime. Combien de fois aussi je l’ai vu courbé à sa table de travail, plongé dans ses études absor¬ bantes dont rien ne pouvait le distraire! Quand vint le moment pour lui d’obtenir la juste récompense de ce long et fructueux labeur, d’accord en cela avec des amis compétents, j’allai lui annoncer <pie nous avions le plus grand espoir qu’il serait bien¬ tôt des nôtres; il en fut fort étonné ; il ne se reconnaissait aucun mérite tellement sa modestie était grande, et, si je l’avais laissé conclure, il aurait décliné cet honneur. Il fut unanimement accueilli parmi nous comme membre correspon-

_ _ VSv.;C,3'^

(O Décédé à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles), le 12 janvier 1912. Les funérailles ont eu lieu le lundi r45 suivant.-

87

dant le 4 juin 1904 et proclamé comme tel dans la séance publique de décembre. En 1910, il devint membre titulaire.

Il s’était fait du travail une véritable loi qu’il avait su incul¬ quer aux siens; et c’est ainsi qu’il avait associé à ses recherches une botaniste distinguée, Mlle Hélène Durand, sa fille. Ils publièrent ensemble un mémoire intitulé : Sylloge Florae Congo- Lanae. Ce travail considérable constitue une base solide pour les recherches sur la flore congolaise; aussi fut-il couronné par l’Académie royale et obtint-il en 1909 le Prix Émile Laurent.

Déjà en 1896, (notre confrère Durand avait publié, avec le savant professeur H. Schinz, de Zurich, un vaste ouvrage inti¬ tulé : Étude su r ta flore de l’État indépendant du Congo et que l’Académie royale avait accueilli dans ses Mémoires.

Enfin, en 1909, il prononça, à la séance solennelle et publique de la Classe des sciences, un excellent discours qui fut fort applaudi ; il avait pris pour sujet : Les recherches bota¬ niques au Congo belge de 1885 à 1910, et leurs résultats.

En 1906, notre regretté confrère Errera travaillait activement à la notice biographique de François Crépin, lorsqu’une mort foudroyante vint le terrasser. La Classe des sciences chargea Durand de terminer ce travail commencé par un savant du plus haut mérite; il s’acquitta de cette tâche avec un réel talent, et l’œuvre a une telle unité qu’il n’est pas possible de reconnaître, à la lecture, la part qui revient à F un ou à l’autre des collabo¬ rateurs.

La notice bibliographique de Durand, publiée par l’Académie, contient une longue liste de travaux remarquables dont un botaniste parlera avec plus de compétence que moi. Son œuvre scientifique sera appréciée dans la bibliographie académique qu’il est de tradition de publier pour perpétuer la mémoire des membres de l’Académie disparus. Pour terminer, nous dirons encore, cependant, que des rapports concernant des travaux et des prix académiques lui furent souvent confiés par la Classe des sciences; il apportait à accomplir ce devoir un soin extrême et une grande conscience; c’était d’ailleurs un orateur clair et

88

concis; mais, soit qu’il improvisât, soit qu’il lût ce qu’il avait à dire, sa parole était très élégante et son style était très châtié. Nous aimions toujours à l’entendre.

L’Académie royale de Belgique, et, en cette circonstance, je suis persuadé que je suis son fidèle interprète, estime que notre regretté confrère Durand a bien mérité de la Science qu’il a servie avec désintéressement et aussi avec un dévouement sans bornes, lui consacrant sans compter toute l’énergie de sa vaste et belle intelligence.

Je puis proclamer qu’il a bien mérité de la Patrie parce que, par ses études et par ses travaux, il a contribué à étendre nos connaissances concernant les richesses végétales de notre immense Colonie d’Afrique et parce que ses recherches ont été justement appréciées au delà de nos frontières, à telle enseigne que la célèbre Université de Genève lui conféra, au mois de juillet S 909, à l’occasion de son centenaire, le grade de docteur honoris causa, distinction réservée aux seuls savants de mérite.

La disparition de notre confrère et ami Durand laisse un grand vide parmi nous. Nous avions tous pour lui la plus vive sympathie qu’il avait su conquérir par la droiture et l’aménité de son caractère. C’était un esprit élevé; il avait l’âme haute, les aspirations et les conceptions scientifiques sincères et désin¬ téressées, et c’est bien de lui que l’on peut dire que dans toutes les circonstances de la vie il a pratiqué la maxime du Fsal- miste : Soyez bon, faites le bien et cherchez la justice!

