2 O K,/-. 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APPELL, Membre de l’Institut, ^Recteur de l'Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE. SOMMAIRE DU NUMERO SPECIAL consacré au Premier Congrès international de la Navigation aérienne ■ -J-: iz— ■ . =— ■ * Aux Congressistes, par M. LAURENT-EYNAC, Sous-Secrétaire d’État de l’Aéronautique . 1 Le Congrès international de la Navigation aérienne, par M. Rodolphe SOREAU, Président de la Commission d’ Aviation de l’ Aéro-Club de France, President de la Commission Technique du Congrès . ^ Le Comité d’organisation du Congrès . 2 Questions proposées à la discussion du Congrès . . COMMISSION TECHNIQUE 1" question L’Aérotechnique et le problème de la conception des Aéronefs, par M. FORTANT, - Ingénieur en chef du Génie Maritime, Directeur du Service technique de 1 Aeronautique. J 2‘‘ question Les avions et hydravions commerciaux de l’avenir, par M. Louis BRÈGUET . - L’aviation navale et l’avenir de l’hydravion, par M. Paul BOUTIRON, Ingénieur principal du Génie Maritime . . J 3‘ question Les dirigeables à grande capacité de transport, par M. J. SABATIER, Ingénieur en chef du ^ - Génie Maritime . 4' question Le problème du moteur, par M. Pierre CLERGE L . 5' question La navigation aérienne en 1921, par le Capitaine A. VOLMERANGE . 28 CO MMISSICN DE NAVIGATION AÉRIENNE question Les grandes routes aériennes, par le Colonel J.-Th. SACCONEY, Directeur du Service - de la Navigation aérienne . . 7° question Les appareils de l’aviation marchande, Par le Général M^DUVAL . 26 L’exploitation des transports aériens, par M. Émile PIERROT . 29 Le travail aérien, par M. Henri BALLEYGUIER . . 47 8' question La circu'afon aérenne. - Législation, douanes, contrôle et sécurité, par M. Pierre-Etienne - FL ANDIN, Député de l’Yonne . . . . Les assurances et l’Aéronautique, par M. Paul-Louis RICHARD . 24 Notes bibliographiques . . Couverture et ornements de M. Charles HALLO. U I AEROPLANES MORANE-SAULNIER Société Anonyme de Constructions Aéronautiques Capital : 2.000.000 frs (dont 1.500.000 frs remboursés) . - AVIONS Spécialistes du monoplan et du monoplan - parasol ÉCOLE DE PILOTAGE ET AÉRODROME PRIVÉ — — à Villacoublay (Seine-et-Oise) Téléphone : 7, à Vélizy — — — — Siège social et Ateliers : 3, Rue Volta, 3, Puteaux (Seine) Téléphone : Wagram 85-85, 96-14, 96-15 — Adresse télégraphique : Morasaul-Puteaux Prière, en écrivant à nos annonciers, de bien vouloir mentionner L’AÉRONAUTIQUE I Du t ô au 26 novembre, des congressistes venus de tous les points du monde vont étudier, dans la capitale française, les grands problèmes de l'aéronautique, force nouvelle aux mains des hommes. L'aznon a jusqu'ici montré surtout dans la guerre sa puissance, puissance de meurtre et de destruction. Aussi est-il bon d’affirmer, au lendemain des plus terribles convulsions qui aient jamais secoué la Terre, que T Aéronautique, répandue bientôt ci travers le monde, apportera à l'homme des bien faits véritables. Il est bon de l’affirmer, meilleur de le croire, meilleur encore de travailler ci cet avenir affirmé. C’est pour travailler que se réunissent, en ce Premier Congrès international de la Ncnngation aérienne , des hommes de science et de travail; T Aéronautique Française leur souhaite la bienvenue. LA UPENT-EYNA C, Sous-Secrétaire d'Etat de F Aéronautique. LE CONGRÈS INTERNATIONAL DE NAVIGATION AÉRIENNE Par M. Rodolphe SOREAU, PU Ksi DK NT DK I.A COMMISSION DAVIATION DK L AKltO-CU 11 DK I II W K, IM1KSIDKNT DK OOMITK TKCHNIQUK DK COMJIIKS. Le premier Congrès international île la Navigation aérienne va s’ouvrir. Théoriciens et techniciens de l’Aéro¬ nautique mondiale, constructeurs et pilotes d avions et de dirigeables, délégués des Pouvoirs publics et exploitants des lignes aériennes vont se réunir, se communiquer les résultats de leurs travaux et de leurs eiïorts, échanger des idées, nouer des relations éminemment propres à mettre en valeur ou a compléter leur documentai ion personnelle. A l’issue de la Grande Guerre, où les aéronefs se sont aflirmés comme des auxiliaires indispensables à la prépa¬ ration et à T exécution des attaques," comme des éléments désormais vitaux de l’armature militaire d’une nation, a l’aube d une ère nouvelle où 1 aviation commerciale prend naissance, où s’organisent les grandes routes de 1 air, véritables routes d’empire jalonnées par leur infrastruc¬ ture. ce premier Congrès est un événement d importance. Ll il convient de féliciter noire ( luwibre syndicale des Industries aéronautique s d’en avoir pris 1 initiative. Aussi bien se présente-t-ii sous des auspices favorables. Le choix des Communications, qui portent sur les prin¬ cipales questions soit de la Technique, soit de l’organisa¬ tion de la Navigation aérienne, la qualité de leurs auteurs, une préparation avisée, due pour la plus grande part à l’ael.ivité et au dévouement de M. le professeur Marchis, font bien augurer du succès. Pour qu il soil fécond, il importe (pie ces Communications soient vivifiées par des discussions immédiates, qui sont la raison d être de tout congrès, et (pie ces discussions provoquent des déci¬ sions pratiques. En ce qui concerne la Technique , j imagine que de telles discussions auront tôt fait de mettre en lumière le grand intérêt qu’il y aurait à instituer une discipline, au sens pédagogique du mot, discipline encore plus nécessaire à l’Aéronautique qu’à toute autre branche. 1 L’AERONAUTIQUE v> de la Aléeanique appliquée, pour cel le raison <|ue les phé¬ nomènes aérodynamiques sont d’essence complexe et d’une déconcertante mobilité. Sans des définitions ei des méthodes rigoureusement communes, les divers labo¬ ratoires continueront à fournir des résultats qui ne seront pas comparables; leurs travaux, si coûteux, formeront un ensemble d’une richesse plus apparente que réelle; cl des controverses stériles se perpétueront, qui n’auront souvent d’autres causes que des divergences de méthode, voire même de langage, hissais de modèles réduits et essais d’aéronefs, essais de moteurs au banc et essais en vol doivent être astreints à une réglementation judicieuse. I ne telle discipline aéronautique , consentie dans le monde entier, contribuerait, grandement à l’étude rationnelle des aéronefs, et il est bien désirable (pie le Congrès qui \a s’ouvrir en démontre l’urgence. hn ce qui concerne F organisation ' de la A avigation aérienne , les résultats obtenus par les premières entre¬ prises de transport, vont être discutés, des statistiques vont être produites et analysées. Dans ce domaine, il conviendra, à mon sens, de se garder de conclusions trop hâtives. Les planeurs et, plus encore, les moteurs actuels sont établis dans des conditions techniques et écononnq lies encore trop éloignées de ce qui est rationnel pour (que les enseignements fournis par les exploitations de ces deux der¬ nières années aient d’au tre valeur q ne celle d’une indication momentanée. Ce qui du moins ressortira clairement des travaux du Congrès, c’est que les réalisations de cette période de débuts, avec des appareils dont les moteurs se ressentent beaucoup plus des sujétions militaires que des exigences commerciales, sont, en dépit et à cause de cela, de nature à légitimer les plus larges espoirs. Hodoi.phe SOHEAU. COMITÉ D’ORGANISATION DU CONGRÈS Président : AL Pierre- Kticnne Flandin, Député, ancien Sous-Secrétaire d’Etat de l’Aéronautique et des Trans¬ ports aériens. I ici- Président : S. A. I. le Prince Koland Bonaparte, AL ml ire de P Institut, Président de la Fédération aéro¬ nautique internat ionale : MM. Alfred Leblanc, Président de la Chambre syndicale des Industries aéronautiques: André Michelin, Président de F Aéro-Club de France: Auguste Mateau, Membre de l’Institut, Président de la Société française de Navigation aérienne: Lecornu, Membre de l’Institut, Président de VI nion pour la sécurité en aéroplane : le Capitaine Mené Fonce, Président de la Ligue aéronautique de F' rance , Député; le Général Du va u, Président du Comité français de Propagande aéra nanti que ; Cakliek, Président de V Association Française Aérienne. Secrétaire général: AI. André G a an et, Secrétaire généril de la Chambre syndicale d‘-s Industries aéronautiques . Secrétaire technique : Al. A'Iarchis, Professeur à la Sorbonne. Trésorier : Al. Gabriel Amand. Trésorier de la Chambre syndicale des Industries aéronautiques. Secrétaires administratifs : MM. Vaysse et Frossard. H QUESTIONS PROPOSEES A ! L- /f-' COMMISSION TECHNIQUE. Première question. — - Utilisation des résultats des essais faits sur petits modèles au tunnel aérodynamique pour le calcul des aéronefs en vraie grandeur. Deuxième question. — Avions et hydravions commer¬ ciaux monoplans ou mulliplans; ailes épaisses cl ailes minces. Slructure cnl ièrcmcnl métallique cl struc¬ ture mixte. 'Troisième question. Les dirigeables à grande capa¬ cité de transport. Quatrième question. — Les moteurs d’aéronef destinés au service commercial. Leur groupement. Leur couplage sur la commande des hélices. Cinquième question. Appareils permettant h un aéronef de repérer sa position cl de tracer sa roule. .A DISCUSSION DU CONGRES COMMISSION DE NAVIGATION AÉRIENNE. Sixième question. — Les routes aériennes. Le tracé. Le balisage. Les liaisons radioélectriques. Les renseigne¬ ments météorologiques. — Les installations des aéro¬ dromes, leur fonctionnement. Septième question. — Les appareils de navigation com¬ merciale (avions et hydravions; transport des passagers, des marchandises, de la poste). Organisation et exploitation des lignes de transport régulier. Les applications diverses de la navigation aerienne (travail aérien). Huitième question. — La circulation aérienne (Légis¬ lation, réglementation, douanes). — Contrôle (examen professionnel, examen médical du personnel, examen technique du matériel). — Sécurité (stal istique). A ssurances. L’AERONAUTIQUE. COMMISSION TECHNIQUE L’Aêrotechnique et le Problème de la conception des Aéronefs Par l'Ingénieur en chef du O DIRECTE I K DU SERVICE TE' La définition et le but de l’Aéroteclmique. L’Aérotechnique peut se définir comme étant la science (ou plutôt l’ensemble de sciences) dont l’application doit permettre de concevoir et de réaliser de bons aéronefs, en entendant, par cette appellation, des appareils volants répondant bien, dans toute la mesure des possibilités du moment, aux exigences multiples d’un programme élaboré par (ou pour) ceux qui comptent utiliser ces appareils. Le programme d'un aéronef et ses conditions contradictoires. Quant à ce programme lui-même, il peu! toujours se ramener, pour tout type d’aéronef, à un énoncé qualitatif et quantitatif des principaux desiderata que le concepteur ou l’utilisateur désirent voir réalisés, simultanément, sur le genre de machine volante dont ils poursuivent la créa¬ tion ou l’adaptation, en vue d’un emploi plus ou moins particulier, mais toujours bien déterminé. Donc un aéronef, à quelque type qu’il appartienne, doit toujours être conçu et exécuté de manière à réunir un certain nombre de qualités caractéristiques principales, qui doivent être compatibles entre elles, et à la réalisation de chacune desquelles il faut consacrer une fraction appropriée soit du poids global, soit de la puissance mo- (iénie Maritime F O R 1 A N I , '.UNIQUE DE l.’AÉRONAUTIQl E. triée totale, soit de toute autre quantité (prix de revient, surface portante, etc.) capable de donner, à elle seule, une première idée approximative de 1 ordre de grandeur auquel on désire a priori limiter l’ensemble de l’appareil. Selon le type d’aéronef envisagé, certaines de ces qualités caractéristiques peuvent être rendues prépondérantes, vis-à-vis des autres, sans toutefois que ces dernières puissent être amoindries d’une manière exagérée, ni surtout se trouver intégralement sacrifiées. Le problème de la conception d’un aéronef. Il y a donc bien nécessairement, pour la conception d’un aéronef, un problème spécial d ensemble a traiter, de même qu il existe un problème du même genre pour la conception de toute importante production de la ler.h- nique humaine (locomotive, navire, pont, machine élec¬ trique, tourelle d’artillerie, etc.), et ce problème île con¬ ception, susceptible d’ailleurs d être résolu de bien des manières dans chaque cas particulier, d’après tics mé¬ thodes pouvant elles-mêmes différer notablement, trouve finalement sa solution dans Je fait de coordonner , tle com- patibiliser, et par suite souvent de savoir limiter cei tains desiderata qui, sans celle précaution, risqueraient d cire, smon irréalisables, du moins en pallie contradictoires. L’AERONAUTIQUE. 4 La solution du problème de conception est toujours un compromis. Et Pon comprend immédiatement, dans ces condi¬ tions, que la conception d’un aéronef ne puisse jamais aboutir, à égalité admise a priori d’une des quantités sus¬ ceptibles de définir grosso modo l’ordre de grandeur limite de la machine projetée (poids, puissance, prix, encombre¬ ment, etc.), qu’à un compromis inévitable entre les diverses qualités désirées, dont certaines ne peuvent alors être exaltées qu’au prix d’une diminution correspondante de certaines autres, jugées moins capitales pour l’applica¬ tion spéciale et l’utilisation envisagées. La recherche du compromis le meilleur. En outre, du moment qu’il y a obligatoirement com¬ promis, plusieurs bonnes solutions sont toujours suscep¬ tibles d’être trouvées, et c’est à la plus satisfaisante de ces solutions, correspondant au compromis le meilleur pos¬ sible eu égard, aux considérations en cause, qu’il faut fina¬ lement s’efforcer d’aboutir, en se servant pour cela de Y application raisonnée de Ici science aérotechnique (définie comme nous l’avons fait en débutant). Un compromis, si bon qu’il soit, ne peut jamais satisfaire tout le monde. Enfin, du fait qu’on ne peut jamais aboutir qu’à un compromis, l’œuvre du concepteur ou du réalisateur, en matière d’ Aéronautique (comme d’ailleurs en toute autre matière), ne pourra jamais, quoi qu’on fasse, donner satis¬ faction complète à tout le monde, car il se trouvera tou¬ jours des détracteurs qui ne verront systématiquement, dans ce malheureux compromis, (pie les qualités amoin¬ dries ou sacrifiées (au bénéfice d’autres jugées plus désirables pourtant), sans consentir à juger impartiale¬ ment sur l’ensemble, comme il serait cependant logique et même simplement équitable de la faire toujours (x). Tous ces préliminaires essentiels posés, il est encore nécessaire, avant de nous étendre davantage sur I appli- (') ('/est ainsi par exemple qu'on oppose souvent, et a tort, les conceptions aeronautiques allemandes aux conceptions françaises (pourtant si variées), en attribuant systématiquement la supério¬ rité aux premières, parce qu’on n’envisage délibérément qu un seul des (Tués de la question, ou qu’une seule des parlies du compromis, sans s’inquiéter de l’ensemble. Ce n’est cependant pas en se plaçant à un seul des points de vue possibles, ou même à quelques-uns seu¬ lement de ceux-ci, qu’on peut porter un jugement sain sur un ensemble aussi complexe qu’un aéronef. cation de la science aéroteehnique à la conception des aéronefs, de rappeler, en quelques mots, la multiplicité et la complexité des diverses qualités principales qui doivent être recherchées pour tout appareil volant, et entre lesquelles il s’agit finalement d’établir une juste balance, en tenant compte le mieux possible de toutes les conditions spéciales propres à chaque cas particulier. Les qualités principales à réunir sur un aéronef. Ces qualités principales, dont l’énoncé n’a pas besoin d’être accompagné de longs commentaires, peuvent se résumer ou se classer comme suif. i° Qualités de construction : Solidité; rigidité (indé¬ formabilité, maintien du réglage des formes); standardi¬ sa lion; endurance (aux intempéries et aux conditions d’emploi); facilités ou commodités de construction, d’en¬ tretien et de réparation; résistance à l’incendie ou à la propagation du feu, etc.; 2° Qualités aériennes (analogues aux qualités nau¬ tiques des bâtiments de mer) : Stabilité; maniabilité; aptitude à la navigation; sécurité de l’envol, du vol et de l’atterrissage; endurance au mauvais temps aérien; apti¬ tude aux manœuvres dites acrobaties (quand c’est néces¬ saire): écart de vitesse; qualités nautiques spéciales aux hydravions, etc. ; 3° Qualités de marche et de sustentation : Continuité des formes et « finesse aérodynamique » ; vitesse (horizon¬ tale et ascensionnelle); rayon d’action ou distance fran¬ chissable; stabilité de route; aptitude à la sustentation; « plafond »; etc. ; 4° Qualités marchandes (pour les appareils commer¬ ciaux) ou militaires (pour les appareils de guerre) : Poids utile transportable; habitabilité; commodités de chargement ou de déchargement; armement offensif et défensif; cuirassements et blindages protecteurs; faci¬ lité de transformation pour passer éventuellement d’un emploi commercial à un emploi militaire; endurance de la construction et des accessoires au feu de l’ennemi; économie de fonctionnement aux différentes allures (con¬ sommation de combustible et de lubrifiant); facilité et économie de logement, de stockage et d’entretien; com¬ modité des visites et du remplacement des éléments soumis il usure ou d vieillissement; iacihlés d’expedilion par voies d’air, d'eau, de terre ou de fer, pour les ensembles et les éléments de rechange, etc.; 5° Qualités d' appropriation ou d' adaptation, spéciales à l'emploi particulier prévu : (A tous les points de vue possibles, et, notamment, en ce qui concerne certaines sujétions, souvent gênantes mais néanmoins impératives, L' AÉRONAUTIQUE connue par exemple l’emploi forcé de terrains, ateliers, hangars, éléments d’infrastructure, matériels spéciaux déjà existants, ou l’obligation do tenir compte d’engage¬ ments ou de contrats inéluctables, ou encore la nécessité d’assurer un service commun avec des aéronefs, du ma¬ tériel ou des installations de conception antérieure, etc.). Ls problème de conception d’un aéronef est toujours très complexe. On sc rend compte, rien que par l’énoncé sommaire qui précède, combien délicate et même difficile peut appa¬ raître a priori la recherche du bon compromis défini plus haut, et l’on comprend mieux combien il doit par contre être aisé dans tous les cas, pour les détracteurs partiaux ou mal renseignés, de juger défavorablement ce compromis, en n’envisageant, pour cela, que certains côtés d’une question se présentant dans son ensemble sous un aspect aussi complexe, avec des points de vue ou des sujétions si multiples et si facilement contradictoires. On voit aussi, par le nombre et la diversité des qualités à obtenir simultanément, à un degré plus ou moins élevé pour chacune d’elles, combien peut et doit être étendu le champ d’action de la science aérotechnique, et comment celle-ci se présente en somme comme n’étant autre chose que l’application, au cas particulier de l’Aéronautique et des appareils volants, de la science normale du véritable ingénieur, envisagée dans son développement le plus complet et dans son sens le plus général. L'Aérotechnique est une science très complexe dont la partie essentielle est l’Aérodynamique des aéronefs. C’est parce que la science appliquée à l’Aéronautique présente un caractère aussi complexe et aussi général qu’on ne désigne souvent, par l’appellation A’ Aérotech¬ nique, qu’une partie seulement de cette science, portant précisément sur ce qu’elle comporte de plus spécialisé ou de plus nettement caractéristique, à savoir Y Aéro¬ dynamique et son application à la conception des aéronefs. Mais il n’en reste pas moins qu’il y a cependant, en ma¬ tière d’aéronautique, une technique spéciale relative à toutes les qualités des aéronefs énoncées antérieurement, et notamment en ce qui concerne les qualités de construc¬ tion (emploi et mise en œuvre spéciale de matériaux spéciaux), les qualités marchandes ou militaires (concep¬ tion et utilisation de moteurs spéciaux, d’armements spéciaux et de matériel spécialisé), et même les qualités d’appropriation et d’adaptation à des emplois particu¬ liers. Toutefois, comme les aéronefs se caractérisent et se différencient surtout par ce que nous avons appelé leurs qualités aériennes et leurs qualités de marche et de susten¬ tation, on se rend compte que c’est dans la recherche et la réalisation de ces qualités plus particulières que doit se manifester principalement l'application de l’aéroleeb- m < | u e à la navigation aérienne, ce qui conduit a prendre en considération spéciale (mais non exclusive), dans l’ensemble de cette technique, ce qui se rapporte a la dynamique des appareils volants. C’est ce que nous ferons en tout cas dans ce court article de vulgarisation, dont le cadre limite ne nous permet de nous étendre, très som¬ mairement d’ailleurs, que sur l’essentiel du sujet traité. Les éléments aérodynamiques essentiels de la conception des aéronefs. Or, si l’on passe à nouveau en revue la liste des qua¬ lités aériennes, ainsi que celle des qualités de marche et de sustentation, on constate tout d’abord que tous les pro¬ blèmes techniques, qui s’attachent à la recherche et à la bonne réalisation de ces qualités, sont actuellement faciles à résoudre, par l’ingénieur spécialiste de l’Aéronautique, à la condition de savoir calculer ou déterminer avec une précision suffisante, pour toutes les circonstances de vol ou de manœuvre qu’il importe d’envisager : a. La direction, la position et l’intensité de la résul¬ tante et des principales composantes des réactions exercées par l’air, supposé préalablement calme, sur l’ensemble de l’aéronef considéré et sur chacune de ses parties essentielles; h. La force de traction ou de poussée donnée réelle¬ ment par chaque propulseur, en air préalablemenl calme; c. L’influence des agitations préalables de l’atmosphère sur les forces et réactions qui viennent d’ètre énoncées. Les premiers éléments essentiels à calculer ou à déter¬ miner, en ce qui concerne les qualités aériennes, de marche et de sustentation des aéronefs, sont donc du même genre que ceux qui sont à la base de la conception des navires de mer, en ce qui concerne les qualités nautiques, de marche et de sustentation de ceux-ci, mais avec cette différence, toutefois, que les phénomènes hydrodyna¬ miques relatifs à la propulsion, à la stabilité et a la susten¬ tation des navires, en eau calme ou préalablement agitée, sont beaucoup mieux connus que les phénomènes aéro¬ dynamiques analogues propres aux aéronefs, et aussi avec cette aggravation que l’amplitude en hauteur des mouve¬ ments possibles des appareils volants est infiniment plus grande que celle des types de navires les plus susceptibles li L' AERONAUTIQUE de déjuger en marche (cruisers rapides cl bateaux glisseurs). Quoi qu’il en soit, pour avoir les données aérodyna¬ miques relatives à l’étude d’un aéronef, comme pour avoir les données hydrodynamiques concernant la conception d mi uavile, on pciil procéder sml par calcul direct , à l'aide de loi-mules algèbre pics raisonnées où les enc 11 ici culs I liéorupics sont remplacés par < I < *s cocllicicnls empiriques déduits de résultats expérimentaux antérieurs, soit par expérimentât ion, sur une petite maquette ou sur une autre ne! de meme type (plus petite ou plus grande) déjà cons¬ truite, en utilisant alors des règles de correspondance devant permettre de faire dériver les données recherchées (pour l’appareil à étudier) de celles qu’on peut mesurer sur la maquette ou sur le modèle réel pris comme base de comparaison. Le calcul théorique direct des données aérodynamiques des aéronefs n’est pas possible avec une précision suf¬ fisante, dans l’état actuel de la science. En ce qui concerne le calcul direct, à l’aide de formules théoriques corrigées empiriquement, on peut dire, aussi bien pour les aéronefs que pour les nefs marines, et plus encore pour les premiers que pour les secondes, qu’aucune théorie suffisamment sure et précise n’ayant pu être établie, jusqu’ici, sur la tenue et les mouvements de ces engins en fluide, calme ou agité, ou ue peut encore rien attendre de bien sérieux et surtout de bien exact d’un tel calcul direct, ce qui conduit à n’emplover les formules correspondantes, ou les courbes représentatives qui en dérivent, que pour le premier dégrossissage des avant- projets de nefs nouvelles (ce qui constitue d’ailleurs déjà un résultat de valeur non négligeable). Pour être suffisamment précises, les données aérodyna¬ miques doivent être déterminées par une méthode expérimentale de comparaison. il faut donc recourir surtout (et presque exclusivement), pour l’élaboration de projets sérieux devant être suivis d’exécution, à la méthode expérimentale basée sur la comparaison et la correspondance avec une maquette à échelle réduite, ou avec un appareil de type analogue déjà construit et essayé. Et c’est par suite à juste titre que iette question de correspondance entre maquettes et réa¬ lisations en vraie grandeur, ainsi qu’entre appareils réels de taille différente, figure en bonne place, en ce qui con¬ cerne les aéronefs, parmi celles qui doivent faire l’objet des travaux de la Commission technique du premier Congrès international de V Aéronautique. Les travaux en commun de cette Commission technique présenteront d’ailleurs certainement à ce point de vue le plus grand intérêt, car d faut bien reconnaître que le pro¬ blème essentiel de l’Aérotechnique, ramené comme nous l’avons fait à cette question primordiale de correspon¬ dance aérodynamique, ne laisse pas <1 être encore assez, imparfai I emenl résolu, quelque importants d précieux que soient pourtant les résultats déjà obtenus, dans cet ordre d idées, par les savants et ingénieurs les plus qua- li liés de I ous pays. L’usage des maquettes et des tunnels aérodynamiques. En effet, en ce qui concerne l’expérimentation à l’aide de maquettes, essayées comme on sait dans la veine d'air cylindrique d’une soufflerie [ou tunnel) aérodynamique . et la correspondance par similitude mécanique entre ces ma¬ quettes et les aéronefs ou éléments d’aéronefs qu’elles représentent, on trouve encore de nombreuses causes d’imprécision dans les faits suivants : A. Dans les tunnels aérodynamiques, l’air est soufflé artificiellement sur les maquettes, maintenues immobiles, alors que, dans la réalité, ce sont les aéronefs ou éléments correspondants qui se déplacent dans l’air supposé calme. JL La veine d’air des tunnels aérodynamiques, dans la partie où se font les expériences de maquettes, n’est par toujours aussi homogène et aussi peu turbulente qu’il serait réellemenl désirable; en tout cas, cette veine esl toujours de dimensions relativement limitées, alors que les aéronefs peuvent être considérés comme volant surtout dans un milieu de dimensions relativement presque illi¬ mitées, où les réactions de parois (celles du sol en l’espèce) ne peuvent intervenir que pour des manœuvres très spéciales, comme l’envol et l’atterrissage. C. Etant données les dimensions relativement réduites des maquettes, il n’est pas aisé de réaliser une similitude géométrique rigoureuse, entre elles et les appareils ou élé¬ ments en vraie grandeur correspondants. D. Les maquettes ont besoin d’être maintenues, dans les tunnels, par des supports qui donnent lieu à des actions perturbatrices (variables avec le genre et la disposition de ces supports) qui ne sont pas toujours susceptibles d’être mesurées avec une précision suffisante. E. Du fait de la différence d’action de l’air, dans les deux cas à comparer, et en raison du peu de renseigne¬ ments précis qu’on possède sur les mouvements ondula¬ toires créés par le déplacement des solides dans l’atmo¬ sphère, on ne peut affirmer que la similitude mécanique recherchée, pour les maquettes et les éléments réels cor- L'AERONAUTIQUE. ressemelants, puisse être effecti ventent réalisée, comme il le faudrait, en ce qui concerne les mouvements relatifs de l’air autour de ces maquettes ou de ces éléments. L'usage des règles de correspondance entre avions comparables. D’autre part, quand on cherche à établir la correspon¬ dance entre ensembles réels, par similitude mécanique toujours, et bien qu’on puisse alors éliminer sûrement les causes d’inexactitude A, B, et D, et restreindre d’autant plus l’elîet de la cause C que le rapport de similitude géo¬ métrique pourra être plus voisin de l’unité, il reste quand même à tenir compte de P effet de la cause E, au moins en ce qui concerne le défaut possible de similitude des mouvements ondulatoires créés dans Pair et, des efforts résultant de ces mouvements. «S® L’usage des chariots aérodynamiques. Enfin, dans le cas intermédiaire où Pon procède à l’aide de maquettes de grandes dimensions, non pas fixes dans un courant d’air, mais bien mobiles avec un chariot aérody¬ namique roulant sur le sol, on doit aussi tenir compte de causes d’erreurs se classant, au point de vue de leur importance, entre ce qu elles seraient avec la méthode du tunnel et ce qu’elles seraient avec la méthode de com¬ paraison portant sur des appareils réels. Les progrès espérés en matière de correspondance aérodynamique. En tout cas, quelle (pie soit la méthode expérimentale employée, on voit (pie des imperfections de correspondance sont toujours à envisager, et que l’important est, tout en perfectionnant le plus possible les modes d’expérimenta¬ tion, de savoir corriger comme il convient les chiffres qu’ils donnent, pour les ramener à ce qu’ils devraient être s’il y avait correspondance parfaite, à tous les points de vue, entre les appareils projetés et les maquettes ou autres appareils avec lesquels on tient à les comparer. Or on peut dire, à ce sujet, qu’on semble sur le point d’aboutir à des résultats sûrs et précis, en France, grâce à l’expérimentation méthodique et raisonnée qui s’y poursuit depuis plusieurs mois déjà, simultanément : i° Sur des maquettes d’avions, au tunnel aérodyna¬ mique; 2° Sur des maquettes plus grandes des mêmes appareils, au chariot aérodynamique; 3° Sur les avions correspondants eux-mêmes, en vol plané. Les résultats déjà acquis sont tels, en tout cas, qu’on peut dès maiivlcnanl espérer qu’on disposera, avant peu, pour la conception aérodynamique des aéronefs par simi¬ litude mécanique, de règles de correspondance perfec¬ tionnées au moins égales comme précision, pour les cas du vol en air préalablement calme, aux règles analogues (mais non identiques) qui servent depuis longtemps à la conception des carènes de navires, par similitude d’ordre mécanique et hydrodynamique. Les études et recherches d’ordre aérodynamique qui restent à faire. Ce premier point essentiel acquis, il restera d’ailleurs du travail intéressant pour les expérimentateurs et poul¬ ies chercheurs, puisqu’il y aura encore à trouver les lois des agitations et mouvements ondulatoires propres à l’atmosphère, ainsi que celles de l’action de ces agitations et mouvements sur le vol et la bonne tenue aérienne des aéronefs. Or ce problème, qu’il a déjà été si malaisé de résoudre approximativement pour les agitations de la mer, envisagées en liaison avec la navigation maritime, sera bien plus difficile encore à traiter pour les agitations atmosphériques, considérées dans leurs rapports avec la navigation aérienne. Mais il faudra pourtant l’aborder résolument, ne serait-ce qu’en vue de la réalisation du vol à voile, ou de Limitation future possible de certains oiseaux qui volent certainement avec un rendement utile bien supérieur à celui de nos avions les meilleurs. Qu’on ne s’effraie pas d’ailleurs, au point de vue pra¬ tique, de ce (jue ce problème pourtant essentiel ne soit pas encore sur le point d’être résolu, car de meme qu on a su faire des bâtiments marins bien avant de connaître les lois et actions des agitations de la mer, de même on fait heureusement depuis longtemps déjà des aéronefs bien pourvus de ce qu il faut pour tenir l’air avec sécurité, en dépit des vagues atmosphériques les plus mal connues. Mais de ce que la pratique a précédé la science, dans cet ordre d’idées comme dans tant d’autres, il n’en resle pas moins qu’on peut certainement faire mieux, et que c’est finalement la Science qui aura le dernier mot, en expliquant et complétant le comment par le pourquoi , si nécessaire au perfectionnement des conceptions humaines. PORTANT, Ingénieur en chef Au dénie. maritime. s L’AÉRONAUTIQUE Avions et hydravions commerciaux de l'avenir SERONT-ILS MONOPLANS OU MULTIPLANS ? A AILES ÉPAISSES OU A AILES MINCES ? Par Louis BRÉGUET. Parler de V avenir est toujours une chose audacieuse. Néanmoins , du fait même que V Aéronautique est une science encore très jeune, il est peut-être plus aisé d'en entrevoir les lointaines possibilités. Les progrès considérables survenus dans le développement des moyens de locomotion terrestres et maritimes ne sont-ils pas, en effet, une source de con¬ naissances des plus utiles dont on peut appliquer les ensei¬ gnements à la locomotion aérienne ? IL ailleurs, l'état de la science aéronautique est déjà suffisamment avancé pour qu'on puisse s' aventurer sans trop de risques dans la con¬ ception d' appareils tout différents de nos modèles actuels. CE QUE NOUS SAVONS. Les princi pales lois établies sont suffisamment exactes pour F ingénieur. Les qualités des meilleures ailes planantes sont connues, on en possède les caractéristiques tant au point de vue de la sustentât ion et de la résista nce que de l' économie de puissance et de la finesse. Cette « finesse » es précisément le rapport entre la résistance à l' avancement d'un aéronef et la force su-stentatrice à laquelle il est soumis. Les problèmes des hélices sont également résolus; à l'heure actuelle, on sait que les meilleures hélices, si le rap¬ port de leur ' pas à leur diamètre est convenable, peuvent avoir des rendements voisins de 80 pour ioo. Dans le domaine de f architecture aéronautique, on sait, grâce à une expérience acquise par ailleurs dans ta mécanique proprement dite et notamment dans l'étude de la résistance des matériaux, comment doivent être pris les problèmes qui se posent dans la construction des avions, comment les poids des différents organes peuvent évoluer. Quant aux moteurs, on en connaît les principes thermo¬ dynamiques, et /' ingénieur sait dans quelles voies il doit s'engager pour améliorer la puissance et réduire la consom¬ mation. On sait bien d'autres choses encore ; l' industrie, aidée de la science , n'a-t-elle pas, depuis un demi-siècle, réalisé des progrès considérables ? En matière d' aviation, on sait : i° Que, pour des avions monoplans sans haubans bien établis, la finesse peut n être que de 6 pour ioo et le coeffi¬ cient d' économie de puissance de 3o pour ioo, alors que les meilleurs appareils d' aujourd'hui ont une finesse de ]o pour îoo et un coefficient d' économie de puissance de fio pour ioo ; >.° On sait , ainsi que nous l'avons vu, que le rendement des hélices atteindra 8o pour ioo et que les moteurs d'avions pourront conserver 70 pour 100 de leur puissance à 1 a ooom d' altitude, grâce à la suralimentation. On peut aussi affirmer que le poids par cheval d'un groupe moto- propulseur — - c'est-à-dire : moteurs, hélices, radia¬ teurs, eau de refroidissement — pourra descendre à 1 k" au lieu de i kfvh, chiffre déjà obtenu. La consommation de com¬ bustible par cheval et par heure, qui est aujourd' hui encore de >-75g environ, pourra descendre, grâce à F emploi de mo¬ teurs à combustions rapides au lieu d' explosions, au-dessous de eooS. Dans le domaine de la construction du planeur, on sait qu'en utilisant les meilleurs matériaux actuels on peut arriver facilement à un poids de iokR par mètre carré de surface, pour un coefficient de sécurité de 6 et une charge au mètre carré de iookg, ceci dans l' hypothèse où les charges L AERONAUTIQUE. fl .s ont répari tes le long de la voilure ou dans la voilure, de façon que des parle à faux de plus de 5,n soient des maxima. Quant au poids des réservoirs et des tuyauter Les, on peut I évaluer sur la hase de 5 pour ioo du poids du combustible qu ils contiennent. lin ce qui concerne les aménagements pour les passagers et les marchandises ( planchers , cloisons, sièges, tables, etc.), leur fiouls représente environ 20 pour ioo du poids total des passagers et des marchandises transportés. Le poids des atternsseurs à roues peut être coin filé à raison de 5 pour 100 du poids total de F avion. Dans le cas d’ avions amphibies, les organes d amerrissage et d' atterrissage com¬ binés .dévaluent dans la proportion de 7..') pour 100 du pouls total emporté, ceci en supposant les flotteurs construits en duralumin ou en métal similaire. LES AVIONS ET LES PARCOURS. Les données énumérées ci-dessus vont nous permettre de voir approximativement comment devront être calculés les avions et les hydravions commerciaux de l’avenir, selon les programmes qui leur seront tracés. Ces programmes seront divers : de meme qu’il y a des navires de tonnage assez réduit pour effectuer le service Calais- Douvres, de plus gros pour desservir la ligne Marseille-Alger, de plus gros encore pour gagner F Orient et F Extrême-Orient . et enfin, de très gros pour traverser F Atlantique entre Le Havre ou Liverpool et New-York, de même les avions auront des tonnages différents, suivant les lignes sur lesquelles ils seront mis en service. L’avion Paris- Londres restera petit. 3 77 5 m seulement séparent ces deux capitales et c’est donc, à raison de 200 kmh de moyenne. Londres à moins de 2 heures de Paris. Plutôt que d’employer de très gros appareils, il sera certainement préférable de multiplier le nombre d’avions de 5oo CV à 1000 Cl de puissance, capables de transporter seulement une vingtaine de passagers, et dont les départs auraient lieu, par exemple, tous les quarts d’ heure. Sur des parcours tels que Paris- Alger , F emploi d’appa¬ reils « amphibies » est indispensable. Ces appareils seront vraisemblablement multimoteurs. Entre Paris et Alger, il y a environ i4ookm. A l’allure de 200 kmh, c’est un séjour de 7 à 8 heures que les passagers feront dans les aérobus, c’est- à-dire une durée correspondant à une petite journée de travail ou à une nuit de sommeil', ("est d'ailleurs très probablement des services nocturnes qu’ établiront ici les Com¬ pagnies de navigation aérienne. De tels appareils devront donc offrir aux passagers de confortables couchettes et des aménagements analogues à ceux des wagons-lits. Ces considérations de confort et de vitesse me conduisent à envi¬ sager ici un avion de 2000 CV de puissance. De même que les paquebots qui assurent le trafic Marseille- Alger peuvent être utilisés sur des parcours plus importants, comme ceux qui conduisent en Orient ou même en Extrême- Orient, de même I avion de 2000 Cl . d un poids total de i.j à 17 tonnes, pourra, lui aussi, se risquer sur les grands trajets intercontinentaux. Toutefois, les ( ont pagines qui exploiteront les lignes ooni sera atteinte en moins de 1 heure. Le poids à vide d’un avion de ce type se décompose de la façon suivante : Voilure l8ookg (il y a lieu de majorer ce poids de de 10 pour 100 pour leuir compte des empennages et des k* gouvernails) soit, en chiffres ronds . '• ono Groupes moto-propulseurs (i!'g,ôoo par cheval) . — Allerri sseur « amphibie » . La charge 'te combustible à emporter par eel avion, pour parer à tous retards causés par des vents contraires, doit correspondre au rayon d’action de 2000km par vent nul p). Les moteurs consommant 2.75s (essence cl, huile) au ohe* val-heure, le poids total de combustible esl . Réservoirs et tuyauteries . Poste de pilote , et tous accessoires de bord, phares T. S. F., etc . > Soi! , au ' otal . 1 0 800 Il restera disponible, pour le fret et les aménagements, an poids de 7 tonnes. Les aménagements pouvant s’évaluer en chiffres ronds ci i5ookg, c’est donc environ 5,5 tonnes qui seront disponibles pour les passagers et les marchandises, soit un peu plus de 3o pour 100 du poids total de l’avion. Il va sans dire que, si l’on estime nécessaire d’ envisager îles puissances plus grandes et qu’il faille, par exemple, atteindre non pas 3ooOm, mais 4ooom en moins de 1 heure, ces poids devront être réduits, de crois, étant donne que les moteurs seront au nombre de 4 A vans doute de 8, que la marge envisagée esl plus que suffisante. Si, en outre, les moteurs sont munis de dispositifs de suralimentation, il est vraisemblable que des altitudes de 8ooom pourraient être atteintes. La charge de 5,5uokgs permet d' emporter i5ookg de marchandises et 35 voyageurs avec leurs bagages, l’ équipage étant compté en sus et étant de 6 à 7 hommes. La vitesse commerciale de cet appareil, à aooom d alti¬ tude au début, sera de l’ordre de :?ookml1. A cette vitesse, la puissance demandée au moteur sera de 1 4 00 ( l environ. ih La formule qui donne le rayon d action par vent nul esl 622000 x p . poids au départ F = — - - - L log - — —j — r— n — ^ “ ‘ m x tango poids a 1 arrivée tango esl la finesse, p le rendement de l’hélice; m exprime en grammes la consommation en combustible par cheval-heure. L AÉRONAUTIQUE. Il ■soit 70 pour ioo de la pleine puissance. La altesse se main¬ tiendra constante jusqu'à la fin du voyage si. V avion s'élève de façon à trouver ! altitude où la densité de l'air reste pareillement proport tonnée à son poids total ; la puissance prise au moteur sera, proportionnelle au poids de l'avion , e esl-à-dtre diminuera en fonction de I allégement dû au i •ont bu si i ble consom mé. Il est légitime de penser dès aujourd hui que la concept ion de tous les détails de tels avions, leur réali¬ sation et leur mise au point conduiront à un délai voisin de deux ou trois ans, c'est-à-dire que Van¬ née i<) >. j verrait leurs premiers voyages si . dès aujourd'hui . ! éta¬ blissement de tels appareils pouvait être entrepris. seront moins profondes, le calcul de la surface de la voilure donne le cliif/rc de ;>onm2. En raison des qualités exceptionnelles de finesse que pos¬ sédera cet appareil, ht charge au mètre carré pourra être de iook^r. I) ailleurs, des dispositifs de courbure variable , voire même des dispositifs nouveaux à créer et dont certains sont déjà en élude, permettront aux atterrissages de se faire d'une façon convenable, surtout si V on tient compte qu' à ce moment l'avion sera délesté du eombusti ble défie usé. Celui-ci, en effet pour les grands rayons (V action envisagés , correspondra à envi¬ ron 3o pour i oo du poids total de V appa¬ reil et, dans ces con¬ ditions, la charge au mètre carré ne sera plus que de 70 kR à En ce qui con¬ cerne le gros avion d'un avenir plus loin¬ tain, je me montrerai plus hardi , car je tablerai sur des chiffres correspon¬ du ut à des perfection¬ nements plus grands encore, ceux précisé¬ ment indiqués au début, de celte Sole. V atterrissage Avec une telle charge , des avions rapides ont déjà su, à Croquis schématique d'un projet d'avion monoplan il»; >000 C\ • pesant >0 tonnes et mesurant 55 mètres d'envergure. PROJET D’UN AVION A AILES HABITABLES DE 50 TONNES ET DE 5000 CHEVAUX. Cet appareil sera monoplan, à ailes épaisses et. cela va sans dire, métallique. Si Von prend comme point de départ de l étude d'un tel avion la condition que V épaisseur des ailes sera telle qu'un homme de taille moyenne puisse s'y tenir debout, on se trouve posséder cette donnée initiale d'une épaisseur d'aile minimum de im,85. Ceci posé, je vais montrer ce que serait un avion établi rationnellement en partant de cette donnée. On sait, par des essais de laboratoires, que des ailes épaisses dont le rapport entre la profondeur et V épaisseur maximum est de 5.5 peuvent donner des chiffres très bons. Leur profondeur se trouvera ainsi être de ioin. Dans ces conditions, je suis conduit à prendre comme envergure 55ni et, en tenant compte de ce fait que les extrémités des ailes V heure actuelle. , atterrir d' une façon correcte. Si j'applique la formule précédem¬ ment indiquée et si je donne au coefficient d' économie de puis¬ sance la valeur de o,3o, au rendement d'hélice celle de 0,80, je trouve que cet avion, pour un coefficient rie réserve de puissance de 2, comportera kilo gramn< êtres- seconde par mètre carré, soit 10 CV D o par mètre carré Il se dégage de cette conclusion, sachant que la surface de V appareil est de 5oom2. que la puissance des groupes mo¬ teurs à prévoir sera de V ordre de 5ooo ( ’l . Le fiouls de l'avion au départ, avec toute sa charge, sera de. I 1)0 kff 10(1 — 10000“ En résumé, les caractéristiques principales de cet appareil seront : T = 5ooo Cl ; S — — 5oonr- ; I* 5 o tonnes. En procédant à une élude rapide de la décomposition des fiouls de cet avion, on obtient les chiffres suivants : L AÉRONAUTIQUE — Voilure, on tenant compte des ompeunages et des k- gouvernails . 5 ooo Groupes moto-propulseurs (à i par CY.1 . 6 ooo Atlerrisse.ur « amphibie » à roque. . . . \ ooo Combustible pour 7000 km de rayon d'action [)ar von! nul, en prenant une consommation horaire d essence et d huile de ooou . 1 < > 300 — Réservoirs et tuyauteries . Son Soit , au total . i •>. >00 Sur le pouls total de 5o tonnes . il reste disponible 1 7,700 kgs. dont 3, 5 00 sont considérés connue absorbés par les aménagements divers destinés à recevoir les passagers et les marchandises. C" est donc . en chiffres ronds. 1 \ tonnes 1/111 correspondront au poids des passagers, de /' équipage et des marchandises transportés . soit 28 pour 100 du poids total de f appareil . J J équipage d'un tel avion sera de I ordre de 1 \ hommes. Le poids de cet équipage et des accessoires de bord (T. S. h ., phares , etc.) représentera i:>ookg. C'est donc en fait 12,5 tonnes qui seront réservées au fret, soit 2,5ookgs pour les marchandises et messageries et 10 tonnes pour les passagers avec leurs colis ; chaque voyageur avec ses bagages à mains étant compté pour iookg, on voit que cent, personnes pourront prendre place. Cet appareil sera vraisemblablement muni de six groupes- moteurs de 85o CV conduisant chacun une hélice. Quelle sera la vitesse d’un tel engin? Si les moteurs ne sont pas suralimentés et si le pilote prend comme règle de maintenir la vitesse de son appareil constante pendant tout le parcours, on trouve que , si au départ, l'avion s'élève vers 2ooom d'altitude, il terminera le voyage à une hauteur d'environ 5ooom. La puissance ré- > clamée aux moteurs étant, au début , de 35oo CV et, à la fin, de 25o<> à peine , la vitesse commerciale ressortira à •,t5okmh. Si le parcours à effectuer est, par exemple. Uaris- New- York, soit 6000 km, la durée du voyage sera exactement de 2 4 heures. Si. pour réduire la durée d'un tel voyage, il paraissait intéressant, au point de vue commercial, de pousser la vitesse de /'appareil , il serait possible, grâce ci l'emploi de moteurs suralimentés et à l' installation, dans l'avion, de cabines suffisamment étanches pour que les passagers ne soient pas incommodés par l'altitude, de réaliser des vitesses moyennes voisines de 35okmh, les vols ayant lieu entre tiooom et 10 ( u)om d' altitude et la puissance demandée aux moteurs étant, au début, voisine de la pleine puissance, pour tomber , vers la fin du parcours , à 80 pour 100 de celle pleine puissance, ( est, dans ces conditions , AefV- ) ork à 1 7 heures de Pans. (ferles, la réalisation de ces gros avions n est pas prochaine: mais, si les ingénieurs pouvaient s'appliquer dès mainte¬ nant à l' établissement de telles machines, on pourrait espérer qu'avant i5 ans la mise au point en serait achevée. Ces avions géants seront à revêtement métallique en talc mince de duralumin ou de métal similaire. Us pourront, cela va sans dire, se passer de hangars ; 1/ sera même pos¬ sible de les amarrer à /'intérieur des aéroports ou de les ancrer dans les rades. La conclusion de cet exposé a déjà été donnée par moi à plusieurs reprises : c'est que les gros avions de V avenir ne peuvent manquer de supplanter la navigation maritime pour le transport des passagers, de la poste et d'une certaine caté¬ gorie de messageies. U va sans dire .34ooKs 570ooks 8ooooks Poids mort . 1 470oks •>.6oookg 33oookg Charge mobile . 8700*5 3ioooks 47ouoks Rendement \ charge mobile en ( force totale 37% 54 "A, 5y % Puissance . lojo IIP ! 200 HP ! < ) 5< » 1 1 P Vitesse . i i5 à 1 20kml1 I()Okmh io5 à 1 iokml1 environ Le Boclensee est d’un type exclusivement commercial. Le L-49 est un dirigeable militaire. Enfin le R-og dérive des derniers dirigeables de bombardement; il est moins solide, mais a plus de plafond que les précédents. Malgré ces différences, on peut tirer du Tableau précé¬ dent des données moyennes et affirmer qu’il est possible de construire actuellement, sans nouveauté technique , un diri¬ geable commercial robuste, d’un volume de 70 ooom3 par exemple, ayant un rendement de 5a pour 100, donc capable d’emporter 38 tonnes de charge mobile, à la vitesse de n5kmh (puissance : 2o5o IIP). A titre de comparaison, on trouvera ci-après les carac¬ téristiques des avions de commerce, caractéristiques exis- (!) Les trois points traités dans cette élude ont fait l’objet de plus amples développements dans des articles que M. Sabatier a publiés dans notre revue. Ces articles sont : Les tendances de la construction des dirigeables (n° 7, p. 279). Les gares de dirigeables et leurs accessoires (n° 14, p. 55). Les dépenses probables d'une ligne de dirigeables commerciaux (nü 17, p. 196). Les grands centres allemands de dirigeables (n°22, p. 108). (n.u.l h ) tant actuellement en France, en Angleterre et en Alle¬ magne (x) : - 0 \ / Farmun- llandley ~ Zeppelin- Goliath. Page. Staaken. Poids total en charge . r r Lu ()35okK 8oookR Poids mort . ■<.5ookg >74°ks 55ook° Charge mobile . . . . ■>oooks Ui 1 ok? ’>.5ookg charirt* mohi le .. . Rendement en - AA - - — • 1 "A. il A, poids total Puissance . . . . . 5ao IIP 700 IIP 1120 IIP Vitesse . , /~Atnli 1 1° 205k,n“ L’avion commercial moyen actuel est donc capable de transporter a5ookg de charge à i5o à l’heure, pour 800 IIP à 900 IIP tie puissance. Ces 25ookg comprennent 3ookg d’équipage et acces¬ soires et :>200kg de fret ou combustible. De même les 38 tonnes du dirigeable comprennent 5 tonnes d’équi¬ page ou lest et 33 tonnes de fret ou combustible. La différence des poids de fret et combustible qu’em¬ portent les deux types d’appareils comparés est frap¬ pante. Elle tient d’ailleurs surtout aux dimensions très différentes admises pour chacun d’eux; néanmoins le rap¬ port entre le poids de fret et combustible emporté et le poids total est de 46 pour 100 pour le ballon, alors qu’il n’est que de 36 pour 1 00 sur l’avion. Pour caractériser d’ailleurs avec plus de précision la qualité de chacun des deux appareils, en tant que trans¬ porteurs, il paraît préférable de comparer les poids utiles qii ils enlèvent par cheval de puissance motrice. Ces poids sont respectivement de i6kg par cheval pour le ballon, contre 3kg pour l’avion. A puissance égide, le dirigeable emporte donc actuellement en fret et combustible cinq fois plus que l'avion. Pour serrer la question de plus près encore, 011 peut admettre qu’on consacrera par exemple, sur chaque appa¬ reil, la moitié du poids utile au fret et l’autre moitié au combustible. Dans ces conditions, l’avion pourra em¬ porter 1 tonne environ de fret à 825kra de distance, alors que le ballon emportera 16 tonnes à o7ookm. Le nombre de tonnes-kilomètres dont disposera le dirigeable sera donc dans ce cas, 60 fois celui de l’avion, et son rendement en lonnes-kilométr iques par cheval de puissance motrice sera de 28 à 3o fois supérieur (29 ton. -ICI. contre 1). Ces derniers chiffres sont les plus intéressants au point tic vue commercial, puisqu’ils mettent en rapport la tonne- kilométrique qui sert de base aux tarifs que paiera la clientèle, et la puissance motrice à laquelle les frais d’exploitation île chaque appareil sont, en gros, propor¬ tionnels. Bien entendu, les chiffres et rapports précédents n’ont qu’une valeur très relative de comparaison. Ils montrent (L) Voir L’ Aéronautique , n°* 25 et 26, L’avion engin de transport. L’AÉRONAUTIQUE. 10 néanmoins que, si Je dirigeable est plus lent que l’avion, il est actuellement le seul véhicule aérien existant capable de transporter des charges lourdes à très grande distance. Qu’il s’agisse de franchir des océans ou simplement des régions où les terrains d’atterrissage soient difficiles à établir, son hégémonie aérienne est et reste sans rivale. © © © L’APTITUDE TECHNIQUE DU DIRIGEABLE. Question de chiffres mise à part, il reste à savoir si le dirigeable présente les qualités nécessaires pour effectuer des trajets de longue durée d’une façon régulière et sûre. Sa technique de construction. — On a souvent reproché au dirigeable sa fragilité. Cependant le dirigeable est un appareil endurant, lorsque l’on consacre à son ossature et à ses accessoires une fraction suffisante des poids dont on dispose. 11 n’en a pas toujours été ainsi notamment sur les ballons de guerre, où la légèreté est poussée jusqu’à la limite extrême de sécurité. On notera toutefois que le R- 34, qui a réussi la double traversée de l’Atlantique, était un ballon de guerre. On peut encore rappeler les vols de plusieurs jours effectués par les zeppelins pendant la guerre, en Russie et jusqu’à Kartourn. Quoi qu’il en soit, comme le dirigeable de transport doit avant tout être endurant, il est prudent de ne pas chercher à dépasser actuellement des rendements en charge mobile de plus de 5o à 55 pour ioo pour une unité de 70 000 m! (R- 89 : 5q pour 100). Le supplément de poids de construction qu'on se sera ainsi réservé permettra : — De constituer des apparaux de bord solides pour V amarrage et les manœuvres à terre , qu’il s’agisse de camper ou de rentrer au hangar par vent de travers; — De renforcer V ossature, non seulement pour accroître le coefficient de sécurité général du ballon, mais pour rendre moins délicats les mouvements de poids qu’on fait en vol (jets de lest, consommation de combustible); De renforcer V enveloppe extérieure du ballon, que les raids de longue durée usent très rapidement; enfin d accroître V endurance cle V appareil moteur. Les risques d’incendie. - — - Ces perfectionnements étant admis, il reste à examiner la question des risques d’in¬ cendie ; ils tiennent à la fois à l’hydrogène et à l’essence du dirigeable. Le risque dû. à V essence est le plus important sinon le seul ; il va de soi que la présence de l’hydrogène aggravera parfois les conséquences d’un accident, mais l’origine pre¬ mière des incendies remonte presque toujours aux moteurs et à leur combustible (exception faite pour les ballons mi¬ litaires attaqués par des projectiles incendiaires). On a cherché d’ailleurs à remplacer l’hydrogène par un gaz non combustible, notamment V hélium. Mais les gise¬ ments de ce corps sont peu abondants et son extraction difficile n’est pas encore industrialisée. La question, d’ailleurs secondaire, n’est donc [>as résolue. Le remplacement de l’essence par un combustible moins inflammable est au contraire possible. Sans doute le poids par cheval d’un moteur à pétrole lampant dépasse de 10 à i5 pour 100 celui du moteur à essence; mais, comme le poids consacré sur un grand dirigeable aux mo¬ teurs proprement dits ne représente que 4 à 5 pour 100 de son poids total, la perte est peu importante. Par contre, le poids de combustible consommé sera de 20 à 25 pour 100 plus élevé pour le pétrole que pour l’essence. Cela revient à dire que pour un ballon de 70 000 m!, portant 6 à 7 tonnes de fret, la distance fran¬ chissable passera de 6oookm à 4oookm. Le sacrifice est donc sérieux, mais il n’est pas rédhibitoire, comme il le serait pour les avions, et l’on peut souhaiter que les cons¬ tructeurs réalisent des moteurs d’aéronautique marchant au pétrole lampant et donnant aux grands dirigeables toute la sécurité nécessaire. O © © LES INSTALLATIONS TERRESTRES. Enlin, pour qu’un Service de transport par dirigeable soit régulièrement assuré, il faut rendre très faciles ses manœuvres de départ ou d’atterrissage. Ces exigences conduisent à étudier les dispositions que doivent présenter les hangars. Les hangars. — Pour qu’une manœuvre d’entrée ou de sortie soit facile, il faut que l’ouverture libre du hangar atteigne au moins deux fois le diamètre du ballon corres- pondant (soit 5om environ); il sera d’ailleurs préférable de recourir, toutes les fois qu’on le pourra, à l’empioi de hangars doubles, capables de recevoir deux dirigeables de front et présentant une portée libre de 7om à 75m (hangars de Lakehurst et d’Allemagne). Pour que les départs ou les rentrées soient, possibles par tous les temps, il faut encore que le dirigeable ne soit pas exposé aux rafales de vent traversier qui risquent de le rabattre sur les parois du hangar. En Allemagne, on a résolu le problème en disposant les hangars par groupes, sur de vastes étendues de terrain, et à 1200 environ les uns des autres, si bien qu’il existe toujours un hangar parallèle au vent, quel qu’il soit. Bien entendu, il faut que les ballons et les hangars soient assez L’AERONAUTIQUE. 20 nombreux, pour que les départs et les rentrées puissent toujours se faire par le hangar dont l’orientation est' con¬ venable. La solution est donc coûteuse et encombrante. I ne autre disposition, supérieure mais encore coû¬ teuse, consiste à employer des hangars tournants qu’on oriente au moteur suivant le vent. Enfin une solution intéressante, bien que non encore réalisée, consiste à disposer des hangars lixes, comme les halles ;i locomotives, suivant les rayons d’un cercle, dont un hangar tournant léger, formant sas, occupe le centre. Pour sortir un ballon, on le fait passer du hangar fixe dans le sas, et l’on oriente ensuite celui-ci dans le cap conve¬ nable suivant le vent. Las mâts d’amarrago. — Indépendamment des han¬ gars, on a expérimenté en Angleterre l’emploi de mâts verticaux où les ballons puissent s’amarrer par l’avant comme des navires à l’ancre. Ce dispositif n’apparaît actuellement que comme un moyen de for! une permet¬ tant, à certaines escales, d’effectuer à peu de frais et sans grand personnel un atterrissage rapide. Quoi cpi’il en soit, ces solutions permettant de rendre faciles et sûres les manœuvres d’envol ou d’atterrissage, des dirigeables existent et peuvent être réalisés sans nou¬ veauté technique particulière. © © O L’EXPLOITATION COMMERCIALE EST-ELLE POSSIBLE ? On vient d’examiner les services que les dirigeables de transport peuvent rendre et les conditions techniques qu’ils doivent remplir avec leurs accessoires. Reste à savoir si leur exploitation est économiquement avanta¬ geuse. L’expérience manque malheureusement pour répondre à cette question. L’exploitation de ia ligne Constance-Berlin par le Bodensee en 1919 n’a duré en effet que quelques mois et le projet de création d’une ligne d’essai entre l’ Angleterre et l’Egypte n’a pas abouti. On en est donc réduit à des devis plus ou moins arbi¬ traires; l’un des plus complets est celui qu’a établi le général Maitland, d’après le R- 34, en vue du parcours Londres-Bombay (7oookm). Cette étude conclut à la pos¬ sibilité d’effectuer le parcours avec t5 tonnes de fret, à la vitesse commerciale de 73kmh, en deux vols de 5o heures séparés par un repos de 12 heures; la durée totale de voyage serait ainsi de 4^5 jours, au lieu de i f. Quatre dirigeables de 77 ooom' suffiraient pour assurer un service régulier; chacun d’eux pourrait parcourir par an i83oookm en a5oo heures de vol. Dans ces conditions les dépenses annuelles de fonction¬ nement des quatre dirigeables a tteindraient 1 3 20oooofr (1), les frais relatifs aux gares et à leurs accessoires seraient de 6 200 ooofr, et l’intérêt à ia pour 100 du capital engagé atteindrait 3 900 oootr. Soit, au total, 2 3 millions environ. Les frais de premier établissement des hangars et de leurs accessoires (i4 à i5 millions) n’entrent pas dans le bilan précédent; ces frais seraient assurés par l’Etat, à charge pour la Compagnie de navigation de lui servir (3 pour 100 d’intérêt sur le capital ainsi engagé. Dans ces conditions, le prix de revient de la tonne- kilomètre serait de afr,i5 environ. Le devis du général Maitland est déduit de données expérimentales sérieuses; il constitue un bon point de départ pour l’avant-projet d’une ligne de transport par dirigeables. Il montre en tout cas que l’exploitation d’une telle ligne sera vraisemblablement avantageuse, surtout si elle dessert des régions pour lesquelles le fret de luxe (voyageurs, poste, etc.) soit assez abondant, et où les vitesses actuelles de transport ne dépassent pas celles des paquebots rapides. Parmi ces lignes, on peut citer : celle d’Europe aux États-Unis, celle de France ou d’Espagne à l’Amérique du Sud, et celle d’Europe aux Indes par l’Égypte. © © © » l'jii résumé, le dirigeable est le seul appareil aérien exis¬ tant actuellement capable de franchir sans escale plu¬ sieurs milliers île kilomètres, en portant plusieurs tonnes de cargaison commerciale. Son endurance déjà grande répondra à tous les besoins lorsque, renonçant aux légèretés excessives des ballons de guerre, on consacrera à ses divers éléments les jioids néces¬ saires. Sa facilité de manœuvre sera accrue par l’emploi géné¬ ralisé de hangars larges, bien orientés, et dont plusieurs exemplaires sont déjà construits. L’évaluation des frais probables d’une ligne de trans¬ ports par dirigeable permet de penser qu’une exploitation normalement subventionnée serait rémunératrice pour des vovages longs-courriers, notamment au-dessus de l’océan. J 7D o i Il est donc très désirable que la création d’une telle ligne soit tentée. Si, comme on peut l’espérer, scs résultats sont probants, l’emploi des dirigeables pour les transports commerciaux constituera un élément indiscutable de progrès. J. S Ali ATI El\. (1)’ Y compris îo pour 100 do la valeur totale des quatre diri¬ geâmes, soit 800000a de francs pour amortissement et réparations. L'AÉRONAUTIQUE. 21 J //}l ? Le problème du moteur i LE MOTEUR D’AVIATION DE DEMAIN, Par Pierre CLERGET. Le oénial inventeur Fernand Forest aura le mérite d’avoir montré la voie que suivent malgré eux tous les inventeurs lorsqu’ils cherchent, par la combinaison des dispositifs actuels, à réaliser un bon moteur aérien. Les grands principes sont connus et dureront tout au moins tant que l’on se servira de la force élastique des gaz pour propulser un piston. La disposition des cylindres autour du vilebrequin peut varier à l’infini et beaucoup de per¬ sonnes se sont de¬ mandé si parfois les formes étranges de certains moteurs ne provenaient pas d’un délire. En réa¬ lité, les moteurs qui ont réussi ont utilisé une gradation lo¬ gique, et ce serait une lourde faute si, sous des prétextes divers, on orientait les recherches vers une rétrogradation- véritable. ÉQUILIBRAGE ET GROUPEMENT DES CYLINDRES. Vous rappelez-vous la thèse si répandue, vers 19°°? parmi les « gens raisonnables » qui voulaient faire de l’automobile avec toute sécurité? « -Un cylindre, deux soupapes, une bougie; simplicité, bon marché, etc. Voilà, comment je comprends l’automobile pratique et sûre. » Visitez le Salon de 1921, et vous constaterez (pie la petite voiture modeste que réclamait le client de 1900, ou môme le cycle-car, a presque toujours ses quatre cylindres. L’est que, en effet, 20 ans de pratique ont démontré h tous que deux principes sont essentiels : V équilibrage et la régularité du couple moteur. En aviation, le problème se complique par la nécessité d’atteindre des puissances de plus en plus grandes, avec un cylindre qu on ne peut pratiquement construire au delà de certaines dimensions. En 1888, Forest établissait le dessin original d’un mo¬ teur à explosion répondant parfaitement à ces desiderata et nous surprendrons bien des personnes en disant, qu’à des détails près, on verra ce moteur réalisé un jour en grande puissance et en toute sécurité. On comprend facilement qu’un moteur à grande puis¬ sance massique doit être parfaitement équilibré, étant données les conditions mêmes de son montage sur l’avion. Rappelons rapidement les principes d’équilibrage. Dans un quatre cy¬ lindres en ligne, les équipages maneton- bielle-piston s’équi¬ librent deux à deux et, dans un six cy¬ lindres, trois par trois. Chaque ma- neton et la partie tournante de l’équi¬ page sont sollicités par la force centri¬ fuge. Le carter reçoi t la réaction de ces forces intérieures qui tendent à le faire fléchir par le milieu ; à ces forces viennent s’ajouter les efforts dus à l’inertie des pièces alternatives sur un plan ver¬ tical. D’autre part, l’obliquité- des bielles provoque des vi¬ tesses différentes à chaque fond de course d un meme cylindre, et les variations d’accélération ne sont plus ici neutralisées, que si l’on monte des équipages opposés à 1 8o°. Un moteur long à cylindres écartés exigera donc un carter très lourd pour que la rigidité soit suffisante. Pourtant l’augmentation de puissance exige une plus grande régularité de couple moteur, ce qui implique que le nombre des cylindres doit aussi logiquement aug¬ menter. Les progrès accomplis, quant a 1 augmenta lion de pression moyenne pendant la détente motrice, ont été obtenus par une série de perfectionnements, dont le pre¬ mier est le coefficient de remplissage delà pylindrée. Les Le moteur Fohest de 1888. Celte élude, remarquable pour l’époque, montre que l’auteur avait déjà compris la nécessité d’équilibrer les équipages et de répartir symétriquement lcscITorts. Ce moteur, parfaitement réalisable aujourd’hui, ne pèserait pas 600 grammes par MP. L’AÉRONAUTIQUE. s>«> anciens moteurs d’avion comportaient des soupapes auto¬ matiques; les constructeurs avaient alors surtout tenu compte de la grande simplicité de ce dispositif qui, com¬ plètement insullisant, est aujourd’hui abandonné. Forest est l’inventeur de ce qu’il est convenu d’appeler le remi¬ sage ; dans un moteur à soupapes d’admission comman¬ dées, il n’a pas tardé à s’apercevoir qu’il y avait intérêt à retarder la fermeture de la soupape d’admission. L’inertie des gaz de la tuyauterie fait en effet qu’ils eon- Bille rompue après cent heures de marche el ayant occa>ionnc la rupture violente et totale du moteur. Danger de l'emploi, dans les moteurs à explosion, des aciers trempés dans toute la masse et, partant, fragiles (diamètre réel de la bille, Imitent à remplir le cylindre après le point mort, et, si la fermeture a lieu en un poinl choisi, le remplissage est amélioré. Lorsque plusieurs cylindres sont liés par une tuvauterie d’aspiration commune, une simple épure démontre que, dans le cas de retard à la fermeture, deux cylindres sont en communication, l’un refoulant dans celui qui commence à aspirer. Bien entendu, cet effel esl proportionnel non seule¬ ment à la vitesse des gaz, mais aussi à celle des pistons. La théorie en est très comjÜiquée et, en général, c’est empiriquement que, pour un moteur donné, on détermine les conditions de fonctionnement optimum. Un élément qui concourt à l’augmentation de rende¬ ment est la vitesse. Quelqu’un a dit : « La détente doit être courte dans le temps et rapide dans l’espace. » C’est juste. Un moteur à explosion n’est rien d’autre qu’une ma¬ chine à air chaud , où l’air, dilaté brusquement par la com¬ bustion, pousse le piston par sa force élastique. Mais les gaz n’ont de pression qu’en fonction de leur température, et il est nécessaire de tenir les parois à une température beaucoup plus liasse, de sorte que cette soustraction de chaleur est une infériorité qui s’atténue avec une brève détente. Ces théories, parfaitement justifiées dans la pratique^ ont abouti aux moteurs modernes, où la compression atteint d’ailleurs sa limite. La loi des cubes n’est pas favorable aux gros moteurs, malgré tous ces perfectionnements. 11 semble que le cycle à quatre temps a, quoi qu’on fasse, une quantité cons¬ tante de chaleur à perdre. Bien que la surface d’un cylindre n’augmente pas selon la loi des cubes, la chaleur qui 11e passe pas dans la circu¬ lation d’eau se retrouve dans les gaz d’échappement. Il en résulte que les soupapes d’échappement, sont portées, dans les gros moteurs, à des températures inadmissibles. Il en est de même dans un moteur à grande vitesse. En général, on ne dépasse pas 5o HP par cylindre, ce qui conduit à un minimum de huit cylindres pour le moteur de 4 00 HP a et uell em en t d e ma n d é . Les Allemands ont tout tenté pour garder leur solution de six cylindres en ligne, et beaucoup de personnes, séduites par la simplicité de ce type, voyaient dans ce dispositif, dûment amélioré, le principe du moteur d’avia¬ tion commerciale. Or l’échec retentissant des gros six cylindres allemands est avoué, et les derniers modèles d’outre Khin sont main¬ tenant des douze cylindres en Y, répliques des moteurs français. C’étaient donc nos constructeurs qui avaient raison; il 11’est pas inutile de le souligner. LE PROBLÈME DES MATIÈRES PREMIÈRES. Les principes actuels permettent-ils de réaliser le moteur vraiment commercial, susceptible de tourner 3oo heures sans réparations, comme le demandent les exploitants? Nous allons faire toucher du doigl les dilli- cultés du problème. La première est commune à tous les systèmes : elle porte sur fit sécurité des matériaux. Bien qu’il soil possible d’admettre pour le moteur com¬ mercial un poids par cheval plus élevé que dans les mo¬ teurs actuels, cette augmentation ne saurait dépasser okg,5oo sans affecter sérieusement la charge utile des avions. En effet, une augmentation de poids mort accroît fit puissance cpi’il faut développer pour une même charge utile, et, de ce fait, la consommation pour la durée du voyage, à supposer même qu’on laisse de côté l’augmen¬ tation de prix du matériel et des frais d’exploitation. Or, ces 5oog, c’est à la fois trop et pas assez. C’est trop pour les raisons énoncées plus haut, et ce n’est pas assez pour qu’on soit à l’abri des ruptures de pièces qui com¬ promettent la sécurité. Comme il ne faut pas songer à accepter un taux de fatigue de 6kg par millimètre carré pour les pièces prin¬ cipales, arbres, manivelles, bielles, axes de piston, etc., mais bien i5kg et plus, on a recours aux aciers spéciaux. Je ne veux faire de réclame à personne; je dirai donc (pie ces aciers jouissent d’une préférence justifiée dans beau¬ coup d’applications pratiques, mais ici nous sommes dans des conditions exceptionnelles : L’ AERONAUTIQUE. Les deux conditions primordiales, équilibrage el régula¬ rité cyclique, ne sont qu’en partie réalisées: de [dus, on se trouve, en quelque sorte, dans le cas d’un canon extra¬ léger qui devrait, fournir une carrière égale à celle d’un extra-lourd. Ce point fait apparaître un élément assez obscur de la résistance des matériaux : la fragilité. Objet de travaux de savants, cette obscurité esl si peu dissipée que la plupart des métallurgistes n’acceptent pas toujours pour leurs fournitures la méthode d’essais à la résilience. I n métal traité avec tous les soins désirables donne couramment la résis¬ tance, l’ allonge ment, la striction voulue; or il n’empêche que, quel¬ que part, une rupture se produit de temps en temps à un taux de fatigue très inférieur. Que les vibrations destructives en soient cause, cela se peut; mais où est le remède ? Les causes qui pro- v oq uen t la ru pt u re accidentelle sont très complexes. D’abord les impuretés, qu’elles viennent du minerai ou du charbon, sont variables et irrégulièrement réparties dans la masse; contre ces impu¬ retés, que rien ne révèle, nous sommes désarmés. Peut-être des minerais purs traités électriquement ou du fer obtenu par galvanoplastie donneraient-ils, à la base de l’acier, une matière première sur laquelle on pourrait compter. Et, d’ailleurs, on ne peut espérer retrouver dans les gros échantillons, dans l’état actuel de la métallurgie, les qualités des petits. Tout le monde sait quelle ténacité on constate quand on tortille une « corde à piano », alors qu’une barre de 5cm se rompt en flexion. C’est que l’étirage a écroui la première et lui a donné des qualités exceptionnelles; la seconde doit’au contraire se contenter de la soudure de ses cristaux. Aussi la pre¬ mière permet-elle de construire des ressorts travaillant en permanence vers 4okg par millimètre carré, alors que la seconde est incapable de résister aux chocs dans les mêmes conditions. La métallurgie a donc des progrès à fai rc, et il est grand temps qu’on se mette à l’œuvre : aucune formule de moteur ne donnera en effet cle sécurité si les matériaux qui sont à la Le moteur à vapeur de /' Merveilleuse réalisation d’une mac l'n aviun moderne volerait avec base ont des défaillances, contre lesquelles le constructeur est désarmé. Lorsqu’on traite de la fragilité des aciers, il faut encore mettre en cause les procédés par lesquels on obtient les pièces de forge; ici la diversité et la dillieullé sont telles qu’il est très dillieile d éfaillir des règles, cl e’est la seule pratique qui décide. En admettant que la perfection soit atteinte, il res¬ tera encore le risque du coup de feu accidentel, de la tapure à la trempe quelquefois invisible, etc. Enfin la fabrication doit être surveillée depuis le tri du minerai jusqu’aux essais des moteurs, si l’on veut éviter les déboires les plus graves, et le moteur le plus sûr sera celui dont la fabrication sera la plus régulière et la plus surveillée. Le ra p proche m en t entre la fabrication du canon et celle du mo¬ teur d’avion est saisis¬ sante; et, si déjà l’on se conformait aux tra¬ ditions techniques de l’arlillerie, une grande amélioration se ra i t constatée bientôt; la fabrication de nos ca¬ nons de 70 devrait ici nous servir d’exemple. LE DÉMULTIPLICATEUR. Si l’on désire un moteur léger, (a première idée qui se présente h l’esjiril esl de !y faire tourner vite. Comme, d’autre pari, la vitesse des hélices ne saurait dépasser 1600 tours pour les puissances envisagées, ou est donc conduit au dé multiplicateur. Deux difficultés se pré¬ sentent ici : D’abord, la grande vitesse intensifie les vibrations causées par les jeux et les pièces flexibles. La formule « le très lourd n’a jamais cassé » est fausse; la multitude de pièces à mouvements alternatifs ou saccadés — comme les soupapes — engendre des dislocations qui se réper¬ cutent et provoquent des ruptures inattendues sur d'autres pièces ; c’est donc la solution du moteur parfaitement équilibré qui est de rigueur. Ensuite, le démultiplicateur, comme tout intermédiaire, fait payer cher ses services, par son poids et par la puissance absorbée. Et tout ce que nous avons dit au sujet de la matière première s'aggrave ici : On comprend, en effet que, pour qu’une denture soit durable, il faut un métal extra-dur; or le taillage ne peut être parfait dans ces conditions, la ■> Vvion » d’ Acier (iSjù). Iiino à vapeur à grande puissance, le moteur d’ Aller, tel qu’il est. L'AERONAUTIQUE. 2i trempe déformera toujours les pignons, ol, si mémo on arrive un jour à rectifier le profil de dents trempées, on 11e sera jamais complètement à l’abri des accidents de trempe eux-mêmes. Or un profil approximatif occasionne des vibrations d’autant plus importantes que le démultipli¬ cateur est placé entre le moteur et l’hélice, les variations du couple moteur créant des alternances entre les parties conductrices et conduites; on l’a déjà constaté par une usure de la face opposée à celle qui travaille. Sauf pour le. s avions lents qui exigent un grand effort de traction, le démultiplicateur est indésirable dans l'état, actuel de la technique. L’ACCOUPLEMENT DES MOTEURS. La solution mixte, qui consiste à accoupler plusieurs moteurs sur une m ê m e hélice, rencontre les mêmes difficul¬ tés d’exécution. De plus, on ne peut pas dire que l’on aug¬ mente la sécu¬ rité quand plu¬ sieurs forces motrices doi¬ vent passer par les mêmes or¬ ganes de transmission. Le polymoteur doit être un multi- groupe moto-propulseur . Résumons les principales difficultés que l’on rem ontre pour l’établissement d’un moteur résistant et léger : Insuffisance de métallurgie et vibrations aux mandes vitesses. Nous avons vu qu’il est nécessaire de multiplier les cylindres pour obtenir un couple régulier et cette condi¬ tion est d’autant plus nécessaire que la puissance totale grandit ; mais on augmente ainsi l’insécurité due au grand nombre de pièces auxiliaires. Les hauts rendements de moteurs étant obtenus notam¬ ment par un bon remplissage, on met souvent quatre sou¬ papes par cylindre, doublant ainsi le nombre de pièces auxiliaires toujours sujettes à avaries. LES MOTEURS A REFROIDISSEMENT PAR AIR. La grande simplicité de ce genre de moteur les fait désirer pour l’aviation, où ils ont rendu de grands ser¬ vices, par leur facilité de démontage et d’entretien. Foutefois, tant pour le moteur fixe que pour le rotatif, nous croyons que l’on est arrivé à la limite de puissance par cylindre vers 20 HP. Comme, d’autre part, la néces¬ sité où l on est de les disposer dans le courant d’air vif limite les solutions polyrayonnàntes, il est à craindre que ce genre de moteur 11e puisse suivre le moteur à eau dans son évolution. Dans l’état actuel de nos connaissances pratiques éprouvées, on peut prévoir ainsi que le moteur commercial verrait sa puissance comprise entre 3oo et 600 HP. Moteur à refroidissement par eau, tournant en prise directe vers 1600 tours, comportant 12 cylindres. Un tel moteur, dans la formule en deux rangées de 6, en Y, présente Jes inconvénients que nous avons signalés au sujet du moteur en ligne à six cylindres. La disposition de 12 cylindres en éventail, c’est-à-dire en trois groupes de quatre cylindres calés à 6o°, nous paraît infiniment préférable, sous le rapport du poids et de l’équi- librage; c’est un acheminement vers le multirayonnant. Le défaut qu’on reproche à cette solution de présenter certaines complications est, selon nous, bien plus appa¬ rent que réel. ïra-t-on plus loin, dans cette voie ? Certainement : mais, d’ici là, des principes nouveaux se feront jour et l’avenir doit être réservé. Les perfectionnements prochains du moteur actuel. Dans cette dernière Partie, nous abordons les per¬ fectionnements prochains des moteurs que nous voyons réalisés aujourd’hui. LE MOTEUR A PÉTROLE. Un perfectionnement qui rendrait un grand service à l’aviation serait la substitution du pétrole lourd à l’es¬ sence; nous ne doutons pas que l’on mette au point cette question sans modifier beaucoup les moteurs actuels. Les problèmes de la construction mécanique du moteur nous paraissent d’ailleurs plus pressants. LE MOTEUR A DEUX TEMPS. Le moteur à deux temps à air carburé se perfectionne lui aussi; déjà de tels moteurs ont montré publiquement des résultats appréciables, mais leur fonctionnement en grande puissance sur avion et surtout aux grandes alti¬ tudes reste* à démontrer. il est bien évident que, dans ce genre de moteur où les soupapes ont tendance à disparaître totalement, il en résulterait une simplicité qui augmenterait beaucoup la sécurité par rapport au moteur actuel. D’autre part, le moteur à deux temps donnant le double d’explosions pour le même nombre de tours qu’un moteur à quatre temps, on pourrait croire que la régularité du couple moteur en est doublée. Mais il n’en est rien si l’on envi- Le moteur AVuight de igo3. Le premier moteur à explosion (à quatre cylindres horizontaux en ligne) qui ail permis à un avion de réaliser un vol complet. L'AERONAUTIQUE. sage la nécessité d’équilibrer les équipages pistons-bielles symétriquement les uns par rapport aux autres. Il en résulte en effet que deux pistons symétriques reçoivent simultanément une explosion et que la régularité du couple n’est pas améliorée. La disposition en étoile com¬ plète permettrait cependant d arriver à ce résultat, mais la disposition de cylindres la tète en bas rend cette solu¬ tion précaire dans un deux-temps qui n’a pas d’évacua¬ tion par la culasse. Dans ce genre de moteur, on se sert presque toujours de la face avant du piston pour elîecluer le transvase¬ ment du mélange combustible. Il en résulte en fait qu’à moins d’em¬ ployer des pistons dif¬ férentiels, engendrant ensemble un double volume, ce qui •aug¬ mente nécessairement le poids, on ne peut que disposer les cy¬ lindres sur une seule ligne, limitant ainsi l’application du deux- temps à air carburé. LE MOTEUR A COMBUSTION. Un moteur bien connu, et de principe différent, est le moteur à com¬ bustion. Bien plus ancien qu’on ne le croit généralement, puisqu’il fut construit par Brayton, en 187b, Diesel le rénova eu perfectionnant ses dispositifs essentiels. Dans ce moteur la cylindrée d’air pur est comprimée à une pression qui élève la température au-dessus du point d inflammation du combustible. Dans le voisinage du point mort, le combustible finement divisé est intro¬ duit sous pression, s’allume spontanément et provoque la dilatation < j ni lient lieu d’explosion. Le réglage de la puis¬ sance ainsi obtenue s’effectue par les variations du pouls de combustible introduit à chaque période. I 11 semblable cycle, poussé à des pressions d’une tren¬ taine d’atmosphères, permet de brûler tous les combus¬ tibles susceptibles d’être finement, divisés. Les premières expériences ont porté sur l’emploi du charbon pulvérisé ; puis, devant les dillicultés que l’on imagine, résidus minéraux, frais de pulvérisation, hygrométrie du combus¬ tible en réserve, on aborda les combustibles liquides plus faciles à manier. Les dispositifs mécaniques étant au point, d était naturel «pie l'on cherchât à employer des hydrocarbures lourds à bon marché. N ingt ans de pratique ont doté l’industrie et la navigation d’un moteur n’ayant pas la sensibilité du moteur à air carburé et où. notam¬ ment, l’allumage automatique est certain. Il est utile de dire ici que le cycle appelé impropre¬ ment njele Diesel est une erreur. Diesel avait fondé une théorie nouvelle selon laquelle il pensait «pie l’introduc¬ tion régulière du combustible pendant la détente donne¬ rait à celte dernière une al. lire adiaba I upie. c'est-à-dire «pie toute la chaleur de combustion se transformerait en travail. Il lui fallut bientôt reconnaître «pie la combus¬ tion ne se prèle pas à cette hypothèse séduisante. Si. à l’origine de la détente, le com¬ bustible trouvant un excès d Oxygène réa¬ lise l’adiabaliq u<\ un peu plus loin les nou¬ velles q ua ni 1 t és 1 n i en¬ duites 11e trouvent, plus qu’un air vicié. La combustion doit donc être cantonnée dans un espace bref, et elle tient bien plus de la détonation «pie de la combustion. Le point jugé, il faut rendre hommage à l’homme qui a réalisé pratiquement les dis¬ positifs accessoires employés aujourd'hui, avec des va¬ riantes, dans le monde entier. 1 n des premiers résultats importants de l’applica¬ tion du cycle à combustion fut de résoudre la question du moteur à deux temps. Comme cette fois on n’avait plus qu’à balayer hors du cylindre les gaz brûlés, par une chasse d’air pur, il en résultait une grande simplicité, notamment par l’emploi d’une pompe de balayage auxi¬ liaire commune pour tous les cylindres. On s’est donc demandé souvent si un système aussi séduisant, puisque la sécurité presque absolue de lone- lionnemenl. lui est assurée, ne pourrait pas être employé «ni aviation. A la vérité les moteurs à combustion de navi¬ gation les plus légers pèsent encore une quinzaine île kilogrammes par cheval, et l’on conçoit qu'il y a bien du chemin à parcourir avant que ce minimum soit abaissé à moins de ■>. L«'s difficultés techniques sont eu outre nombreuses : citons la nécessité d’introduire à ehaipie coup de piston une quantité rigoureuse cl individuelle par cylindre, a des vitesses élevées, et les pressions anormales considérables qui peuvent se produire. 2(i L'AÉRONAUTIQUE Mais nous sommes habitués aux perfectionnements hardis dans les procédés constructifs et nous sommes cer¬ tains qu’ils auront ici un résultat. A ce moment nous aurons un moteur à deux temps sans soupape, ne com¬ portant aucun dispositif fragile d’allumage, puisque celui-ci sera infaillible; le carburateur sera remplacé par un mécanisme indéréglable et insensible aux varia¬ tions atmosphériques; on aura acquis la certitude du fonctionnement avec des carburants qui n’offrent aucun danger d’incendie; enfin une économie de combustible sera assurée, qui dans les grands parcours atténuera sen¬ siblement le poids massique plus élevé de ce moteur. Cette voie est la seule qui permette à notre avis, d’ici longtemps, de perfectionner le rendement thermique dont les moindres progrès entraînent des révolutions. Quelques vues d’ avenir. LA PROPULSION PAR RÉACTION. Les chercheurs ont tenté depuis longtemps d’utiliser la réaction d’une explosion pour actionner directement un propulseur sans l’intermédiaire d’un piston utilisant la force élastique. La turbine à gaz. Dans cet ordre d’idées nous rencontrons les turbines. Mais, à l’heure actuelle, aucune solution directe du pro¬ blème soit à combustion, soit à explosion, n’a vu le jour. L’analogie avec la turbine à vapeur n’est d’ailleurs qu’apparente, lies gaz dilatés n’ont de pression qu’en fonction de leur température et, ce qui est plus grave, leur densité diminue avec la température. Pour obtenir un effet sensible, il faut alors atteindre précisément des tem¬ pératures inadmissibles dans la pratique. Il fallait donc s’attendre à l’habileté qui consiste à parer à ce gaspillage par une récupération partielle, obtenue en introduisant dans le cycle la vaporisation d’un liquide auxiliaire. Or on sait que la machine à dilatation d’air qu’est le moteur actuel peut dépasser un rendement thermique de 3o pour ioo. Au contraire, par l’introduction d’une vapo¬ risation dans le cycle de la machine à vapeur, on n’a jamais pu dépasser la moitié de ce rendement, à cause de la chaleur latente de vaporisation. L’emploi de ce procédé est donc un pis aller, d’où ré¬ sulte une machine mixte à air et vapeur incondensable. L’effort dans cette voie risque, selon nous, d’aboutir aux mêmes insuccès que nos pères ont connus quand ils ont tenté d’améliorer le cycle de Ja vapeur par des récu¬ pérations auxiliaires, abandonnées aujourd’hui que les théories thermodynamiques sont répandues. Nous pensons (pie l’on verra un jour une de ces ma¬ chines, appliquée dans l’industrie à des cas très spéciaux; mais il est bien improbable, au moins selon les principes actuels, qu’elle révolutionne la technique de nos mo¬ teurs d’aéronautique. La machine à vapeur. Quelques personnes ont songé que, puisque l’on envi¬ sage des avions volant à de très grandes altitudes, où règne prescpie le vide, la machine à vapeur trouverait là un condenseur gratuit; d’autre part l’eau bout alors à une plus basse température, il y aurait là un avantage marqué par rapport à la machine terrestre. Mais, s’il est exact que le travail de la pompe à air du condenseur de la machine à vapeur est en partie supprimé, cette fraction du travail est très faible par rapport au travail total, et le gain qui en résulte est loin de compenser le poids du générateur. La somme de chaleur économisée entre les limites des températures d’ébullition, du sol à la grande altitude, est une fraction également très faible, et l’on est bien loin de compenser ainsi les pertes de toute nature inhérentes à la machine thermique imparfaite qu’est la machine à vapeur. Le vrai problème est d’utiliser avec le minimum d’ac¬ cessoires V accumulateur ,° à 3° dans la tenue de la route et une précision de 3 à j pour 100 dans l'évaluation de la vitesse, sous la seule réserve qu’il pourra entrevoir le sol de temps à autre, même de façon fugitive. I ne observa¬ tion. toutes les heures, est, dans la plupart des cas, sulfi- sante. Dans ces comblions, le navigateur pourra, vers le 5ooe kilomètre, situer son aéronef à l’intérieur d’un cercle de aokm à a5km de rayon. Cela est, dans nos régions tout au moins, suffisant pour ne pas se perdre. En ce qui concerne le point observé au moyen de repères fixes, astronomiques ou terrestres, nous sommes moins avancés, du moins en ce qui concerne les avions. Les con¬ ditions, généralement déplorables au point de vue du confort, dans lesquelles opèrent les navigateurs, leur interdisent jusqu’à présent l’emploi de méthodes d’une application tout à fait générale. On verra toutefois plus loin que le matériel actuellement réalisé leur permet d’obtenir dans bien des cas des indications utiles. UN AVION ÉQUIPÉ POUR “ NAVIGUER Le Service technique de V Aéronautique a cherché à con¬ crétiser les résultats actuellement acquis en exposant au Salon de l’Aéronautique, avec le concours de MM. bar¬ man, un fuselage d’avion Goliath, muni de ses divers ins¬ truments, à leur place d’utilisation. La meilleure façon de commenter cette exposition est de présenter le journal de route d’un avion ayant subi le maximum d’avatars et dont l’équipage a du faire appel à tous ses instruments pour se tirer d’embarras. Mais il est nécessaire, auparavant, de décrire succinctement l’équipement du Goliath, à l’usage des lecteurs qui n’auraient pas l’occasion de visiter le Salon. Pour nous placer dans le cas le plus général, nous avons supposé qu’il s’agissait d’un avion de nuit. Cet avion porte donc les accessoires obligés du vol dans l’obscurité : phares d’atterrissage alimentés par une géné¬ ratrice; bombes éclairantes Michelin et fusées lumineuses Il oit pour le cas de panne. Tous les instruments sont, de plus, munis d’aiguilles et de graduations rendues lumi¬ nescentes par une composition radioactive. On remarque sur l’avion, au poste de pilotage, les ins¬ truments habituels de contrôle des moteurs sur lesquels nous ne nous attarderons pas. Les appareils faisant essentiellement l’objet de l’expo¬ sition sont ceux que l’on est habitué à comprendre sous le nom d’ instruments de navigation. Ce sont ; Au poste du pilote : 1 11 compas V ion à rose de 1 4cra (également en vue du naviga teur). I n indicateur gyroscopique de stabilité (gvroclino- mètre Le Prieur). Un indicateur gyroscopique de virage Pioneer- Badin. Un indicateur de vitesse relative. A la disposition du navigateur : Un compas à rose de i/icm avec dispositif de relève¬ ment Dunoyer (monté au-dessus de la porte arrière). Un navigraphe Le Prieur. Un indicateur de vitesse relative avec correction alti- létrique Dugit. Un chronomètre. Une tablette avec carte au pôoTTFôô, carte spéciale type .T.Aé. au ^vTo1 0 „„ (pliage double accordéon, reliée), et vre de bord. L'AERONAUTIQUE. 30 Une collection de marrons lumineux pour la prise de dérives sur mer. Au poste de T. S. F. : Un poste radiotéléphonique de la Société Française Radioélectrique, type L).C.\. avec antenne de secours, soutenue en (as de panne par ballonet. I n poste radiogoniométri<|ue F .( . M . It. A 1 1 1 re de démonstration, on a exposé quelques instru¬ ments (pu font d o u !» 1 e emploi avec l’équipe¬ ment décrit ei-d es s u s , par exemple. : l u dérivo- mèl.re S . I . Aé . ( c[ u i double le navigraphe Le Prieur). Un clinomètre g yroscopi q u e Badin (qui dou¬ ble le gyroclino- rnètre Le Prieur). Dans la visite qu’ils pourront faire du fuselage ci- dessus décrit, les visiteurs devront tenir compte du léger surcroît d’encombrement dû à la présence de ces quelques appareils supplémentaires; ils pourront constater que, néanmoins, tous les fauteuils des passagers sont en place. Il est donc injustifié de prétendre, comme on l’entend dire quelquefois, qu’un avion équipé pour faire de la véri¬ table navigation ne peut servir qu’à emporter des ins¬ truments. Dans le même ordre d’idées, il convient également de déraciner une idée fausse assez répandue. De l’existence à bord de trois postes d’équipage : pilote, navigateur? radio — et même de cinq si l’on veut avoir en même temps un second pilote et un mécanicien il ne faut pas conclure qu’il y aura nécessairement sur l’avion un équi¬ page de trois ou cinq hommes. Plusieurs des fonctions énu¬ mérées ci-dessus n’exigent pas une attention continue. De ce fait, des cumuls sont, non seulement possibles, mais souhaitables. En l’espèce, le navigateur de notre Goliath aura une instruction radio suffisante pour assurer le fonctionnement des appareils de T. S. F.; il pourra même, le cas échéant, relayer quelque temps le pilote. De même, celui-ci aura les quelques notions mécaniques pratiques nécessaires pour se tirer d’affaire dans des cas simples. Ainsi n’aurons-nous que deux hommes d’équi¬ page à bord. UN VOYAGE OU IL FAUT “ NAVIGUER Nous voici donc au Bourget, en partance pour Londres, par une nuit sans lune. Nous consultons le dernier Bul¬ letin météorologique : temps clair dans la région pari¬ sienne, couvert sur le nord de la France et sur l’Angleterre. Vent faible au sol, augmentant de vitesse avec l’altitude en tournant du Sud à l’Ouest. En somme, assez beau temps, mais avec menace de changement. Le départ est décidé. Le pilote commence par préparer son voyage. On (las¬ sera par Boulogne pour diminuer le parcours sur mer. Là, changement de route de — jo°, sous réserve de la correc¬ tion de dérive cpii pourra être nécessaire. Le sondage indique à 3ooom un vent d’une douzaine de mètres, soufflant du Sud-Sud-Ouest.. A cette altitude donc, bonne composante arrière. Au-dessus, le venl aug¬ mente encore de force, mais en tournant franchement à l’Ouest, ce qui nous donnerait surtout du vent de côté. L’altitude de 3ooom est adoptée et le cap magnétique du voyage calculé pour cette altitude. Les mesures effectuées sur la carte et au cercle calculateur nous donnent, pour une vitesse de iiokm, qui est à peu près celle de notre Goliath à 3ooom, 335°. Notre vitesse, par rapport au sol, sera i jokmh. 22 h. — Départ sans incident. Nous nous élevons peu à peu dans le noir. Pour un débu¬ tant dans la navigation de nuit, cela ne laisse pas d’être quelque peu impressionnant. Mais la liberté d’esprit que manifeste la silhouette de notre pilote suffit à nous ras¬ surer. Un coup d’œil de temps à autre sur son compas pour ne pas s’écarter de sa route, un au¬ tre coup d’œil sur son indica¬ teur de stabilité qui l’avertit dès que son appareil tend à prendre un peu débandé, Indicateur de cirage Pionker-Baiiin. et il nai igue, semble-t-il, avec presque autant de facilité qu’en plein jour. 22h 30m. — Dessous nous, une agglomération de lu¬ mières. Le navigateur saute sur son navigraphe et mesure sa dérive : i8°. Avec les données (pie nous avons admises au départ sur le vent, et dont nous avons tenu compte dans le calcul de la route, nous devrions avoir i5°. Nous allons donc un peu trop it l’Est, mais le navigateur ne L'AÉRONAUTIQUE. 31 pense pas devoir corriger le cap pour une si faible diffé¬ rence qui peut être acciden¬ telle. 22h 35m. A gauche, nouvelles lumières en vue. Le navigateur l'ail piquer dessus; changement de cap de — - 35°. Nouvelle prise de dé rive. Le Dugit nous in¬ dique une vitesse propre de io5kmh. Le navi graphe nous permet d’en déduire aussitôt le vent, notre correction de dérive et notre vitesse vraie. Décidément, nous devons dériver légèrement vers l’Est. Une correction de route de - 5° est faite. D’autre part, le navigateur nous fait part de ses prévisions de route, déduites de sa mesure de vi¬ tesse : arrivée sur la côte française à a3h45m; sur la at¬ terrissage à Croydon vers côte anglaise à o 11 i om nuages oh 4om. 22ii45m. — Des commencent à s’amonceler entre la lerre el nous. Le nombre des lu mières a perçues dans les I rous diminue. Notre navigateur profite de chaque occasion pour vérifier au nmngraphe ses éléments de roui e. 23 h. - Le sol disparaît complètement. Avant de con¬ tinuer plus avant, nous tenons à nous faire confir¬ mer le temps en Angleterre de façon à éviter les risques que ne manquerait pas de nous faire courir à l’atter¬ rissage un brouillard généra¬ lisé. Croydon nous répond : Visibilité assez bonne au sol; léger vent SW; temps cou¬ vert avec nuages à foo™ ou 5oom Carte du voyage Caris-Londres, décrit dans cette étude , montrant les operations successives de navigation . tons pas de notre itinéraire. par la Tour Eiffel qui com¬ mence à émettre. Notre navi¬ gateur utilise ce mécompte à notre avantage en se préci¬ pitant sur le cadre gonio- métrique pour faire un relè¬ vement sur le poste pertur¬ bateur. Il trouve i8o°, ce qui correspond sensiblement à notre itinéraire. 23 h 45™. D’après nos pronostics, nous abordons la côte. Les moteurs vont bien; d ailleurs, en cas de faiblesse à l’un d’eux, I autre sullirail à nous faire regagner le con¬ tinent. Nous modifions notre cap de — 45° pour tenir compte du vent de côte et nous nous engageons donc au-dessus de ce qui doit être la mer. Nous commençons en même temps à descendre lentement. Qh 05™. — Pour passer le temps, nous tentons un relè¬ vement goniométrique sur Saint- Inglevert que nous attaquons par T. S. b. Mais la réception est mauvaise, troublée par de nombreux parasites. Impossible de rien déduire. Nous attaquons, à nouveau, par téléphonie, le poste de Croydon, qui est muni d’un récepteur gonio- métrique. Nous lui deman¬ dons de nous relever et de nous envoyer notre angle de relèvement comme faisaient, pendant la guerre, les Zeppe¬ lins. Il ne nous sera pas pos¬ sible d’obtenir, comme eux, notre point exact. Il faudrait, pour cela, avoir à notre ser¬ vice trois postes terrestres en relations téléphoniques. Mais nous pourrons du moins savoir si nous ne nous écar- -3 11 10™. — Notre fin de conversation est brouillée 0h 10™. — Alerte ! Croydon nous envoie io5°. Nous L'AERONAUTIQUE 32 devrions avoir i9o0 environ. Nous sommes donc fortement dérivés à droite. Sur notre demande, une nouvelle mesure est prise. Confirmation du résultat nous est envoyé. Nous modifions de suite notre angle de route de — 3o° pour corriger notre écart à droite, mais il importe de voir le plus tôt possible où nous sommes. Moteurs réduits, nous accentuons notre descente. A iooom, nous nous engageons dans la couche nuageuse. Le pilote continue sa manœuvre en gouvernant à Y indicateur de airage. Celui-ci, décelant plus vite que le compas toute amorce de virage, lui permet de piloter dans cette obscurité compacteavec une précision supérieure à celle dont on se contente, en général, au grand jour. A 5oom, nous commençons à apercevoir le sol, ou plutôt l’eau, car nous sommes en pleine mer. pii 20m. — Notre pilote aperçoit en avant et légère¬ ment à droite un feu blanc donnant un éclat toutes les ■j. secondes et demie. Notre livre de bord, sur lequel sont reportées les caractéristiques des principaux phares de la Manche el de la mer du Nord, nous permet de l'identifier rapidement : South-Foreland. Nous avons bien été dérivés vers le Nord-Est d’une manière que pouvaient nous faire craindre les pronostics météorologiques, sans toutefois nous la faire prévoir. Nous redemandons notre relèvement à Croydon; en même temps que nous prenons, au compas de relèvement, celui du phare. La carte nous donne immé¬ diatement notre point : nous sommes à 35 km environ du sud-est de Douvres. Notre route est aussitôt rectifiée, après une prise ra¬ pide de dérive, mesurée au navigraphe, à l’aide des mar¬ rons lumineux que nous avons eu la précaution d’emporter. Bientôt nous abordons la côte. Le reste du voyage se passe sans incident et nous atterrissons à Croydon, après une alerte un peu chaude, mais avec une confiance accrue dans les méthodes de navigation. PROBLÈMES DE NAVIGATION OBSERVÉE. Ce journal de route indique le rôle des divers instru- mei ts de bord susceptibles d’être mis dès maintenant en service. Une étape importante a été parcourue depuis deux ans, mais il reste bien des progrès à f dre. Comme nous l’avons annoncé, la navigation à l'estime est à peu près au point. Mais elle ne peut nous mettre à l’abri des mécomptes, toujours possibles, dus, au cours des changements de temps, à des variations brusques et importantes de la vitesse et de la direction cl 1 1 vent. L’éventualité de surprises à la fin des longs parcours exécutés au-dessus des nuages sera toujours à prévoir. C’est ici que la navigation observée doit intervenir, soit, pour nous tirer d’embarras, soi t, mieux, pour nous préveui r. Il nous faut ici un instrument, à la fois [irai iquc, maniable et précis, qui nous permette des visées astronomiques toutes les fois qu’on verra le ciel ou qu’il sera possible de grimper au-dessus des nuages. D’autre part, la radiogoniométrie, qui peut déjà donner des indications intéressantes, n’aura toute son ellicacité que quand la réception à bord sera absolument sûre. Mais le problème essentiel qui reste à résoudre est celui de Y atterrissage dans la brume ou dans /’ obscurité. Ce n’est qu’une des variétés du problème du point observé, mais il exige une précision incomparablement plus grande «pie la moyenne des mesures, puisque, sous peine de mort, le pilote doit, à la fin de son vol, connaître ses trois coor¬ données dans l’espace avec une précision de l’ordre du mètre. A la solution de ce problème sont attachées, d’une part, la possibilité de faire voler les hydravions de mut (car ou ne peut éclairer l’eau), d’autre part, une des plus grosses améliorations à apporter à la sécurité des avions terrestres, exposés encore à la panne dans l’obscurité, ou ii la brume perfide précédant le pilote à son escale. La Marine a dès maintenant les moyens de guider dans la brume les navires à travers les passes an moyen du champ d’induction produit par un courant alternatif. Des essais sont en cours pour permettre, par un procédé ana¬ logue, d’amener les avions le long de leur piste d’atter¬ rissage. Si ces essais aboutissent, il restera à trouver un moyen de mesurer avec précision les quelques mètres sépa¬ rant l’avion du sol à la fin de la manœuvre. Plusieurs solu¬ tions mécaniques, acoustiques et électriques paraissent possibles; elles sont chacune l’objet d’actives recherches. Il serait encore très utile et relativement facile d’établir de véritables traceurs de routes reportant automatiquement sur la carte la position de l’aéronef. Un bon stabilisateur de direction, qui permettrait d ob¬ tenir automatiquement, dans la tenue de la route, une précision à laquelle peuvent seule atteindre, actuellement, au prix d’une attention assez soutenue, des pilotes eut rainés, serait précieux. Pour le procédé d’atterrissage dans la brume que nous venons de signaler, les courants alternatifs à fréquence ultra-musicale (plus de 36 ooo périodes à la seconde) semblent bien convenir. Les courants paraissent pouvoir être lancés dans une ligne télégraphique sans gêne pour le trafic. On jieut, ainsi entrevoir la possibilité de faire suivre à un aéronef une ligne déterminée du terrain, même invisible, sous la simple réserve qu’on disposera d’une certaine quantité d’énergie électrique. Si cette mé¬ thode entrait dans la pratique, la Navigation aérienne se réduirait au problème posé au chauffeur ayant à suivre une route nationale, (fuel Iriomphe pour les aviateurs répugnant encore aux méthodes scientifiques, cl à qui la science ('Ile-même donnerait les moyens de pouvoir s’en passer! A. NU LM HUA AGE. L'AÉRONAUTIQUE. •TI COMMISSION DE NAVIGATION AÉRIENNE Constantinople. Prciïr Les grandes routes aériennes Par le Colonel J.-Th. SACCONEY, I) I 1! K II T K U 1! 1) XI si: Il Y IC K DK 1. A NAVIGATION AERIENNE, ]’ Il II S I D K N T I) K LA COMMISSION DE NAVIGATION AERIENNE DE CONGRES. La France, de par sa situation au milieu des grands États, de par la configuration même de son sol au relief peu accentué, de par la grande barrière alpestre qui dévie vers son territoire les courants partis du Nord et du Centre pour gagner l’Océan et la Méditerranée, se trouve être le carrefour naturel vers lequel viennent converger les grandes routes de navigation aérienne reliant entre eux les grands centres politiques et commerciaux de l’Europe et du bassin méditerranéen. Dès le lendemain de l’armistice (mai 1919), l’Etat fran¬ çais se préoccupait de matérialiser cette conception des grandes routes aériennes nationales. Il étudiait d’urgence leur tracé, obtenait les premiers crédits el., dès juillet 1919, lançait l’ordre d’exécution. Son programme se limitait d’ailleurs aux deux groupes essentiels suivants : En première urgence les roules reliant Paris aux pays voisins : Doute de Paris à Londres; Route de Paris-Bruxelles- Amsterdam; Route de Paris-Strasbourg- Prague; Route de MarseilleT Italie avec bifurcation à Dijon sur la Suisse; à Avignon sur Perpignan-Barcelone; Boute de Paris-Bordeaux-Madrid. U L’AÉRONAUTIQUE. En deuxième urgence : o I .es routes transversales drainant, vers nos trois grands ports du Havre, de Saint-Nazaire, de Bordeaux, le trafic des pays du Centre, île la Suisse, de l’Italie; La route côtière de l’Afrique du Nord (Tunis-Alger- Casablanca). II importe de remarquer qu’il s’agit ici de routes et non de lignes : la route est une organisation du sol, la ligne est une organisation commerciale de navigation. La grande route aérienne est œuvre d'Etat. Son éta¬ blissement correspond à un intérêt public et non à tel intérêt particulier et momentané. La grande route doit rester librement ouverte à tous, navigateurs île tourisme ou de transports publics, navigateurs français ou navi¬ gateurs étrangers que protège, en échange de droits réci¬ proques, la Convention internationale. Son organisation est coûteuse et seul l’Etat peul faire l’avance de cette dépense de premier établissement; seul l’État, armé par la loi, peut réduire les délais d’exécution. La route aérienne secondaire est une œuvre qu’entre¬ prendront les collectivités départementales, municipales ou des entreprises privées pour répondre à des intérêts particuliers et locaux. Il convient d’ailleurs, puisqu’il a été fait allusion aux délais d’exécution inévitables, de reconnaître que l’Etat eût été bien mal inspiré de pratiquer une politique cl’attente (attendre que le besoin de la ligne de navigation justifie la création de la route). Et quelle serait sa situa¬ tion devant l’opinion si, ayant hésité à lancer en juillet 1919 l’organisation de ses grandes routes nationales, qu’il voit progressivement s’achever dès cette fin de 1921, d se trouvait, à ce moment où l’essor de la navigation aérienne se manifeste d’une manière si intense, démuni de cette base essentielle dont la réalisation demande un délai île deux à trois ans. ORGANISATION GÉNÉRALE DES GRANDES ROUTES NATIONALES. Une route est constituée par : Un terrain, base de départ; U n terra i n- ter m inus; Des terrains de jalonnement. a. Tracé. Le tracé cle la route est en principe la ligne droite, mais : des conditions de sécurité (traversée d’un détroit en son point de moindre largeur, déviation contournant un massif montagneux à relief accentué ou des régions particulière¬ ment défavorables à la navigation aérienne), des conditions d'intérêt commercial (grandes villes ou grands centres industriels à desservir), des conditions d' économie (utilisation de terrains appar¬ tenant déjà à l’Etat), des conditions de climat (t raversée de régions de brumes permanentes ou de centres, sièges de phénomènes météo¬ rologiques à effets brusques ou violents), conduisent en général à des tracés en lignes quelque peu brisées. h. Jalonnement. Le jalonnement de la route par des terrains intermédiaires répond àda nécessité de fournir au pilote, dont l’appareil fonct ionne irrégulièrement, le moyen de descendre en toute sécurité sur un terrain aménagé doté de moyens de secours. L’intervalle qui sépare ces terrains est calculé de ma¬ nière ;i permettre cet atterrissage volontaire dans un court délai et à éviter ainsi de prolonger au delà de quelques minutes le fonctionnement irrégulier constaté. Il ne saurait être question de resserrer cet intervalle de manière à répondre au cas de panne sèche. Il faut orga¬ niser pour l’aviation de demain et non pas engager inuti¬ lement des dépenses considérables en se basant sur l’insuffisance toute temporaire de notre matériel de navi¬ gation actuel. Tenant compte de ces considérations et des nécessités d’escales éventuelles aux points où la route coupe des régions défavorables à la navigation, on a adopté des espacements de terrains pouvant varier de 5okm à 1 00 km. L’espacement de iookm est l’intervalle normal répon¬ dant à tous les besoins de l’avenir, c’est-à-dire permet¬ tant l’atterrissage a près i5 minutes de parcours. L’intervalle minimum correspond au cas de la route Paris-Londres très fréquentée et barrée fréquemment par des bancs de brume pouvant provoquer l’arrêt mo¬ mentané de la navigation. c. Installations. De la situation d’un terrain sur l’itinéraire résulte sou organisation. Trois types d’organisation ont été étudiés et appliqués aux grandes routes nationales : Tvpe terrain de secours proprement dit; Type station; Type aéro-port. Le type terrain de secours correspond au terrain de jalonnement normal ; ses caractéristiques sont : Etendue, a 5 hectares (5oom X 5oom). Situation : Abords dégagés, en bordure d’une grande route, au voisinage immédiat d’une agglomération impor¬ tante. Installations : D'abord les installations communes à tous les terrains. Tracé très apparent d’un cercle central, du nom du terrain, des limites de l’emprise. Balises de temps de neige, phares et feux de signalisations de nuit, L AERONAUTIQUE manche à air, etc., puis les installations propres au terrain de secours : Maison du gardien comportant un logement, un bureau où les passagers trouvent un abri provisoire, le pilote un téléphone donnant la communication avec les bases de départ et d’arrivée, un atelier où le mécanicien trouve l’outillage et le matériel nécessaires aux petites réparations : Une cave à essence et à ingrédients pour le ravitaille¬ ment éventuel ; Une cave à artifices pour les signaux de nuit. Le type station correspond aux terrains où des escales sont à prévoir. G: s terrains sont situés : Soit aux points de passage des frontières où la Convention internationale rend les escales douanières obligatoires; Soit aux points de jalonnement dont l’importance par¬ ticulière résulte de la proximité d’un très grand centre; Soit enfin aux points de jalonnement que leur éloi¬ gnement des bases de départ place à la limite du rayon d’action des avions de transport actuels. L’organisation d’une station comporte les aménage¬ ments d’un terrain de secours complétés par les installa¬ tions nécessaires aux escales prolongées. Ce sont : Un on plusieurs hangars-abris; Un atelier de réparations; Un garage pour une section automobile de dépannage; I n bâtiment pour les services de la station et la douane; Les postes radiotélégraphique et météorologique. Le type aéro-port correspond aux terrains servant de base de départ ou de base-terminus aux grandes lignes de transports aériens, aux entreprises de tourisme, etc. II est caractérisé par des installations propres au ser¬ vice des Compagnies de transport ou de tourisme, au service des voyageurs, aux services généraux du port. Pour le service des Compagnies de transport : Vastes hangars organisés avec locaux annexes à destination de bureaux, de magasins, d’ateliers. Pour le service des avions de passage : Vastes hangars- garages communs, ateliers de réparation de cellules et de moteurs. Pour le service des voyageurs : Salle d’attente, bureau de la poste, du télégraphe, du téléphone, bureau de ren¬ seignements, buffet, etc. Pour le service du port : Bureaux de la Direction, bureaux et salles de visite des douanes, stations de radio¬ télégraphie et radiotéléphonie, station météorologique, garage du matériel automobile de dépannage et des ser¬ vices du port, magasins et ateliers divers (1). (*) .Sans entrer dans la désignation nomina tive de tous les terrains 35 d. Ouverture d’une route au trafic. La mise en service d’une route ne peut être elîective, même lorsque les terrains sont aménagés, les installations achevées, le personnel de mise en œuvre à son poste, si la sécurité et la régularité de la circulation ne sont garanties par le fonctionnement normal des liaisons radiotélégra- phiques et la transmission régulière des renseignements météorologiques. Le service des liaisons radiotélégraphiques et radio- téléphoniques doit fonctionner : De base de départ à base terminus ou à terrain d'escale pour annoncer les mouvements des avions qui s’engagent sur la route, départs, escales, heures d’arrivées probables, voyageurs et marchandises transportés, etc. De base de départ, de terrain d'escale ou de terrain de jalonnement à avions pour fournir directement ou en réponse à une demande tous renseignements pouvant intéresser l’avion au point de vue de la navigation ou au point de vue du trafic. Le Service des renseignements météorologiques doit fonctionner par une liaison parfaite¬ ment établie entre tous les terrains et le réseau des postes météorologiques de la région traversée. Dans cet exposé, dont ou a exclu les données tech¬ niques et dont le but est de faire connaître d’après quels principes a été conçu le programme de nos grandes routes aériennes nationales et d’après quelles règles son exécution a été poursuivie, il n’a pas été question des dilïicultés ren¬ contrées dans la réalisation. Ces dilïicultés, il serait facile de les énumérer, de faire ressortir la lutte constante contre l'indifférence de la masse, contre les lenteurs des procédés administratifs, contre les obstacles longs à surmonter faute de moyens suffisants _ A quoi bon ! La bataille est près d’être gagnée. Les routes se forment en fonction des plus grandes facilités rencontrées ici ou là; tronçons qui s’achèvent, se soudent les uns aux autres et la route apparaît comme une crête noyée d’abord sous une mer de nuages et qui émerge progressivement, îlot par-ci, îlot par-là, puis presqu’île reliant cet archipel, et enfin ligne continue. J.-Tji. SACCONEY. do divers types qui jalonnent les grandes routes nationales, on peut résumer comme il suit leur organisation : 2 grands aéro-ports : Paris, Marseille. 3 aéro-ports secondaires : Alger, Casablanca, Tunis. 8 sta¬ tions ('routières : Calais, Valenciennes, Strasbourg, Pontarlier, Ambérieu, Nice, Perpignan, Biarritz. 17 stations escales : Nancy, Dijon, Lyon, Nîmes, Toulouse, Bordeaux, Tours, Le Havre, Nantes, Gabès, Constantine, Biskra* Touggourt, (Iran, Oudjda, Fez, Agadir, ài terrains de secours : dont 3a en France et 1 «j en Afrique du Nord. L’AÉRONAUTIQUE. 36 Les appareils de l’Aviation marchande ’ Par le Général DUVAL. U industrie aéronautique , capable de fabrications puissantes , s’est constituée au cours de la guerre ; ses caractéristiques principales ont alors résulté des faits suivants : Il fallait construire vite , et en grandes séries , pour un client unique : c’est dire que les lois économiques ordinaires , loi de concurrence, loi de l’offre et de la demande, , ne jouaient pas. D’autre part, les appareils à construire étaient des avions de guerre , aptes seulement à des besognes de guerre très spéciales, et dans la conception desquels n en¬ trait aucune considération d’ordre économique. Bien plus, le risque lui-même était admis , et certains appareils de pilotage difficile ou de sécurité incertaine n étaient pas éliminés si, du seul point de vue militaire, ils présentaient sur les types précédents un avantage marqué. La situation de l’ industrie aéronautique est aujourd’hui complètement renversée. En dehors des commandes de l’État encore obligé d’ entretenir une Aviation militaire qui d’ail¬ leurs deviendra de plus en plus une Aviation cl’ échantillons techniques, l’ industrie aéronautique peut déjà compter sur les commandes des Entreprises d’ Aviation marchande ; mais, pour que ces commandes puissent compenser le déficit de construction qui résulte de la cessation de l’état de guerre, il faut que le matériel destiné ci !’ Aviation marchande convienne à ce client nouveau. Or, les Entreprises de Aavi- gation aérienne ont un budget limité, dont elles cherchent l’emploi selon des règles strictement économiques. Enfin, les Compagnies, au cours des (leur années qui viennent de s'écouler , ont acquis une expérience extrêmement pré¬ cieuse qui leur permet aujourd’hui de préciser davantage leurs besoins; elles se tournent donc vers /'Industrie aéro¬ nautique et souhaitent, très vivement , (pie celle-ci produise , d'une façon toujours plus assurée, les a p pareils qui corres¬ pondent aux divers trafics entrepris. Les exploitants de V Aviation marchande doivent envi¬ sager deux ordres de considérations : des considérations générales de construction; des considérations , très parti¬ culières au contraire, d’ exploitation. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES DE CONSTRUCTION. Enumérons brièvement ces considérations générales, groupées en deux catégories, selon qu’elles sont techniques ou économiques. Facteurs techniques. L’ avion marchand, quel que soit le trafic ou le travail qu’on en attend, doit pouvoir voler dans des conditions normales, avec les deux-tiers de sa puissance totale. L'avion marchand doit se maintenir en ligne de vol, et par conséquent pouvoir toujours gagner un terrain de secours, en utilisant seulement la, moitié de sa puissance totale. Toutes les facilités de pilotage devront être réunies sur cet avion ; c.’est ainsi que les plans fixes de queue devront, être réglables en vol par des dispositifs simples, toutes les fois que l’emplacement de la charge commerciale et du combustible pourra entraîner, en cours de vol, des varia¬ tions dans la distribution des poids par rapport au centre , de gravité. l'ous les moteurs, ou en tout cas la plupart des moteurs, devront être facilement accessibles en vol pour un méca¬ nicien ; sur les avions monomoteurs qui, dès à présent, ne sont d’ailleurs plus compatibles qu’avec quelques appli¬ cations de V Aéronautique marchande, ces conditions d’acces¬ sibilité sont particulièrement importantes. TjC nombre des câbles, tuyaux, transmissions sou files, ; durites, devra être réduit dans toute la mesure du possible. Toutes les précautions seront prises contre V incendie, ! et spécialement une cloison à l’épreuve du feu devra séparer remplacement du moteur du reste de l’ appareil. En ce qui concerne V entretien de l’avion, deux points sont â noter spécialement : le rem placement facile du ou de n’importe quel moteur, et l’ interchangeabilité du plus 1 grand nombre possible d'organes. Facteurs économiques. — Déduction au minimum de la consommation en car¬ burant par kilogramme-kilomètre; emploi souhaitable de carburants non rectifiés. Facilité de réparation, d' entretien, de démontage et de remontage, non plus pour le personnel technique comme /lias haut, mais pour le personnel non spécialisé dont on aura souvent à utiliser les services. Surtout abaissement du taux d' amortissement de l’avion, par l’ augmentation de sa longévité. Ici tout doit- tendre à obtenir pour l’avion ce qui est acquis déjà pour les bons véhicules automobiles : au heu qu’une cellule use plusieurs moteurs, bien qu elle-même dure fort peu, moteur et cellule doivent avoir une vie également longue. L'AÉRONAUTIQUE. Nous ti insisterons pus sur les conséquences de ce souhait au point, de eue de la construction des cellules et surtout au point de . Limousine .. 1 8 G 3 0000 Potez-c ) . 1 GG 3 ; uni» Berline Spad- 33.. . 1G8 *2 5 OOO “ Goliath ” Far ma n . 1,|G 1 7 000 Et il faudrait qu'un appareil nouveau présentât par ailleurs des qualités bien décisives et bien nouvelles pour qu'il put convenir aux Compagnies , alors que son prix d'achat, rapporté aux éléments de comparaison ci-dessus, serait supérieur au prix des appareils actuels. CONDITIONS PARTICULIÈRES D’EXPLOITATION. Le but qu'il faut atteindre ici est double : d'abord uti¬ liser le matériel au maximum, ensuite approcher le plus possible la recette commerciale de la dépense totale. Nous allons examiner quelles chances nous avons d' atteindre ce but, pour les divers types d'avions marchands actuellement utiles : trois types d'avions de transport, avion postal, avion de messageries, avion de passagers; et un type d’avion de travail, pour lequel ses utilisateurs n entrevoient pas encore de différenciation bien nécessaire. Les avions de transport. Les avions de transport actuels sont avant tout destinés au transport des passagers. Leur faible capacité marchande en fait, en réalité des véhicules de luxe dont on peut à peine dire qu'ils font du « transport en commun »; c'est, à ces mêmes avions que sont confiées les messageries et les lettres, mais c'est, encore le transport des passagers que les Com¬ pagnies sembleraient rechercher avant tout, si l'on en jugeait par les statistiques de' leur trafic et même par leurs efforts de publicité. Or une étude logique de la question nous conduirait et des résultats absolument inverses, si l'on se proposait fermement d' atteindre le double but que nous avons posé ci-dessus. Le passager en effet absorbe une part importante de la 37 charge disponible, pour un prix qu'au ne saurait pour¬ tant élever sans mesure sous peine de voir la demande tomber à zéro; au contraire il est possible d'entrevoir que l'avion postal , s'il était techniquement capable de tenir son rôle , assurerait aux Compagnies des recettes beau¬ coup plus importantes. Il ne s'agit d'ailleurs de rien moins que de proscrire l'avion pour passagers. San 3 doute, de longtemps, il ne s'agira pas ici de transport intensif , parce que l'avion restera, des années encore, un véhicule de petite capacité; toute¬ fois, dans la mesure de ses aptitudes, l'avion répond dès à présent à un besoin quant au transport des personnes, car il se trouvera, tous les jours, quelques centaines de passagers intéressés à aller très vite d’un point à un autre. Ce besoin est chaque jour celui d'un petit nombre, mais il ira en augmentant avec les possibilités que l'on aura de le satisfaire, et il est très important que l'avion soit 11 hau¬ teur de ce besoin. Et il est d'autant moins question de né¬ gliger l' avion de transport de passagers, que, longtemps encore, , de tels avions assureront, aussi le transport de messageries. U n'en est pas moins vrai que, dès « présent, l'avion postal nous paraît avoir, pour les Compagnies existantes, un intérêt de premier plan et qui n'a été satisfait jusqu' ici jmr aucune production de notre industrie aéronautique. Alors que la Compagnie (iénérale Transaérienne assu¬ rait le service postal Paris-Londres, elle avait senti le besoin d'affecter à ce service des avions monoplaces rapides et transportant peu de charge utile ; encore ces avions étaient- ils bien loin de répondre à toutes les exigences de leur service. Aujourd'hui les services postaux aériens sont assurés par les mêmes avions qui transportent passagers et messageries ; il nous semble qu'il y a là un contre¬ sens grave qui prive peut-être les Compagnies de Navi¬ gation Aérienne de leurs plus importantes recettes. Nous ne croyons pas, toutefois, qu'il suffirait de réaliser demain un avion « postal », c est- à- dire qui emporterait , à de très grandes vitesses, une charge de courrier limitée, pour que ces recettes importantes soient d'emblée acquises aux Com¬ pagnies. Il faut d'abord assurer la matière même de ces recettes et, pour que le courrier prenne la voie aérienne, il faut inspirer au public confiance dans l'avion. Nous retrouvons ici V éternel problème du moteur, et il faut noter que d' excessives irrégularités du service, qui ne suffisent pas à arrêter le voyageur aérien, suppriment déjà radicalement toute poste aérienne. Quelques chiffres indiqueront à quel point l'avion postal pourrait être rémunérateur, s'il emportait réguliè¬ rement sa charge de courrier. Une lettre pèse, en moyenne , 10S, soit 100 lettres par kilogramme ; or, les surtaxes actuelles de la poste aérienne ■ sont les suivantes : Sur Paris-Londres : ofr,5o par lettre, soit 5ofr par kilo- L’AÉRONAUTJQUE. :>8 gramme, alors que le kilogramme de messageries, sur celte même ligne , est transporté pour 7fr,5<>. Sur Paris- Var¬ sovie : itry& de surtaxe, soit 1 75fr le kilogramme au lieu de 7fr pour le kilogramme de marchandises. Sur Toulouse- Bahat, le kilogramme de lettres rapporte 75îr, alors que le kilogramme de messageries paye 4fr,5o. On voit donc toute V importance des recettes qui seraient assurées à l'avion postal voyageant à plein de façon régu¬ lière. Si les messageries rapportent ainsi moins <[iie la poste , elle se trouvent pourtant assurer des recettes relatives beau¬ coup plus importantes encore que ne le font les passagers, et la raison en est simple. Alors, par exemple, que dans un avion Botez typa 7, on peut placer 1 :>.okg de messageries, il n est possible qu'à deux voyageurs d'y prendre place : un passager se subs¬ titue donc à iokg de marchandises. Or on demande à ce passager, sur Paris-Varsovie, 8oofr comme prix de pas¬ sage, si bien que , puisqu'il faut compter ici par kilogramme, le kilogramme-voyageur rapporte 3fr,5o, alors que le kilo¬ gramme-messageries est taxé 71’1’. LES APPAREILS MARCHANDS» L’avion postal, auquel son moteur donnerait toutes les garanties de sécurité, devrait avoir une vitesse commer¬ ciale d'au moins 200kmh; son poids utile devrait atteindre quelque 800 kg (100 pour le pilote, 4oo pour le combustible, 3oo pour le courrier ) ; son rayon d'action devrait corres¬ pondre à 5 ou 6 heures de vol, soit près de ioookm. Cet avion, qui assurerait son service par tous les temps, devrait être très maniable; c'est dans un fuselage fermé qu'il trans¬ porterait les lettres, insérées et comprimées dans des car¬ touches spéciales. L’avion de messageries pourrait se contenter d'une vitesse commerciale de i5okmh; son poids utile devrait être aussi grand que possible et, pour que V exploitation avec de tels appareils soit rémunératrice, il ne semble pas que ce poids utile dût descendre au-dessous de 3 tonnes. Enfin son rayon d'action devrait bien être de 5 à 6 heures de vol, c'est-à-dire correspondre aux plus grandes étapes actuellement couvertes sans escales, pour éviter le trans¬ bordement, qui retarde et qui coûte cher. Sur ces gros avions, la mise en place des colis devrait être facilitée par de très larges ouvertures, et l' arrimage devrait sans doute faire l'objet de dispositifs tout à fait spéciaux, comme ceux qu'avait proposés la firme ülaek- l>urn, lorsqu' elle présenta son projet d' avion-cargo muni I de l'aile Alu la. Dés à présent , l’avion de passagers doit réunir les qua¬ lités suivantes : grande vitesse, qui est la raison d'être même de l'avion , soit au moins i8<>kmk de vitesse com¬ merciale; le poids utile pourra ne correspondre qu'au transport d'environ i5 passagers, puisqu'il vaudra tou¬ jours mieux, si une ligne jirésente une très grande activité, multiplier les départs et les échelonner dans le temps; le rayon d'action sera suffisant s'il correspond à 3 ou 4 heures de vol; en effet , dans l'état actuel de ta construc¬ tion aéronautique et du confort aérien, de plus longues étapes seraient fatigantes, et d'ailleurs les passagers peuvent être transbordés facilement. De nombreuses études publiées dans les divers périodiques, et spécialement les très importantes conférences de M.W hile Smith, ont défini toutes les qualités d' aménagement -et de confort que V avion doit réunir : nous n'y reviendrons pas. Enfin l’avion de travail, destiné au transport des passagers « à la demande », à la photographie, aux travaux de protection de l' agriculture, à la publicité, devra, pour répondre au désir des exploitants mêmes du travail aérien, réunir des qualités de vitesse, de charge utile , et de rayon d'action assez moyennes (i5oknil1, 3ookg, 5 à (3 heures) à des qualités beaucoup plus spéciales de robustesse et de facilité d'entretien. Nous ne parlons que pour mémoire des aménagements spéciaux qu'il devra recevoir suivant le travail auquel il sera appliqué ; il est d'ailleurs souhai¬ table que- cet aménagement soit amovible et n'impose pas aux Entreprises de travail aérien de différencier leur matériel. Nous n'avons pas parlé de l’avion de luxe, avion destiné au transport de 3 ou \ passagers désireux de voyager à leur heure dans des conditions de confort parfait, à grande vitesse et sur l' itinéraire qui leur conviendra. C'est précisément l'avion de luxe qui existe aujourd'hui, sous une très mauvaise forme, et qui est employé, faute de mieux, par la plupart des Compagn ies de Transports ; c'est dk ail¬ leurs cet avion de luxe qui paie et paiera de la façon la moins sûre. La situation financière des Compagnies actuelles de transports aériens est assez exactement qua¬ lifiée par ce fait quelles disposent précisément, pour assurer leurs recettes, du matériel le moins propre à les leur procurer. Général DU\ VL. L’AÉRONAUTIQUE. ;’>!) L’exploitation des transports aériens Par M. Émile PIERROT. Parmi les nombreuses manifestations de l’Aéronau¬ tique Marchande, les Transports, dont nous nous occu¬ perons exclusivement dans cette étude, ont reçu depuis la fin de la guerre la plus grande attention et le plus grand d ével oppement. Plus que toute autre utilisation, les transports sem¬ blaient s’accommoder du matériel existant et paraissaient ne demander qu’une simple organisation pour permettre un fonctionnement immédiat, ('/est. ce qui explique cet essor rapide lorsqu’on le compare au développement du travail aérien (cartographie, photographie, etc.), qui exige une préparation détaillée et une longue mise au point . Au lendemain de cette éclosion, il semble utile que l’industrie des transports aériens, comme toutes les indus¬ tries, établisse son bilan avec sincérité. Nous ne nous occuperons ici que de la France, estimant la tâche déjà assez délicate. Nous espérons que le Congrès nous apportera les précieuses constatations des Délégués étrangers en ce qui concerne leurs pays respectifs. Nous examinerons tout d’abord la situation actuelle et les résultats précis dont nous pouvons faire état. Nous nous appliquerons à présenter ces résultats sous la forme habituellement employée en matière de transports. Ensuite nous envisagerons les desiderata économiques qui semblent se dégager de 26 mois d’expérience. Dans tous les pays, le problème économique est actuelle¬ ment le même : gagner l’opinion et les pouvoirs publics. C’est à ceux qui ont la foi, d’unir leur expérience et de grouper leurs elforts. Dans la période actuelle, les succès comme les désavantages ne sont pas particuliers au pays dont ils sont le siège ; leur portée dépasse les frontières. I.— SITUATION DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE DES TRANSPORTS AÉRIENS AU 1er OCTOBRE 1921. Flotte. — Le Tableau ci-dessous résume la situation : Paissance Tonnage disponible, disponible, Années. Pilotes. Avions, en chevaux, en tonnes. 1919 . 27 49 1 3 3oo 16 1920 . 72 i83 64000 83 1921 . 102 268 88000 110 Les appareils, ainsi que les études spéciales l’indi¬ queront par ailleurs, sont malheureusement tous, sinon des appareils de guerre transformés (Bréguet- limousine, Goliath F-6 o, Salmson-Yimousine, Potez- 9-limousine), du moins des appareils construits suivant les principes des appareils de guerre (berline Spad- 33). Us sont construits sans spécialisation, à toutes lins utiles de transport. Il est toutefois intéressant d’observer dans le Tableau ci-dessus une croissance plus rapide du tonnage que de la puissance, ce qui indique une meilleure utilisation de cette dernière. La capacité de transport (l) des appareils varie autour de o,3o. Compagnies. — Les transports sont exploités, en France, par quatre Compagnies en 1919, dix en 1920 et huit en 1921. L’ensemble des Compagnies en 1921 groupe un capital social global d’environ 2.5 millions. Ces Compagnies sont constituées, soit par des groupe¬ ments de constructeurs de matériel aéronautique, soit par des capitaux divers apportés par souscription. Une seule entreprise, celle au plus fort capital, a été fondée par une Banque, banque d’affaires étrangère. Deux Compagnies ont été amenées à supprimer leur trafic en 1921. Parcours exploités. — En raison, d’une part du maté¬ riel peu approprié à une exploitation commerciale, et d’autre part des faibles moyens financiers des entreprises, les parcours exploités ne donnent qu’une médiocre idée des parcours rationnels pour des services aériens. Ces services ressortent plutôt comme des amorces de services futurs et sont amorcés comme tels : Paris-Londres, qui peut avoir sa raison d’être prise séparément, est l’amorce des lignes vers l’Europe centrale et l’Italie. Paris-Amsterdam, amorce des lignes vers les Pays Scandinaves et la Russie. Paris-Prague, amorce vers l’Europe orientale et Constantinople. Toulouse- Casablanca, amorce de Paris-Dakar. Bayonne-Santander, amorce vers Lisbonne. Une ligne spéciale de Paris au Havre fonctionne avec succès en correspondance avec les paquebots de l’Amérique du Nord. La croissance des services est indiquée par le Tableau ci-dessous. Kilomètres Kilomètres Années. exploités, parcourus par mois. 1919 . 2480 67000 1920 . 43 10 1 35 000 1921 . 4980 280000 (fi Définition française : rapport du poids utile au poids total en charge; et non allemande: rapport du poids utile au poids mort. W) L'AERONAUTIQUE. On y constate l’augmentatmn des kilomètres exploités, et surtout l’augmentation plus rapide des kilomètres par¬ courus dans un mois, indice de l’accroissement de l’inten¬ sité d’exploitation. Fonctionnement. — Les transports aériens sont actuellement dans une situation transitoire et ne donnent qu’une faible idée de ce qu’ils seront dans un avenir pro¬ chain. Le matériel utilisé possède encore toutes les carac¬ téristiques du matériel de guerre : il s’amortit vite et est encore sujet à des pannes, ce qui impose l’obligation d’avoir des terrains intermédiaires. L’organisation indis¬ pensable des liaisons radiotélégraphiques et météorolo¬ giques est en voie d’installation. Toutes ces considérations obligent les entrepreneurs à avancer prudemment en tenant continuellement compte des possibilités du moment. Ainsi que l’indique le Tableau précédent, les lignes débutèrent en 1919 et 1920 par des services peu fréquents. Ces services apparaissaient plutôt comme des essais répétés au cours desquels on étudiait le matériel, les ter¬ rains, les routes et les circonstances atmosphériques. En 1921, les services se mettent mieux à la portée du public et augmentent leur intensité d’exploitation jusqu’au voyage quotidien (triquotidien sur Paris-Londres). Les vitesses commerciales (escales comprises) obtenues atteignent les chiffres suivants : Toulouse-Casablanca (4 escales, une nuit à terre), 6okmh; Paris-Bruxelles- Rotterdam - Amsterdam (2 escales), iookmh; Paris- Les gains de temps réalisés sur les autres modes de trans¬ port public les plus rapides sont d’environ 5 heures sur Paris-Londres et Paris- Amsterdam, i3 heures sur Paris- Varsovie et 70 heures sur Toulouse- Rabat. La sécurité, si elle n’est pas encore ce qu’elle devrait être, ressort dans les chiffres suivants : au ier septembre 1921, 2 808 oookm ont été parcourus en exploitation nor¬ male; on a enregistré 10 tués et i4 blessés, tant en passagers qu’en personnel d’exploitation; soit 1 tué par 280 oookm et 1 blessé par 200 oookm. La régularité a été sans cesse améliorée et est arrivée à des résultats vraiment surprenants. Si l’on entend par , 1 - , 1 , voyages effectués , régularité le rapport — — - - ; - , on a obtenu voyages prevus les résultats suivants : Paris- Paris- Toulouse- Ynnées. Londres. Bruxelles. Casablanca. 1919 . 7-> 7o 77 % 93 % 1920..... ... 95 % 93"/.. 9 >00 0 , 80 Grands Express . )) )) )) 7 , âo 0,0199 Messageries . Paris-Bruxelles . 260 0 3o 3 à 4 0 , 0 1 3 i 7 .5 0,67 )) . Paris-Amsterdam . iio O AO :3 à (3,5o 0 . 0 1 3 3 00 0 ,68 Earm.an . )> )) )) 3 à 4,00 0 , 008 3oo 0 , 68 Ira n co- H 0 11 mai ne . Paris-Strasboure . \ 00 0 -5 2 , 5o 0 , 006 1 5o 0,370 )) . Pa rit-Pra gue . 900 1400 1 8:3o » / 1 2 J 7 .00 0 , 0077 5o<> 0 . 5 :5 )) . Pa ris- Varsovie . i "5 0,00 0 , 00U4 Soo 0,57 0,86 Latécoère . Toulouse-Casablanca . o,5o 9,°o 0,0048 1 56o F raneo-B il b aï ne . Bavonnc-Santander . 200 0 , 2 5 9 , 5o 0,00 1 9 1 5o 0,7 5 1 [essageries . Paris- Le Havre . 3 00 •» 3 , 5o 0 . 0 1 1 (i 200 0.66 Ernoul . Bordeaux- Montpellier. . . . Nimes-Nice . 420 3>o » 6,60 0 . 0 1 07 1 76 O 00 V7J- O O A é rie n ne Franc a ise . » 4 ,5° 0 . 0 1 3 9.40 Varsovie (2 escales, un repas), n5kmh; Paris-Londres (sans escale), nokmh à i4okmh. Les escales sont imposées par le matériel qui ne permet pas des étapes de plus de 5ookm. Il y a lieu de noter que ces prix comprennent les charges terminales qui ne sont généralement pas com¬ prises dans les prix des autres modes de transport. En outre, en ce qui concerne les passagers, l’économie de L’AÉRONAUTIQUE. •il lonips réalisée supprime do nombreux frais de roule. Transport de la Poste. — Foutes les lignes intéres¬ santes transportent le courrier postal. Ce transport pour¬ rait même servir peut-être à discriminer les lignes inté¬ ressantes de celles qui ne le sont pas. Les Compagnies passent avec l’Administration des Postes des contrats dont les caractéristiques sont les sui¬ vantes : les délais sont fixés sans engagement pour la Compagnie; les dépêches sont « des correspondances otFi- cielles et privées de toute nature, lettres, cartes-postales, papiers d'affaires, échantillons de marchandises et im¬ primés ordinaires ou recommandés; le poids maximum des dépêches est de ioo®; les correspondances sont centra¬ lisées par les P. T. T. dans un bureau où la Compagnie les fait prendre environ r heure avant le départ de I avion et inversement; la Compagnie est responsable vis-à-vis de F Administration de la même façon que I Administration vis-à-vis du public; en cas de panne, la Compagnie doit acheminer le courrier par la voie la plus rapide. I ne sur- taxi' est fixée suivant le poids de la dépêche, le produit en est acquis à la Compagnie. fin 1921, les surtaxes ont été abaissées sur Loul.es les ligues. Il en est résulté un accroissement très net du cour¬ rier confié aux avions. Transport des messageries. Les messageries doivent être déposées dans certaines agences et sont généra¬ lement livrées à domicile. Les dimensions maxima sont généralement fixées à om,6o X omdo X om,So: Quelques Compagnies fixent aussi le poids maximum des colis à So kg. Les tarifs sont établis au poids, toutefois pour les colis encombrants 5ooocm3 équivalent, à i ks f1). Les colis sont acceptés en réexpédition cl contre rem¬ boursement. fis peuvent être assurés, les tarifs d’assu¬ rance varient autour de o,5o pour ioo de la valeur. Les marchandises transportées jusqu’à présent sont en majeure partie des vêtements, fourrures, modes, montres, appareillage électrique, bijoux, peintures, films, et jusqu’à des primeurs. Ce sont naturellement des marchandises de luxe dont la valeur justifie des frais de transport plus élevés. Transport des passagers. — Les passagers sont pris et déposés en automobile, soit à domicile: soit à une agence centrale. Ils ont droit à une franchise de iok£ à i5k" de bagages suivant les Compagnies. Les appareils sont géné¬ ralement aménagés en cabines aussi confortables que des wagons de luxe. Les touristes de 1919 et 1920 sont, cette année, accom- p) Dans les transports mari limes, 1 tonne équivaut à 1111'. \ j . pagnes de nombreux hommes d'affaires. Les touristes sont surtout Américains, Anglais ou Japonais; les hommes d’affaires sont surtout Belges et Allemands. Dans les deux catégories, les Français sont les plus réfractaires. Résultats obtenus. — Sans entrer dans des détails nous résumons dans le 1 ableau ci-dessous les résultats obtenus : K Homéli es Postes, i Messageries. \n nées. \ oyages. pareourus. Ton nés. Tonnes. I1 'nssagers 1919. . 1 ;Ç)0 > 1 9 5oo 0,397 ti,9<> 1920. . . . 7.38 1 853 700 3 ,920 i9 , ' 8 982 1921 i * 1. 33 f 7 I 7jQ flOO i ,320 88 , 5o 4854 f * ) (> mois seulemen l . Ces ehillres se passent de commentaires, lin ce qui concerne les messageries, les statistiques ollicielles ne donnent malheureusement pas les valeurs des marchandises transportées (l). Nous avons pu néan¬ moins nous procurer les valeurs des taxes perçues eu douane au seul port du Bourget : pour 1919 (4 mois), 17 835 1V; pour 1920 (12 mois), 3ia 72/^; et pour 1921 (8 mois), 5 60 000 lr. Il serait à souhaiter que les statistiques ollicielles donnent les valeurs des importations et exportations. Rendement des transports aériens. — Si nous cher¬ chons à dégager des statistiques les éléments économiques, nous obtenons le Fahleau suivant, dont I interet 11 échap¬ pera à personne : Kilomètres Par voyage. par - - ■ ~ - innées. vo\age. Poste. Messageries. Novateurs. k!T k« H) 10 . ni 0,7.7 i,<>8 o,V>6 Il 120 . 3(55 i,05 21,00 o . \). !!)"2I 1 *). . . . 370 1 ,3o 7.0, i 1,4'» (*) il mois seulement. IL - L’AVENIR DES TRANSPORTS AÉRIENS. Le rapide exposé qui précède a indiqué, par leurs mani¬ festations extérieures, l’état actuel des transports aériens français. Les résultats sont brillants, et le pays peut en être ber. Ces résultats sont dus aux sacrifices pécuniers de l’État, et aux courageux pionniers qui, sans souci du len¬ demain, sans la quiétude d’une situation assurée et seule¬ ment soutenus par leur foi, se sont, résolument mis au travail malgré les diiïicultés, les objections et les doutes. (!) Cotte donnée serait plus intéressante que le tonnage, car les Compagnies qui sont intéressées à transporter du poids, de par le Règlement des Primes, peuvent souvent transporter du fret lourd ne justifiant pas du tout le transport par avion. L’AERONAUTIQUE. 12 Nous n’en sommes pourtant qu’aux balbutiements de l'Industrie des Transports aériens. Nous en sommes à ce que fut la période du cabotage pour les transports mari- limes. L’étude de cette période du début de la naviga¬ tion maritime est d’ailleurs passionnante lorsqu’on ia compare à la situation actuelle de la navigation aérienne. Nous regrettons de ne pouvoir en parler plus longue¬ ment ici. Nous en sommes à la période où, en 1 S35 . un savant anglais, le Dr Lardner, disait à Liverpool en réunion publique: « Quant au projet annoncé par les journaux de faire directement le voyage de New-York à Liverpool, sans escale, cela est parfaitement chimérique et autant vaudrait projeter un voyage de Liverpool à la Lune. » Et cependant, en 1 838, le « Great Western » allait de Bristol à New- York en :>.■>. jours, à une vitesse de 8 nœuds et demi. Dans le domaine économique, nous en sommes à la période de t 8 \ 3 où M. de Posson dans une Communication à la Société Maritime (Revue Scientifique), écrivait au terme d’une longue étude technique : « Nous ne cesserons de le répéter, nulle possibilité n’existe de spéculer au moyen des grands bâtiments à vapeur qu’on a tenté de lancer sur l’océan.... Cette navigation (à vapeur) a pour résultat de plonger des centaines de familles dans le deuil, des milliers d’actionnaires dans une inquiétude mortelle, par suite des naufrages et des énormes dépenses qu’elle entraîne. » A la période de cabotage de la navigation maritime correspond en navigation aérienne la période des lignes actuelles dépassant peu les frontières. Ces parcours ne donnent qu’une faible idée de ce que sont les par¬ cours indiqués pour les transports aériens : parcours internationaux avant tout, supprimant les transborde¬ ments imposés par les changements de moyens de trans¬ port, et s’attaquant surtout aux pays montagneux, coupés de bras de mer ou dénués de voies de commu¬ nication. Là seulement les transports aériens seront dans leur vrai domaine. FACTEURS ÉCONOMIQUES DEVANT INTERVENIR DANS L’AVENIR DES TRANSPORTS AÉRIENS. Les transports aériens doivent être avant tout inter¬ nationaux; c’est avec cette idée directrice qu’il faut envisager tout ce qui les concerne. Les facteurs devant intervenir dans l’avenir des trans¬ ports aériens sont d’ordre technique et d’ordre écono¬ mique. Les premiers font l’objet d’une étude spéciale, nous examinerons ici seulement les seconds. Confiance du public. — - Elle sera longue à gagner. Seule la propagande par le fait pourra y contribuer. C’est, pourquoi la prudence doit être incessante afin de conserver le potentiel toujours plus élevé. Tous les entrepreneurs sont solidaires, quels (pie soient leur champ d’action el leur nationalité. Nous verrons plus loin que c’est surtout par la poste que nous estimons pouvoir introduire la confiance dans les esprits. Industrie de construction. — Les transports aériens sont intimement liés à l'état de santé de l’indilstriè de construction. Les transports aériens ne peuvenl pas vivre s’ils ne sont pas alimentés par une vigoureuse industrie aux progrès incessants. Cette industrie doit être nationale, car les transports aériens, qui par ailleurs exigent des sacrifices importants de l’Etat, ne peuvent être tributaires de l'étranger. La situation est analogue à celle des transports mari- limes. Au début de l’utilisation de la navigation à vapeur ( 1 84 1 ) , on a dû enfreindre les décrets du ai septembre 179,3 et la loi de 1816 qui interdisaient la francisation du matériel, parce que l’on ne fabriquait pas de machines à vapeur en France. Par la suite, les différentes lois de 1861. i8b(î et 1 88 r reconnurent les dangers qui ré¬ sultent d'une industrie de construction incapable de pré¬ céder les progrès de l’industrie d’utilisation correspon¬ dante. Néanmoins il peut arriver par moments que l’obli¬ gation s’impose de faire appel à l’industrie étrangère (d). On conçoit l’utilité primordiale qui s’attache à consti¬ tuer une industrie aéronautique réellement rigoureuse et prospère. La nation qui construira l’outil fera le travail. Toute avance momentanée des transports aériens ne signifierait rien si elle n’était pas basée sur une industrie de construction bien et solidement constituée. Établissement des lignes. — 11 ne peut y avoir en navigation aérienne, comme en navigation maritime, de marché intérieur et de marché extérieur. Les prix de re¬ vient. élevés limitent l’exploitation aux seuls parcours qui s’imposent. Ces lignes doivent relier les grands centres commer¬ ciaux, les nœuds de voies de communication, les centres politiques importants. Ces conditions étant réunies, il importera peu que le rendement soit faible au début; il se déclenchera avec le fonctionnement régulier et la con¬ fiance. (h La Compagnie transatlantique commença son premier service en 1862 avec des bateaux à roues au moment où les Anglais les abandonnaient. C’est en achetant des paquebots à l’Angleterre, notamment la Normandie en 1888, qu’cllc arriva à concurrencer et même à dépasser en vitesse les paquebots en service sur les lignes anglaises. L’AÉRONAUTJQUE. 43 Les tronçons de ces lignes internationales n’offrent généralement aucun intérêt à être exploités séparément. Ils ne peuvent même pas se justifier sous le prétexte d’un essai d’exploitation, les conditions étant totalement différentes de celles de l’exploitation de la ligne entière. Mieux vaut une exploitation peu fréquente de l’ensemble de la ligne qu’une exploitation régulière d’un tronçon n’offrant aucun intérêt économique. Concurrence avec les moyens de transport existants. — Il conviendrait mieux de dire « liaison » avec les autres transports, car les transports aériens ne concur¬ renceront pas les transports existants; ils en seront plutôt les affluents. Ils amèneront aux nœuds de Communica¬ tion des voyageurs et des messageries qui n’v seraient pas venus sans eux : voyageurs dont le temps de dépla¬ cement est. limité, denrées périssables, etc. Ils permettront à certaines compagnies maritimes de se décharger de leur service postal, et peut-être de leur service de passagers de luxe, qui constituent l’un et l’autre pour elles de lourdes charges. C’est pourquoi il semble que les entreprises de trans¬ port existantes, Compagnies de navigation maritime. Compagnies internationales de chemins de fer, doivent les premières s’intéresserait développement des transports aériens. Prix de revient. Ils sont difficiles à établir en raison de la variabilité extrême des transports, des appareils et des conditions d’exploitation. On ne peut pas comparer, à ce point de vue, deux lignes comme Paris-Bruxelles et Toulouse-Casablanca, dont l’une, de 3ookm, suit une voie ferrée, route de dépannage facile, et l’autre, de i85okrn, traverse des montagnes, des pays déserts et un bras de mer. En outre, il est toujours dangereux de discuter sur des moyennes. M. Bréguet, dans une récente Communication à la Commission Scientifique de l 'Aéro-Club, a indiqué pour un appareil Bréguet de 5ookg environ de charge utile, sur un parcours comme Paris-Londres, les prix de revient suivants par kilomètre : fr Matériel (amortissement el rechanges) . 3,8o soit j ■>. "/„ Personnel (assurances comprises) . i ,oo soit 11 °/0 Ingrédients et mal ières consommables. ..... . 1,80 soit >.o0/0 Frais généraux et administration . •>. . jo soit 27 "/„ Le capitaine Üirschauer donne sensiblement les mêmes valeurs pour la même application 44? n, 28 et 17 pour 100 (1). ff) L'Aéronautique, n°* et -(> : 1/ avion engin de transport. La tonne-kilométrique ressortirait ainsi aux environs de i8fr dans ie cas considéré. Sur le même parcours, avec un appareil du type Go¬ liath. transportant i3ookg utiles, ou arriverait a notre avis à un prix de revient d environ 1 jlr (soit n*1' la tonne- kilométrique), ce qui montre l’avantage du gros appareil. Sur des parcours plus étendus, les prix précédents subi¬ raient des majorations pouvant aller jusqu’à 3o pour 100 suivant l’éloignement, les difficultés de ravitaillement, et de dépannage, les frais spéciaux en personnel, etc. Les chiffres qui précèdent sont plutôt donnés à titre d’indications. Ils ne correspondent pas aux chiffres anglais donnés jusqu’ici et qui sont bien moins élevés. Nous croyons cependant nos valeurs plus près de ia réalité. Action de l’État. — ■ I ous les pays attachent ntic importance capitale au développement de leur Aéronau¬ tique Marchande. Mais la protection de cette industrie est particulièrement difficile, car le champ dans lequel se déploie son activité a un caractère international. L’aide sous forme de routes préparées est minime. Los parcours exploilés par les entreprises sont surtout hors des frontières, et l’argent dépensé pour établir dans un Etal des routes aériennes profitera autant aux étrangers qu’aux nationaux. Une aide plus effective consistera dans un appui financier, puisque nous avons vu que les Compagnies ne pouvaient A'ivre par leurs propres recettes. Comment appliquer cette aide pécuniaire ? Le mode de la prime forfaitaire semble à rejeter. L’aide ne doit pas être pro¬ portionnelle aux parcours effectués, ni même au tonnage transporté, ce qui est déjà mieux. Elle semble plutôt devoir varier suivant les résultats financiers de l’exploitation et prendre ainsi l’allure d’une garantie partielle d’intérêt avec un partage de bénéfices éventuel. Ce serait une ma¬ nière d’association entre l’Etat et 1 Industrie privée. Le modus vivendi en sera d’ailleurs difficile à établir. Il semble bien qu’on doive préparer ici une « libéra¬ tion progressive », pour ne pas retomber dans l’erreur des primes à la Marine Marchande, dont la vie était réglée, non par le mouvement économique et technique, mais bien par la succession des lois relatives aux primes et conventions postales. Entreprises de transport. — Des services réguliers, capables d’effectuer des transports aussi complexes et techniques, ne peuvent être créés que par de grandes entreprises. Pour bien desservir une ligne, il faut un ma¬ tériel important, des ateliers de réparation, des dépôts, des bureaux et des magasins souvent très éloignés du cœur de l’entreprise; il faut converser et discuter cou- 41 L’AERONAUTIQUE. Iinuellemenl avec les pouvoirs publics, 1rs commerça ni s cl les industriels de différents pays, (les rouages multiples exigent une organisation importante. Nous avons dit plus liant que les Compagnies de trans¬ port et principalement les Compagnies maritimes nous paraissaient désignées pour s’intéresser aux transports aériens, elles le font déjà en Angleterre (x) et en Alle¬ magne (2). Leurs agents, en effet, sont déjà introduits auprès des nationaux el leur personnel de direction esl déjà au courant de l’économie des transports. Les Banques, les grands établissements de Commerce cl de Commission doivent également s’y intéresser, car les transports aériens leur procureront des avantages directs. Actuellement rien n’existe en France dans cet ordre d’idées. Le mouvement ne sc déclenchera que lorsque l’ létal aura adopté un programme, et principalement un programme d’appui financier. Cet état de chose est normal, étant donné l’esprit qui anime les grandes admi¬ nistrât ions françaises. Plusieurs Compagnies de navigation aérienne fran¬ çaises sont constituées par un constructeur ou un consor¬ tium de constructeurs. On a semblé voir dans ce mode de formation une gêne pour l’ exploitation. Cette objection nous semble inopportune. La « concentration verticale », qui accouple constructeurs el exploitants, nous semble au contraire un excellent point de départ par la communauté des intérêts en jeu, à condition toutefois que les construc¬ teurs fassent preuve d’une largeur de vues suffisante. Le personnel de direction des Compagnies, s’il doit être rompu à l’économie des transports, doit aussi pos¬ séder à fond la technique de l’aéronau! ique. Plus encore que la nier, Pair exige une pratique , et un .sens, indispen¬ sables pour conduire les affaires qui s'y rapportent. Concurrence entre Compagnies nationales. Celle concurrence ne semble pas possible, puisque le fonc¬ tionnement. des Compagnies apparaît plutôt comme un monopole. C’est l’Etat qui dispose de la concurrence comme moyen d’action, et il semblerait anormal qu’il l’utilise, puisqu’en définitive ce serait lui qui supporte¬ rait les conséquences de la lutte. L’Etat- peut user de bien d’autres moyens d’action, tout aussi énergiques et plus économiques, avant de mettre deux entreprises françaises en concurrence sur une même ligne. 