A sa famille éplorée, au nom de l’Académie royale de Belgique, nous présentons le témoignage ému de nos regrets et les sentiments de nos vives et sincères condoléances; puissent les sympathies que nous lui exprimons alléger quelque peu sa profonde douleur!

Cher confrère et ami, recevez notre suprême adieu.

89

NOTE BIBLIOGRAPHIQUE.

Km. De Wildeman, Études sur la flore des distincts des Bangala et de riJbangi (Congo belge) ou Plantae Thonnerianae Con¬ golaises. Série IL

Cet important livre, qui ne comprend pas moins de 465 pages, 51 gravures dans le texte et 20 planches hors texte, est consacré à l’étude des plantes récoltées par le naturaliste F. Thonner au commencement de 1909 dans le Congo belge.

Comme en 1906, les herborisations de F. Thonner ont été très fructueuses; elles ont amené, notamment, la découverte d’un certain nombre d’espèces et de variétés nouvelles pour la science.

Tel est l’ouvrage que j’ai l’honneur d’offrir à la Classe au nom de mon collègue Émile De Wildeman, conservateur des herbiers au Jardin botanique de l’État, à Bruxelles.

Th. Durand.

RAPPORTS.

Recherches expérimentales sur la forme de la surface d’onde dans les cristaux biréfringents (cinquième communication) ; par Mlle Scouvart.

Rapport de M. J.-E. Verschaffelt, premier commissaire.

« Le travail de Mlle Scouvart est la cinquième d’une série de communications qui ont paru dans le Bulletin (1910, nos 6 et 7, et 1911, nos 1 et 6) sous le même titre, et dans lesquelles

90

l’auteur détermine la vitesse des ondes lumineuses dans diverses directions d’un cristal, en observant les déviations que font subir à ces ondes les prismes formés par les faces naturelles de ce cristal.

Dans ses recherches précédentes, Mlle Scouvart avait opéré sur des substances peu biréfringentes, la topaze et la barytine ; elle s’est adressée maintenant à une substance fortement biré¬ fringente, l’aragonite.

Sa méthode d’étudier expérimentalement la forme de la surface d’onde, ou plutôt la forme d’une section de la surface des vitesses normales, consiste à placer le cristal dans une cuvette à faces parallèles, contenant un liquide dont l’indice est intermédiaire entre les indices extraordinaires maximum et minimum dans le plan considéré. On observe alors que dans deux positions du cristal les ondes extraordinaires ne sont pas déviées, c’est-à-dire traversent le cristal avec la même vitesse normale que dans le milieu ambiant, {/observation de ces posi¬ tions dans divers liquides et la détermination des indices absolus de ces liquides, dont les inverses sont les vitesses de propaga¬ tion des ondes dans ces milieux, la vitesse dans le vide étant prise comme unité, permettent de construire par points la section extraordinaire de la surface des vitesses normales.

Mlle Scouvart a fait ainsi des observations dans le plan des axes optiques de l’aragonite. Les résultats sont d'accord avec la théorie.

Je propose l’insertion de ce travail dans le Bulletin . »

M. De Heen, second commissaire, s’est rallié à cette propo¬ sition, laquelle est adoptée.

91

COMMUNICATIONS ET LECTURES

L’Institut et le Musée océanographiques de Monaco,

par le chevalier Edm. MARCHAL. secrétaire perpétuel de l’Académie.

M. Armand Gautier, président sortant de l’Académie des sciences de Paris, dans son discours prononcé à la séance publique annuelle le 18 décembre dernier, a consacré un cha¬ pitre très suggestif, auquel nous ne saurions rester indifférents, aux bienfaiteurs de l’Institution nationale française pendant la même année.