11 y a un terrain toutefois où les Compagnies natio¬ nales peuvent se trouver en concurrence : la répartition des zones à exploiter. Il conviendra de s’orienter ici vers la politique des « conférences » adoptée dans la navigation (1) Instone Air tune. (2) Nord âeutscher Lloyd, Ha mburg-A ni erika (voir L’ Aéronau¬ tique, n° 23). maritime, ( elle politique est indispensable et urgente si Pou veut éviter un gaspillage de capitaux et d'énergies. La crise économique, que nous subissons depuis plus d’un an, nous a valu une poussée d’ individualisme com¬ mercial qui devait se montrer plus violente encore dans les industries nouvelles comme l’aéronautique. Quand les industriels ne sont plus groupés, ils ne peuvent plus se défendre corporaliveinenl et alors ils invoquent Je secours de l’Etat. Mais il ne faut pas si* faire d’illusion sur la durée et la solidité du bouclier que l’Etal pool ainsi leur fournir. La « concentration horizontale » s’impose et les Com¬ pagnies ne pourront, qu’en retirer des bénéfices dont elles ne prévoient peut-être pas dès maintenant toutes les con¬ séquences. Ces bénéfices méritent bien le sacrifice de quelques questions d’amour-propre ou d’intérêts per¬ sonnels. Tarifs. Les lois économiques de la détermination des prix concourent, dans le cas du monopole, à les rap¬ procher de la valeur du service rendu; c’est ce qui si; passera sur les lignes où la concurrence étrangère ne s’exercera pas : on fera payer à chaque transport, tout co qu’il peut payer. El ainsi apparaît un caractère des tarifs des transports aériens, les tarifs ad valorem et saisonniers, Lorsque la concurrence étrangère s’exercera, les prix se rapprocheront des prix de revient, compte tenu de l’aide de l’Etat. Et ainsi apparaît à nouveau la com¬ plexité du problème et se fait déjà sentir futilité de l’entente internationale dont nous parlerons plus loin. I n autre caractère commun et permanent des tarifs est P absence de toute proportionnalité entre les prix et les distances , en raison de l’importance des frais généraux et des gains de temps, lesquels varient énormément suivant les cas. Le rôle de l’État apparaît ici comme particulièrement délicat. Son immixtion est indispensable, étant donnée l’aide qu’il apporte aux entreprises. Mais, par contre, il faudra qu’il acquiert assez de souplesse pour tenir compte de- nécessités commerciales. LES APPLICATIONS DU TRANSPORT AÉRIEN. Transport de la Poste. — Nous estimons que c’est par le transport du courrier postal que les transports aériens entreront dans les mœurs. Les graphiques et statistiques, dont la sincérité est souvent mise en doute, s’oublient rapidement et les conférences et meetings sont d’excellents coups de fouet. Mais ce n’est que par l’exemple continu et obstiné que la confiance gagnera le public. Lorsqu’un commerçant aura pris l’habitude de recevoir L'AÉRONAUTIQUE. ! > couramment à b11 du soir Je courrier parti le matin de Varsovie ou de Rabat, ou, à 3h, celui de Londres ou de Rotterdam, lorsque cet état de chose sera devenu pour lui normal , couvant, indispensable, sa confiance sera gagnée et il n’hésitera pas à se confier lui-même à l’avion. Dans le transport du courrier postal nous comprenons le transport des journaux. Les services postaux exigent, il est vrai, une organisa¬ tion précise, détaillée et exempte de toute défaillance. Au nouveau mode de transport doit correspondre des moyens nouveaux dans les services secondaires : dépôt des correspondances dans tous les bureaux; transports rapides aux aérodromes, si possible par pneumatiques; Centres de triage sur les aérodromes; distribution par express, etc. Les horaires doivent judicieusement s’adapter aux besoins commerciaux locaux. Les entrepreneurs doivent s'ingénier à aller au-devant des besoins du public commer¬ cial qui ignore les possibilités des transports aériens. Dans cet ordre d’idées, des modifications sont à pro¬ poser pour faciliter le transport des paquets par la poste aérienne. En ce qui concerne les paquets clos ou non, la loi du 27 juin 1920, qui a é tabli le droit ad valorem d’entrée de 1,10 pour 100, interdit en fait l’importation de tous les paquets, sauf des échantillons sans valeur marchande. Cette interdiction résulte de la Convention postale de Rome (mai 1906) renouvelée à Madrid (novembre 1920), mais n’est heureusement pas rigoureusement appliquée. En ce qui concerne les paquets en valeur déclarée, il y aura lieu d’obtenir la suppression de la limite maxima de 1 kfi et de simplifier la vérification à l’arrivée qui impose la réunion de trois fonctionnaires des P. T. T., des Douanes et des .Finances avant la distribution des paquets. Transport des messageries. - Le transport des messa¬ geries constituera la seconde étape île la conquête «lu public «[ui, ayant constaté la régularité des services pos¬ taux, confiera plus facilement ses marchandises aux ser¬ vices de messageries. Des mesures nouvelles, spéciales à ces transports, devront en améliorer le rendement : prise et distribution à domicile, transport en automobiles, transport contre remboursement, réexpédition par d’autres voies assurées par l’entrepreneur et inversement (prise, à des services ferrés, par exemple, de colis devant être réexpédiés par avion), diminution des tarifs d’assurance, etc. Là aussi les entrepreneurs doivent s’ingénier à décou¬ vrir des trafics nouveaux susceptibles de naître grâce aux transports aériens : envois d’échantillons, d’objets à choisir et à retourner rapidement, de fruits, primeurs, mets préparés, vêtements à essayer, etc. Transport des voyageurs. - - Ce n’est que lorsque le public se sera rendu compte du fonctionnement sûr des transports aériens, qu’il y viendra lui-même. Ces voya¬ geurs seront des voyageurs de luxe et il conviendra d’orga¬ niser les détails des services en conséquence. Les billets devront pouvoir être facilement retenus aux Agences et Hôtels ou par téléphone; les gros* bagages devront être expédiés par les soins de l’entreprise par les voies ordinaires les plus rapides; les services aériens devront se combiner avec les services rapides terrestres et maritimes; les voyageurs devront être conduits en automobile, des terrains au centre des villes; les salles d’attente devront être confortables, pourvues du télé¬ phone et du télégraphe pour permettre aux voyageurs de correspondre jusqu’à leur départ du terrain ou dès leur arrivée. Enfin les avions devront être continuel¬ lement améliorés en vue d’augmenter le confort : ilimi- n 11 lion du bruit des moteurs, aération, propreté, sièges «( pullman », couchettes, lavabos, etc.; ils devront, dès que cela sera possible, permettre aux voyageurs de passer des messages privés par T. S. F. pour prévenir île leur arrivée, convenir de rendez-vous, etc. LA CONCURRENCE INTERNATIONALE. Convention du 13 octobre 1919. L’industrie de transports aériens n’exercera son activité qu'en dehors des frontières, dans l’air, dans un domaine qui ne con¬ naîtra que l’impitoyable loi de I ollrc et de la demande. Comme pour la navigation maritime, les nations cher¬ cheront à protéger leur pavillon par des mesures spéciales. La Convention internationale du i3 octobre 1919 a fait un effort pour prévenir ces mesures et en éviter la rigueur. Le Chapitre IV de la Convention traite de l’admission h la navigation aérienne au-dessus d’un territoire étranger. L’article 15 donne le droit à tout aéronef de traverser un Etat sans atterrir, à condition d’avoir l’autorisation préalable et de suivre un itinéraire fixé; l’article prévoit qu’aucune taxe spéciale ne sera appliquée aux aéronefs étrangers atterrissant sur un territoire (1); l’article Ri stipule qu’un État pourra édicter un droit préférentiel en faveur de ses nationaux uniquement pour le transport entre deux points de son territoire, ainsi que cela se passe en France dans la Marine Marchande en faveur du cabo¬ tage, de la pêche et des transports France-Algérie. On peut pourtant prévoir que la concurrence interna¬ tionale aérienne sera âpre. Nous avons vu précédemment qui; la navigation aérienne serait ce uo ooofr, pour 1920 a 2 000 OOOïr, pour 1921 (année de crise générale) à \ 000 ooofr. Ces chiffres représentent à peu près la moitié du total «les ventes de [industrie française d exploitation de la navigation aérienne, F autre moitié étant fournie par l ensemble des services de transports réguliers en commun. Devant ces résultats, modestes mais encourageants , il est permis d’affirmer que le Travail Aérien aura une place importante dans F outillage national, et d’avoir foi en son avenir industriel. Les applications énumérées plus haut n’en sont pas toutes au même degré de développement ; nous les avons présentées dans leur ordre actuel d' importance établi d après leur chiffre L’AÉRONAUTIQUE. •i8 de ventes annuel; mais si chacune des premières ; phototopographie , voyagea la demande , publicité, représente déjà un chiffre de ventes annuelles île l’ordre du million, les dernières ne sont encore qu'à l’état d’essais, essais souvent très probants comme ceux faits récemment pour les reconnaissances de pêche en mer. Décrire en détail ces applications dépasse les limites de cet article; chacune comporte une technique particulière qui exigerait un exposé spécial. \ ous essaie¬ rons seulement de mettre en évidence les caractéristiques industrielles et commer¬ ciales communes aux divers travaux aériens, et d’ indiquer sommairement les conditions que leur exploitation exige. CARACTÉRISTIQUES ET CONDITIONS D’EXPLOITATION DU TRAVAIL AÉRIEN. Le premier principe technique du Tra¬ vail Aérien est la liaison, la collaboration avec les anciens procédés qu'il rénove. ( et te loi, reconnue pendant la guerre pour l'emploi ludique et stratégique de /'aviation, s'impose encore à toutes les a pplication pacifiques ; parmi ces der¬ nières, les plus avancées sont celles, comme la phototopographie, pour les¬ quelles la collaboration de V industrie ancienne et du Travail Aérien ci pu recevoir un premier code pratique bien défini. La publicité aérienne, brillante mais éphémère, n'a son effet maximum que si elle est amorcée et complétée par les autres moyens de publicité ( affiches , jour¬ naux, etc.). Le voyage rapide n’a son rendement complet que si les communications télé¬ phoniques et automobiles entre les terrains d'escale et les villes voisines fonctionnent parfaitement. Le premier principe commercial du Travail Aérien est, comme pour toutes les industries dignes de ce nom, la loi de I ollre et de la demande. Ix prix de revient est encore élevé et l’offre est chère : 3ofr à iolr la tonne kilo métrique ; à ce prix la demande est rare. Aussi I industrie du Travail Aérien ne peut-elle vivre que par une exploitation très etendue. mimée par une direction ima¬ ginative, acharnée, qui lente dans chaque domaine tout débouché éventuel et dé- couvre, fragment par fragment , la matière commerciale nouvelle. La liaison technique du 7 ravail Aérien avec les industries anciennes entraîne ce fait que son orga¬ nisation commerciale s'affilie aux orga¬ nisations commerciales existantes. Il est piquant d'ailleurs de constater que, dans les applications les plus avan¬ cées, la première concurrence à vaincre est celle des anciens procédés mêmes pour lesquels T avion est le meilleur auxiliaire ; c est une réaction naturelle qui peut servir de mesure à la vitalité de chaque appli¬ cation : Les compagnies ferroviaires et mari¬ times regardent avec amusement les services aériens de transports publics. Les agences de publicité écart eut la pu Illicite aérienne. Les agences de grands voyages auto¬ mobiles déeousedleut. le voyage en avion. Certains géomètres rétrogrades atta¬ quent la phototopo gra plue par avion. L’exploita tion du Trimai! Aérien con¬ siste à « produ ire T heure de vol » au meilleur prix de revient pour les diffé¬ rentes applications commerciales qui sur¬ gissent à V improviste: une Municipalité désire dans les deux mois le plan de sa ville ou la mise à jour de son cadastre ; un industriel commande d'urgence les clichés de son usine pour le prochain Salon ; une banque fait appel à la jn; ldi- cité rurale pour achever un emprunt ; des étrangers se présentent pour rejoindre sans délai un paquebot; un journal télé¬ phone pour obtenir un reportage lointain; une forêt brûle, et Ton appelle immédia¬ tement les aviateurs. Pour faire face économiquement à CCS demandes dispersées, va jrn rieuses , saison¬ nières, et pour trouver constamment une matière commerciale assez i m porta nl<’, on ne peut songer à spécialiser actuellement / exploitation ni à une région, ni à une application : la prudence commerciale L’AÉRONAUTIQUE. et V économie imposent au contraire de chercher à satisfaire aux demandes diverses sur V ensemble du territoire, grâce à un matériel, un personnel adaptés et à une organisation les utilisant au meil¬ leur rendement . L' avion, ou V hydravion, de travail est, un engin de performances aérodyna¬ miques modestes : i5okm à i^okm à l'heure, avec 2aokg à 35okg de charge commerciale. Mais cet avion doit être léger, sûr, robuste, d' entretien économique, d' amortissement très lent. /^équipage, tantôt pilote et opérateur, tantôt pilote seul, est l'âme de l'avion de travail. L'avion le fait valoir au maxi¬ mum de rendement , dans le minimum de temps, et dans le maximum de rayon d'ac¬ tion. Des qualités professionnelles de- ces ouvriers supérieurs dépend la valeur de V exploitation. Leur expérience quoti¬ dienne de la région, tant sur V atmosphère que sur le terrain survolé, V observation de règles strictes concernant le matériel et la navigation sont des facteurs essentiels de sécurité et de rendement. «9® Les obligations commerciales indi¬ quées plus haut, le matériel de faible rayon d'action que nous avons décrit, la nécessité d'adapter les pilotes au ter¬ rain, tout impose, dans un pays comme la France, que l’exploitation d’ensemble soit articulée par régions : dans chaque région les pilotes d'une escadrille tra¬ vaillent autour d'une base principale d'abri et de ravitaillement , comme un essaim 'autour de sa ruche; le rayon d'ac¬ tion de chaque escadrille est de l'ordre de 3ookm, pour fournir une matière com¬ merciale suffisante tout en permettant au chef d' escadrille de garder des relations quotidiennes avec- les pilotes en mission: à V intérieur de ce rayon d'action, des bases auxiliaires donnent aux avions la facilité de n exécuter que des trajets moyens de i5okm. qui se manifestent en maint endroit , sur V initiative d'anciens aviateurs. Ces ten¬ dances ré gionalistes sont des forces qui contribuent au développement de l'avia¬ tion en France; mais le groupement tech¬ nique, commercial et financier des orga¬ nisations régionales est indispensable pour compenser entre les diverses régions les variations saisonnières de la clientèle et pour assurer l'unité de matériel, de frais généraux et de méthodes, condition pre¬ mière d'une exploitation économique et sûre. LE TRAVAIL AÉRIEN ET L’AIDE DE L’ÉTAT. Depuis 1921, sur l' initiative person¬ nelle de M. Laure nt-Eynac, sous-secré- taire d'Etat de l' Aéronautique, l'Etat s'est montré disposé à aider les entre¬ prises de Travail Aérien présentant des caractères d' exploitation d' ensemble : la- subvention est déterminée par un contrat entre l' entreprise et l'Etat. La base unique de cette subvention est la recette commei\ îale que l'Etat complète dans une certaine proportion, afin de per¬ mettre à V entreprise d' abaisser ses tarifs, et d' augmenter ainsi ses premiers débou¬ chés. Cette aide trouve sa justification, d'une part dans les avantages que l' Etat tire du développement des organisations régio¬ nales de Travail Aérien : maintien en exercice de pilotes et de mécaniciens mobi¬ lisables, création de bases d' atterrissage et d'abri, diffusion de l'idée aérienne, recrutement d'élèves pilotes et d'élèves mécaniciens pour l'armée; d'autre part dans les avantages que l’exportation du Travail Aérien procure à la nation : ainsi les premières méthodes d' application de l'aviation à la phototopographie s'expor¬ tent dès maintenant pour la réfection des cadastres à /’ étranger ; et elles entraînent une exportation de matériel , de personnel, de principes d' organisation, qui contri¬ buent à V expansion française: Pourtant nous avons dit en débutant que le Travail Aérien, par sa définition Sous cette forme, l'organisation de V exploitation du même, doit vivre de la loi de l'offre et de la demande. C'est. I ravail Aérien satisfait en outre aux tendances régionalistes en effet le but permanent de cette industrie, et l' encouragement L'AERONAUTIQUE. oO de T Etat doit être seulement temporaire: il est destiné à appuyer les débuts de certaines applications qui n ont pas encore leur équilibre commercial, mais qui sont susceptibles de le trouver très rapidement. Il y a plus. Actuellement l'appui financier de V bit at au Travail Aérien s' impose comme une mesure compens tri ce. En effet , les subventions consenties pour 1921 aux services réguliers de transports en commun, en permettant à ceu.v-ci d'almisser leurs tarifs jusqu'à une portion très faible du prix de revient ( entre le \ et le -p^), ont amené l’opinion à généraliser ces tarifs : le Travail Aérien, que le public payait difficilement à son prix de revient en 1 920, s'est trouvé menacé au début de 1921 d'une crise de mévente mortelle, notamment en ce qui concerne le voyage à la demande, parce que ses tarifs bruis: 4Jl' le kilomètre passager, parais¬ saient suspects devant les tarifs des transports publics sub¬ ventionnés , (d'.'/o le kilomètre- passager. La subvention com¬ pensatrice consentie en 1921 a ramené le prix du voyage à la demande , à :>lr le kilomètre- passager, prix que le public trouve encore très élevé par rapport aux tarifs des trans¬ ports réguliers. Enfin il faut remarquer que les sommes consacrées à subventionner le Travail Aerien en 1921 représentent environ, la cinquantième partie du montant des subventions inscrites au budget. Cette proportion , rapprochée des chiffres de ventes et des effectifs de pilotes cités au début de notre étude, met en évidence à la fois la faiblesse de la subvention compen¬ satrice de 1921 et la vitalité propre du I ravail Aérien. Hknri inLLEYGUIKK, Ingénieur des M ami factures de l’Klal. BIBLIOGRAPHIES NAVIGATION AÉRIENNE ET INSTRUMENTS DE BORD. Navigation en général. — Marguet, Cours de l'École navale, (Challamel). Thierry. Navigation aérienne et navigation maritime ( L’Aéro¬ nautique , u° 11, p. .466). Navigation aérienne. ÏIébrard et Duval, Traité pratique île navigation aérienne (Revue là Aéronautique, nos 21 à 3ü). ITébrakd, Le bombardement de nuit et les problèmes de naviga¬ tion aérienne (L' Aéronautique, n° 16. p. r 58 ) . Compas. — Houch. 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Développons ces idées : Une réglementation (quelconque de la navigation aérienne , même si elle était théoriquement parfaite, ne présente qu'une valeur négative si elle est limitée aux frontières d un ou même de. plusieurs Etats. Les négociateurs du Traité de Paix V avaient admirablement compris. La Convention portant réglementation de la navigation aérienne signée le i3 octobre 1919 entre les délégués de 27 puissances et imposée aux puissances ennemies, partiellement au moins par V article 319 du Traité de Paix avec V Allemagne, devait assurer un statut mondial à V Aéronautique pacifique. A V époque, on pouvait V espérer valablement : les puissances signataires devaient échanger rapidement les ratifications préalables à la mise en vigueur de la Convention ; les puis¬ sances neutres non représentées semblaient devoir naturel¬ lement adhérer à cette Convention rédigée avec le plus grand soin par des techniciens spécialisés. Ainsi devaient se trouver renversés par avance les plus grands obstacles barrant les routes de V air ; les contractants s’ engageaient en effet à appliquer chacun chez soi les règles de navigation aérienne conformes à celles de ladite Conven¬ tion. Malheureusement, il rien fut rien. Au bel enthousiasme de 1919 succéda, en matière de navigation aérienne, le scepticisme. En fait, seules en Europe, la Grande-Bretagne et la France créaient des lignes internationales de naviga¬ tion aérienne, et à elles seules apparaissaient V intérêt et. l’urgence d’une réglementation internationale commune. En Amérique, la non-ratification par les Etats-Unis du ' Traité de Paix entraînait la carence de la Convention aérienne. Enfin, les puissances neutres européennes, les Etats Scan¬ dinaves, la Hollande, la Suisse, V Espagne, toutes voisines de l Allemagne ou influencées par la propagande alle¬ mande, refusaient d’adhérer à une Convention qui, dans son article 5, leur interdisait d’admettre la circulation d’un aéronef allemand au-dessus de leur territoire. A l’heure actuelle la Convention n’a donné lieu à aucun dépôt de ratification, et la Commission internationale per¬ manente de Navigation aérienne, à laquelle incombe la charge d’amender la Convention et ses annexes, de mettre à four ses dispositions pour qu’elles concordent toujours avec les perfectionnements techniques du matériel aérien et les progrès de la navigation, ne s’est pas encore réunie et n’est même pas créée. La situation est grave. Elle se trouve compliquée du fait que des accords particuliers — et il fallait bien parer au plus pressé — ont été conclus entre certains Etats, signa¬ taires ou non signataires de la Convention. C’est ainsi que des accords franco-anglo-belge, franco-anglo-suisse ont été négociés, que d’autres accords hollando-britannique-suisse- allemand et récemment un accord inter Scandinave ont été conclus. D’autres sont en cours de discussion, surtout dans l’Europe du Nord, entre la Suède, la Lettonie, la Finlande, l’Esthonie et le Reich allemand, entre la France et l’Espagne. Enfin certains Etats ont mis en vigueur sur leur territoire 52 L’AÉRONAUTIQUE. une réglementation nationale de la navigation aérienne, 1/ Espagne notamment, qui ne cadre pas avec les clauses de la, Convention de 1919. De jour en jour, la navigation aérienne se développant, les inconvénients se multiplient et le danger s'aggrave de législations aériennes discordantes, paralysant la circulation aérienne. Le remède, c’est de réviser rapidement la Convention de 1919, et, je le dis sans ambages, non seulement de sup¬ primer l’article 5, ce qui est pratiquement fait aujourd'hui, les signataires s'étant mis d'accord pour accepter V adhésion à la Convention avec des réserves sur l'article 5, mais encore d’admettre les puissances ex-ennemies à la Convention de 1919. Certes, si le sentiment prend le pas sur le raisonne¬ ment, cette tolérance ap paraîtra déplacée et chacun imagine sans effort V indignation pseudo- patriotique se déchaînant en France à l'arrivée du premier avion venant d' Allemagne. Quelles manchettes sensationnelles pour certains journaux avides d'exploiter /'irréflexion de leurs lecteurs et quels rapprochements entre l'avion de transport et l'avion de bombardement ! Ayons pourtant le courage d' examiner avec calme la situation et de discipliner nos ressentiments légi¬ times certes, mais stériles. La partie XI ( navigation aérienne) du Traité de Ver¬ sailles contient in fine, un article 320, qui est ainsi, conçu : « Les obligations imposées par les dispositions qui pré¬ cèdent resteront en vigueur jusqu'au ior janvier 1920, à moins qu auparavant V Allemagne ait été admise dans la Société des Nations ou ait été autorisée, du consente¬ ment. des Puissances alliées et associées, à adhérer à la Con¬ vention passée entre lesclites puissances relativement à la navigation aérienne. » Quelles sont ces obligations ? essen¬ tiellement, au profit des alliés, la pleine liberté de survol et d' atterrissage en Allemagne, l'égalité de traitement entre aéronefs allemands et étrangers du point de vue de la régle¬ mentation intérieure allemande de la circulation aérienne, et enfin , la conformité des réglements intérieurs allemands sur les feux et signaux, la circulation et le tra fic aériens avec les règles posées dans la Convention internationale. De telle sorte que si le 12 janvier 1928, c'est-à-dire dans 1/1 mois, V Allemagne, gardant sa liberté, n'a pas adhéré à la Convention internationale, aucun texte ne l'empêche de fermer le ciel allemand aux avions étrangers. Bien plus, les Puissances alliées et associées ayant solennellement consacré dans l'article premier de la Convention internationale « la souveraineté complète et exclusive sur l'espace atmosphé¬ rique au-dessus de son territoire », elles seraient éventuelle¬ ment mal fondées à contester au Reich allemand le droit d'exercer en toute indépendance cette souveraineté. Or il est clair que, sans recourir à celte mesure extrême de prohibi¬ tion, l' Allemagne pourrait édicter telle ou telle réglementa¬ tion parfaitement justifiée en apparence et très gênante pour la navigation aérienne. Supjiosons, par exemple, qu'un règlement allemand suit édicté qui oblige tout aéronef venant de V étranger ou se rendant à l'étranger et survolant le terri¬ toire allemand à atterrir à l'entrée et à la sortie et voilà pra¬ tiquement le voyage de Paris à Prague et encore bien plus, celui de Paris à Varsovie rendus impossibles dans lu même journée. C'est un risque qu'il n'est pas possible de pro¬ longer. La Commission 1 11 1 erna I lonale per ma ne n te de \a vi- gation aérienne doit être créée dans le plus bref délai et son premier soin doit être, conformément aux pouvoirs qu’elle lient de l’article 34 de la Convention, de proposer l’amendement de la Convention par la suppression des articles 5 et 42. A ce prix seul seront levées beaucoup d' hésitations non seulement chez les neutres d'hier, mais même chez certains alliés qui n'ont pas ratifié la Conven¬ tion inter nationale. Je suis fâché de jeter ce cri d'alarme : ou bien, renonçant à toute intransigeance . nous ferons adopter, avec la Convention internationale de 1919, une régle¬ mentation mondiale unifiée de la navigation aérienne, qui, par ses conceptions et ses dispositions, comme par sa rédac¬ tion même, est essentiellement française; ou bien, nous ris¬ quons dans 1 4 mois de rester isolés en face d/un faisceau d'accords, très habilement constitué dès maintenant autour de 1/ Allemagne, et qui donnera à celle-ci une influence pré- pondérante sur le développement de la navigation aérienne dans toute V Europe centrale et septentrionale. LA QUESTION DES DOUANES. L'urgence d'une solution, et d'une réunion de laCommis- sion internationale de Navigation aérienne — véritable Commission de révision de la Convention internationale — s'impose d'autant plus que certaines annexes ont d'ores et déjà besoin d'être fortement amendées, et, en premier lieu, l'annexe I L relative aux Douanes. Sa rédaction, à laquelle j'eus l'honneur de partie/ per, est un compromis entre les nécessités de la navigation aérienne et le formalisme fiscal. Ce dernier devait même, par la force d'une tradition con¬ sacrée, triompher des aspirations à la liberté aérienne. Il s'ensuit que, fort heureusement, l'usage pratique du trafic aérien est plus libéral que le texte de la Conven¬ tion. Raison de plus pour tenter une nouvelle offensive des navigateurs contre les impedimenta douaniers. L'ar¬ ticle 9 de cette annexe 11 contient en effet une mons¬ truosité. Je le reproduis : « les aéronefs atterrissant en pays étranger acquittent en principe les droits de douane s'il en existe. S'ils doivent être réexportés, ils bénéficient du régime de V acquit à caution ou de la consignation des droits... ». Aucune restriction ne suit en faveur des avions des Sociétés de Transport régulièrement constituées, mais seulement en faveur des Sociétés de Tourisme. De telle sorte qu'une Com¬ pagnie exploitant, une ligne européenne que l'on peut aisé¬ ment supposer traverser le territoire de trois ou quatre. Etats pourrait être astreinte à consigner des droits, généralement L'AERONAUTIQUE. fort élevés , sur toute sa flotte et à immobiliser ainsi dans les caisses de ces Etats et pour leur seul profit, des sommes peut-être supérieures, au total, à la valeur de son capital en¬ gagé : Il suffit de mentionner le cas pour rendre évidente la nécessité d'un amendement à celle clause, qui n'est heureu- ment appliquée aujourd'hui nulle part, dans la navigation aérienne. L'article 12 qui établit les règles du transit aérien a tout autant besoin d' amendement. Enfin, une discussion sérieuse doit s'ouvrir à nouveau des règles douanières à appliquer aux aéronefs obligés d'atterrir par cas de force majeure. Elles n'ont guère joué jusqu'ici, en raison du tracé des lignes aériennes actuelle¬ ment exploitées, niais on peut facilement prévoir le jour où elles seront prohibitives de tout trafic aérien, ou bien systé¬ matiquement violées. Or n oublions jamais que nous n'avons pas le droit d' enchaîner le progrès et aussi qu'une loi violée est toujours un coup porté à l' organisation générale du monde. SÉCURITÉ ET CONTROLE. La meme révision attentive des règles édictées par la Con¬ vention internationale s'impose en matière de sécurité et de contrôle. Rien de plus naturel, du reste. La Convention, quand elle a été rédigée, ne s' appuyait sur aucune expé¬ rience pratique. Il faut même admirer la compétence de ceux qui la rédigèrent, et qui pressentirent avec tant de jus¬ tesse les possibilités et les nécessités de la navigation aérienne. Aujourd'hui, des millions de kilomètres ont été parcourus par des avions de transport. Des besoins nouveaux sont apparus, des possibilités se sont au contraire éloignées dans le temps. Touchant la sécurité, il est apparu quelle était souvent conditionnée par les organisations terrestres, et, parmi celles- ci, moins peut-être encore par V aménagement de terrains d' atterrissage et de secours que par une signalisation et une distribution parfaites d’informations météorologiques. Mais cette distribution même dépend étroitement de l'orga¬ nisation radiotélé graphique. Pratiquement, ce soin surtout ces questions qui ont été le jdus souvent soulevées aux réu¬ nions anglo- franco-belges, organisées en 1920, et qui ont pour but de suppléer la défaillante « Commission inter¬ nationale de navigation aérienne ». Je ne serais pas éloigné de soutenir que l’obligation devrait être imposée aux Etats contractants d' organiser minutieusement le réseau, radio- météorologique de ht navigation aérienne. Ce pourrait être l'objet d'une annexe G'"', complétant l'annexe G, « Réunion et Distribution d' informations météorologiques », qui a du reste besoin d'être remaniée et sim pli fixe pour être pratique¬ ment appliquée. Tout reste à ffrire en ce qui concerne Hé certificat de navi¬ gabilité. L'annexe B de la Convention avait en effet ren¬ voyé à la Commission permanente le soin de fixer les condi¬ tions minima en ce qui touche les matériaux, leur mise en œuvre, le contrôle de la construction , des essais et des qua¬ lités réelles de vol de chaque type. Dans le silence de la Convention , chaque pays, dans son règlement intérieur, a posé ses propres règles. La France a les siennes ; elles ne sont pas celles de la Grande-Bretagne. Des inconvénients, qui ne feront que grandir, en résultent non seulement du point de vue de la sécurité des usagers, mais encore du point de vue de la concurrence commerciale. Il est clair en effet que, si un pays adopte comme coefficient obligatoire d'essai statique 7 et qu'un autre se contente de 3,5 pour les appareils de transport, les entreprises de transport aérien ressortissant au premier seront nettement désavantagées dans l' exploitation. En cas récent assez curieux a montré aussi que les condi¬ tions minima requises pour l' obtention de brevets de pilotes ou de navigateurs décrites dans l'annexe E étaient insuffi¬ samment précisées. Un aviateur anglais, qui s'était vu refuser sa licence de pilote d'avion servant aux transports publics, a été engagé par une Compagnie hollandaise de transports aériens. Celte Compagnie exploite une ligne joignant Amsterdam à Londres ; de telle sorte que cet avia¬ teur de nationalité anglaise pilote effectivement en Angle¬ terre des avions transportant des voyageurs anglais, bien que la licence anglaise lui ait été refusée. De nombreux détails du Code de circulation aérienne ont également besoin d'être revus. Cependant, dans V ensemble, il est remarquable que des exploitations aériennes aient pu si facilement s'adapter aux règles passées par la Convention internationale cl qui sont pratiquement celles en usage sur les principales lignes aériennes d' Europe. Ces résultats doivent nous inciter 11. un nouvel effort, pour consacrer le principe de /’internation disation de la navi¬ gation aérienne. C'est le seul moyen de faire travailler au progrès pacifique une invention du génie humain que ses applications premières à la guerre ont un peu discréditée. Je souhaite qu'en étudiant tous les jiroblèmes de légis¬ lation et de circulation aériennes, le Premier Congrès inter¬ national d'après-guerre de la navigation aérienne propose des solutions nouvelles qui facilitent le progrès des trans¬ ports aériens. Je n'ai eu ici d'autre prétention que de dire où nous en sommes et vers quel but de simplification et de perfection¬ nement nous devons marcher. Pif.rue-Etienxk FL A N I UN. L’AERONAUTIQUE. Les Assurances et l’ Aéronautique Par Paul-Louis RICHARD. Le premier Congrès international de la Navigation aérienne n’a pas manqué d’inscrire à son programme l’étude des questions d’assurances dans leur rapport avec l’aviation. Tous ceux qui s’occupent de l’Aéronautique : construc¬ teurs, compagnies de navigation aérienne, pilotes, pas¬ sagers, sont en effet intéressés à la meilleure solution du problème de l’application des assurances au mode de locomotion nouveau. Un court historique des diverses branches d’assurances-aviation ne sera pas déplacé comme préface des discussions du Congrès. Ceux qui s’appliquent à développer la locomotion aérienne se heurtent aux questions d’assurance dans les domaines les plus divers : assurance de leur personnel navigant, de leurs mécaniciens, de leur matériel, des pas¬ sagers et des marchandises transportées et assurances de responsabilité civile. Tels sont les principaux risques particuliers à 1 aviation; passons-les rapidement en revue : ASSURANCE DU PERSONNEL NAVIGANT. Elle constitue une lourde charge pour les entreprises de Navigation aérienne. Le Consortium des Compagnies françaises exigeait en effet, en 1919, a5 pour xoo des sa¬ laires des pilotes; des assureurs anglais et notamment les Lloyds ont adopté ensuite des primes de 20 pour 100 seulement que le Consortium français a acceptées ensuite à son tour. La Caisse nationale (T Assurances contre les Accidents , annexée à la Caisse des Dépôts et Consigna¬ tions, pratique le taux de 12,95 pour 100, mais sans garantie d’indemnité journalière en cas d’incapacité temporaire de travail. Quelques Compagnies accordent des taux plus faibles pour les célibataires. En ce qui concerne les assurances contractées auprès des Compagnies étrangères, il y a lieu de remarquer que ces contrats n’ont de valeur vis-à-vis de la loi française qu’autant que la Compagnie contractante a rempli en France les formalités légales exigées pour pratiquer l’assurance-loi de 1898. Ce n’est pas le cas pour la plupart des Compagnies étrangères. On conçoit aisément que le paiement de primes de i5 à 20 pour 100 soit une lourde charge pour les entreprises, mais il ne huit guère espérer ; HYDRAVIONS F.B.A. . LOUIS SCHRECK CONSTRUCTEUR ARGENTE U/L s&o Prière, en écrivant à nos annonciers, de bie’i vo iloir mentionner L’AERONAUTIQUE L’Aéronautique française devant le Parlement Les moteurs d’aviation en 1922 - La vie aéronautique ■ étude théorique du vol de l’avion sans moteur 'AÉRONAUTIQUE REVUE MENSVEL.LE ILLY5TRÉE le N° 3^50 * Abonnements: France, 40(t’ - Union postale, 50!r' • Le N 3k50 DIRECTEUR-REDACTEUR EN CHEF HENRI BOUCHÉ N* 32 - Janvier 1922 i — — - 1 i LIBRAIRIE I GAUTHIER-VILLARS & Cîe 55, Quai de» Grands-Augustin», PARIS _ 1 N 1 - | l - r ut y /r? JJ! !JL ’ j V* .t? ? 5 p. 0 i A t r c îd ut.1 o s COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique ; MARCHIS, Professeur d* Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; SOREAU, Vice-Président de l’ Aéro-Club ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE. N° 32 — 4* Année SOMMAIRE JANVIER 1922 L’Aéronautique française devant le Parlement . . Aérodynamique et construction . L’Aéronautique au jour le jour . Le dirigeable à raréfaction Vaugean-Gargiuio . Vol plané. Vol à voile . Vers l’aviation économique par les expériences d’avions sans moteur . Le vol des avions sans moteur . Note sur les moteurs d’aviation de 1922 (fin) . Commandant L’Aéronautique militaire devant la Chambre. — Discours de . La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales . . H. B. Maurice BRION . ... A. DE PISCHOF . . . Colonel DORAND MARTINOT-LAGARDE Pierre-Etienne FLANDIN 1 4 5 6 7 7 11 17 21 23 Revue des Livres . . . . 31 Revue des Brevets . . L. de CARSALADE et P. REGIMBEAU 32 Supplément au n° 32 de L’Aéronautique “ L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n° 1 L’affiche de Georges Villa . . 1 “ Quartiers d’hiver ” . i . . , .... H. B. 3 Lois et Réglements. — Organisations terrestres . . 4 Dans les Compagnies . . . . Les transports aériens. — Le travail aérien . f> Ce que doivent être l’avion et l’hydravion de transport, d’après 1’. . . . • . . “ INTERNATIONAL AIR TRAFFIC ASSOCIATION ”...... 9 Notre Concours des Voyages aériens . 10 Tableau indicateur des services aériens français réguliers . . . 1- “ L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur- Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTHIER-V1LLARS & Cie, Éditeurs, 55, quai des Grands-Augustins, PARIS (vie) Abonnements : Un an, Trance : K) /r. — Étranger : 50 fr. RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS DE “L’AÉRONAUTIQUE” Pages. Aéra . xv Aéronautique Française (répertoire) xvm Aéronavale (L') . in Ateliers des Mureaux . x A. André fils (Spidoléine) . . xvi Barbier, Bénard et Turenne . xxii Marcel Besson . ix Blériot- Aéronautique . v Bréguet . ) Encart. ° I couleur Caudron . Claudel (Carburateur) . Compagnie Franco-Roumaine . Cyclecars Salmson . xvi Pages. Degroote . . . xix Gourdou et Leseurre . n Guibillon.. . xxm Farman . oouv. d Grands Express Aériens . xvn Hanriot . xi Hydroglisseurs de Lambert . xx Lambîin (Radiateurs) . xxi Levasseur . vil Librairie Gauthier- Villars . n Lignes aériennes Latécoère (C.G.E.A.) vin Lioré et Olivier . . m Luchaire . xxii Pages. Messageries aériennes . xiv Morane-Saulnier . xn Moteurs Hispano-Suiza . xxi N ieuport- Astr a . i v Oliver . xx Polybilion . xix Potez . ' Encart. i couleur Revue Aéronautique Militaire . Société des Moteurs Salmson . xm Société des Stocks de l’Aviation . . . couv. C Transports aérien» Guyanais . xvi Zénith (Carburateur) . xxill Zodiac . vi Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XVI et XVII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques B 4me Année. — N° 32 JANVIER 1922 L’Aéronautique française devant le Parlement Au Ier janvier, l’Aéronautique française a connu son budget pour 1922 : 436 millions de francs, répartis comme il suit entre les divers ministères intéressés : Guerre, Marine, Colonies et Travaux publics. Le budget aéronautique français pour 1922. Les pourcentages de la colonne de droite expriment la place prise par chacune des aéronautiques dans le budget aéronautique total. Ainsi, en 1922, les deux tiers du budget aéronautique vont directement à l’Aéronautique de guerre ; si l’on y ajoute encore la part que cette aéronautique prend aux services généraux du Sous-Secrétariat d’Etat de l’Aéro¬ nautique et des Transports aériens ( Service Technique et surtout Service des Fabrications), cette proportion se trouve portée aux trois quarts au moins. Sans doute il serait absurde de fonder un jugement sur des règles de trois aussi sommaires. Il importe toutefois de bien con¬ naître ces chiffres et ces pourcentages avant d’examiner l’accueil fait par le Parlement à l’Aéronautique au cours des discussions budgétaires. Bon accueil, certes. Il suffît de parler d’aéronautique au Parlement pour qu’un intérêt très vif se manifeste. Sans doute les députés et les sénateurs « spécialistes » sont alors au grand complet; sans doute il règne alors entre eux une « union sacrée » qu’ils ne maintiendraient pas aisé¬ ment au cours de toutes les discussions; sans doute beau- L’ Aéronautique. — N» 32. coup de parlementaires « non spécialistes » sont absents; et tout cela facilite bien les choses. Il 11’en est pas moins vrai que le Parlement sait la très générale importance des problèmes aéronautiques. Nous 11’en déplorerons que plus vivement de voir ses Commissions appliquer à l’examen de ce budget la méthode dite « de compression générale », bien fâcheuse lorsqu’elle s’applique à un orga¬ nisme très jeune comme l’Aéronautique, qui, en pleine croissance, en pleine crise de croissance, a besoin d’être traité sans parcimonie. Mais non certes sans contrôle. Nous trouvons au contraire excellent que le Parlement manifeste son désir d’être consulté sur les programmes aéronautiques. Pre¬ mier avantage : nous aurons ainsi plus sûrement des pro¬ grammes. Second avantage : la politique aéronautique, offîciellement liée à la politique générale du pays, ne pourra plus être bouleversée à la faveur de toutes les crises ministérielles. Troisième bénéfice : l’Aéronautique elle- même y perdra ce que son particularisme a de moins bon. Un tel contrôle suppose que l’information aéronautique des Chambres sera développée encore. Nous avons tout à y gagner : il ne s’agit pas de réclamer des traitements de faveur inadmissibles; il s’agit de démontrer les ser¬ vices que l’Aéronautique peut rendre au pays et les éco¬ nomies qu’elle peut lui faire faire, en aidant à sa sécurité, à son expansion économique, à son prestige. Les rapports parlementaires distribués et les débats où l’Aéronautique a trouvé place montrent que ces ser¬ vices n’apparaissent pas encore assez clairement à tous, et d’abord — ce qui est spécialement grave — à beau¬ coup de ceux qui devraient tirer parti de ces services. AÉRONAUTIQUE ET DÉFENSE NATIONALE. Ce reproche ne saurait s’adresser aux dirigeants de notre Aéronautique marchande. Pour avoir mis en service des lignes aériennes de grande communication « avant 1 L’AÉRONAUTIQUE. 2 que l’avion qui pourrait convenir à ces services n’ait vu le jour », M. Bouilloux-Laffont, dans son rapport, les a proprement accusés d’avoir « mis la charrue avant les bœufs ». I ^a sagesse des nations n’est pas favorable à un tel système; elle doit donc inspirer spécialement les res¬ ponsables de notre Aéronautique de guerre, qu’une telle accusation ne peut atteindre. Sans doute, et même à cette allure, l’Aéronautique prendra peu à peu, dans l’Armée de terre et dans l’Armée de mer, la place nécessaire au meilleur rendement de ces Années. Mais toujours clans le cadre de ces Années et à la disposition cle leurs chefs. Or V Année cle Voir est dès aujourd' hui concevable, et réalisable bientôt si Von y travaille, si Von y croit, si on la veut ; et c'est cette Année de V air qui, clouant nos forces permanentes d'une efficacité nouvelle, permettra sans risque la plus impor¬ tante réduction des charges militaires sous lesquelles le pays demande grâce. 1res justement M. P.-F. Flandin a demandé à notre Etat-Major général d’apporter dans ses programmes aéro- nautiques plus de hardiesse et plus d’imagination. Moins justement, nous semble-t-il, il a demandé que cette Aéro¬ nautique de guerre, cessant de « tourner à vide », fût appliquée à des tâches utiles comme la réfection du cadastre, et M. de Lubersac a tenu à combattre devant le Sénat cette opinion. Mais, si le fond de sa pensée était que notre Aéronautique militaire doit être intensément vivante, alors M. P.- E. Flandin avait trop raison. Ici, moins que dans toute autre arme, les effectifs valent par eux- mêmes. Si nous ne sommes pas assez riches pour avoir une Aéronautique militaire nombreuse, ayons du moins une armée aérienne richement dotée de personnel, de chefs, de moyens techniques et dont l’activité soit une perpétuelle étude. La part de l’Aéronautique dans notre budget de Défense Nationale est d’ailleurs beaucoup trop faible ; si nous sommes assez riches pour consacrer plus de 4 milliards à l’Armée et à la Marine, ce n’est plus pauvreté, c’est timidité que d’en affecter seulement le douzième à l’arme aérienne. Proposons deux formules aux. méditations : — A budget égal, la plus forte Aviation fait la plus forte Armée. — A force égale, l’Armée la moins coûteuse est celle qui a fait sa vraie place à l’Aviation. La prochaine discussion des lois militaires et du pro¬ gramme naval tant de fois promis peut être l’occasion de traduire par des réalités ces formules. En ce qui con¬ cerne la Marine, la création d’un Service Central de V Aéronautique, suivant de près les affirmations produites ici même par le Vice-Amiral (Irasset (x), est un indice de l’importance enfin reconnue à ce problème. POUR L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Trois points se sont dégagés des débats un peu confus auxquels a donné lieu le budget du Sous-Secrétariat d’Etat de l’Aéronautique : Les attachés aéronautiques ont été supprimés, et ce n’est pas le crédit de aooooofr obtenu in extremis pour propagande qui permettra de les maintenir vraiment. Les crédits relatifs à l’emploi du dirigeable Médi¬ terranée ( Nordstern ) sur une ligne d’étude Marseille- Alger n’ont pas trouvé grâce devant le Parlement. Les primes et subventions aux entreprises d’aéronau¬ tique marchande ont été réduites, « à litre indicatif », en même temps qu’était affirmée la nécessité d’un pro¬ gramme général approuvé par les Chambres. La discussion relative au Méditerranée a posé toute la question des dirigeables, trop complexe pour que nous l’exposions à cette place; et c’est cette complexité même qui a fait raisonnablement disjoindre le chapitre qui sera discuté en même temps que le programme naval. La suppression des attachés aéronautiques est une mau¬ vaise affaire. Le débat qui a précédé fut, à la Chambre, d’une confusion très significative : elle exprimait, mieux que vingt discours, la nécessité d’une organisation plus coordonnée de notre Aéronautique. Les véritables atta¬ chés aéronautiques seront les représentants d’un Minis¬ tère de l’Air. L’intérêt reconnu par le Parlement aux liaisons aériennes internationales nous apporte une compensation. Votant des crédits spéciaux pour Paris-Constântinople, mainte¬ nant dans son ensemble le crédit des primes et sub¬ ventions, n’y apportant une réduction indicative que « pour affirmer la nécessité d’un programme soumis aux Chambres » (1), députés et sénateurs ont montré l’im- portance qu’ils attachaient, pour l’expansion et pour le prestige de la France, à ces grandes lignes qui sont affaire de gouvernement et de politique générale. Nous ne pouvons pas laisser passer sans remarque le rapport fait à la Chambre des Députés par M. Bouilloux- Laffont. Il est excellent qu’un tel rapport ait été confié à un homme non prévenu et qui a essayé d’appliquer à l’Aéronautique marchande la méthode qui convient aux bilans commerciaux. 11 est moins heureux que l’hono¬ rable rapporteur ait cru pouvoir tirer de son examen des conclusions techniques, qu’il ait assimilé le voyage de Paris- Varsovie et retour au parcours de la Coupe Michelin, qu’il ait écrit : « Il faudra, pour battre pratiquement le chemin de fer, des avions faisant du 3ookm à l’heure com¬ mercial. » Mais il a eu cent fois raison d’affirmer que la politique actuelle des primes a fait son temps, qu’il s’agis- (l) CL L’ Aéronautique, n° 30, p. 426. D Rapport Hirschauer (Sénat), p. 5o. L’AËROiVÂUTiQUn. 3 sait, « d’asseoir dans le temps des solides entreprises aériennes » et de leur assurer «dans un avenir extrêmement proche, un régime stable qui leur permette enfin d’engager des dépenses importantes et de prendre leur essor à la recherche d’un marché rémunérateur ». U Aéronautique a trop soutenu cette thèse pour que nous ne marquions pas notre satisfaction de la voir ainsi prônée. A ce titre, le rapport de M. Bouilloux-LafTont, malgré ses erreurs, malgré ses outrances, peut-être à cause d’elles, n’aura pas été inutile. Et puis, si M. Bouilloux-LafTont assure que l’Aéronautique marchande voit s’ouvrir devant elle « un marché rémunérateur », (pii donc désormais en doutera? SOUS-SECRÉTARIAT ET MINISTÈRES. De nouveau les difficultés qui résultent du fraction¬ nement actuel de l’Aéronautique ont été mises en lumière au cours du vote du budget. Le Département de la Guerre lui-même s’est déclaré partisan de l’unification ; c’était, sans doute, sous réserve qu’elle se ferait à son profit. M. Bouilloux-LafTont, après s’être fait l’écho de ces doléances, a très justement marqué que « ces difficultés dépendent surtout de la bonne ou de la mauvaise volonté réciproque dont les administrations intéressées font preuve ». Ma is, après avoir écarté l’idée de toute réforme immédiate, il a exposé, au terme de son rapport, la solu¬ tion d’avenir qu’il entrevoit : un Sous-Secrétariat d’Etat réduit à l’Administration de l’Aéronautique marchande, le Service Technique et le Service des Fabrications venant rejoindre les autres services de fabrication de guerre dans un Sous-Secrétariat du Matériel de guerre dépen¬ dant, comme ceux de la Guerre et de la Marine, d’un Ministère de la Défense Nationale. L’idée est séduisante. Elle s’accorde avec le programme de réorganisation militaire auquel s’est voué M. Jean Fabry. Il nous semble toutefois (pie sa réalisation serait encore néfaste à l’Aéronautique. Voici pourquoi. Nous avons été des premiers, dès 1919, à marquer les voies différentes, et même divergentes, (pie devaient suivre pour réaliser leur nature l’Avion de guerre et l’Avion marchand. On se saisit aujourd’hui de cette ana¬ lyse pour conclure : les deux Aéronautiques n’ont rien de commun, séparons-les. Vous allez les tuer toutes le9 deux, Radica et Dodica trop frêles pour subir déjà cette chirurgie. Il n’y a vraiment qu’une Aéronautique, et elle est bien jeune encore. Bien ne le démontre mieux que les tiraillements actuels. Devant des organismes aussi peu différenciés, ce n’est pas un problème d'organisation logique qui se pose, c’est un problème de survivance et de croissance heureuse. La solution d’aujourd’hui est déjà trop cohérente puis¬ qu’elle consacre des séparations, ou du moins des distinc¬ tions, (pii ne seraient raisonnables que pour des orga¬ nismes évolués. Il nous semble (pie l’expérience est faite : si une réorganisation de l’Aéronautique s’impose, c’est comme un étroit regroupement qu’elle doit se concevoir. Nous avons ici même, à plusieurs reprises, montré Y illo¬ gisme d’un Ministère de V Air ; mais un Ministère de l’Air n’en est pas moins opportun. C’est dans le cadre d’un Ministère de l’Air qu’il faudra réunir, contre toute logique, l’Aéronautique de guerre et l’Aéronautique marchande; il faudra les associer étroitement à une même vie technique dont elles ont un besoin égal et qui s’attaquera longtemps encore aux mêmes problèmes généraux. Ainsi elles se for¬ tifieront. Ainsi elles s’opposeront. Ainsi se définira l’Armée de l’Air qui ne naîtra jamais, pour des raisons bien hu¬ maines, dans le cadre d’un Ministère de la Guerre ou de de la Marine. Alors cette Armée de l’Air pourra rejoindre, dans une organisai ion de Défense Nationale, l’Armée de Terre et l’Armée de Mer qui auront leurs Aéronautiques de travail, comme elles ont leur artillerie. Alors le Service Technique et le Service des Fabrications de l’Aéronau¬ tique pourront prendre place dans ce Sous-Secrétariat du Matériel de guerre dont on nous parlait tout à l’heure. Alors l’Aéronautique marchande sera assez forte pour rejoindre impunément, dans un même ministère écono¬ mique, la Marine marchande et les autres modes de transport dont elle sera la concurrente et l’auxiliaire. Alors l’illogisme choquant des Ministères de l’Air et des Sous- Secrétariats d’Etat de l’Aéronautique pourront être pros¬ crits : ils auront fait leur temps, et accompli leur tâche. II. 15. Ces lignes étaient composées lorsque la démission du Ministère Briand a été connue. Il est à noter qu'au cours de la crise ministérielle il n'a jamais été question de supprimer le Sous- Secrétariat d’ État de V Aéronautique, alors que quatre autres sous-secrétariats ont disparu. Dans le Ministère Poincaré, M. Laurent-Eynac reste sous-secrétaire d'Etat de I Aéronautique et des Transports aériens. Les journaux ont, un moment, fait de lui un sous-secrétaire d'Etat à V Aéronautique militaire ; ils indiquaient peut-être là, par simple erreur d' information, une solution désirée par certains aux difficultés que nous venons d' examiner. 4 L'AÉRONAUTIQUE Aérodynamique et construction Par Maurice BR ION Tout corps qui se déplace dans l’air éprouve de ce fait et de la part de celtd-ci un ensemble de réactions qui constitue la résistance de l’air; on la désigne souvent en aviation, pour les corps non porteurs, sous la dénomina¬ tion générique de « résistance à l’avancement ». La valeur de cette résis¬ tance dépend de la forme du corps, du poli de sa surface, de sa position et de sa vitesse de translation. L’expérience montre que la résistance de l’air, pour des surfaces autres que des plaques, varie sur ces corps, toutes choses égales par ail¬ leurs, avec la section et la forme. Pour un même dia¬ mètre, une sphère résiste six fois moins qu’un disque. La forme la plus avantageuse semble être un ovale dissy¬ métrique se déplaçant le gros bout en avant et cette der¬ nière forme résiste un tiers de moins que si on la pré¬ sentait la pointe en avant. La résistance à l’avancement d’un appareil sera donc d’au¬ tant moins grande qu’il sera mieux fuselé. C’est de cette forme que se rapprochent, autant que possible, en te¬ nant compte des nécessités de construction, les fuselages des avions modernes. Pour les surfaces planes ou courbes employées comme surfaces portantes, il va plu¬ sieurs facteurs à considérer : i° Ailes mince ou épaisse. — Une longue lutte vient de s’engager entre les partisans de chacune d’elles ; il semble cependant que l’avantage doive revenir à cette dernière, non seulement en raison des avantages constructifs qu’elle présente, mais encore parce qu’elle paraît être meilleure que l’aile mince aux grands angles employés aux grandes altitudes et à vitesse réduite près du sol. 2° Superposition des surfaces. — L’expérience montre que la superposition des surfaces, comme c’est le cas d’un biplan par exemple, a pour effet de diminuer le pouvoir sustentateur de l’ensemble et d’augmenter également la résistance à l’avancement, les ailes se gênant mutuelle¬ ment. Cette perte de susten¬ tation dépend de la distance qui sépare les plans et elle est plus faible aux grands qu’aux petits écartements, et moins sensible aux petits angles qu’aux grands. 3° Mâts , câbles, etc. — Les mâts de cellule ou de soutè¬ nement d’aile doivent avoir une section profilée, et il faut éviter la vibration des câbles. Ces différentes considéra¬ tions ont conduit à la réali¬ sation d’un type d’appareil dont la figure i peut être une représentation (fuselage ovoïde, surface monoplane, haubans profilés, châssis d’atterrissage simplifié). Pour les raisons que nous avons esquissées (diminution de la résistance à l’avance¬ ment, meilleur rendement des ailes), la vitesse, consé¬ quence de leur meilleure forme, fut longtemps l’apa¬ nage des monoplans ( Deper - dussin ) ; puis les progrès aidant, de petits biplans les c o n c u rrencère n t d’abord ( Nieuport ) pour les dépasser ensuite ( Spad ). 11 fallut arri¬ ver aux derniers mois de la guerre pour revoir en tête de liste les monoplans avec les parasols Morane et Gourdou. Né anmoins, à la coupe Gordon-Bennett 1920, le record de vitesse appartient encore à un biplan (Nieuport) et il fallut la Coupe Deutsch de 1921 pour voir la palme de la victoire revenir au monoplan ( Nieuport-Delage ). Mais la belle défense du Fiat laisse aux biplanistes l’espoir L’AERONAUTIQUE. cl’une revanche future. On peut cependant être assuré que les champions du monoplan ne se laisseront pas déposséder sans résistance; bien qu’en effet sa forme se soit considérablement allinée, on peut espérer encore une amélioration : i° Par la suppression de tout haubannage; a° Par une simplification du châssis d’atterrissage; 3° Par l’escamotage, à l’intérieur du fuselage, de ce même châssis. La figure 2, qui ne se donne pas comme ie modèle du genre, permet cependant de se rendre compte de ces possibili lés. Le biplan, lui, se défendra également par une amélio¬ ration de sa finesse totale et par une augmentation de puissance qui obligera le monoplan à employer également des moteurs plus forts et par conséquent à s’alourdir. L’aile épaisse doit, dans une certaine mesure, lui permettre de le faire; mais il est à craindre que, pour des vitesses de l’ordre de celles envisagées (36okm à l’heure) par les cons¬ tructeurs de monoplans et des coeflicients de sécurité de plus de 26, on 11e soit conduit en monoplan à des enver¬ gures telles que, si l’on employait une voilure unique, cela ne crée de grandes difficultés pour obtenir la solidité voulue. Le monoplan se transformerait donc nécessaire¬ ment en biplan. Quoi qu’il en soit, un raisonnement ana¬ logue à celui qui a conduit à superposer deux ailes en les réunissant par des montants et des diagonales en fil d’acier peut faire admettre la possibilité de les décaler d’une quantité telle qu’elles soient nettement séparées l’une de l’autre, et le principe d’un double monoplan , sans hauban, dont les ailes en tandem ne se gêne¬ raient plus mutuellement comme dans le cas précédent, et dont la finesse serait comparable h celle d’un mono¬ plan (fig. 3). Le même dispositif, comme dans la figure donnerait un dispositif pour bimoteur ou Irimoteur. Malgré toutes les objections qu’on peut soulever, il semble qu’une étude plus approfondie soit nécessaire pour résoudre cette question, et tel constructeur, qui conteste le principe lui-même, construit cependant un appareil dont le principe, qui tient à la fois du multiplan et du tandem, 11e paraît avoir aucune raison d’être meil¬ leur que celui proposé. Maurice BRION. L’AÉRONAU fJQUE AU JOUR LE JOUR. — DÉCEMBRE. 1. Première ascension d’un ballon dirigeable gonflé à l’hélium : le dirigeable américain C-'] évolue au Langley Field (Virginie). 2. Deuxième sortie du dirigeable C- 7 gonflé à l’hélium. 3. Meeting à Marmande. Parachute par Blanquier. 4. Meeting à Baltimore. 10. M. André Michelin se démet de ses fonctions de président de V Aéro-Club de France. 11. Meeting de Carabanchcl (Espagne.) Le parachutiste Labatut se tue, son parachute ayant été accroché par un avion. 12. Conférence du général llirschaucr à la Mairie du Xe arrondis¬ sement de Paris. 1 3. Premier essai de la partie mécanique de l'hélicoptère Lamé, à Meudon. i3. Vote du budget de l’Aéronautique à la Chambre des Députés. 18. Meeting à Cisors, organisé par M. Peuillot. ly. James, sur Mars-I, vole à Martlesham, à la vitesse de 34 1 km sur ikm. 20. Ouverture du Congrès juridique de la navigation aérienne , à Monaco. 21. Séance-conférence de la Société Française de Navigation aérienne. 22. Le commandant Vuillemin, parti de Brou, pour la Coupe Michelin, abandonne près d’Évreux. 2.3. Arrivée au Bourget, de Deullin et de Marinier, revenant de Constantinople en avion. 29 et 3o. Stinson et Berlaud, sur J-L., battent, à Long-Island, le record de durée en avion, par 2611. 3o. Dernière tentative du commandant Vuillemin pour la Coupe Michelin. CONCOURS DES VOYAGES AÉRIENS. VOYAGES AÉRIENS ALLER ET RETOUR ENTIÈREMENT GRATUITS. Pans-Constantinople, Paris- Varsovie, Toulouse-Casablanca, Pans- Londres, Pans- Amsterdam, etc... Voir à la page XXIV1 2 3 4 * * 7 de nos annonces les conditions du Concours et le BON n° 3. G L’AÉRONAUTIQUE. A gauche, la barque a voile imaginée en 1670 par le Père Lana et soutenue dans l’espace par quatre ballons de cuivre dans lesquels on fait le vide. A droite h maquette du « navire aérien » A. V. 3 de MM. Yaugean et Gargiulo, a chambres con¬ centriques et compartimentées où est réalisé un vide relatif progressif de l’extérieur vers l'intérieur. Le projet de dirigeable Vaugean-Gargiulo Le Salon nous a montré la maquette d’un dirigeable à dépression variable imaginé par M. Yaugean. L’appareil doit être construit en duralumin; il est com¬ posé de trois chambres indépendantes concentriques et compartimentées où un vide relatif, progressif de dehors en dedans, est obtenu. Le setd problème de principe que pose la réalisation d’un tel dirigeable consiste à résister constructivement à des efforts résultants (dans le cas du vide parfait) voisins de 10 tonnes par mètre carré, efforts exercés dans le sens défavorable, c’est-à-dire de la périphérie vers le centre, alors que les dirigeables à hydrogène résistent seulement à une pression d’environ 4°kg par mètre carré, pression qui s exerce du centre vers les parois. Ce problème étant supposé résolu, les auteurs du projet n’ont point de peine à énumérer les avantages qui font de leur « navire aérien » la solution décisive du problème aéronautique. Le projet Vaugean-Gargiulo évoque d’abord le tout premier projet d’aérostat, exposé par le Père Lana , en 1670, dans son Prodromo overo saggio di alcune invent ioni nuove preinesso ail arte inaestra. . . . Lana proposait de construire un navire aérien formé d’une barque munie de voiles et soutenue dans l’espace par quatre ballons de cuivre dans lesquels on aurait fait le vide. Lana a décrit très longuement son invention, avec des calculs et une planche célèbre, reproduite ci-dessus d’après le vieil ouvrage de Faujas de Saint-Fond. Pour faire le vide, Lana proposait un système analogue au baromètre a eau : la sphère, pleine d’eau et munie d’un tube de \l palmes romaines, était retournée au-dessus d’une étendue d’eau et se vidait ainsi complètement. On fermait ensuite le robinet pour isoler le globe du tube.... En 1755, le Père Galien publiait à Avignon Y Art de naviguer dans V air , où il projetait la construction d’un grand navire en toile étanche, que l’on remplirait de l’air des régions supérieures et qui pourrait ainsi se soutenir dans les régions inférieures de l’atmosphère. Plus tard, parmi les nombreux projets de ballons diri¬ geables a air raréfié, on peut citer ceux de Brannon (1870), où un compartiment contenant de l’air à raréfaction réglable commande les mouvements verticaux d’un ballon à hydrogène; de Haddan en 1887, ballon métal¬ lique rigide dont on a réduit des trois quarts le volume d air, et traversé par un tube où l’air pouvait circuler pour contribuer à faire résister le ballon à la pression atmo¬ sphérique (?) ; de Sinclair (1891), aérostat rigide en étoffe tendue sur une carcasse métallique et contenant de l’air raréfié dont on pouvait faire varier la température. Aucun de ces projets, choisis parmi bien d’autres, 11’a subi le moindre commencement de réalisation. Nous ne trovons pas qu il en soit encore autrement pour le Vaugean- Gargiulo. Nous souhaitons d’ailleurs sincèrement que l’espoir des inventeurs, qu’on n’a pas le droit de dire chimérique, se réalise. L AERONAUTIQUE. Fig. i et i. — Planeurs d'Otto Lilienthal : monoplan (j8q,3) et biplan (1896). VOL PLANÉ — VOL À VOILE Le rendement économique de l’avion va s’ accroître d'abord par le perfectionnement des voilures et des moteurs actuels, ensuite peut-être par quelque aptitude des voilures à utiliser , comme le fait l’oiseau , les courants aériens ou même les pulsations du vent. A mesure que ces progrès seront acquis , la puissance motrice propre à l'appareil subira des réductions qui pourront avoir pour terme l'avion à moteur humain. L’aviette, l' un des buts du progrès aéronautique , est clone incapable de susciter aujourd'hui dans la jeunesse , que doivent guider nos constructeurs , un utile mouvement ; or c’est ci un tel mouvement , de sport et de technique à la fois, que cette rubrique nouvelle prétend aider. Nous rendrons donc compte par ailleurs des recherches relatives à l'avielle; mais nous réserverons ces pages au planeur, modèle réduit ou planeur monté , qu'il plane très humblement ou qu’il s'élève au vol ci voile. De la pratique largement répandue et bien dirigée du planeur, nous pouvons attendre un perfectionnement des voilures, une connaissance plus assurée de l' atmosphère , enfui une vive et saine propagande aéronautique ; c'est trop pour que nous négligions ici le vol plané. — //. B. Vers V Aviation économique PAR LES EXPÉRIENCES D’AVIONS SANS MOTEUR Par A. de PISCHOF Dans une étude précédente (1), j’avais exprimé toute ma satisfaction à propos de l’intérêt et même de l’enthou¬ siasme qu’ont suscités en France les résultats remar¬ quables obtenus ces temps derniers avec des planeurs sans moteur. La presse a familiarisé le grand public avec les notions de vol plané et même de vol à voile; elle a démontré que l’espoir qu’011 avait de voir un jour l’homme planer dans le ciel, tel le vautour, n’était nullement une chimère et que seules manquaient l’entente et l’organisa¬ tion nécessaires pour guider les efforts de tous les cher¬ cheurs, plus nombreux que l’on ne le croit, et que pas¬ sionne la solution de ce problème. Ce sera un jour un légitime sujet de fierté, pour (x) L’homme volera-t-il à voile comme l’oiseau ? (L’ Aéronautique, n° 29, octobre 1921). l’active Association Française Aérienne, d’avoir su grouper tous ces chercheurs, épars jusqu’à ce jour dans tous les coins de la France, afin de coordonner leur travail et surtout, grâce aux concours qu’elle a su obtenir, de pou¬ voir leur assurer une juste récompense du travail qu’ils fourniront et des risques qu’ils seront heureux de courir pour la bonne cause. En effet c’est maintenant une chose décidée : nous aurons en France, nous aussi, notre con¬ cours d’avions sans moteur et il faut dire que partout les organisateurs ont rencontré une aide et des concours qui dépassèrent de loin leurs espoirs les plus hardis. L’idée est donc lancée et il s’agit maintenant de donner à cette manifestation un caractère pratique tel, qu'd en sorte, dès cette année, des résultats encourageants. Mais qu’espère-t-on au juste de ces expériences de vol sans moteur? D’aucuns, devant les résultats obtenus l’an 8 L’AÉRONAUTIQUE dernier au Rhôn, voyaient déjà le ciel sillonné de pa¬ quebots aériens, nécessitant comme seule force motrice le vent; évidemment ceux-là se meuvent dans un pays Fig. 3. — Planeur clés frères Wright (1902). de rêve, car même les oiseaux les plus habiles sont obligés de cesser de voler à voile lorsque disparaissent les cou¬ rants aériens qu’ils utilisaient. Par contre, en restant dans la limite des possibilités, il est certain que nous arriverons dans un avenir prochain, grâce à ces expériences avec planeurs, à voler avec des puissances de beaucoup inférieures à celles que nous sommes habitués à voir employées dans nos avions actuels; car il ne faut pas se cacher que la guerre, avec ses exigences spéciales, a fait de nous de terribles gas¬ pilleurs de force motrice et il n’est que temps de réagir contre cette tendance funeste, si l’on ne veut pas tuer dans l’œuf le merveilleux essor que doit pouvoir prendre l’Aviation de Tourisme. N’oublions pas qu’avant la guerre les biplaces n’étaient munis que de moteurs de 5o IIP, que Blériot avait tra¬ versé la Manche avec une vingtaine de IIP et que les Wright, en 1907, emmenèrent déjà des passagers avec 28 HP seulement. Or nos connaissances actuelles en aéro¬ dynamique, les nouveaux matériaux et procédés de cons¬ truction dont nous disposons, enfin le progrès sensible qu’a fait la technique du moteur d’automobile doivent nous permettre non seulement d’atteindre ces premiers résultats, mais de les dépasser de loin. Le fait de savoir que l’homme peut faire sans moteur des vols même très prolongés, en utilisant soit la pesan¬ teur, soit les courants aériens, nous donne la possibilité d’améliorer, par un travail méthodique et par des pro¬ cédés relativement peu coûteux, les qualités des voi¬ lures et la forme générale des appareils. Il faut espérer que nombreux seront les concurrents qui voudront tenter leur chance au mois d’août prochain dans les sites enchanteurs des environs de Clermont- Ferrand. Mais ces futurs concurrents ne doivent pas perdre de vue que d'importantes performances avaient déjà été réalisées dans cette voie et quil serait à souhaiter qu'oi fasse, cette année, aussi bien, sinon mieux. Pour cela, le appareils devront être construits tout spécialement pour c genre de vol, ils devront être légers au mètre carré e pourtant très solides pour résister aux efforts des rafales présenter peu de résistances nuisibles et posséder en fi des caractéristiques spéciales, les rendant plus aptes j utiliser les pulsations du vent. Le constructeur qui voudra pouvoir réaliser des per formances vraiment intéressantes devra donc connaître i° Ce qui avait été fait avant lui dans cette voie; 20 La nature des courants aériens et leur utilisatioi possible; 3° Les notions de calcul et de centrage d’un planeur 4° Enfin les méthodes les plus pratiques permettan: de réaliser son projet. Nous nous efforcerons donc par la suite de donner de indications générales sur les questions ci-dessus, la biblio¬ graphie la plus utile à consulter et enfin à mettre son¬ ies yeux des lecteurs, des plans d’ensemble ainsi que de: détails de construction d’appareils réalisés, de manière à les familiariser avec ce genre de construction. Mais ce que nous désirerions éviter avant, tout à nos tu¬ teurs, cest de retomber dans certaines erreurs déjà commise- et d'acquérir ainsi à leurs propres dépens une expénen 0 Fig. 4- — Planeur du capitaine Ferber (1904). qu'une connaissance plus approfondie des travaux ante¬ rieurs aurait pu leur procurer. C’est donc dans cette intention (pie nous voulons brièvement retracer l’historique des essais avec planeurs et montrer ainsi que l’idée en est déjà fort ancienne. LILIENTHAL, LE PRÉCURSEUR. Le premier qui s’attaqua à cette question d’une façon méthodique fut Otto Lilienthal. Il commença d’abord par la détermination d’une bonne courbure d’aile, car il avait L'AÉRONAUTIQUE. 0 vile reconnu le grande supériorité des profils courbes sur Jes surfaces planes. Tl se servait à cet effet d’un petit manège qui lui permît de tracer des polaires. Il adopta comme meilleur profil une courbure para¬ bolique d’une flèche égale à un douzième de la corde et l’appliqua à un planeur d’une construction assez rudi- l'ig. j. — tissais, à /Jerck-sur-Mer, du planeur Archdkacon- Voisin. menlairc ( fi g. 1). Il est curieux de faire remarquer que Lilienthal espérait pouvoir passer du planeur à l’appa¬ reil à ailes battantes et la conception même de ses lon- gerons croisés, comme des branches de ciseaux, montre bien cette intention. Cet appareil avait une .envergure de y m, une surface portante de i4m2> pesait 20 kg, et possédait des nervures flexibles à leur partie postérieure. L’appareil comportait à barrière un léger empennage cruciforme, mais aucun organe de commande proprement dit, et le maintien de l’équilibre se faisait, par le seul déplacement des jambes. On peut juger par la de la difficulté et du danger que présentait ce genre d’exercice. Pour ses essais, Lilienthal se lançait du haut d’une col¬ line conique artificielle de i5m de haut, située au milieu d’une plaine. Il obtenait des angles de planement d’en¬ viron 90 avec une vitesse d’à peu près 9 m : sec. 11 adjoignit plus tard à son planeur un second plan placé au-dessus, ce qui portait la surface à i8m2 ( fig . 2). Lilienthal, en cinq ans, avait ainsi exécuté plus de 2000 glissades, s'élevant parfois plus haut (pie son point de départ, lorsqu’en 1896, par suite d une rupture, 1 appareil vint s’abattre, entraînant la mort du pilote. Ces essais avaient soulevé une certaine' curiosité dans le monde encore bien restreint de l’aéronautique. Les premiers qui reprirent ces essais furent Chanute et Her- ring en Amérique. LES ESSAIS DE CHANUTE ET HERRING. Après quelques essais peu satisfaisants avec une ma¬ chine copiée sur celle de Lilienthal, Chanute construisit un appareil à ailes multiples; malgré cela, plusieurs glis¬ sades assez stables furent réussies, mais l’angle de pla- nemenl fut mauvais, par suite des trop nombreuses résistances nuisibles, lin août 1896, Chanute et llerring entreprirent des essais avec un simple biplan, muni d’un stabilisateur cruciforme arrière du type Pénaud, monté à rotule et retenu par quatre ressorts. L’appareil ne pesait (pie nkR, avait une surface de i2m2,j5 et portait un homme à la vitesse de 8 à 9 m : sec sous un angle de planement de y0, 5 à n>°. Enfin en 1902 ils expérimentèrent une machine à ailes oscillatoires. Chacune des trois paires d’ailes superposées pouvait osciller autour d’un longeron situé au premier liers et leur mouvement était limité par des ressorts derappel ; les ailes pouvaient osciller dans un cadre fixe, portant sur barrière une queue Pénaud. Comme dans tous les appareils précédents, l’aviateur se suspendait à des brancards, fixés à la base de la machine et, comme chez Lilienthal, l’équilibre était maintenu par déplace¬ ment du corps. Le montage oscillatoire des ailes a va il pour bu I de mieux pouvoir ut iliser les pulsations aériennes. Enfin, rappelons qu’en Angleterre, bileher, autre dis¬ ciple de Lilienthal, réussit plusieurs centaines de glis¬ sades, mais partagea finalement le sort tragique de son maître. LES EXPÉRIENCES DES FRÈRES WRIGHT. Mais ce 11’est qu’avec les frères M right que nous entrons dans une période d’expérimentation pins rationnelle. Leurs débuts en 1900 furent guidés par Chanute. Plus que leurs devanciers ils tentèrent de diminuer les résis¬ tances nuisibles en adoptant d’abord pour le pilote la position couchée. Ils abandonnèrent en outre la méthode barbare de rétablissement de l’équilibre par déplacement Fig. 6. — Planeur i>e Pibcuof de juillet i;j<>6. Premier appareil elfecti veinent muni d’un levier unique (mamiic à lialui), commandant, simultanément profondeur et gauchissement. du corps, en munissant leurs appareils d’organes de com¬ mande. Ainsi un petit plan antérieur, assez curieux, comman¬ dait Y équilibre longitudinal. Ce plan, constitué d’un lon¬ geron, situé au premier tiers de cette surface, pouvait 1, m L AÉRONAUTIQUE osciller autour de tourillons fixés sur des relèvements des patins; des nervures flexibles traversaient ce longeron. La course du bord antérieur de ce plan était limitée par ressorts, tandis 2 de profondeur des plans, une surface de i5m2,6 pour un poids de 2ikg,8. Une nouvelle machine, en 1901. avait 6m, 70 d’envergure, 2m,i3 de profondeur de plans, 27m2,i de surface pour un poids de f5kg. Lnfin, en 1902, après des études expérimentales sur des courbures d’ailes, les frères Wright construisirent une troisième machine de grande envergure et de faible pro¬ fondeur d’aile (fi g. 3). Envergure, 9m,75 ; profondeur des (*) (*) Voir description et figure dans L’Aéronautique n° 22, p. ii5. plans, 1 m,5o ; surface, •> 8m2, 4 pour un poids de 53kg. Les meilleurs angles de planement varièrent entre 6° et 70, L’un des meilleurs vols a va il duré 26 se ondes, pour 11 ne dis¬ tance de 1 1 8m et avec une perte de hauteur de 28m. Les W right conclurent de ces essais qu’il sérail possible de construire une machine enlevant 3okg par cheval. Fré¬ quemment les frères Wright réussirent à virer ainsi qu’à s’élever légèrement au-dessus de leur point de départ, EN FRANCE, FERBER ET ARCHDEACON. Les essais des Wright eurent un retentissement mon- . dial, mais c’est en France, à la suite d’une active cam¬ pagne de Chanute, qu'ils trouvèrent leurs premiers imi¬ tateurs grâce à deux hommes passionnés de toutes choses nouvelles; c’était d’une part le capitaine Ferber, qui, aidé de M. Peyret, construisit en iqod-ipof plusieurs pla¬ neurs (fig. 4) qu’ils essayèrent à Chalais-Meudon ; M. Arch- deacon, d’autre part, jugeant achevés ses apostolats pré¬ cédents pour le ballon et l’automobile, s’attela, avec la fougue qu’on lui connaît, à cett e nouvelle complète. L’est lui qui lança les frères Voisin dans l’aviation et quelques- uns se rappelleront encore leurs essais de planeurs sur la Seine, à Berck-sur-Mer (fig- 5) et à Issy-les-Moulineaux. Enfin un petit groupement s’était formé au sein de Y Aéronautique-Club de France , dans le but de poursuivre les essais de planeurs. C’ctait sur le versant d’une colline près de Massy- Palaiseau que quelques fervents, dont Bourdariat, Joliot, de Coster, Peyret, le signataire de ces lignes et quelques autres, passèrent leurs dimanches, mais plus souvent occupés à des réparations, qu’à dos essais, car notre habileté fut faible, le terrain peu propice et, faute de moyens pécuniers suffisants, les essais ces¬ sèrent lorsque nos deux appareils, dont nous avaient fait don le capitaine Ferber et M. Gabriel Voisin furent brisés. Tout autres seront les procédés et les moyens dont disposeront les concurrents du prochain concours de Clermont-Ferrand et il est à prévoir que cette fois-ci le mouvement 11e s’arrêtera plus, mais donnera naissance à un sport nouveau, plein de charme et d’utilité. A. de PISCIiÛF. DIVERS FAITS. — En Allemagne, les pilotes d'avion sans moteur pourront être sur leur demande pourvus de carte spéciale de pilote d'avions de ee type. Cette carte est délivée parle Verband Deutscher ModeU-und (îleil/lug \ ereine après examen des litres du demandeur. — Le Berliner Modell-und Segel Flugverein (Association berlinoise de construction de planeur et de modèles réduits) organise tous les dimanches des réunions au Tempelhofer Eeld et y fait disputer de? concours pour l’attribution des primes en présence de juges officiels. Les Etablissements Louis Clément , de lioulognc-sur-Seinc, nous informent qu ils sont à même de fabriquer sur dessins tout modèle de planeur; ils mettent eux-mêmes en fabrication le planeur tri- plan, pesant 70kg, qu'ils ont exposé au Salon. L’AÉRONAUTIQUE. P Le vol des avions sans moteur Par le Colonel DO R AND On a beaucoup parlé ccs temps derniers du concours (l’avions sans moteurs qui a eu lieu en Allemagne sur la montagne du Rhon. Cependant on semble avoir oublié qu’au commence¬ ment de 1914, un pilote français, le Lieutenant Grassel. du Laboratoire d’Aéronautique militaire de Chalais- Meudon, exécutait très facilement avec son avion le sta¬ tionnement dans l'espace, la montée en avançant ou en reculant, en se plaçant face au vent ascendant qui, à cer¬ tain moment, souffle du Sud-Ouest sur le plateau de Villacoublay. Pour ces essais, qui furent nombreux, le moteur était mis à l’extrême ralenti et. la vitesse de rotation de l’hélice était telle que, compte tenu de la vitesse du vent, sa traction était négative. Autrement dit, l’hélice en tournant lentement donnait une résistance parasite additionnelle à l’avancement, gênante, qui nécessitait un emprunt d’énergie supplé¬ mentaire au vent. Le Lieutenant Grasset a donc bien exécuté à maintes reprises le véritable vol à voile tel (pie le pratiquent les grands oiseaux voiliers en utilisant uniquement l’énergie fournie par un vent ascendant pour se maintenir dans l’espace. Une Note publiée un peu avant la guerre par mes soins et en collaboration avec le Commandant Alayrae dans La Technique Aéronautique donnait le mécanisme très simple du vol à voile tel qu'il avait été exécuté par le Lieutenant Grasset. Nous avons pensé qu’il était bon de reprendre l’étude technique de la question déjà traitée en ipi f en la développant de façon à dégager un certain nombre de conséquences qui peuvent l’éclaircir plus complète¬ ment. I. — PROBLÈME GÉNÉRAL DU VOL DES AVIONS SANS MOTEUR. Par vent nul, un avion descendra en vol plané sur une trajectoire de pente (3 fonction de l’angle d’attaque i des ailes, avec une vitesse V variable avec l’altitude el que l’on sait calculer. Si, à un moment quelconque, il est soumis à un vent ascendant debout de vitesse Y et d’inclinaison (3 sur l’horizon, Y avion stationnera , dans V espace. Si le vent a une vitesse v et une inclinaison a différentes, l’avion se déplacera dans une certaine direction et. avec une vitesse u résultante de v et de V. Pour obtenir celte résultante en grandeur et en direc¬ tion il suffit de construire le triangle O AB dans lequel : AO repré- g tante AB re¬ présente la vitesse propre* u de l'avion en grandeur et en direction. Le problème se ramène donc à un cas simple du vol sans moteur, le planemenl, pour lequel on a les rela¬ tions connues ( 1 ) — = K y V- u, S 1 > ) (3) Ht TTk k :r — la ni; K y k c S k y : J\ ( k x ) = fj, ( / ) (polaire de l'avion). Dans ces formules on a : - poids soulevé par mètre carré; Y vitesse de translation en mètres par seconde; [3 pente de la descente planée; d densité de l’air à l’altitude z de vol. celle au niveau do la mer étant prise égale à l’unité; 7 coefficient des résistances passives; K.r el K y coefficients unitaires de traînée et de sustenta¬ tion pour un angle d’attaque 1 des ailes. Au niveau de la mer on aura a =1 et une vitesse Y0. A une altitude z où la densité de l’air est u. on aura 1 1 Si le triangle O AB a été construit en prenant AO = V„ au niveau de la mer, à l’altitude z où la densité est ;j„ on aura un nouveau triangle O AB dans lequel O) ..V-°A(i)i. A l’altitude z, la vitesse de l’avion sera représentée en grandeur et en direction par A B. 12 L'AÉRONAUTIQUE. Le triangle OAB sera le triangle caractéristique du vol sans moteur au niveau de la mer. Le triangle OA/B sera le triangle caractéristique du vol à l’altitude z où la densité est y.. II. — DU VOL HORIZONTAL SANS MOTEUR. PLAFOND. Considérons le triangle caractéristique ()AB du vol sans moteur au niveau de la mer. Dans le cas de la ligure 3 l’appareil s’élèvera dans la direction AB contre le vent et avec une vitesse u(l. Lorsque l’avion aura atteint une altitude limite s pour laquelle A I! sera horizontal, le pla¬ fond sera obtenu et la vitesse hori¬ zontale de trans¬ lation sera Ail. Pour (|ue A B soit maximum pour un vent de vitesse v et de pente a il faudra que S «soit le plus petit possible. Comme on le sait, le minimum de tangB = —Z- est obtenu h y pour un angle d’attaque des ailes particulier i ,n appelé angle optimum; à cet angle d’attaque correspond un angle de pente [3/w minimum. Première conséquence. - — - Pour réaliser le vol hori¬ zontal à vitesse maximum, on devra employer l’angle d’attaque des ailes im optimum correspondant au mini- R x mum de — et de la pente 3 du vol plané. L’angle de la corde des ailes sur l’horizontale sera constant quels que soient v et. a et égal à — i„i‘ Cet angle sera compté positivement au-dessous de l’horizon¬ tale et négativement au-dessus. Cette remarque permet de tirer la conséquence très importante suivante : étant donné les valeurs numériques de (5, voisines de —, • • OQ . . snqB,,, est sensiblement égal à tang(3/w = -|t— minimum. Si l’on remplace \ „ par sa valeur tirée de l’équation (i) ou aura e soi a = Bd P\2 IU R y i 'V- I L’altitude de vol correspondra à ,n — v cos a, cos (3„, est voisin de l’unité, on a donc \\ y cos x. (7) e si n x W t = — : - V COS X. R x R Y III. - DU PLAFOND MAXIMUM DE L’AVION SANS MOTEUR. La formule (6) qui donne la densité de l’air y. corres¬ pondant au plafond est vraie quel que soit l’angle d’at¬ taque : ( ) i i Ivr C-SII122 Deuxième conséquence. — Pour obtenir le maximum de vitesse horizontale contre le vent dans le vol sans moteur, il est nécessaire de maintenir constant, pendant le vol, l’inclinaison de la corde des ailes sur l’horizon ; cette inclinaison, indépendante de la vitesse et de la direction du vent ascendant, est égale à la différence entre la pente du vol plané correspondant à l’angle d’attaque im optimum et cet angle lui-même. La ligure 3 nous indique que l’on a \_ (5) e sin x = OA' sin = \ 0 ( j si n 3„, ; A chaque angle d’attaque correspond donc un plafond particulier. Ce plafond, caractérisé par la valeur de y., sera le plus grand possible lorsque y. sera minimum; ce résultat sera obtenu lorsque i R x / i \ 2 -=- — — — sera minimum. R y \ K y J Pour un avion donné, cette condition est remplie pour un angle d’attaque particulier plus grand que iin appelé angle d'attaque de la puissance minimum . A l’angle y correspond une pente (ü|. L’AÉRONAUTIQUE. VA Pour monter le plus haut possible il y aura lieu de donner à la corde de l’aile une inclinaison constante ((3, — /’,) sur l’horizon et cela quels que soient v et a. Des remarques précédentes on lire les conséquences suivantes : l’uoisi km k CON'SÉQUFNCE. — Le plafond maximum sera atteint lorsque l’on utilisera l’angle d’attaque corres¬ pondant au minimum de puissance. Qi vthikmk conséquence. — Pour obtenir le maximum de plafond il est nécessaire de maintenir constant pen¬ dant le vol l'inclinaison de la corde des ailes sur l’hori zon ; cette inclinaison, indépendante de la vitesse et de l’inclinaison du vent ascendant, est égale à la différence entre la pente pj du vol plané pour l’angle ô d attaque correspondant au minimum de puissance et cet angle lui-même. Nota. £1 — /‘t est compté positivement au-dessous de l’horizon et négativement au-dessus. IV. — CALCUL DU PLAFOND. Si l’on prend pour faire le calcul du plafond mule simple de llalley, on a i 5 la f iir- c = 1 8 4oo lng La lorn mie (fi) ilomie i v- sin2a •j. \ * s i n - 8 (I ou c = '](> 8oo loer v si n a n V0 sin 8 Si l’on prend à titre d’exemple V0= io. mètres par seconde, sin £ = o,i. La valeur de la composante verticale du vent usina nécessaire pour s’élever de iooom sera donnée par , , t’ si n a iooo -- J0800 log - ; soi l v sin a = i >8. A ota. — On doit faire remarquer cpje v sin a est fonc¬ tion de l’altitude; cette composante verticale de la vitesse du vent pourrait être déterminée compte tenu des résultats du vol obtenu avec un avion sans moteur de caractéristiques connues et à l’aide des formules pré¬ cédentes. V. — REPRÉSENTATION GRAPHIQUE DES RÉSULTATS PRÉCÉDENTS. Si, pour un avion donné, nous avons calculé les valeurs de V0 et [3 pour différentes valeurs de i et de K?