« Il y a quelque quarante ans, dit l’honorable académicien, un jeune paysan normand, Tranquille Loutreuil, partait pour Moscou, engagé comme ouvrier dans une fabrique russe. Celle-ci n’ayant pas lait fortune, on remercia Loutreuil, qui se trouva tout à coup isolé dans un pays dont il connaissait à peine la langue, sans autres ressources que sa jeunesse, son énergie et le désir de vivre. Dans sa Normandie, il avait vu cultiver la betterave; c’est tout ce qu’il savait de mieux. Il eut l’idée de proposer à un fermier russe de lui apprendre à produire cette plante fourragère et sucrière. Marché conclu, il y réussit si bien que, peu d’années après, Loutreuil créait successivement aux environs de Moscou des fabriques de sucre, fondait plus tard des usines à soude, et, s’enrichissant peu à peu, devenu pro¬ priétaire de puissantes mines, il s’élevait au rang des plus grands producteurs de l’Europe industrielle.

» Il avait fait le bien autour de lui durant sa vie; il a voulu le continuer après sa mort. Par son testament, Tranquille Lou¬ treuil a légué à l’Académie des sciences trois millions cinq

cent mille francs, somme dont le revenu annuel sera consacré à encourager, dans les établissements de haute culture scientifique de Paris ou de province (autres que les universités), ainsi que par les savants et les chercheurs libres indépendants de ces établissements, le progrès des sciences de toute nature. »

Mais arrivons au passage plus suggestif du discours de M. Gautier et auquel la Classe ne saurait rester indifférente :

« J’aurais fini, dit l’honorable Président, s’il ne me restait à remercier l’un de nos illustres associés étrangers, S. A. le Prince Albert de Monaco, d’un bienfait qui, pour ne pas nous arriver directement, n’en est pas moins précieux. Le 23 février dernier, le Prince inaugurait à Paris l’Institut océanographique, complé¬ ment du Musée de Monaco, ouvert aux savants de tous les pays, Institut qui est, à cette heure, Lun des plus beaux joyaux scientifiques de notre capitale. En le livrant à la Ville de Paris et à la France, le Prince prononçait ces paroles :

« L’Etat doit pourvoir aux besoins supérieurs de la vie natio- » nale. il doit favoriser l’essor de la vérité scientifique, la » pensée de la civilisation trouve son principal appui contre les » entraînements d’une hérédité inconsciente ou l’anarchie de » désirs formés dans la fièvre du progrès moderne... Faites une » large part à l’influence scientifique dans l’éducation de la jeu- •» nesse; vous mettrez ainsi dans le cœur des hommes une » énergie qui dissipera les fantômes évoqués par l’ignorance » autour de leur berceau et vous préparerez pour la nation un » meilleur équilibre moral. »

M. Armand Gautier ajoute : « Puisse (mais à peine en ai-je l’espoir), puisse ce vœu se réaliser et la science devenir avec la morale les seuls titres de gloire qu’un jour ambitionnera le cœur humain ! »

Plus d’un jeune savant belge a déjà bénéficié des avantages de l’Institut océanographique pour ses recherches de biologie méditerranéenne, ce dont l’Académie est reconnaissante à l’égard de son libéral fondateur.

Pardonnez-moi, si je me fais en ce moment l’écho des paroles

93

de Son Altesse ainsi que de celles de M. Gautier, - que j^e vous demande de pouvoir reproduire dans le Bulletin des Sciences,— honorés confrères, pour dire aussi combien nous sommes pénétrés du rôle de la science dans la civilisation. Et à cela j’ajouterai que je serais d’autant plus heureux de voir saluer par l’Académie de Belgique la création de l’Institut océanographique et du Musée, que plus d’un d'entre nous y a déjà profité des bienfaits dus à son Auguste fondateur.

M. Agathon De Potter, mort le 30 octobre 1900, beau-frère de notre illustre collègue le général Brialmont, a légué à la Classe toute la partie liquide de son héritage s’élevant à plus de neuf cent mille francs, pour encourager les chercheurs et les travailleurs par des subsides, comme en France les libéralités du Prince Roland Bonaparte. L’arrêté royal autorisant l’Aca¬ démie de Belgique à accepter le legs date déjà du 7 novem¬ bre 1907.

C’est le Gouvernement qui s’occupe de la liquidation du legs, lequel est déposé à la Société Générale.

J’ai écrit récemment à M. le Ministre des Sciences et des Arts pour hâter la mise en possession de ces fonds à l’Académie. Espérons que cette solution si désirable pour la science se fasse bientôt.