/, nous obtiendrons ^ o — è ] ( fj ), *= F, (p). La représenta lion de \ „ b , ([3) en coordonnées polaires donne une courbe dont la forme est représentée ligure \. La tangente 0B„, minimum à la courbe donne l’angle (3,„ minimum (‘t la vitesse V„= 0B,W. Si OA représente la vitesse v du vent en grandeur cl en direction, la vitesse horizontale inaxima sera W,±= BL A . L’altitude corrcsponda n I c "sera donnée par ' OH, ’JL _ ( < ) IL,, La tangente horizontale à la courbe Y0 = h h ((3) don¬ nera le point 11, qui correspond, comme on le voit facile¬ ment, à la vitesse ascensionnelle maximum et au plafond maxi mum. Le plafond maximum sera donné par b \\ v/ i \ 2 Vmr ce point on a ( — ) minimum. VI. — DANGER DE L’ACCIDENT PAR PERTE DE VITESSE. On a vu précédemment que pour profiter au mieux de l’énergie du vent il suffisait de donner aux ailes de V avion sur F horizontale une certaine pente constante judi¬ cieusement choisie suivant le luit à atteindre. Lotir obtenir la vitesse de translation horizontale la plus grande contre le vent, la pente est [3 m—i„, diffé¬ rence entre l’angle de pente du vol plané minimum (3,w cl l’angle d’attaque correspondant i,„ appelé angle optimum. Pour obtenir le plafond maximum, la pente des ailes sur l’horizontale est [3, — it différence entre l’angle de pente du vol plané (3, et, l’angle d’attaque i , correspon¬ dant au minimum de puissance. L’emploi de l’angle i, plus grand que i est îles plus délicats car son augmentation involontaire peut provo¬ quer V accident classique par perte de vitesse. L’angle (3/w — i,n est certainement moins dangereux à ce point de vue et il est avantageux lorsque l’on recherche une plus grande vitesse de déplacement. L’AERONAUTIQUE. Par conséquent, si le pilote faisant faceauvent conserve constante son inclinaison sur l’horizon, égale à (3,„— i,„ .sans se préoccuper du vent, il se tiendra dans le voisinage du maximum d’utilisation. Pour éviter la perte de vitesse, les Allemands ont cru bien faire pour le concours du Piton de fixer une limite inférieure delà vitesse de planement et par conséquent indirectement de la charge par mètre carré— • Cette précaution ne semble pas justifiée car le rapport de deux vitesses prises pour deux angles d’attaque dilfé- P rents est, indépendant de et la différence entre ces P deux vitesses est d’autant plus petite que — sera plus petit . On doit laire remarquer que les oiseaux ont un — très petit, ce qui leur permet d’utiliser des vents très faibles puisque à la limite i i A notre avis, le plus grand danger provient des oscil¬ lations autour de Y axe de tangage que l’on doit réduire le plus que l’on pourra par une convenable stabilité de forme. Les expériences de 191 f faites par le Lieutenant Grasset ont montré que de ce côté un résultat certain était obtenu en prenant S/ sL ~~ >’7' Dans cette formule 011 a : S surface portante; l profondeur de l’aile; s surface de l’empennage; L distance du centre de gravité à l’axe de l’empennage mobile. En outre, pour un angle d’attaque de 5° avec l’horizon, la verticale du centre de gravité de l’avion devait passer à une distance du bord antérieur de l’aile égale à 0,29 /, l étant sa largeur. Au sujet du centrage, nous devons citer les constata¬ tions suivantes faites en 1 9 1 ^ : LJ11 premier avion, centré comme il est indiqué précé¬ demment, fonctionnait parfaitement bien dans le vent ascendant de i5m à i6m de vitesse. Un deuxième avion, identique au premier, mais dont le centre de gravité était reculé de 2cm en arrière, fonc¬ tionnait mal. Ce deuxième avion centré ensuite comme le premier avait acquis de ce fait toutes les qualités de celui-ci. Pour un projet d’avion sans moteur, l’étude de la sta¬ bilité longitudinale devra être faite avec soin cl con¬ trôlée au tunnel aérodynamique. VII. — MANŒUVRES DU PILOTE POUR LE VOL A VOILE. EMPLOI DE L’INDICATEUR DE VITESSE. On sait qu’un pilote partant d’une altitude donnée peut, moteur éteint, descendre en vol plané en exécutant toutes les manœuvres ordinaires et venir se poser en un point du sol désigné à l’avance. Pour utiliser l’énergie ci 1 1 vent, en se plaçant face à sa direction, ou a vu précédemment qu'il suffisait ch* main¬ tenir les ailes de l’avion sous une pente donnée sur l’horizon. Nous avons conseillé l’emploi de l’angle (3/,/ — im cor¬ respondant à im optimum, afin d’obtenir la progression la plus rapide contre le vent et éviter le danger de la perte de vitesse. La mesure de l’angle de pente, environ 20, comme on le fera voir dans les applications numériques des for¬ mules, ne saurait se faire avec un niveau eu égard aux accélérations qui troubleraient ces indications. On devra employer de la façon simple suivante l’indica¬ teur de vitesse à trompe de Venturi. Pour une vitesse V à l’altitude z où la densité de l’air est u on lit sur la graduation du manomètre de l’appareil une dépression h donnée par h = K Vsp. On a vu précédemment que \->= V*. 1 )oue h = K Y(-, est constant. Si l’on veut bien remarquer que, eu cas de descente planée, la perte d’altitude la plus faible et le plus grand parcours horizontal seront obtenus en utilisant l’angle optimum i/w, on voit qu’il sera nécessaire de maintenir constant pendant tout le \ oi sans moteur la dépression! du manomètre de l’indicateur de vitesse. De ce qui précède on tire la conséquence très impor¬ tante suivante : Cinquième. co: \séç>u i:\ck. — Pendant le vol sans moteur, la manoeuvre en profondeur consistera à main¬ tenir constante la dépression du manomètre de l’indica teur de vitesse. Cette dépression correspondra à la vitesse de planement près du sol pour l’angle optimum. Cette vitesse peut se calculer facilement, compte tenu des essais du modèle de l’avion au tunnel aérodynamique. Pour la manœuvre des ailerons, le Lieutenant Grassel opérait par battements afin de créer une action dyna¬ mique venant compléter celle de* la vitesse de l’air sur ces organes de manœuvre. L AERONAUTIQUE. VIII. — APPLICATIONS NUMÉRIQUES DES FORMULES PRÉCÉDENTES. I n cas concret permettra de se rendre compte des résultats que l’on peut attendre à coup sur dès mainte¬ nant du vol des avions sans moteur. Prenons un avion établi pour enlever uniquement sou pilote. Le poids de au mètre carré peut cire facilement réalisé avec — ~ o.oor. Avec une bonne aile dont on connaît la polaire on pourra calculer facilement : i° Les conditions du vol plané pour l’angle d attaque i,„ optimum. On aura I ! x . . - — minimum = o . nS i . {p,n = 4“- <>- im = 2°, 6. H x K y = 0,0'iî. 1 >, I .. Vo = i io par seconde, c si n y. (minimum ) = i 06. O / o0 p ni ' ni — •* • •>.° Les conditions du vol plané pour l’angle d’attaque /, * du minimum de puissance H x I , o- l\ / = 0,053, i i « ./■ I! K , m i m m il m = o . >u. K v V, — io"', 6. c si a y. (minimum) — o'", . pl — O — — >■ • Le l'apport des dépressions fournies par mètre de la trompe sera ma no- h,„ _ V'ii 77, " Vf 1 • On voit, d’après ces chiffres qu’il suffira d’un souffle de vent pour soutenir l’avion sur l’horizontale, alors qu’il utilisera la pesanteur jiour progresser face au vent. Les différents problèmes qui pourront se présenter seront traités facilement par le calcul. Les formules générales étant connues, le tunnel aéro¬ dynamique donnera ies éléments numériques à faire entrer dans les calculs. Il est bien certain que si l’on a un choix à faire entre iH un certain nombre d’ailes, les essais au tunnel aérody¬ namique permettront de faire ce choix en toute connais¬ sance de cause. Par conséquent, l’opération consistant à essayer sur l’avion lui-même des ailes différentes pour en déterminer les valeurs relatives est. inopportune. IX. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. Les eonséuueuces énoncées au cours de l’étude sur i le vol des avions sans moteur peuvent se résumer ainsi qu'il suit : i° Par vent nul ou de vitesse et de pente ascendante insu I lisante, l’avion sans moteur descendra en vol plané. Le maximum de parcours sera obtenu si la corde des ailes de l’avion reste constamment inclinée sur l’horizon et vers le bas d’un angle 3M - i,H égil à la différence entre la pente minima 3 du vol plané sous l’angle optimum et cet. angle lui-même. Ce résultat sera lui-même obtenu si le pilote conduit son avion eu maintenant constant le chiffre donné par l'in¬ dicateur de vitesse et correspondant à la vitesse V„ du vol plané sous la pente minimum. 2° Par vent ascendant de vitesse v et de pente x suffi¬ sants, la composante verticale v sma de ce veut aura pour effet de placer l’avion sur un certain plafond où il volera horizontalement. La hauteur de ce plafond est fonction de la vitesse du vent, de son inclinaison, des caractéristiques de l’appa¬ reil, de l’angle d’attaque ou, ce qui revient au même dans le cas présent, de l’inclinaison de la corde de l'aile sur l' horizon. ! ,c p la fond maximum que l’on pourra obtenir sera a I Ici ni lorsque l’angle d’attaque i choisi sera égal à l’angle du minimum de puissance correspondant à i minimum. Pour arriver le plus rapidement possible au plafond maximum on devra incliner la corde des ailes sur I horizon d’un angle [3, différence entre la pente [3( du vol plané correspondant à ?, et cet angle lui-même. Ce résultat sera obtenu si le pilote conduit son avion en maintenant constant le chiffre donné par I indicateur de vitesse et correspondant à la vitesse \( du vol plane sous l’angle d’attaque du minimum de puissance. 3° Pour obtenir le maximum de parcours sur l’hori¬ zontale, le vol aura lieu au plafond correspondant à l’angle optimum t,„. Pour obtenir ce résultat, le pilote devra maintenir constant le chiffre donné par l’indicateur de vitesse et égal à celui correspondant à la vitesse V„ du vol plané sous l’angle optimum im. 16 L'AÉRONAUTIQUE. 4° Si, pendant le vol, le pilote emploie l’angle i , du minimum de puissance seulement intéressant pour monter le plus haut possible, l’avion sera tangent à la perte de vitesse. Le danger d’accident sera augmenté si la stabilité o r? longitudinale est insuffisante. En conséquence, la stabilité des avions sans moteur devra cire particulièrement bien étudiée, ce qui est facile. f>° Le vol, vent debout, s’exécutera de la façon suivante : Lancer l’avion à l’aide d’un plan incliné ou d’un dis¬ positif analogue à celui employé par Wright et à une vitesse au moins égale à la différence entre celle Y0 de vol plané correspondant à l’angle d’attaque optimum et la vitesse du vent debout. De celte manière, la perte de vitesse après le départ pourra être évitée. La vitesse V0 étant atteinte, ce que le pilote consta¬ tera à l’aide de son indicateur de vitesse, aucune faute ne seia commise et le maximum de chemin sera parcouru par l’avion si, pendant toute la durée du vol, le chiffre de /’ indicateur de vitesse est maintenu constant. Pendant toute la durée du vol l’inclinaison de la corde de l’aile sur l’horizon restera constante. Les essais du petit modèle de l’avion au tunnel aéro¬ dynamique permettront de fixer à l’avance, avec une précision suffisante, la valeur de V„ et de tarer l’indica¬ teur pour cette vitesse. 6° Pour un avion sans moteur chargé à ■ ■ Si h cl h sont les chiffres de l’indicateur pour V0 et \ ,, ou aura h — î ,11 h'. Les minium de la composante verticale du ven! ascendant seront : i° Pour le vol sous l’angle im, e si n a = i o6 ; o.o Pour le vol sous l’angle it, v sin a = om,9fj. 7° L’étude d’un avion sans moteur se fera très facile¬ ment en partant des résultats des essais sur petit modèle au tunnel aérodynamique. Les essais (V ailes différentes sur l'avion lui-même sont parfaitement inutiles. LANCEMENT CORRECT DES AVIONS SANS MOTEUR. Dans la Note au sujet du vol des avions sans moteur nous avons montré que si à un moment quelconque un appareil sans moteur est animé d’une vitesse propre Yt correspondant à celle du vol plané smis l’angle d’at¬ taque i,„ optimum correspondant à la pente (3„, minimum du vol plané et si, de plus, la corde des ailes de l’appareil est inclinée sur l’horizon de - i,„, on obtiendra le parcours maximum, cela quel que soit le vent. Pour obtenir le lancement correct il suffira de faire glisser l’avion sur une pente en inclinant la corde des ailes sur l’horizon d’un angle ((3/;/ — im) et de lui donner à l’extrémité de la (liste de lancement une vitesse V„. Comme il sera logique de prendre i,„ comme incli¬ naison de ia corde de l’aile sur l’axe du fuselage, il suf¬ fira donc de placer l’axe du fuselage parallèlement à la piste de lancement. On pourra employer avantageusement le dispositif de lancement de Wright comportant : i° Un rail incliné de (3/w sur l’horizontale, soit environ io pour ioo et de longueur x\ >.° L n pylône de hauteur — avec le dispositif classique pour utiliser un certain poids a F afin d’opérer le lance¬ ment dans les conditions indiquées précédemment. Si P est le poids de l’avion, l’effort de traction donné par l’utilisation de la pesanteur sera *1 LT _i_ P Ü. ■ ■ 1 r>ni- Pour obtenir la vitesse \ „ par vent nul à l’ extrémité du rail, on devra réaliser la condition i, 3oa58 V* F — P X r-il. e»i F En prenant P = i oiê-, rj _ e ni — 0,1, \ 0 = I F" t = io"', on aura F = 77kg. Compte t('iiu des frottements, un poids de aookg des¬ cendant de 5m, donnera, à l’extrémité du rail de iom et par vent nul, une vitesse de i3m à ui avion de iookg. S’il existe un vent debout de vitesse et de pente suf- santé pour permettre à l’avion de s’élever, celui-ci quit¬ tera le rail à un moment donné et le vol «à voile sera amorcé. On voit d’après ce qui précède qu’il suffira d’un dispositif de lancement très léger pour les avions mono¬ places sans moteur. Folnnel DOIi V\L>. D. L'AERONAUTIQUE. 17 Le (ioo HP. Deux moteuhs Renault. Le 45n ///>. Note au sujet des moteurs d’Aviation A PROPOS DU SALON DE L’AÉRONAUTIQUE DE NOVEMBRE 1921 Par le Commandant MARTI N OT - LA GA R D K (AV//). PUISSANCE ET POIDS. Comme nous l’avons indiqué, déjà, le lecteur voudra bien se reporter à L’Aéronautique de janvier 192:, pour avoir le détail îles caractéristiques et des conditions d’emploi des moteurs destinés d’une part à l’aviation militaire et d’autre part à l’aviation commerciale. Les besoins militaires pour la chasse exigent des mo¬ teurs poussés, légers, el de puissance croissante, au delà de 5oo à 600 IIP. L’aviation civile, l’hydraviation, l’aviation de bombar¬ dement s’orientent de plus en plus vers le moteur présen¬ tant le maximum de sécurité, et le plus économique, el vers les avions polymoteurs, pratiquement à trois et à quatre moteurs. Il semble donc qu elles utiliseront vrai¬ semblablement des puissances moindres. Pour le mo¬ ment, la puissance normale unitaire semble être de l’ordre de 35o à 45o HP. Afin de rester dans les limites de fatigue admissibles, les poids sont de l’ordre de ikg,a à 1 ks,5 par cheval de moteur nu. Le chiffre de la puis¬ sance, qui doit naturellement être accompagné de celui de la durée pendant laquelle celle-ci peut-être soutenue, est celui de la puissance nominale, celle qui peut être fournie au sol pendant au moins une demi-heure. On ne voit pas apparaître encore de séparation franche entre les types militaires et les types commerciaux, car ils diffèrent seulement par quelques degrés dans l’échelle du poids cl de la robustesse. ( n même moteur , poussé , est un moteur de guerre,' employé avec une plus faible pres¬ sion moyenne, le couple et la vitesse diminués de 10 à ] 5 pour 100, il devient un moteur de pai r. Pour aboutir dans des délais raisonnables et certains à une solution acceptable pour l’aviation de transport, Moteur Hi.sI'ANO -Suiza 3oo III’ à huit cylindres en \ à <)0" à commande directe d'hélice (culasses et chemises d'eau des c\ lindres en aluminium). il est actuellement prudent de commencer par perfec¬ tionner ce qui existe dans les voies classiques, tout en 18 L'AERONAUTIQUE. laissant parallèlement la voie ouverte à toutes les solu¬ tions nouvelles qui seront peut-être appelées à devenir les solutions définitives de l’avenir. Pour faciliter la lecture et l’exposé de l’évolution (alors que jusqu’à présent on avait rarement dopai i20mm); course. i9omm; il aurait donné aux essais au un courant d’air de i8okmh de vitesse, 38o HP à 1 5^5 toi» avec une consommation horaire par cheval de d’essence et de a8g d’huile, c’est-à-dire comparable à et des autres moteurs fixes; le poids est seulement de33o! en montée, en avion, aux faibles altitudes, la vite d’avancement sur la trajectoire étant relativement faii il faudra sans doute réduire la puissance. B. Nous retrouvons les solutions déjà indiquées- décrites, destinées à faciliter le vol à très grandes altitui el qui continuent leur évolut ion cl leur perfeetionnemti. Citons : Le turbo-compresseur Rateau, qui utilise, commet sait, l’énergie restante des gaz d’échappement, et jir sente sur les compresseurs à commandes mécaniqu l’avantage d’une plus grande simplicité et d’une pli grande souplesse et permet la conservation de puissance jusque vers 5ooom; La compression mécanique variable par excentrage j maneton de bielle, applicable aux moteurs en étoile, sol tion d’abord essayée par M. Clerget sur un motet 200 IIP de sa marque, et continuée par MM. Üamblai et Bréguet; Le limiteur Bouteille de la pression en fin d’admissioi Moteur Iîkistul « Jupiter », de 4oo IIP, à refroidissement par air Vue de la lace arrière montrant les trois carburateurs Claudel - ffobson, dont chacun alimente trois cylindres par un collecteur en spirale. suivie par les moteurs, nous conserverons, dans leur clas¬ sification, le même ordre que dans l’article précité de janvier 1921, et nous renverrons le lecteur à ce même article pour certaines descriptions de détail (1). A. Dans la catégorie des moteurs très légers et poussés pour grandes attitudes, nous trouvons : le Salaison 200 HP à 9 cylindres en étoile en aluminium; le nouveau rotatif Rhône à refroidissement spécial 170 HP, maintenant au point, pesant 170^^ et établi en série. Pour les puissances supérieures, à partir de 200 HP, on avait eu jusqu’à pré¬ sent recours uniquement au refroidissement à eau, en particulier dans le moteur Hispano- Suiza 3oo HP. Le moteur Bristol- Jupiter de 35o-f5o IIP, à refroidissement par air, prend place le premier dans cette catégorie. Ce moteur, déjà décrit dans IJ Aéronautique d’août 1920, comporte 9 cylindres en étoile de 1 jbmm d’alésage (l) Voir aussi Le. s- nouveaux moteurs lï Aviation, par le Comman¬ dant Marlinol-Lagarde, publié par Berger-Lcvrault (Ouvrage cou¬ ronné par l’Académie des Sciences). Moteur Lorraine-Dietrc.ii \oo III’ à i< cylindres. Les cylindres sont en trois rangées de quatre. Le moteur es vu de l'arrière, côté de l’allumage Delco et de la pompe à eau Les carburateurs Zenith sont placés latéralement. Le motet® comporte un compresseur Luchard . Le moteur Panhard- Levassor de 5oo HP surconipriro suralésé et automatiquement sous-alimenté proporti© L'AERONAUTIQUE. 19 nellement à l’altitude, qui permet la conser¬ va lion de la puissance jusque vers a5oom. C. Les moteurs légers ordinaires de faible et moyenne puissance, de 6 o à 33o III*. Ceux-ci pèsent de ok",8 à i kg,2 par cheval tic moteur nu, avec commande directe de l’hélice; la vitesse est comprise entre 1 3oo *et i4oo tours pour les rotatifs, i5oo et 1900 tours pour les fixes. Nous retrouvons les moteurs classiques Renault 3oo 11 P à 12 cylindres en V : Salaison Z- 9 260 IIP en étoile; Lorraine- Dietrich 275 IIP; llispano- Suiza i5o, 180, 200 et 220 IIP, utilisant les mêmes huit cylindres, eu Y; Il ispano- Suiza 270 HP h 8 cylindres en V. Les moteurs en étoile, qui permettent les solutions les plus légères, présentent certaines difficultés au point de vue des vibrations de flexion et de torsion, en particulier aux vitesses qui correspondent à l’égalité des efforts d’explo¬ sion et des forces d’inertie, soit vers 1 \oo tours dans les moteurs actuels. On y remédie par un équilibrage et un centrage soignés, une forme appropriée et suffisamment rigide de l’arbre, l’adjonction d’un léger volant, une butée placée aussi près que possible de l’hélice. Le moteur Sai.mson 5h> lit’, à 18 cylindres. Le moteur Kahman ôoo-6nu 111*. à iS cylindres. Les nouveaux moteurs Salmson C.M- 9 pré¬ sentés sont à 9 cylindres en étoile, l’embiellage constitué par une bielle centrale et des biel- lettes. Pour permettre d’augmenter la vitesse, les roulements à billes de la tête de bielle, sensibles aux effets de la force centrifuge, sont remplacés par un coussinet lisse: les cylindres ne sont plus encastrés dans le carter, mais fixés par des boulons de façon à être plus facilement amovibles. L’alésage est de 1 2 5 , la course de 170mm, |a puissance de 260 IIP à 1600 tours, le poids de 2:>ok" environ. Le moteur peut se substituer au moteur ordinaire Z. g. dont il dérive, et qui équipait les avions barman vain¬ queurs du concours tics avions de paix et du Grand Prix de P Aéro-Club. Citons aussi le moteur Salmson A.Z-g 3oo IIP, déjà décrit ici en août 1920 (alésage 1 jo, course 170, vitesse i5oo tours, poids 33okg), qui esl en essais définitifs. I). Moteurs puissants de joo 1 1 P et au-dessus, sans réducteur. — Les moteurs Renault j5o HP et Renault 55o HP, Lorraine- Dietrich joo HP, Salmson fifio IIP oui été l’objet de perfection¬ nements importants, el sont utilisés maintenant LAÉRONAUT1QUE. 20 sur avion. Leur poids esl de l’ordre de i kg à i kg, 2 par cheval. La mise au point définitive des moteurs un peu plus lourds Peugeot 55o HP (63okg), Lorraine 45o LIP (46okg), l)e Dion Qoo HP (()ookK) est en cours. Le moteur Peugeot comporte des cylindres en aluminium émaillé avec che¬ mise en acier, vissée, formant fond; les moteurs Lorraine- Dietrich ont des culasses en acier fondu rapporté et des bielles à fourche tourillonnant sur le maneton. La Maison Lorraine-Dietvich présent e ses moteurs 12 cy¬ lindres, jumelés par deux et disposés en éventail, en trois rangées de 4 à 6o°, l’un de joo HP (alésage 120, course 180), l’autre de 5oo HP (alésage 126, course 200), le premier pesant 35okg, le second, f4ol£g> et tournant vers 1600 tours. Knfin, elle a établi un spécimen de moteur de 1000 HP h 24 cylindres de mêmes dimensions cpie ceux du 5oo HP, répartis en trois rangées de 8, et pesant S5okg environ. Nous devons ajouter dans cette étude une nouvelle, catégorie : moteurs puissants et légers à réducteurs. Nous y trouvons les moteurs Lorraine Dietrich 35o HP et 400 HP, dérivés des moteurs précédents par adjonc¬ tion d’un réducteur axial à satellites. La maison Peugeot a en étude un moteur léger de j5o IIP à 16 cylindres en croix à 45° (alésage 120, course i3o), tournant à grande vitesse vers 23oo tours, et doté d’un réducteur central, système J ouf fret. La Maison F annan construit un moteur de 4°o HP à 12 cylindres en Y, avec réducteur à satel¬ lites coniques, pesant 5ookg. Nous pouvons ranger dans cette catégorie le groupe bimoteur Bréguet 16 cylindres, constitué par deux mo¬ teurs de 8 cylindres en ligne dérivés du moteur Bugatli, placés côte à côte sur un carter commun et entraînant un seul arbre d’hélice auquel ils sont reliés par un débrayage, automatique ou non, en cas d’accident mécanique à I un des moteurs. Ce groupe donne 4ao HP à 2000 tours et pèse 5ookg environ (alésage 108, course 160). Sur l’avion Vickers, exposé au Salon par les Ateliers des Mureaux, était monté le moteur A apier 45o I1P dont la description a été donnée dans le numéro d’août 1920 de U Aéronautique ; la constitution de ses cylindres à culasse rapportée est ingénieuse; sa faible course (i3omm) et les roulements de son vilebrequin sont destinés à per¬ mettre les Grandes vitesses, de l’ordre de 2000 tours; il peut donner en durée au banc 38o HP, pour un poids réduit de 4o5kg; il est doté d’un réducteur ordinaire à pignon droit. Le moteur Sunbeam-Coatalen (alésage 122, course i5o) à 12 cylindres en V, en aluminium, chemise en acier, donne 420 HP à 2000 tours, pour un poids de 4b°kg- Dans les puissances supérieures de J ordre de 55oL , nous avons le moteur l'annan , à 18 cylindres eu éveré en trois rangées de 6, avec démultiplicateur à satelli coniques et qui pèse 6ookg environ. L E. Moteurs à réducteurs robustes et relativement loin (d’un poids de l’ordre de 1 kg,5 par cheval), retrouvons ici le moteur Panhard 35o HP et le groi quadrimoteur Bréguet 8 jo 1IP à connexions auto: de tiques, déjà décrit ici en janvier 1921 ; ce groupe est ni) 00 tenant monté sur* le fuselage de l’avion Léviathan. efj La Maison Peugeot a en construction un moteur er 5oo HP à 16 cylindres en Y (deux rangées de 8) a réducteur axial (alésage i3o, course 180). ^ dt Figuraient encore au Salon, les moteurs F annan &d sentés au Concours de paix : un moteur de 180 11 i fr 8 cylindres en Y (alésage 110, course 160) pesant fa di et un moteur de 35o HP à 12 cylindres en Y (alésage 1 de course 160) pesant 53okg, tous deux tournant à 1800 ta bl et dotés d’un démultiplicateur , par engrenages coni(| à satellites. 1°* Dans le stand Renault se trouvaient deux mote; dérivés du /\20 IIP à prise directe, par adjonction, d: i 1 l’un, d’un réducteur droit ordinaire à pignons droits, d liant 45o IIP à 1700 tours avec un poids de 6ookg;è (1‘ l’autre, d’un réducteur axial à satellites eylindriqi ^ donnant 35o HP à i4oo tours avec un poids de 5(|ik Par adjonction d’un réducteur à satellites à son mot 0 A. Z- 9, décrit plus haut, Salmson a établi un moteur ^ 3oo IIP pesant environ 4°°kg. La Participation lier h Paul ( Schneider ) a établi un moteur de 35o HP à réil n teur droit, à 12 cylindres en V. On a vu, par cet exposé, quels efforts ont été depuis l’armistice pour le perfectionnement du mot n d’aviation par les principaux constructeurs franc malgré les difficultés de la crise industrielle. Les résuit ^ obtenus sont un garant de l’avenir. Les programmes sont tracés et les directions généré sont établies : En parti ulier, il s’agit, pour l’ aviation transport, d’obtenir un moteur sûr d’environ 35o à /j5o! de puissance, d’un poids un peu inférieur à 1 kg,5 e cheval , susceptible d’équiper les avions mono- ou mit poly moteur s. Les possibilités industrielles permettent réalisation. Il suffit, pour aboutir, d’ingéniosité, de y " sévérance et de foi. Les encouragements des pouvoirs publics, des g'raïj organisations financières et industrielles, des assûi lions qui s’intéressent à la conquête de l’air, des socif ^ de navigation aérienne, ne manqueront d’ailleurs pas. ® MARTI .XOT-LAGÂl-tÜE, fj ■ A L'AERONAUTIQUE. 21 L’Aviation militaire devant le Parlement DISCOURS DE M. PIERRE-ÉTIENNE FLANDIN. Le budget de la (iuerre venant eu discussion devant la Chambre des Députés, M. P.-E. Elandin a exposé Je problème de l’Aéronautiiiue militaire dans des termes une nous croyons utile de reproduire ici. H. B. X 0 M. Pierre-Etienne Flandin. — .... La France m dépense par an pour V Aéronautique militaire une somme ns voisine de 322 millions. Quand je dis voisine , c’est quen effet il est très difficile de ne pas commettre quelques petites ir erreurs dans le décompte de cette somme. a C'est 46 millions pour la solde du personnel ; a 3 millions de frais généraux d’administration ; 5o millions de frais d’entretien du personnel de troupe; 97 millions pour les lf frais d’entretien du matériel; i5 millions pour F instruction 0( du personnel ; 27 millions pour le combustible ; une trentaine i de millions pour ce que j’appellerai « les frais de premier éta- oi blissement », c’est-à-dire la construction de hangars et de bâti- , menls nouveaux ; et 3o millions seulement — et j’attire votre attention sur ce point — pour l’ achat du matériel nouveau. tf Messieurs, rien ne servirait d’avoir résumé ces chiffres si d l’on ne cherchait pas à en tirer une conclusion. ,1 La conclusion que j’en veux tirer est double. C’est d’ abord d que, malgré V importance apparente du chiffre de 3aa mil- I lions , si on le rapproche des crédits totaux demandés par le jf, Ministère de la Guerre cette année, et qui se montent à ,|i 3 milliards 65 j millions, ou, si l’on en déduit les théâtres u dé opérations extérieurs, tout au moins 2 milliards [)3g mil - , lions, c est- à- dire à peu près 3 milliards, F Aéronautique , n entre dans ces crédits que pour un dixième à peine. Messieurs, le rôle que V Aéronautique a joué dans Ici guerre f dernière et celui qu’elle est appelée surtout à jouer dans une nouvelle guerre, si elle nous était imposée, me paraît être beaucoup plus important que ne l’indique cette proportion I du dixième dans le budget de la guerre. (Très bien ! très bien !) .... Avec vos effectifs d’ Aéronautique en ligne actuel¬ lement, et en admettant que vous les mobilisiez demain, vous n’auriez qu’un avion pour 162 ooofr dépensés par an. C’est cher, Monsieur le Ministre ! d’ autant plus que, si vous voulez entrer dans le détail — et si ces chiffres vous intéressent, je me ferai, un plaisir de vous communiquer mes calculs , vous verrez que vous n’avez, sur cette somme de 162 ooofr, (que 87 ooofr qui représentent F entretien du matériel. De sorte que vos crédits peuvent être suffisants cette année, parce que vous vivez sur vos stocks de guerre, mais F année prochaine, dans deux ans surtout, ils seront tout à fait insuffisants parce que vous ne pourrez plus trouver dans vos stocks de guerre le ravitaillement nécessaire de vos unités cle combat. Vous serez obligé d’avoir recours à des achats de matériel beaucoup plus considérables. Si je me reporte aux prix pratiqués dans F industrie, prix très voisins du prix de revient, vous constaterez que ce n’est plus 87 ôoofr par avion, mais, pour le ravitaillement annuel calculé sur 200 heures de vol, ï20 ooofr ou i3o ooofr par avion en ligne que vous devrez prévoir, au titre seulement de F entretien du matériel. Je veux montrer ainsi à la Chambre que vous l’engagez — et avec raison , étant donné la place que doit prendre l’Aéronautique dans la défense nationale - que' nous nous engageons avec vous dans une politique qui nécessairement' nous conduira, les années suivantes, à des augmentations de crédits pour le matériel, sous peine de n’avoir qu’une' aéronautique sur le papier, une aéronautique qui ne possé¬ derait pas le matériel perfectionné qui conditionnera sa valeur militaire dans la bataille. Si je vous ai donné ces chiffres sur l’entretien de votre matériel, Monsieur le Ministre, c’est que, malheureusement , — et je touche ici à un point important, — le matériel d’ aéronautique au jour d’ hui est mal entretenu. (Très bien!) On a parlé d’ accidents, que je ne veux pas dramatiser, mais tout de même, si l’on se reporte aux coefficients d’acci¬ dents mortels dans l’aviation militaire et dans l’aviation civile, il y a une différence qui n’est pas en faveur de l’avia¬ tion militaire. Je sais bien qu’on a dit quelquefois : Mais l’aviation m ilitaire évolue dans des conditions beaucoup plus difficiles que l’aviation civile. Ah ! quelle erreur ! L’ aviation civile exécute des transports réguliers par tous les temps, et quel que soit le temps , alors que souvent, et avec raison, les chefs militaires, ménageant leur personnel, ne le font pas sortir par la tempête. La vérité — - il faut la dire, parce quelle implique le remède — c’est que votre matériel d’ aéronautique est aujour¬ d’hui mal entretenu. Dans l’intérêt de la sécurité de ceux qui ont le droit de monter des appareils sur lesquels « ils ne se cassent pas la figure », nous réclamons qu’un effort soit fait pour améliorer l’entretien des appareils. (Très bien ! très bien !) .... Si vous voulez faire de F aéronautique une arme vivante, il faut quelle soit en évolution continue, en progrès ininterrompu ; si vous voulez qu’elle finisse se tracer à elle- même le programme des perfectionnements qui seront réalisés pour elle par les ingénieurs et les constructeurs, il faut que te commandement, chargé précisément de dresser ces pro¬ grammes, soit techniquement compétent. ( Très bien ! ) 22 L’AERONAUTIQUE. Or je constate - je voudrais me tromper, mais j' ai bien peur d'avoir raison — qu aujourd'hui V Aviation militaire, dans ses programmes de matériel, est cristallisée dans la formule de la fin de la guerre. J'ai eu entre les mains — vous m'excuserez d’en parler — certains de ces programmes. Certes, ils étaient intéressants, mais toujours dans la meme formule. Grand nombre de types différents d'avions, i a ou 1 3, portant des indices hiéroglyphiques, et directement dérivés des types qui étaient en service courant à la fin de la guerre. Le progrès semble limité à demander aokm à l'heure de plus de vitesse, une minute de moins pour monter à aooom, iooom ou 20oom de plafond en plus, iookg ou 5ooks de charge de /dus à emporter. Ce sont là, Monsieur le Ministre, per mettez- moi de le dire, des programmes médiocres, ce ne sont pas les pro¬ grammes de l'avenir de l'aviation. La guerre, si l'on nous l'impose à nouveau, il faudra surtout pour la gagner, pardonnez- moi l'expression, de l' imagination. M. le Général de Castelnau. Il en a toujours été ainsi. VI. Pierre-Etienne Flandin. Je crois qu'on manque beaucoup d' imagination, à l'heure actuelle, dans la défini¬ tion des programmes d' aviation. Et pourtant, s'il y a une arme entre toutes qui doit évoluer, s'il y en a une qui porte en elle-même des possibilités immenses, c'est bien celle-là. J'ai été frappé, je suis encore frappé qu’à l'heure actuelle la Direction de l’ Aéronautique militaire en soit ré¬ duite à apporter des programmes d' année en année avec ces petites améliorations dont je parlais tout à l'heure. ... Je voudrais qu'elle présentât des programmes à longue échéance, quelle dît aux techniciens, aux constructeurs : vous mettrez cinq ans, vous mettrez dix ans pour réaliser ce que je vous demande, mais voilà le problème qu'il faut me résoudre. Ce problème, aujourd'hui, il n'est même pas posé. Je le sais, la Direction de V Aéronautique militaire fait une réponse et j'ai été surpris de la voir presque j irise à son compte par mon honorable Collègue et ami, le rapporteur du budget de l' Aéronautique militaire. Elle dit quelquefois : « Je n'ai pas assez de liaison avec l' industrie aéronautique . On a intercalé entre moi et elle un organe bizarre qui s'appelle le Sous-Secrétariat d’Etat de l’Aéronautique et qui est chargé de maintenir les rapporis entre V Aéronautique mari¬ time, militaire et civile. Créez pour moi un Centre d’études et de fabrication d’aéronautique militaire. Tout ira beaucoup mieux. » Tout à l'heure, on a évoqué tous ces centres, tous ces ser¬ vices multiples qui coûtent cher et produisent peu. Avant, d’en créer de nouveaux, servons-nous de ceux que nous avons. L' Aéronautique militaire possède lin or gane qui s’appelle ^Inspection technique de l’aéronautique, qui est en relation constante, d'une part, avec la troupe, et, d’autre part, avec V industrie. l^,es portes des industriels lui sont largement ouvertes, les portes du Servjce Technique aussi Les inspecteurs se rencontrent meme y intervalles fixes t réguliers avec les ingénieurs du Service Technique. La liaisn est donc parfaitement établie entre le consommateur et j producteur. L’ objection, je ne veux doi\c pas fa retenir. Il n'y aurait pas de raison à Une pareille création Pourquoi ? Je viens de le dire ; car oy ne doit pas, vomi conviendrez, poser la question : pour qui P Monsieur le Ministre, il me suffira d' avoir évoqué a aspect de la question, pour que vous renonciez au Centi d’études et do fabrication. ■'4= .... Ce que j ai demandé aussi, et c'est plus difficii c'est que l' Aéronautique militaire ne fût pas une mâcha qui tourne ci vide. Pouvez-vous l'éviter dans une certaine mesure ? Je crois, car, en somme, qu'est-ce qui ressemble plus à un am de bombardement et à un pilote de bombardement qiii, avion de transport aérien et son pilote P Qu'est-ce qui ra semble le [dus à un avion d' observation et à son pilote qu'a avion qui fait de la photographie aérienne, et travaille , p exemple, à la réfection du cadastre, cette réfection dont il a question depuis si longtemps et qui serait si utilement fai par l'avion militaire P (Très bien ! très bien !) Même en ce qui concerne l'aviation de chasse, je voudra, rappeler que, pendant la guerre, nos plus grands as ont è des pilotes de réserve. Et c'est bien là qu'est ma conclusm Se séparons pas les forces aériennes de réserve de l'arm aérienne active. Ne retombons pas dans certaines erre Ifl d'avant- guerre. (Applaudissements.) M. André Lefèvre a parlé tout à l'heure, en termes f m'ont profondément ému, de l'effort allemand. Mais, en m tière aéronautique, cet effort se développe là-bas dans silence et dans le secret. Certes, il n'y a pas, au budget officiel du Reich allenm beaucoup de millions consacrés à entretenir des effectif mais soyez certains qu'il y a peut-être plus de millions qui France consacrés au perfectionnement technique et à la pr parution des réserves aériennes par le développement i transports aériens. Nos ennemis d'hier ont, en efjet, coing que la supériorité dans Ici guerre de demain sera . le résuli de deux facteurs essentiels : une rapide mobilisation « effectifs et une parfaite mobilisation industrielle. Je dois dire que, sur ce dernier point, j'ai depuis un cerli- temps quelques apaisements. J'ai vu avec plaisir certain réformes du Conseil supérieur cle la Défense nationale f resserreront encore la collaboration du Ministre de la Gum de V Etat-Major général de l'Armée et du Sous- Secrétai d' État de V Aéronautique. [J. O ., 9-19-cu.) L'AÉRONAUTIQUE LA VIE AÉRONAUTIQUE z=zz= Politique et Législation 1 t Z En Italie. Le général de Siebert, directeur de l’Aéronautique ita¬ lienne, n’avait pu jusqu’ici, faute de crédits et d’appui parlementaire, tirer de son marasme l’Aéronautique mar¬ chande. Mais il vient de se former à Rome un Groupe parlementaire de l’Aviation < 1 1 1 1 semble vouloir agir e! qui inscrirait à son programme, en attendant mieux, la création d’ une Commission consultai ive distincte poui l’Aéronautique ci vi le. 1 )es subventions seraient accordées aux Compagnies pré¬ sentant des garanties. De fa l. le budget de l’Aéro¬ nautique est passé cette année de 3 9 à 66 millions de lires, sur lesquels i5 sont attribués à l’Aéronautique marchande. Peut-être ces nouveaux cré¬ dits ne sont-ils pas étrangers aux projets que l’on prête à M. Luigi Mapelli, président de la S. A. I.A. AF, la plus puissante compagnie aéronautique italienne. M. Mapelli, dont nous avons signalé en leur temps ies pourparlers avec des compagnies allemandes, songerait à organiser d’abord une ligne aérienne reliant Brindisi, escale de la Malle des Indes, à la France. Le budget aéronautique des Etats-Unis. Le budget pour l’exercice juin 1922-juin 192.3 qui vient d’être soumis au Congrès engage un crédit lotal de 35 600 000 dollars, soit 000 000 dollars de plus que le précédent. Sur ce chiffre, les crédit de guerre et de re¬ cherche technique se montent à 33 millions de dollars; mais c’est, cel le fois, l’Aéronautique maritime qui dispose des plus forts crédits (17 millions de dollars contre i5 à Y Aéronautique militaire, au lieu de i3 contre 190111921- 1922). 23 La poste aérienne reçoit 2 200 000 dollars pour la ligne New- A ork-San Francisée par Chicago et Omaha; 1 00000 dollars iraient à des transports postaux aériens vers l’étranger. Au total, le crédit est accru de 1 100000 dollars. Le point important de ce projet budgétaire, présenté au cours même de la Conférence de Washington, est l’irn- pulsion donnée à l’Aéronautique maritime. Le projet Wadsworth. Le 17 novembre, M. lliehs a soumis à la Chambre le projet de loi déjà présenté par M. Wadsworth au Sénat des Etats- 1 111s. Cette loi tend à créer un Bureau de l’aéro¬ nautique civil, chargé du contrôle de la navigation aérienne et entraînera vraisemblablement, la création d’une loi sur la circulation aérienne, que l’on s'efforcera de faire admet tre par tous les Etats.  f! En T chéco-Slovaquie . Le Gouvernement tchéco-slovaque a alfeelé au budget de l’aviation des sommes importantes. La Compagnie Franco-Roumaine doit recevoir un subside pour le déve¬ loppement de la ligne Paris-Prague ; i 200000 couronnes seront consacrées au développement de l’aviation en général, et 2 45o ooo couronnes à l’entretien des stations aériennes de Prague, léger, Presbourg et Kaschau. Les brevets de pilote de tourisme. (TOU1US.MF.-AVION ou hydravion.) A dater du 1 er janvier 1922, Y Aéro-Club de France est habilité par M. le Sous-Secrétaire d’Etat de l’Aéronau¬ tique et des Transports Aériens, pour contrôler les épreuves des brevets de pilote aviateur de tourisme, Ier et 2e degrés (avions ou hydravions). Conditions exigées. Premier degré. - — Le candidat, âgé de dix-huit ans au moins, devra : i° Avoir totalisé i5 heures de vol (double commande comprise, en moins de six semaines); 2° Avoir effectué seul à bord un vol d’une heure à 20oom. La descente se terminera par un vol plané, moteur arrêté à i5oom au-dessus du terrain d’atterrissage. L’atler- rissage se fera sans que le moteur ait été remis en marche, et dans un rayon d’au plus i5om d’un point fixé d’avance, et un vol autour de deux points situés à 5oom l’un de l’autre et en décrivant une série de cinq huit, chaque virage étant effectué autour d’un des deux points. L’atterrissage sera effectué : en arrêtant le moteur, au plus tard quand l’appareil touche le sol ou l’eau, et en arrêtant l’appareil à moins de oo™ d’un point fixé. /. e général de Siebert. L’AERONAUTIQUE. 2i La délivrance du brevet de pilote d' hydravions donne lieu à des épreuves supplémentaires d’accostage, d’hydro¬ planage, etc. Pour le deuxième degré, le candidat titulaire du brevet au ier degré devra justifier de 2.5 heures de vol, seul, depuis le début de l’entraînement (double commande non comprise), en moins de 3 mois, et satisfaire a un examen portant sur les règles de la circulation aérienne, et pour les pilotes d’hydravion, à un examen technique sur la navigation maritime et l’hydraviation. Le brevet de pilote d’avion de tourisme, iei degré, ne donne pas le droit à son titulaire d'emmener des passa¬ gers | lavants ou non payants, ni d’effectuer des vols en dehors d’un rayon de plus de iokm autout d’un aéro¬ drome. Le brevet de pilote de tourisme, 2e degré, donne le droit de circuler librement en dehors des aérodromes en emmenant des passagers, mais ne lui permet pas de parti¬ ciper à un service public. La carte d'identité est valable un an et, pour le deuxième degré, six mois. 1 Aéroteclmique et Construction ziz La soudure de l' aluminium. La Deutsche Gesellschaft fur Metalllmn.de ( Société alle¬ mande de recherches sidérurgiques) vient de publier le règlement d’un concours national allemand, pour encourager les recherches concernant les soudures d’alu- minium. Le concours est doté de 20 000 marks de prix. La découverte reste l’entière propriété de l’inventeur ou du participant au concours. ■■ Avions nouveaux = L’ avion-estafette de Pischof. La nouvelle avionnette de Pischof, décrite dans L' Aéro¬ nautique de novembre, a effectué à Orly quelques vols de mise au point, pilotée par Jacques- Rafael Roques, qui remplace le pilote Hamel, et qui doit faire tous les essais de cet intéressant appareil. Les avions John Larsen. La J.-L. Aircraft Corporation, de New- York, a été fondée pour l’exploitation, aux Etats- 1 nis, des brevets allemands Junkers. L’avion limousine entièrement métallique J.-L-d, qu’elle a établi, a donné des résultats intéressants. C’est cet appareil qui, piloté par Stinson et Bertaud, vient de battre, par 26 heures, le record du monde de durée, et qui, conduit par Stinson, a transporté le 25 novembre quatre passagers de Chicago à New-York, sans escale, soit i255km en 8h,5o. Le poids à vide est de io85kg, et le poids utile enlevé pour ce vol a été de 960 kg. Enfin l’avion J.-L- G a, après réclamation et vérification, él reconnu vainqueur du Larsen-Trophy, concours de ret dement et de consommation, établi par son construi teur et dont nous avons parlé précédemment. M. .1. 1 jarsen vient d’établir un type d’avion d’armé qui présente des particularités intéressantes. Ce mon. plan entièrement métallique est, comme le montrent f photographies ci-jointes, presque semblable, comme df position d’ensemble, au type ./. L. limousine, dont paraît être une adaptation. Le J . L-i‘2 est construit en duralumin fabriquée Amérique par la Aluminium C" of America. Les leuillt Avion de transport et avion d'assaut mil railleur. En-luiut, le Junkers commercial métallique; en bas, le monoplan John Larsen (licence Junkers) construit aux Etats-Unis coflnm avion d’assaut. C’est un avion de ce type, mais sans mitrailleuses, qui vient de porter le record mondial de la durée à 2b heures, de duralumin qui recouvrent les ailes el le fusela» on t une épaisseur de ^ de millimètre, soit le double d celle des avions Junkers, qui ont donné lieu à chasse graves mécomptes. On a employé, dans la structure de a vies, l’acier et le duralumin. Les parties vulnérables i l’avion sont protégées par un blindage de 3mm,5. L’armement consiste en 3o mitrailleuses Thompsonm 28 sont disposées en batteries destinées à l’attaque délit fanterie ou de convois de ravitaillement. Ces batteries sot divisées en deux : l’une de 12 mitrailleuses, située derrièr le siège du pilote, l’autre, de 16 pièces, placée à I arrièr» Un système de trois leviers commande les batteries, pî moitiés ou en totalité. L’angle des mitrailleuses est! que l’avion peut faire feu à la fois dans trois direction! Les deux dernières mitrailleuses, commandées par le pilot ou le mitrailleur, sont destinées à la défense de l’avion. Le total des munitions s’élève à 9000 cartouches, raison de trois rouleaux de 100 pour chaque mitrailleur Caractéristiques : envergure, i4m?93 ; longueur, 911’.' hauteur, 3m, 1 4 ; moteur Liberty joo HP; équipage, 3 p« L’AÉRONAUTIQUE. m sonnes; poids à vide, 1 3 1 7 ; poids total en charge, 2267 kg; écart de vitesse, 23o-95kmh environ ; montée à 3ooom en 11 minutes; rayon d’action, 64okm. Le Dayton Wright F. P- 2. La Dayton-Wright C" a récemmemt sorti un hydravion biplan bimoteur à deux flotteurs, le F .P-i, destiné spécialement au service de patrouille contre les incendies de forêts, dans des pays où le manque de terrain d’atter¬ rissage oblige les appareils à se poser sur les lacs ou les rivières, comme au Canada. Le F .P-i a été étudié en vue de la robustesse, de l’économie et de la facilité des rechanges. Le fuselage se termine à l’avant par une Le Dayton-Wright F. P-2 pour ta surveillance des forêts. cabine close et largement vitrée, donnant le maximum de visibilité à l’équipage. Cette cabine, qui abrite le pilote et trois passagers, est rendue suffisamment habitable pour que l’équipage puisse s’v tenir et y coucher lorsque l’appareil est posé sur l’eau. Les moteurs sont des Liherty-XI I l\ 20 1 1 P actionnant des hélices tractives à 4 pales. Ils remplacent des H ali- Scott 210 HP à hélices propulsives, qui ont été jugées insuffisants. Caractéristiques : envergure, i5m,67; longueur, nm,22; hauteur, 4m,a6; surface, 62m2; poids à vide, 2600 kg; poids total en marche, 344°kg> écart de vitesse, 193-101 kmh; plafond, 6ooom. Hydravion-école Savoia. La Societa Idrovolanti Alla halia vient de créer un type d’hydravion-école, le Savoia- 23. C’est un biplan à coque, à double commande, avec moteur Isotta Fraschini 160 HP. Les principales caractéristiques en sont : enver¬ gure, 1 2 m , 44 ; longueur, iom; surface, 43m2,3Q ; poids total en marche, i4iokg; écart de vitesse, 75-i5okmh. L’appa¬ reil est établi de manière à rendre les réparations aussi faciles que possibles. L 'avion de tourisme “ Orenco L ' Ordnance Engineering C° ( Orenco ) vient de mettre au point un nouvel avion de grand tourisme. C’est, comme dans les types précédents établis par ces ateliers, un biplan à fuselage, ressemblant, dans ses grandes lignes, à un D.lf. Les caractéristiques de Y Orenco F- \ sont les suivantes : envergure, nm,88; longueur, 6m,65; hau¬ teur, 2m,84; profondeur des ailes, 1 111 , 5 a ; écartement des plans, im,59; surface, 33m2,24; 1 hélice tractive; moteur Wright E- 2 180-200 HP; poids en marche, i28okg; poids à vide, 835 kg; poids par HP, 7kg; poids par mètre carré, 35kg,64; écart de vitesse, 175-1 80 kmh; montée à 3ooom en 23 minutes. Cet avion est des¬ tiné au transport d’un pilote et de quatre passagers : les places pes ruu/ places de Z’Orknro. de trois des passagers sont côte à côte, au milieu du fuselage, entre les plans. Il ne paraît pas que les passagers puissent y jouir d’une bonne visibilité et d’un confort suffisants. Les deux places arrière sont réservées au pilote et à un passager qui peut être un élève, car le poste côte à côte comprend une double commande. Rectification- Nous avons indiqué dans notre n° 31, comme un des avantages théoriques du système de l’av 'ion-automobile, la possibilité d’utiliser le moteur d’automobile pour le lancement du moteur destiné au vol. Cet avantage est dès à présent acquis à l’avion-automobile Tampier que nous décrivions. — Aérostation ■ L'hélium et les dirigeables. n événement aéronautique d’une importance consi¬ dérable s’est produit à Hampton Roads (Virginie) le ier décembre 1921 : ce jour-là, pour la première fois, un ballon dirigeable gonflé d’hélium a effectué une ascension. Cette expérience a été renouvelée le lendemain; le ballon, nommé le C- 7, a un volume de 5ioom\ Il faut voir dans ce fait un des plus grands progrès que la Navigation aérienne ait vus depuis de longues années. La question de l’hélium a déjà été traitée dans LL Aéro¬ nautique, mais de grands changements sc sont produits, depuis, en Amérique, et il y a lieu d’y revenir. On sait que l’hélium est absolument inerte, non toxique, n’attaquant pas les étoffes, et qu’il existe dans l’air sous la proportion approximative de o,oooo56 pour 100 eu poids, soit en volume, r pour 25o 000. L’hélium indus¬ triellement pur a une force ascensionnelle qui est égale à 96,6 pour 100 de celle de l’hydrogène. On le trouve en L'AÉRONAUTIQUE. 26 quantités appréciables dans les gaz des sources naturelles du Canada et des Etats-Unis et notamment dans le Texas, le Kansas, l’Ohio, l’Oklahoma. Les sources les plus abondantes en hélium sont celles de Dexter, Sedan et Augusta, dans le sud-est du Kansas. Elles arrivent à contenir i ,5 pour ioo d’hélium, mais le volume total est faible, ces sources étant déjà vieilles. On espère cependant pouvoir en retirer encore, par un drainage approprié, jusqu’à i5o ooo,n! par jour, ce qui donnerait un volume important d’hélium. L’Etat qui contient le plus d’hélium est l’Oklahoma. On estime qu’il se perd quotidiennement aux Etats-Unis plus de 28 ooom‘ d’hélium. Les sources qui en contiennent 0,2 pour ioo, ou plus, sont nombreuses, mais le nombre de celles qui en donnent o,5 pour 100 paraît très limité. La principale source d’hélium actuellement exploitée est celle de Petrolia, dans le Clay County, Texas. Dès 1909, une canalisation avait réuni cette source aux villes de Dallas et de Fort-YVorth, où les gaz naturels servaient à l’éclairage. En 1918, le Gouvernement prit le droit, moyennant paiement de 1 million et demi de dollars, de se réserver toute la production en gaz de Petrolia, afin d’en extraire de l’hélium. La composition du gaz de Petrolia est la suivante et constitue une indication inté¬ ressante : Hélium . o,y3 Dioxyde de carbone . 0.25 Oxygène . o,54 Méthane . 56,85 Ethane et hydrocarbure plus lourds.. 10, 3o Azote . 3 1 , x 3 100,00 On a constaté que l’on n’a jamais trouvé, en Amérique, de l’hélium sans azote, mais inversement, on trouve, dans les sources, de l’azote sans hélium. L’analyse des gaz naturels se fait toujours par la méthode de Cady et Mac Farland, qui ont été parmi les premiers à étudier la teneur en hélium de ces gaz (absorb- tion de l’azote, des hydrocarbures et des gaz lourds par le charbon, à la température de l’air liquide, et mise en liberté de l’hélium). La conservation de l’hélium est une question capitale : actuellement le Gouvernement américain posséderait, entreposés dans des tubes à Fort-Worth, où se sont faites toutes les premières expériences, plus de 600 000 m'! d’hé¬ lium, dont la valeur dépasse 2 millions de dollars. On a proposé, pour loger des quantités de gaz toujours crois¬ santes, de construire de véritables citernes en ciment, entourées d’un blindage imperméable en cuivre. Ces citernes, où le gaz serait comprimé sous une pression de 200kg à 3ookg, pourraient être établies dans les grès de la vallée du Mississipi. On a également émis l’idée de creuser dans les mines de sel gemme de l’état de New- York, des réservoirs à hélium, à même le sel, si l’hélium ne se diffuse pas trop dans le chlorure de sodium. Des expériences se font actuellement à cet égard. Un laboratoire d’étude, alimenté par la Marine et 7 Guerre, est actuellement en fonction à Washington. Le prix de production du pied cube d’hélium à 92 pour 100 de pureté, à Petrolia, est revenu, au début, à 3p cents. Actuellement, aux autres sources de Petrolia, on arrive au prix de i5os,oi pour a8ml à 9.4, 5 pour 100 £ et 2808,12 pour 281113 à 99 pour 100 de pureté. On a établi un système de repurification du gaz, l’un à Washington, l’autre au Langley-Field, à Hampton- Roads. Ce sont des appareils mobiles, montés sur deux wagons et qui, par refroidissement, permettent d’ab¬ sorber les impuretés et notamment l’air. Une soixan¬ taine de mètres cubes peuvent être traités en une heure avec ces appareils mobiles. On va également s’efforcer de résoudre le problème de r la compression du gaz à bord des dirigeables, de façon à éviter de perdre le précieux gaz par les soupapes, et £ le C- 7 servira à tous les premiers essais relatifs à l’im¬ perméabilité, etc. Le gaz léger et incombustible est une nouvelle et grande conquête en aéronautique : il est d’ailleurs à sou¬ haiter que, pour assurer définitivement la sécurité à bord des dirigeables, les moteurs à huiles lourdes fassent dis- 1 paraître l’usage de l’essence à bord des aéronefs. Les dirigeables aux Etats-Unis. Les dirigeables ont conservé, aux Etats-Unis, une faveur que l’on souhaiterait leur voir en Europe. Le grand dirigeable semi-rigide Borna, acheté en Italie, a été remonté dans le vaste hangar de Langley Field (Virginie) et a effectué avec succès, le i5 novembre, sa première sortie en Amérique sous la direction du major Thornell. L’ascension, qui a duré 4 heures, a été suivie avec beaucoup d’intérêt par le public des environs qui avait été averti delà date de cet essai. Plusieurs voyages de durée ont été récemment accomplis par des diri¬ geables souples américains du type C. Enfin, la Société Goodyear a essayé, à Akron, un nouveau petit dirigeable type A. S. dérivé du Bony Blirnp. Le petit dirigeable mesure 28m de long sur 8m, 5o de diamètre et est & équipé avec un moteur Lawrence 5o HP a trois cylindres. , izzr Groupes moteurs — Les grands Concours. La Commission chargée de l’étude des conditions du Concours international de moteurs, doté d’un prix de un million par le Comité français de propagande aéronau - L’AERONAUTIQUE. 27 L avion marchand Fokkkr F. IV, à moteur Liberty /|00 HP, pour 10 passagers. (,el appareil, dérivé du F. III , présente, pour le pilote et pour le groupe moteur, des dispositions nouvelles. La vitesse commerciale serait de tique, va prochainement terminer ses travaux et publier le règlement des épreuves. D’autre part, le Ministère de la Guerre italien va éga¬ lement ouvrir un concours doté d’un million de lires, pour un moleur d’avion. Ce concours sera international, mais si le vainqueur est étranger, il devra céder à l’Italie le droit de construire. Un nouveau silencieux. La Compagnie suisse Ad Astra présente un nouveau type de silencieux, établi sur les plans de M. Birger, et qu’on a pu voir sur le stand des Ateliers des Mureaux, au dernier Salon. L’appareil consiste en une longue chambre d’acier fuselée, divisée par deux cloisons verticales et où les gaz d’échappement suivent en se refroidissant le trajet montré par les flèches de notre croquis; leur sortie est alors contrariée par une casserolle montée sur roulement à billes et qui tourne sous l’action du courant d’air sur les plissements spiraux extérieurs dont elle est munie. Ce silencieux, qui semble un peu encombrant, a vu son ellica cité reconnue en Suisse et en Angleterre; il contri¬ buerait en outre notablement au bon refroidissement du moteur. Les Etablissements E. Leturd poursuivent la cons¬ truction du dispositif de couplage de moteurs avec, dé¬ brayage automatique dont ils ont exposé un modèle de démonstration au dernier Salon. — La Société S .E ,M . A . P . E. nous adresse les procès- verbaux des essais de tir effectués par le S.T.Aé. sur les réservoirs protégés qu’elle construit. Pour un poids uni¬ taire de 1 7 k®,5 au mètre carré (tôlerie et protection), le réservoir a résisté à 18 balles incendiaires et perforantes. ~ Équipements de bord . ~ Un “ contrôleur de vol ”. La maison Aéra présente un contrôleur de vol Badin- Pioneer intéressant. Cet appareil résulte du groupement d’un indicateur de virage Pioneer, d’un indicateur de vitesse relative Badin et d’un niveau à bille d’acier. Il semble plus pratique que les indicateurs de pilotage pré¬ sentés jusqu’ici, et notamment le Drexler. Un annonciateur-sélecteur de T. S. F. On tend à substituer à la pratique de l’écoute perma¬ nente, aux stations de réception, l’emploi d’un annon¬ ciateur qui, lors¬ que le poste est appelé, actionne un signal. Pour que ce signal ne soit pas actionné par toute émis¬ sion faite sur la longueur d’onde de veille, des dispositifs de sélection sont nécessaires. La L'annonciateur- sélecteur de la Société Française Radioélectrique. Société Française Radioélectrique vient de réaliser un tel dispositif : il s’agit en l’espèce d’un annonciateur-sélecteur qui ne fonctionne que pour une combinaison de signaux convenus émis selon un rythme et à une vitesse définis. L’annonciateur est constitué par un relais sensible commandé par le courant redressé d’une lampe détectrice. 28 L’AERONAUTIQUE. Le sélecteur contient un organe mobile qui progresse au fur et à mesure de l’arrivée des signaux, mais pour la seule cadence correspondant au réglage. On voit l’intérêt de tels dispositifs pour la téléméca- niq u e a éro na u tiq ne. Rectification. A la page 5ai de notre u°31, figurait la photographie de deux postes de la Société Indépendante de T. S. F.’, les émissions de ces deux postes peuvent être reçues d’avions aussi bien que de tout poste à terre; iis ont d’ailleurs la même puissance émettrice, et sont du type dit «4 B». . Infrastructure = ■■■, . . . .. Les essais du câble Lot h. Des expériences extrêmement intéressantes et qui pa¬ raissent avoir la plus grande importance pour l’avenir de la navigation aérienne sont, effectuées actuellement à Villacoublay, par M. Lot h, et portent sur le guidage des avions au moyen de câbles électriques. Nous donnerons prochainement une étude détaillée de ces travaux. Phares aériens. On vient de commencer ia construction du phare aérien de Titsev Hill, près de Woldingham. Ce phare, qui com¬ porte une tour de iom de hauteur, sera muni d’une lampe de 65 ooo bougies. On commencera ensuite la construction du phare de Cranbrook qui sera le plus puissant de tous. ~ - Aéronautique marchande „ - -, ( Voir notre rubrique spéciale , au centre du numéro.) =z= Aéronautique sportive , ■ ■ Le record du monde de durée. Le record du monde de durée a été battu par les grands pilotes américains Stinson et Berland, montant un monoplan métallique ./. Larsen (lie nce Junkers) dont nous donnons la description par ailleurs. Partis de Mineola (Long-Island, N. -Y.) le 29 décembre, au matin, par une légère tempête de neige, ils furent assaillis par un vent des plus violents, dépassant iookmh à l’altitude de 2000m où se maintint constamment l’ap¬ pareil qui ne quitta pas la région de Long-Island. L’atter¬ rissage se fit à Mineola, le 3o décembre, un peu avant midi. Les pilotes s’étaient relayés pour la conduite de l’appareil. Cette performance, accomplie avec un avion monomoteur, est extrêmement remarquable, si l’on songe qu’elle a été effectuée en décembre, par froid intense, dans celle région. La durée du vol a été de 26 heures 23 secondes. La coupe Michelin. Plusieurs tentatives ont été faites en fin d’année pour la délicate et intéressante épreuve. Le commandant Vuillemin, accompagné d’un méca¬ nicien, partit de Bron le 21 décembre, sur avion Bréguell Gêné par la brume, il dut abandonner le lendemain près d’Évreux. Le 3o, il repartit de Saint-Dizier, mais dut encore abandonner, dans l’après-midi, à Carcassonne. ' En Italie, plusieurs hydravions tentèrent également l’épreuve, notamment, en novembre, celui piloté par M. Minciotti, qui dut abandonner par suite de panne, après avoir parcouru 2093km. Le i5 décembre, les lieute¬ nants de vaisseau Luigi, Gonti et Bonsemblante partaient de Venise sur hydravion, mais durent abandonner très rapidement. La Commission Sportive de V Aéro-Club de J1 rance, réunie le 12 janvier, a homologué la performance de Poirée. Elle a pris acte de la performance de Martinetti, homologuée par l’Aéro-Club d’Italie, et, pour I homolo¬ gation et le classement définitifs, elle a décidé de pro¬ poser aimablement à l’ Aéro-Club d'Italie, de s’en remettre à un collège arbitral. JJne tentative pour te record de vitesse. L’excellent pilote J. -II. James a fait le 19 décembre, 28 Martleshaw, une tentative pour le record du monde de vitesse. Montant l’avion légèrement modifié Bamm Mcirs-I, de la Gloucestershire Aircraft C", moteur Napm Lion, il a atteint, sur la base de 4km, la vitesse moyens! de 3i6kmh,5 et aurait atteint un instant sur 1 km, L vitesse de 3f3kmh, mais hors des conditions du reçois du monde de vitesse qui appartient toujours a Sadi- Lecninte. La performance de James est cependant très intéressante, étant donné qu’il montait un avion donil la vitesse d’atten issage nous a paiu, à Etampes, voisin* de celle des avions de chasse ordinaires. Le meeting du Bourget. L’organisation du meeting du Bourget, assurée — non- l’avons dit déjà — par Les Vieilles I iges, se poursuite1 se précise. Une attraction très heureuse sera une rétros I pective de C aviation où apparaîtront en vol les avions de temps héroïques, si proches encore. Le fait que M. Léon Bathiat, président des Vieille- Tiges , vient d’être élu membre du Comité de Direcfpi de V Aéro-Club de France, n’est évidemment pas fait poui nuire au succès du meeting du Bourget. Le meeting de Nice. l u grand meeting aéronautique doit avoir lieu (sifl quel grand terrain ?), à Nice, au début d’avril. CeHl manifestation est placée sous le haut patronage du Soir L'AÉRONAUTIQUE. Secrétaire d’Etat de l’Aéronautique et de Y Aéro-Club de France. Des subventions ont été accordées par la ville de Nice (160 ooo1') et le Sous-Secrétariat d’Etat de l’Aéro¬ nautique (5o ooofl). La ville de Nice en a confié l’organisation au jeune Aéro-Club de la Côte-di Azur, présidé par l’aviateur Ber¬ nard, récemment affilié à V Aéro-Club de France. Les centres cT entraînement. Les Centres d' Entraînement des Pilotes civils actuelle¬ ment en fonction sont ceux de Paris (Orly), Angers (Avrillé), Clermont (Aulnat), Bordeaux (Teynac), Chalon- sur-Saône, Lyon (Bron). On envisage, pour 1922, la création de deux nouveaux centres situés un dans le Nord, l’autre dans le Sud-Est. Les avions en service sont les Caudron GA, F, et les types rie perfectionnement C- 5i et C-5 7 et les Nieuport monoplace et biplace 23m2. l^es résultats pour l’année 1921 ont été les suivants : pilotes inscrits, 906; vols exécutés, 66o3; heures de vol, 3i8i ; bris de matériel, 3qi ; accidents aux pilotes, 3. Le mois de novembre a été celui où le plus grand nombres de vols a été elfectué dans l’ensemble des centres. Un service automobile a été organisé entre la place d’Italie et le centre Orly le samedi et le dimanche après- midi. Départ à i3h de la place d’Italie (entrée du métro); arrivée à Orly à i3h,3om; les familles des pilotes peuvent bénéficier du service dans les mêmes conditions. =zzz Vol plané et vol à voile z ( Voir notre rubrique spéciole d'études d d' informations.) • - Armée et Marine * - Dans F Aéronautique maritime. Par décret du 6 janvier, le contre-amiral Lanxade a été nommé directeur du Service central de C Aéronautique au Ministère de la Marine. Nous indiquons par ailleurs la portée de cette nomination. Le contre-amiral Lanxade commandait en 1916 le front de mer de Boulogne; il était en 1918 sous-chef d Etat-Major général de la Marine; il a commandé en 1921 la Division des Ecoles de la Méditerranée; nul doute donc qu’il ne soit averti des très vastes possibilités de l’Aéro¬ nautique maritime. IA Aviation de guerre à Washington. Le Ledger, de Philadelphie, publie une lettre adressée à M. flicks, doyen du Comité naval de la Chambre des représentants des Etats-Unis, par l’amiral Sims, une des pins hautes autorités navales d’Amérique. F.) L’amiral Sims déclare que les navires porte-avions possèdent une puissance offensive dépassant de beaucoup celle de n’importe quel cuirassé. En raison de leur vitesse supérieure et de leurs propriétés destructives plus grandes, l’amiral Sims les qualifie de cuirassés et de croiseurs de bataille combinés. Ces navires, dit-il, sont, par leurs avions de bombarde¬ ment, pourvus en fait d’une artillerie supérieure à celle qui est susceptible d’être installée à bord d’un autre navire; de récentes expériences ont démontré l’eiïica- cité du bombardement par avions contre des navires de ligne. Or, le plan originel de M. Hughes comportait 80 000 tonnes de navires porte-avions pour les Etats- Unis et la Grande-Bretagne; le chiffre a été élevé à 1 35 000 tonnes, les autres nations bénéficiant d’un relève m e n t p r o p or tio n n el . 11 résulte de ces indications de l’amiral Sims qu’il y a là un exemple net d’un cas où, étant donné surtout la valeur destructive considérable des porte-avions, les armements ont été augmentés et non limités à Washington. On sait d’autre part qu’aucune limitation des arme¬ ments aériens n’a été envisagée à Washington, les possi¬ bilités de l’arme aérienne étant apparues aux délégués à la fois trop vastes et trop indéfinies. Ce qui est plus défini, c’est la prépondérance donnée, dans le budget 1922-1923 des Etats-Unis, à l’Aéronautique maritime sur l’Aéronautique terrestre. Les troupes aériennes de Mésopotamie. Les forces aériennes anglaises de Mésopotamie vont être renforcées par deux escadrilles. Actuellement, six escadrilles y opèrent en jonction avec l’armée. Lorsque le R. A. F. aura pris la direction des forces militaires en Mésopotamie, les deux nouvelles escadrilles de réserve seront affectées au transport de troupes puissamment armées sur les lieux menac.és par des rebelles. ‘jtzzzzzz. Informations et Avis . - z Aéro-Club de France. M. André Michelin s’est démis, le 10 décembre, pour raisons de santé, des fonctions de président de Y Aéro- Club de France, qu’il remplissait depuis près de deux ans. On sait que, depuis plu s de dix ans, M. Michelin et son frère ont consacré des sommes extrêmement importantes à la dotation d’épreuves sportives et de concours de bombardement aérien, idée particulièrement chère à M. André Michelin. On connaît également l’importante souscription, œuvre de M. André Michelin, qui a abouti à la création du Comité Français de Propagande Aéro¬ nautique. Le Comité de Direction de Y Aéro-Club de France L’AERONAUTIQUE. ;{() s’est réuni le 4 janvier pour élire deux membres en rem¬ placement de MM. de Romanet et Leblanc: MM. Bathiat et Blondel La Rougery ont été nommés. Le 12 janvier enfin, le Comité a procédé à l’élection d’un nouveau président: M. Pierre-Etienne Flandin a été élu, et l'on doit attendre beaucoup de cette élection. Joseph Romanet. Une lettre de notre correspondant « Spad » nous apporte de Lima les renseignements ci-dessous : A l’expiration du contrat qui le liait avec le gouverne¬ ment péruvien comme membre de la Mission française d’aviation, le lieutenant Joseph Romanet demeura au Pérou comme instructeur pilote, à l’Ecole civile de Bellavista (Lima). C’est de là qu’il partit le 27 septembre au soir, sur un avion Curtiss J .N., pour un dépannage. Il s’engagea sur la mer et ne reparut plus. Pendant huit jours, toute l’aviation pé¬ ruvienne s’obstina en vain à sa recherche. A l’occasion de cette fin douloureuse, les auto¬ rités et la population péruviennes ont manifesté des sentiments dont la France doit les remercier. Aéro-Clubs. L’ Aéro-Club de Serbie vient d’être fondé par les anciens officiers aviateurs serbes cpii combattirent sur le front de Salonique. Le président du Club est M. Mato Hocera. lé Aéro-Club d1 Uruguay, récemment fondé, a été re¬ connu d’utilité publique. lé Aero-Club oj America a tenu, le 1 4 novembre, sa 1 2e Assemblée générale annuelle et a renouvelé les membres sortants du Comité de Direction. L’ Aéro-Club de Belgique s’est réuni, le 10 décembre, sous la présidence de M. Jacobs, en Assemblée générale annuelle et a renouvelé son Bureau. La Section aéronautique de R Exposition Coloniale de Marseille. L’Exposition Coloniale de Marseille, qui s’ouvrira en avril 1922, comprendra une Section Aéronautique qui sera l’un des attraits de cette manifestation. Le Salon de l’Aviation, (pii sera installé dans l’en¬ ceinte de l’Exposition, mettra en pleine lumière la puis¬ sance des moyens de transport et de travail aériens. Les Ministres des départemenls intéressés, M. Laurent- Eynac, sous-secrétaire d’Etat de l’Aéronautique, ainsi cpie les pl us hautes personnalités du monde de l’Avia¬ tion ont accepté de faire partie du Comité de Patronage. Pour renseignements, écrire : Section Aeronautique de V Exposition Coloniale, rond-point du Prado, Marseille, ou 26, rue Godot-de-Mauroy (Tel. Central 4 1*96), Paris. Congrès d’ aviation en Allemagne. Un grand Congrès tenu récemment à Konigsberg, pré¬ sidé par M. Miethe, président du Luftfahrerverband, et auquel a assisté le prince Henri de Prusse, a décidé la fusion de V Aéro-Club d' Allemagne, de Y Allgemeiner Dent- scher Flugverband et du Deutscher Luftfahrerverband en un organisme unique, le Luftfahrtverband Deutschlands. Cours d’ Aéronautique. — M. Rodolphe Soreau fait tous les samedis, à 20h, an Conservatoire des Arts et Métiers, le cours public et gra¬ tuit sur l’Aéronautique, fondé grâce à la subvention de M. IL Deutsch de la Meurthe. — M. Marchis a commencé le 5 janvier, à la Sorbonne (amphithéâtre de Géologie), le cours d’Aviation fondé par M. B. Zaharof. Ces cours ont lieu à 1 7ll,3o, le mardi, sur l’aérodynamique et ses applications, et le jeudi, sur les aéronefs actuels et la navigation aérienne commerciale. Légion d'honneur. Nous avons le grand plaisir d’apprendre qu’à l’occa¬ sion du ier janvier le capitaine René Fonck, député des Vosges, a été nommé commandeur de la Légion d’honneur. C’est la première fois que cette dignité est conférée à un capitaine. Ont été nommés officiers delà Légion d’honneur: les commandants Précardin et Picard, les capitaines d’IIar- court et Escudier. Chevaliers de la Légion d’honneur : les capitaines Huguet et Laurent. Divers faits. — Le 1 2 janvier, M. Louis Bréguet a été nommé président de la Chambre syndicale des Industries aéro nautiques, en remplacement de M. Alfred Leblanc, décédé. M. André Wateau ne pouvant plus, faute de temps, assurer la présidence de Y Aéronautique-Club de France, a demandé à être remplacé dans ses fonctions. M. Jules Saunière, ancien président et fondateur de VA . C . D .F . , a été élu président par le Comité de Direction. — — Le capitaine Huguet, chef du Service des Avions au S.T.Aê., obtient sa mise en congé et devient un des principaux collaborateurs techniques de la Société des M oteurs S almso n. — M . Gabriel Borel a épousé, le 22 décembre, Mlle Marthe Sichel. — Un comité s’est fondé pour ériger à Mâcon un monu¬ ment à la mémoire de Bernard de Romanet. Les sous¬ criptions seront reçues chez M. R. Faye, rue Victor-Hugo, à Mâcon, ou à la Direction de L’ Aéronautique. L’AÉRONAUTIQUE 3i Au sujet de la détermination d'un critère de fatigue générale des moteurs à combustion in = terne ; Par l’ingénieur principal Dumanois (*). Le moteur Diesel par son rendement économique élevé, la possi¬ bilité de brûler des combustibles liquides peu volatils, par consé¬ quent peu coûteux et peu dangereux, présente un intérêt industriel considérable. Par contre, la réalisation d’un tel moteur présente des difficultés spéciales résultant des températures élevées auxquelles sontsoumises certaines pièces : soupapes, culasses, fonds de piston, en contact avec les gaz enflammés. Alors que, dans la machine à vapeur, il suffit de calculer les pièces en tenant compte des efforts mécaniques faciles à déterminer, un tel procédé est insuffisant pour les moteurs à com¬ bustion interne, et particulièrement les moteurs Diesel. C’est la difficulté d évaluer a priori la fatigue résultant des phénomènes thermiques qui a été cause de tant de déboires dans la réalisation de ces moteurs, et particulièrement des moteurs très poussés des¬ tinés aux sous-marins. C est pour combler cette lacune que M. Dumanois a cherché à dé¬ terminer un critère de fatigue générale. On peut considérer que les phénomènes thermiques peuvent être concrétisés par la température de la paroi interne, car, lorsque la température de cette paroi s’élève, la température des points localement les plus chauffés s’élève corrélativement, ce qui en accélère la destruction, et l’on conçoit que dans ces conditions l’étude de la variation de tempéra¬ ture de la paroi interne puisse donner un renseignement utile sur l’endurance et par conséquent la fatigue du moteur. Ceci posé, en étudiant le refroidissement des cylindres de moteurs dans les différents cas possibles, l’auteur a. été conduit à exprimer les varia¬ tions de température de la paroi interne et à déduire la valeur du coefficient de fatigue générale sous la forme «h = p N e (p étant l’ordonnée moyenne du diagramme, N le nombre de tours par minute, e l’épaisseur de la paroi). Comme la puissance F a pour valeur F = K n D2CN p (K étant une constante, D l’alésage, C la course, n le nombre de cylindres), on en déduit , Fe <]> = - . K n D - C ce coefficient étant susceptible de diverses simplifications suivant les cas envisagés. En tout état de cause, ce coefficient permet de concrétiser la fa¬ tigue I lier mi (jue en fonction uniquement des caractéristiques géomé¬ triques et mécaniques de la machine : course, alésage, nombre de tours, nombre de cylindres, puissance. C’est là l’intérêt fondamental d’un tel coefficient puisqu’il doit permettre a priori, avant construc- (') Mémoire couronné par l’Académie des Sciences (prix Plumey, lyst). tion, d’éliminer par comparaison avec les moteurs antérieurement construits les conceptions vouées à l’insuccès et d’économiser ainsi les pertes de temps, d’argent et de confiance qui en résulteraient et qui se sont malheureusement produites trop souvent. 11 est. à noter d’ailleurs que les considérations qui ont conduit à ce résultat, sanctionné par l’expérience en ce qui concerne les moteurs Diesel, peuvent, ainsi que 1 indique l’auteur, s’appliquer à la géné¬ ralité des moteurs thermiques à combustion interne, spécialement aux moteurs d notation, dans certaines conditions qui feront vraisem¬ blablement l’objet de communications ultérieures. Etudes expérimentales sur le vol à voile ; Par M. P. Idrac, répétiteur à l’École Polytechnique ('). Après un rappel des théories diverses relatives au vol à voile, I auteur, dans ses Chapitres II et 1 1 1, décrit l’outillage expérimental qu’il a dû créer pour l’observation scientifique de ces phénomènes et du milieu atmosphérique où ils se produisent, observation qu’il a poussée très loin au cours de voyages dans le Sud-Algérien, au Sénégal, dans la Guinée et le Soudan français, enfin sur la Côte d’ivoire, de 1919 à 1922. Confirmant les observations et les théories de Mouillard, l’auteur assigne au vol à voile qu’il a pu observer : comme cause directe, V existence et l' utilisation de plages aériennes, de composantes ascendantes; comme cause indirecte, V existence de courants de convection de V atmosphère. L’auteur a tenu à marquer lui-même le caractère encore incomplet de ses observations ; nous souhaitons qu’il puisse les poursuivre et en tirer pour l’aviation des conséquences pratiques selon le pro¬ gramme qu’il indique. Flugzeugstatik (La statique de l’avion ); Par Aloys van Cries (2). L’auteur, qui a tenu pendant la guerre des postes importants dans les services techniques de l’aéronautique allemande, présente dans cet ouvrage, destiné à l’ingénieur et au constructeur, un exposé d’ensemble systématique et critique, des modes de calcul appli¬ cables à la statique de l’avion. Mais c’est, en quelque sorte, en fonction de V aérodynamique que cet exposé se développe, et c’est ce qui en fait l’intérêt principal. La première partie traite de l'éta¬ blissement des cellules; la seconde considère les parties constitutives de la cellule, pour marquer l’influence des divers dispositifs; dans la troisième partie, 2.2 exemples constructifs font l’objet d’études critiques, parmi lesquelles nous signalerons celles du premier ses- quiplan Nieuport, du triplan Fokker sans haubans et de l’avion géant A. E. G. Nous avons affaire ici à un important ouvrage, éclairé par 207 figures extrêmement soignées, et que nos tech¬ niciens consulteront utilement. Versailles. — Les Trianons. Vues prises en avion et à terre; Par Marcel Chrétien (*). Ce recueil fait partie des Albums Marcel Chrétien, qui réunissent de la façon la plus agréable des vues d’ensemble prises en avion et des détails photographiés de terre. On sait que M. Chrétien est un des meilleurs spécialistes de la photographie aérienne, et que Ver¬ sailles est peut-être, dans le monde, la ville qui offre le plus beau spectacle, vu de haut. C’est dire tout l’intérêt, que présente cet album. (!) Librairie des Sciences aéronautiques, F.-L. Vivien, j8, rue des Écoles, Paris (5e) (a) Julius Springer, Berlin. (3) Albums Marcel Chrétien, 1 5, rue de Buci, Paris. L'AÉRONAUTIQUE. 32 Bibliographie. (Suite.) Le moteur à essence; par F. Carles, Ingénieur civil, collationné et mis en ordre par Henri Petit, ancien élève de l’Ecole Polytech¬ nique (1). Dans cet ouvrage on verra presque à chaque chapitre l’exposé d’idées et de travaux personnels, conçus ou exécutés par l’auteur, soit avant 1914, soit pendant la guerre, lorsqu’un grand construc¬ teur l’eut chargé de l’étude et de la mise au point d’un moteur d’aviation. A ce titre, cet exposé mérite particulièrement l’atten¬ tion de nos lecteurs. La théorie de l’action des parois, sujet si controversé, sur lequel F. Caries avait des idées nettes et person¬ nelles, y est exposée clairement. La dernière partie du livre est consacrée à l’étude d’un avant projet de moteur. Elle rendra service dans les bureaux d’études Flugmotoren (Les moteurs d’ aéronautique) ; Par Konrad Muller (x). Cet ouvrage, conçu et écrit pendant la guerre par un des spè] cialistes allemands les plus autorisés, est un manuel didactique où le moteur est décrit clairement. Les pages relatives à l’entretien du moteur, à son examen avant les vols importants et au cours du vol, ne sont pas les moins inté¬ ressantes. Plus de 200 croquis, très expressifs, augmentent la valeur du livre. (*) Dunod, éditeur, 47 et 49, quai des Grands-Augustins, Paris, 6e. (*) R. Oldenburg, Munich et Berlin. aillllllllllllllllllllllllliilllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllilllllllllllllll^ IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIII1IIIIH REVUE DES BREVETS. Dispositif permettant de soustraire a l’action de l’inertie UN SYSTÈME PENDULAIRE INSTALLÉ SUR UN AEROPLANE (SOCIÉTÉ ANONYME FRANÇAISE DES APPAREILS D’AVIATION DoUTRE. France. Brevet n° 526 118). Le dispositif est basé sur le principe suivant : A bord d’un aéroplane, les accélérations dans le sens horizontal sont accompagnées d’un déplacement dans le sens vertical et vice versa. Il est constitué par un pendule 2 oscillant autour d’un point fixe 3. Un contrepoids 4 est relié par une tige 5 à la tige 1 du pen¬ dule. Les deux tiges 1 et 5 forment un tout oscil¬ lant autour du point 3. Quand, par exemple, la vitesse de l’avion diminue brusquement (rafale), la masse 2 du pendule est projetée vers l’avant, dans le sens de translation. D’après le principe, ce mouvement va être accom¬ pagné d’un déplacement vertical ascendant obli¬ geant la masse 4 à s’abais¬ ser par rapport à l’aéro¬ plane. Si les tiges 1 et 5 sont convenablement réglées, les actions d inertie qui s exercent simultanément et en sens contraire sur les Le guidage des avions par câbles électriques Par les Capitaines P. FRANCK et A. VOLMERANGE Le pilote qui entreprend un voyage par la brume s’expose à deux dangers : celui de se perdre, et celui de subir un accident à l’atterrissage, si la visibilité est par trop mauvaise. Tant qu’on ne pourra mettre à sa dispo¬ sition de moyen sûr d’écarter l’une et l’autre éventualité, la régularité absolue d’un trafic commercial aérien ne pourra pas être exigée. La principale cause des erreurs de route dans la brume est l’ignorance de la dérive. Insignifiante en navigation maritime, la dérive atteint en effet souvent 3o° en navi¬ gation aérienne. De plus, elle est soumise à des variations rapides qui obligent à des vérifications fréquentes. Pour la connaître, il faut avoir deux éléments : le cap de l’avion, donné par le compas, et la direction de sa trajectoire par rapport au sol. Or, jusqu’ici, aucun moyen ne permettait de déterminer celle-ci autrement que par l’observation d’un point du sol. Pour l’atterrissage, c’est sa position exacte que le pilote a besoin de connaître et, là encore, l’observation visuelle était jusqu’à présent l’unique moyen de contrôle. Depuis plusieurs années déjà, on a cherché à substituer aux repères optiques des repères électriques, au moyen de la radiogoniométrie. Mais la mise en œuvre des appa¬ reils radiogoniométriques sur les avions est encore difficile du fait des parasites provoqués par les magnétos et les génératrices à haute tension du bord; on ne peut encore penser à les utiliser, de façon tout à fait courante, du moins comme principal instrument d’une navigation de précision. On peut donc dire que le problème de la navigation aérienne dans la brume subsistait en entier quand, ces tout derniers temps, M. Lot h a apporté à sa solution une contribution très importante. Reprenant le procédé de guidage des bateaux par câble électrique, qu’il avait d’ailleurs travaillé lui-même à mettre au point en France, il a réussi en quelque mois à l’adapter à l’Avia¬ tion, surmontant un certain nombre de difficultés tech¬ niques qui avaient jusqu’alors rebuté les chercheurs. Il a autorisé par là, comme on va le voir, les plus grands espoirs dans le développement de la navigation aérienne et l’augmentation de la sécurité à bord des avions. PRINCIPE DU GUIDAGE DES NAVIRES OU DES AVIONS. Soit un circuit inducteur parcouru par un courant alternatif. Le champ magnétique créé par le circuit va suivre les variations du courant en gardant toujours la même forme. Si nous plaçons un cadre dans ce champ, le flux à travers ce cadre, lui aussi, variera de la même façon et y induira du courant. Comme le sens delà variation de flux changera constamment, le sens du courant induit changera en même temps : ce sera du courant alternatif. Plaçons maintenant dans le cadre un écouteur télé¬ phonique. Celui-ci sera parcouru par le courant alter- NOTE ANNEXE. Pour faciliter aux lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec l’élec- tromagnétisme la lecture de cet article, nous donnons ci-après les quelques notions nécessaires à sa compréhension. Généralités sur les champs de forces magnétiques. — En la présence d’un aimant AB une masse de fer, située en un point C quelconque plus ou moins éloigné de AB, est soumise à une certaine force CF (fig. I). Quelle que soit la position du point C, cette force CF existe; mais son intensité et sa direction changent avec la position de C. On dit que le barreau crée un champ de forces autour de lui et que ce champ a une intensité d’autant plus grande que la force est plus grande : la grandeur de la force en un point mesure l’inten¬ sité du champ. Si la masse de fer placée en C n’est soumise à aucune autre force que celle du champ magnétique, elle va sc déplacer sous l’action de ce champ. L’itinéraire qu’elle suivra ainsi est une ligne qu’on appelle ligne de force du champ magnétique; soit CDE. Le sens CDE dans lequel la masse sc déplace est le sens de la ligne de force. Dans le champ, il va exister une infinité de lignes de force comme celles représentées à la figure i. Mais, en chaque point, il n’en passera qu’une seule. Pour étudier un champ commodément, on le repré¬ sente par un nombre limité de lignes de forcei La densité de ces lignes dans une zone représente l’intensité du champ dans cette zone. Si l’on place dans le champ un objet sensiblement plan, par exemple une bobine très plate de fils électriques, l’image de cette 40 L’AÉRONAUTIQUE. natif du cadre; la plaque vibrera et rendra un son. Nous aurons ainsi décelé dans le cadre l’existence du champ électromagnétique. Mais le cadre donne d’autres indications. 11 va nous dire Alternateur" - © - Fig. i. quelle est la di¬ rection des li¬ gnes de force. En effet, si nous le plaçons perpendiculai¬ rement à celles-ci, il embrasse un grand flux dont les va¬ riations sont par suite grandes ; les effets d’induction dans le cadre sont importants, et l’on entend fort dans le téléphone. Si nous tournons le cadre jusqu’à ce qu’il soit paral¬ lèle aux lignes de force, le flux qui le traverse va di¬ minuer peu à peu jusqu’à devenir très petit. A ce moment, ses variations ne seront plus sensibles, P P 1 z ^t l’on n’entendra plus rien dans le téléphone. Ainsi, en tournant un cadre dans un champ al¬ ternatif jusqu’à ce qu’on n’entende plus rien, on détermine un plan parallèle aux lignes de force. Puisque nous pouvons déceler la direction des lignes de force , il nous suffit de créer un champ tel que nous n ayons qu'à les suivre pour trouver notre route la nuit ou dans la brume, et nous aurons résolu le problème de la navigation par mauvaise visibilité. Le champ électromagnétique employé jusqu’ici pour guider les navires ou les aéronefs est produit par un cou¬ rant dont la fréquence est de 6oo alternances (ou pé¬ riodes), e’est-à-dire que ce courant passe alternativemeni V , \ / 1 par 6oo périodes d’augmentation, et 6oo périodes de dimi¬ nution dans une seconde. 11 est produit ( fig . i) par un alternateur et parcour: un circuit formé par un fil dont les extrémités sont reliée à la terre ou à la mer, suivant le cas. bobine, portée à l’échelle sur la ligure où nous aurons représent le champ, va être traversée par un certain nombre de lignes d force (fig. II). Le nombre de ces lignes est appelé le flux de jorce à travers la bobine. On convient de dire que le flux est positif oi négatif suivant qu’il entr par l’une ou l’autre face d la bobine. Plus la surface de b bobine est grande, plus b flux qui la traverse es Fig. II. grand. L’orientation de b bobine agit aussi sur b valeur du flux : il est maximum si nous plaçons la bobine perpen diculairement aux lignes de force, et il est minimum si nous b plaçons parallèlement. Enfin, le flux qui traverse une bobine de surface constante e - ^ toujours placée perpendiculairement aux lignes de force, dépend de sa position dans le champ. Le flux n’est pas partout le même ; ii est grand dans les régions où le champ est intense et diminue au fur et à mesure que le champ s’affaiblit. Nous avons parlé jusqu’ici du champ magnétique produit par un aimant, mais les aimants ne sont pas seuls à produire un champ susceptible d’exercer une force sur les masses de fer. Chaqir fois qu’un fil conducteur est parcouru par un courant électrique, c courant produit un tel champ, qu’on appelle alors un chani[ électromagnétique. La forme du champ peut être très complexe; elle dépend unique ment de la force du circuit électrique parcouru par le courant. L’intensité du champ dépend de l’intensité du courant qui parcour le circuit. Suivant qu’un même circuit est parcouru par un courait plus ou moins intense, le nombre des lignes de force caractéri; tiques du champ produit est plus ou moins grand, mais leur forai reste toujours la même. Exploration d'un champ électromagnétique. — Maintenait que nous connaissons les champs électromagnétiques et que noir savons les produire, il reste à savoir comment les déceler par de; moyens sensibles. II nous faut pour cela étudier l’action du flux électromagnétiq»> sur les circuits électriques, et plus particulièrement sur ceux qu’ot appelle des cadres. On leur a donné ce nom à cause de leur forme Ils sont constitués par un certain nombre de spires de fil conducteit isolé enroulées très près les unes des autres; leur ensemble affecte! forme d’un cadre (fig. III). Ce cadre peut d’ailleurs avoir n’import L’AERONAUTIQUE. 41 Un tel dispositif produit un champ dont les lignes de force sont toutes dans des plans verticaux perpendicu¬ laires au fil. Dans le cas d’un fil sous-marin avec retour du courant par l’eau, la forme des lignes de force dans leur plan est celle de la figure 2. Dans le cas d’un fil aérien, avec retour par la terre, leur forme est celle de la figure 3. APPLICATION A LA MARINE. O11 avait songé depuis longtemps à guider les navires à l’aide des câbles immergés produisant un champ électro¬ magnétique. Dès 1903 et 1904, MM. L.-A. Herdt et R. -B. Owens avaient entrepris des essais au Canada, à Sorel, sur le Saint-Laurent. Ils n’aboutirent pas, parce que l’intensité fig. 4. des effets d’induction produits dans les cadres était trop faible. Grâce aux amplificateurs, qui les renforcent considérablement, la méthode est devenue d’un emploi pratique. En France, elle a été mise au point pour la Marine, à Brest, par M. Loth, le capitaine de vaisseau Audouard et le capitaine de frégate Floch. Le navire à guider porte un premier cadre vertical ( fig . 4)* Quand il est parallèle au câble, l’audition y est très forte; quand il lui est per¬ pendiculaire, elle est nulle. On peut ainsi avoir une idée de l’orientation du bateau par rapport au câble. En laissant l’orientation du cadre et celle du bateau invariables, 011 peut savoir si celui-ci s’approche ou s’éloigne du cadre. Dans le premier cas, la réception augmente; dans le second, elle diminue. Enfin, on place un cadre de chaque côté du bateau : le plus près du câble reçoit plus fort que l’autre. On sait ainsi si le bateau se trouve à droite ou à gauche du câble. Application du procédé aux aéronefs. L’étude du guidage des aéronefs par le meme procédé que pour les navires a été faite par M. Loth. Il n’a rencontré aucune difficulté à produire le champ avec un fil aérien comme avec un câble sous-marin, ni à installer des cadres à bord des avions; mais le premier obstacle qui s’est présenté a été le trouble apporté dans les récepteurs par les effets d’ induction des magnétos. En ellet, les magnétos d’allumage des moteurs comportent des circuits magnétiques mobiles, et leur champ magné¬ tique variable n’est pas localisé à l’intérieur de la machine. Tout autour des moteurs, et jusqu’à plus de iom un champ magnétique variable très sensible se manifeste. Il produit, dans les cadres installés à bord, des effets d’induction égaux et souvent supérieurs à ceux produits par le champ qu’on veut utiliser. Il en résulte dans les écouteurs une « friture intense » qui couvre tout le reste. C’est d’ailleurs ce phénomène qui gêne le plus la réccp- quelle figure : être carré, hexagonal, ovale, rond, etc. Ses propriétés dépendent uniquement de sa surface et du nombre de ses spires. Plaçons un tel cadre, qui ne comprend aucune source d’énergie électrique, dans un champ électroma¬ gnétique produit par un courant con¬ tinu, parcourant un circuit que nous appellerons circuit inducteur (fig. IV). Si ce courant élec¬ trique Continu a tou¬ jours la même inten¬ sité, le champ reste constant, et l’on n’observe rien de particulier dans le cadre. Si, à un moment donné, nous augmentons brusquement le courant du circuit inducteur, le champ augmente, le flux qui traverse le cadre aussi; on constate alors qu un courant d’un certain sens prend naissance dans le cadre, et cesse dès que le courant inducteur ne change plus d’intensité. Si, au lieu d augmenter le courant du circuit inducteur, nous le diminuons, le champ diminue, le flux qui traverse le cadre aussi; un courant prend encore naissance dans le cadre, mais en sens inverse. Les courants qui prennent ainsi naissance dans le cadre s’appellent courants induits, et sont dus à des phé¬ nomènes qu’on appelle phéno¬ mènes d' induction électromagnétique. Ils se résument en ceci : quand le flux qui traverse le cadre varie, un courant induit y prend naissance. Son sens dépend de la variation du flux. Son inten¬ sité dépend uniquement de la vitesse avec laquelle le flux varie. 2, 42 L'AÉRONAUTIQUE. lion de T . S . F . à bord d’avion et rend très délicat l’emploi de la radiogoniométrie à bord. Le champ des magnétos semble constitué par la juxta¬ position de deux champs composants : l’uh de fréquence relativement basse (de l’ordre de grandeur de la vitesse de rotation de la machine), produit par les circuits élec¬ triques de la magnéto; l’autre à haute fréquence, produit par les étincelles de rupture. Ce dernier, gênant pour l’écoute des signaux de T. S. F. proprement dits, était sans action sur les appareils de M. Lotir Le premier, au conti aire, rendait impossible toute réception. 11 était absolument indispensable de l’éliminer. Pour cela, M. Loth a commencé par l’étudier avec grand soin. Il a ensuite placé ses cadres de manière qu'ils soient tangents aux lignes de force pour que le flux inducteur soit aussi faible que possible. Mais il n’a pas été possible de l’annuler complètement, et il a fallu adopter, pour se débarrasser entièrement du brouillage, le dispo¬ sitif suivant : Soient M ( fig . 5) les lignes de force du champ de la magnéto et F celles du champ servant au guidage. Si C, est Je cadre utilisé pour le guidage, on peut toujours placer en C2, plus près des magnétos, un cadre très petit, qui embrassera le même flux de la magnéto que C,; il sulfit pour cela qu’il soit assez près des magnétos et qu’il soit normal à leur champ. Si on le monte judicieuse¬ ment en série avec le cadre Cl5 les courants induits dans les deux cadres se retrancheront, et le brouillage sera annulé. M. Loth a constaté qu’il en était bien ainsi, et a pu supprimer tout brouillage par cette méthode. On objectera qu’on risque ainsi d’annuler les effets du champ de guidage. Mais il faut remarquer qu’on peut s’arranger, comme dans le cas de la figure 5, pour que le cadre C|, qui a déjà une faible surface, soit presque parallèle au champ F, et par conséquent pour que ce champ n’agisse presque pas sur lui. On peut même trouver, comme l’a fait M. Loth dans certains cas, des positions de Cj pour lesquelles les effets du champ M dans C, et se retranchent, tandis que les effets du champ F s’ajouta Les bruits de magnétos étant éliminés, on a pu vérii la concordance des phénomènes d’induction qu’on obser dans les cadres avec ceux que la théorie permettait prévoir. EFFETS OBSERVÉS DANS LES DIFFÉRENTS CADRES. Cadre horizontal. — Supposons que l’avion se dépit à altitude constante dans un plan perpendiculaire au: i ' i > i i i i / \ j ! ' \ ' \ ' - ! ' \ ! I / ~r~ \ ' ! •' \ > ; / x i / / L \ \ \ I 'v ' \ 1 / X N \ . I / / ' ! / ' \V 7 T C Gl '///_ - — - - - 4 ' - Fig. 6. guide (fig. 6). Il est loin du fil en B et s’en rapprot vers A. En B, le champ est faible et presque horizont l’audition est nulle d’abord, puis faible et elle augmei progressivement jusque dans la région C; le champ dit nuant à nouveau, comme le montre la raréfaction c lignes de force, l’audition diminue un peu; elle augma ensuite à nouveau pour devenir très forte au voisins de A. Mais, quand on passe en A, le cadre devient tange aux lignes de force, et l’audition s’annule pendant temps très court. Le cadre horizontal permet ainsi, sauf pendant quelq» très courts instants les phénomènes so complexes, de se rend compte facilement si I s’approche ou si l’on 5 ioigne du fil du guida, (augmentation ou du notion de l’intensité réception). Il indique a' une très grande précis* le moment où l’on passe au-dessus du câble (la réceptif très forte, s’annule brusquement). Cadre longitudinal. Supposons l’avion à une certa* L’AÉRONAUTIQUE. 43 distance du fil et à altitude constante (fig. 7). Si l’avion est parallèle au fil, L est perpendiculaire aux lignes de force, l’audition y est inaxima. Si l’avion est perpendicu¬ laire au fil, L est parallèle aux lignes de force, l’audition y est nulle. Cadre transversal. — Le cadre transversal donne les résultats inverses : l’audition y est nulle quand l’avion est parallèle au cadre; elle y est inaxima quand il lui est perpendiculaire. Mesure de l’angle de l’avion avec le fil. — On peut mesurer l’angle que fait l’avion avec la direction du (il en utilisant de la manière suivante les deux cadres verti¬ caux réunis à un équipage et un chercheur. Les deux cadres L et T, placés en un point quelconque de l’avion, sont reliés respectivement à deux petits cadres l et t qui leur sont parallèles. Quand le champ H du fil de guidage agit sur L et T, le courant induit dans chacun d’eux parcourt respectivement l et t. Il produit au voisinage de ces deux nouveaux cadres un champ h. Or il se trouve que ce champ est précisément parallèle à H (/te 8)._ Une bobine b, dite chercheur, est mobile à l’intérieur des cadres l et t. On la tourne jusqu’à ce que les elîcts d’in¬ duction du champ h y soient nuis. À ce moment, la direc¬ tion de la bobine est perpen¬ diculaire au fil; on a donc l’angle de l’avion (/) avec le fil (//) ( fig. 9). Couplage des cadres. — On peut enfin obtenir des renseignements précieux en couplant les cadres entre eux. Pour bien le comprendre, il nous faut revenir un peu sur les effets d’induction du flux dans les cadres. Considérons un cadre T (fig. 10) occupant une certaine position dans l’espace. Si un flux croissant /t entre par la face at, le courant induit aura un sens déterminé; si un flux croissant f 2 entre par la face a2, le courant aura le sens contraire. Si. la face d’entrée du flux restant la même, le flux devient décroissant, le courant induit changera I également de sens. 11 en sera de même dans un second cadre L. Appelons, dans chacun des cadres, 1 le sens du courant prenant naissance quand un flux croissant entre par la face d’indice 1 (ou un flux décroissant parla face d’indice 2) et 2 le sens inverse. Si les deux cadres sont rectangulaires (fig. 10), on \ oit que les courants induits seront toujours de même sens quand la direction du flux sera comprise dans l’un des dièdres droits . (par exemple), les courants de même sens s’ajouteront. Quand l’inverseur sera à gauche, le contraire se produira. Si un téléphone se trouve monté sur l’ensemble, chaque fois que les cou¬ rants s’ajouteront, le son dans le téléphone sera fort; quand ils se retrancheront, il sera faible. Ceci nous donne un moyen de connaître l’orientation des lignes de force par rapport à L et i\ Si le renforce¬ ment du son a lieu inverseur à droite, les lignes de force sont dans les quadrants 1, 3. Dans le cas contraire, elles sont dans les quadrants 2, 4- Si L et I sont les cadres 5 e 2 Fi y longitudinal et transversal, on peut ainsi connaître l’orien¬ tation de ces cadres, c’est-à-dire celle de l’avion, par rapport au câble (fig. 11). Si, au lieu de L et T, nous combinons L et H, nous pouvons savoir dans laquelle des régions 1, 3 ou 2, f\ (fig. 12) se trouve l’avion. Comme 1 et 4 sont loin du câble, on les distingue aisément de 2 et 3, et finalement on sait si l’o.i navigue à droite ou à gauche du câble. RÉSULTATS DES ESSAIS. Les premières expériences ont été réalisées à \ dlu* coubïay en utilisant comme conducteur une ancienne U L’AÉRONAUTIQUE ligne de lumière. Tl faut noter que les conditions expéri¬ mentales ainsi réalisées étaient loin d’être favorables. La ligne, de 3km de longueur, présentait en effet d’assez nombreux changements de direction qui, en compliquant la forme du champ, rendaient les phénomènes plus diffi¬ ciles à interpréter. Un petit alternateur envoyait dans cette ligne un cou¬ rant alternatif de 600 périodes et 4 ampères ellicaees sous 160 volts efficaces, soit une puissance de | de kilowatt envi¬ ron. Deux jeux d’appareils récepteurs avaient été montés respectivement sur un avion monomoteur (limousine Nieuport-Delage (fi g. 12 bis) et sur un bimoteur (avion de bombardement Farman F- 5o). On s’est rendu compte, dans ces conditions, après une série assez longue de tâtonnements, que l’installation pouvait être faite de façon à étouffer presque totalement les bruits de magnéto. La perception des signaux est alors extrêmement nette. Les zones d’utilisation pratique étaient : en hauteur, 25oom au-dessus du câble; à droite et à gauche, de akm à 6km suivant l’altitude. Chacun des trois cadres, de même que leurs diverses connexions, jouèrent bien le rôle prévu; toutefois, la mise en œuvre pratique des indications données par le télé¬ phone était rendue délicate en ce qu’elles s’adressaient au raisonnement plutôt .qu’aux réflexes. Le problème purement technique était donc résolu ; il res¬ tait à V adapter aux nécessités du pilotage et de la naviga¬ tion. C’est à ce travail que les services techniques se sont aussitôt attachés. Il serait prématuré de pronostiquer dès maintenant à quelles solutions on s’arrêtera, mais il peut être intéressant d’exposer les suggestions que les premiers essais ont fait naître dans l’esprit des expérimentateurs. Mise en œuvre pratique du guidage électrique. Dès que la grande presse eut relaté les premiers résultats officiels obtenus par M. Lotir, beaucoup de personnes pensèrent que, pour donner à la navigation aérienne sa forme définitive, il ne restait plus qu’à relier par des câbles Loth les terminus des grandes lignes aériennes; les avions n’auraient qu’à les suivre et toute chance d’erreur de route serait éliminée. Telle n’est pas à no tre avis F utilisation rationnelle du procédé. D’abord, dans l’état actuel des choses, la géné¬ ralisation d’un tel mod.e d’emploi reviendrait fort cher, tant du fait de la première mise de fonds (création de milliers de kilomètres de câbles) qu’en raison des frais d’exploitation élevés que nécessiterait l’alimentation en courant. Ensuite, en enchaînant l’avion à une ligne forcé¬ ment sinueuse du terrain, 11e lui ferait-on pas perdre un de ses propriétés essentielles : celle de pouvoir voyage en ligne droite? Enfin, s’il est hors de doute que la régi, larité du trafic ne puisse que gagner à la possibilité F suivre une ligne sans la voir, la sécurité n’en serait p; pour cela absolue : la moindre panne dans F alimenta^ de la ligne risquerait en effet de laisser sortir l’avion d . la zone d’action efficace du câble et d’entraîner par! des conséquences d’autant plus fâcheuses que le pilou aurait compté uniquement sur la ligne pour se dirige En réalité, il n’en faut pas tant pour faire d’excellen! navigation. Comme nous le rappelions en débutant, suffit d’abord de pouvoir mesurer de temps à autre dérive, ensuite, à l’arrivée, de pouvoir se situer exact ment par rapport à son terrain d’atterrissage. Voyou' comment 1c. procédé Loth permettra de résoudre l'u et l’autre problème. MESURE DE LA DÉRIVE. Un tronçon de câble rectiligne de i5km à 2okm étal en partant du terrain de départ, suivant le cap) géogr. pihique de la route à suivre, piaraît devoir suffire pour 1 mesures initiales de dérive. Des tronçons analogues, dis piosés de loin en loin sur l’itinéraire et permettant c rectifier à la fois la route et, s’il y a lieu, les éléments® celle-ci, permettront aux navigateurs d’éliminer toc:" risque d’erreur de direction. Les opérations à effectuer p>our prendre la dérivée utilisant de tels tronçons de ligne seront les suivante; 1 0 Se diriger vers la ligne jusqu à la survoler. — Le mien phone, branché sur le cadre horizontal, permettra de faire à la fois simplement et avec précision. 20 Orienter V avion parallèlement à la ligne. — Pour ce! on virera jusqu’à rendre muet le télépthone branché s le cadre transversal. On retrouvera ainsi le cap géographique. 3° Evaluer le sens de la dérive. — L’avion, orienté pan lèlement à la ligne, ne restera pas au-dessus d’elle s’il) du vent latéral; il sera entraîné à droite ou à gauche. I cadre horizontal en préviendra aussitôt le pilote. Celui- branchera alors le microphone sur la combinaison : caè horizontal - — - cadre longitudinal, qui lui indiquera le cc de la ligne vers lequel il est entraîné. 4° Mesurer V angle de dérive. — Pour cela, le piiloj s’opposera progressivement au mouvement de la déri' au moyen du gouvernail de direction, jusqu’à ce -■ Tel K ■A Fig. 12 bis. On a proposé un dispositif ( fig . i3) de lignes rayon¬ nantes concourant au centre du terrain, les extrémités opposées de ces lignes étant réunies par un câble circu¬ laire. Des interrupteurs permettraient de mettre en cir¬ cuit les tronçons à faire suivre à l’avion pour l’amener jusqu’à la piste d’atterrissage du jour. Il est a remarquer que la nécessité d’installations aussi à la piste d’atterrissage (fig. 1 3). Le cadre horizontal per¬ mettra d’apprécier avec une grande précision le moment où on la survolera. Si le pilote a pris la précaution de se placer, préalable¬ ment, à une alti¬ tude calculée à l’avance d’après les qualités de planement de son appareil, il n’aura qu’à couper ou ra¬ lentir son moteur à ce moment pour être assuré d’arri¬ ver au sol en un point convenable delà piste. Dans la plupart des cas, il n’aura pas à en demander davan¬ tage pour atterrir convenablement : rares sont en effet les jours où la visi¬ bilité est tellement réduite qu’il n’est pas possible de faire correctement les manœuvres d’atterrissage à partir du moment où le sol est visible. Ce pourra être cependant le cas la nuit pour les hydravions, et, pour les avions, par des brumes particulièrement opaques : il faudra alors (jue les appareils soient munis d’atterrisseurs spéciaux. 40 L’AÉRONAUTIQUE. AGENCEMENT PRATIQUE DES RÉCEPTEURS. Une installation de bord, pour T utilisation du procédé Loi h, comprendra comme organes de réception : i° l n cadre hori/.oulal. un cadre longitudinal, un cadre transversal et un chercheur; 2° Un amplificateur; 3° Un certain nombre de contacts et d’inverseurs per¬ mettant d’utiliser à volonté les différents cadres ou sys¬ tèmes de cadres. Fig. i3. — Schéma cl'une installation pour atterrissage arec cdbles-guicles. Ll>, ligne pour la mesure des dérivés; LE, ligne de ceinture exté¬ rieure; Li, ligne de ceinture intérieure; A, itinéraire de l’avion; C, commutateurs. Parmi ceux-ci, les plus usités seront d’ailleurs ; Le cadre horizontal, organe de recherche, de direction et de repérage. Le chercheur (et le cadre transversal), organes d’orien¬ tation. La combinaison, cadre horizontal — cadre longitudinal, qui permet de situer l’avion par rapport au câble. Avec deux contacts et l’inverseur, on sera en mesure d’avoir l’essentiel des renseignements utiles au pilote; l’éduca¬ tion de ce dernier sera ainsi très facile, surtout si l’on utilise un inverseur automatique faisant passer alterna¬ tivement l’écoute de l’oreille droite à l’oreille gauche et si les connexions sont établies de façon que le maximum d’audition se produise dans l’oreille située du meme cô que le câble. Notons enfin que rien n’empêche d’utiliser au guida; l'amplificateur servant à la T. S. F., ce qui réduirait! supplément de poids apporté par les appareils de guida; à 6kg ou 7kg environ. Des discussions ont été soulevées au sujet de la priori de là découverte du guidage électromagnétique des navire Cela tient à ce que la question semble avoir été simuli nément étudiée dans plusieurs pays. Des dispositifs d guidage sont actuellement en construction dans plusieœ de nos ports marchands et militaires; l’ Angleterre, c son côté, a créé une installation analogue à Portsmout: enfin, les Etats-Unis en ont étudié pour leur arsenal mai lime de New-York. En ce qui concerne l’application à l’aviation, la pâte nité n’en pourra pas être contestée à la France. M. Loi a le premier réussi à rendre parfaitement nets des phén mènes jusque-là rendus inutilisables sur avion par l’impo: tance des parasites. Aussi, importe-t-il que nous soyoi en mesure de bénéficier au plus tôt de cette découvert Il faut pour cela équiper de suite une de nos grand* lignes de navigation. Des mesures ont été prises dans < sens par les pouvoirs publics sur la ligne Paris- Pondre Le port du Bourget doit prochainement recevoir un câbli repère pour atterrissage par temps de brume et un câti de guidage en direction de Boulogne pour la détermin; lion des éléments de la route. E)ès que des résultats dét ni l ifs auront été obtenus par les avions d’expérience, faudra que les Compagnies de navigation procèdent l’équipement de leurs avions de transport et que é câbles analogues à ceux du Bourget soient établis à Bo. logne et à Crovdon. Cette installation permettra l’expérimentation è procédés de, navigation à employer, ainsi que la régi mentation de la circulation aux alentours du câble. E même temps, les recherches seront poursuivies pour pe: fectionner le matériel récepteur. Il sera par exemple intéressant de combiner les app refis servant au guidage avec les appareils de T. S. F,' de radiogoniométrie déjà existants. Dans une install lion bien conçue, la plupart des organes pourront êtr communs aux trois installations. D’autre part, la nu- au point des postes radiogoniométriques pourra vraisenj blablement simplifier les installations d’aérodrome t amenant les avions au voisinage immédiat de leurs fi guides ou de leurs fils repères par les procédés orclinan de la T. S. F. Enfin, l’emploi de fréquences inaudibles (plus « 36 ooo périodes par seconde) permettra dans certains ci L’AÉRONAUTIQUE. Al particuliers de simplifier l’infrastructure par l’utilisation de lignes pouvant servir en même temps à d’autres usages (télégraphe et téléphone par exemple). La technique même du procédé sera à fixer définitive¬ ment. Les suggestions présentées ici, qui ont été inspirées par les résultats des premiers essais, ne sont nullement des formules définitives. Elles pourront être une base utile d’expérimentation, mais la collaboration de tous les pilotes qualifiés sera nécessaire pour V élaboration de la doctrine définitive d’ utilisation. L’action de ces pilotes empêchera que l’on ne voie dans ce nouveau procédé la panacée universelle des équipages ignorant la Navigation, et qu’on n’aille ainsi dans son application à des déboires certains. Nous pensons avoir à peu près défini les limites que l’on peut raisonnablement fixer actuellement à l’emploi du guidage : il n’exclut pas les autres méthodes de tenue de la route, mais il les complète. 11 exigera en particulier un personnel rompu à la pratique de la navigation à l’estime. P. FRANCK ut A. VOLMERANGE. L’Aéronautique au Japon Lie CONCOURS JAPONAIS D’AVIATION POSTALE. Ce concours, disputé sur le parcours Kanazawa-Hiroshima, par Tsuruga, Hikone, Osaka, Kioto, et Qkayama, a été gagné par M. Takahashi, l'un des premiers pilotes japonais. On voit, à gauche, l'avion français, type Spad A'II F, de M. Ishibashi, Notre cliché représente tes avions sur le terrai n de Kanazawa, le jour du départ. L’Aéronautique militaire japonaise a eu l’occasion de montrer, lors des récentes grandes manœuvres qui se sont déroulées aux environs de Tokio, les progrès consi¬ dérables qu’elle a accomplis. Le thème général des manœuvres supposait une armée assaillante, débarquée victorieusement, et attaquant par l’Ouest, en partant de la région de Fuji, Tokio défendue par le parti Est. Chaque parti disposait de trois escadrilles : une de iV/.F-ioo HP et une de Salmson ?.5o HP (reconnaissance et bombardement), enfin une de protection et de chasse, équipée pour le parti Ouest en Nieuport 120 HP Rhône et, pour le parti Est en Spad XIII 220 HP Hispano ; chaque escadrille utilisait en moyenne 10 avions. Pas de parc; les menues réparations étaient faites en escadrille. Trois avions par escadrille de reconnaissance compor¬ taient un appareil photographique. Tous les avions de chasse étaient munis d’une mitrailleuse photographique Pickard. Trois Caudron G- 4 et un Farman F-60 ont exécuté des missions spéciales de bombardement de nuit. A la revue finale, 60 avions, dont un Goliath , ont sur¬ volé le terrain; la majeure partie de ces avions, de marques exclusivement françaises, étaient fabriqués au Japon. Les pilotes militaires japonais se sont montrés remarquable¬ ment adroits; ils ont multiplié les démonstrations devant une foule considérable qui, en dehors des manœuvres mêmes, a eu le spectacle, sur le terrain de Yoyogi, d’exhi¬ bitions très convaincantes. Cette propagande et cette conviction ne pourront d’ailleurs pas avoir d’effet sur le budget japonais de l’aéro¬ nautique pour 1922, tous les crédits prévus pour des for¬ mations nouvelles — et qui étaient fort importants ayant été rayés du projet de budget en raison de la dimi¬ nution des recettes. On annonce toutefois qu’à la suite de la conférence de 48 L’AÉRONAUTIQUE. Washington, une partie des disponibilités budgétaires résultant des limitations d’armement conclues serait reportée sur l’Aéronautique, mais civile. En effet, un crédit de 25 millions de yens, soit, au cours du change, 175 millions de francs, est demandé pour la création de la ligne aérienne Tokio — Kioto — - Kiushu. L’intérêt porté par le Japon à l’Aéronautique civile s’est d’ailleurs manifesté encore, récemment, par le Con¬ cours d’aviation postale qui s’est disputé sur le parcours Kanazawa-Hiroshima, par Tsuruga, Hikone, Osaka, Kioto et Okayama, soit 58okm à couvrir sans escale. Le concours, organisé par la Société Impériale Aéronautique, était ouvert aux pilotes civils japonais possédant la licence de première ou de deuxième classe et pilotant des appa¬ reils munis du certificat de navigabilité de première caté¬ gorie. Tout pilote terminant le parcours était assuré d’une prime de 2000 yens, offerte, par moitié, par la S.l, et par le Bureau d’Etat de l’Aéronautique. Trois pr de 3ooo, 2000 et 1000 yens étaient attribués aux premiJ du classement. Le concours s’est, disputé entre six pilotes, par ti mauvais temps, le 3 novembre. Le premier prix t revenu à M. Takahashi, sur Spad-Hispano 220 II couvrant la distance en 4h>6; M. Mizuta s’est clas second sur Spad-Hispano 210 IIP, en 5 11 , 3 4 - Les autr concurrents : MM. Ishibashi, Sukunaga, Oguri et Goi obligés d’atterrir en cours de route par panne d’essent ont accompli de très méritoires performances dont d primes d’encouragement les ont récompensés; au coït de ces atterrissages forcés en terrain difficile, il n’y ap eu le moindre accident de personne ni de matériel. A la suite du Concours, une réception a eu lieu Cluh militaire de Tokio, sous la présidence du prince Km l’attaché aéronautique français y avait été spécialeme convié. ffi■ilUIIIIII■IIIIIIIIIIIIMillllllll!llllllllllllllllllllllllllllllllllllllHIIIIIIIIIIIIIIIIII1MHIIIIIIIItlllllllllllllHIIIIIIIH^ lllllllllllllltllllllllllllllllllllimillllllllllllllllllllllllllllllllllllllllltlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllim Une Promotion aéronautique dans la Légion d’honneur. La promotion rendue publique par le Journal officiel du 2 février réunit de grands noms de l’Aéronautique française. Est promu commandeur : M. Clément Ader, le véné¬ rable et grand créateur de 1 ’Eole et de V Avion. Sont nommés officiers : MM. Louis Blériot et René LIanriot dont les titres techniques et sportifs sont connus de tous; Gustave Delage, directeur technique des Eta¬ blissements Nieuport-Astra, créateur des palus fameux avions de vitesse; M. Georges Besançon, infatigable et dévoué secrétaire général de V Aéro-Club de France , fon¬ dateur et directeur, depuis 3o ans, de U Aérophile. Chevaliers : MM. Paul Tissandier, vice-président de Y Aéro-Club de France, aéronaute, l’un des palus anciens pailotes d’avion du monde; Léon Jacob, chef de bureau au Sous-Secrétariat d’Etat de l’Aéronautique; Maurice de Montant, président et fondateur de l’actif Aéro-Club du Gard, infatigable propagandiste de l’Aéronautique; Georges Dubois-Le Cour qui s’occupe avec tant de dévoue¬ ment depuis de longues années, de la Ligue Aéronautique de France ; Robert-Guérin, rédacteur spaortif du journal Le Matin; Dick Farman, pailote et constructeur, directeur des Établissements Farman ; René Luquet de Saint- Germain, directeur de la Société des Moteurs Gnome et Rhône ; Henri Claudel, administrateur délégué de la §< ciété du carburateur Claudel, créateur de ce carburate1 qui aida, rapapaelle l 'Officiel, à la double traversée traii atlajitique du R- 34; Pierre Malard, un de nos plus ancie pilotes, directeur des Établissements Lamblin; Char! Pélalaon, administrateur des Grands Express Aériens des Ateliers des Mureaux; Alexandre Lemoine, directs général des Etablissements Peugeot; Henri Terris- directeur du Service des travaux au S.N .Aé. Enfin, et ce sont des distinctions que nous voulu: souligner ici, cinq grands pailotes français sont fat chevaliers : Georges Kirsch, le vainqueur de la Cou: Deutsch 1921; Étienne Poulet, l’homme qui, sur Caudron G- \, a volé de Paris aux îles de la Sonde; Alfr Fronval, sans doute le pilus grand virtuose aérien; Ferc nand d’Or, vainqueur en 1921 du Grand Prix de VAr Club, pilote de la ligne Paris-Amsterdam, et qui coinp plus de 4ooo heures de vol; enfin François Le Men, le pf ancien pilote des Messageries Aériennes, l’homme qui couvert i3o oookm en service aérien public régulier. Quelques jours auparavant, M. Marchis, l’émiw' collaborateur technique de notre Chambre syndicale, titt laire de la chaire d’Aéronautique à la Sorbonne, éfé nommé chevalier de la Légion d’honneur; ce qui prou! que, contre toute vraisemblance, il ne l’était point. L’AÉRONAUTIQUE. 49 Voyages d’étude sur Paris-Lausanne I. — OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Par M. P.-L. MERCANTON, PROFESSEUR A L UNIVERSITÉ DE LAUSANNE. Mon attention s’est conjonctures météo¬ rologiques rencon¬ trées et leur réper¬ cussion sur le pilotage de l’aéronef. Ces con¬ jonctures ont été en effet, chaque fois, re¬ marquablement ca¬ ractéristiques et de la saison et de la topo¬ graphie de la ligne, mettant le pilote en face de particularités, de difficultés aussi, fort importantes à ex¬ périmenter. Le samedi 19 no¬ vembre au matin le temps était générale¬ ment clair en Europe centrale, avec des vents faibles du sec¬ teur est-nord. A Paris l’atmosphère, autom¬ nale, était assez lim¬ pide; la température avoisinait o°. Très haut dans le ciel une nappe mince de eirro- stratus tamisait le soleil. Arrivés vers midi au Bourget, nous n’avons pu prendre notre essor qu’une heure après; retard imputable non aux formalités en douane, courtes et pas tra- cassières, mais à l’at¬ tente interminable de renseignements que le service météorolo¬ gique de l’aéro-port ne peut, malgré toute portée plus spécialement sur les Pareil retard se reproduira le samedi suivant, car le pilote, évidemment, ne sau¬ rait consentir à se mettre en route sans des indications suffi¬ santes. Enfin les nou¬ velles arrivent : en France il fait clair à peu près partout ; le plateau suisse en re¬ vanche gît sous une mer de brume persis¬ tante, qu’il faudra percer à l’atterrissage. A 1 2h 5om le Goliath s’enlève. Voici bientôt la Marne, Jouy-le- Châ- tel, la Seine à Nogent, et partout les étoile- ments blancs des belles routes de France, centrés sur de petites villes aux toits de tuile rousse. Nous passons l’Yonne à Estissac. Nous sur¬ volons maintenant les frondaisons jaunis¬ santes de la Foret d’Othe dont l’are im¬ mense nous encercle de l’avant. C’est l’ins¬ tant de vérifier la dérive à la faveur des arbres. Par la fenêtre percée dans le plan¬ cher de l’avion, à la vue du pilote, la lunette du navi graphe s’accroche aux repères fuyants du terrain, tandis que le crayon qu’elle entraîne laisse son insistance, obtenir assez tôt. sur le papier une trace tremblée. Nous dérivons un peu A i’Roi’03 dk Paris- Lausanne. En haut, vue aérienne de Lausanne cl du porl d’Ouchy. fin lias, groupe photographié sur le terrain de la Blécherettc ; de gauche à droite, MM. fi. Villiers, directeur des Grands Express Aériens; Hosset, directeur de la police municipale de Lausanne; le lieutenant de vaisseau Husson, représentant le sous-secrétaire d’État de l’Aéronautique ; le lieutenant de vaisseau Deslrem, du 5. /’. Aé, navigateur à bord du Goliath; Labouchère, pilote de l’avion; Cosandey, délégué du Département militaire fédéral ; J. Pierre Ma fi er t, le pilote bien connu; fid. Pétlioud, directeur de l’ficole civile d’avia¬ tion de Lausanne: Albert Barlccy, président de la Section vaudoise de V Aéro-Club suisse; le major Isler, chef de l 'Office aérien fédéral; Madame Pétlioud; MM. Lugeon, de l’Université de Lausanne, spécialiste des questions de T. S. F.; Pellcaux, collabo¬ rateur de M. Pétlioud. 50 L’AÉRONAUTIQUE. vers l’Ouest et le vent, d’ailleurs faible, est pour nous : nous ne mettrons que 3 heures i5 minutes pour atteindre Lausanne. Voici Châtillon-sur-Seine et le plateau célèbre de Langres et Is-sur-Tille, aux rails multipliés. A notre droite des volutes plus blanches s’élèvent, indistinctes, de la brume fumeuse où se noie Dijon. Des reflets accusent les méandres fantasques de la Saône. Nous sommes à 2000m. Confondus dans un éclairage irréel, ciel et terre ne font qu’un tout d’une surprenante beauté. La communi¬ cation radiotéléphonique, longtemps entretenue avec le Bourget et même le Salon de l’ Aéronautique, est maintenant rompue; nous resterons isolés jusqu’au terme du voyage. A perte de vue, à notre droite, les ondulations molles d’abord, puis plus âpres, du Jura sont ouatées de brume. Elles s’étendent en une gradation de vaporeuses surfaces blanches sur lesquelles s’accusent les gris bleus des hauts reliefs émergés et cette moire se fond, très loin, dans la clarté de la nappe nuageuse qui, très haut sur nos têtes, attendrit le bleu du ciel. A notre gauche, contraste vif, toute la contrée de Besançon et de Pontarlier est nette sous le soleil oblique qui sculpte d’ombres et de lumières crues les ravins où le Doubs vagabond canalise ses boucles. Devant nous, plan incliné gigantesque, bordé abrupte¬ ment vers l’Est, la chaîne du Jura étend 'ses combes et ses crêtes de plus en plus sévères et dont l’ultime se projette soudain, comme cassée, sur une immense nappe d’un blanc pur. Cette nappe, c’est la mer de brume sous laquelle le beau temps hivernal enferme trop volontiers et pour trop de jours hélas ! le bas pays suisse. D’une horizon¬ talité parfaite, d’une épaisseur quasi uniforme, d’une persistance redoutable, elle s’établit sur le plateau quand un anticyclone s’attarde sur l’Europe, d’autant plus déplorable qu’au-dessus d’elle le soleil luit brillant et chaud dans un firmament le plus souvent sans voile. Aujourd’hui l’indésirable stratus s’étend à perte de vue de Bâle à Genève, masquant partout le terrain, au- dessous de 95om d’altitude, venant déferler sur les pentes du Jura et les contreforts des Alpes. Celles-ci s’enlèvent sur le bleu du ciel, à notre avant, muraille de pics et de pentes blanches, sans un nuage. Dès la Côte-d’Or, nous en avons vu surgir à l’horizon les cimes de plus en plus nom¬ breuses, de plus en plus distinctes. De toutes, la cime de l’Eiger est la mieux reconnaissable, à cette heure, à son triangle d’ombre (la face du Grin- delwald), flanqué à l’ouest de la grande pente ensoleillée du glacier de l’Eiger. Il faut noter cet amer précieux. Déjà la crête du Jura glisse au-dessous du Goliath vers l’arrière. Nous sommes à â5oom : il faut descendre vers la Blécherette, sous la chape blanche. Ce pourrait être inquiétant, mais un indice nous a rassuré de loin déjà : familiers avec leur contrée, les passagers lausannois ont remarqué bientôt que le sommet du Mont Pèlerin su Vevev (iooom) émerge du brouillard, mais non pas h Tour d<‘ Gourze (q3om). C’est donc que la surface supérieui* de la nappe esl à quelque qôo111 et, comme son épaisses ne dépasse guère aoom à 2Ôom, c’est un plafond d’um centaine de mètres encore pour l’aérodrome. Mieux encore un assombrissement de la surface au-dessus de Lausanne leur a tôt fait soupçonner que les nuages s’amincissent là vraisemblablement sous l’influencfr d’un faible courait d’air montant du lac encore tiède vers la rive septentrio¬ nale. Quoi qu’il en soit, le fait se confirme, la troué» s’accuse et voici que surgit, amer précieux dressé au-dessu de la ville, la façade blanche de la clinique du Dr Cevey,i Epalinges; voici les bois des Dailles et de Manloup qo s’alignent sur elle, rassurants indicateurs, nous situan l’aéro-port encore invisible. Nous descendons régulière¬ ment. Bientôt, dans une déchirure du voile nuageux, 1» gare de Renens apparaît. A ce même moment un avion nous rejoint, nous distance et soudain pique droit dan- le brouillard, très près : c’est Johner, l’excellent pilote d l’École Aéro, sorti à nos devants sur un monoplace Nie u- port et qui nous désigne ainsi le gisement de la Bléclie rette. Un instant encore et, par la lucarne du plancher nous entrevoyons, droit au-dessous de nous, les cocarde bicolores du hangar. Une descente en hélice, et par-dessus les arbres de la Grangette, le Goliath vient doucement atterrir à bon port. Il est i5h 3m. Le syndic de Lausanne. M. Maillefer, MM. les municipaux Boiceau et Rosset, e de nombreux curieux font au pilote et aux passagers de e premier voyage régulier un accueil cordial. Second voyage. Mes compagnons de route étaient MM. les municipaus Maillefer, syndic de Lausanne, et Rosset; l’avion était d nouveau conduit par M. Labouchère, assisté du méca¬ nicien Crampel. A Paris, le temps était calme et enso¬ leillé, l’atmosphère plus limpide que le samedi précédent mais à l’horizon sud une barre nuageuse apparaissait compacte, indice des rencontres que nous devions fair quelques heures plus tard. Le Service météorologiqu- annonçait une bonne visibilité sur le territoire français la Blécherette, un plafond de ioom et la mer de brumf Une légère dépression sur l’Atlantique, tôt effacée d ail leurs, faisait sentir son influence sur le centre de la France engendrant sur notre parcours, outre un important mai local développement de nuages, des souffles du S-SE

' de 3 70 HP. Les deux flotteurs principaux sont reliés au fuselage par des mâts en W. Les ailes portent chacune deux flotteurs latéraux. Le poids enlevé est consi¬ dérable et constitue sans doute un record pour le mono¬ moteur de 870 HP : le poids de l’appareil étant de i8Saks et celui de la charge de i4oakg, on arrive à un total de 3a87kg. Cet appareil d’étude pourra être transformé en avion de transport, par aménagement d’une cabine. Il peut également être modifié comme avion terrestre. Caractéristiques . envergure, i8m,89; longueur, nm,i2; vitesse, x 5^-78 kml1 ; charge au HP, 8kg,6; charge au mètre carré, 48kg,82; charge utile au IIP, 3kg,6a. Un nouveau type d’amphibie. La Société Fairey a procédé également aux essais d’un amphibie, analogue au C-I1I, mais dont les roues, dis¬ posées à l’intérieur des flotteurs principaux, ne sont pas amovibles. Le train d’atterrissage ne comprend pas de pièces mobiles ; les roues se trouvent ainsi toujours prêtes à fonctionner, tout en ne troublant pas les décollages de l’eau et les amerrissages. o Deux avions de tourisme. Le premier est un monoplan parasol monoplace, créé en Pologne par les frères Gabriel, de Bromberg. L’enver¬ gure est de 5m, la vitesse maxitna de i6okmh. L’hélice tractive du Gabriel est actionnée par un moteur allemand Haache, 3o HP, à deux cylindres opposés et refroidis¬ sement par air. Le second est également monoplace; c’est le biplan Baby Vamp, créé par M. Mummert, et essavé à Long- Island par Bert Acosta. Ce petit avion présente, dans ses grandes lignes, l’aspect habituel d’un biplan de chasse. Le fuselage monocoque en paraît bien étudié. Les ailes n’ont que deux' mats en N et deux haubans profilés de chaque côté. Le moteur est un Lawrence, 25 HP 1800 tours, à deux cylindres opposés et refroidissement par air. La plus grande partie des plans est recouverte de contreplaqué employé également pour la queue et le fuselage. Les résultats des essais paraissent avoir été tout à fait satisfaisants. Caractéristiques : envergure, 5m,48; corde des ailes* »> — .> / om,8o ; entreplans, om,83; surface, Sm2,36; poids avide, i58kg; poids en charge, 267^; charge au HP, iokg,C3 ; charge en mètre carré. 3ikg,73: vitesse, 1 44~7^kml1 L ' hydravion Læning-23. M. Grover C. Lœning, qui poursuit depuis 10 ans des études pratiques sur l’hydravion, a mis au point en 1921 un yacht aérien, le Lœning- 28, qui présente des particu¬ larités notables et dont les résultats ont été intéressants. Cet hydravion est, en dehors de l’Allemagne, un des seuls le hydrcnion monoplan Lœning ‘23 . qui a valu à M. Lœnig le Collier trophy de V Aéro-Club d’ Amérique. où paraissent appliquées les conceptions modernes de l’aile épaisse et sans haubans. L’appareil monoplan est du type dit à coque, mais la coque agit comme un flotteur, car tout l’aménagement est en superstructure et repose sur le pont supérieur de la coque qui est complètement close. Ce pont est en contreplaqué de spruce, recouvert d’étofîe imperméabi¬ lisée. L es côtés de la coque sont en placage d’acajou. Cette coque est divisée en 16 compartiments étanches. Les ailes sont du type Lœning, semblables à celles du mono¬ plan de combat 21. Elle sont soutenues de chaque côté par deux mâts profilés, et portent deux flotteurs. Les ailerons sont placés au second tiers de chaque aile et ne vont pas jusqu’à leur extrémité. La cabine, spacieuse, à cinq places, dont celle du pilote, occupe toute la partie antérieure du pont de la coque, jusqu’à l’aplomb du bord de fuite. Le moteur Liberty 4oo III* est placé au-dessus des ailes. Il actionne une hélice propulsive à quatre pales. Les réservoirs sont dans la partie arrière de la cabine, entre les mâts supportant le moteur. La queue consiste en deux plans fixes verticaux sup¬ portant l’empennage horizontal et le gouvernail de pro¬ fondeur. Deux gouvernails prolongent les plans fixes. ;;x L'AÉRONAUTIQUE. 1 jC Lœning-20 a accompli une performance remarquable : piloté par David Mac Culloch, accompagné de trois pas¬ sagers, il est monté, le 16 août, à 594om, ce qui est la plus grande hauteur atteinte par un hydravion. Caractéristiques : envergure, i3m,io; longueur. 8m,po; hauteur, 2^,43; corde des ailes, 2m,43; surface, 3om2,6a ; poids à vide, ioookg; poids en charge, i6iokg; Charge au mètre carré, 52kg,a44; charge au HP. 3kg,85; Vitesse, 177- 200kmh. Avion d’ observation américain. La Société Elias, de Chicago, vient de faire adopter par la Marine des États-Unis l’avion d’observation pour expéditions Elias EM- 1. C’est un biplan à fuselage, biplace, avec lourelle pour le mitrailleur, rappelant dans ses très grandes lignes les Bréguet. Cet appareil peut se transformer extrêmement vite d’avion terrestre en hydra¬ vion : le train d’atterrissage, très robuste, s’enlève d’une seule pièce, et est remplacé par un grand flotteur central. Deux flotteurs latéraux sont placés sous l’attache des mâts, soit au deuxième tiers environ de chaque aile. Le EM-i, devant servir sur tous les terrains, a un décol¬ lage et une montée rapides. Caractéristiques : envergure, i2m,n; longueur, Sm,43; hauteur, 3m,32; moteur Wright-H ispano, 3oo HP; sur¬ face portante, 4^m2; poids total en charge (terrestre), i8ookg; écart de vitesse, i64-77kmh; plafond. 5200in; montée à i20om en 7 minutes. ============== Aérostation Le dirigeable “ Rom a ”. Celte information mise en pages, nous apprenons la catastrophe du Roma qui, le 21 février, s’est abattu en flammes sur le terri¬ toire d’Hampton Roads. Le grand dirigeable italien Borna, acheté par les États- Unis, a été solennellement baptisé le 21 décembre, à Washington. Parti du Langley-Field, près Iïampton- Roads, malgré un vent debout qui atteignait 65kmh, il A A 7f~ r---- ’-'-ï— vK-r/rrTTK -Tf-TTfrrr: f-r— . r ~~T — r~T~r— ïl rprs 6|p3£k-k .0*4 _1_ tO 000 •'00 000 1 000 000 to 000 000 1 OOOOOC0O fixés pendant c< (O CÎ 3 I/O vo «-C0 9, V I Vl'H-tH un temps infïn CH cl m 1/) so «-0O oj*"i . . f 000 000 001 K 00 fl* ^ o rrrl 1 r-j; rnTmr, c< oJ T) ol en tn m e&S o> 1 -v -Vrt 4rJTJ-fVTjil','lllii ! b 1 1 1 1 il IV.'.l'i'+Vm t- V « IC cs Îscojîj mco^ood y le 9 rayon limite étant supposé tangent à la surface horizon¬ tale de cote 600. Le point de contact, où l’incidence sera nulle par définition, sera à une distance du phare corres¬ pondant à une différence du niveau de 34oom, soit, d’après le diagramme, 227 km. La distance de ce point à l’observa¬ teur sera la même, d’où une portée géographique totale de 454 km. Ce phare pourrait donc théoriquement être vu | de la région parisienne. Un phare de plaine, situé à la cote 600, et dont les rayons inférieurs auraient une incidence initiale nulle, ne serait vu que d’une distance moitié; pour pouvoir éléments représentés _ , 1 -+- 92 dr \/o/ 258 z -t- 2 s2 x = io-2, 80 Iog - 1 - 1 129 a; et z étant les abscisses rt les ordonnées en kilomètres, et ç, l’inci¬ dence initiale en millièmes. L’AÉRONAUTIQUE rester visible de Paris, il faudrait le rapprocher jusqu’en deçà de Dijon. On voit donc l’avantage de l’altitude. Malheureuse¬ ment, sans compter les difficultés d’installation, les con¬ ditions atmosphériques proscrivent dans nos climats toute région fortement accidentée pour l’installation de phares. 2. Incidence initiale du rayon correspondant au maximum de portée. Le diagramme permettrait également de l’obtenir, mais il est plus simple de le calculer directement par la formule COS Z I — I — 0,000 I2Q ^ déduite simplement de la théorie. L’échelle double reproduite ci-dessous (/?,g. (i) en donne la traduction graphique pour les hauteurs de phares pra¬ tiquées usuellement (de om à rooom). A noter que dès que le phare domine le pays environ¬ nant ou la mer, l’incidence initiale correspondant au maximum de portée est en principe négative ou nulle. 3. Ouverture et calage à donner aux faisceaux dans 'le cas le plus général. Le problème le plus général à résoudre dans une ins¬ tallation de phare peut se formuler ainsi : faire en sorte que le phare P ( ftg . 7) soit vu de tout point de l’atmo¬ sphère situé entre deux surfaces horizontales S, cl S2, d’altitudes données et à l’intérieur d’un cylindre de rayon donné D. Le phare sera aperçu à courte distance de tout poinr de l’espace, même situé en dehors du faisceau, soit par vue directe des lampes ou des parties éclairées de l’appa¬ reil, soit indirectement par suite de l’illumination de l’atmosphère produite par le faisceau. Cette zone de vision directe est limitée par une cer¬ taine surface T qui serait une sphère si l’absorption était la même dans toutes les directions, qui en réalité est une sorte de tronc de cône du fait que le coefficient d’absorp¬ tion va généralement en diminuant au fur et à mesure qu’on s’élève; de ce fait également, tout point d’intersec- • ion 1-2 de T avec la surface limitant vers le haut la zone d’évolution des observateurs est situé sur un rayon plus incliné sur l’horizontale que le point d’intersection correspondant t, de T avec la surface inférieure. 73 On voit donc de suite que le faisceau devra être limité» dans un azimut quelconque : vers le haut par le rayon Pt.,; vers le bas par le rayon Pr, passant par l’intersection de R avec S,. Le champ à lui donner sera égal à la demi- dilférenee des angles U PLI, r, PH. La surface R sera généralement imposée a priori du fait de la portée que le phare aura à réaliser; la surface T est assez mal définie, car elle dépend de nombreuses caractéristiques de construction de phare el de circons¬ tances atmosphériques complexes. Ou devra faire à son su jet des hypothèses, tant que l’on n’aura pas l’expérience des observations de nombreux navigateurs aériens. Quant au calage du faisceau, il devra naturellement être effectué suivant la bissectrice de l’angle U IV, ; l’inclinaison de l’axe devra donc être la moyenne arith¬ métique des angles t> PH et r, PU. Exemple. — Supposons Pt-> = 5okm; IV, = i5okm (cas des phares d’aviation à grande puissance), supposons de plus le phare à okm, 6 d’altitude et les surfaces S, et S._> fixées respectivement à 1 km et 4km au-dessus du niveau de la mer. Le diagramme nous donne, pour PL, une inclinaison de 3° j5' et, pour Pr,, une inclinaison de — «5'. L’ouverture à donner au faisceau est donc de 4° toQ l’angle de calage de i° f\o' sur l’horizontale. Remarquons que si le faisceau est homogène, la puis¬ sance lumineuse est mal utilisée dans sa partie supérieure puisqu’un rayon pouvant porter à i5okm sort du champ d’action du phare au bout de 5o. On trouvera sans doute avantage, dans les gros phares de navigation aérienne, a concentrer la majeure partie de la lumière dans la partie inférieure du faisceau et à illuminer les parties supé¬ rieures du champ par un système optique auxiliaire moins puissant, comme a fait Sautter-IIarlé. I. Choix d’un emplacement. Pour vérifier si un emplacement permel à un phare de remplir son programme, on fera au théodolite un tour d’horizon de l’emplacement en question. L’angle de site le 3. 71 L'AERONAUTIQUE. plus fort de l’horizon apparent devra être inférieur à l’angle théorique du rayon inférieur du faisceau, calculé comme précédemment. V. — CONCLUSIONS. Sur l’utilité des phares à grande puissance, il n’y a pas à revenir. L’expérience de la guerre a surabondamment prouvé la nécessité de puissants fanaux de ralliement pour les équipages, de nuit; cette nécessité ne sera pas moindre en temps de paix quand la navigation de nuit sera devenue courante. Mais dès qu’il s’agira de faire entrer pratiquement les grands phares dans l’outillage des lignes de navigation, une grave objection se posera : celle du prix de revient. L’ensemble des lampes du phare Barbier- Bénard con¬ somme 85 HP; celles du phare Sautter-Harlé : 67 HP au maximum de puissance. Mais ce n’est pas tout : il faut majorer ces chiffres de façon assez considérable en raison du travail absorbé dans des rhéostats régulateurs, dont l’expérience a démontré la nécessité. Supposons, en effet, qu’un arc se dérègle même très légèrement, incident que le système de réglage automatique le mieux étudié ne peut empêcher de se reproduire constamment, au moins pendant des temps très courts. La résistance électrique de l’arc va varier de façon relativement considérable ; cette variation va modifier la tension aux bornes de tous les autres arcs de l’installation, donc les dérégler à leur tour. Ce déréglage sera important si l’on ne dispose pas, dans un rhéostat, d’un volant suffisant d’énergie et il s’ensuivra un papillottement continuel des arcs qui fera tomber le rendement lumineux du plus gros appareil à un taux qui lui supprimera toute raison d’être. Dans le phare B. -B., où il y a huit arcs, la majoration de puissance prévue est de 5o pour 100 environ. Dans le S. -IL, où if n’y en a que deux, cette majoration atteint 1 près de 100 pour 100. La machine d’alimentation du pre¬ mier absorbera finalement i3o 1IP environ et celle du second io5 HP environ. Ce mode de signalisation n’est donc vraiment pas éco¬ nomique. Il faudra en réglementer très strictement l’em¬ ploi de façon qu’il ne fonctionne que quand il y aura effectivement des aéronefs en l’air. En outre, il sera à recommander de diminuer la puissance toutes les fois que les conditions atmosphériques permettront aux phares de remplir plus économiquement leur rôle. C’est d’ailleurs ce qui se pratique dans la plupart des phares électriques à arc de la marine. O11 pourra même envisager la possibilité de substituer l dans ces cas-là, des sources moins intenses, mais beau- cou}) plus économiques, telles que des lampes à incan¬ descence. Il nous faut également, avant de terminer, répondre à une question qui viendra à la bouche de beaucoup de lecteurs : quel est le type d’optique paraissant le meilleur pour la signalisation à grande distance : optique en verre ou miroir? A cela il est dillicile de répondre actuellement. Le miroir a pour avantages la simplicité d’installation, l’économie, et, dans le cas qui nous occupe, l’intérêt de la nouveauté technique. L’optique en verre a pour elle une longue expérience qui ne laisse place qu’à un minimum d’aléas. Pour les départager, il faudra pouvoir se rendre compte de la façon dont se comporteront, dans un service cou¬ rant, des appareils dépassant autant, en dimensions, tout ce qui s’est fait de plus gros jusqu’à ce jour. On ne pourra donc se prononcer que dans quelques années. Aussi a-t-on cru nécessaire de faire porter impartialement les premiers essais sur les deux types d’appareils, malgré leurs grandes différences de conception et de prix de revient. A. VOLMERANüE. ■B L'AERONAUTIQUE. r hj i ;> Étude théorique du vol sans moteur dans un vent variable horizontal Par le Commandant ALAYRAC Le problème du vol sans moteur, qui entre actuelle¬ ment dans le domaine pratique à la suite des résultats intéressants obtenus au concours du R lion, a donné lieu à de nombreuses théories où les différents auteurs, se basant principalement sur l’observation du vol des oiseaux planeurs, s’efforçaient de donner une explication mécanique de ce mouvement mystérieux qui permet aux grands volateurs, dont le poids est considérable, de se maintenir longtemps à la même hauteur et même de monter sans aucun mouvement appréciable de l’appa¬ reil moteur. Ce vol a reçu dès le début le nom très impropre de vol à voile , par comparaison avec la propulsion des bateaux sans moteur, bien qu’il n’y ait ici aucune compa¬ raison possible avec le bateau placé à la séparation de deux milieux et susceptible d’utiliser les mouvements affectant un seul de ces milieux pour se déplacer par rap¬ port à l’autre. Les auteurs qui ont étudié ce vol ont compris bientôt que l’assimilation n’était pas possible et que le mouve¬ ment horizontal uniforme du vent ne pouvait donner l’explication du mystère. Les uns ont déclaré que le vol sans moteur n’était possible que par vent ascendant, ce qui est évidemment la solution la plus simple et la plus rationnelle (1). D’autres, au contraire, ont affirmé que le vol sans moteur était possible dans un vent horizontal variable, en grandeur ou en direction, et s’expliquait par l’utilisation de l’énergie interne du vent. C’est cette hypothèse que nous nous proposons de dis¬ cuter ici : L'énergie interne du vent est-elle susceptible d'être utilisée pour sustenter un appareil sans moteur ? Les nombreuses théories qui ont paru sur ce sujet ne nous paraissent pas avoir apporté à cette question nne réponse définitive et rigoureuse. Quelques auteurs ont essayé de déterminer l’énergie que le vent peut céder et ont cru pouvoir en déduire qu’elle était suffisante pour assurer la sustentation. Mais le calcul de cette énergie est sujet à caution, et, d’autre (x) C’est cette hypothèse qui vient d’être reprise par le colonel Dorand et remarquablement exposée, dans tous ses détails, dans le numéro de janvier de /.’ Aéronautique (n° .‘15). part, le travail de la résistance de l’air (Q, auquel cette énergie doit faire équilibre, dépend de la forme de la tra¬ jectoire, de la variation de la vitesse, et des variations possibles de l’angle d’attaque, ce qui rend d’avance illu¬ soire toute conclusion tirée de considérations théoriques générales. Nous allons chercher à élucider la question en traitant le problème particulier suivant : trouver une loi déterminée de la vitesse du vent telle que le vol sans moteur soit possible par vent horizontal. La loi trouvée ne sera pas la loi réelle. Elle présentera des particularités incompatibles avec l’observation des phénomènes; mais les raisonnements (pii nous auront conduits à la détermination de cette loi particulière nous montreront en même temps qu’il existe une infinité d’autres lois, non accessibles au calcul, mais jouissant également de la propriété de permettre le vol ascendant sans moteur. On verra, en effet, que cette propriété repose non sur une égaillé, mais sur une inégalité qui, si elle est satisfaite pour des conditions particulières, le sera égale¬ ment pour une infinité de conditions voisines. Enfin cette théorie, bien qu’incomplète, nous fournira des éléments quantitatifs applicables au problème réel : Énoncé du problème. — Le problème général posé sera donc le suivant : Trouver une loi régulière de répartition de la vitesse d’un vent horizontal dans le temps et dans l’espace, telle que, si l’on considère la trajectoire suivie par l’appareil, pour des conditions initiales convenablement choisies, et deux points de cette trajectoire pour lesquels toutes les conditions repassent par les mêmes valeurs, la distance verticale entre ces deux points soit positive. La première difficulté que l’on rencontre, lorsqu il s’agit d’écrire les équations du mouvement dans le vent, provient de ce fait que les réactions de 1 air sur I avion dépendent de la vitesse relative par rapport à l’air, vitesse qui est la composante de la vitesse de l’avion et de la vitesse de l’air au point considéré de l’espace et du temps. L’air étant un fluide qui se meut en se déformant, on ne peut pas en effet rigoureusement, a priori, lui appliquer (') J o rappelle l’expression de ce travail : / R , Vf ds- 7 fi L’AERON AUTIQU E cs lois du mouvement relatif; toutefois, comme le but que nous poursuivons n’est pas d’étudier le mouvement réel, mais de démontrer qu’il peut exister une loi de répar¬ tition du vent permettant le vol sans moteur, nous sup¬ poserons tout d’abord, pour rendre le phénomène acces¬ sible au calcul, que la vitesse du vent ne dépend que du temps, c’est-à-dire que l’air se déplace dans l’espace con¬ sidéré comme un corps solide, c’est-à-dire sans déforma¬ tion. Cette hypothèse est d’ailleurs acceptable, môme au point de vue pratique, parce qu’on peut démontrer faci¬ lement ([uc la trajectoire se compose obligatoirement d’éléments de petite longueur, alternativement montants et descendants, et nous étudions le phénomène entre deux points assez rapprochés pour qu’on puisse admettre que le vent, dans ce petit espace, ne dépend que du temps. Cette hypothèse va nous permettre de simplifier le problème en étudiant le mouvement relatif par rapport à l’air, et d’arriver immédiatement à des conclusions, sans avoir à écrire aucune équation, et en faisant simplement appel à la notion bien connue de la descente planée. On sait qu’un planeur sans moteur, en air calme, peut, si la vitesse initiale a ure valeur et une direction convena¬ blement choisies, effectuer une descente rectiligne à une vitesse constante. La trajectoire est une droite descen¬ dante formant avec l’horizontale un angle [3 tel que et la vitesse a une valeur telle que H V2 = mg, R étant la résistance totale H = y/K* -t- R*. Ces résultats se trouvent immédiatement en écrivant ([lie les forces auxquelles est soumis le mobile sont en équilibre (conditions du mouvement uniforme). Si l’air est animé d’un mouvement uniforme, la droite de descente planée sera encore sa trajectoire par rapport à l’air. On en conclut immédiatement que, si le vent est un vent ascendant, il y aura montée si la composante ascendante du vent, \V3, est telle que l’on ait /ni fr y W' seulement pour effet de déporter le point horizontale¬ ment d’une quantité proportionnelle au temps écoulé. Enfin, si la vitesse du vent est horizontale et non uniforme, tout en restant fonction du temps seul (c’est le cas que nous voulons étudier ici), il suffira encore, pour le problème qui nous occupe, d’étudier la trajectoire du mobile par rap¬ port à l’air, les points correspondants de la trajectoire absolue étant encore sur la même horizontale que les points correspondants de la trajectoire relative; toutefois, pour faire cette étude, il sera nécessaire d’introduire, on application du théorème de Coriolis sur le mouvement relatif, une accélération égale à l’accélération d’entraîne¬ ment. Dans le cas où la direction du vent est dans le plan ver¬ tical de vol (vol contre le vent ou vol vent arrière), il subira de remplacer l’accélération verticale g de la pesan¬ teur par la composante de cette accélération et de l’accé¬ lération du mouvement de l’air, c’est-à-dire par un vec¬ teur de grandeur y g2 -j- \Y/2 faisant avec la verticale un angle y tel (pie ' W' liinnT = On voit tout de suite que si l’appareil se déplace dans un vent horizontal d’accélération constante, la vitesse du veut étant de la forme \Y = W o - W't, le mouvement par rapport à l’air se déduira du mouve¬ ment en air calme, en remplaçant l’accélération de la pesanteur par l’accélération résultante de g et de W\ Il suffira donc de faire tourner la verticale de l’angle y 72 et de remplacer g par y g2 -+- w L’appareil pourra donc prendre un mouvement rec¬ tiligne de descente planée par rapport à la nouvelle verti¬ cale. La direction du mouvement relatif fera un angle y avec la direction du vol plané, donc un angle rh y — [1 avec l’horizontale suivant le sens de l’accélération W du vent, et la vitesse suivant la trajectoire relative sera égale à V m vVu- W'2 R Si l’accélération est dirigée dans le sens contraire au mouvement et si P>° , la trajectoire sera ascendante. Si le vent est horizontal et uniforme, la trajectoire sera toujours une trajectoire descendante, la vitesse étant la composante de la vitesse V et de la vitesse horizontale du vent. L’angle de descente sera diHerent, mais la chute verticale effectuée par le mobile au bout d’un temps t sera toujours la même, quelle que soit la valeur de la vitesse du vent en grandeur et en direction, le vent ayant Comme nous l’avons vu plus haut, la possibilité du vol sans moteur ne sera prouvée que si nous démontrons que la trajectoire suivie entre deux points pour lesquels les conditions initiales reprennent la même valeur n’est pas une trajectoire descendante. L’AÉRONAUTIQUE. 77 Nous examinerons tout d’abord le cas simple suivant : i° Trajectoire ascendante par une accélération cons¬ tante W7 du vent pendant un temps t. 2° Trajectoire descendante par une accélération cons¬ tante Wj pendant un temps t', la vitesse gagnée par le vent pendant la première période ôtant perdue pendant la seconde (\v 't= w; t') et nous chercherons la condition pour que l’ascension pen¬ dant la première période soit supérieure à la descente pendant la seconde période. Cette méthode simplifiée appelle deux objections que nous étudierons plus loin. D’abord elle suppose, dans la loi du mouvement de l’air, une discontinuité du second ordre. Ensuite elle néglige les deux éléments de courbes raccordant la trajectoire montante et la trajectoire des¬ cendante. Il sera tenu compte plus loin de la perte d’alti¬ tude suivant ces éléments. Le gain d’altitude suivant la trajectoire montante est égal à X l sin (y — P), la perte d’altitude suivant la trajectoire descendante est la descente pouvant se faire sous un angle d’attaque différent (3 7 {3. Le gain d’altitude total est donc A h = V t sin (y — 3) — y t' sin (y' -t- [3'). Si cette quantité, après en avoir retranché, pour être plus précis, la descente provenant des éléments de trajec¬ toire courbe nécessaire pour réaliser le changement d’inci¬ dence et le changement de vitesse, donne un résultat positif, nous aurons réalisé une forme de vitesse variable de vent horizontal permettant le vol indéfini sans puis¬ sance motrice. Imposons-nous, d’abord, la condition A h o ou Vr «in ( y — J3) V «i n ( 3') NV W' ou en remplaçant W et Y par leurs valeurs en fonction de : I NV = g Ling y, sJ c<»s y «in( y — v//cosTf sinfy'-t- j3^) y/ff si<> Y y/lV sin y' Si l’accélération négative du vent pendant la période de décroissance est égale à l’accélération positive pendant le période de croissance, ce qui est conforme à la logique puisque cela suppose une loi symétrique pour les varia¬ tions du vent, y' = y et la condition devient sin ( y -+- Q>' 1 IV TL b - > S"»U En passant de la montée à la descente, il faudra faire varier l’angle d’attaque de manière que cette condition soit réalisée. Pour que cette solution soit acceptable, d suffit de montrer que le rapport — peut atteindre une valeur supérieure à sin ( n sin P) En l’absence de toute donnée précise sur les valeurs que peut atteindre l’accélération W7 du vent (il serait intéressant d’entreprendre des expériences à ce sujet), on peut cependant affirmer que cette accélération n’atteint W' pas des valeurs très considérables, et par suite que — reste très petit. Le rapport 7 ; ,, , - 177 MU1 est infini pour y — J3 sin (Y— fl) décroît constamment et atteint pour -> c’est-à-dire pour une accélération infinie, une valeur voisine de l’unité cos B' Si l’on admet, en se basant sur les appareils actuels, que la résistance totale puisse seulement être doublée, 011 verrait que cette hypothèse exige une accélération de 12 111-sec : sec, ce qui ne paraît pas admissible. 11 faudrait donc, pour utiliser cette méthode, prévoir des appareils où la résistance totale soit susceptible de varier dans de grandes proportions. La formule montre, de plus, qu’il y a intérêt à ce que la résistance totale aug¬ mente sans augmentation sensible du rapport ^ (|37 res- tant voisin de [3), le bon planeur organisé pour appliquer cette méthode de vol devra donc avoir une variation rapide de Rr et une variation faible de Rr. Une seconde méthode consiste à admettre que la varia¬ tion du vent à la descente est différente de la variation à la montée. On pourra alors supposer que l’angle d’attaque reste constant, ce qui permettrait (abstraction faite du passage de la montée à la descente) le vol sans pilote. On devra avoir dans ce cas y/ cos y -in ( y — 3 sin y y/ cos y' S’il! Y SI 11 Y L’étude de la fonction v/cosy si 11 1 y sin y montre que pour que l’inégalité soit satisfaite, il faut que y7 ait une valeur beaucoup plus grande que y, c’est-à-dire que l’accé¬ lération négative du vent à la descente soit beaucoup plus grande que l’accélération positive pendant la montée. Il paraît difficile d’admettre que la loi de la vitesse du vent puisse s’approcher d’une loi aussi dissymétrique. 3.. 78 L’AÉRONAUTIQUE. La première solution paraît donc basée sur une hypo¬ thèse plus rationnelle et l’on peut admettre la possibi¬ lité d’un vol continu avec une loi de vitesse du vent à ondulation symétrique remplaçant la ligne brisée qui a dû être adoptée pour rendre le problème accessible au calcul. Toutefois, il faut remarquer que l’accélération du vent pendant la montée doit être toujours supérieure à g . c’est-à-dire à i m-sec : sec, puisqu’il y a descente dès que y < [3 ; l’angle de montée étant égal à y — ,3. Nous avons déterminé une loi de la vitesse du vent, en fonction du temps, telle que la trajectoire relative se compose de droites alternativement ascendantes et des¬ cendantes. Pour que le problème soit complètement résolu, il faut raccorder ces droites par des courbes tra¬ jectoires à angle d’attaque variable et telles que les con¬ ditions aux extrémités soient \ = V,, *> = y — P, V = V2, (o = — (y'-+- P')- Ces éléments de courbe ayant un très faible parcours, la descente, qui peut d’ailleurs être évaluée approxima¬ tivement par des calculs que nous ne reproduirons pas ici, peut être très petite, si le pilote sait exécuter la ma¬ nœuvre voulue en temps opportun, et la valeur de Ih pourra être suffisante pour que la somme totale reste positive. La trajectoire réelle se compose d’éléments parabo¬ liques. Quelques auteurs ayant émis l’opinion qu’il pouvait exister des couches de vent horizontal uniforme, de vitesses variables avec l’altitude, nous avons essayé d’appliquer notre méthode à l’examen de cette hypothèse, et nous nous sommes posé la question suivante : Peut-on trouver une loi de variation du vent en jonction de V altitude seule, telle que le mobile suive exactement la même trajectoire que dans V hypothèse précédente ? Il suffit, évidemment, qu’en chaque point de sa tra¬ jectoire, il rencontre exactement les mêmes conditions de vent relatif, c’est-à-dire la même valeur de la vitesse de vent Y'. On voit tout de suite qu’il suffit de se donner, pour la période de montée, une vitesse de vent de la forme W = W0-t- ay, - ni la constante a étant déterminée par la condition W' ° “ V, ûn(T — (O* W, Vx et y ayant les valeurs déterminées dans la première* hypothèse. On peut donc monter dans un vent variant propor-B tionnellement à l’altitude. Mais si l’on applique le [même raisonnement à [la des 3 cente dans un vent de même répartition, on voit que,l pour que l’assimilation reste possible, il faut se place™ dans le cas de l’égalité de la formule (i), soit : A h = u. 11 n’y aurait donc théoriquement ni montée ni descente, etc comme nous n’avons pas tenu compte du changement deB direction au sommet anguleux de la trajectoire, il y^aura» toujours une légère descente, d’autant plus réduite quel les éléments de trajectoire seront plus inclinés suri l’horizon. Ainsi le vol sans moteur, 'beaucoup plus facile à expliquer! dans un vent à composante ascendante, est encore pos-1 sible dans un vent horizontal fonction alternativement! croissante et décroissante du temps, mais il exige une! accélération de la vitesse du vent assez grande et, lorsque! la loi du vent est symétrique, une grande variation de la| portance. Il exige enfin, de la part du pilote, une ma .- nœuvre faite en temps opportun. Le dernier mot reste ï encore à l’expérience qui nous permettra, lorsque nou>| disposerons de moyens d’investigation suffisants, de§ déterminer l’ordre de grandeur des accélérations de lad vitesse du vent. D’autres phénomènes, tels que la houlef et les mouvements non rectilignes de l’atmosphère, pour- £ ront encore fournir de nouvelles données pour la réso l lution théorique du problème. Quant à la résolution pra- ; tique, elle exigera la connaissance par le pilote de lai direction et de l’accélération du vent à chaque instant, et il n’existe encore, à l’heure actuelle, aucun procédé; permettant cette détermination. ALAYRAC. L’AÉRONAUTIQUE 7!) Un port aérien -- Rotterdam Les délégués de la Conférence de l’I.A.T.A de La Haye se devaient d’utiliser pour leurs déplacements les lignes aériennes en exploitation. C’est ainsi que, pour leur retour vers Paris, les invités belge et français durent s’embarquer à l’Aérodrome de Rotterdam, terrain d’escale de la ligne Amsterdam-Bruxelles-Paris. L’organisation de cet aérodrome nous a si vive¬ ment intéressé qu’il nous a paru utile de signaler ici l’effort réalisé à Rot¬ terdam. Cet aérodrome représente à notre avis le port aérien type. Il est parfaitement adapté à la navigation aérienne ac¬ tuelle. R est proportionné à ce qu’elle est et sera encore pendant plusieurs années. Il ne veut être que pratique et utile. Et il l’est pleinement. ★ ¥ ¥ La première considéra¬ tion qui s’attache à l’ins¬ tallation d’un aérodrome est sa situation par rap¬ port au centre qu’il dessert. La navigation aérienne perd de son in¬ térêt si le trajet du ter¬ rain au [centre vital est trop long. C’est là une considération écono¬ mique trop souvent per¬ due de vue et pourtant essentielle. L’aérodrome de Rot¬ terdam touche la ville. A pied, 20 minutes suffisent pour se rendre à Hefplein, cœur de la ville. Un tramway passe à la porte de l’aérodrome. Un rac¬ cordement de voie ferrée pénètre sur le terrain et longe les bâtiments de la douane et les hangars. En fi n, les 'nouveaux grands bassins des transatlantiques (Waalhaven), à 200m de la porte de l’aérodrome, seront prochainement terminés, donnant eux- mêmes leur nom à l’aérodrome. C’est la ville de Rotterdam qui s’est chargée d’établir l’aéro¬ drome de Waalhaven. Dans ce but, les architectes municipaux suivirent les avis de la Compagnie de navigation hollandaise K.L.M., la seule sérieusement constituée. M. Plesman, le directeur de cette Compagnie, ne ménagea ni ses conseils, ni sa peine, pas plus que M. Devère, le chef actuel du terrain. L’installation de l’aérodrome de Rotterdam fut décidée en L'aéro-port de Waalhaven , à Rotterdam . En haut, détail des constructions. De gauche à droite, les locaux annexes de la direction, et, derrière elle, le logement du gardien; le bâtiment de la I. S. F.; l’hôlel-restaurant; la douane; un des hangars; le petit bâtiment isolé est adecté â la radiogoniométrie. En bas, vue générale du terrain. On distingue, en haut du cliché, les nouveaux bassins en cours d’achèvement (Waalhaven) pour transatlantiques; en bas a droite, la trace d'importants travaux de drainage. décembre 1919. Le mois suivant, les plans furent approuvés. Les travaux commencèrent immédiatement. Aujourd’hui le terrain est prêt et les installations sont achevées malgré la rencontre de diffi¬ cultés sérieuses. Quant au prix de revient total, il est de 1 3oo 000 florins, soit envi¬ ron 5 2.ooooofr, chiffre net de tous frais généraux, aucun personnel d’État n’ayant eu à intervenir. Ces faits et ces chiffres se passent de commen¬ taires. ★ ¥ ¥ Nous avons dit que le caractère de cet aéro¬ drome était d’être simple et pratique. Tout con¬ court à la réalisation de ces deux conditions. Point de constructions massives et coûteuses. Point de pierres taillées. Partout la simplicité et la logique. Les constructions, dans le type du pays, sont en madriers assemblés et peints. La couleur sombre domine, rehaussée par des réactions blanches ou vives, qui surprennent agréablement les yeux. Les différents bâtiments sont groupés dans l’angle nord-est du terrain. Ils sont judicieusement dis¬ posés pour leur utilisation et dégagés. Des petits jardins abondamment garnis des merveilleuses fleurs du pays complètent agréablement cet en¬ semble. A droite en entrant se trouve le logement du gardien. Plus loin le garage des voilures avec large dallage extérieur en brique et cuve à essence souterraine. Passant à côté d’un pylône de 19111 de hauteur qui supporte un phare lumineux, nous arrivons aux deux bâtiments de la direction. Dans l’un d’eux se trouve le service médical. Un simple poste de secours, de plain-pied avec le sol, une salle de pan¬ sement avec tout le matériel nécessaire et une salle de repos. 