Or, la plus grande ambition de la Classe des sciences serait de pouvoir sans plus de retards, comme c’est votre sentiment à tous, n’est-ce pas, chers confrères, encourager par des subsides imputés sur la Fondation De Potter, comme le comportent la Fondation Tranquille Loutreuil et les libéralités annuelles du Prince Roland Bonaparte. Au surplus, voici les termes dont Agathon De Potter s’est servi dans son testament :

« La Classe, au fur et à mesure que les rentes s’étein¬ dront (1), emploiera le revenu qui lui appartiendra alors, ou même une partie du capital, si un cas urgent se présentait :

» a. A récompenser des travaux scientifiques dans les

P) A son ami Bordes, qui vient de mourir, et à ses deux servantes.

94 =

domaines mathématique, physique, chimique, biologique, astronomique, etc. ;

» b. A encourager ou récompenser les découvertes ayant pour résultat de faire disparaître les dangers graves qui déciment les ouvriers exerçant certaines professions ;

» c. Et enfin, à faciliter à des travailleurs intellectuels capables, mais pauvres, soit des expériences qu’ils voudraient instituer, soit la publication des résultats de leurs recherches. »

Comme complément de ces dispositions, voici, selon moi, de quelle manière devra être faite l’attribution des annuités par la Classe tout entière, sur le rapport d’une Commission, et procla¬ mée en séance publique du 16 décembre de chaque année.

Aucune subvention ne pourra être inférieure à mille francs (1).

Les personnes qui désireraient bénéficier de la Fondation de Potter devront se conformer aux conditions suivantes :

Les demandes, qui peuvent être présentées par les candidats, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un membre de l’Aca¬ démie, devront être adressées, chaque année, avant le 1er janvier, à M. le Secrétaire perpétuel, au Palais des Académies, 1, rue Ducale, Bruxelles.

Ces demandes devront contenir un exposé précis des travaux, avec plans ou figures à l’appui, pour lesquels la subvention est demandée et indiquer la somme estimée nécessaire pour les réaliser.

Les bénéficiaires devront adresser, dans les douze mois, à M. le Secrétaire perpétuel un rapport succinct, relatif à la manière dont ils auront employé les ressources mises à leur disposition et aux résultats qu’ils auront obtenus.

Tout bénéficiaire qui n’aurait pas fourni de rapport avec ses annexes dans les délais voulus sera exclu du droit de recevoir de nouvelles subventions.

p) Sur le Fonds Bonaparte elles sont de deux mille francs au moins chaque année.

La primeur de la publication des découvertes, sous quelque forme que ce soit, sera réservée à l’Académie. La non-obser¬ vation de cette clause entraînerait pour l’auteur la perte de l’avantage de recevoir d’autres subsides.

Je désirerais, Messieurs et honorés confrères, que la Classe des sciences me charge de saisir le Gouvernement du vœu de pouvoir réaliser, sans plus tarder encore, les dispositions d’Agathon De Potter.

Astronomie. Note sur l’aspect actuel de Saturne;

par P. STROOBANT, correspondant de l'Académie.

Divers observateurs ont annoncé récemment qu’ils avaient constaté des modifications sensibles dans l’aspect de Saturne et de ses anneaux (j). L’état du ciel ne nous a permis de faire, depuis quelque temps, qu’une seule observation de cette planète dans des conditions assez bonnes, et encore, par moments, les images manquaient de netteté.

Les anneaux présentent actuellement à fort peu près la même ouverture que pendant l’opposition de 1887 durant laquelle nous les avons observés fréquemment (2). à l’aide de l’équatorial de 38 centimètres d’ouverture de l’Observatoire royal. Nous avons fait usage cette année, le 27 janvier, du même instrument muni d’oculaires grossissant respectivement 320 et 480 fois.

Notre observation, qui a eu lieu de 5 h. à 5 h. 45 m., temps moyen de Greenwich, ne nous a pas permis de constater des changements remarquables dans l’aspect de la planète et de ses anneaux.

(l) Astronomùche JSachrichten , 4548.

(2j Bull, de U Acad. roy. de Belgique , 3e sér., t. XIV, 11, 1887.

96

Sur le globe on aperçoit la large bande équatoriale claire, bordée au sud par une bande sombre, puis vient une zone grise terminée par une seconde bande sombre, moins bien marquée que la première, puis une zone plus claire et, enfin, la calotte polaire australe uniformément grise.

L’anneau extérieur, A, est foncé; sur la partie postérieure de l’anse occidentale il semble plus sombre et un peu moins large* comme si la division de Cassini prenait en ce point une plus grande extension. Dans l’anse orientale, l’anneau parait divisé en deux parties concentriques, la partie extérieure étant la plus claire; on soupçonne la division d’Encke.

L’anneau moyen, B, est, comme toujours, le plus brillant; la zone sombre qui en occupe la partie intérieure est plus étroite, semble-t-il, que lors de nos observations antérieures.

L’anneau sombre, C, se distingue facilement; on aperçoit, dans l’anse orientale, une masse plus sombre, voisine de l’ombre du globe sur les anneaux.

Celle-ci paraît régulière et parallèle au limbe de Saturne; elle est peut-être un peu plus large près de la division de Cassini.

L’anneau sombre devant le disque de la planète est plus foncé du côté occidental.

Telles sont les particularités que l’observation du 27 janvier nous a permis de constater et que nous avons essayé d’indiquer dans le dessin qui accompagne cette note.

P. STROOBANT, Bull, de l’Acad. roy. de Belgique (Classe des sciences), 2, 1912.

Aspect de Saturne, le 27 janvier 1912,

97

Optique. Recherches expérimentales sur la forme de la surface d’onde dans les cristaux biréfringents (cinquième communication),

par Mue A. SCO U V ART.

1. Introduction.

Les recherches décrites dans les communications précé¬ dentes (*) avaient porté sur des cristaux peu biréfringents : la topaze et la barytine. Celles qui sont décrites dans la présente communication se rapportent à un cristal fortement biréfrin¬ gent : l’aragonite.

La méthode employée est la même que précédemment : on mesure les déviations que font subir aux ondes lumineuses les prismes formés par les faces naturelles du cristal ; mais, pour faire en sorte que ces déviations ne soient pas très fortes, le cristal est plongé dans un liquide contenu dans une cuvette à faces parallèles.

On a vu précédemment que dans ces conditions la forme de la surface des vitesses normales peut être soumise à deux vérifica¬ tions expérimentales bien simples :

Dans un liquide d’indice bien déterminé, les prismes symé¬ triques doivent faire subir aux ondes extraordinaires une dévia¬ tion indépendante de l’angle d’incidence (déviation extraordi¬ naire constante);

Dans tout liquide dont l’indice est compris entre les indices maximum et minimum du cristal, on peut trouver des positions du cristal pour lesquelles les ondes ne sont pas déviées (déviation extraordinaire nulle). Ces positions font

(*) BulL de U Acad, roy . de Belgique, juin et juillet 1910, janvier et juin 1911.

connaître les directions dans lesquelles la lumière se propage dans le cristal avec la même vitesse que dans le milieu ambiant; en faisant cette observation dans divers milieux, on peut déter¬ miner une série de rayons vecteurs de la surface des vitesses normales et construire celle-ci par points.

Dans une partie de ces recherches, la flamme colorée au sodium (lumière D), qui servit jusqu’ici exclusivement de source lumineuse, fut remplacée par un tube de Pliîcker, conte¬ nant de l’hélium et donnant sous l’action d’un inducteur un spectre formé de plusieurs raies, dont les principales ont pu être observées. Ce sont, avec les notations par lesquelles elles seront désignées (*) :

Haie rouge brillante (R) . . .

. . X = 6678 u. A.

Haie jaune très brillante (J) .

. . X = 5876 »

Haie verte brillante (Vi)

X H 5016 »

Haie vei te assez vive (Vo) . .

. . X = 4922 »

Haie bleue assez vive (Bd . .

. . X = 4713 »

Raie bleue vive (B2) .

. . X 4471 »

Le but de l’emploi d’une source

lumineuse émettant

radiations était d’observer, si possible, dans un même liquide, mais sur des radiations différentes, la transition, pour les ondes extraordinaires, d’un minimum de déviation positif à un mini¬ mum de déviation négatif, en passant par un maximum de déviation et une déviation constante, transition qui, dans les recherches précédentes, avait été obtenue pour une même lumière par une variation dans la composition du liquide.