1 our les blessés sérieux, une voiture d’ambulance confortable attend dans le garage. Pour les visites des pilotes, 1 hôpital de la ville, pourvu de tous les appareils nécessaires, est prévu. Le bâtiment de direction proprement dit est très intéressant. Au rez-de-chaussée un hall et le cabinet du Directeur. Celui-ci, do 80 L'AÉRONAUTIQUE. son bureau, par une large baie vitrée, découvre devant lui tout le terrain. Un appareil téléphonique, placé derrière lui, lui permet très réellement de converser par téléphonie sans fil avec les pilotes des appareils en vol. Dans le hall se trouvent réunis tous les renseignements utiles aux pilotes. Le directeur de l’aérodrome nous explique que tout était centralisé dans ce hall, sauf le service météorologique, et non pas en plein air à la disposition du public. Il considère en effet tous ces renseignements comme des instruments de navigation. Le per¬ sonnel technique doit pouvoir discuter dans ce hall à l’écai’t des voyageurs. Deux grands panneaux de 4m de côté indiquent, l’un la marche des appareils en voyage, et l’autre les renseignements météorologiques. Ce dernier porte plus d’indications schématiques que les nôtres et est cependant très lisible. Dans le môme bâtiment se trouvent les bureaux administratifs, une salle de réunion pour les pilotes, et au-dessus, avec une large terrasse, le service météorologique. Revenant près de la porte d’entrée, à gauche, nous trouvons le bâtiment de télégraphie et téléphonie sans fil. Les appareils pro¬ viennent tous de la Société Telefunken . La portée du poste est de ioookm à 3oookm. Un poste de radio-goniométrie est installé à l’écart. A côté se trouve le bâtiment des douanes. Simple, d’accès facile, de plein-pied, permettant l’entrée des voiturettes chargées de colis, leur déchargement facile et leur dégagement. Des entrepôts, une grande salle de visite, des bureaux réduits pour les agents en douane de chaque compagnie, un bureau de change, tout est prévu. Ce bâtiment est particulièrement bien organisé et permet un impor¬ tant trafic dans un cadre cependant réduit. On sent particu¬ lièrement ici ce souci de /'utilité qui a présidé à tout. On sent que les organisateurs, se rendant compte qu’un port doit servir au com¬ merce et que la douane devait jouer ici un rôle de premier plan, ont voulu se prêter aux exigences de cette dernière et à ses besoins. L 'hôtel-restaurant achève de conquérir le visiteur. Au rez-de- chaussée, surélevé, une vaste salle de thé précédée d’une grande terrasse vous reçoit. Cette salle est curieusement, et fort simple¬ ment aménagée, avec goût. Au rez-de-chaussée également un bar, une salle à manger et les cuisines. U'hôlel est au premier étage. Dans l’antichambre, l’affiche de Villa du « Salon de l’Aéronautique de 1921 » soigneusement encadrée, don de la municipalité de Rotterdam. Sept chambres fort simples et propres; cloisons en bois peints, plancher recouvert de linoléum, eau courante, chauffage électrique dans chaque chambre, et salle de bain. Tout autour de l’hôtel, aussi bien au premier qu’au rez-de-chaussée, de grandes terrasses, visibles sur les photogra¬ phies, font de cet hôtel-restaurant, un charmant but de promenade et un lieu de repos. Pour le moment, deux hangars suffisent pour le trafic du port. Ces deux hangars sont constitués par des fermes métalliques et des revêtements en briques. Des verrières latérales et supérieures donnent une grande clarté à l’intérieur. Les dimensions sont de a5m et 3om de profondeur sur 3om et 5om de largeur. Des bas-côtés sont disposés de chaque côté pour loger les services techniques : direc¬ tion, ateliers de réparation et magasins. Le sol est entièrement cimenté. L’entrée des hangars a 8m de hauteur et est fermée par des portes roulantes que nous avons très facilement manœuvrées nous-mêmes avec un seul bras. Le chauffage central est installé et fonctionne à l’intérieur des hangars et des bas-côtés. Comme outillage, nous avons remarqué une petite grue roulante d’une tonne, appartenant au port, et facilitant grandement l’enlè* vement et le remplacement des moteurs. Une fosse à essence avec pompe distribue l’essence à la porte d s hangars. ★ ¥ ¥ Toute la visite de l’aérodrome a pu s’effectuer sans difficulté et fort agréablement, car, ainsi que l’on peut s’en rendre compte sur les photographies, le vaste espace sur lequel sont édifiés les bâtiments et les hangars est recouvert de briques placées de champ qui constituent un sol agréable, toujours propre et peu coûteux, Quant au terrain qui s’étend devant nous, il mesure 8oora sur iioom. Il est rigoureusement plat et paraît un peu lourd. De fait, il a coûté fort cher comme travaux d’aménagement. Les quelques indications d’irrigation que l’on découvre sur les photographies 11e donnent qu’une très petite idée des travaux importants que l’on a dû effectuer pour mettre le terrain en état. Le prix de ces tra¬ vaux rentre du reste dans le prix que nous avons indiqué plus haut. ★ ¥ ¥ Un port commercial est essentiellement un lieu de transbordement . Dans ce lieu les transporteurs doivent pouvoir abriter et réparer leur matériel. Un port doit être aménagé de façon à permettre dans les meilleures conditions de sécurité, de rapidité et d’économie, l’arri¬ vage, la manutention, le stationnement et l’expédition de tout ce qui constitue son trafic à l’entrée et à la sortie. A ce titre, le port aérien de Rotterdam est un port commercial selon toute la valeur du terme. Il a été conçu et réalisé pour servir au com¬ merce. La politique française a été de confier à l’Etat le soin d’édifier nos ports aériens. Nous voudrions seulement que les fonctionnaires qui sont chargés de leur exécution puissent profiter davantage des facilités qui leur sont accordées, et visitent quelques aéro¬ dromes commerciaux étrangers, en particulier celui de Rot¬ terdam. Us en tireraient un profit certain. Émilk PIERROT. Bibliographie. Manuel de Constructions aéronautiques, par F. -R. Petit j1). Ce Manuel est un petit Ouvrage de poche, où l’auteur étudie les différentes parties constituant un aéroplane, en prenant des exemples sur quelques types d’avions et de moteurs connus. Nous voulons signaler ici, pour leur valeur d’édition très spéciale, deux documents de publicité. D’une part, le catalogue de la maison Aéro, où sont décrits tous les instruments et équipements de bord intéressant la navigation aérienne et où est donnée une biblio¬ graphie bien faite; d’autre part, la Notice que les Établissements Tampier consacrent, sous forme d’album, à leur avion-automo¬ bile. (*) J. -R. Baillère et fils, éditeurs, 19, rue Ilautefeuillc, Paris. L’AERONAUTIQUE. SI Le point en ballon Par le Capitaine de frégate F. MARGUET, PROFESSEUR d’ ASTRONOMIE A I.’ ÉCOLE NAVALE. Les chemises de cartes en projection stéréographiquc destinées an point en ballon contiennent une règle courbe imaginée par M. Favé pour le tracé du cercle de hauteur. Le procédé qui suit est destiné à permettre ce tracé par une méthode qui pa¬ raît simple, au cas où l’on n’a pas la règle courbe à sa disposition pouruneraison ou pour une autre. p étant le rayon de la sphère dont la carte est l’i¬ mage, Ç distance zénithale de l’astre, D le vecteur défini dans les instructions jointes aux documents rap¬ pelés ci-dessus, on a, si R est le rayon du cercle de hauteur, lieu géométrique de l’aéronef, la carte étant supposée tracée sur un plan passant par le centre de la sphère : I / D \ D ■ p tang' ( Z - — tang — 2 1 V 2 y 2 Soit alors AC le cercle de hauteur. Prenons deux tan¬ gentes AB et RC faisant entre elles un angle 2 a : À B = BG = U tanga = tangaj tang^ + j — (^ P tanga j tang^, où, en posant 1 , - p tanga = /.', (i) AB = BC = /■ tan g (Z -t — - ) — / tang — • Ici p = 17 19"'"1. Faisons a = 6°, k est alors égal à f)omm, 3. La table ci- jointe donne les valeurs de h tang M. - O x AB est donc aisément calculable par cette table en et — • Il suffira alors de 2 construire une équerre en carton d’une ouverture de 1 80 — 12 — • 1680 et d’en graduer les branches en milli¬ mètres pour avoir immédiatement les points B et. G et les tangentes AB et BC. On pourra prolonger ensuite la courbe au delà de C. On observera que, dans la formule (1), D doit être pris avec son signe. Ainsi, pour formant les arguments ( Ç -j- Y — 3o° et D = = 6°, on aura / n , D Z -4- - = 33° et - = 3", \- 2 / 2 AB = «C = â9 - il; c/mm ■) . >1 , a , et pour Y = 3o° et D = — <>", on fera D / ' D \ = - 3°, Y -h - = 2y'\ 2 \ 2 / AB = = BC = 46,1 4- 4,7 = 5omm, 8. 0 mm 0 ni m 0 mm 1 . 1 ,6 l6 . 23,9 3 1 ... . 54,0 2 . 3,2 '7 . 27,6 32. . . . 56,o 3 . 4,7 18 . 29,4 33 ... . 39,0 4 . 6,3 19... . 3 1 , 1 34 ... . 6 i,o 5 . 7,9 20 . 32,y 35. . . . 63,o 6 . 9-5 21 . 34,7 36. . . . 66,0 1 1 , 1 22 . 36,5 37. . . . 68,0 8. . . . 12,7 23 . 38,4 38. . . . . 7',° 9 . • 4,3 24 . 4°, 2 39 .... 7>,o [O . 1 3,9 22 . 42,1 4o. . . . 76,0 Il . *7,6 26 . 44, « 41 ... . . 78,0 12 . '9,2 9" . / 46, t 42. . . . 81,0 i3 . 20,8 28 . 48,1 43.... . 84,<> 14 . 22,5 29 . 5o,o 44...- 87,0 1 5 . 24.2 3o . 52,0 45.... 90, 0 Re plus la distance du point B à la circonférence est égale à --AB. 20 D’ailleurs, jusqu’à s = io°, on pourra faire simple¬ ment H""” = i5(ǰ). Pour les grandes valeurs fondu avec une droite. de Ç le lieu peut être con- F. MARGUET. « L’AÉRONAUTIQUE ” sera représentée du 3 au 19 avril, à la Foire Commerciale officielle de Bruxelles. Le meilleur accueil sera réservé, au Stand n° 1595, à nos lecteurs et a nos amis. L’AERONAUTIQUE 82 Le stabilisateur Aveline Un stabilisateur pendulaire, inventé par un Français, M. Aveline, et construit par une Compagnie anglaise, vient de subir en France des essais très satisfaisants. Le principe de cet appareil est le suivant : le pendule est constitué par un filet de mercure M placé dans une canalisation circulaire dont le plan est vertical et peut être placé parallèlement à l’axe de l’avion (stabilisation en profondeur) ou per p endiculaire- rnent. à cet axe (sta¬ bilisation latérale). Deux appareils ideri- tiques sont do n c nécessaires pour la stabilisation com¬ plète dans un plan horizontal. Nous supposerons dans ce qui suit qu’il s’agit de la stabilisation latérale (ailerons). Les deux extré¬ mités du filet de mercure sont à la hauteur du centre du disque. Au point le plus haut C de la canalisation, celle-ci est cloisonnée. Au- dessus de chaque extrémité du filet, de mercure sont placés des contacts électriques e et e'. Ces contacts ferment des circuits à basse tension (r à 4 volts) et, grâce à un système de relais, d’autres circuits à haute tension (p. volts) com¬ prenant, des solénoïdes S. Ces solénoïdes assurent le fonc¬ tionnement de soupapes qui commandent l’admission et l’échappement de l’air comprimé dans des cylindres L faisant partie du stabilisateur proprement dit. Ce stabilisateur consiste en un réservoir d’air comprimé par une pompe mue par une petite hélice tournant dans le courant d’air de l’avion. Ce réservoir est muni d’un manomètre de pression, d’un clapet d’excès de pression et d’un régulateur de pression. L’air est envoyé dans des cylindres horizontaux dont les axes sont parallèles au plan du disque à mercure . Les deux cylindres renferment chacun un piston et deux soupapes, l’une d’admission, l’autre d’échappement, f actionnées par les solénoïdes du circuit électrique. Les pistons sont reliés aux côtés opposés du levier A I de commande automatique des ailerons actionnant ceux-ci I par l’intermédiaire d’un système approprié d’engrenages. I de poulies et de câbles. Un levier interrupteur de sécurité, I situé à portée de la main du pilote, permet d’introduire I rapidement dans les I câbles de commande I automatique un jeu I suffisant qui les rend g inopérants. Ce levier | est utilisé au sol pour faire cesser le \ fonctionnement du I stabilisateur. L’a pparei I com- jt porte également un I tableau muni de g lampes de 4 volts I qui s’ ail u m ent du I côté où l’avion s’in- i cline au début d’un ? virage. Deux tubes de Ven- t' turi sont fixés aux I extrémités d’aile de ! l’avion. Celui de s droite communique | avec le dessus du ] niveau de mercure I situé à gauche, et I inversement (ori- I décrit plus loin. FONCTIONNEMENT DU STABILISATEUR ( LATÉRAL). A. Vol en ligne droite. — Supposons que l’aile ; gauche s’abaisse au cours d’un vol en ligne droite. Le mercure du tube en U établit le contact à gauche, ferme I le circuit à basse tension à gauche; le relais entre en action et ferme le circuit à haute tension correspondant, qui agit sur le solénoïde. Celui-ci ouvre la soupape d’admission au cylindre de gauche et celle d’échappement au cylindre de droite. Les pistons se déplacent vers la droite et poussent le bras de commande automatique de sorte que l’aileron gauche est abaissé, rétablissant l’équilibre de l’avion. Le tube de mercure n’est pas fixé sur l’avion, mais sur j Le stabilisateur Avklink. Encombrement de l’appareil : longueur om,68: hauteur om,ao; largeur om,o95. fices O et O'). Leur rôle sera L AERONAUTIQUE 83 \ A, levier de commande — B, axe du levier de contrôle — C, cloison -- EE', contacts — H, engrenages — /, lampes (2 volts) — E, cylindres — M, mercure — N, pistons — 00', raccords pour les Yenturi — B, relais (2 à 12 volts) — S,, solénoïdes (12 volts) distributeur admission — S,, Solénoïdes distributeur échappement — T, tuyautage — V, accumulateurs — Y, tube d échappement — Z, robinet d'arrivée d’air. le bras de commande automatique par l’intermédiaire d’engrenages droits appropriés II, de sorte que l’action du levier de commande produit à elle seule une rotation du disque à mercure tendant à supprimer le contact pri¬ mitivement établi. Si le disque «à mercure était fixé à l’avion, l’aileron agirait encore lorsque l’avion est rétabli et celui-ci prendrait une inclinaison en sens contraire. On conçoit qu’avec le système décrit ci-dessus cette insta¬ bilité de l’appareil peut être supprimée. B. Virage. — Lorsque le pilote utilise son palonnier pour faire un virage à gauche, l’effet initial de la force centrifuge pousse le mercure vers la droite; de sorte que le contact s’établit sur le côté droit en E' et que l’aile gauche s’abaisse. Cette action cesse dès que l’avion est redressé au palonnier. Nous avons dit précédemment que des tubes de Vent uri placés aux extrémités des ailes communiquaient en croix avec l’atmosphère au-dessus du niveau de mercure. Si l’avion vire à plat vers la gauche, l’aile droite a une vitesse plus grande que l’aile gauche, la dépression au- dessus du mercure à gauche, en E, est plus forte qu’à droite. L’action des tubes de Yenturi est ainsi inverse de celle produite par la force centrifuge, et l’action résul¬ tante dépendra de l’importance relative des deux forces. D’après l’inventeur, l’action de la force centrifuge est prédominante et les tubes de Venturi n’ont d’autre offri que d’atténuer cette action qui a tendance à faire virer 1 avion trop penché. Il est vraisemblable que l’effet des tubes de Venturi est faible sur les grands avions par suite de la grande longueur des tubes reliant les Yenturi au stabilisateur (inertie de l’air et frottement de cehii-ei dans une canalisation de très faible diamètre). Les essais n’ont pas encore permis de vérifier ce dernier point. II est à noter que la stabilisation latérale entraîne un certain déréglage de la direction. L’action des remous est corrigée par les ailerons. Lorsque l’aileron gauche s’abaisse par exemple pour corriger un remous soulevant l’aile droite, la traînée est plus grande à gauche et l’avion est dévié à gauche de sa route. L’utilisation du stabili¬ sateur Aveline pour la direction demanderait donc une commande de gouvernail de direction automatique con¬ juguée avec celle du stabilisateur latéral. ESSAIS. Deux stabilisateurs Aveline ont été montés sur un avion Goliath- F. 60 et essayés sur le terrain de Villa- coublay (stabilisation latérale et en profondeur). Par temps calme l’avion vole correctement. Dès qu’il penche légèrement (en avant ou en arrière, a gauche ou à droite), la lampe de contrôle correspondante s’allume et le stabilisateur agit, redressant l’appareil. En virage, l’avion s’incline normalement suivant le rayon du virage effectué. L’appareil une fois penché, le stabilisateur agit en sens inverse, soutenant l’appareil dans le virage comme le ferait un pilote. Par temps agité, le fonctionnement est le même, mais l’avion semble plus secoué que lorsque le pilote corrige lui-même. L’AÉRONAUTIQUE. 84 U ii vol de 4okm, avec des huit et des cercles complets, a été effectué sans que le pilote ait eu à toucher une seule fois le volant. Le stabilisateur Aveline est facilement réglable en vol par le mécanicien. Enfin les trois modes de débrayage mis à la dispostion du pilote : courant à couper, échappe¬ ment de l’air à ouvrir, relâchement des câbles, écartent tout danger. La puissance du pilote a d’ailleurs été trouvée supérieure à celle du stabilisateur. Lin résumé, le fonctionnement du stabilisateur s’est montré très satisfaisant. Le poids (i8ks) et l’encombre¬ ment de chaque appareil (o,68 X 0,20 X 0,10) ne per¬ mettent pourtant d’envisager son emploi que sur de gros avions. D’autres appareils beaucoup plus petits et suffi¬ samment puissants pour des avions genre Goliath sont en construction. C’est, d’ailleurs sur ces appareils (pie ce stabilisateur peut rendre les plus grands services en dimi¬ nuant la fatigue du pilote pendant des vols de longue durée. Il sera également très utile pour la Navigation dans la brume et les nuages, ou pour les vols de nuit. œniiiiHiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimmiiimiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiniiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii» lllllllllllllllll!l!INI!IIIINIIIIIIIII!llllll!!llllllllimilllllllllll!IIIUIII!llllllllllllllllilllllllllllllllll!llllllllllllllin Cours pratique d' Aviation par le capit"e Gambier et le lieutenant de vaisseau J. Amet, pilotes aviateurs. L’aviation, de plus en plus, devient pratique; l’indicateur aérien se trouve en vente tout comme l’indicateur des chemins de fer. Pour tous ceux qui s’intéressent à l’aviation, il fallait un livre réellement pratique qui apprît aux uns comme aux autres à con¬ naître le nouvel engin de locomotion. C’est le but que se sont proposé les auteurs de cet ouvrage. Quelques notions d’aérodynamique et de fabrication, une étude détaillée de l’anatomie de l’avion, les principales particularités du moteur d’aviation, les principes de la navigation aérienne sont exposés simplement dans les quatre parties de l’ouvrage; de nom¬ breuses figures viennent accroître l’intérêt de la lecture; le caractère pratique de l’ouvrage est accentué par les passages consacrés au montage et au réglage des avions, à la réparation et à l’entretien du matériel. Ce livre peut être compris de tous : il ne rebutera personne, il intéressera tous ceux qui aiment l’aviation. Une claire Préface de M. P.-E. Flaindin, ancien sous-secrétaire d’État de l’Aéronautique, présente l’ouvrage. Construction et réglage du moteur à explosion appliqué à V Automobile et à l’ Aviation, par Louis Lacoin (2). Cet important Ouvrage, d’environ 5oo pages, est une étude des conditions d’établissement des principaux organes du moteur à explosion. Cette étude pratique, œuvre d’un spécialiste qui a créé lui-même des moteurs d’automobile et d’aviation, est divisée en Chapitres consacrés chacun à un des organes du moteur, organe pour lequel les règles de construction, la recherche des dimensions et de la meilleure forme sont alors développées. Ce Livre, appelé à (h Librairie Delagrave, T a, rue Soufïlot, Paris. (2) L. Eyrolles, éditeur, 3, rue Thénard, Paris. rendre de très réels services aux constructeurs et aux mécaniciens, est illustré de nombreuses figures explicatives. Le moteur de 1000 LIP, par Edmond Rümpler (l)- C’est encore la W. G. L. qui a édité sous une forme luxueuse cette thèse de doctorat où le constructeur d’avions Rumpler étudie un moteur d'avion qui 11e soit plus seulement un moteur d’automobile adapté à l’aéronautique par des techniciens de I automobile. Après examen de toutes les dispositions connues des cylindres, c’est au dispositif polyrayonnant, celui-là même qu’adoptait Forest en 1888 [CA. L' Aéronautique, numéro spécial du Congrès, novembre 1921) que l’auteur se rallie. L’étude construc¬ tive du moteur, formé en fait de i moteurs en étoile de 7 cylindres chacun, est poussée dans le dernier détail commenté \.et ce sont tou¬ jours les préoccupations du constructeur d’avions qui l'inspirent. Pour cet engin qui doit tourner à 2000 tours par minute, et où la vitesse linéaire du piston doit atteindre 9,33 m : s, le souci prin¬ cipal de l’auteur est manifestement d’équilibrer naturellement les équipages et répartir symétriquement les efforts. Une très remarquable série de 24 planches reproduit tous les dessins constructifs du moteur projeté. Berichle und Abhandlungen der Wissenschafllichen Gesellschaft fur Luflfahrt [1). Nous devons signaler, comme une source de très utile infor¬ mation technique, les bulletins édités par la W. G. L. et con¬ sacrés aux travaux de ses membres. Nous rendrons d’ailleurs compte des principaux sous cette rubrique. Signalons, dans le cahier 1 : un exposé, par l’ingénieur dunkers, de ses travaux per¬ sonnels sur la construction métallique des avions; une description critique, par Prandtl, des installations aérotechniques de Gœttingen; enfin une étude de Ilopf, sur le vol au voisinage de la perte de vitesse, qui permet à l’auteur des conclusions constructives importantes. Dans le cahier 4 : un remarquable examen d ’Adolj K. Rohrbach , par la statistique et le calcul des probabilités, des rapports entre la sûreté de marche des avions et la disposition de leurs installations motrices; un exposé d 'Albert Wigand sur les études d’aérologic et d’électricité atmosphérique patiemment poursuivies abord d’avion et qui permettent dé jà des conclusions utiles à la navigation aérienne. (x) IL Oldenbourg, éditeur, Munich. L’AÉRONAUTIQUE . 85 LA VIE AÉRONAUTIQUE — Politique et Législation zzzz : Le budget espagnol pour 1922. L’Aéronautique militaire demande, pour 1922, un crédit de 37 millions et demi de pesetas. Il est probable B. . r'*' La Jo'de espagnole devant les Bcégcet destims aux opérations marocaines. que ce chiffre sera adopté, grâce à l’appui que le Ministre de la Guerre, M. La Gierva, prête actuellement à l’aviation. Le budget de 1921 était seulement de 5 millions et demi, mais les crédits supplémentaires ont élevé à environ 10 millions le total des dépenses de l’Aéronautique militaire. La Direction des Postes demande, d’autre part, sur le budget du Ministère de l’Intérieur, un crédit de 3 mil¬ lions de pesetas pour ses trois lignes postales aériennes : Séville-Larache, Barcelone-Palrna, Cadix-Canaries; les deux premières seules fonctionneront régulièrement cette année. = Aérotechnique et Construction zz= L’hélice sous la pluie. La revue américaine U. S. Air Service a donné récem¬ ment une photographie intéressante de l’appareil qui est utilisé par l’ Engineering Divis on de l’Aviation militaire, au Mc Cook Field, à Dayton, pour l’essai des hélices sous la pluie. Cet appareil se compose d’un vaste bâti en bois, formant un véritable pont roulant, monté sur rails. Ce pont peut se présenter au-dessus de l’extrémité de la salle d’essai où se trouve le moteur, l’hélice tournant à l’extérieur de la salle. Un tuyau amène l’eau le long du tablier du pont et le laisse tomber par une multitude de trous sur l’hélice à essaver. — Industrie aéronautique zzzzn Qu’est-ce que I’ “ Aero-Union A -G. ” ? Nous avons signalé déjà la création à Berlin de Y Aero- Union Aktien Gesellschaft, entreprise de transports et de travail aériens, et indiqué l’intérêt qu’elle portait aux liaisons aériennes germano-russes. De nouveaux renseigne¬ ments nous permettent de penser que Y Aero-Union pro¬ jette une véritable exploitation aéronautique de la Russie. Son programme comporterait d’abord les lignes de liaison Berlin-Riga-Petrograd et Berlin-Konigsberg-Moscou. De Moscou des lignes rayonneraient vers Petrograd, Saratow et Kiew. I)’autre part, la ligne Berlin-Prague-Vienne est projetée. Nous savons que figurent dans Y Aero-Union les plus grandes forces de l’industrie allemandes : la Ilapag (Ilamburg- Ameriha Linie ); Y A. E. G. ( Allgemeine Elek- trizitàts Gesellschaft , avec Rathenau, dont l’apport serait de 5o millions de marks, alors que le capital social déclaré est de 12 millions et demi. C’est la Deutsche Luft- Reederei qui assurera les transports aériens. L’élément aéronau¬ tique est représenté par le Zeppelin- Konzern et Fokker, Dornier dirigeant les constructions. Un accord spécial aurait été conclu avec la Russie pour la construction à Moscou, comme avions russes, des appareils de transport dont la construction pourrait être interdite par le Contrôle interallié; prochainement des quadrimoteurs pour 20 pas¬ sagers seraient mis en chantier. O Une commande aux Etats-Unis. L’Aviation militaire des États-Unis a décidé de faire construire 5o avions bimoteurs de bombardement Martin. Un appel à la concurrence a été lancé entre les maisons Dayton-Wright , Glenn Martin , Bxing, Llias, Eberliardt , Aerornarine, L. W. F. et Curtiss. Les prix proposés parles maisons ont varié de la façon suivante : pour 25 appareils, de 17250 dollars à 283i5 dollars par unité; pour 5o appa¬ reils, de 16760 à i3q25 par unité; et, pour la fourniture totale de 5o appareils, les prix ont atteint un maximum de 1196250 ( Martin ) et un minimum de 837 5oo dollars [Curtiss). D’après Aviation, la commande, en raison du bas prix 86 L’AÉRONAUTIQUE et du court délai de livraison (n mois pour les 5o avions; alors que Martin demandait 45 mois et Eberhardt 9 mois seulement), fut accordée tout d’abord a Curtiss, puis divisée cntr e C ur t. is s et A er omar ine, à raison de a5 avions par maison. A l’Exposition coloniale de Marseille . Les Bureaux de la Section aéronautique ont été trans¬ férés à la Chambre syndicale des Industries aéronautiques. 9, rue Anatole-de-la-Forge, Paris (17e). Parmi les futurs exposants delà Section d’aéronautique, nous avons relevé les firmes suivantes : L. Blériot, Brêguet, Besson, Buscaylet et Cie, Compagnie aérienne jrançaise, Latécoère, Compagnie des Messageries aériennes, Cormier, Dits, Société du Duralumin, H. et M. Farman, Gnome et Rhône, Hanriot, Levasseur , de Lambert. Lamblin, Lioré et Olivier, N ieuport-Astra, Potez, Renault, Richard, Romano , Société F Emboutissage et de Constructions mécaniques, Société anonyme de Navigation aérienne, Schreck, Zodiac. Le pavillon de l’Aéronautique que le Comité est entrain de faire édifier à Marseille couvrira une surface totale de I200m2; M. Laurent Eynac a décidé d’y faire figurer l’Exposition que Je S. T. Aé. avait organisée au Grand- Palais en novembre dernier. Pour le marché japonais. La grande Exposition de la Paix s’est ouverte au Parc Uyeno, à Tokio, le 10 mars. Un pavillon est consacré aux transports, et une large place y est faite à l’aviation. La participation des États-Unis et de l’Allemagne serait spécialement importante. L’exposition de Gôtenburg. Une exposition de modèles réduits, tenue à Gôtenburg, a éveillé un intérêt considérable en Suède dans les milieux aéronautiques; elle est en tout cas un prélude intéressant à l’exposition aéronautique annoncée pour 1923. Parmi les exposants, on remarquait les maisons Fokker, Dornier, Junkers, Avro, Westland, Albatros et Morane- Saulnier qui , croyons-nous, était seule à représenter la France dans cette manifestation, commercialement intéressante. En Chine. Selon le Japan Advertiser du 8 janvier, des hydravions construits en Chine auraient fait, pilotés par un aviateur anglais, des essais très réussis sur la rivière Min. — rri Avions nouveaux — . — - Le Latécoère L. A. T. 8. M. Latécoère vient de faire procéder, à Toulouse, aux essais de son nouvel avion limousine de transport L.A. T. 8. L’appareil, piloté par Gonin, a donné satisfaction. On sait que ce biplan, dont la vaste cabine peut contenir 5 passagers, est muni d’un moteur Renault 3oo HP. La Le monomoteur de transport Latécoère L. A. T. 8 qui vient de réussir ses essais, à Toulouse. surface est de 5 o m2 et la charge au mètre carré, de 44k‘f L’appareil pèse en charge 220okg. L ’ hélicoptère Pateras-Pescara. Les premiers essais publics de l’hélicoptère à voilures tournantes Pateras-Pescara ont eu lieu ces dernières semaines au S. T. Aé. L’appareil, sans quitter le grand hangar où il est abrité, s’est enlevé librement à plusieurs reprises jusqu’à im,5o d’altitude et s’y est stabilisé pendant 3o à 4° secondes; des déplacements latéraux ont été amorcés. Nous devons à ce propos signaler la rectification que M. Juan de La Cierva, distingué ingénieur espagnol, a insérée dans le Bulletin du Real Aero-Club d’Espagne et que M. Ruiz Ferry, président de cette association, a bien voulu nous faire connaître. M. Juan de La Cierva est l’inventeur d’un appareil dénommé aulogire, présenté en mars 1921 au Real Aero- Club et où la sustentation est obtenue par le déplacement d’une hélice à pas inverti, montée folle sur un axe et entrant en auto-rotation. Une hélice tractive assure au système la vitesse horizontale convenable, comme pour un avion ordi¬ naire. M. de La Cierva a tenu à signaler, et le rapproche¬ ment s’impose en effet, que le système prêté à M. de Pescara dans notre Revue (n° 30, p. 473) décrit sous le nom de gyroplane semble bien être le même qu’il a voulu réaliser par son aulogire. Hydravion monoplan torpilleur Curtiss. Les établissements Curtiss ont exécuté, pour la Marine américaine, un hydravion monoplan bimoteur torpilleur qui présente un caractère original. Cet appareil, appelé CT ( Curtiss Torpedoplane) est à aile épaisse, avec deux moteurs montés presque dans le L’AÉRONAUTIQUE. X7 L hélicoptère Pateras-Pescara se stabilise à im de hauteur , et s’y maintien t 3o secondes ; l'inventeur pilote i appareil. Notre second cliché montre la fixation des voilures tournantes sur leur axe. plan porteur. Il est construit entièrement en bois, sauf le recouvrement des ailes. Celles-ci mesurent 1 9m,87 d’envergure totale, leur épaisseur maxima est de om, 76, et la corde est de 4m,87 à la naissance de l’aile. Les places du pilote, du mitrailleur et du bombardier ou aide-pilote, sont situées dans un cockpit , placé au centre et au-dessus du plan. La torpille est fixée exactement au- dessous. L empennage, fixé à des prolongements des flotteurs et des fuselages-moteurs, porte deux gouvernails de pro¬ fondeur et deux gouvernails de direction situés directe¬ ment dans le courant d’air des hélices. Les moteurs, actionnant des hélices tractives. sont deux Curtiss CD- 12, 385 HP. L’ axe des hélices est légèrement au-dessus de l’aile. La flottaison est assurée par deux flotteurs, placés sous les moteurs. Il n’y a pas de flotteurs au bout des ailes. La vitesse maxima est de i8okmh, le poids utile de i7?.oks. On espère obtenir avec la construction métallique, dans un type suivant, un important gain de poids, et pouvoir voler avec un seul moteur, l’appareil actuel ne perdant d’ailleurs que 3om par minute dans ces conditions. Un “ Vickers ” monomoteur. Le nouvel avion Vickers de transport, monomoteur, présente des particularités curieuses, notamment par la proportion de fuselage. Cet avion est un biplan : les deux plans ont la même envergure, mais le plan inférieur présente un dièdre accentué. Le plan supérieur est légèrement au-dessous de l’arête supérieure du fuselage. Celui-ci, de section ovale, a une hauteur considérable : environ 3m,5o, et est divisé, au centre en deux étages. La cabine des passagers forme l’étage supérieur; les huit sièges sont répartis en deux lignes parallèles. On peut diviser le fuselage en deux sec¬ tions, sensiblement d’égale longueur. Le pilote est assis dans un cockpit au-dessus de l’appareil, et au niveau du bord d’attaque du plan supérieur. Le moteur, un Rolls- Royce Eagle de 370 HP, repose sur un bâti enfermé dans le nez du fuselage. Toute cette partie de l’avion peut se détacher très faci.ement et d’une seule pièce, afin de faciliter le remplacement du bloc-moteur. L’empennage biplar ne présente pas de particularités. Caractéristiques : envergure, i4m,02; longueur, nm,4o; hauteur, 4m,34; entreplans, 2m,82; profondeur des ailes, 88 L’AÉRONAUTIQUE, 2m,49î surface totale, 72m2 environ; poids à vide, i58okg; poids par mètre carré, 36kg,6; poids par cheval, 7kg,i ; Monomoteur Vickkrs pour huit passagers. poids total en charge, 266okg; plafond, 36oom; rayon d’action à i45kmh, 58okm; écart de vitesse, 67*i7okmh. - Aérostation — — . . La perte du “ Roma ”, Le grand dirigeable semi-rigide Roma a été détruit accidentellement le 21 février. Les détails manquent sur les circonstances exactes de la catastrophe; le ballon était parti de son hangar du Langley Field, près de Flampton Roads (Virginie), et il passait au-dessus de cette ville quand l'accident se produisit. Les récits sont assez contradictoires; néanmoins, il semble que le ballon, qui était à faible altitude, ait eu un incident de gouver¬ nail de profondeur • — rupture possible du gouvernail ou des commandes dans cette immense construction non rigide, ou insuffisance de gouvernes à faible allure, éga¬ lement vraisemblable — et qu’il ait piqué vers le sol. Il aurait alors rencontré une ligne électrique qui pro¬ voqua aussitôt l’incendie. 45 personnes se trouvaient à bord : 1 1 seulement ont échappé à la mort. Le corps du commandant du ballon, capitaine Dale Mabry, qui avait laissé de vives sympathies en France, fut retrouvé au poste de pilotage, la main encore sur les commandes. On sait que cet immense ballon, cubant 35 ooom, avait été construit en Italie, et, acheté par les Etats-Unis, il avait donné des résultats intéressants à ses premiers essais. Les six moteurs Ansaldo avaient été récemment remplacés par des Liberty. Le fait de l’incendie provoquée par le choc contre les fds électriques doit donner à réfléchir pour l’avenir de la navigation aérienne, aviation comme aérostation, et sur les mesures à prendre pour essayer de parer, lorsque la locomotion aérienne sera plus développée, à des accidents de même origine. Le petit dirigeable semi-rigide “ S C. A. ” (D’un correspondant italien, M. Gino Bastogi). Le Stabilimento di Costruzioni aeronautiche de Rome, chantier de l’État, a effectué les essais et la livraison à la Marine royale espagnole des deux premiers exemplaires de son petit dirigeable S.C. A., qui est le plus petit semi- rigide du monde et qui est, après le dirigeable souple français Zodiac, iooom’, le plus petit. Voici les caractéristiques principales du S.C. A. : Longueur totale, 39m,3o; hauteur maxima, 1 4 m ; dia¬ mètre moyen, 8m,5o; cubage, i52omJ; charge utile (gaz à noog par mètre cube), Ô7okg; équipage, 2 hommes; lest, iookg; charge utile pour fret ou combustible, 3ook"; puissance (deux moteurs Anzani 4o IIP), 80 IIP; vitesse maxima, 8okllih; vitesse avec un seul moteur, 6ok‘nh; rayon d’action maximum avec un moteur, i200k,n; avec deux moteu.s, 8ookm; place pour trois passagers; rayon d’action avec cinq personnes à bord, 3ook-n, plafond, 25om. Aucune pièce ne travaille à un coefficient de sécurité inférieur à 8. Le petit i5oo®3 se/ni rigide italien S. G. A. La nacelle est en contreplaqué et acier, absolument étanche, et peut flotter sur l’eau. L’avant est abrité par un léger capot vitré. Les moteurs accessibles de la nacelle sont suffisamment éloignés de l’enveloppe. La destination initiale de cet aéronef militaire est d’assurer la reconnaissance à moyenne distance, c’est- à-dire à 200 km ou 3ookm de sa base fixe ou mobile ; mais ses caractéristiques, sa maniabilité extrême à terre et en vol, la modicité de son prix de revient peuvent en faire un appareil de tourisme. L’AERONAUTIQUE. 89 L’hydravion monoplan bimoteur lance- torpille CüRTiss, à radiateurs Lamblin. Les ballons libres. L’aéronaute belge Demuyter, accompagné de M. De- noncin, parti de Bruxelles le 21 février, à minuit, a atterri le lendemain vers midi, à Hamborg, près Uelzen (Hanovre). Le ballon, cubant 9oom, n’avait pu emporter que peu de lest. Ces aéronautes, inscrits pour la Coupe permanente de Y Aéro-Club de Belgique, en sont devenus, par ce beau voyage, les premiers tenants. : Groupes moteurs : : zr - - Deux millions de francs pour le moteur. Le Comité français de Propagande aéronautique vient d’adopter définitivement le règlement du Concours pour moteurs de grande endurance dont il a pris l’initiative et qu’il a doté d’un prix d’un million de francs. Ce règle¬ ment, à la demande du Comité, a été établi par la Com¬ mission d’ Aviation de V Aéro-Club de France, que préside M. Rodolphe Soreau, en collaboration avec les services techniques officiels. Pour être admis au Concours, les moteurs devront satisfaire aux conditions générales suivantes : i° Ils seront à combustion interne; 20 Leur puissance nominale t. sera comprise entre 35o et 45o HP; 3° Pour cette puissance, le poids par cheval ne dépas¬ sera pas 3k£,3oo, ce poids comprenant celui du moteur nu, et, en sus, l’approvisionnement de combustible et de lubrifiant pour 5 heures de marche (le poids des réser¬ voirs n’est pas compris); 4° L’hélice aura un nombre N de tours par minute inférieur à ^2 ; 5° Un démarreur solidaire du moteur permettra de mettre en route à distance sans virer l’hélice à la main ou par une manivelle, et sera seul utilisé dans toutes les mises en route. Par puissance nominale, on entend celle que le moteur est susceptible de fournir au sol pendant une demi-heure, au nombre de tours N. Des épreuves éliminatoires comportent un essai de qualification, puis l’utilisation du moteur à bord d’un avion monomoteur pour un vol de 2 heures. L’épreuve d’endurance consiste en un fonctionnement de 240 heures au banc, par périodes de 8 heures. Un système de points de pénalisation très étudié doit assurer le classement. Les engagements, à raison de un par moteur, devront parvenir à la Commission d’ Aviation de Y Aéro-Club de France avant le ier décembre 1922, accompagnés d’un droit d’engagement de 20 oootr. Des engagements à droits doubles seront reçus jusqu’au ier décembre 1923. Des clauses spéciales prévoient, pour le cas où un moteur étranger serait classé premier, les conditions de cession de la licence à l’État français ou à une Société agréée par lui. De son côté, M. le Sous-Secrétaire d’État de l’Aéro¬ nautique a doté le concours d’un second million de francs, dont 600 ooofr de prix pour les moteurs français, classés à part. Le million du Comité français de Propa¬ gande aéronautique sera affecté à l’achat du moteur, français ou étranger, classé premier. - Aéronautique marchande . [Voir notre rubrique spéciale au centre du numéro.) 90 L'AÉRONAUTIQUE. zzzzzz Aéronautique militaire - L’ Aviation militaire britannique. Répondant à M. L’Estrange Malone, député, le Secré¬ taire d’Etat pour l’air annonça que 1988 avions sont actuellement au service de l’aviation militaire britan¬ nique (R. A. F.), desquels 778 sont en activité. Le solde est tenu en réserve. La distance totale parcourue en 1921 par les services de l’aviation militaire est d’environ 5 millions de milles, dont 53 pour 100 en Angleterre et 47 pour 100 dans les colonies et protectorats. Cette proportion est spéciale¬ ment intéressante à souligner. Au Japon. — C’est le ier bataillon de l’Aéronautique militaire qui a mené à bien les premières épreuves d’endurance en régions couvertes de neige, dans le voisinage de Sekiyama; les essais ont eu lieu dans la seconde quinzaine de février. — A Nagasaki, au cours du récent lancement du super- dreadnought « T osa », construit aux chantiers de la Mitsubishi Zosen Kaisha , 32 hydravions de l’Aéronau¬ tique maritime, venus de Saseho, survolèrent la ville - - . Aéronautique sportive ... : La course Marseille-Monaco. Les engagements civils pour la course-croisière Marseille- Monaco, qui aura lieu les 17, 18 et 19 avril, sont les sui vants : Chantiers Aéro-N avals de la Méditerranée (pilote : Maïcon); Minier; Drouilh; Aéronavale (deux appareils); Besson (Duclos) ; Caudron (trois appareils) ; Compagnie des Transaériens de Tourisme et Messageries (Clôt); Bréguet (Thierry). La Marine a engagé appareils des centres de Saint- Raphaël et R erre : 5 Hanriot (pilotes : capitaine de cor¬ vette Lefranc, maître Fourchon, ier maître Le Hyarvic, lieutenant de vaisseau Noël, maître Pierre); 6 F. B. A, (enseigne Protoche, lieutenant de vaisseau RalTin, maître Berthou, seconds-maîtres Lantz, Priol, Rousselet), 3 Georges- Lévy (lieutenant de vaisseau Mas de Saint- Maurice, seconds-maîtres Le Roux et Riou). Le total des engagés est donc de 25, chiffre qui n’avait pas encore été atteint pour une épreuve d’hydravions. X , , - ~ 7 * * Les manifestations belges- U Aéro-Club deBelgique a décidé d’organiser un meeting important d’aviation, à l’aérodrome de Ilaren (près Bruxelles), les 23, 24 et 25 juin. Le but recherché est de développer le goût et la con¬ naissance de l’aviation dans le grand public, ainsi que d’augmenter l’esprit sportif des pilotes dans l’aviation militaire belge. L’Aéro-Club forme le dessein de donner une grande allure à ces fêtes sportives. Les épreuves se groupent en trois catégories : i° Un concours international d’avions de tourisme, comportant 2.5 ooofr de prix, et dont nous résumons d’autre part le réglement; i° un military national; 3° un military franco-belge (manœuvre en groupe et exercice individuels). Les conditions de participation des avions de trans¬ port à ce meeting ne sont pas encore étudiées. D’autre part, Y Aéro-Club de Belgique compte monter, dans les installations existantes sur le terrain meme de : Ilaren, une exposition aéronautique, qui serait ouverte * au moment du meeting d’aviation, mais durerait une j quinzaine de jours. Cette exposition comprendrait : i° une section de I photographie interalliée; 20 une section se rapportant à jj l’exploitation des lignes de transport aérien; 3° une sec- B tion réservée à l’Aéronautique française. znz Associations et Conférences "" Dans les associations. — L’ Aéro-Club de France a donné, le 2 mars, un banquet qui constituera un des plus importants parmi j ces réunions. Ce dîner avait lieu en l’honneur de Clément S Ader et des nouveaux promus dans l’Ordre de la Légion I d’honneur. Des discours ont été prononcés par MM. P.-E, * Flandin, L. Bréguet, Laurent-Eynac, Louis Barthou, u Le général Hirschauer, après avoir rappelé la vie de Clément Ader. lui a remis les insignes de commandeur 1 de la Légion d’honneur. Le doyen des aviateurs a répondu | par une allocution. — U Aéro-Club du Maroc, qui vient d’être fondé, à Casablanca, 9, rue de l’Horloge, a pour but de déve¬ lopper, de toutes manières, la propagande aéronautique, et notamment d’encourager les voyages aériens, déjà très j appréciés par la population marocaine. Le président en i est le prince Charles Murat et le secrétaire M. Roig. I capitaine-aviateur en congé. Conférences. — Le 17 février, à Y Aéro-Club de Belgique , le colonel Saconney, directeur du S. N. Aé., a prononcé une impor- I tante Conférence sur La navigation aérienne dans son état actuel. Il y a exposé la politique et le programme ,1 français d’aéronautique marchande. — La Société française de Navigation aérienne a célébré, I le i5 mars, le cinquantenaire de sa fondation, en une I réunion, tenue à la Salle des Ingénieurs civils, où M. l’in- j génieur en chef Portant, le colonel Renard et M. Rateau I ont pris la parole. L'AÉRONAUTIQUE ‘.U Fuselage de l hydravion marchand de haute nier Besson aménagé pour vingt passagers. C’est au-dessous de ce fuselage, long de 2om,6o et haut de 2“,4o, que vient se fixer par une dizaine d’axes la coque haute de i”,5o. La Société a été formée, en effet, en 1872, par le Dr Ilureau de Villeneuve, avec les anciens membres de la Société aérostatique et météorologique de France, fondée en 1802 par Dupuis-Delcourt et de la Société d’ Autoloco¬ motion aérienne créée par Nadar en 1 863. Au début, ses principaux membres furent Penaud, Jobert, Tatin, Crocé- Spinelli, Sivel, Gaston Tissandier, Duté-Poitevin, Wilfrid de Fonvielle. — Au cours des deux dernières réunions de la Commission scientifique de Y Aéro-Club, M Ch. Gourdou a présenté les nouveaux appareils de bord en usage sur les avions. — A Y Association française aérienne, M. Poulaliou a donné une intéressante conférence sur les transports aériens en Guyane française II a notamment précisé des conditions d’exploitation des hydravions dans les pays chauds et indiqué de curieux modes de construction adoptés par les Transports Aériens Guyanais. — M. Marcbis a fait, pour les Amis de V Université de Paris, à la Sorbonne, une conférence sur la Navigation aérienne commerciale. Regrettons que cette importante conférence ait été placée au 2 mars, à l’heure même où la plupart des personnalités aéronautiques étaient réunies au banquet de Y Aéro-Club pour la « promotion Ader ». M. Carlier, président de Y A. F .A., a fait, le i4 mars, à la Société polytechnique militaire, une conférence sur la photographie aérienne et ses applications. • — — Nécrologie ~ : ~ ; Léon Levavasseur. Léon Levavasseur, l’un des doyens des constructeurs de moteurs légers et d’aéroplanes, est mort à Puteaux, le 22 février, à l’âge de 5g ans. Sa physionomie si particulière, son caractère de cher¬ cheur passionné et original, faisaient de lui une des plus intéressantes figures de l’Aéronautique. Après avoir travaillé les moteurs électriques, Levavas¬ seur vint, vers 1902, au moteur à explosions, et, trouvant en M. J. Gastambide un bailleur de fonds clairvoyant, il plaçait ce moteur sur un monoplan à deux hélices, qui fut essayé en 190.8, à Villotran (Oise), sans succès, puis sur des canots de course. A partir de iqo5, Ferber, Santos-Dumont, Blériot, les frères Voisin viennent au moteur Levavasseur, qui res¬ tera toujours connu sous la marque Antoinette. En 1907, Levavasseur reprend la construction des aéroplanes, sortant successivement le Gastambide- M engin, puis toute la série des monoplans Antoinette, popularisés par le grand nom de Latham. Il faut signaler encore, en 1911, son gros monoplan du Concours militaire, qui, s’il ne connut pas le succès, restera néanmoins le premier appareil à ailes épaisses, entièrement en porte à faux. Ces dernières années, Levavasseur, tout en restant le collaborateur de M. Latham, le constructeur d’hydravions, établit l’avion Gastambide- Levavasseur à surface variable. Nombreux sont les travaux qu’il préparait encore, notamment sur les essais aérodynamiques au tunnel, dont il avait une conception toute particulière, et sur l’ornithoptère. — Georges Destreicher, pilote de ballon libre, vient de mourir à l’âge de 34 ans. Dès 1909, il avait effectué sa première ascension, et comptait depuis lors une quaran¬ taine de beaux voyages en Europe qu’il avait accomplis notamment en qualité d’aide-pilote avec Jean de Francia et Jules Dubois. Il avait pris part, avant la guerre, à la plupart des Concours de Y Aéro-Club. - Divers faits - — Le Comité du monument de Romanet, à Mâcon, a réuni jusqu’à ce jour des souscriptions s’élevant à un total de 3645fr. De plus, la pierre nécessaire pour le monu¬ ment a été offerte par les Carrières de Maupertus. 92 L'AÉRONAUTIQUE. REVUE DES BREVETS. Dispositif pour te refroidissement des tuyaux d’échappement dans les moteurs a explosion [Société Fiat (Italie). Brevet n° 531 187 du 21 février 1921)]. Ce dispositif est spécialement utile dans les moteurs d’aviation Ficf.t 1 dans lesquels les produits de la combustion sont déchargés directe¬ ment dans l’atmosphère. Les tuyaux d’échappement, 1, la, ib, ic, \cl, Ie, sont très inclinés en arrière et sortent du flanc 2 du fuselage après avoir traversé la chambre 3 pourvue, en avant et en arrière, de fenêtres à redans 4 et 5. L’air qui frappe l’aéroplane pénètre par la fenêtre 4 et sort par les redans de la fenêtre 5 sur lesquels, en raison de la vitesse de l’appareil, il se produit une dépression. Ce courant d’air refroidit les tubes; la chambre 3 croît de section de l’avant à l’arrière afin que l’air, qui frappe l’un après l’autre les tuyaux d’échappement, puisse les refroidir uniformément. Thermomètre destiné plus spécialement aux véhicules AÉRIENS. [LuFTSCHIFFBAU ZEPPELIN G. M. B. H. et IIlLLIGARDT (Allemagne). Brevet n° 530280 du 28 janvier 1921]. Le dispositif permet de faire la lecture de la température qui règne à l’extérieur de l’aéronef sur un thermomètre installé dans la nacelle à un endroit bien protégé des courants d’air. Il comporte une boîte A reliée à un conduit B facilement amo¬ vible. Le thermomètre E est pressé par les ressorts C et D contre une bande de feutre F entourant l’ouverture de la boîte A. La paroi arrière de la boîte porte une lampe électrique G alimentée par un fil H. L’air entre par l’extrémité b1 du conduit B placée à l’extérieur de l’aéronef et pouvant être tournée dans le sens de son déplacement Il traverse le conduit B et la boîte A où il refroidit l’ampoule du thermomètre. Il s’échappe ensuite par les trous ol et a\ Les res¬ sorts C et D présentent eux-mêmes des trous c1 etd1 pour s’opposer le moins possible à la circulation de l’air. A. de CARSALADE et P. REGIMBEAU. L’AÉRONAU TIQUE AU JOUR LE JOUR. — FÉVRIER. 2. — Diner de Y Aéro-Club de France en l’honneur de Fonck. 6. — L’Air Conférence visite l’aéroport de Croydon. g5 passagers montent en avion. 8. — L’hélicoptère Brennan vole, à Farnborough. avec i3oks de charge. — Réception à Villacoublay, du premier Wibault 2 BN- 2, piloté par Bajac. i3. — Essais satisfaisants du nouveau parachute Ors, type militaire, à Villacoublay. 16. A Étampes, premier essai du monoplan Arnoux, par Madon. 17. Essai, à Londres, du moteur Napier, iooo IIP. 18. — M. Pescara effectue en public, à l’intérieur du hall du S T, Aë., à Issy, plusieurs vols libres à bord de son hélicoptère. 21. — Catastrophe du dirigeable Borna à Ilampton Road (Virginie). 22. — Essais à Villacoublay, de l’avion Polez, trimoteur. — Mort de Léon Levavasseur. 23. - - Fronval se blesse, à Vélizv, en essayant un appareil. 2 G — Vols de propagande à prix léduil de la Ligue aèronauli^ de France, à l’Aérodrome Farrnan de Toussus. 67488 Paris. — Iinorimjrie GAU THLER-VILLARS et C1”, Quai des Grands-Augusuns, 55. Le Gérant : Thouzellier. Supplément technique au N° 34 de /'Aéronautique. (ce supplément ne peut être vendu séparément.) Les hélicoptères RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE FONCTIONNEMENT LE PLUS GÉNÉRAL DES HÉLICES ÉTUDES SUR LA MÉCANIQUE DE L’HÉLICOPTÈRE Par W. MARGOULIS On reproche avec raison à l’avion les dangers cle l’atter¬ rissage, sa forte consommation et les faibles charges utiles qu’il emporte, quand on lui demande d’atterrir — relativement — lentement et de voler à une grande vitesse. En elfet, ces deux conditions conduisent l’avion à voler vite avec une mauvaise finesse ^ ) ’ d’où faible charge à-dire constitué par un ensemble d’hélices sustentàtrices et propulsives, et nous avons réuni, sur la figure i, les diflérents régimes de translation horizontale, qu’on peut imaginer. Nous admettons que les hélices sustentàtrices sont, soit actionnées par un moteur, soit freinées et que dans les I totale par cheval et consommation élevée du combustible. Ainsi la finesse des avions de transport actuels, volant à 2ook,"h est de 6 environ; si l’on demandait à ces mêmes avions de voler à 3ookmh, cette finesse ne serait que de 3 et l’on ne pourrait plus emporter de poids utile. Ce grave défaut de l’avion tient à l’allure de sa polaire, qui comprte un Kr maximum peu élevé et peu différent de celui correspondant à la finesse maximum. On peut se demander si l’hélicoptère, tout en réalisant l’atterrissage à vitesse nulle, peut prétendre un jour à devenir un engin de transport à grande vitesse? En d’autres termes, s il existe une polaire d’hélicoptère, cette polaire admet-elle des finesses élevées et utilisables en vol à grande vitesse? C’est à cette question que nous allons essayer de ré¬ pondre dans ce travail. Pour fixer immédiatement les idées, nous avons consi¬ déré un hélicoptère dans sa forme la plus générale, c’est- deux cas elles peuvent tourner dans les deux sens; nous supposerons également que leur plan de rotation peut faire un angle quelconque avec la trajectoire de vol. Nous verrons plus loin la signification de chaque régime ; pour le moment constatons seulement le grand nombre de régimes différents auxquels peuvent être appelées à fonctionner les hélices sur les hélicoptères. Or les expé¬ riences, qui peuvent seules (x) nous fixer à ce sujet. P) On ne peut pas compter à cet effet sur l’application d’une théorie de l’hélice et notamment de celle de W. Froude, ainsi que l’ont fait, par exemple, Clarke [R. and M., n° 80, 1 9 1 3) et Harris (R. and M., n° 427, 1917). En effet cette théorie, qui s’est montrée déjà insuffisante dans le cas le plus simple, celui de 1 hélice propul¬ sive travaillant avec un faible recul, conduit dans le cas de l’hélice sustenta trice à des erreurs grossières, telles que la multiplication des pales et l’augmentation de leur largeur, soit pour réaliser au point fixe une poussée maximum avec une puissance et un diamètre donnés, soit pour obtenir, en cas de panne de moteur, une faible vitesse de descente. L'AÉRONAUTIQUE. 2 manquent presque complètement. La question m’inté¬ ressant depuis longtemps, j’avais en 1918 effectué au Laboratoire Eiffel des essais sur le fonctionnement général de trois hélices de pas différents, dont le plan de rotation faisait un angle de 900 avec la direction du mouvement. J’ai exposé les résultats, en les appliquant au mouvement vertical d’un hélicoptère, dans la lxeview of Aeronautical Works, nos 4-6, 1920. Je les résumerai à nouveau ci-dessous. En ce qui concerne le fonctionnement des hélices, dont le plan de rotation fait un angle quelconque avec la direc¬ tion de mouvement, on possède quelques résultats partiels dus à M. Riabouchinski et au N. P. L. Les expériences que l’ Institut de Saint-Cyr a effectuées pour nous l’année dernière sur ce sujet nous permettent de tracer, pour la première fois, les courbes caractéris¬ tiques du fonctionnement le plus général d’une hélice, c’est-à-dire pour une variation de — ~ allant de — oc 1 11 D à -j- 00 et pour des angles i du plan de rotation de l’hélice avec le vent, variant entre — 90° à -j- 900. Pour exposer ces résultats nous avons adopté un pre¬ mier mode de représentation graphique, analogue à celui employé pour les hélices propulsives, et consistant à tracer trois faisceaux de courbes donnant les yaleurs de > et - en fonction de — » et de i, Fx et F ¥ étant les composantes parallèle et normale à la trajectoire de la résultante des efforts de l’air sur l’hélice, et P,„ la puissance motrice. Dans la deuxième Partie de ce travail, nous avons examiné l’application des résultats d’expériences à l’étude des régimes de vol d’un hélicoptère. Nous nous sommes surtout attaché à rapprocher le fonctionnement de l’hélicoptère de celui d’un avion. Nous montrons qu’une hélice peut être considérée comme une voilure d’une surface égale au carré de son diamètre et qu’on peut envisager pour chaque hélice un faisceau de polaires V n D J les valeurs de Kc et Ivr étant directement reliées aux coefficients caractéristiques ÿjypp y-,-yp et ÿrpp- de l’hélice. Nous possédons ainsi un deuxième mode direct de représentation des résultats des essais d’hélices, pouvant être utilisé en vue de l’étude des régimes de vol d’un héli¬ coptère au moyen des procédés qui servent déjà pour l’avion. Aussi avons-nous employé dans ce but notre abaque pour le choix d'une voilure pour avion en le transformant de façon à pouvoir d’une part lire directement la vitesse et, d’autre part, mettre en évidence les trois grandeurs fondamentales, la charge par mètre carré, la charge par cheval et la résistance nuisible par mètre carré, qui carac¬ térisent les hélicoptères et les avions. Disons tout de suite que nos résultats indiquent connue régime horizontal optimum, celui dans lequel le plan de l’hélice sustentatrice fait un angle de — 6o° avec la direc¬ tion du mouvement, la translation étant assurée par l’hélice sustentatrice (cas B de la figure 1). Le maximum de finesse ainsi obtenu est de 1,7; c’est là un résultat peu favorable à première vue, mais qui ne doit pas décou¬ rager les chercheurs, car nos expériences sont trop res¬ treintes pour pouvoir en tirer des conclusions définitives. D’ailleurs les notions, que j’ai introduites, de paraboles limites d'aile et d'hélice (analogues aux paraboles de résis¬ tance induite, mais indépendantes de l’allongement) montrent qu’avec des hélices de pas plus faible la finesse sera certainement améliorée. Si l’on veut discuter à fond les conditions de vol d’un hélicoptère, il faut examiner séparément le fonctionne¬ ment de l’hélice sustentatrice et de l’hélice propulsive. On peut se servir à cet effet d’une méthode graphique spéciale, que nous avons déjà utilisée pour l’avion, et qui réunit sur la même figure la caractéristique du moteur de l’hélice sustentatrice, les diagrammes de l’hélice sus¬ tentatrice et de l’hélice propulsive et deux polaires, caractérisant complètement l’hélicoptère. I. - RECHERCHES EXPÉRIMENTALES. A. — Fonctionnement générai des hélices propulsives dont j le p’an de rotation fait un angle de gp 90° avec la tra- 1 jectoire. Ce qui suit est le résumé d’un travail que j’ai publié en 1920 dans la Review of Aeronautical Works (1). J’appelle hélice propulsive une hélice construite pour fonctionner sur un avion. Tout ce qui sera exposé plus loin, relativement à l’hélice propulsive, pourrait également s’appliquer à un moulinet, c’est-à-dire à une hélice des¬ tinée à produire du travail et d’une façon générale à un bout de bois quelconque tournant autour d’un axe et soumis à un courant d’air. Je m’en tiendrai aux hélices propulsives pour lesquelles je puis donner des résu.tats d’essais. Dans ce qui suit, je dirai hélices en parlant d’hélices propulsives sur lesquelles ont porté mes essais, et je dirai (fi Cette revue a été publiée en 1919 et 1920 au Bureau de Paris de VU. S. National Advisory Committee for Aeronautics , par les soins de M. W. Knight. Fdle figure dans les bibliothèques du Service technique de V Aéronautique et de la Chambre syndicale des Industries aéronaie tiques. ■Mi L’AERONAUTIQUE. :î hélices propulsives quand les hélices expérimentées fonctionnaient dans les conditions de propulsion sur avion. 1. Les six régimes de l’hélice. Si l’on considère un élément d’hélice (voir fig. 2) et que l’on fasse tourner de 36o° la vitesse relative autour du point O, on voit que cet élément d’hélice, et par conséquent toute l’hélice, peuvent travailler à six régimes différents, que nous appellerons comme suit d’après l’emploi pratique auxquels ils correspondent : Les points remarquables de fonctionnement sont : 0 X 13 K C X •- 0 T. 2 z t-i zi « ■§ % 2 5 2 s u i 0 « £ = < £ X P*. 0 *« £ O APPLICATIONS. A R -4-90° VI-I 0 Hélice calée. — 90° I-II I Hélice au point lixe. a y » II 2 Poussée nulle. » » 11-111 3 Puissance motrice nulle. » » III-IV 4 Hélice Calée. -H)0° IV- Y 5 Hélice au point lixe. AR » Y 6 Poussée nulle. » » V-YI Puissance motrice nulle. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, nous nous pro¬ posons de considérer une hélice comme une voilure. Aussi introduirons-nous la notion de V angle d'attaque , qui est l’angle que fait le plan de rotation de l’hélice avec la tra¬ jectoire. Nous représenterons une hélice vue de côté (voir fig. 1) par un profil limité par une droite et un arc de cercle. Nous appellerons dos de l'hélice , le côté limité par 1 arc de cercle et recevant le vent quand l’hélice fonc¬ tionne au régime II, c’est-à-dire en hélice propulsive. L angle d’attaque sera donc de -f- 900 aux régimes I, V et V I et de — 900 aux régimes II, III et IV. Les sens du mouvement, et de rotation seront positifs, quand ils seront ceux de l’hélice propulsive (régime II). La puissance motrice P/w sera positive quand il faudra dépenser de la puissance pour faire tourner l’hélice (régime I, II, IV et V); elle sera négative quand l’hélice JL n£ Le plan de rotation fait un angle de rb 90° avec la trajectoire. fig. 2. — Schéma du fonctionnement d’un élément de pale. Fig. 3. — Schéma des courbes caractéristiques P„, et P n •' D 5 L'AÉRONAUTIQUE. 4 fournira de la puissance (régimes III, VI); nous dirons alors que l’hélice fonctionne en moulinet ou qu’elle est. en autorotation. La poussée F sera positive quand elle sera dirigée dans le sens du mouvement (régimes II et V); quand elle freine le mouvement, elle est négative (régime I, III, IV et VI). La puissance utile P, étant le produit de la poussée par la vitesse, sera positive ou négative suivant les signes de ces deux facteurs; elle sera donc positive aux régimes II et V, et négative aux régimes I, III, I\ et VI. 2. Les courbes caractéristiques des hélices. — Ces courbes représentent, en fonction de > les valeurs des coefficients caractéristiques : P /t3D5 u P 3 D3 n- D* Pour les coefficients caractéristiques nous avons adopté les signes de la puissance motrice et de la poussée sans tenir compte du signe du nombre de tours. Quant à son signe dépendra des signes de V et de n; il sera donc positif aux régimes II, III, V et VI, et négatif aux régimes I et IV. Nous avons représenté sché¬ matiquement sur la figure 3, les courbes et = / V n3D3 n3D5 J \nD d’une hélice. On remarquera que chaque courbe admet deux branches d’allure identique : l’une qui correspond au sens de rota¬ tion positif (régimes I, II et III) et l’autre au sens négatif (régimes IV, V et VI). p Pour les courbes 'j-? chacune des branches est asymp¬ totique à deux paraboles du second degré, dont l’équation est Pw = 2*C m /_v_y 3 D3 VU)3 [nDj ’ n ■j. ~ ■y | ) ayant la valeur du coefficient caractéristique, soit au point o, régimes I et VI (angle d’attaque + 90°), soit au point 4, régimes III et IV (angle d’attaque — 900). Pour les courbes p _ f( V ) n3 L)3 " \ n D / l’équation des asymptotes est P F / v y n3D 3 ~ V3 LM \ /TI) / F où ÿ-- prend la valeur de l’hélice calée au point o pour les régimes I et VI, et la valeur du point 4, pour les ré¬ gimes III et IV. A titre d’exemple nous avons tracé sur la figure 3 la parabole pour la courbe - - au régime I. n3 L)° Cette propriété est très importante, car elle permet de Y « 1) fixer l’allure des courbes aux grandes valeurs de V l’hélice calée correspond à — ^ = ccj> en effectuant des mesures très simples de poussée et de couple sur des hélices immobiles (Q. 3. Résultats de nos expériences. — On sait que les pre¬ mières expériences d’hélices aériennes ont été effectuées en 1909 par M. Riaboucliinski; elles portaient sur les régimes II, III et IV. Des expériences sur le régime 1 ont été faites en 1912 par M. Costanzi et en 1917 par MM. Fage et Collins. A notre connaissance, nos expé¬ riences sont les seules qui aient été faites sur l’ensemble de tous les régimes et en particulier sur les régimes Y et VI. Ces essais, effectués en 1918 au Laboratoire Eiffel, ont porté sur trois modèles cl’hélices à deux pales de om,8o de diamètre, de largeur et de pas constants le long du rayon. Elles ne différaient que par le pas relatif, qui était de o,4 pour l’hélice n° 1, de 0,8 pour l’hélice n° 2 et de 1,2 pour l’hélice n° 3. Le profil ventral de la pale était plat, tandis que le profil dorsal était un arc de cercle; la largeur relative était de du diamètre; le rapport de l’épaisseur maxi¬ mum au diamètre variait suivant une loi linéaire le long du rayon : il était de 0,0106 aux * et de 0,0176 au | du rayon. Nous avons réuni sur la figure 4 les courbes P», et P n 3 U5 représentant les résultats de nos essais sur les trois hélices. Les valeurs numériques des coefficients 01 ÿip; (fi Quand on représente les résultats sur un fond de diagramme; logarithmiques de Rith, les asymptotes sont des droites inclinée; I ’ I7 et - — et à 56° i5' pour les courbes à 45° pour les courbes P n3 D par le point n 3 U» n- L)v Ces droites coupent la parallèle à l’axe des V n3 D5 passant // IJ = 1, en des points dont les ordonnées sont égales aux valeurs de 9. TT t c, et de F des hélices calées. V D3 ” Y2D3 Dans la Review of Aeronautical Works, nous avons représenté nos résultats sur un fond logarithmique, que nous ne reproduisons pas ici à cause des dimensions de la figure. L'AÉRONAUTIQUE. correspondant aux hélices calées, sont données par le tableau suivant : •>r. C X* L)3 F VZD2 Pas relatif. i Point o, i = -F- 90°. ( Point 4, i = — 90°. I Point o, i — -+- 90°. ( Point 4, 1 = — 90°. 0,4. 0,8. 1,2. 0,002.4 — 0,0029 — 0,00252 -0,0012 — o,oo>.3 — 0,00186 — 0,002 1 — o,oo:>9 — o,oo63 — 0 ,<>043 — 0,004 5 — 0,0047 Les courbes n’ont pas été prolongées jusqu’aux valeurs , V éievees de » ainsi que nous l’avions fait dans la R.A.W. [voir renvoi de la page 4)> à cause des dimensions de la figure. 4. Examen des différents ré¬ gimes. — Dans notre Mémoire de 1920, nous avons examiné en détail les régimes inté¬ ressant particu¬ lièrement l’héli¬ coptère et qui sont : a. La descente de l’hélicoptère avec moteur allu¬ mé: régime I. b. Le stationne¬ ment dans l’es¬ pace : régimes I- 1 1, point 1. c. La descente de l’hélicoptère avec moteur coupé : régime VI. Résumons brièvement les résultats intéressants : Fig. l\. — Résultats d’essais d'hélices de pas vela'ijs 0.4 (n° 1). 0,8 ( n° 2) et 1,2 (n°3). Le plan de rotation fuit un ungle «le ±90° aven la direction du mouvement. Courbes P „ cl P n LP a. Hélicoptère descendant avec moteur allumé. — * Nous avons étudié le fonctionnement du groupe motosusten- tateur en déterminant la variation du nombre de tours et de la poussée en fonction de la vitesse de descente. Cette étude montre que quand la vitesse augmente : i° Le nombre de tours augmente d’abord légèrement, puis diminue d’une façon continue; si la vitesse était suffisante, l’hélice pourrait même passer au régime VI en changeant de sens de sa rotation. 20 La poussée augmente très légèrement, passe par un maximum, diminue ensuite, passe par un minimum pour augmenter de nouveau, usqu’à ce que le moteur cale. Pour les hélices de faible pas, on peut avoir pour la meme vitesse trois nombres de tours et trois poussées différentes, la plus grande et la plus faible des vitesses de rotation étant stables et la vitesse moyenne étant instable. D’autre part, on peut réaliser la même poussée à deux vitesses différentes. Il s’ensuit que dans certains cas l’é¬ quilibre des vi¬ tesses de descente ainsi que celui des vitesses de rotation peut être instable. b. Hélice au point fixe. — La question de la sustentation pure étant la condition essentielle de la réussite des héli¬ coptères, nous avons examiné d’une façon dé- tai'lée les résul¬ tats des nom¬ breux essais effec¬ tués au point fixe par Bendemann- Schmid et Du- rand-Lesley. A cet effet, nous avons établi un nouveau mode de représentation des résultats des essais au point fixe, qui consiste à représenter une hélice par un point convena¬ blement déterminé du fond des diagrammes logarith¬ miques des hélices de Rith. En appelant K,, (x) un coefficient caractérisant l’utifisa- tion de la puissance (P/w en kgm : sec) et du diamètre (D en m) au point de vue de la poussée F (en kg), et tel que F = Kf y/PIPV (fi Nous préférons ce coefficient à la qualité de Renard (q = 1 5,g K;1 ) et à celle de Bréguct (q = Kf), parce que la poussée est propor¬ tionnelle à la puissance première de sa valeur. 11 ne dilfère du G/ite- grad de Finsterwalden que par un terme numérique ( Ç = IjaKf). L'AÉRONAUTIQUE. (i nous arrivons à la conclusion qu’on peut réaliser une valeur constante de KH = 0,48 entre des limites très p étendues de -- j" - (0,00.4 à o,o3) à condition d’employer toujours des pas relatifs inférieurs à 0,9 et d’augmenter la puissance de la section, au fur et à mesure que n 3 D5 augmente, d’abord soit en creusant le profil, soit en aug¬ mentant la largeur de la pale, puis par une augmentation du nombre de pales. S’il est très facile de réaliser- KF = 0,48, nous considérons par contre qu’il est impossible d’atteindre des valeurs supé¬ rieures à cette valeur et nous croyons que o,5 est un maxi¬ mum qu’on ne dépassera pas, même en employant des hélices tournant en sens inverse; d’ailleurs ce maximum est très peu éloigné du maximum théorique, qui est de o,58 (*). En résumé , en ce qui concerne les hélices isolées, la ques¬ tion est épuisée ; ce sont les hélices 11 deux ou quatre pales de forme simple, employées couramment sur les avions, qui donnent les meilleurs résultats. c. Hélicoptère descendant en moulinet avec moteur coupé. — L’importance de ce régime est primordiale, puisque c’est de la valeur de la poussée réalisable pendant ce régime que dépend la vitesse de descente en cas de panne du moteur. Nous considérons que la valeur de F V2 D2 = 0.0- correspondant à 4F t: V - D 2 0,089, constitue le maximum qu’on puisse réaliser, car elle repré¬ sente la résistance d’une coupe creuse de même diamètre que celui de l’hélice. Il se peut en plus que ce maximum ne soit pas réalisable parce qu’il serait dans une région instable du groupe hélice-frein. En effet, il existe pour une même vitesse de descente trois vitesses de rotation et trois poussées possibles, la vitesse de rotation la plus élevée étant la plus stable; de même pour certaines valeurs de la poussée (correspon¬ dant par exemple au poids de l’appareil) la vitesse de descente peut être stable ou instable. B. — Fonctionnement général des hélices dont le plan de rotation fait un angle quelconque avec la trajectoire. Les expériences, que le Service technique de l’Aéronau¬ tique a bien voulu effectuer à notre demande à l’Institut (9 Le maximum théorique, établi par Renard ( q = 6, d’où KF = o,735), ne peut pas être réalisé, parce qu’il ne tient pas compte du rétrécissement de la veine après l’hélice. aérotechnique de Saint-Cyr sous la direction de M. Tous- I saint, ont été faites sur les mêmes hélices qui nous ont j servi en 1918. Par suite de la complication de l’installa* I tion nécessaire au fonctionnement avec moteur, les I essais ont porté seulement sur les régimes d’autorotation I et sur les points correspondant aux hélices calées. Ce sont I ces points, ainsi que les résultats de nos essais de 1918 î avec moteur et enfin les essais de M. Riabouchinski et I du N. P. L., qui nous ont permis de tracer approximati- ! vement les courbes se rapportant aux régimes avec mo- ( teur. Elles ne peuvent pas évidemment prétendre à une f grande précision; elles répondent cependant amplement ' à leur but, qui est d’indiquer l’allure générale des phéno- ; mènes et l’ordre de grandeur dans un domaine resté > inexploré jusqu’à présent. 1. Représentation des résultats. L’ensemble des I forces agissant sur l’hélice peut être réduit à une force l( unique (F) passant par le point d’intersection de l’axe I de l’hélice avec le plan de rotation (x) et un couple (C). I Considérons seulement d’une part, exactement comme I pour une voilure, les deux composantes de cette force I dans un plan vertical; l’une Fx parallèle et l’autre FY nor- I male à la trajectoire, et d’autre part la composante Cm, I dans le plan de rotation, du couple C; cette composante I est égale au couple moteur ou au couple de freinage. Il est évident que, dans les limites entre lesquelles les i lois de la proportionnalité des efforts de l’air aux carrés I de la vitesse et des dimensions linéaires sont vraies, les I résultats des essais des hélices peuvent être représentés 1 par trois faisceaux de courbes (2) É/w ~ G,,, ./ V A /i3 D3 /i2Ds \ n IJ ’ /’ dr^TA’1')’ I i, étant l’angle du plan de l’hélice avec la trajectoire. Comme pour une voilure, la force Fx et le coefficient (x) On peut définir le plan de rotation, comme étant un plan perpendiculaire à l’axe de rotation et passant par le milieu du moyeu. (2) On pourrait également employer un seul faisceau dont les courbes seraient cotées en valeurs de p.r=Fx— - et, oy — F y p— > mais nous croyons que pour le moment l’emploi de trois faisceaus parle mieux à l’esprit. L’AERONAUTIQUE. F\ .... caractéristique — seront positifs si la ioree est dirigée F dans le sens du mouvement, de même FY et — - seront positifs si Fy fait un angle de -j- 900 avec la direction de la trajectoire. I > .?Tr P rn et Cm, ainsi que -~}> et seront positifs, si l’hélice offre un couple résistant à l’action du moteur. 2. Expériences de M. Riaboucliinski et du National Physical Laboratory. — Les seules expériences qui ont été effectuées jusqu’à présent sur des hélices pour i 90° sont celles de M. Riaboucliinski et du N. P. L. Les auteurs avaient représenté leurs résultats au moyen de tableaux numériques et de courbes donnant les valeurs des poussées et des couples moteurs en fonction du nombre de tours et de la vitesse. Nous les avons représentés sur la figure 5 par les courbes des coefficients caractéristiques, tels que nous venons de les définir. Les essais de M. Riaboucliinski (*) ont été effectués avec une hélice à deux pales de om,25 de diamètre, de pas relatif 0,76. La pale avait la forme d’un secteur, dont l ig. 5. — Résultats des essais de M. Riaboucliinski et du Y. P. L. te plan de relation fait avec la trajectoire des angles différant de 90°. 1 angle central était de 180, la largeur relative aux ~ du rayon était de 0,11. Les essais ont été effectués à l’angle de o°; ce sont eux qui ont montré pour la première fois que la translation augmentait la « qualité » d’une hélice sustentatrice. f1) Bulletin de l'Institut aérodynamique de Koutchino, fascicule II, I>. 66 (Gauthier- Villars et G'", éditeurs). Les expériences du N. P. L. (x) ont été faites avec une hélice à quatre pales de om,6i de diamètre, de pas relatif 0,9 et de largeur relative o,o63. Elles ont porté sur les angles de o°. — 65°, — 75°, — 85° Fig. 6. — Dispositif de /'Institut Aérotechnique de Saint-Cyr pour essais d’hélices en autorotation. et — 90°; pour o°, on a mesuré les valeurs de F v et de P,„ ; pour les autres angles, celles de Fx et Fv. 3. Nos expériences sur le fonctionnement le plus général dune hélice. — Le dispositif d’essai (voir fig. 6) construit par l’Institut de Saint-Cyr consistait en un tube dans lequel venait s’emmancher l’axe de l’hélice, qui pouvait y tourner sans frottement grâce à un roulement à billes. Ce tube était fixé au bras de la balance et pouvait faire un angle quelconque avec la direction du vent. Les essais d’autorotation étaient effectués en laissant tourner l’hélice sous l’action du vent, en notant au stroboscope la vitesse de rotation et en me¬ surant au moyen de la balance les comparantes hx et- 1’ \- On avait ainsi tous les éléments pour tracer les courbes _Fv_ «* l> Pour les points o et 4> on calait l’axe de l’hélice et 1 on mesurait au moyen de la balance les valeurs de Fx et h v; (1) Bramwell, Relf and Bryakt, Experiments lo détermination the latéral force on a propeller in a side wind [R. and M., n° 123, 19 1 4) et Relf, Test of a propeller wilh the axis oj rotation al righl angles to wind direction [R. and M., n° 26;5, IQ^). s L’AÉRONAUTIQUE. le dispositif indiqué sur la figure 6 donna les valeurs du p F ■ couple Cw. On avait ainsi les valeurs de - ou et de qui ainsi qu’on l’a vu permettent de fixer l’allure des courbes aux grandes valeurs de -V- • n 1) Nous avons tracé sur la figure 7 les résultats des essais de l’hélice n° 2 à pas relatifs 0.8 aux angles de zp [o°, 1 5°, 3o°, 6.)° et 90°]. Quel que soit l’angle d’attaque du plan de l’hélice, on retrouve pour chaque courbe les deux branches, l’une correspondant au sens de rotation positif, régimes I, Il et III (diagrammes 1, 2, et 3), l’autre correspondant au sens de rotation négatif. Nous reviendrons plus loin sur la correspondance entre les différentes parties des courbes et les régimes de l’hélicoptère définis dans la figure 1. Pour le moment examinons l’allure générale de chaque groupe de courbes. Diagrammes 1 et 4- — En ce qui concerne les courbes rappelons que pour V n D et elles sont asymptotiques à des paraboles du deuxième 2 ~ C degré, dont les coefficients sont donnés par le tableau suivant : î — rh 0°. 2 7rC„, V 2 L>3 0". 15°. 30°. CO". 90°. Point. 0, rég. VII. 0 — 0,001 4 — 0,0025 — o,oo3 — 0,0029 Point 4) rég. III-IV. 0 — 0,0009 — 0.002 — 0,0025 - 0,0023 (le Passent Par un maximum aux environs de 6o°, les courbes — :{ > qui se coupent déjà toutes en un point pour = o (hélice au point fixe) se recouperont de nouveau en ce qui concerne les angles de riz 6o° et zh 900. P) Pour les angles d’attaque différant de zb 90°, les valeurs de 2 ~ C , et de F, Fi ou des hélices immobiles sont des V2L>3 V2i)2 V2L)2 moyennes de mesures effectuées avec l’hélice placée dans trois positions différentes. Généralement, surtout pour les couples, les trois mesures ne diffèrent pas beaucoup entre elles, mais en toute V rigueur pour ^ très grand, c’est-à-dire quand l’hélice tourne très lentement, ces courbes doivent être considérées comme des moyennes de valeurs variant avec le temps. Pour i — o°, les deux branches de chaque courbe sont p symétriques par rapport à l’axe des ; pour cet angle, il n’y a pas de régimes III et VI, puisque le couple étant toujours positif, l’hélice n’entre pas en autorotation. Diagrammes 2,5 et 3,6. — Les valeurs de ■ , et -—-r-' donnant les coefficients des asymptotes, sont les sui¬ vantes : / = ± 0°. 15°. 30°. 60°. 90\ Fx V2 D2 ’ - 0,0020 Point 0, rég. YI-I. — o,oo32 — o,oo4'2 — 0,0057 «4^ O O C 1 Fy V2D2 — 0,00075 — 0,0020 — 0,0023 1 Q O (JO 0.000 Fx 0,0025 Point 4, rég. III-IV. — 0,0024 — 0,0082 ^r C 0 1 — 0,004 5 V* D2 ' F Y V2 n-2 0,0075 — o,ooo55 — o,ooi3 — 0,00095 0 , 000 En somme, ce tableau donne la polaire de l’hélice calée pour les angles de — 900 à + 900, les éléments de la résul¬ tante étant rapportés au carré du diamètre de l’hélice. Pour et — — t étant le coefficient de poussée suivant l’axe au point fixe. Pour i = o, chaque branche des quatre courbes est Fx Fy symétrique par rapport aux axes — ou ^7^- II. — MÉCANIQUE DE L’HÉLICOPTÈRE. Il ne suffit pas de disposer de résultats d’expériences, si Pon ne possède pas de méthode pour les utiliser rapide¬ ment en vue d’une application pratique. Ceci est aussi vrai pour le constructeur qui a demandé les essais, que pour l’expérimentateur qui doit pouvoir apprécier immé¬ diatement. l’intérêt pratique des résultats, afin d’être guidé dans ses recherches. Nous donnons ci-dessous une méthode d’étude des régimes de vol d’un hélicoptère au moyen des résultats d’expériences. Elle permet de traiter le vol de l’hélicop¬ tère comme celui d’un avion, de choisir la meilleure hélice, comme on choisit un profil d’aile et d’apprécier l’intérêt des différents régimes de fonctionnement des hélices. 1. Les polaires des hélices. — Nous avons représenté les résultats des essais des hélices par les courbes des Fv n L) = o, V n'2 D4 \ n2 D4 F sin 1 n*l)> \ n'2 L)4^ I cosi, L'AÉRONAUTIQUE. Sens de rotation positif. Sens de rotation négatif. 10 L’AÉRONAUTIQUE. coefficients caractéristiques : r,n Fy F \ n3 U5 ’ n- D4 ’ n'2 D4 de prendre pour Iyr la valeur (*) K .,= P„,p V 5 Ü - Fx V2U2’ Nous aurions pu aussi bien utiliser un des deux autres groupes de coefficients (x) ou bien P,„/i2 F y n- F\n- ~W~’ ’ ~~ÿ*~ P /;» F y F\ V3 D2 ’ V - 1 ) - ’ V2D2' Nous avons préféré le premier groupe, parce que c’est lui qui est employé exclusivement pour les hélices pro¬ pulsives. En effet, il ne conduit pas à des valeurs infinies pour = o et, comme nous verrons plus loin, page 16, il se prête bien à l’étude détaillée du fonctionnement d’un hélicoptère. Cependant, si l’on veut considérer une hélice comme une voilure, il semble tout indiqué d’adopter les coeffi¬ cients Fx Fi V2 D2 V*l>* faut transformer le coefficient P.v nous verrons plus loin comment il V3 D2 qui sont les mêmes R’ que les coefficients K.r = rnr(- et K y- = r—E des ailes \ “ O \ " O Pour les régimes d’autorotâtion, il n’y a pas lieu de s’occuper de la puissance fournie par l’hélice, et l’on peut considérer pour chaque incidence du plan de l’hélice et y pour chaque valeur de — un groupe de valeurs (0 K* = Fx V-D2 ’ Fy V2 D2 " On représentera alors les résultats, soit par un faisceau de polaires — Y /nD correspondant à des valeurs cons- V ... tantes de — =- et cotées en valeur de i, soit par un faisceau n D 1 de polaires — i : valeurs constantes de i , cotées en valeurs _V n D de -V, (2) Quand la puissance motrice n’est pas négative, on ne peut plus considérer ( ^ l'|V) Y3, comme seule puissance qu’il faut dépenser en vol horizontal. Il est alors logique p étant une valeur moyenne du rendement des hélices propulsives, que nous admettrons égale à 0,75 et étant positif (en régimes II et Y) et négatif aux autres régimes. D’une façon plus générale, on pourrait tenir compte p du terme aux régimes d’autorotation pour un hélicoptère à récupération dans lequel la puissance PM) fournie par les hélices en autorotation, serait transmise p aux hélices propulsives. Le terme ^ - serait alors | Fv négatif, le terme -yryp positif et Kx évidemment toujours j positif. Pour le moment, nous nous en tiendrons aux I hélicoptères sans récupération. Les valeurs de K.r, Kj peuvent être évidemment cal¬ culées directement d’après les résidtats des essais. Mais p p Y si l’on veut passer par le groupe on emploiera les formules P,« Fx 2. Correspondance entre les régimes des hélices sus- tentatrices et les régimes de vol de l’hélicoptère. — Nous avons réuni sur la figure 8 le schéma de la figu e 1, représentant les différents régimes de vol horizontal d’un hélicoptère à db i5°, ainsi que les courbes - 1 d— > 1 et les polaires correspondant à ces n3 D« n2 D v n1 LP 1 1 angles. Les flèches qui figurent sur les croquis de 1 hélicoptère représentent les forces agissant sur l’appareil; leur signi¬ fication est donnée par le croquis D. Nous allons établir la correspondance entre les régimes de vol et les deux modes de représentation du fonctionne- (fi II suffit d’ailleurs d’appliquer sur le fond portant les courbes des coefficients, un transparent sur lequel sont tracés trois fais¬ ceaux, soit de droites (pour les coordonnées logarithmiques), soit de paraboles (coordonnées linéaires) pour lire immédiatement les valeurs corrélatives des trois coefficients. Nous avons donné dans les Etudes sur l’hélice aérienne faites au Laboratoire d’Auleuil, le premier de ces transparents. (fi II 11e faut pas confondre nos polaires d’hélices avec les «■ Pro- pelîerpoîaren >> de M. Konig (Ber. der Wissen. Gesellsch. fur Luftfahrt, II. 2). Ces dernières relient les valeurs de K< et Kr entrant dans les expressions de la poussée et de la puissance des hélices propul¬ sives de la théorie de W. Froudc, comme étant les éléments uni¬ taires de la résultante, agissant dans une section de la pale et sup¬ posés constants le long du rayon. D’ailleurs j’ai montré ( Revi»[> of Aeronautical Works, n° 4/6, p. 3o) que ces courbes, que j’avais également appelées propeller polars, varient quand le pas change et ne peuvent être utilisées, qu’en toute première approximation, pour caracrériser une famille d’hélices. L'AÉRONAUTIQUE. mont des hélices, que nous avons adoptés. Ainsi qu’on le voit sur la figure 8, les différents régimes se suivent d’après les valeurs croissantes de VnD, de — oc à -f- ao, d’abord pour le sens de rotation positif, puis pour le sens négatif. Nous allons les examiner dans le même ordre. Sens de dotation positif. Régime I : Vol freiné. Incidence 4- i5n. Cas A. Vol normal. — Pour — x, les formules (i) et (2) donnent où "P.» ÿT^pr sont les valeurs des coefficients des hélices calées. Au fur et à mesure que ~ augmente, K.r et Kr aug¬ mentent et, pour les grandes valeurs de la portance, l’équation de la polaire est, d’après la formule (3), K, = / P NI p ( — ) K*. / Fy rosj2 n ‘ I O ? c’est-à-dire que la polaire est asymptotique à une para¬ bole semi-cubique. Fig. 8. — Les régimes de vol horizontal d'un hélicoptère. Les deux modes de reprcsent;ition des résultats des expériences. 12 L'AÉRONAUTIQUE. Les valeurs de et de n3L>5 ~~ ri- D4 au point fixe, on voit que p (4) K, K£ C0Sf¥ ( Kj’ y étant celles de l’hélice K,.- étant le coefficient défini page 5. Régime II : Vol propulsif. Incidence i5°. Vol y normal. Cas B, C et D. — Quand — augmente à partir du point fixe, pour lequel sa valeur est nulle, K;r et Kr diminuent et passent par les régimes : B. — Fx, Fv et P„, sont positifs, la translation est assurée par la composante de l’hélice sustentatrice seule. C. — Mêmes conditions que pour B, mais l’hélice pro¬ pulsive concourt à la translation, la valeur de Fx dimi¬ nuant. D. — Fx et V m sont positifs, Fv est négatif. Régime III : 1 ol autorotatif. Incidence — i5°. Cas E : vol normal ; Cas F : vol sur le dos. — Quand P/w s’annule, l’hélice sustentatrice tourne en moulinet; on a alors les régimes : E. — P/w et Fx négatifs, FY positif; F. — Pw, Fx et Fv sont négatifs. La polaire passe dans la région des Kj négatifs et pour ■— = oc, point 4, ré¬ gimes III- IV, K X Fy V2 D2 et Fy V 2 L) 2 ’ ces coefficients étant ceux de l’hélice calée à i = - io°. Sens de rotation négatif. • — Les régimes se suivant dans le mêriie ordre que pour le sens de rotation positif, nous les avons désignés par les lettres A', . . ., F'. Il peut cependant arriver que FY s’annule avant Pw; le régime E' correspondra alors au vol propulsif et prendra y place entre les valeurs de -yj pour lesquelles Fv et P m = O. D’ailleurs il se peut que, pour d’autres hélices, le même phénomène se produise même pour le sens de rotation positif. En résumé , chaque polaire — i est constituée par quatre branches , asymptotiques deux par deux aux paraboles (4) et partant des points correspondant à V incidence positive et négative de la polaire de V hélice immobile. 3. Abaque pour le choix de la voilure d’un héli¬ coptère. — Nous venons de voir que le fonctionnement des hélices sustentatrices d’un hélicoptère peut être repré¬ senté par un réseau de polaires correspondant à des valeurs constantes, soit de l’angle d’attaque du plan de rotation. y soit de la valeur de — p-* n D Ces polaires peuvent être utilisées exactement comme des polaires de voilures cl’avion et l’on peut notamment soit pour le choix de la voilure, soit pour l’étude des régimes de vol employer mon abaque pour le choix de la voilure d’un avion (1). Rappelons que cet abaque permet la détermination, par une seule opération, de la vitesse de l’avion en palier à toutes les altitudes, ainsi que de son plafond en fonction du poids Q, de la puissance utile P du groupe motopro- pulseur, de la surface S et de la résistance nuisible R'x, Nous avons estimé préférable, pour une étude géné¬ rale de la question de l’hélicoptère, de transformer cet I abaque de façon à pouvoir lire les performances de l’appa¬ reil, non plus en fonction des valeurs de Q, P, S et R'x, mais des charges par mètre carré et par cheval f (2), ainsi que de la résistance nuisible unitaire ( j , qui sont les trois coefficients fondamentaux de l’hélicoptère et de l’avion. L’abaque ainsi transformé permet la lecture directe de la vitesse au point considéré de la polaire, ce qui le simplifie notablement par rapport à notre premier abaque, dans lequel la vitesse devait être lue au moyen d’un fais¬ ceau auxiliaire d’iso — V (3). La figure 9 représente en réduction le fond et le trans¬ parent constituant l’abaque. Le fond porte à gauche un réseau cl’iso — ^ et d’iso — au milieu un faisceau ^ * ni Ry j* 1 d’iso — -g- et à droite un réseau d’iso — K.r et d’iso — Kr; le transparent comporte un faisceau d’iso Rx 1T’ un fais¬ ceau d’iso-vitesses, une échelle CD des vitesses, une autre j des altitudes et deux droites ÀB et MN. U emploi de l’abaque est le suivant : On trace sur le fond, dans le réseau des K.r, Kj, les (x) Voir Résumé des principaux travaux exécutés pendant la guerre au Laboratoire aérodynamique Eiffel, p. 8 et 197. (2) Nous avons remplacé les puissances utiles par les puissance motrices en admettant un rendement de 0,75 pour les hélices. (3) J’avais établi pour l’Ouvrage cité plus haut (p. i5o) un abaque pour la détermination des performances d’un avion-type qui per¬ mettait la lecture des performances en fonction de — et de pour I m des avions ayant une polaire réduite donnée. Le nouvel abaque est beaucoup plus général, puisqu’il permet la même détermina¬ tion pour un appareil ayant une résistance nuisible unitaire et une polaire de voilure quelconques. D’ailleurs, il comprend comme cas particulier le premier abaque, puisqu’on peut tracer sur le réseau des Kx, K, une polaire réduite et se servir alors de l’échelle CD pour la lecture des vitesses. L'AERONAUTIQUE 13 Vote. — * I.es courbes tracées sur la partie droite du fond représentent les polaires — de l'hélice en regin e II, aux angles de o", — i5°, — 3o° et — ho°; elles sont cotées en valeurs de Y/n D. X (Kj|m«| Ç R (kjIjü polaires considérées. On fait coïncider le point O de la droite AB du transparent avec le point coté ^ du ^ * ni ]\xt 6 *Ka ’ tnl intttcc 0.W1 ■ aooi O.oSt C.otfi P, ODS ow . obouptie. . ROlir LE CHOiX DE LA VOilll PE mmm our'un HÉncorrÉrE .FOND. • -F^.9 . fond et l’on rend pa¬ rallèle la droite AB aux iso — du fond. A partir du point d'intersection de la droite M N avec l’iso — ~ du fond, on suit sur le trans¬ parent l’iso — pas- O sant par ce point jusqu’à son intersec¬ tion avec les polaires. On lit les vitesses aux différents points de la polaire sur le faisceau d’iso - vitesses du transparent. Le plafond sera dé¬ terminé en portant L’AÉRONAUTIQUE. sur l’échelle des hauteurs le segment égal à la lon¬ gueur, dont il faut glisser le transparent parallèlement à R ' r l’axe des Kr pour que l’iso — vienne tangenter la O polaire. 4. Examen des régimes de l’hélicoptère au moyen de l’abaque. — Quand on considère les polaires corres¬ pondant aux différentes incidences [voir par exemple la polaire i — ztz i5° de la figure 8), on constate que c’est seulement en régime II (cas B, G, D) qu’on trouve des finesses et portances intéressantes. Le vol freiné (régime I) est à éliminer a priori, puisqu’il donne des résistances toujours supérieures à celles du vol propulsif. Le vol autorotatif (régime VI), sur lequel on avait fondé de grands espoirs pour la descente en vol plané en cas de panne de moteur, a donné dans nos essais des portances et des finesses très faibles, donc des vitesses verticales de descente très élevées. Il serait prématuré de se pro¬ noncer définitivement à la suite cV un seul essai et il serait facile d’être fixé rapidement sur ce sujet, les essais d’auto¬ rotation au Laboratoire étant très simples. Cependant notre impression est qu’il n’v a pas lieu d’attendre beau¬ coup de ce régime, aussi bien en vol plané qu’en vol horizontal (* 1 Il ). En ce qui concerne le vol propulsif, nous avons tracé sur le fond de l’abaque ( fig . o) les polaires pour i = o°, — i5°, — 3o° et — 6o° et, à titre de comparaison, celle d’une bonne aile d’avion d’allongement 5. L’allure des polaires d’hélicoptère aux faibles por¬ tances est la même que celle des polaires des avions, mais tandis que ces dernières comportent un Ivr maximum relativement faible, les polaires d’hélicoptère tendent pour -^y-j = o, à des valeurs infiniment grandes de K, et K y. D’autre part, comme pour les ailes, elles admettent T/ 2 quelquefois un maximum de pour des valeurs rela- •Vr tivement faibles de Kr, mais ce maximum est peu diffé- 3 rent de la valeur de ~~ pour Kr infini. O Ce sont, sauf erreur, les inventeurs de Y Alérion qui ont songé les premiers à utiliser une hélice en autorotation comme organe de sustentation pendant une translation. Ce sont eux qui ont égale¬ ment proposé d’immobiliser les hélices pour les utiliser comme sur¬ faces portantes. On obtient alors des avions-hélicoptères, dont l’étude peut être effectuée par l’abaque en y traçant, à côté des / V polaires des hélices en rotation, celle de l’hélice calée ( — = co 1 \ n 1 1 Il faut cependant, pour que cette dernière donne de bons résultats, qu’elle comporte des dispositions spéciales, car, ainsi que nous l’avons vu page 8, la polaire d’une hélice calée ordinaire est désas¬ treuse. La comparaison des différentes polaires d’hélicoptère montre que la polaire — i — - — 6o° donne la meilleure finesse, mais cette linesse n’est pas sensiblement supé¬ rieure à celle de la polaire — i — o°. L’hélicoptère pourrait donc être constitué par des hélices sustentatrices à angle d’attaque nul, traînées par des hélices propulsives. Le maximum de finesse, au point m, est de 1,7; c’est là une valeur évidemment bien faible, qui conduirait à une vitesse maximum de iookml1 avec une charge par cheval de 4kg- Mais encore une fois ce chiffre n’a rien de défi¬ nitif et il est possible que d’autres hélices donnent beau¬ coup mieux. En ce qui concerne le plafond des hélicoptères, sa valeur, K 2 comme pour l’avion, dépend du coefficient — - • Or, dans les coefficients K#, Kr, le choix de la surface à laquelle sont rapportés les éléments de la résultante est «> K 3 5 lui somme arbitraire ; aussi le coefficient 11’a pas la signification absolue de la finesse ~ et son influence dépend beaucoup du poids du mètre carré de la voilure. Il en est de même pour la valeur du poids utile enlevé par un hélicoptère. Jusqu’à présent nous n’avons consi¬ déré, dans l’expression de ce poids, que le terme qui dépend de la vitesse. Nous avons laissé de côté l’autre terme, qui dépend du poids de la voilure (en y comprenant les trans¬ missions). O11 pourra consulter à ce sujet les travaux déjà anciens, il est vrai, de Ch. Renard, Taffoureau, Sée, Chassériaud et Iarkowski. Nous nous proposons d’ailleurs de revenir bientôt sur cette question. Pour le moment, faisons observer seulement, que si, d’après la théorie de Finsterwalden, on admet que le maximum de K,. est ¥ K y = le maximum de - sera de n- 1 >'■ V \ riA L> 0 ) o,58, v X o, 58- 0.75 0,092. O11 peut donc admettre, qu’aux grandes portances, il existe une parabole limite d’hélice, dont l’équation est 3 K Xl — I , 69 K y Nous avons tracé cette parabole sur la figure 9, en la désignant par les lettres P. L. II. D’autre part, nous avons tracé la parabole de la résis- L'AERONAUTIQUE. 15 tance induite de l’aile pour l’allongement a = 5 ; son équa¬ tion est On sait que cette parabole varie avec l’allongement, com me pour F hélice, les éléments de la résultante non pas à la surface, mais au carré de F envergure (1). Nous avons tracé sur la figure 9, ces deux paraboles en les désignant par P. I. A.5 et P. L. A. On constate qu’à partir de Kr = 0,11, la parabole limite d’hélice donne Fig. id. -- Étude du fonctionnement d'un hélicoptère. Note. — L’exemple traité sur la ligure se rapporte à un hélicoptère de Sooks à deux hélices suslentatrices de 8m de diamètre. Chacune de ces hélices est actionnée par un moteur de i3o HP à 192 t/m. La résistance nuisible de l'appareil est de 0,128 l «K, * a àsÇi -'• ’•• ' •'. j£ . * * «f / . * .-•» / • **(<'- - » «■ ‘CflK : ■ * ; ■’ «*»■ „ rrf.V » ■V' y*r. 4 *' ■4 ' ' + > * > > ¥ Photographie aérienne du j/oste de tJenaka, près du Alger, à >ookm ci l’Est de Gao. C/est ce poste qu'aperçurent, le iq février 1920, au terme de leur traversée saharienne, le commandant Vuillemin et le lieutenant Clialus, qui en prirent cette photographie historique. î L’Aviation en “ avant-garde ” de la Colonisation Par le Capitaine Jean DAGNAUX Si, dans le cours de ces deux dernières années, le réseau européen des communications aériennes a multiplié ses bras (T régularisé son trafic, l’Aviation coloniale semble s’être surtout limitée encore aux expérimentations où Pinitiative privée n’apparaît Et pourtant cette voie n’est suivie (pie lentement, si lentement même (pie les sommes consacrées par le Budget à l’Aviation coloniale sont infimes et bien loin de répondre à un tel programme, (hi serait même tenté de croire que l’Aviation coloniale souffre d une crise de confiance, si l’on ignorait que l’emploi de l’avion aux colonies, et d’abord l’organisation de la navigation, rencontrent bien des obstacles. La création de terrains d’escale appro¬ visionnés demande de longues années, et elle ne subira pas. Pour que le pilote, naviguant avec des cartes impré¬ cises et incomplètes, se lance sans appréhension dans un pays où les secours sont forcément clairsemés, il faudra lui donner des moyens sûrs de se repérer. Les moyens, nous les demanderons à la science de la navigation aérienne dont les méthodes peuvent seules créer la con¬ fiance et assurer la sécurité des voyages tout en réduisant leur durée au strict minimum. Le réseau aérien, doublé d un réseau météorologique, se composerait alors d un petit nombre de ports entre lesquels des terrains de secours, avec des abris de fortune, seraient seuls aménagés. Les étapes, longues de 5ookm à 600 km, seraient effectuées par des avions à grand rayon d’action volant de jour ou de nuit, et qui, au lieu de s’accrocher au sol en s’efforçant de suivre une ligne tracée sur une carte imparfaite, s’affranchiraient de la contrainte d’une observation continue pour choisir dans l’espace la route la plus favorable à la rapidité du voyage. Cette navigation se ferait au moven des instruments de Y estime, compas et déri vographe ; elle serait corrigée aussi souvent (pie possible par un point ohseroé que don¬ nerait soit l’aspect du sol, soit la radiogoniométrie, soit ultérieurement I observation des astres. De cette laçon l’avion se situerait à chaque instant a quelques kilo¬ mètres près et pourrait par suite, le cas échéant, retrouver facilement la route, la piste ou le cours d eau ou il atten¬ drait les secours. Cet avion sera d’ailleurs muni, pour le cas de panne , du matériel nécessaire pour dresser une antenne de secours et émettre des signaux; un sextant, 98 L AERONAUTIQUE un horizon artificiel, un chronomètre et des tables lui permettront de faire au sol son point exact qu’il enverra aux postes de secours voisins. Enfin ces procédés de navigation lui permettront de voyager de nuit, et par la de bénéficier de conditions atmosphériques souvent plus favorables que le jour. L’Aviation coloniale a devant elle un merveilleux avenir et une vaste tache qu’elle doit entreprendre, dès maintenant, sur une échelle d’autant plus grande que les Colonies constituent actuellement le terrain de travail le plus favorable à l’avion. Mais pour cela il faut qu elle abandonne les procédés de repérage qui furent nôtres pisqu’ici et qui font des voyages aériens une sorte île cabotage. Par l’emploi des méthodes de navigation. l’Aviation coloniale trouvera d’ailleurs, par surcroît, la sécurité, la rapidité et l’économie. .) i*: \ \ I > \ < . N \U\. * Pour qu’il y ait des navigateurs aériens Par M. LAURENT-EYNAC Nous croyons utile de reproduire ici, après les nettes conclusions du capitaine Dagnaux, les termes dans lesquels M. Laurent- Eynae, sous-secrétaire d’Etat de l’Aéronautique, a bien voulu présenter au lecteur le Traité pratique de Navigation aérienne de nos collaborateurs L. Hébrard et A. -B. Duval. Au premier siècle de notre ère, Vythêas, négociant marseillais, entreprit un long voyage d'exploration vers le Nord. Ayant longé l’Espagne, la Gaule, la Grande-Bretagne, touché aux Orcades, il arriva devanl le fantastique pays de Thulé « où la terre, l'eau et l’air se mélangent de telle sorte quelles forment une sorte de poumon marin ». Ta brume était si dense que le navire, ne pouvant la partager, ft demi-tour. De même que la galère massaliote, l'aviation se trouverait aujourd’hui devant Thulé. Beaucoup de gens prétendent quelle ne peut aller plus loin ; la brume, les mauvaises circonstances atmosphériques semblent la fixer sur des frontières qu’il lui serait impossible de dépasser. Mais l’ expérience démontre chaque jour que pour les aéronefs, de même que pour les navires, le pays de Thulé ne saurait désormais exister. Te Traité pratique de Navigation aérienne que présentent MAT. T. Hébrard et A. -B. Duval est de nature à hâter considérablement cette démonstration. Ta Navigation aérienne souffrait de rester l'esclave de la terre. Tes aéronefs ressemblaient à ces bateaux montés au xW siècle, avant l’usage de la boussole, par des équipages inquiets qui ne perdaient pas de vue les côtes et n’avaient confiance que dans les portulans. Ta seule sauvegarde des pilotes était hier la carte. Elle sera demain la boussole. Nos pilotes seront des navigateurs. T’avion militaire était lié au sol par le souci de la bataille, et son office exigeait avant tout la visibilité du sol. Te navire aérien, tourné vers des buts commerciaux, doit échapper à cette servitude, pouvoir briser le joug des brumes, des nuages qui attachaient les escadrilles à leur terrain, ((Naviguer, disent Ai JH. Hébrard et Duval, c’est se rendre d’un point à un autre de la surface du globe par le chemin le plus court et en même temps le plus facile à suivre». Entre ces deux points, la terre ne doit plus exister que comme un moyen de secours. T’ Aviation commerciale laissera à l’Aviation de tourisme le soin de découvrir villes ou paysages sous un angle imprévu et de créer une esthétique nouvelle; il n’y aura pour elle que des repères. Il faut se garder de confondre le yacht de plaisance et le cargo commercial. Te paquebot aérien doit, de plus en plus, se tourner vers le ciel pour le conquérir davantage. Te Tivre de ATM. Hébrard et Duval aidera grandement à cette conquête, dont on peut déjà annoncer les progrès et fixer les grandes étapes. Son enseignement permettra à la Navigation aérienne d‘ atteindre le but que lui assigne l’ordre économique du monde moderne, et peut-être de dépasser les espoirs mêmes qu’ont mis en elle ses adeptes les plus fervents. TAUTfENT-ETN AC . L'AERONAUTIQUE. 99 H.POTEZ^ I T>P| X j [Avi o-i NiPfi j IJ avion colonial Potez X, équipé de trois moteurs Il ispano-Suiza 180 IIP, qui vient de faire avec succès ses premiers vols. Les caractéristiques et les croquis constructifs de cet appareil ont été donnés dans notre ir 30. Le matériel volant aux Colonies ÉTUDE SOMMAIRE DES CONDITIONS TECHNIQUES QU’IL DOIT RÉALISER Par l’Ingénieur en Chef J. SABATIER Le problème du matériel aéronautique et de son emploi aux Colonies s’est posé dès la fin de la guerre. Chacun sentait alors quels services pouvait rendre la navigation aérienne dans des pays neufs dépourvus de routes ou de cours d’eau praticables. Mais le matériel volant de 1918, presque exclusivement conçu en vue des combats euro¬ péens, se prêtait mal au service colonial; il fallait I uti¬ liser faute de mieux, mais chercher eu même temps à l’améliorer en le dotant des qualités qui lui manquaient. Ces qualités varient d’ailleurs d’un pays à l’autre, et sui¬ vant les divers services qu’on réclame du matériel volant. Il importe donc d’examiner sommairement quels sont ces services et comment on peut les remplir. EMPLOI DES DIVERS TYPES D’AÉRONEFS AUX COLONIES. fin peut utiliser les aéronefs soit pour relier les Colonies aux pays d’origine, soit pour relier entre eux les divers points d’une même région. Dans le premier cas, les lignes coloniales feront presque toujours partie de réseaux intercontinentaux ou trans¬ océaniques et les appareils qu’elles utiliseront seront avant tout déterminés par les conditions d’organisa- lion générale de ces réseaux. Par exemple, les liaisons aeriennes à grande distance seront vraisemhlablemenl assurées par des dirigeables de très gros volume (60000 à 120000"' ). Ces aéronefs sont en elïet actuellement les seuls (pii puissent transporter des charges commerciales impor¬ tantes à plusieurs milliers de kilomètres sans escale. Telle sera eu France la ligne projetée entre Marseille, Alger, Casablanca, Dakar et le Brésil. De même pour la ligne espagnole Cadix-Buenos-Ayres, e.1 pour la ligne « impé¬ riale » entre b Australie et l’Angleterre. Les dirigeables qui effectueront ces parcours ne seront pas, à proprement parler, des aéronefs coloniaux; tout au plus devront-ils. comme les paquebots, recevoir quelques aménagements spéciaux. En particulier, les tissus de leur enveloppe devront pouvoir résister au soleil et à la chaleur des tropiques. Il convenait donc de rappeler le rôle que ces aéronefs pourront jouer à l’égard de nos Colonies, mais sans s’y attarder davantage. Les aéronefs coloniaux proprement dits seront suivant les cas des avions , des hydravions ou des amphibies ; à ces appareils, il convient d’ajouter les hydroglisseurs qui, bien que 11’étant pas des aéronefs, présentent avec ceux-ci des analogies qui doivent les faire mentionner ici. Dans les pays à climat sec, comme le nord de l’Afrique, l’emploi de l’avion sera seul possible. Mais, dans beaucoup de colonies, les fleuves constituent les principales, sinon les seules voies pratiques de grande communication. E11 dehors du plan d’eau qu’ils présentent, le relief accidenté du sol et l’intensité de la végétation tropicale sont des obstacles sérieux à l’établissement ou à l'entretien de bonnes surfaces d’atterrissage. 100 L'AÉRONAUTIQUE. Aussi comprend-on que la plupart des appareils aériens utilisés jusqu’à présent en Guyane, au Congo ou en Cochin- chine aient été des hydravions; toutefois ces aéronefs sont étroitement rivés, dans leur parcours, au fleuve (pii sera leur seule ressource en cas de panne ou d’incident de navi¬ gation ; de plus lors des périodes de crues ou dans les régions de marécages, I hydravion rencontrera souvent des diffi¬ cultés pour amerrir; il réclamera, pour le transport de ses marchandises et pour son propre abri, des installations importantes (slips, wharfs, etc.). / / semble donc que F appa¬ reil colonial le plus intéressant à considérer soit F « am¬ phibie », capable à volonté d’atterrir ou d’amerrir, sui¬ vant les circonstances du parcours et les conditions va¬ riables des régions qu’il traversera, Evidemment la nécessité pour l’amphibie de porter à la fois des flotteurs et des trains d’atterrissage l’alourdit et diminue sa capa¬ cité commerciale de transport; mais la sécurité plus grande qu’il donnera doit faire normalement conclure à sa préférence. Ou pourra d’ailleurs, dans certains cas, recourir à une solution moins complète que celle de l’amphibie, mais plus économique et qui consiste à utiliser des avions dont le train d’atterrissage est démontable et peut se remplacer rapidement par un ou plusieurs flotteurs d’amerrissage. Les considérations qui précèdent concernent surtout les aéronefs de transport civils; elles s’appliquent néan¬ moins dans leur ensemble aux appareils militaires. Les conditions générales de la guerre aux Colonies exigent en effet l’emploi d’un matériel volant beaucoup moins spécialisé que le matériel métropolitain. En outre, et de concert avec l’Aéronautique civile, l’Aéronautique militaire assurera souvent aux Colonies des services d’intérêt général, qu’il s’agisse de la poste, du transport rapide des malades ou encore de l’explora¬ tion ou du levé des cartes des régions nouvelles. Ayant ainsi résumé les principales formes (pie peut prendre l’Aéronautique aux Colonies, il convient d’exa¬ miner comment le matériel correspondant doit être cons¬ truit et de quels accessoires il doit être muni. LE PROBLÈME DES MATÉRIAUX. Les appareils actuellement en service aux Colonies sont presque exclusivement en bois et en toile. On leur a re¬ proché de sérieux défauts. Au Congo, à Java, en Indo- Chiné, les variations de température et surtout d’état hygrométrique déforment très rapidement les membrures ou les fuselages; lorsqu’il s’agit d’hydravions, les flotteurs en contreplaqué s’avarient d’autant plus vite qu’aux actions précédentes s’ajoute celle due à la fermentation de la colle. De même les tissus, surtout la soie, résistent médiocrement à l’action chimique intense du soleil tro¬ pical. Par contre, les constructions en bois et toile sont peu coûteuses, les réparations en sont faciles et, dans plusieurs colonies, les matériaux qu’elles utilisent sont à pied d’œuvre. Deux solutions se présentent donc à l’esprit : recourir à la construction métallique, ou chercher à protéger les bois et les tissus d une façon plus ellicaee contre les agents destructeurs qu ils rencontrent. La construction métallique emploie surtout le dura¬ lumin; cet alliage lorsqu’il est à nu, au bord de la mer, s’attaque très rapidement; il résiste plus longtemps lorsqu’il est protégé par des enduits, à condition de ne pas être soumis aux frottements et aux éraflures. A la chaleur sèche du Sénégal, le duralumin paraît se conserver sans dillicultê; en Indo-Chine la chaleur humide lui est nettement défavorable; par contre, l’av dation belge le préconise au Congo. En somme, avec des précautions et sauf au bord immédiat de la mer, le duralumin paraît utilisable aux Colonies, notamment pour les flotteurs ou coques d’hydravions. Malheureusement la construction métallique esi coû¬ teuse; ses réparations exigent un personnel exercé, muni d’un outillage qui, sans être important, peut ne pas se trouver dans une Colonie. Enfin, les revêtements métal¬ liques susceptibles de remplacer les entoilages sont lourds et manquent de solidité. Dans ces conditions, la solution qui consiste à améliorer la protection des bois et des tissus présente un indiscu¬ table intérêt. Il résulte en elfet d expériences récentes, faites au Ser¬ vice Technique, qu’on peut protéger presque complètement les bois contre les variations atmosphériques en couvrant toutes leurs surfaces en contact avec l’air par des enduits imperméables spéciaux, car ces enduits maintiennent remarquablement constant le taux d’humidité que con¬ tient le bois. L’AÉRONAUTIQUE. I)c meme pour les tissus, s'il convient de proscrire la soie et de réduire l’emploi du coton, on peut accepter le lin, à condition de l’enduire sur ses deux faces, externe et interne, avec des enduits genre bakélite. Des expériences de longue durée, en service, permettront de vérifier si les protections ainsi réalisées sont ou non définitivement sullisantes. Quoi qu’il en soit, la solution qui paraît actuellement la meilleure consiste à développer remploi de la construc¬ tion métallique ( surtout pour les flotteurs), à améliorer la protection des bois partout où ils sont conservés, et à main¬ tenir jusqu’il nouvel ordre les entoilages en utilisant des tissus de lin soigneusement enduits. DISPOSITION GÉNÉRALE DES CELLULES ET FUSELAGES. Malgré les précautions prises, les appareils volants ris- queront toujours de s’user plus rapidement aux Colonies qu’en Europe. D’autre part, les difficultés d’approvision¬ nement et de réparation y seront plus grandes. Par suite la robustesse de construction, la simplicité d’entretien, la facilité de remplacement sont les qualités essentielles à réclamer des appareils coloniaux. Mais, pour les réaliser, il faudra consentir quelques sacri¬ fices sur les poids et sur les performances; ces sacrifices sont d’ailleurs plus apparents que réels, car rien ne ser¬ virait de disposer d’appareils rapides et portant des charges utiles considérables, si des avaries constantes arrêtaient les voyages et si les frais d’entretien compen¬ saient et au delà le bénéfice résultant du supplément de cargaison théoriquement transportable. L’appareil colonial doit d’abord se transporter facile¬ ment de la métropole; il faut donc pouvoir le démonter en éléments ayant moins de 6m de longueur et ayant des dimensions transversales au gabarit des chemins de fer. Une fois mis en service, il doit pouvoir se fractionner très rapidement et sans outillage spécial en tronçons formant chacun un tout indéformable et indéréglable; les tron¬ çons correspondants de deux appareils similaires seront interchangeables; dans ces conditions, l’appareil, s'il est avarié, pourra se réparer sur place ; il suffira d’enlever le tronçon détérioré et de lui substituer un tronçon de rechange pris en magasin. Mais, pour qu’une telle opé¬ ration soit possible, il est indispensable que chaque tronçon soit rigidement construit et que les dispositifs d’assemblage de deux tronçons consécutifs soient rigou¬ reusement définis par des gabarits. Ces conditions ont été déjà partiellement réalisées sur les appareils B ré guet, Farman , Potez et llanriot. Mais, de tous les éléments, le plus important à pouvoir démonter et remplacer, sans outillage spécial, est l’en¬ 101 semble constitué par le moteur, par son bâti-support et ses accessoires. Il faut en ellet pouvoir, à tout moment et presque eu tous lieux, remplacer un moteur sans avoir à procéder à la réfection de joints innombrables, au réglage de nom¬ breuses commandes et de multiples accessoires; rien n’est plus simple, à ce point de vue, que de démonter en bloc et de remplacer toute la tranche de l’avion relative au mo¬ teur et à ses auxiliaires; l’opération se réduit alors à la fixation de quelques boulons, à la connexion de quelques fils d’allumage et de quelques tringles de commandes. Dans le même ordre d’idées, il sera très important ([ue les béquilles, trams d’atterrissage, flotteurs, gouvernails et autres soient interchangeables et facilement amovibles. Mais il ne suffit pas que les principaux éléments des appareils coloniaux soient faciles à remplacer, il faut encore que les appareils soient faciles à loger dans les ports d’attache et puissent au besoin camper ou mouiller en plein air sans risquer d’avarie. Or, dans la plupart des pays équatoriaux (notamment au Congo), les tornades sont fréquentes et l’on doit craindre leurs ellets destruc¬ teurs sur un avion qu’on aura laissé en rase campagne sans précaution spéciale : il convient donc d’en réduire la Dispositif de repliement de la demi cellule du Tampier. surface nécessaire par tous les moyens. En outre, les grands hangars, quels qu’ils soient, sont très coûteux. A ce point de vue l’emploi d ’ avions ou cl hydravions à ailes repliables apparaît comme particulièrement désirable. Par ailes repliables il ne faut pas entendre les dispo¬ sitifs qui existent déjà sur de nombreux appareils et qui permettent de les démonter et de les remonter a grands frais pour faciliter les transports par voie ferrée. Il faut au contraire pouvoir, au moyen d’une manœuvre simple et presque immédiate, faire pivoter les diverses parties de la cellule et les ramener le long du fuselage, sans que le mouvement de rabattement des ailes, ni leur séjour en position de repli produisent de fatigue ni de déréglage. L’AÉRONAUTIQUE. m Dans ces conditions, les opérations de repliage des ailes ou de remise en lmne de vol deviendront aussi courantes O que celles du démarrage d’un moteur ou du transport d’un avion sur le terrain de départ. Plusieurs construc¬ teurs ont d’ailleurs déjà réalisé de tels dispositifs, notam¬ ment M. T ampier, sur son avion- automobile. L’APPAREIL MOTEUR. On vient de signaler quelle importance aurait aux Colonies la facilité d’entretien ou de remplacement des appareils motopropulseurs, on peut dire encore cpie le développement de l’aéronautique coloniale dépend presque exclusivement, au point de vue technique comme au point de vue économique, des progrès de construction de ses moteurs; ces progrès doivent être orientés vers un fractionnement convenable de la puissance, vers la réali¬ sation des accessoires spéciaux qu’exige le service colo¬ nial, enfin vers les possibilités d’emploi d’un combustible plus économique et convenant mieux aux pays lointains que l’essence. Le problème du fractionnement de la puissance se pose à peu près dans les mêmes termes pour les aéronefs colo¬ niaux que pour ceux de la métropole. Toutefois la ques¬ tion de sécurité en vol, déjà primordiale en Europe, est ici capitale, toute panne dans le désert ou dans la brousse devant presque fatalement aboutir à des accidents graves. Jusqu’à présent les appareils employés aux Colonies ont été surtout des monomoteurs; cette solution a l’avan¬ tage d’être simple; mais la sécurité repose alors tout entière sur le bon fonctionnement d’un organe unique. Cette sécurité est faible pour les Colonies, même si l’on escompte les progrès que la construction des moteurs permettra de réaliser. L’entretien des moteurs sera tou¬ jours en effet moins bien assuré au loin que dans la métro¬ pole. En outre, le sable dans les pays africains, la chaleur humide et oxydante dans les pays tropicaux entraîne¬ ront des usures rapides. Pour ces raisons, l’adoption d’appareils polymoteurs sera désirable toutes les fois que la puissance sera suffi¬ sante pour être fractionnée sans inconvénient; toutefois l’emploi du bimoteur n’est préconisé que si l’appareil doit être capable, avec un moteur avarié, de se maintenir une heure au moins en ligne de vol en continuant à porter une partie importante de sa charge; sinon l’emploi de trois moteurs, ou davantage, sera seul recommandé. Il faut d’ailleurs entendre par appareil rnultimoteur un appa¬ reil comportant plusieurs ensembles de réservoirs , de mo¬ teurs, de radiateurs et d’hélices complètement indépen¬ dants les uns des autres. On comprendrait mal en effet que la complication à laquelle conduit le fractionnement de la puissance ne soit pas rachetée par une sécurité véri¬ table et laisse l’avion à la merci d’une avarie de la partie maintenue commune aux divers éléments fractionnés. Le fonctionnement des moteurs d’aviation aux Colonies exige en outre le perfectionnement des divers accessoires suivants : Plus encore qu’en Europe (puisque les conséquences d’une panne sont plus graves), il faut pouvoir remettre en marche, en vol, un moteur ayant subi un arrêt acci¬ dentel. L’emploi et le perfectionnement des démarreurs de carlingue s’impose donc; mais aux conditions qu’on réclame habituellement de ces appareils s’ajoute ici celle Le démarreur de carlingue à air carburé Yiet-Schneebet.i. L’installai ion complète pèse, pour un moteur à 12 cylindres, iok minutes et ■sse de MO k m h Il il s ol. partie inférieure arrière reçoivent des parois planes en acier dont les épaisseurs varient de 5 à xo dixièmes de millimètre, suivant les efforts qu’elles ont à supporter. Quant à la partie inférieure avant, la forme particu¬ lière donnée à la paroi d hvdroplanage nécessite un amé¬ nagement spécial. Dette paroi, exécutée selon les principes de construc¬ tion de l’appareil colonial que nous décrivons plus haut, esl constituée par une tôle ondulée disposée dans le sens de marche de l’appareil; les ondulations, très La nervure métallique du I Uts-Moinkau. Cette nervure est formée de deux coquilles de duralumin réunies, sur leurs bords, par. des cornières également en duralumin et tenues eu forme par quel¬ ques cloisons, visibles sur notre croquis. Quelques rivets tubulaires maintiennent l’ensemble. Les cornières présentent une série de trous où l’on passe un lacet; c'est sur ce lacet qu’on li\e la toile. MÉTALLISATION DE COQUES D HYDRAVIONS. Ce travail, effect ué pour la première fois sur la demande de M. le capitaine de frégate Dutertre, adminislraieur- délégué de la Société des Transports Aériens Guyanais. consiste à revêtir partiellement de tôles d’acier les mem¬ brures des coques d’hydravions G. L. destinés aux co¬ lonies. Les coques sont débarrassées des panneaux de contre¬ plaqué qui en forment les parois inférieure et latérales. Comme ces panneaux contribuent à la rigidité de la coque plus que ne pourront le faire ces parois en tôle mince, on dispose de place en place quelques entretoises et contre-fiches qui assurent un bon eroisillonnement de la carcasse, ('.elle opération terminée, les flancs et la accentuées au redan, vont en s’atténuant de l’arrière vers I avant pour disparaître complètement à i in environ de la pointe extrême. Kn ce même point s’amorce une déformation axiale s’accentuant vers l avant el formant une sorte d’étrave métallique semblable à celles que portent les coques en bois. Cette disposition de la paroi hydroplanante, qui fait l’objèt de brevets, permet, de remplacer les épaisseurs de 2omm de contreplaqué par des tôles d’acier de de millimètre : en effet ces tôles, auxquelles on donne une flèche initiale, travaillent en traction simple sous la poussée de l’eau, alors que les contreplaqués, obligatoire¬ ment plans, travaillaient en flexion. Cette transformation apporte un allégement de 5okK au moins par rapport à une coque humide en contreplaqué. 112 L'AÉRONAUTIQUE. A gauche, le châssis d'atterrissage redevable , à demi-relevé. Ou voii le demi-carter de rclevage avant, montrant la commande par vis sans fin et secteur denté; le secteur d’enroulement du câble de compensation; le palier d'articulation arrière; le châssis mobile triangulaire, en tube d’acier; le demi essieu articule; le carter d’accrochage fixé à la coque où vient se fixer le T d’accrochage, porté par le même raccord que l’axe d’articulation de l’essieu. — Au milieu et en haut, assemblage des 1cm gérons de voilure et des longerons de coque; l’extrémité débordante du longeron de coque est munie d’une ferrure et d'axes d’assemblage; on voit le départ de i enlreloise en tube de duralumin. — \ droite, detail de la commande du gouvernai ! de direction ; la ferrure inférieure d’articulation, fixée sur létambot, comporte un roulement à billes. 1/ avion “ amphibie ” Schreck M-l Cet appareil mixte, à train d’at¬ terrissage relevalde, présente les caractéristiques principales sui¬ vantes : Envergure des deux plans, 1 7 m , 5 o ; hauteur totale, 4m,ao; lon¬ gueur totale, i2m,6o; profondeur des ailes, 2m,4°; écartement des plans, 2m,3o; envergure des aile¬ rons, 6m sur om,65 de profondeur; envergure de l’empennage, 6m sur 2111 de profondeur; surface de la cellule, 761112; surface de l’empen¬ nage, Qm2. Puissance du moteur Darracq-Coatalen, 420 HP; hélice à quatre pales, de 3m,i6 de diamètre, tournant normalement à 1220 tours. Poids à vide, 24ookg; charge utile, 800 kg; poids total, 3200kg; le poids par mètre carré atteint 42 kg, et le poids par HP, 7 kg,6. La vitesse prévue est de iookmh, avec un plafond, à pleine charge, de 35oom. Structure de la voiture. On distingue, de haut en bas du cliché, le longeron avant; les câbles du haubannage de traînée; un I011- geronnet intermédiaire destiné à assurer la perma¬ nence et l’uniformité du profil d’aile, entre le longeron arrière. Une entretoise en tube de duralumin réunit les deux longerons. Les nervures ont une âme ajourée en contreplaqué de hêtre et des semelles en frêne. La cellule comporte des longerons-caissons en bois; des coque, et de deux tr nervures en bois; des barres de compression en tubes de d’axes horizontaux. duralumin. Des haubans de traînée, en câbles, sont à l’intérieur des ailes ; les haubans porteurs de la cellule sont en tiges fuselées, et les mon¬ tants en tubes torpédo de duralu¬ min. Les gouvernes sont entièrement en tubes d’acier. La voilure peut se démonter, pour le transport, en cinq tronçons de moins de 8m. La coque présente, sur des longe¬ rons en frêne, tin revêtement en contreplaqué; étudiée pour une bonne tenue à la mer elle comporte un redan assez en arrière du centre de gravité. L’arrière se termine par un épa¬ nouissement. vertical sur lequel se fixent les empennages. Le châssis relevable, dont nous publions un croquis de détail, est composé d’un bâti fixe en tubes de duralumin placé à l’intérieur de la -a ins latéraux pouvant pivoter autour La manœuvre est. effectuée au moyen L’AERONAUTIQUE. d’une vis tangente, actionnée par le pilote ou le passager. Deux volants, placés au centre de la coque, commandent les vis de relevage. Un verrouillage positif assure l’immo¬ bilité des trains latéraux à leur position d’atterrissage. Un Les seuls hydroglisseurs employés jusqu’ici aux Colonies1 ont été des de Lambert , munis de moteurs d’aviation Renault ou Salaison. Nous avons eu l’occasion de noter déjà les principaux raids qu’ils ont permis. Rappelons aujour&’hui, pour leur cadre spécialement colonial ou pour leur valeur o’indi- cation, quelques-uns de ces raids. Le voyage Saigon - Angkor, au cours duquel il arriva au capitaine Guyomar, pilote de l’appareil, de traverser à Sokml1 un chenal de om,o3 de fond où le gouvernail avant traçait un sillon et où l’arrêt consenti aurait immobilisé le glisseur 20 ou 3o jours, jusqu’à la montée des eaux. La traversée des rapides du Mékong, accomplie encore par le capitaine Guyomar, avec comme passagers le colonel ïbos et M. Rigaud, résident de France à Soairieng : au cours de ce raid les passes de Sambor et de Préapatang lurent franchies, sur i8okm, à 62kmh, contre le courant. Enfin le capitaine Roques eut plus récemment, en Chine, l’occasion d’un raid de 28ookm à travers les rapides du Yang-Tsé. Il ne faudrait pourtant pas en conclure que le pro¬ blème de l’hydroglisseur est résolu. Rien au contraire, tant qu’il n’aura pas très sérieusement accru ses qualités de solidité et de simplicité de construction, tant qu’il n’aura pas remplacé le ruineux moteur d’avion par un moteur économique, on 11e pourra pas songer à employer le glisseur aux Colonies pour des services réguliers de transport et même de liaison. Des efforts dans ce sens sont entrepris. Chez de Lam¬ bert , l’ hydroporteur, dont nous donnons un cliché, a été mis en service avec un moteur fonctionnant aux il 3 compensateur d’effort facilite la manœuvre. E11 vol, les roues s’effacent en partie dans les ailes. La béquille arrière est disposée dans un puits étanche; un joint souple la laisse jouer. huiles de palme ou d’arachide. La Société Marcel Besson, si elle a surtout fait connaître 1 hydroglisseur avec lequel elle a battu récemment le record mon¬ dial de la vitesse sur l’eau, n’en considère pas moins le problème de 1 hydroglisseur économique. D autres 1 %■ L' hydroporteur de Lambert, à hélice aérienne. Ces hydroporteurs, de ora, \o de tirant, d’eau, sont construits en deux types, pour le transport de 20 ou de >0 tonnes. firmes, dont nous aurons à étudier les efforts, s’attachent à résoudre la même question. Avec le moteur économique, à huiles végétales ou a o-az pauvre ; avec la construction métallique des caissons- flotteurs, probablement établis en tôle d’acier, avec une diversité de types adaptés à tant de conditions locales, l’hydroglisseur prendra, dans la mise en valeur des colonies, la place que son principe a toujours paru lui promettre. Les hydroglisseurs aux Colonies Aux environs d’Hanoi, an hydroglisseur de Lambert sur le fleuve H-mge. ï 114 L’AÉRONAUTIQUE. Sur le vol sans moteur Nous recevons de M. Jean Constantin, de Lyon, une Note sous ce titre. Nous jugeons utile de la reproduire, ne serait-ce que pour opposer sa conclusion à celle de notre collaborateur, M. de Pischoj, dont on lira l’étude plus loin. Depuis que le mécanisme du vol des oiseaux préoccupe le monde des savants et des chercheurs, on a discuté sur certains vols qui ont li<‘\v sans battements, c’est-à-dire sur le vol «lissé et sur le vol à voile. Mais ni les patientes observations de Mouillard et de beaucoup d’autres observateurs, ni les savantes recherches expérimentales de Marey et de nombreux théoriciens du vol, n’ont permis jusqu’ici d’analyser complètement ces deux formes du vol, ou même de déter¬ miner seulement où s’arrête le premier et où commence le second. Ces deux genres de vol sont du reste si enchevêtrés, dans le vol sans battements, qu’il est presque impossible, même pour un initié, de discerner les mouvements propres à chacun d’eux. On a cru devoir récemment définir ces deux variétés de vols sans battements en disant : que le glissement ou planemcnt avait lieu par vent relatif, et le vol à voile par vent absolu; mais ceci est, encore qu’inexact, plutôt une constatation qu’une définition; de plus elle serait incomplète, car elle ne tient aucun compte de I "élé¬ ment essentiel qui caractérise ce genre de vol, c’est-à-dire V inter¬ mittence du vent. En effet, sans les ondulations ou pulsations du vent (et naturelle¬ ment sans le moyen de les utiliser), l’oiseau planeur ne pourrait que monter sur place, en utilisant la force du vent, et ensuite des¬ cendre, mais ne pourrait avancer en montant, ni avancer horizon¬ talement contre lui, comme le font les véritables voiliers. Mouillard dit dans son Livre « L’Empire de l’Air », en parlant du vol à voile du vautour : « Quand il prend son vol rectiligne, c’est avec une fixité imposante qu’il se meut; il ne louvoie pas, ni à gauche, ni à droite, ni en haut, ni en bas; il pénètre »; puis, plus loin : « Line direction étant donnée, les accidents de coups de vent sont sans effet sur cet oiseau; ils sont emmagasinés dans ce gros corps cpii semble y être insensible et qui continue à se mouvoir sans montrer qu’il en ait ressenti les effets. » De son côté, M. Bazin dit dans la Revue des Sciences, en parlant des goélands : « A un moment donné, ils s’orientent contre le vent, les ailes largement ployées et dans cette attitude piquent droit dans le vent, sans monter ni descendre, et progressent ainsi jusqu’à perte de vue avec une vitesse considérable et ce, sans autres mouvements que de légers balancements de droite et de gauche. Ceci se passe par un vent bien établi et sur l’eau; il ne peut donc être question de vents ascendants. » On pourrait définir le vol à voile en disant que c’est un vol obtenu par l’oiseau sans battements et qui a pour caractéristique de lui permettre d’avancer directement contre le vent en utilisant par une manœuvre particulière les propres pulsations de celui-ci. Étant admis que, "dans le vol à voile, l’oiseau avance directement contre le vent en utilisant les propres variations de celui-ci, il y a lieu d’indiquer, parmi les différentes manœuvres employées par le voilier, celle qui lui permet d’utiliser les ondulations du vent pour avancer contre lui. Bien que la manœuvre en question utilisée par le voilier soit éga¬ lement utilisée par tous les volateurs dans tous les genres de vol elle est jusqu’ici restée ignorée, et les quelques études qui en ont été faites et qui ont été publiées (*) n’ont éveillé l’attention de personne. j1) Voir la revue L’Avion (octobre-novembre i g 1 3) ; L’Aéronau¬ tique (novembre-décembre 1920); Comptes rendus de l’Académie des Cette manœuvre consiste en un soulèvement ou basculement, Frédéric Ifoussay dit balancement, du centre de gravité de l’oiseau sur la verticale. Ce centre de gravité, situé comme on sait, à l’arrière du centre de surface ou de pression de l’oiseau, est soulevé par lui au moment de la pression résultant d’une onde du vent (ou des battements des ailes dans le vol battu). Comme à cette onde de fo rce succède toujours une dépression, ainsi que l’indique le dia¬ gramme de Lilienthal, pendant cette dépression le soulèvement du centre de gravité obtenu l’instant avant s’annihile, et en se rédui¬ sant produit jusqu’à l’onde suivante un glissement descendant de très courte durée, souvent d’une fraction de seconde. Le vol à voile est donc constitué par une succession de soulève¬ ments et de descentes très courts qui peut permettre aux voiliers de suivre contre le vent une route sensiblement rectiligne. Nous ne croyons pas devoir entrer ici dans l’étude des différentes manœuvres des voiliers et du rôle de leurs rémiges, nous avons seulement voulu éveiller l’attention sur un des principaux éléments du vol resté jusqu’ici inconnu. A la question : Peut-on espérer réaliser le vol à voile tel qu’il est obtenu par l’oiseau voilier ? On peut sans hésiter répondre non ! on arrivera, comme les Allemands l’ont fait, à réaliser des parcours complets contre le vent en utilisant les grandes ondes de celui-ci pour obtenir les montées, et ensuite utiliser ces montées pour réa¬ liser des glissements descendants — même contre le vent — mais il est do toute impossibilité d’obtenir un avancement direct contre le vent soit horizontalement, soit en montant. Cette impossibilité résulte autant du manque de moyens propres à percevoir instanta¬ nément les menues oscillations du vent, comme le font, les rémiges vivantes du voilier, que du manque des réflexes nécessaires à pro¬ duire la manœuvre instantanée qui doit y correspondre. On pourrait, évidemment, par des appareils appropriés, signaler à l’aviateur toutes les oscillations du vent, mais c’est la perception suffisamment instantanée de ces signaux et la production assez rapide de la ma¬ nœuvre correspondante qui semble impossible. En résumé, le vol à voile proprement dit ne peut être produit que par l’oiseau, car la perception suffisamment rapide des ondulations du vent et la pro¬ duction des manœuvres correspondantes 11e peut être obtenue que par des surfaces vivantes, c’est-à-dire faisant partie du corps même du volateur. Mais, dira-t-on, les concours de vols sans moteur, qui s’organisent en France, n’auront plus aucune raison d’être, si l’on ne peut avoir l’espoir de réaliser le vol à voile. Ce 11’est pas notre avis; car, (outre que les vols glissés constituent un sport plein de charme, ils auront pour effet d’initier la jeunesse aux difficultés de la navigation aérienne et prépareront ainsi pour l’avenir une armée de pilotes expérimentés. En outre, on peut espérer qu’ils amèneront un mou¬ vement de recherches qui profitera à l’Aviation et la dirigera vers sa solution théorique finale qui, soit dit en terminant, sera, selon nous, tout autre que celle d’aujourd’hui et n’aura pas comme elle la vitesse pour base. Jean CONSTANTIN. Sciences (juin 1 9 1 4 ) , note de Frédéric Ifoussay; Bulletin du Muséum d’ Histoire naturelle (1919), étude du même savant. L'AERONAUTIQUE. La campagne indo-chinoise , village , rivière et cultures aux environs de Vinh (nord de l’Annani). L’Aéronautique coloniale française Quelle que fut l'importance de ce numéro , il ne nous a pas été possible de présenter dignement, dans les pages qui vont suivre, le grand travail accompli par nos escadrilles coloniales; nous y reviendrons, à propos des ordres divers de missions qu’elles assurent. Dès aujourd’hui, et en regrettant nos oublis, nous voulons nommer ici, à côté de leurs chefs les commandants Glaize et Odic, les capitaines Guyomar, Arbitre, Gressin, Gama, Lachmann; M. Borzecki, un des grands spécialistes de la photographie aérienne; les lieutenants-pilotes Puypéroux, Guertiau, Plantard, Cassé, Dumas, Gaillard, Pradère, Cuvellier, Tison, Joublin ; les lieutenants-observateurs Soulé, Clion, Chalande. Secondés par des pilotes d’élite, par un personnel technique habile et dévoué, ils ont gagné là-bas la cause de l aviation. L’Aéronautique coloniale française a été constituée à la fin de 1919. Le principe de cette création par le Minis¬ tère des Colonies a été la constitution d’une aéronau¬ tique militaire, chargée des missions militaires et de la police générale, mais aussi des missions politiques et de l’étude des liaisons aériennes. Lorsque des groupements dûment qualifiés se seront formés pour l’exploitation de lignes sur les parcours reconnus ou aménagés, l’aéronau¬ tique militaire abandonnera cette exploitation à une aéronautique marchande coloniale. Les derniers mois de 1919 furent consacrés à l’achat du matériel constituant les unités; ces achats engagèrent un crédit spécial de 3 100 ooofr. Le premier programme de 1920 comprenait la création de sept escadrilles réparties de la façon suivante : deux en Afrique occidentale française, où serait constituée un état-major, deux en Indo-Chine, également sous la direc¬ tion d’un état-major, deux à Madagascar et une à Djibout 1. Ces escadrilles 11e devraient comprendre que des avions Bréguet i4 A-i, munis ou non de flotteurs, avec une réserve équivalente au nombre d’avions en service. A ces avions se sont ajoutés les Aérochirs Bréguet , système Nemirowsky- T limant. Chaque escadrille est organisée en deux sections de quatre appareils, commandées chacune par un olficier; une organisation de T. S. F. et de météorologie, des sec¬ tions de bateaux-glisseurs de Lambert , des vedettes Des- pujols, enfin divers types de matériel roulant complètent la dotation. Le personnel des escadrilles est fourni par le Ministère H) L’AÉRONAUTIQUE. Les liaisons aerien nés en Afrique Occidentale Française. Il faut noter l’organisation achevée de la ligne Dakar-Kayes-Bamako, qui doit, dès cette année, être concédée à une entreprise privée, la Société atlantique de Navigation aérienne, (tuant au tronçon organisé Dakar-Saint-Louis, il sera incorporé, probablement en 193.4, dans la grande ligne France-Maroc- Dakar, qui est au programme des Lignes aériennes Latécoère. de la Guerre et choisi de préférence dans les troupes colo¬ niales, bien que le coefficient aviation apparaisse toujours plus nettement devoir l’emporter sur le coefficient colonie. On s’efforce d’employer autant (pie possible le personnel indigène, et, pour en faciliter le recrutement, on a institué un brevet de mécanicien indigène d’aviation, entraînant l’allocation d’une prime spéciale. Le programme initial n’a pas été réalisé. L’Aéronau¬ tique coloniale, à (fui les crédits budgétaires ont été plus que parcimonieusement mesurés, ne comprend encore que trois escadrilles : deux en Indo-Chine, une en Afrique Occidentale Française. L’aviation en A. O. F., placée sous les ordres du com¬ mandant Odic, est équipée en avions terrestres biplaces auxquels s’ajoutent deux aérochirs. Le personnel comprend actuellement 8 officiers, 3o sous- officiers, 21 caporaux et 62 soldats européens, et 7 sous- of liciers, i4 caporaux et 212 soldats indigènes. De très grands efforts ont été faits pour établir la grande voie aérienne de Dakar à Tombouctou et Bourem par Bamako, si importante pour l’administration fran¬ çaise. oooK"‘ sans aucun accident; ils ont Le tronçon Dakar-Bamako est déjà constitué, avec itinéraire par Kaolak, Tamba-Counda, Kayes, Toukouto. 11 comprend deux centres (Dakar et Bamako), les quatre stations précitées avec hangars métalliques et ravitaille¬ ment, et 28 terrains de secours. La ligne Dakar-Saint- Louis est également en service. Elle comprend quatre terrains de secours. Les voies aériennes constituées ont un développement de 27ookm dont 1 4ookm en axe de pénétration. E11 1921, les avions ont parcouru, sur ces voies ou en missions diverses 126 oookm accompli 1000 heures de vol. Parmi les voyages assurés, il y a lieu de noter les mis¬ sions parlementaires de MM. Barthélemy, Proust, Valude, les missions militaires des généraux Mangin et Gadel. fn service postal hebdomadaire a fonctionné de juin à novembre entre Kayes et Tambacounda (28oknl), et 542 kg de courrier ont été transportés sur ce parcours. Les services photographiques, très actifs, ont permis' de relever les plans des principales villes et de la majeure partie de la presqu’île du Cap-Vert. Une étude du cours du fleuve Sénégal dans la région de Ma bina est en prépa¬ ration. Le programme de 1922 comprend la mise au point de L’AÉRONAUTIQUE. 117 «***''***“'''' t „■ * iUttlU» ubiuiMWUB» lütaw* f _ pinuu» ■mtwv Hanoi. — Ae défilé des troupes en /'honneur du Maréchal Joffre. (7 janvier 192.! ). Photographie prise par le lieutenant-observateur Clion. à bord d'un hydravion piloté par 1 adjudant Schlinger. a 1 i o- ti c Dakar -Bamako- Sé°ou , la création de l’in- frastru ctnre de l’axe de pénétration vers Bourem, l’achèvement de la trans¬ versale Dakar- Saint- Louis et la préparation de la transversale Bourem - l in - Zaouaten, enfin l’étude de la prolongation de la ligne de Saint-Louis jusqu’à Port- Etienne. La construction projetée d’un grand hangar a diri¬ geables à Thiès (Sénégal) a trait au projet de liaison transatlantiqu c France- Amérique du Sud. Le développement de l’aviation en Indo- Chine apparaît - — ce qui corres¬ pond aux moyens mis en œuvre — plus considérable encore qu’en Afrique Occi¬ dentale Française. Actuellement, il existe en Indo-Chine deux escadrilles mixtes de 10 appareils cha¬ cune, avions et hydravions Brêguet. Le commandement général est à Hanoï. Les bases sont à Bach- Maï, près Hanoï, à Iloa, près Saigon mixte), et a 1 1 a - L \ , seurs). En outre, 12 L’orsanisation aéronautique de l’Iiulo Chine. Sur les 35ooli,n de parcours reconnus et jalonnés de terrains, aucune entreprise d’aéronautique marchande n'est encore prévue. Mais, dès a présent, cette possibilité nouvelle de communications rapides aide a notre action, accroît notre prestige et contribue à l’essor du pays. (bas asc secours ont été établis, sur les 35ookm de voies aé¬ riennes qui ont été déjà explorées. Les lignes suivant esont été étudiées et créées : I lanoï à Saigon par \ inh et le Mékong, Ilanoï à Saigon par Yinh et la côte, Hanoï à Luang-Prabang (Laos), Saigon à Pnom- Penh et B a 1 1 a mb ang ( C a mb o d ge ) , ainsi que quelques lignes annexes, auxquelles s’ajou¬ teront en 1922 des voies aériennes de pénétration vers le Siam et la Chine. En 1921, 1 19 642 km ont été parcourus en 926 heures 5o minutes. Aucun accident de per¬ sonne, et seuls un avion et deux hydravions ont été détruits accidentellement. On a pu ainsi accomplir d’importantes missions photographiques et poli¬ tiques, parmi lesquelles il faut citer notamment les voyages du Gouverneur gé¬ néral, des missions de liai¬ son avec le Siam et le levé photographique de plus de 3oo 000 hectares pour le cadastre, le service géogra¬ phique et des particuliers. Les liaisons avec la Chine et avec le Siam, qui possède 1 1 1 118 L’AERONAUTIQUE .notre aviation coloniale d'Indo-Ciiixi:. . ^ nau0iu (thon de Ut base de Bach-Mai (Hanoï). Cliché pris le (> avril npm par M. Borzecki (pilote, adjudant Schlinger). . ’ lue (ll,es camai adt s de l escadrille de Bach-Mai; de gauche à droite, le sergent-major Lambert; le sergent-fourrier Gilles; * P p*l!'nfei ’ * adjudant mécanicien Lifahrèguc; le capitaine Vrbilre, commandant l’escadrille; le lieutenant pilote ' * llX’ a‘ jodant méi anieien (lignard ; I adjudant pilote Laguerjc; le caporal-radio Grimaud; le sergent pilote Cathala. (l’une importance certaine. En plus des avions biplaces cm service, l’aviation d’ Indo¬ chine possède quatre aéro- chirs. Les crédits accordés à l’a- vial ion d I ndo-(ihine pour I installai ion, l < * mat ériel, le combustible et les primes aux spécialistes, o.ul ddJd'.i.td, de 1919 à 1922, en plus des achats de matériels faits en ilc's inst'aû’a fions de t'a base de Uahar. (.elle vue aérienne montre l'état des travaux au S mars jyja. 1919 pour doter les unités, un total de n j L aviation d Afrique Occidentale Française 892 290^'. a reçu de réalisé une telle œuvre, ont aux remerciements du pays 1919 à 1922, y compris le matériel acquis en 1919, un total de crédits s’élevant à 4 498 9Iofr. Au crédit annuel inscrit au budget colonial, il faut ajouter environ 4ooooofr de subvention donnés par le Sous-Secrétariat d’Etat de I Aéronautique en vue de I établissement de liaisons aériennes d ’ a éro 11a 11 1 i <| ne marchande. Les hommes qui, avec de si faibles moyens, ont déjà droit à notre admiration et qu’ils servent. Un départ de mission. I>uns l’avion, les lieutenants Cassé, pilote et Sou lé, observateur. Sur le terrain de Bach- Maï. I *c gauche à droite, les lieutenants Soulé et Bcinot, le sergent Marty, le capitaine Gressin. L'AERONAUTIQUE 110 Dans le bassin méditerranéen L'aéronautique marchande (/ans l'Afrique du Nord. Noire Carie figure l'organisation d'aéronauli que marchande prévue dans l'Afrique' du Nord. A cette organisation ne correspond encore, comme ligne exploitée, que la liaison Toulouse-Casablanca, récemment poussée jusqu’à Mogador par les Lignes aériennes Latëcoère. La ligne Algcr- Üiskra sera sans doute inaugurée cette année, et Bizerle sera atteint par la ligne d’byd taxions de L' Aéronavale , qui réunit déjà Antibes à Ajaccio. En ce qui concerne la pénétration vers l’intérieur, c’est l’Aviation militaire qui. poussant ses terrains toujours plus vers le Sud, assure les reconnaissances nécessaires: au fur et à mesure qu’elle s’engage plus avant, elle reçoit l’Aéronautique marchande sur les terrains laissés en arrière : ainsi pour Biskra. ainsi bientôt pour Touggourt. Les liaisons aeriennes en Syrie et en Mésopotamie. Le travail d’organisation et de reconnaissance poursuivi dans ce s régions par les Aviations militaires britannique et française doit retenir l’attention. Nul doute, en ellet, que Le Caire Héliopolis, Beyrouth -Saïda, A lexandrette, Bagdad ne soient, dans un avenir proche, d’importantes escales sur les routes aériennes les plus « marchandes » de notre globe. CARTE de"L'AËRONAUTIQUE' 120 L’ AERONAUTIQUE. L’aviation dans le Levant et l’Afrique du Nord ne dépend que du Ministère de la Guerre. Il n’y a pas actuel¬ lement, dans ces régions, d’organisation d’aviation civile en dehors de la ligne Latécoère , qui rejoinl Toulouse à Casablanca. Mais les conditions particulières où travaille l’aviation du nord de l’Afrique et du Levant permettent de ratta¬ cher son action à celle de l’aviation coloniale. En Algérie, il existe le 36e régiment d’avia¬ tion, divisé en trois groupes de deux esca¬ drilles, installés à Hussein-Dey (Alger), la Senia (Oran) et Sidi M a br o u e k ( C o n s t a n - tine). Trois bases sahariennes sont situées à Colomb - Béchar, Laghouat et Touggourt. De nom- lire uses reconnais¬ sances ont été accomplies dans le Sahara, ainsi que quelques grands raids, comme celui du commandant \ uillemm, au cours duquel le général Laperrine trouva la mort. Au Maroc, l’organisation est purement militaire, et les avions effectuent les missions, reconnaissances, bombar¬ dement et transports de blessés que comportent les opé¬ rations armées. En outre, l’aviation a exécuté de très nombreuses missions photographiques pour les travaux publics et pour le Service géographique. L’aviation de Syrie — entièrement militaire — est en développement : on crée de nombreux terrains. Elle comprend S escadrilles qui accomplissent des missions mili¬ taires; des travaux photographiques; des transports postaux importants (174 plis officiels, 70 sacs de courrier militaire, (i sacs de courrier civil, i3 paquets pour le mois de janvier 1922), mais qui manquent encore par trop de régularité pour que le courrier civil leur reste fidèle; des missions sanitaires qui ont fait connaître le nom du l)r Mar- 1 inet. I /aviation britan¬ nique possède de même en Égypte et en Mésopotamie d importants services d’aviation militaire qui effectuent également des transports postaux et Mes travaux pho¬ tographiques. Il faut signaler, pour son importance spéciale, la liaison aérienne régulièrement assurée entre Le Caire et Bagdad et dont il a été récemment question de faire une entre¬ prise d’aéronautique marchande subventionnée. Sur le Sahara. L’AERONAUTIQUE. 121 L’Aéronautique marchande aux Colonies En dehors de l’aviation d’Etat, il s’est créé aux Colonies plusieurs entreprises privées pour l’exploitation de lignes aériennes régulières. Deux entreprises ont, jus¬ qu’à ce jour, donné des résultats effectifs; en Guyane française, la Société des Transports aériens guyanais ; au Congo belge, la S . N . h . / .A . 11 est bon de rappeler que les tout premiers essais d’avia¬ tion coloniale ont été, notamment en Asie, faits par des pilotes civils isolés, parmi lesquels on peut citer, pour le Siam, l’ Indo-Chine, la Chine, les Indes néerlandaises, Marc Pourpe qui entreprit une remarquable tournée de démonstration en Asie, avant d’effectuer le voyage de Khartoum et retour par la voie des airs; de Laborde, Vermynk, Van den Born; Alexandre de Kousminzky, pilote russe qui effectua, sur Blériot- Gnome 5o IIP, vers 1912, de nombreux vols en Asie et dans les possessions hollandaises; en 1 9 r 3, Jules Védrines et Bonnier, dont on connaît les remarquables voyages de France en Egypte ; Brégi, qui fit sur Br ê guet le premier raid important au Maroc. Un juste hommage doit être rendu à ces pionniers presque tous morts pour l’aviation, et qui, souvent seuls, avec des appareils primitifs, ont tracé courageusement, au loin, la route à suivre. Les Transports Aériens Guyanais Les Transports Aériens Guyanais , fondés par le capi¬ taine de frégate Dutertre, assisté du lieutenant de vais¬ seau Poulalion, ont ouvert, en Guyane, deux lignes aériennes : Saint-Lau¬ rent à Cayenne, Saint- Laurent à l’Jnini. Ces lignes paraissent appe¬ lées à un grand avenir, étant donné la grande économie de temps que les transports aériens offrent en Guyane sur les moyens ordinaires. Le fonctionnement de ces lignes a déjà donné des résultats très encou¬ rageants, malgré les dif¬ ficultés considérables de fi installation. Il a fallu, en effet, dresser un personnel indigène ou former des équipes avec des « tran¬ sportés », créer sur place le matériel et les orga¬ nisations nécessaires, notamment les ports aériens, les hangars, les ateliers, les services de liaisons, etc. Nom¬ breux sont d’ailleurs les problèmes particuliers qui ont apparu, comme la construction de hangars de forme spéciale, à toit à forte pente, en bois du pays, pour résister aux pluies et à la chaleur. L’emploi de l’hydravion s’impose en Guyane, où les grands fleuves présen¬ tent toute la surface désirable pour les ma¬ nœuvres, et où les ter¬ rains favorables sont au contraire très rares, et d’un entretien presque impossible, en raison de l’envahis¬ sement rapide par la végétation. L’absence O de route et de chemin de fer, le danger et la lenteur des voyages en pirogue ont donné un grand avantage à l’hy¬ dravion, qui a permis de faire en 2 heures le trajet de 26okm de Saint-Laurent à Inini, qui se fait en pirogue, suivant les saisons, en 10 à 20 jours et plus. Le voyage de Saint-Laurent a Cayenne, également de 26okm, qui s’accomplit en 06 à 48 heures par un bateau partant tous les 10 jours, est effectué quotidiennement en 2 heures par avion. L' aéronautique marchande en Guyane française. On reconnaît, sur ce cliché, MM. Marin, chef d'atelier; Bourrillon, Petit et Corouge, pilotes; Nedonchel et Guevel, mécaniciens. M. Poulalion, directeur des J’ransports Aériens Guyanais , et M. le capitaine de frégate Dutertre, admi¬ nistrateur-délégué de la Société. Ne figurent pas dans le groupe MM. Duhourg et Kejon, pilotes; Simetha et Le Çorre, mécaniciens. 122 L’AÉRONAUTIQUE. Les lignes aériennes ont déjà facilité beaucoup la surveillance générale des affaires à l’intérieur de la Guyane, grâce au dépla¬ cement rapide des fonc¬ tionnaires et des hommes d’affaire. Le fret transporté — l’or, par exemple — est généralement très précieux sous un volume faible. Le premier vol a été effectué le 5 octobre 1919; le premier voyage, de Saint-Laurent à Cayenne, le 12 octobre 1919. Les appareils employés sont des hydravions à coque Lévy-Le Pen et des B ré¬ guet à flotteurs, munis de moteurs Renault 3oo HP. Les coques en bois n’ont pu supporter la chaleur humide. Différents essais ont été faits, doublage total ou partiel des coques xT>ar du dqrqUuu.qi SW À? la tôle d’acier. Actuellement un nouveau modèle d’hy- pagnie Aérienne Française dravion, destiné à la Guyane, est en construction chez partir pour la Guyane. carte de L'Aéronautioue' LEGEN DE H Lignes exploitées _ Les transports aériens en Guyane. MM. Dits et Moineau. Nous le décrivons dans la partie technique de ce numéro, ainsi que le procédé de métallisation des coques mis au point par la même firme. Les premiers résultats obtenus, au prix de très grands efforts, par les T rans ports A é r iens Guyanais semblent per¬ mettre les larges espoirs et les programmes d’ave¬ nir. Notre carte indique ces programmes : ils feraient de la Guyane française le centre de rayonnement d’un réseau aérien développé d’une part vers les Antilles et la Floride, d’autre part vers le Brésil. Enfin l’établissement progressif de la carte de la Guyane à partir de la côte, levée la première, va être entrepris avec la collaboration de la Com- dont une mission vient de La “ ligne du Roi Albert ” Le Comité gT Études de la Navigation aérienne au Congo est un groupement belge, fondé en 1919 par le gouver¬ nement, sous la direction du colonel Van Crombrugge, et à la disposition duquel le roi des Belges a mis une somme de deux millions qui a été affectée à la création de la « ligne Roi-Albert ». Le Comité a agréé, pour l’exploita¬ tion de cette ligne d’essai, reliant Kinshasa à Stanley- ville, les offres de la Société nationale pour V Etude des Transports aériens [S . N . E . T . A . ) . Le parcours est de i725km, divisés en trois secteurs; les étapes sont de 5 heures environ. Les appareils employés sont des hydravions Lévy-Le Pen à coque, triplaces, avec moteurs Renault 3oo HP. 11 est prévu cependant que, dans l’avenir, 011 établira également des lignes d’avions terrestres. L’exploitation s’est poursuivie avec régularité, malgré les difficultés rencontrées, notamment dans l’emploi d’appareils en bois et à coque, qui ont souffert de la cha¬ leur et de l’humidité, dans l’établissement des stations avec slips très longs nécessités par l’inégalité du niveau du Congo, et par la création de toute une organisation nouvelle. Les hangars Bessonneau ont dû être recouverts en lames de bois, la toile n’ayant pu résister à l’action du soleil. Les appareils transportent des passagers et surtout le courrier. Techniquement, on est amené à la conclusion suivante : il serait préférable d’employer un plus grand nombre de petits hydravions métalliques à flotteurs, plus faciles à manœuvrer et à abriter, avec ailes rapide¬ ment démontables et moteur plus faible. Dès la première année, du Ier mars 1920 au iermars 1921, L’AÉRONAUTIQUE. 123 Sur le lleuvc Congo. — Un hydravion postal arrive à N’Gombé. on comptait plus de 600 heures de vol. 75oook,n parcourus, 82 passagers transportés. Les hydravions sont également utilisés pour le lever photographique progressif de la carte du Congo. La S.N.E.T.A. a l’intention d’étendre la ligne Roi Albert en créant une section de Kinshasa au Katanga par hydravions et avions, et plus tard une série de lignes transversales en correspondance avec les précédentes; enfin le T an continental africain, du Bas-Congo à la côte orientale de l’Afrique. Cetlc Carie montre le pi'ogi amine de la S. /V. / . T. A. jusqu'à iqaS. La plupart des lignes pre\ ors so t mules, c'en -à-dire q.iVlics seront cl i Usées en trouvons parcourus les 11 11 ^ par ation terrestre, les autres par li . dra \ ion . ha ns le cas dv la ligne Kinshasa - San K isha, le trajet de hjoko- Puuda à Sankisha sérail couvert par des muliinioteurs te rres très; 00 m n 1 e , au Congo, la brume est pour ainsi dire inconnue, de très nombreux repères terrestres seraient disposés, ramenant toujours à l’itiné¬ raire normal. Le voyage hinshasa- Sankisha se ferait en deux jour*; il faut actuellement un mois, et le tralic du Katanga avec l’Europe se fait tout entier par le Cap en raison de ces délais. L’AÉRONAUTIQUE. 124 Vue aérienne du port de Dakar. D’autres entreprises Le 'remarquable travail d’organisation et d’aménage¬ ment déjà réalisé en A. O. F. sur le parcours Dakar- Kayes-Bamako va permettre à une Compagnie privée, la Société atlantique de Navigation aérienne, d’entreprendre dès la fin de 1922 un service d’essai, avec trois avions, sur cette importante ligne de pénétration. L’appareil employé sur cette ligne serait le trimoteur Caudron C-6 1, dont les principales caractéristiques sont : Envergure, 2/(m,i4; longueur, i4m; hauteur, 3m,85; profondeur des ailes, supérieure et inférieure, 2m,6o et 2m,2o; écartement des plans, au centre et aux extré¬ mités, 2m,65 et 2m,25; voie des roues, 5m,8o; surface por¬ tante totale, io4m2. Poids à vide avec eau, 224okg; poids du combustible, 58okg; charge marchande, 9ookS; équi¬ page, 80 kS; poids total, 3Sooks. Poids au mètre carré, 36kg,5; poids par IIP (trois moteurs Ilispano- Suiza 180 HP), rjk". Rayon d’action défini par 4 heures de vol. Cet appareil est construit exclusivement en bois; le dessin des pièces aurait été étudié pour qu’un grand nombre d’entre elles puisse être aisément fabriqué sur place. La Société du Réseau aérien transafricain doit, dès cette année également, rejoindre Alger à Biskra par un ser¬ vice aérien régulier. La ligne serait ensuite prolongée vers Touggourt, en attendant que de plus vastes ambitions de liaison transsaharienne puissent se réaliser. La même entreprise a demandé à exploiter, à Mada¬ gascar, la ligne aérienne de Tuléar à Antsirabé dont la création est souhaitée par le Gouvernement général de la colonie. Elle a demandé également, aucune aviation d’Etat n’existant à Madagascar, à être chargée de la création de l’infrastructure de cette ligne. «S® La Compagnie Aérienne Française se propose, d’autre part, d’installer en Algérie un centre de « travail aérien » : photographie aérienne, cartographie, voyages. En Indo-Chine, aucune demande d’entreprise d’aéro¬ nautique marchande n’a été présentée jusqu’à ce jour; on signale seulement un essai d’exploitation de la ligne Saïgon-Pnom Penh par un groupe formé à l’initiative de M. Poulet, le courageux et persévérant pilote dont 011 sait le raid fameux de France aux Indes Néerlandaises. L’AÉRONAUTIQUE. 123 L’Influence de la nature des courants aériens sur la construction des ailes voilières Par A. de PISCHOF Dans un compte rendu sur les concours du Rh'n ( 1 ), nous avions attiré l’attention de nos lecteurs sur la diffé- rence essentielle qui existe entre le vol plané et le vol à voile. De premier peut être réussi, même en air parfaite¬ ment calme, par tout appareil convenablement établi. L’imitation, par contre, du vol de certains oiseaux, qui réussissent, pendant des heures, à se maintenir en l’air, à avancer contre le vent et même à s’élever, sans que le moindre effort apparent trahisse de leur part une dépense d’énergie, constitue le vol à voile. Dans ce cas l’oiseau semble utiliser, séparément ou sous forme com¬ binée, trois sortes de mouvements atmosphériques : i° Le vent rendu ascendant par la rencontre d’un obstacle terrestre; 2° L'air rendu ascendant par suite de son échaufïement à proximité du sol; 3° Les irrégularités en vitesse d'un vent horizontal. L’étude comparative de ces divers mouvements atmo¬ sphériques nous conduira à des conclusions importantes en ce qui concerne la construction des ailes voilières qui, au lieu d’être rigides, devront au contraire, selon nous, être souples et à incidence variable pour pouvoir utiliser d’une façon plus rationnelle l’énergie contenue dans les courants aériens. Remarquons que la plupart des appareils mentionnés dans la partie historique d’une précédente étude ( - ) étaient du type à ailes rigides, à l’exception pourtant de l’appa¬ reil Chanute à ailes oscillatoires (:i). Il en était de même pour les appareils ayant volé en Allemagne, sauf ceux de V Aéro-Club de Bavière, monté par Pelzner, et le Ilarth-Messerschmitt, dont les ailes sem¬ blaient présenter des particularités. LES COURANTS ASCENDANTS. Les observations sur le vol des oiseaux voiliers semblent prouver que les courants ascendants sont, beaucoup plus souvent qu’on ne le croyait jusqu’à présent, la source principale d’énergie grâce à laquelle les voiliers les plus fameux, tels les vautours, condors, pélicans et autres arrivent à se maintenir en l’air durant des heures entières g) L’ Aéronautique, n° 29, octobre 1921, p. 4 10. (2) L’ Aéronautique, n° 32, janvier 1922. g) L’ Aéronautique, n° 33, février 1922. sans donner le moindre battement d’ailes. Ceci ressort des observations de Mouillard, Troude, Darwin, Dr llankin et principalement de celles, toutes récentes, faites par M. Idrac. Ces courants verticaux, aussi bien ascendants que des¬ cendants, sont d’ailleurs bien connus des pilotes. Sous l’action des rayons solaires, des surfaces sèches et sablon¬ neuses créent des courants ascendants; le contraire se constate au-dessus des forêts ou des étendues d’eau. D’autres fois les courants ascendants sont créés par la configuration du sol. Des collines ou des falaises, pour des vents venant du large, sont essentiellement créatrices de vents ascendants et c’est auprès de ces dernières qu’évoluent de préférence mouettes et albatros. Dans ce cas, et d’après Lanchestcr (1), la région où ces courants ascendants ont leur maximum serait en avant du bord supérieur de la falaise et cette région utilisable semble pouvoir se délimiter par un cercle, dont le centre serait un peu au-dessus du niveau du plateau et dont le dia¬ mètre serait à peu près égal à la hauteur de la paroi. UTILISATION DES COURANTS ASCENDANTS. La trajectoire d’un oiseau voilier ou d’un planeur, évoluant dans un courant ascendant, se réduit en somme à la simple composition de deux mouvements relatifs, celui de l’oiseau ou du planeur par rapport au courant ascendant, puis celui de ce dernier par rapport à un observateur terrestre. Connaissant donc, en grandeur et direction, la vitesse de planement de notre oiseau en air calme et celle du courant ascendant, une simple composition de forces nous donnera la trajectoire par rapport au sol. Ainsi ( fîg . 