Le petit nombre des raies brillantes de rhélium n’a malheu¬ reusement pas permis de faire cette observation.

Dans les conditions indiquées, les observations faites néces¬ sitent la connaissance des indices des liquides employés, notam¬ ment l’eau et la naphtaline monobromée, pour les longueurs

(*) Ces longueurs d’onde ont été empruntées aux tables annuelles des constantes et données numériques de chimie, physique et technologie (prospectus de décem¬ bre 1911).

d’onde correspondant aux raies de l’hélium. Les valeurs de ces indices ont été déduites d’une courbe donnant les indices en fonc¬ tion de la longueur d’onde, et construite pour l’eau d’après les données numériques des tables de Kohlrausch (*) (indices par rapport à l’air à 18° pour les raies principales du spectre solaire); pour la naphtaline monobromée d’après les déterminations de Walter (**) (indices par rapport à l’air à 20°).

RAIES.

Indices absolus.

EAU A 18°. NAPHT. MONO RR. à 20°,

R . .

. . . 1,3315

1,6487

J . .

. . 1,3337

1,6589

Vi. .

. . . 1,3369

1,6777

v2 .

. . . 1,3374

1,6805

Bi

. . . 1,3385

1,6880

B,

. . . 1,3400

1,6983

Ces indices ont été réduits à la température de l’expérience : pour l’eau, en prenant

A)?| 0,00008

entre 15° et 20° (Kohlrausch); pour la naphtaline monobromée, en prenant

4??,. = 0,00018 (***).

2. Description du cristal.

Le cristal d’aragonite qui a servi aux mesures (fig. 1) était formé par les quatre faces de protoprisme m (1 10), avec le brachy- pinacoïde g1 (100) et terminées d’un côté seulement par un biseau formé par le protobrachydôme e1 (101). De l’autre côté,

(*) F Kohlrausch, Lehrbuch (1er praktischen Plujsik , 1910.

(**) Tables physico-chimiques de Landolt-Bôrnstein-Meyerhoffèr.

(***) Toutes les températures de la quatrième communication sont affectées d’une erreur en excès de 3°.

T

1912. SCIENCES.

100

le cristal se terminait par une cassure à peu près parallèle à la base p (001).

a

Dans la zone mg{ (fig. 2), seules les laces notées 2, 4, 5 et 6 étaient suffisamment planes pour donner au goniomètre des images nettes par réflexion, de sorte que seuls les angles 6-5, 6-2, 5-4 ont pu être déterminés avec précision.

6-5 = ll6»U'

6-2 = 63°49'

5-4 = 121o48'

11 s’en déduit pour 6-4 la valeur 57°59'.

Les valeurs obtenues pour les angles indiquent une asymétrie

dans la forme du cristal; en effet, en supposant la symé¬ trie parfaite et en admettant pour 6-5 la valeur 116°11', on trouverait pour 5-4 121 °54' 30". Cette valeur est en désac¬ cord avec l’observation.

Dans la zone e^g1 (fig. 3), la surface marquée 7 était très défectueuse ; l’image qu’elle fournissait de la f fente élaiff multiple; seul l’angle 8-4 put être mesuré. 11 a été trouvé = 125°50'.

11 s’ensuit : 8-1 = 54°10'.

Fig. 3.

101

3. Mesures d’indices dans la zone mgi.

Les mesures ont porté sur les prismes symétriques aigu 6-2 (6349') et obtus 6-5 (1 1 1 L) et sur les prismes asymétriques aigus 1-5 et 64 (57°59) et obtus 1-6 et 5-4 (12148').

Dans l’air, les images étaient trop peu nettes pour donner des mesures dignes de confiance; des mesures n’ont donc été faites que dans l’eau et la naphtaline monobromée.

a. Mesures dans l’eau.

Dans l’eau, lorsque la lumière employée est celle d’un tube de Plücker à hélium, le champ a un aspect particulier : toutes les déviations sont positives, mais les images extraordinaires que l’on reconnaît à leur état de polarisation sont seules étalées en un spectre assez étendu, caractéristique du gaz hélium ; l’image ordinaire est réduite à une raie très brillante, blanchâtre, bordée du côté des déviations croissantes d’une fine raie verte, puis d’une autre bleue, toutes deux très faibles.

Le système formé par chacun des prismes de la zone mg1 plongeant dans la cuvette pleine d’eau constitue donc un sys¬ tème à peu près achromatique, au moins pour la partie la moins réfrangible du spectre lumineux ordinaire. La légère coloration observée est due à une faible dispersion au passage de l’eau dans l’air. En effet, au degré d’approximation des mesures faites

le rapport de la vitesse de propagation de la lumière dans le

cristal (ondes ordinaires) et dans l’eau fut trouvé constant pour toutes les raies (voir ci-dessous). 11 y aurait donc dans l’eau achromatisme parfait pour toutes les raies visibles du gaz hélium.

Toutes les mesures faites dans l’eau ont été réduites à la

102

température de 16°5. A cette température, les indices absolus de l’eau pour les raies observées sont :

d ,3316 pour R.

4,3338 » J.

1,3370 » Vi.

1,3401 » B2.

Les prismes symétriques et asymétriques aigus seuls ont fourni des images nettes. L’observation de ces images au mini¬ mum de déviation a fait connaître deux des indices principaux du cristal :

Indices ordinaires de la zone mg1.

a) Prisme symétrique aigu (63-49').

K

r

V

n0.

R.

. . + 14-34'30"

+ 10-54'

0,1148

1,5287

J .

. . + 14-34'30"

+ 10-53'

0,1148

1,5309

Vi

. . + 14-37'

+ 10-53'

01148

1,5346

b2

. . + 14-38'45"

+ 10-53'

0,1148

1,5381

P) Prisme

ASYMÉTRIQUE AIGU (57-59').

^ m

V

V

n0.

R.

. . + 12-50'45"

+ 9-37'

0,1148

1,5284

J

. . + 12-50'45"

+ 9-36'

0,1148

1,5306

Vi

. . + 12-5245"

+ 9-36'

0,1148

1,5343

B2

. . + 12-5345"

+ 9-35'30»

0,1147

1,5377

î° Indices extraordinaires suivant l’axe

K-

Prisme symétrique aigu (63-49'),.

8'«

r

V

n0.

R.

. . +27- 105»

+ 19°57'30"

0.1263

1,6320

J

. . + 2701345»

+ 20- 4'

0y1264

1,6866

v*

. . + 27-34'30"

+ 20-16'

0,1267

1,6939

b2

+ 27-55'30"

+ 20-27 '30"

0,1269

1,7010

103

b. Mesures dans la naphtaline monobromée.

Aux températures les observations ont été faites (voisines de 15°), l’indice de la naphtaline monobromée est intermédiaire entre l’indice ordinaire et les indices extraordinaires de l’arago¬ nite dans la zone mg\ sauf toutefois pour la raie bleue B2.

11 s’ensuit que les images ordinaires passent par un minimum de déviation négatif, les images extraordinaires par un minimum de déviation positif, sauf celles qui correspondent à la raieB2. Ces dernières sont encore déviées négativement.

Toutes les mesures faites ont été réduites à la température 15°o, pour laquelle les indices absolus de la naphtaline mono¬ bromée sont :

1,6509 pour R.

1,6611 » J.

1,6799 » V,.

1.6827 » V2.

1,6902 » B4.

1,7005 » B2.

Les prismes sur lesquels ont porté les mesures sont tous ceux résultant de la combinaison des faces du cristal (zone mg1) ; toutefois les prismes asymétriques obtus ont encore donné des images peu nettes.

Les indices principaux, déduits de l’observation des minima de déviation, sont donnés dans les tableaux suivants :

Indices ordinaires de la zone mgr a) Prisme symétrique aigu (63°49'j.

CS

r

^ m

V

n0.

R.

. . - 8°39r

- 5°14f

0,9256

1,5281

J .

. . - 9°13'

- 5°32'

0,9213

1,5304

v,

. . - 10°16f

- 5'30"

0,9132

1,5341

V2

. . - 10°26r

- 6°11/

0,9119

1,5345

Ri

. . -10°51'

- 6°24'

0,9088

1,5360

b2

. . - ll°27r

-6°42'30''

0,9043

1,5378

104

(3) Prisme

symétrique obtus (116°11').

K

r

V

«0-

11.

. . -21o 7'

- 12°36'30"

0,9256

1,5281

J

. . - 22°27'30''

- 13«18'

0,9212

1,5302

V,

. . - 24o57'

-14o33'

0,9131

1,5339

v2

. . - 25°20'30"

- 14°44'30''

0,9119

1,5344

B,

. . - 26°20'30"

- 15°13'30''

09087

1,5359

b2

. . - 27«45'

- 15o54' .

0,9043

1,5377

y) Prisme asymétrique aigu

(57 59' .

Ô'm

r

V

??o.

R

. . - 7«45'

-4°41'

0,9254

1,5278

J

. . - 8°15'30''

- 4°57'30"

0,9210

1,5299

Vi

. . - 9°12'30"

- 5°28'

0,9128

1,5335

v2

, . - 9°21'

- 5°32'30"

0,9116

1,5339

Bd

. . - 9°43'30"

- 5o44'

0,9085

1,5356

b2

. . - 10°15'30"

-60 0'30''

0,9040

1,5374

S) Prisme asymétrique obtus (121o48').

En lumière du sodium (Dj à 17°5.

*r * r

à'm àm - n0.

V

-24o3-2' -14°29'30" 0,9212 1,5301

Indices extraordinaires suivant l’axe h*.

PllISME SYMÉTRIQUE AIGU (63°49').

R . .

&'«

+ 2°11'30"

+ l°19'30"

r

V

1,0185

nx .

1,6814

J . . .

+ 1°46'30''

+ lo 4/

1,0149

1 6858

Vd . .

+ 0°57'30'

4 0°34'

1,0079

1,6932

v2 . .

+ 0°49'30'-

4 0°29'30"

l'0069

1,6943

Bi . .

+ 0°29'30’'

4 0ol7'30"

1,0041

1,6971

B2 . .

+

4O0

1,0000

1,7005

A 15°o, l’image extraordinaire correspondant à la raie B* est confondue, dans la position du minimum de déviation, avec l’image centrale non déviée.

Indices extraordinaires suivant l’axe gq.

PitlSME SYMÉTRIQUE OBTUS ( 116°410*

8§|

/

V

ny.

1t. .

. + 4°57'30"

+ 0'

1 0160

1,6773

J

. + 3°48'30"

+ 2°17'30”

1,0123

1,6815

Vi .

. + 1«38'

+ 0°58'30"

1,0053

1,6888

V2 .

. + 1°17'30''

+ 0°46'

1,0042

1,6897

B, .

. + 0*26'

+ 0°15'

1,0014

1,6925

B2 .

. - 0°52'

- 0°30'30”

0 9972

1,6957

On remarquera que les valeurs trouvées pour les indices, par observation dans la naphtaline monobromée, sont toutes un peu plus petites (de 0,0006 en moyenne) que celles déduites des mesures faites dans l’eau. Cette différence tient probablement à ce que la naphtaline monobromée employée avait un indice légèrement supérieur à celui qu’indiquent les tables. Toutefois, les écarts observés dépassant à peine l’ordre de grandeur des erreurs expérimentales, nous n’avons pas cru devoir corriger ces valeurs.

c. Particularités de la déviation extraordinaire.

Les mesures qui viennent d’être décrites permettent de déter¬ miner dans quelles circonstances on pourrait observer les particularités de la déviation extraordinaire, dont il a été question dans les communications précédentes, savoir un maxi¬ mum de déviation extraordinaire, une déviation extraordinaire constante et une déviation extraordinaire nulle (*). Ces circon-

(*) La particularité d’une déviation moyenne (ord.-extr.) constante, observée pour la topaze et la barytine, n’existe qu’en première approximation et ne s’observe donc que dans les cristaux peu biréfringents.

1 06

stances peuvent être réalisées de trois façons : par variation de la nature des radiations, par variation de la nature du liquide et par variation de la température.

Pour bien comprendre les circonstances dans lesquelles ces particularités se manifestent, nous avons tracé la figure 4,. qui

représente, pour 15°5, les courbes de dispersion (variation de l’indice avec la longueur d’onde) de la naphtaline monobromée et de l’aragonite, pour les ondes extraordinaires dans les direc¬ tions des axes g 1 et h1. À cause du pouvoir dispersif très élevé de la naphtaline monobromée, la courbe de