1), soient \q la vitesse en grandeur et direc- g) Lanchester, Aérodonélique (Gauthicr-Villars, éditeur). 126 L’AÉRONAUTIQUE tion d’un planeur supposé descendant en air calme et V2 celle d’un courant ascendant. Le chemin réel, par rap¬ port au sol, parcouru par le planeur sera \ ; le planeur montera tout en avançant contre le vent. Notre figure nous montre en même temps que, pour une ascendance Vj donnée du vent, un planeur s’élèvera d’autant plus facilement que sa vitesse propre et son angle de plane- ment seront plus faibles. Dans un vent ascendant nous pourrons donc arriver à voler à voile, même avec un pla¬ neur à ailes rigides, mais les vols devront se limiter à cette zone et la grande difficulté pour le pilote résidera dans la nécessité de découvrir ces courants ascendants et de « sentir » leur angle et leur vitesse d’ascendance. VENTS HORIZONTAUX. Mais, si la plupart des oiseaux voiliers utilisent plus ou moins exclusivement des vents ascendants, il y en a d’autres qui évoluent dans des régions telles que l’expli¬ cation ci-dessus devient insuffisante. Les plus remar¬ quables parmi ces oiseaux appartiennent à la famille des palmipèdes, comme les goélands et les albatros. Lors¬ qu’ils suivent des bateaux, on peut encore admettre que ces derniers créent derrière eux des courants ascendants. M ais, lorsque ces oiseaux évoluent en tout sens et en pleine mer sans donner le moindre coup d’aile, d’autres explications devront intervenir. De même la seule ascen¬ dance du vent ne fournit pas toujours une explication suffisante pour les vols à voile de certains oiseaux au- dessus de la terre ferme. Langley semble avoir été un des premiers qui aient entrevu avec netteté le véritable mécanisme du vol à voile dû à d’autres causes que les courants ascendants. Dans une remarquable étude, datée de i8q3 (1), et inti¬ tulée : Le travail intérieur du vent , il attire avant tout l’attention sur le fait que le vent, loin de former une masse d’air, animée d’une vitesse à peu près constante en tous ses points, est au contraire le siège d’une infinité de pulsations et que la vitesse de l’air, en un point donné, peut en quelques secondes passer de la valeur o à i5 m-sec et plus. Pour ces expériences, commencées en 1887, il se servait d’un anémomètre à godets, à inertie très faible et par suite susceptible de varier presque instantanément de (x) Revue de V Aéronautique, 1893, Ier semestre. vitesse de rotation. Des contacts électriques marquaient chaque tour sur un tambour enregistreur. Nous reproduisons (/Ig. 2) l’un des diagrammes les plus curieux obtenu par Langley à Y Institut Smithson. Les temps sont portés en abscisses et les vitesses du \ent en ordonnées (à droite en m-sec). En particulier, nous voyons qu’à la douzième minute la vitesse instan¬ tanée du vent, qui était de i3 m-sec. tomba après 20 secondes à om, pour remonter à 9. 5 m-sec au bout de 5 autres secondes. Un appareil enregistreur ordi¬ naire du même bureau météorologique avait fourni le tracé marqué ABC et l’on voit de suite que ce diagramme ordinaire ne laisserait nullement soupçonner l’existence des nombreuses variations de vitesse, enregistrées par un instrument plus sensible. Langley avait, de plus, constaté que les fluctuations du vent étaient d’autant plus accentuées que la vitesse absolue de celui-ci se trou¬ vait être plus considérable. Enfin l’intervalle moyen des temps entre un maximum et un minimum notable était d’un peu moins de 10 secondes et la moyenne des écarts des vitesses pendant ce temps d’environ 4m,5o. Ces valeurs, bien entendu, n’ont rien d’absolu et ne résultent que d’une série d’essais faits à un endroit déterminé. Ainsi, Langley n’avait prévu que de§*pu! gâtions hori¬ zontales, mais en réalité les mouvementl*atmosphériques L AÉRONAUTIQUE 127 semblent infiniment plus compliqués et en particulier l’observation d’une tourmente de neige montre que l’air est animé, en plus de son mouvement de translation, d’une infinité de tourbillons. Pour se faire une idée plus générale de la nature des courants aériens, il nous semble donc qu’il faudrait opérer, non pas en un point comme Langley, mais sur toute une tranche verticale en superposant des rangées d’anémo¬ mètres enregistreurs, alternativement disposés horizon¬ talement et verticalement dans des plans situés dans le lit du vent de manière à pouvoir déceler les parties ascen¬ dantes et descendantes des tourbillons, pour le cas où ils existeraient. Enfin, il serait intéressant d’adjoindre à chaque anémomètre vertical une petite girouette équilibrée, tournant également dans un plan vertical et qui, par des contacts électriques appropriés, pourrait indiquer sur le diagramme le sens des courants dont est frappé l’anémo¬ mètre correspondant. Nous ignorons si de semblables essais ont été faits; mais, s’ils existent, leur connaissance serait certainement fort utile à tous ceux qui commencent actuellement à étudier l’application des courants aériens au vol à voile. UTILISATION DES VENTS HORIZONTAUX. Voici maintenant comment Langley cherchait à expli¬ quer le mécanisme du vol à voile dans un vent animé de pulsations : « Si, dans un vent horizontal uniforme et de vitesse suffisante, nous lâchons une surface pesante, placée sous un angle d’incidence convenable, cette surface sera sou¬ levée grâce à l’inertie qu’elle opposera au vent. Mais peu à peu elle sera entraînée, sa vitesse par rapport au vent diminuera et par suite aussi la force sustentatrice. » Mais si nous supposons que la surface, avant d’avoir épuisé l’effet de son inertie et par conséquent avant d’avoir cessé de s’élever, rencontre un courant contraire et qu’elle puisse à ce moment tourner de i8o° autour d’un axe vertical, nous verrons qu’elle sera enlevée plus haut encore, sans autre dépense d’énergie, par ce fait que son inertie réapparaîtra maintenant comme facteur actif ( fig . 3). » Les courants aériens de l’exemple précédent étaient absolument fictifs. Mais considérons maintenant un vent soufflant dans une direction constante, mais alternative¬ ment à deux vitesses très différentes. Imaginons en outre un système de coordonnées fixes X, Y, Z passant par le point O ( fig . 4) et un système de coordonnées mobiles x, y, z, se mouvant avec la vitesse et dans la direction du vent moyen. Si le corps en mouvement est considéré seulement par rapport aux premières, il est évidemment soumis à des pulsations qui se produisent dans des mêmes directions suivant l’axe d' s X, mais il est évident aussi que si le corps est considéré par rapport aux coordonnées mobiles, ces mêmes pulsations peuvent être, et sont en effet, de directions opposées, ce qui nous ramène au cas précédent; et, si le sens de l’inclinaison constante de la surface change en même temps que la direction des pul¬ sations, il se produira nécessairement à chaque pulsa¬ tion un gain en altitude pendant que la surface dérivera horizontalement avec la vitesse moyenne du vent. )) Dans la période de vitesse maxima du vent, alors que l’air se meut plus vite que la surface, c’est le bord posté¬ rieur de celle-ci qui doit être relevé. Ce sera au contraire le bord antérieur pendant la période de vitesse inhuma du vent, alors que la surface, en vertu de son inertie, se meut plus vite que l’air. La composante verticale de la pression du vent sur la surface oblique est ainsi constam¬ ment sustentatrice et, tant qu’elle sera supérieure au poids de l’appareil, celui-ci continuera à s élever. » Supposons enfin, dans un troisième exemple, que notre m L’AÉRONAUTIQUE. vent passe alternativement du calme à des périodes de maxima et que nous lâchions notre surface d’une cer¬ taine hauteur, contre le vent, et cela au moment d’une période de calme. Après une ahatée, au bout de laquelle elle aura acquis sa vitesse normale de planement, elle continuera sa descente sous un angle et à une vitesse constants. Mais si, avant qu’elle atteigne le sol, nous aug¬ mentions brusquement son angle d’incidence, notre appa¬ reil, tel un wagonnet de montagnes russes, se mettrait en montée et, sans résistances de frottement, il pourrait atteindre une hauteur égale à celle de son point de départ ( fig . 5). Mais si, en B, au moment de l’augmentation de l’incidence, le vent passait brusquement du calme à un maximum, son action viendrait forcément s’ajoutera celle de la force vive de notre appareil et cette fois-ci rien ne s’oppose à admettre que ce surcroît de puissance, fourni par le vent à notre appareil, puisse permettre à celui-ci d’atteindre un point C, plus élevé que son point de départ A. Mais, entraîné peu à peu par le vent, la vitesse d’ascension de notre appareil diminuera et il finirait, par retomber si en C nous ne faisions pas intervenir une nouvelle période de calme, qui permettra une autre abatéc afin d’acquérir de la vitesse, et ainsi de suite. Pour le cas où nous aurions affaire non pas à des pul¬ sations, mais à des tourbillons, des raisonnements ana¬ logues pourraient nous fournir l’explication de la possi¬ bilité de leur utilisation par les oiseaux et planeurs. Mais, comme nous l’avons dit, V explication rationnelle de ces phénomènes de vol à voile dans des vents horizontaux, dont l’existence ne peut être niée, ne pourra être entre¬ prise tant que des sondages méthodiques ne nous auront pas fixés sur leur nature exacte. CONCLUSIONS. L’étude précédente nous a donc démontré l’existence de deux sources d’énergie distinctes : i° l’énergie des courants ascendants; 2° l’énergie interne des vents horizontaux. Cette distinction, ainsi que les considérations qui l’avaient accompagnée, vont nous conduire à une con¬ clusion importante en ce qui concerne la construction des appareils destinés à utiliser l’une ou l’autre forme d’énergie. En parlant des vents ascendants, supposés de vitesse et direction constantes, nous avons vu que notre planeur pouvait les utiliser sans faire intervenir des changements continuels d’angle d’incidence et il s’ensuit que tout appareil bien établi, à ailes rigides, peut faire du vol à voile à condition que l’énergie fournie par les courants ascendants soit suffisante. Cette constance relative de l’incidence, donnant plus de fixité à l’emplacement du centre de pression, permet donc l’utilisation de surfaces relativement larges, ce qui Fig. 6 el 7. — • En haut, le buzard Saint-Marlin; en bas, l’albatros hurleur (d’après le L)r Magnan). diminue l’envergure et permet une construction plus solide des ailes. Nous avons vu, par contre, que l’utilisation de l’énergie interne des vents horizontaux n’était possible qu’en fai¬ sant intervenir, aux moments convenables, des change¬ ments d’incidence des ailes, changements qui seront de plus extrêmement fréquents, comme nous le montre le diagramme des vents (fig. 5), étant donné le court espace de temps qui sépare les maxima et minirna. Dans un appareil à ailes montées rigidement sur le fuselage, tout l’ensemble devra donc suivre les change¬ ments d’incidence, et l’inertie des masses ainsi déplacées constamment, dans un sens et dans l’autre, retarderont ces manœuvres en même temps qu’ils absorberont une énergie non négligeable et qui sera d’autant plus grande que le moment d’inertie de l’appareil, par rapport à son centre de gravité, sera plus grande. Pour y remédier, on a songé à établir des appareils dans lesquels on peut, faire varier l’incidence des seules ailes. Chanute en avait réalisé un (1) et les appareils de (x) L’ Aéronautique, n° 33, février 1922. L’AÉRONAUTIQUE. Y Aéro-Club de Bavière ainsi que celui de Harth et Messer- schrnitt semblent comporter ce dispositif; aussi ces appa¬ reils, le dernier surtout, ont-ils pu accomplir les perfor¬ mances remarquables que l’on sait (1). Rappelons également que M. Bréguet, dans l’un de ses anciens avions à moteur, avait employé des nervures, pouvant osciller autour d’un longeron unique, et il ne serait pas étonnant que cette solution fût reprise par un eonstrncteu r. Mais le fait de modifier l’incidence entraîne le déplace¬ ment du centre de pression de l’aile et il y a donc avan¬ tage, pour limiter ce déplacement, à employer des ailes aussi étroites que possible; d’ailleurs les appareils pré¬ cités possédaient cette caractéristique. Constatons enfin que nos conclusions, en ce qui concerne la largeur des ailes, sont entièrement conformes à ce que nous voyons dans la nature. Les busards, vautours, pélicans, condors (fi.g. 6) ont des ailes assez larges par rapport à leur enver- o'ure: ils sont d’admirables voiliers, mais nous savons qu’ils utilisent principalement des courants ascendants. L’albatros, la frégate, le goéland ( fig . 7), ainsi que le (l) L’ Aéronautique, n° 29, 1921. 1 “29 martinet de nos régions, ont des ailes très étroites, per¬ mettant des changements rapides d’incidence; ils utilisent de préférence les vents horizontaux. En pratique, il est certain que les vents ascendants, surtout ceux créés par des obstacles terrestres, sont éga¬ lement le siège de pulsations ou tourbillons, pareils à ceux des vents horizontaux; on comprend dès lors tout l’intérêt qu’il y a à expérimenter des planeurs dans cette sorte de courants. Pour nous résumer, nous croyons donc pouvoir dire qu’au cours du prochain Congrès expérimental d’avions sans moteur les appareils du type rigide pourront accom¬ plir, en vent ascendant, certaines performances intéres¬ santes de plane ment et même de vol à voile et qu il nous semble même raisonnable de débuter avec des appareils de ce type; mais, comme ceux-ci ne pourronl utiliser qu’une partie de l’énergie contenue dans ces vents ascendants, il sera intéressant, dans l’avenir, de munir les appareils de dispositifs spéciaux les rendant plus aptes à des parcours prolongés en utilisant le travail interne des vents, même horizontaux. A. de PIS CH O F. Informations. Le Congrès expérimental d’ Aviation .sans moteur , organisé par Y Association française aérienne , et qui se tiendra dans le Puv-de-Dome au mois d’août, a réuni jusqu à ce jour les engagements suivants : MM. Monss Abbins, Louis de Monge (deux appareils), Eric Nessler, E. Dewoitine, G. Beuchet, Lucien Coupet. .... Nous apprenons que le règlement du Concours du Rhô n pour 1922 fait une distinction entre les appareils planeurs et voiliers , en fixant pour ces derniers une vitesse de descente moyenne maximum égale à i,5 m-sec. — Le premier concours de vol à voile organisé en Bavière, par le Bayerische bhegerklub , aura lieu dans la première semaine de mai. à Ammersee. Nous publierons dans notre prochain numéro une très importante étude technique Le problème métallurgique posé par le moteur cEaviation par le lieutenant-colonel C. GRARD, membre de la Commission interalliée de Contrôle aéronautique en Allemagne. L’AÉRONAUTIQUE. i;w L VIE ÂÉRONÂUTIOUE . — Politique et Législation zz Un Corps d'ingénieurs d’ Aéronautique. La création d’un Corps d’ingénieurs de l'Aéronautique, i[iii vient de faire l’objet d’un projet de loi déposé devant la Chambre française, se justifie sans peine. La technique aéronautique a subi, pendant la guerre, une transformation qui s’est manifestée principalement par une spécialisation toujours croissante. Cet état de choses a nécessité l’entrée, dans l’Aéronautique, de nom¬ breux spécialistes, qui se trouvaient être, dans l’Armée, pour la plupart des réservistes ingénieurs civils, et dans la Marine des ingénieurs du Génie maritime. La démobili¬ sation a naturellement enlevé la presque totalité des ingénieurs civils. A cet égard, les services d’aéronautique maritime ont été plus favorisés. La nécessité de créer un Corps d’ingénieurs propre à l’Aéronautique s’impose pourtant pour diriger : la créa¬ tion des tvpes d’appareils militaires nouveaux, la concep¬ tion des appareils commerciaux devant rester vraisem¬ blablement l’œuvre des bureaux d’étude civils; l’amélio¬ ration générale des qualités de sécurité et d’économie des aéronefs; le contrôle de la sécurité des avions civils. Ce personnel serait vraisemblablement formé d 'ingénieurs de métier , ainsi qu’il en existe dans les autres corps. Une grande école serait instituée, véritable centre d’études supérieures d’aéronautique, où se formerait les ingénieurs civils et les ingénieurs d’Etat. Les attributions cl’un Corps d’ingénieurs de l’Aéronau¬ tique seraient : l’étude de la technique aéronautique, générale, pour la conception et pour la construction; la conception et la réalisation du matériel d’Etat, la créa¬ tion éventuelle de prototypes d’appareils; la collabora¬ tion avec tous les services utilisateurs et la mise en œuvre de leurs conseils basés sur l’emploi ou les essais; le contrôle cl la réglementation technique de l’aéronau- I iq ne civile. 'fout ce travail ne peut s’accomjilir qu’avec une stabi¬ lité réelle dans la situation du personnel. Actuellement, on a recours à des ingénieurs civils liés par un contrat à court terme onéreux et incertain, à des ingénieurs du Génie maritime, dont la situation déjà plus stable donne d’excellents résultats, et à un personnel détaché de l’Armée, mais dont la situation est caractérisée par l’incer¬ titude d’avenir dans l’arme, et par la possibilité cons¬ tante d’un rappel. Cette situation est plus vraie encore pour les sous- olficiers et soldats, qui ont forcément un faible rendement leur temps n’étant pas entièrement utilisé dans le sens du travail technique. On arriverait donc, à rendement égal, avec un personnel ci\ il, à une très importante réduc¬ tion de nombre. Le projet de création d’ingénieurs spécialisés prévoit essentiellement : i° un Corps d’ ingénieurs de V Aéronau¬ tique j un Corps d 'ingénieurs adjoints et C agents tech¬ niques. Les premiers seraient recrutés en partie parmi les polytechniciens, en partie par concours direct; leur statut serait du même genre quecélui du Génie maritime; une part plus importante serait faite aux risques profes¬ sionnels. On prévoit actuellement 7 ;> ingénieurs, y compris les élèves d’une Ecole d’aéronautique. La plupart de ces ingénieurs seraient pris, pour constituer le premier con¬ tingent, dans l’existant actuel le plus capable. Il 11’y aurait donc pas de dépense nouvelle à prévoir. Le départ du général Sykes. Le major général Sykes a donné sa démission de Contrô¬ leur général de l’Aviation civile britannique à l'expirai ion de son mandat. Il a refusé de continuer d remplir ce rôle, considérant que, en raison de l’extrême réduction du Département de l’Aviation civile, son emploi ne se jus¬ tifiait plus. Il a offert cependant de rester, à titre béné¬ vole, à la disposition du Secrétaire d’ Etat à l’ Aéronautique. Pour les lignes d’ Empire. Un groupement formé par Vickers Ltd et la Société des essences Shell vient d’offrir au Gouvernement britan¬ nique de se charger de l’exploitation de la ligne d’empire par dirigeables destinée à joindre Londres à l’Inde et à l’Australie. La Compagnie réunit un capital de j 000 000 de livres sterling, dont 1 800000 en actions et le reste en obliga¬ tions. L’Etat assurerait seulement une garantie d’intérêt annuel de 91 ooo f, et fournirait gratuitement tout le matériel de dirigeables actuellement existant, ainsi que |es stations de l’ulham, Cardington et llowden, avec tout leur équipement. La flotte aérienne actuelle servirait pour les essais et l’entrainement. On construirait cinq dirigeables sur les L’AERONAUTIQUE. Le nouvel avion militaire Brkückl' 19 A. -2, à moteur Hknai'LT \bo HP. Cet appareil de corps d'année et de reconnaissance, que nous avons décrit dans notre n" 30, vient de faire ses premiers vols. plans du Zeppelin LZ-I2D, d’environ 120 ooom''. Le pro¬ gramme comprendra d’abord un service bihebdomadaire vers les Indes, puis un service tous les deux jours vers les Indes, avec une extension hebdomadaire vers 1 Australie. Les gains de temps prévus sont les suivants : Bombay, 5 jours et demi (actuellement 17 jours); Hong-Kong, 8 jours et demi (4 à 5 semaines); Australie, 11 jours et demi (4 à 5 semaines). En Italie. Le Ministre de la Guerre italien va inaugurer une poli¬ tique de stricte économie pour l’aviation militaire, qui sera réduite au minimum indispensable, tandis que tous les efforts devront se porter sur le développement de l’aviation civile, de façon à créer, avec le minimum de dépense, une aéronautique nationale qui soit une source de richesse industrielle et d’expansion pour le pays. Au Japon. Un important changement se produit actuellement dans l’Aéronautique civile et militaire du Japon, Sont nommés : vice-président du Conseil supérieur de l’Aéro¬ nautique, le général I loshino; directeur de l’Aéronautique, le colonel S. Kilagawa, à la place du colonel Kakefuda. — Météorologie : ~ L 'exploration île /a haute atmosphère. Le Comité de V International Commission for the Inves¬ tigation of the upper Air , qui siège à Christiania u lixé les dates des ascensions aérologiques internai ionales (ballons- sondes) pour la période 1922-1928. La Commission demande que les observations lui soient envoyées au Meteorologiske Institut , St. Strandgt., 11. On peut rappeler que, par ailleurs, des pourparlers seul engagés entre la France, l’Allemagne et la Russie pour l’unification des règles internationales météorologiques. • Industrie aéronautique - Le Salon d’ Aéronautique de 1922- Le Comité de Direction de la Chambre syndicale des Industries aéronautiques a, dans sa dernière séance, décidé d’organiser cette année un Salon d’Aéronautique. La date et le règlement de cette importante manifesta¬ tion seront arrêtés incessamment par les soins de sa Com¬ mission exécutive. L’activité du Service technique américain. Le major T.-l I. Bane, chef de l’ Engineering Division du Mac Cook Field, de Dayton, qui constitue, aux Etats-Unis, le Service technique de 1 Aéi o nautique, a résumé récemment les principaux travaux (pii y lurent accomplis en 1921. Record d’altitude (10 5oom), par le lieutenant Mac Readv; essai de 5o heures du moteur W, 700 HP; mise en chanlier d un moteur analogue de 1000 IIP; étude ai construction par M. \ erville cl le Service Moteurs d un appareil de chasse avec moteur Packard , 3oo IIP; M. Laddon a terminé et soumis aux essais statiques le L’AERONAUTIQUE. I.T2 premier avion entièrement en duralumin construit, aux Etats- 1 ms, ('1 dont une unité sera prochainement essayée en vol; M. Roche a terminé la construction d’un avion d’entraînement à moteur Liberty 6 (TW)', mise au point du monoplan de chasse Lœning; essais statiques d’un avion de chasse-canon, moteur Wright, 3oo IIP, étudié par M. Laddon et construit par V Aerunianne, et du biplan Lœning, à moteur V\ right, 35o IIP, en étoile et à refroi¬ dissement par air; essais statiques du Gallaudet de bom¬ bardement. de jour, entièrement métallique, et à mo¬ teur W, 700 IIP. Enfin une importante Section d’ Aérosl a lion s’est ins¬ tallée au Mar Cook Field : ede comprend un service d’étude des ballons et dirigeables et un. service d’étude des trans¬ ports par dirigeables. La Section d’ Equipement a pomsuivi de nombreux travaux sous la direction des capitaine Stevens et lieute¬ nant Wade. Enfin la Section Armement, dirigée par le capitaine Kauch, a nus au point de nombreuses inven¬ tions nouvelles. MM. Ogilvie et C°, ingénieurs-conseils, dont le repré¬ sentant a Paris est le major Mayo, foui part de leur nou¬ velle adresse qui sera, à l’avenir, a 2 , place de la Madeleine. - = Avions nouveaux - - - Nouveaux hydravions Savoia. ( I > Ti n de nos correspondants italiens, M. Gino lîasto^i.) Dans ses usines de Sesto Calende, sur le Lac Majeur, la Si Al est en train d’achever son hydravion de com¬ merce 5-24, dont voici les données principales : Envergure, iqm; longueur maxiina avec gouvernail, i3m,3o; hauteur maxima, im,75; largeur du haut au maître-couple, a m ; hauteur, am; entre ailes, am, 80 ; pro¬ fondeur aile supérieure, am,8o; aile inférieure, am,56; puissance (a Fiat A-ia bis), 600 HP; surface por¬ tante, 8(/n2,7o ; poids à vide, 26ookg; poids à pleine charge, jaookg; charge utile, i6ookg; charge unitaire par mètre carré, f3kg; poids unitaire par cheval; 7kg; con¬ sommation à plein régime par heure, i45kg; rayon d’action théorique, i6ookm; équipage, 2 hommes; 8 pas¬ sagers; rayon d’action à pleine charge et plein régime, 800 km ; rayon d’action commercial à pleine charge, 5ookm. Li‘s moteurs sont disposés en tandem, au centre de la cellule, séparés par les radiateurs, et ils actionnent une hélice tractive et une propulsive de 2m,6o, à quatre pales, tournant à 3m,5o l’uii'e de l’autre. Les ailes, rectilignes et parallèles, sont reliées par six paires de mâts, à distances croissantes de I intérieur à l’extérieur. La coque centrale, à un seul redan, est aménagée pour recevoir confortablement 8 passagers, 5 dans une cabine avant, 3 dans une cabine arrière. Le poste de pilotage est, à ciel ouvert, en avant de l’hélice tractive. La queue, biplane, est portée par l’élan de poupe de la coque. Il faut espérer que l’existence de ce bel appareil fera naître chez quelque spécialiste entreprenant l’idée d’amé¬ liorer les communications entre la France et l’Italie, si déplorablement lentes par la vo e de la Corniche, soit au moyen d’une ligne aérienne côtière, soit par une liaison directe de Marseille ou de Nice pc.r la Corse vers Rome. Le monoplan de Marçay. Le petit avion monoplace de tourisme de Marçay , étudié par M. Botalli, vient de faire ses premiers vols. L’envergure 11’est que de 5nl; le moteur est un Gnôme- lîliône de 60 I IR, et le poids total eu vol est de 2/jokg. Un tri place Junkers 60 HP. L’ingénieur Junkers aurait récemment achevé la construction d un prototype nouveau : une berline à trois places, pilote compris, actionnée par un (io IIR fixe. L’appareil serait un monoplan parasol à aile épaisse, sans haubans. Un avion d’école Fokker. M. Fokker vient de sortir un nouvel avion-école : c’est un. monoplan, patasol, hélice tractive, à fuselage quadran- gulaire, à deux places côte à côte. Le moteur est un Curtiss OX-5 de 90 IIR. Cet appareil ne paraît pas pré¬ senter de particularité remarquable. Envergure, i2m,5o; longueur totale, 8m,5o. . - r:""..,.. Aérostation z^zzzzzzzz 1U hélium. Notre confrère américain Aviation donne quelques détails complémentaires intéressants sur les débuts de l’emploi de l’hélium pour le gonflement des dirigeables. L’enveloppe du dirigeable C- 7 (5ooom'), arrivé à I lampton Road en octobre, fut visitée, et après que les ballonnets eurent été enduits, gonflée à l’hydrogène pour éprouver son étanchéité. La nacelle fut allégée d’environ i5okg d’accessoires. L’hélium fut amené en 1000 bouteilles, représentant (i8ooin'. On gonfla le ballon av ec le précieux gaz, le 27 no¬ vembre, en 11 heures. On peut vider très rapidement les tubes, sans redouter {l’inflammation par l’électricité statique. Le ballon fil sa première, sortie le Ier décembre, ltlle fui suivie de ij autres ascensions. Au cours de ces ascensions, totalisant une durée de 18 heures et demie, le pilotage fut conduit de façon à éviter de {humer mi seul coup de soupape. La pureté du gaz, qui était à L'A ER ON A U TJ QUE. 91,9 pour 100 au début, descendit à 90 pour 100 Je 7 décembre. On renfloua quatre fois le ballon, utilisant i/\o bouteilles. Le C-rj fut ensuite dégonflé; l’hélium fut naturellement recueilli et comprimé à nouveau en bou¬ teilles. pour servir à de nouvelles expériences. zzzz Groupes moteurs - - Un moteur rotatif à deux temps. Moteur rotatif à deux temps type Paul Pktit construit partes Etablissements Moreux. C’est un fourreau pro¬ longeant le piston qui sert de distributeur. Les gaz arrivent au carter à travers le vilebrequin en sortant d'un compresseur qui peut être commandé par le moteur lui-même. Un “Bréguet ” à radiateurs “ Lamblin ”. Les essais officiels de l’avion Bréguet i/\-B-i, muni de radiateurs Lamblin au lieu du radiateur frontal employé Un Bukgukt 14 IL -2, muni de radiateurs Lamblin. jusqu’ici, viennent d’être effectués par le S.T.Aé. La vitesse moyenne, par vent nul, a atteint iq8kmh. Au cours d’essais préliminaires contrôlés par Y Aéro- ( luh de France et exécutés par l’aviateur Pitot, un écart m de vitesse de 55-i79kmh a été réalisé, avec la charge mili¬ taire totale de 780 kg. La montée à 5ooom s’est faite en 34 minutes. Les premiers “ Darracq-Coatalen Le S.T.Aé. vient de procéder, aux usines Darracq de Suresnes, à la réception des premiers moteurs Darracq- Coatalen l\i 5 IIP destinés à une série d’hydravions de type nouveau. L’essai de 5o heures à pleine charge a été très remarquablement réussi et dans des conditions plus sévères que celles qui sont régulièrement imposées. Ce moteur Darracq , entièrement construit en France, a été établi par l’ingénieur Coatalen, que nous croyons décidé à poursuivre l’étude du moteur d’aviation et la réalisation de types nouveaux. - — — Aéronautique militaire - - Dans U Aéronautique française. Le colonel Pujo, le principal collaborateur du général Dumesnil, directeur de l’Aéronautique militaire, est nommé chef du 33e régiment d Aviation. Actuellement à Istres, il passera son brevet de pilote et rejoindra son régiment. 11 est remplacé rue de Bercy par le colonel Féquant. La force aérienne japonaise. Selon le Tokio Asahi, la limitation des armements navals intervenue à Washington fait de l’ Aéronaul ique la principale préoccupation de la Marine japonaise. Le plan adopté comporterait 17 escadrilles, fortes de iob appareils ; i5 de ces escadrilles seraient réparties entre les stations navales de 3 okosuka, Kuré, Sasebo et Maizuru, ses deux dernières, fortes de 3a appareils, seraient alleetées à la formation et à l’entraînement du personnel. Quatre dirigeables et six ballons d’observation auraient leur base C1 à Yokosul va . " — Aéronautique sportive ■ — : Le meeting de Nice. Le Meeting de .Nice s’est tenu les 26 et 3o mars et le 2 avril. Organisé grâce à une subvention importante de la ville de Ai ce, il a connu un véritable succès régional et d est à souhaiter que le mouvement aéronautique qu il a entraîné soit durable et aboutisse, comme on peut l’espérer, à la création d’un grand meeting annuel et à l’établissement d’un nouvel aérodrome. Malgré les difficultés rencontrées j>ar une organisation encore novice et qui 11’a eu que 3 mois pour préparer cette manifestation, délicate en ce sens qu elle se passait le long de la Promenade des Anglais, c’est-à-dire au-dessus de la mer et assez loin du terrain de départ, fort exigu et i :u L’AERONAUTIQUE. I >«■ 1 1 approprié par sa nature, le meeting s’est passé sans incident, grâce à la qualité des pilotes dont les ellorts doivent être loués : Fronval, Madon, Sardier, Sadi- Lecomte, Brack-Papa, Coppens, Ferrarin, héros de liome- lokvo, Se.aroni, as des as italiens, Douehy, .\ungesser, Becquet, Fonck, Faulhan, de Domimeis, Bossoutrot, Flachaire, d’Or, Maïcon, les aéronautes Dollfus et Cor- nner, les parachutistes Blanquier, Mlles .Jacquart et Graby. L’espril 4 ; gouvernail de profondeur, 3m x om,36; gouvernail de direction, om,5o X om,8o environ. Nervures écartées de om,5o. D’autre part, il est curieux de pouvoir apprécier les résultats donnés par un planeur assez analogue, le mo¬ noplan Hannover, essayé à Obernhausen, Sieblos, Reul- bach et Foppenhausen. Ces résultats de l’année 1921 sont résumés dans le Tableau suivant : miré- \ il esse Pente Dislance ronce \e rt irait* sur la Dates. Duree . parcourut . d 'altitude. do chute. verticale. Veut. Pilote s oc m ni III: SCC ni: SPC ) sept .. . 9i° 7800 400 0 , 4 3 )) 3-0 Ma riens 8 » ... 33 1 Go 3o °,9 1 8,7 4-6 Blume 8 » . . 35 280 ’io , t OO 9 ) '>■ 4-6 Marions 8 » ... 43 3 00 3o O , 698 m i 6 Bln me S) » ... 34<> 2 3 00 ‘AO( ) ° ? 589 11,5 J » 16 » ... 63o 2900 3 2 ") 0 , 5 1 6 1 5-6 » 1 7 » ... 275 1 900 3*20 1 . 1 1)2 5,9 4-5 Marions S oti . . . (ion 5 {oo 443 °,7U 1 2 , 1 5-3 Bliuno 1 1 >> . . . 1 >0 1 000 [00 o.835 10 o-3 Marions 1 1 »... 7 i > 2000 |85 0 . r>5 10,3 5-7 Bluino Associations et Conférences A V Aéro-Club de France. L’Assemblée générale annuelle de V Aéro-Club de France a eu lieu, le 18 mars 199.2, sous la présidence de VI . Pierre- Etienne Flandin. Pendant les discours du Président, du Trésorier et du Secrétaire général, il fut procédé au vote de renouvelle¬ ment du Comité. Ont été élus : MM. Delebecque, Eiffel, Esnault - Pellerie, Maurice Farman, colonel Ferrus, Goupv, Kapferer, Lahin, Blondel la Rougery, Lioré, de Lubersac, Luquet de Saint-Germain, André Michelin, Quinton, Saulnier, Schelcher, d’Aubigny, Bachelard, Balsan, Bré- guet, membres sortants, et M. Arnaud. A ux Eta ts- Unis . L Aero-C lah oj America , à la suite des décisions piiscs an Congrès d Omaha, le 3 novembre, va adopter les plans de la National Air Association , subir une réorga¬ nisation complète et se nationaliser. Les Etats-Unis seront divisés en neuf districts, corres¬ pondant aux Corps de l’Aéronautique militaire. Deux représentants seront élus dans chaque district, l’un d’eux étant président du district et, par suilc, vice-président du Corps central. L’un au moins de ces représentants sera un aviateur. Le Corps comprendra un présidenl, <) vice- présidents et 3o gouverneurs. . . . Divers faits ~ Nous recevons un résumé des travaux de V Aéro- Club du Centre dont le siège est à Orléans. Nous revien¬ drons sur les efforts de cette Société, qui étudie actuelle¬ ment le projet d’une escale à Orléans pour la course d’avions Paris-Clermont-Ferrand. — La Caisse de Secours de /’ Aéronautique a réparti, en 1921, un nombre important de secours entre les vic¬ times militaires et civiles cl e l’ Aéronautique, ou à leur famille se trouvant dans une situation difficile. Le Comité, présidé par le général de Lacroix, examine toujours, avec la plus bienveillante attention, les cas qui lui sont soumis. Les intéressés doivent adresser leur demande, avec tous renseignements à l’appui, au Prési¬ dent de la Caisse de Secours de V Aéronautique, 35, rue François- Ier, Paris (8e). Le Comité est heureux de renouveler I expression de sa reconnaissance aux donateurs dont les offrandes lui permettent d’apporter ainsi de prompts et efficaces sou¬ lagements. — Le 29 mars, M. A. Cartier a fait, pour V Association française aérienne, une Conférence qui a été suivie de la projection en noir, en couleurs et en relief — cette der¬ nière forme absolument remarquable — de photographies aériennes par M. L. Gimpel. Au cours de sa réunion du 8 février, l 'Union pour la Sécurité en aéroplane considérant le grand intérêt, pour I aviation commerciale, à pouvoir naviguer en avion de nuit ou par temps de brume, a décidé de consacrer une somme de 20 ooolr à récompenser les dispositifs permettant de réaliser ces condit ion s. Cette somme pourra cl re attribuée, suivant des modalités qui n’ont pas été fixées, sous forme de primes ou de prix, pendant l’année Les dispositifs n’ont pas été non plus précisés pour laisser libre cours aux recherches. L’AÉRONAUTIQUE. 136 ! Bulletin du Laboratoire aérotechnique de 'Belgique , n° 1 Traînée induite des ailes d’avion, par N. Florine (Q. M. Allard, directeur du Laboratoire aérotechnique, justifie dois une intéressante préface la publication d’un Bulletin au non» d un établissement qui n’a pu encore entreprendre dessais aérodynamiques. Il indique que son distingué collaborateur, M. l’ingénieur Florine, a voulu faire œuvre utile en mettant en lumière les bases sur lesquelles s’appuient, en ce qui concerne les problèmes de la traînée induite et des interactions, les résultats obtenus par l'école de Prandtl. Le travail de M. Florine constitue en effet la première « justifi¬ cation » ordonnée et didactique de ces résultats; à ce titre il rendra de grands services. La stèréoscopie et son application à V examen des clichés aériens (2), par Erich Ewai.d. Court Traité, mais complet et clair, sur la stéréoscopie aérienne Après une étude de la vision plastique, qui vise à en bien marquer le caractère géométrique par comparaison des visions monoculaire et binoculaire, la prise des couples stéréoscopiques est étudiée : problème de la base correcte en fonction du foyer et de l’altitude, dont l’observation systématique s’impose aujourd’hui que le pro¬ cédé stéréoscopique va s’appliquer à la cartographie normale; pro¬ blème de la valeur relative des différentes sortes de prise. Ensuite vient l’élude des appareils employés pour l’examen des couples stéréoscopiques : simples binocles, appareils à verres gros¬ sissants, appareils à miroirs pour l'examen simultané de grands ensembles, microscopes stéréoscopiques. Un Chapitre donne les règles détaillées de la détermination et de l’assemblage des couples. Ensuite est étudié l’important problème (') Laboratoire aérotechnique de Belgique, 3, rue de 1 Hôtel-dcs- Monnaies (Bruxelles). (2) II. < tldenburg, Munich et Berlin. REVUE DES BREVETS. Patte df. suspension pour ballons. (« The Goodyear tire and Rubber Company », Etats-Unis. Brevet n° 519227 du 6 juillet 1920.) Celte patte permet de fixer solidement à l’enveloppe d’un ballon des boucles doubles de câbles permettant la suspension de poids quelconques. Ces poids sont répartis sur une surface considérable de l’enveloppe par des doigts en tissu (/ïg. i et a) constitués de deux pièces i3 el i collées et cousues l’une sur l’autre et entre lesquelles est serrée la masse aplatie constituée par l’extrémité 1 1 détordue d’un câble io. Deux de ces doigts sont placés aux extrémités d’une boucle io et deux autres aux extrémités cl’une boucle 18. Les doigts sont ensuite placés les uns au voisinage des autres (fig. 3) suivant les rayons d’un cercle dont le centre est l’anse de la boucle et leurs extrémités i5 sont fixées à 1 enveloppe. Deux morceaux de tissu l’un ïg, inférieur et I autre supérieur 22 (fig. 5 et (!) sont ensuite collés et cousus pour compléter et renforcer la patte qui présente, une fois terminée l’aspect de la figure j. A. deCARSALADE et P. REGIMBEAU. Bibliographie (Suite). de la projection lumineuse stéréoscopique, que les Allemands, uti¬ lisant les travaux célèbres de Ducos du Hauron, résolvent par divers procédés, dont l’un, mis au point par le professeur Miethc à la suite des recherches de l’Aéronautique maritime allemande, semble déjà pratique. Un Chapitre sur les applications de la sté¬ réoscopie aérienne achève l’Ouvrage, qui renferme de belles planches de couples stéréoscopiques. L’AÉRONAU fl QUE AU JOUR LE JOUR. — MARS. 9. Banquet de V Aéro-Club de France en l’honneur de Clément Aller et de la récente promotion de la Légion d’ Honneur. i 3. Le pilote Echelbrenner se tue accidentellement à Orly. 15. Fête du Cinquantenaire de la Société Française de Naviga¬ tion Aérienne. 16. Un ballon captif militaire s’échappe à Angers. Un soldat, entraîné, tombe et se tue. Un autre accomplit sans accident I ascension libre et l atterrissage. i 8. Assemblée générale annuelle de Y Aéro-Club de France. 2.3. Fin des concours de planeurs de Gstaad. 9. j . A lssy, vols à 9,m de haut de l’hélicoptère Pescara, en pré¬ sence de M. Laurent- Eynac. 26. Première journée du Meeting de Nice. Virtuosité par Prouvai. Match Brack-Papa-Sadi Lecomte. 9.7. Premier vol en service de l’avion de transport D . /7-3/j sur la ligne Paris-Londres. 80. Deuxième journée du Meeting de Nice. Exhibitions militaires. Descentes en parachute en mer par Btanquier, Mlle Jaequart, Cormier et Charles Dollfus. Départ, de Lisbonne, des commandants Cabrai etContinho, sur hydravion Fairey, pour la traversée de l’Atlantique Sud. Ils arrivent en 8 heures aux îles Canaries. 67635 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS et Cie, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : Thouzellier. (à <à |f:' v r"'.;' p AfÎTMEFT ,. ! t,;: Aeronautics L'histoire et l'essor de l'aviation chilienne L'avion silencieux et le moteur silencieux Le problème métallurgique posé par le moteur d’aviation ■ Ce Numéro ne doit pas être ventfu sans son supplément technique : Abaque pour calculs d’adaptation des hélices t i r K i L'AERONAUTIQUE REVUE MENSVELLE ILLUSTRÉE Abonnements : France, 40h' - Union postale, 50h Le N° 3fc 50 DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF 1 LIBRAIRIE HENRI BOUCHÉ GAUTHIER-VILLARS & O* | N* 36 • Mai 1922 55, Quai des Grands-Augustin*, PARIS “ L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur- Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTH1ER-V1LLARS & Cie, Éditeurs, 55, quai des Grands-Augustins, PARIS (vie) Abonnements : Un an, Trance : 40 fr. — "Etranger : 50 fr. COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique ; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne; SOREAU, Vice-Président de l’ Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE. N° 36 — 4e Année SOMMAIRE MAI 1922 Tour d’horizon européen . . , . H. B. 137 Les constructions aéronautiques en Allemagne . ' . 140 Nos Tables — Nos Collections . 140 L’Aviation chilienne . 141 Note sur les formules d’adaptation d’une hélice à un moteur et à un avion . . . Lieutenant P. ETIENNE 144 L’avion silencieux et le moteur silencieux . Charles DOLLFUS 145 La Néréide . 147 La croisière Marseille-Monaco et l’exposition coloniale de Marseille . 1^8 Trois avions nouveaux . 140 De Lisbonne au Rocher Saint-Paul . 130 Une démonstration de navigation aérienne sur l’itinéraire Paris-Marseille, d’après les documents du SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE 151 Le Grand Prix des ballons sphériques . Ch. D. 15o Le problème métallurgique posé par le moteur d’avion . Lieutenant-Colonel C. GRARD 156 La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales. . 166 Revue des Livres . * . H- 3. et Ch. D. 172 L’Aéronautique au jour le jour . . 172 n “ L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel Supplément au n° 36 de L’Aéronautique Vue aérienne de Kairouan . . 49 Le rendement aérodynamique des avions et le prix des transports aériens . Louis BREGUET 51 Politique aéronautique Les transports aériens. . 56 . . 57 Horaires et tarifs . Page C (couverture) Supplément technique au n° 36 Abaque nouveau des formules d’adaptation des hélices. RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS DE “L’AÉRONAUTIQUE” Pages. Aéronautique Française (répertoire) XXII Aéronavale (L’) . Ateliers des Mureaux . A. André fils (Spidoléines) Marcel Besson . . . . Blériot-Aéronautique . Bréguet . . Il . VU1 . XXIV . Vil . IV j Encart. I couleur Compagnie Aérienne Française. . . . a.m. 6ü Compagnie Franco-Roumaine . xvil C. T. M . XI Cyclecars Salmson . XX Degroote . xxm Henri Dits . X Farman . . H Pages. Gourdou et Leseurre . Grands Express Aériens . XIX Guibillon . XXI Hanriot . IX Hydroglisseurs de Lambert . Lamblin (Radiateurs) . XXI Les sports de Provence . Levasseur . vi Librairie Gauthier-Villars . xv Lignes aériennes Latécoère (C.G.E.A.) xiv Lioré et Olivier . n Luchaire . : . Messageries aériennes . xvm Morane-Saulnier . xn Pages. Moteurs Hispano-Suiza . xvi Nieuport-Astra . m Oliver.. . . xxiv Polybiblion . XXI il Potez . . . . j Encart ) couleur La Précision Moderne . Revue de l’Aéronautique Militaire. Revue de l’Amérique latine . xx Société Financière pour l’industrie, xiv Société des Moteurs Salmson . xm Louis Schreck . Transports aériens Guyanais . Zénith (Carburateur) . xv Zodiac . v Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XXII et XXIII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques 4me Année. N° 36 MAI 1922 Tour d’horizon européen A la date du 5 mai, l’Aéronautique allemande a recouvré sinon sa liberté, du moins le droit de reprendre ouver¬ tement la construction des aéronefs. Quelques semaines plus tôt, le vote du budget de Y Air Ministry a donné lieu, au sein du Parlement britannique, à de vifs débats au cours desquels une politique s’est définie. En Italie, le groupe parlementaire de l’Aviation vient d’affirmer un programme d’action. Le moment paraît donc opportun pour tenter un tour d’horizon européen, où nous essaierons de dégager les tendances d’organisation et de politique qui semblent prévaloir. En Italie. Depuis la fin de la guerre, l’Aéronautique italienne a souffert, plus peut-être qu’aucune autre en Europe, de restrictions budgétaires rigoureuses. Le budget total de l’Aéronautique pour l’année fiscale 1921-1922 s’élevait en effet à 67 millions de lires, dont 43 pour l’Armée, 9 pour la Marine et i5 pour une Aviation civile embryonnaire. Les dirigeants de l’Aéronautique italienne ont tiré de ces crédits restreints un excellent parti; pourtant d’aussi faibles ressources 11e suffiraient plus longtemps, après l’épuisement des stocks de guerre; le soin de l’avenir impose donc une politique aéronautique. Ce souci d’une politique s’est marqué par le vote parlementaire récent du projet de loi instituant au scrutin secret un Conseil supérieur aéronautique et un Comité technique administratif pour V Aéronautique, organisme d’Etat. Ce souci d’une politique s’est affirmé encore au cours des réunions récentes de la Commission de l’Armée et de la Marine, dont le président, M. Carlo Bonardi, enthou¬ siaste défenseur de l’Aviation, a présenté un important projet de loi, qu’il rapportera devant le Parlement, L’Aéronautique. — N* 36. sur l’organisation des Transports aériens; à la Direction du Groupe Parlementaire de l’Aéronautique, présidée par M. Filippo Turati, qui décide d’agir énergiquement contre le vote d’un crédit de 60 millions pour le ren¬ flouement du « Leonardo da Vinci» alors que le budget total de l’Aviation militaire et navale n’atteint pas cette somme. Le même groupe parlementaire va proposer, dès la rentrée des Chambres, l’institution d’une journée aéronautique, pour la discussion de tous les problèmes : MM. Einzi, le député aviateur, Sardi, Bentieci, Turati, Bonardi, Persico, Mazzini et Piezza y prendront la parole. Les accords italo-turc et italo-grec, actuellement en discussion, seront évoqués dans ces débats. Un grand souci politique et économique dominera la question nationale des Transports aériens : l’influence italienne dans la Méditerranée et le Proche-Orient. En Grande-Bretagne. Les chiffres énormes atteints par le budget de l’année précédente, la crise qui sévit dans l’Industrie et le Com¬ merce ont suscité en Angleterre un mouvement d’opi¬ nion très justifié en faveur de l’économie la plus rigou¬ reuse. Le budget de l’Air Force a donc été réduit de 5 millions de livres, soit près de 3o pour 100. En Angleterre, les deux senior services, Armée et Marine, et spécialement cette dernière, ont toujours désapprouvé la création d’une Force aérienne auto¬ nome et de l’Air Ministry qui en a été la condition. L’Amirauté, en particulier, n’a cessé de mener campagne pour le retour à l’état de choses ancien. Ses raisons sont d’ailleurs sérieuses et incontestables, et l’on ne peut passer outre que si l’on constate que la somme 138 L’AÉRONAUTIQUE. des avantages, présentés par l’existence d’une force autonome, est supérieure à celle des inconvénients qui en découlent. Cette campagne ollicieuse a abouti à une attaque directe contre Y Air Ministry faite au Parle¬ ment, quelques jours avant la présentation des Air Estimâtes , par le contre-amiral en retraite Sir R. Hall. Ce membre du Parlement a de nouveau exposé la thèse de la nécessité absolue de la stricte subordination des forces aériennes au commandant des forces navales lorsque les opérations ont pour but d’obtenir la maîtrise de la mer. Il a soumis une résolution tendant à remettre le Naval Air Service sous les ordres de l’Amirauté. M. Chamberlain a répondu au nom du Gouvernement; son argumentation a été la suivante : Après avoir soigneusement pesé le pour et le contre, le Gouvernement est arrivé à cette conclusion qu’il fallait prévoir pour les guerres futures l’existence d’une force aérienne puissante, et dont les opérations, soit contre les forces aériennes correspondantes ennemies, soit contre les points vulnérables extrêmement éloignés des fronts, seraient totalement indépendantes des opé¬ rations de l’Armée et de la Marine. L’opinion du Gouvernement est que, si l’Aéronautique était de nouveau divisée entre l’Armée et la Marine, ces dernières, par la force même des choses, pousse¬ raient beaucoup plus à développer les côtés « auxiliaires » de l’Aviation, en entendant par là tous les services à objectifs limités de coopération immédiate (reconnais¬ sances, réglages, avions torpilleurs), et négligeraient le développement de la Force aérienne elle-même, qui seule mènera à la maîtrise de l’air. Le Gouvernement, en conséquence, considère que ce serait « une décision rétrograde » que d’abolir l’Air Ministry et de refondre les forces aériennes avec Y Ami¬ rauté et le War Ojfice. Cette exposition très nette de la politique gouverne¬ mentale a réuni d’une manière évidente l’approbation de la majorité, si bien que l’amiral Sir R. Hall a retiré sa motion. 11 semble donc, une fois de plus, que les attaques contre l’Air Ministry ont échoué, et, comme cette institution prend d’autant plus de poids et d’impor¬ tance qu’elle dure, on peut dire que son existence est maintenant hors de danger. L’Aviation civile est assez touchée elle aussi, mais principalement en ce qui concerne les installations des aérodromes et des routes aériennes. Les subsides pour la ligne Paris-Londres, qui ont déjà lait l’objet d’engage¬ ments formels de la part de l’État, n’ont naturellement pas été modifiés. Cette réduction des crédits de l’Aviation civile, qui a fait l’objet de nombreux débats souvent acerbes dans la Presse et à l’intérieur même de l’Air Ministry , est certainement l’œuvre du côté « militaire » de celui-ci. Le chef d’ État-Major général Trenchard n’a jamais caché qu’il estimait que les dépenses faites pour l’Avia¬ tion civile étaient faites en pure perte au détriment de l’Air Force. Contre cette vue, le général Groves s’est élevé avec vigueur dans ses articles du Times ; il y sou¬ tient la thèse qu’une Aviation civile florissante est la source essentielle de recrutement d’une Aviation mili¬ taire, surtout pour un pays comme l’Angleterre, qui n’a pas de service militaire obligatoire. Quoi qu’il en soit, la diminution nette des crédits alloués a été de plus de (io pour ioo. Les subsides aux Compagnies sont cependant beaucoup plus élevés que Vannée précédente , de sorte que l’Aviation commer¬ ciale privée ne souffre nullement du changement. Les réductions proviennent pour la plus grande partie de l’abandon de nombreux travaux d’organisation à terre ou tout au moins de rallongement du programme sur un nombre d’années bien plus considérable. Nous avons annoncé déjà que le contrôleur général de l’Aviation civile, Sir F. Sykes, n’a pas jugé pouvoir rester à la tête d’un service aussi diminué et qu’il a envoyé ah Secrétaire de l’Air sa démission. Ce geste indique bien qu’un combat pour l’Aviation civile a été livré et perdu dans les bureaux du Ministère avant la présentation du budget. Mais nous aurions grand tort d’en conclure que la Grande-Bretagne accorde moins d’importance à l’Aéronautique marchande. L’Angle¬ terre est entrée dans la lutte pour la suprématie aérienne; son industrie aéronautique est trop vivace pour admettre ici une autre politique que la poursuite obstinée de l’eiïort. En Allemagne. On trouvera dans ce numéro le texte tAlieiel des règles de discrimination posées, en ce qui concerne les constructions aéronautiques allemandes, par la Note interalliée du i4 avril. Quelle que soit par ailleurs l’effi¬ cacité restrictive de ces règles, l’Allemagne n’en est pas moins autorisée à construire, dans les limites tech¬ niques fixées, autant d’aéronefs qu’elle voudra. La libé¬ ration de l’industrie aéronautique allemande, limitée techniquement par la Note du i4 avril, n’en est donc pas moins acquise depuis le 5 mai; c’est une grande date saluée par la presse d’outre-Rhin. La même presse proteste assez mollement — et, semble- t-il, pour le principe — contre les clauses restrictives de la Note. 11 y a là, peut-être, un signe. D’aucuns pensent qu’il eût été possible, à un moment, d’interdire à l’Allemagne pour l’avenir toute industrie L'AERONAUTIQUE. 139 et toute exploitation aéronautiques. Mais, en l’an 1922 où nous sommes, il serait aussi facile d’imposer aux chemins de fer allemands le remplacement de toutes les voies normales par des voies de om, 60 que d’imposer longtemps aux transports aériens allemands, inséparables du réseau européen qui se crée, l’emploi d’appareils inaptes à de tels services. Si elle désire échapper totalement aux clauses restrictives que l’on tente de lui imposer, l’industrie aéronautique allemande s’installera, en dépit des noms, à l’étranger; elle est déjà en Hollande; elle va construire des usines en Russie; la publicité d’une firme de cons¬ tructions aéronautiques de Prague apparaît à la meil¬ leure place des revues techniques de Berlin et de Munich; Dornier nous écrit que, comme par le passé, il conti¬ nuera à faire en territoire étranger le montage de ses avions nouveaux, et l’on sait que la Société Zeppelin a établi des usines en territoire suisse et une filiale en. Italie; enfin les accords privés passés par l’Allemagne avec l’Espagne et les Etats-Unis pour la construction de dirigeables de grand cube sont publics. En Allemagne même, l’industrie aéronautique ras¬ semble ses forces pour mieux concevoir, construire à mi illeur marché, exploiter plus commercialement. Nous avons dit déjà ce qu’était 1 ' Aero-U mon; à la suite de notre information, cette firme nous adresse une lettre, que nous publions plus loin, où elle justifie, très raison¬ nablement selon nous, la concentration dont elle est née. En face de ce vaste effort logique, les clauses de la Note interalliée semblent surtout exprimer une politique sen¬ timentale qui sera difficilement la plus forte, malgré les révisions biennales prévues. Sans doute, les clauses de discrimination visent sim¬ plement à empêcher la construction et le stockage en Allemagne d’avions de guerre, ou d’avions transfor¬ mables en appareils de guerre, qui ne soient pas, par avance, très inférieurs au matériel allié correspondant. Mais, outre que la fabrication clandestine par pièces détachées nous paraît devoir échapper au contrôle, le danger n’apparaîtrait qu’à partir du jour où l’industrie aéronautique allemande affirmerait une supériorité technique évidente. En dépit de la note du i4 avril, le décret du 5 mai signifie bien la rentrée en scène de l’Aéronautique alle¬ mande. Cette « reprise » nous intéresse vivement. D’ailleurs, si nous avons tenu à préciser ici la posi- tion des grandes puissances aéronautiques européennes, ce n’est pas pour donner des arguments aux tenants et partisans des « rivalités économiques ». Bien au con¬ traire, c’est une politique d’entente et d’accords, appuyée sur des réalités géographiques, qui permettra seule à l’aéronautique marchande de tenir le grand rôle humain que nous lui croyons réservé. II. IL Les constructions aéronautiques en Allemagne A la date du i4 avril, une note du Président de la Conférence des Ambassadeurs a porté à la connaissance du Gouvernement allemand les règles de discrimination des aéronefs civils et des aéronefs milit aires adoptées par les Puissances alliées vis-à-vis de l’Allemagne. Ces règles sont les suivantes : Appareils volants plus lourds que l’air. Règle n° 1. — Tout monoplace ayant une puissance supérieure à 60 IIP sera considéré comme militaire, donc comme matériel de guerre. Règle n° 2. — Tout appareil pouvant voler sans pilote sera considéré comme militaire, donc comme matériel de guerre. Règle n° 3. — Tout appareil ayant soit un blindage ou un moyen de protection quelconque , soit une instal¬ lation lui permettant de recevoir un armement quel¬ conque : canon, torpille, bombe, avec des aménagements de visée pour les engins ci-dessus, sera considéré comme militaire, donc comme matériel de guerre. Les limites suivantes seront des maxima pour tous les appareils plus lourds que l’air et tous ceux qui dépasseront ces limites seront considérés comme militaires, donc comme matériel de guerre. Règle n°4. — Plafond maximum à pleine charge, 4ooom [un moteur ayant une installation permettant la surcom¬ pression fera rentrer l’ appareil qui en sera muni dans la catégorie militaire). Règle n° 5. — Vitesse à pleine charge et à une altitude de 2000111, i70kmh ( les moteurs à pleine puissance et par conséquent donnant le maximum de force). Règle n° 6. — La quantité maximum d’huile et de carburant à emporter [meilleure qualité d essence d aviation) 140 L’AÉRONAUTIQUE n excédera pas -°° * 1 J° grammes par HP, Y étant la altesse de la machine à pleine charge et à pleine puissance à 2000 111 d' altitude. Règle n° 7. — • Tout appareil capable d’ emporter une charge utile dépassant 6ookg, pilote, mécanicien et instru¬ ments compris, alors que les conditions des règles A, 5 et 6 auront été remplies, sera considéré connue militaire, donc comme matériel de guerre. Appareils plus légers que l’air. Dirigeables. Les dirigeables dont le cube dépassera les chiffres ci- dessous seront considérés comme militaires, donc comme matériel de guerre : I. - Dirigeables rigides, 3o ooom'; II. — Dirigeables semi-rigides, 20 ooom‘; III. — Dirigeables non rigides, 20 ooom . Règle n° 8. — Les usines fabriquant du matériel aéronautique devront être déclarées. Tous les appareils, tous les pilotes ou élèves- pilotes devront être immatriculés dans le s conditions prévues par la Convention du i3 octobre 1919. Les listes en seront tenues à la disposition du Comité de garantie (institué par la même Note). Règle n° 9. - — - Les stocks de moteurs d' aviation, de pièces détachées, d' accessoires de moteurs ne seront pas autorisés au delà de ce qui sera jugé nécessaire pour satisfaire aux besoins de f aviation civile. Ces quantités seront déterminées par le Comité de garantie. Remarque générale. On estime que les dé finitions ci-dessus auront ci être révi¬ sées tous les deux ans afin de considérer les modifications que les progrès de V aéronautique auraient à y faire apporter. La Commission de garantie instituée par cette Note comprend i3 ofliciers : 4 britanniques, dont le chef de la Commission; 3 français, 2 italiens, 2 japonais et 3 belges. Les représentants de la France sont le commandant Lou- bignac, le capitaine Boilève et le lieutenant Gilles. Nous recevons le texte du décret promulgué à la date du 5 mai par le Gouvernement allemand, à la suite de la note de l’Entente. Les articles 4 et 5 valent d’être médités. Ils laissent entrevoir les premières répercussions des clauses restrictives imposées par l’Entente : A ut. 4. — Ne peuvent circuler en Allemagne que les avions satisfaisant aux régla fixées dans V annexe (c’est- à-dire aux règles restrictives imposées). Art. 5. - Les aéronefs construits ou importés contrai¬ rement à V article 2 ou circulant en Allemagne contraire¬ ment à d article 4, doivent, sur l'ordre du Reichsverkehi mi¬ ni sler et aux frais du délinquant., être transformés de façon à satisfaire aux règles de l’annexe. En cas de lefus, le Reichs^ erkehv minister est autorisé à faire prendre lui-même les mesures nécessaires, aux frais du contreve¬ nant. Nos Tables = Nos Collections Ce Numéro contient les Tables de L ’ Aéronautique pour 1921 ; celles de 1920 accompagneront le n° 37. Les Tables de 1919, actuellement en composition, et relatives à une autre rédaction, seront envoyées gratuitement, sur demande, à nos abonnés. On pourra apercevoir, par ces Tables, l'impor¬ tance de la documentation réunie depuis trois ans par notre Revue, dont la collection constitue un instrument de travail pour quiconque est intéressé à l’Aéronautique. Quelques collections complètes (années 1919, 1920 et 1921), dès à présent très rares et bientôt introuvables, sont disponibles aux prix suivants : France . loO fr. Étranger . 200 fr. En outre, les années 1919 (n° l à n° 7 inclus) et 1921 (n ’ 19 à n" 3i, plus le numéro spécial du Congrès) peuvent être acquises séparément aux prix suivants : France Etranger 1 91 9 1921 30 fr. 40 fr. 70 fr. 30 fr. L'AÉRONAUTIQUE. lil L’Aviation chilienne Nous ignorons trop, en France, l’aviation chilienne. Nous paraissons avoir oublié à quel point son origine fut française, et que son créateur véritable, feu le capitaine Manuel Avalos- Prado, vint acquérir en France, voici dix ans. l’expérience aéro¬ nautique qu’il mit ensuite au service de son pays. En 1912. sept jeunes hommes de l’armée chilienne s’inscrivirent à l'école Blériot de Bue et y devinrent horateurs du capitaine Avalos et de ses successeurs, puisqu’ils dirigent encore aujourd’hui les ateliers de l’école chilienne d’aviation d’j El Bosque. Cette école d’El Bosque fut fondée en 1918, à 6km au sud de San¬ tiago, par le Ministre de la Guerre d’alors : M. Georges Matte. l’actuel président de V Aéro-Club du Chili, et par le général de division Aristidès Pinto-Concha. La direc- tion en fut confiée au capitaine Avalos qui y installa des hangars venus de France et qui, sur toute la série des Blériot, depuis le « pingouin » à moteur Anzani jusqu’au biplace Gnome 80 IIP. y forma en sept cours près de 5o pilotes. Dans le premier de ces cours furent brevetés aviateurs militaires : Arturo Urrutia, Enrique Manuel Avalos- Prado, -j- Lttis Acevedo. y rapidement pilotes. C’étaient, à coté du capitaine Avalos, les lieutenants Amadeo Casanno, Molina Lavin, I ucapel Ponce, Victor Contreras, Alexandre Bello et le sergent Mercadier. De ces sept hommes, trois seuls survivent et continuent de servir l’aéronautique chilienne. Mais il convenait que le nom de tous fût inscrit en tête de ces lignes. En même temps qu’eux, deux ingénieurs mécaniciens, MM. Miguiel Cabezas et Marcos Donoso, recevaient dans les usines françaises d’avions et de moteurs la spécia¬ lisation technique qui a fait d’eux les précieux colla- Perez, Armando Urztia, Manuel Valenzuela et Ale- jandro Mery. Grâce au capitaine Avalos, on put voir, dès iqiâ, au cours de grandes manœuvres auxquelles prirent part trois divisions d’infanterie, deux escadiilles, une pour chaque parti, et commandées 1 une par Avalos lui-même, l’autre par son élèvele capitaine Enrique 1 erez, collaborer aux opérations. C’est pendant ces manœuvres que le lieutenant Tucapel Ponce et son observateur, le lieutenant Emil Berguüo, firent une chute mortelle. Les funérailles de ces premières victimes de l’aviation chilienne prirent le caractère d un deuil national. 142 L’AÉRONAUTIQUE. C’est encore la France qui eut l’honneur de former, à côté de ces pionniers de l’aviation militaire, les pre¬ miers pilotes civils du Chili. Citons parmi eux : MM. Clo- domirio Figueroa et David Fuentes, propagandistes tou¬ jours sur la brèche; M. David Fuentes ne continue-t-il pas, sur son vieux Blériot biplace, 80 HP Gnome, à donner des baptêmes de l’air? Mais ici c’est le nom de Luis Acevedo qu’il faut mettre en pleine lumière, de Luis Acevedo qui, à peine muni de son brevet, quitta la France pour être, dans le ciel du Chili, le pre¬ mier aviateur et la première victime de l’aviation. Nom¬ mons encore Rojas, Castro, Paye aujourd’hui établi en Espagne où il est, sans doute, le plu fameux pilote civil. Le premier groupe d’aviation indépendant de l’école même avait été organisé en 1918 et placé sous les ordres du capitaine Enrique Perez. A la même époque arriva à Santiago le major anglais Scott, chef d’une mission an¬ glaise d’instruction qui, de cette date jusqu’à la fin de 1921, forma une soixantaine de pilotes. Le major Scott a quitté le Chili en février 1922. Les dirigeants de la poli¬ tique chilienne ont toujours porté à l’aviation un vif inté¬ rêt. Aussi lui ont-ils fait un cadre où elle paraît suscep¬ tible de se développer heureu¬ sement. Il existe une Inspection générale d'aviation qui réunit, à San¬ tiago, les aviations militaire, navale et civile; l’inspecteur général est le général Luis Contreras, qui a succédé dans ce poste au général J. -P. Darnellt, aussi convaincu de l’importance de l’aviation que l’inspecteur actuel. Le chef de l’aviation militaire est le colonel Enrique Monrreal; le capitaine Armando Urziia, élève de Manuel Ava- los, est le directeur actuel de l’école d 'El Bosque (x) ; le capitaine Urziia, qui a passé quelques mois en 1921 à notre régiment d’aviation du Bourget, a beau¬ coup d’estime pour les méthodes fran¬ çaises; à la fois chef et pilote de la première heure, son autorité est grande. L’aviation militaire chilienne doit com¬ prendre bientôt trois groupes de trois escadrilles ; le premier de ces groupes est complètement organisé. Le commandant de l’aviation navale est le capitaine de frégate von Schôders; il a pour adjoint le lieutenant de vais¬ seau Manuel Franke. A l’Inspection générale est rattaché M. Georges Matte , président de /'Aéro-Club du Chili. L’aviation chilienne 11’a pas oublié ses origines françaises. Toutefois, par le fait de la guerre, d’autres influences ont pu s’exercer qui ont masqué un moment ces origines. C’est ainsi que la Grande-Bretagne, en envoyant au Chili, en 1918, 5o avions anglais en compensation de navires chiliens réqui¬ sitionnés en cours de construction, fit pénétrer dans l’école d 'El Bosque , avec l’appareil-école Avro , les nouvelles mé¬ thodes de l’instruction en « double com¬ mande ». Le major anglais Victor Hous¬ ton eut alors pour premiers élèves le lieutenant de vaisseau Manuel Franke et le capitaine Socrates Aguirre. Celui-ci commanda l’escadrille mixte qui, en 1919, prit part aux manœuvres de la 3e division dans la province de Concep- cion; en 1920, il fut placé à la tête de l’escadrille de Bristol monoplans mono¬ places qui, dans le Chili du Nord, coopéra avec la première division qu’il avait fallu mobiliser; ce fut la pre¬ mière escadrille chilienne en campagne. Sur les Andes. fi) Après Manuel Àvalos, El Bosque a été successivement dirigé par les commandants Carlos Hira, Armando Diaz et Luis Dcpassier. L’AÉRONAUTIQUE. Le capitaine-aviateur Socrates Aguirre, qui vient de faire en France un voyage d'étude et avec qui nous avons eu l’occasion de nous entretenir. un Service technique dont sont chargés, pour l’aviation militaire, le capitaine Victor Contreras, ancien élève de notre Ecole supérieure aéronautique; pour l’aviation navale, l’ingénieur de la marine Monténégro; pour l’avia¬ tion civile, M. Figueroa, dont nous avons déjà prononcé le nom. Nous avons dit les premiers travaux de l’aviation militaire en liaison avec l’armée. L’aviation navale n’est pas non plus inactive. Techniquement dirigée par le colonel anglais Travers, elle dispose d’une base à Val- paraiso, et elle y entraîne sur hydravion un personnel formé d’abord à El Bosque; ses appareils, principale¬ ment des Short et des Sopwith. ont participé aux dernières manœuvres d’escadre autour du port de Co- quimbo, dans le Nord du Chili, après un raid de 8ookm. Les premiers pilotes de l’aviation navale ont été, à côté de Manuel Franke, les officiers de marine Amador Alcayaga, Alfonso Lisoasain, Humberto Marin, Aris- toteles Espinoza, Villagran et Zanartu. Ces deux der¬ niers sont morts en service; la fin de Zanartu qui, sorti indemne d’une chute, mais couvert de l’essence des réservoirs crevés, se précipita dans les débris enflammés de son appareil pour en arracher un camarade et y trouva une mort atroce, en a fait un héros national. Nous devons signaler ici les prouesses sportives auxquelles a donné lieu la traversée de la Cordillère I i3 des Andes, objet d’une vive émulation entre les avia¬ tions argentine et chilienne. La première traversée aérienne de la grande chaîne fut faite, on s’en souvient, en 1918, par un ballon libre argentin, que montaient M. Bradeley et le capitaine Zuloaga; mais la première traversée en avion fut osée et réussie sur avion Bristol , en 1919, par le capitaine chilien Godoy, un élève d’Avalos. Depuis lors, du côté chilien, le capitaine Cortinez en 1920, M. Figueroa en 1921 sur un Morane-Saulnier parasol, le lieutenant Herrera en 1921, avec un passager, réussirent à passer les Andes. On sait aussi l’accueil enthousiaste qui fut fait à Mlle Bolland, après son inou¬ bliable traversée des Andes sur un petit Caudron G- 3; c’était un exploit que les Chiliens étaient à même de juger. Il y a là un signe d’esprit sportif qui est plein de promesses, et dont les prouesses du sergent Ojeda détenteur du record sud-américain d’altitude par plus de 7000™, sont une autre preuve. Cet esprit dépasse l’emploi militaire de l’aviation. On conçoit que le Chili, qui a réussi à se constituer de remar¬ quables forces de défense nationale, veuille y faire à l’aviation une large place. Mais les pouvoirs publics se rendent également compte de l’intérêt d’une aviation civile, dans un pays qui doit à sa très spéciale configu¬ ration des communications difficiles. Aussi Y Aéro-Club du Chili, présidé par M. Georges Matte, le grand homme Le lieutenant-pilote Robert o II errera , le premier aviateur qui ait franchi les Andes avec un passager; le lieutenant Alfredo Gertner, photographié avec lui. L’AÉRONAUTIQUE. 141 d’État chilien, est-il décidé à susciter l’éclosion d’une aviation civile; M. Armando Venegas, secrétaire général, est ici l’infatigable collaborateur de M. Matte. L’Aéro- Club veut arriver à ce résultat, d’abord par la création d’une École civile d’aviation, déjà en cours d’organi¬ sation et qui sera une grande force de propagande; ensuite en aidant à une unification profonde de l’avia¬ tion chilienne, unification dont une organisation technique solide sera l’instrument le plus sûr; enfin, en provo¬ quant aussitôt que possible la naissance d’une avia¬ tion de transports qui, au long des 45ookm de côtes du Chili, établirait des relations absolument nouvelles. Nul doute d’ailleurs que, sur ces grands parcours au long d’un rivage difficile, l’hydravion ne doive plus tard supplanter l’avion. Notons enfin, comme un signe de ce goût aéronautique si répandu au Chili, l’organisation à Santiago, en 1916, d’un Congrès aéronautique international auquel toutes les nations sud-américaines participèrent; de grandes fêtes d’aviation furent données à Valparaiso pour clô¬ turer le Congrès; c’est à cette occasion que M. Santos- Dumont, représentant le Brésil, se rendit en avion, avec David Fuentes, de Valparaiso à Santiago. On voit, par ce rapide exposé, la force qu’est déjà l’aviation chilienne. On conçoit qu’elle ait constitué dans l’Amérique du Sud un centre d’attraction. De fait, l’école d ’ El Basque a vu venir à elle bien des élèves uruguayens, boliviens et équatoriens; parmi eux, il faut rappeler la mémoire de Boizo-Lanza, le capitaine uruguayen qui, dès que son pays eut pris parti dans la guerre mondiale, vint se mettre à la disposition de la France et trouva la mort chez nous. Au martyrologe de l’aviation chilienne s’inscrivent les noms d’Acevedo, de Ponce, de Mery, de Mcnadier, de Berguno, de Bello, d’Espejo, d’Illanes, de Luco, de Villagran et de Zanartu. Derrière eux, une jeunesse enthousiaste est prête à se consacrer à l’aviation du Chili pour en faire une grande aviation. L’AÉRONAUTIQUE. Au nombre des pilotes militaires chiliens formés en France avant la guerre, nous devons compter le commandant Roberto Aliumada, qui prit son brevet à l’École Morane-Saulnier. NOTE SUR LES formules d’adaptation des hélices à un moteur et à un avion Par le Lieutenant P. ÉTIENNE Les formules d’adaptation du commandant Caquot, adoptées par le A. T . Aé. sont : = O et D = 1,0/ T 10» n9-Y Un mode de calcul de ces formules à l’aide d’un abaque à entre-croisement a été donné dans le bulletin n° 2Û du S. T . Aé. (mai 1919), mais pour des valeurs particulières de n et T, correspondant aux caractéristiques moyennes de quelques moteurs existants. Nous avons fait usage de ces formules, en en facilitant l’emploi par l’adoption d’un mode de calcul plus général pour des valeurs quelconques de n et T. L’ abaque à points alignés, publié dans ce numéro comme supplément technique, et qui donne une solu¬ tion du problème, s’utilise comme il suit : i° Aligner V et T — - Lire les pivots de p et D. 20 Aligner ces pivots, l’un avec l’échelle de droite de n, et lire p, l’autre avec l’échelle de gauche de n, et lire D. L’économie de temps, réalisée dans le calcul, nous a paru valoir la peine de publier cet abaque, qui ne présente d’ailleurs pas de difficultés spéciales de construction. P. ÉTIENNE. ABAQUE DES FORMULES D’ADAPTATION DES HÉLICES 16/ V5 = ^ v Tôt Aligner V, T et les pivots, joindre les pivots à n (échelle de droite pour o, échelle de gauche pour D). Lire p et D. Vkm/h- 3SQ_ SÛfl_ 5SQ_ 200 ISO 100 Pivots de p. Pivots de D- PmAtres. pour A pour T r, 1 1 chflv. D- y P- _1 -2 -3 t-5 6 7 -3 -9 10 -Il -13 — 14 H5 j-it H? i— 18 H9 20 —21 -n -23 j-34 b-ZS U e,5L -9a (5 i-3 Q8i_ ^a A?5- GJ— 0,61- r5 7 H I — 10 y 3 bAl -13 hiv 3M _ «»* H 5 H6 Ê— I? L 4M L-ia 19 Ma-' 5(!q -21 . 0,55- 5»8 -2l2!L im: ?oo IBM ' 1700 - L_8fi9 1600 1500 ' liSL- / / - ' 1300 JM llflo -JM looo 900 : — 22 L 6,M —23 24 -25 M6 î - SCO m M 50 600 4» looo 150_ >100 200-: - J23 ""-^4425 25fi_J 300 150? - Med 1_!M 400: JIM ' 1883 _S5ûz ' 9.000 - - '2100 - iSûd .2220 ;oo= 7S&J 8Q0 = S50| 900 - 9ÜL I0O0 : Supplément au n° 36 de L Aéronautique. Revue mensuelle illustrée, 55, quai des Grands-Augustins. L’AÉRONAUTIQUE. U5 La question de l’avion silcneieux n’avait pas, jusqu’à maintenant, été étudiée avec beaucoup d’activité. Il est heureux de voir que des efforts ont été faits récem¬ ment pour la résolution de ce problème qui présente le plus grand intérêt : pour l’avion de guerre, le silence sera une défense puissante, une possibilité d’échapper, notamment pour les appareils de reconnaissance et de bombardement, aux repérages de l’artillerie. L’avion marchand, a tout à gagner en devenant silencieux : le confortable des passagers sera totalement modifié — ■ on imagine difficilement le développement des transports par chemin de fer ou de la navigation si les bateaux ou les trains étaient aussi bruyants cpie les avions actuels — ; de même le pilote ne sera plus soumis à une fatigue cérébrale spéciale qui n’a pas été suffisamment étudiée et combattue, et (pii a pu causer de sérieux accidents; l’avion silencieux verra sa sécurité encore accrue par le fait qu’on pourra utiliser, pour éviter les collisions ou pour repérer le sol dans la brume, des signaux acous¬ tiques qui rendront également des services aux avions volant en escadrille; enfin les populations placées sur le passage régulier des lignes de transports et surtout au voisinage des aéro-ports verront avec plaisir s’atténuer le bruit des appareils. Ce bruit est déterminé par plusieurs causes : d’un côté le moteur; de l’autre les sons éoliens de l’hélice, d’une part, de la cellule, d’autre part. L’amortissement du bruit de la cellule dans l’air, sensible dans les vols planés, et qu’on retrouve à bord des dirigeables où les moteurs munis de pots d’échappement sont éloignés de la nacelle, ira naturellement en diminuant par la suppression du haubannage; ce bruit est d’ailleurs faible et nettement secondaire. Le bruit de l’hélice n’est pas négligeable : on peut y remédier — et c’est en Angle¬ terre surtout que l’on a fait avec succès des efforts dans ce sens - en utilisant des hélices démultipliées, tournant par exemple entre 700 et 900 tours au lieu des i/foo à 1800 tours des hélices en prise directe. Les hélices employées avec moteurs à réducteur ont généralement quatre pales. Il 11’y a pas lieu d’entrer ici dans les questions de rendement des hélices suivant le nombre de pales, mais d est notoire qu’une plus faible vitesse de rotation donne un rendement meilleur, et que le son produit par le passage des pales dans l’air est affaibli. Le moteur cause du bruit de deux façons differentes. La partie mécanique, le fonctionnement des soupapes notamment, est une source de bruit notable, mais de faible amplitude et qui pourra également diminuer, grâce aux moteurs sans soupapes ou par tout autre dispositif. Le bruit qui domine et qui est actuellement le plus important à combattre est celui provoqué par l’échappement. Les gaz quittent le cylindre avec une grande vitesse, une quantité considérable de chaleur et sous une certaine pression : 5 à 7 atmosphères. Dans les silencieux des moteurs d’automobile, la diminution du bruit est obtenue par une augmentation de volume des gaz d’échappement, avec réduction correspondante de pression. L’énergie kinétique est transformée en chaleur, eu faisant passer les gaz dans un canal en chicane, ce qui les fait changer de direction. Cette chaleur est transmise à l’air. En outre de leurs poids élevé, ces appareils ont les inconvénients suivants, qui seraient sérieux pour des moteurs d’avion, marchant à rendement maximum et atteignant des puissances beaucoup plus élevées : contre-pression et résistance de l’échappement, par suite de la hausse de pression et des changements de direc¬ tion; surchauffement consécutif des parois des cylindres. On a donc une quantité de gaz non évacuée, une tempé¬ rature de compression plus haute, et une combustion incomplète, le mélange gazeux se trouvant chargé de «az brûlés. O Le problème de l’avion silencieux est donc assez com¬ pliqué : il a été indiqué plus haut de quelle manière il a été partiellement résolu pour ce qui concerne l’avion lui-même et l’hélice. Le silencieux de moteurs d’aviation L’AERONAUTIQUE. a reçu deux récentes applications, toutes deux en Suisse, et cpii présentent un intérêt très réel. Il est bon de signaler que, en outre de la diminution de bruit, ces deux appareils, le Schneebeli et le Birger- Ad Astra, paraissent devoir empêcher des jets de flamme à l’échappement et former ainsi par surcroît u il en gi n d e sécurité appréciable. LE SILENCIEUX SCHNEEBELI. Pour le silen¬ cieux Schneebeli , le principe appliqué dans le cas de l’ap¬ pareil prototype 1 920 vise à produire les opérations sui¬ vantes : Introduire, dans l’échappement, de l’air qui, mélangé aux gaz. en achève s’il va lieu la com¬ bustion àl’intérieur de la conduite d’é¬ chappement. Diviser les gaz en de multiples jets, débouchant de la conduite d’échap¬ pement dans des ailettes creuses re¬ froidies par l’air, pour éteindre les llammes et briser la violence des explosions à la sortie. Evacuer les gaz vers l’atmosphère par des ouvertures minces et nombreuses pratiquées dans ees ailettes creuses, pour assurer une grande section de sortie et étouffer le bruit brisant des explosions d’échappement. Utiliser le courant d’air provenant du déplacement de l’avion pour entraîner les nappes de gaz sortant des ailettes par des ouvertures minces disposées en Giffard, pour produire à la sortie des gaz une dépression, (pii doit aider à la bonne marche du moteur et meme lui assurer son maximum de puissance. Le silencieux Schneebeli est entièrement construit en tôle d’acier doux. Il se compose d’un collecteur en deux parties, s’adaptant au moteur pour recevoir les gaz d’échappement; un tube silencieux s’emmanchant sur la partie tronconique du collecteur pour évacuer les gaz. Le tube est formé de 5 éléments soudés ensemble <'i l’autogène, et renforcés à la jonction. Lhaque élément est pourvu de 1 \ ailettes creuses fixées sur le tube perforé par des points de soudure électrique. Le dernier élément est pourvu d’un fond plein, évitant la sortie directe des gaz par le tuyau central. Le poids de l’ap¬ pareil est de q5s par IIP. Expérimenté à Vil la cou blay, le m- S i le n ci eux Ad Astka, ■système I’iRGKr, P°ur m^ew,'3o° m>- Schneebeli a bet Amenagement d'un des premiers silencieux Ad Vsika sur avion monomoteur <20 IIP. coup diminué le bruit de l’avion. La température du ra¬ diateur s’est main¬ tenue à 58° et les parois d u silencieux 11e se sont pas échauffées de façon importante. Au point lixe, le silen¬ cieux 11e prend pas de puissance et ne donne pas de flammes au chan¬ gement de régime. o o LE SILENCIEUX AD ASTRA. Le silencieux Birger, construit par la Société suisse Ad Astra, est basé sur le principe de refroidissement intense des gaz d’échappement. Il se compose essentielle¬ ment d’une partie lixe, véritable pot d’échappement, et d’un rotor, partie rotative qui forme le fond de cette invention. Actuellement, le silencieux Birger pour moteur d’avia¬ tion Benz de 220 IIP a la forme d’un corps ovoïde de bonne pénétration, d’une longueur de nocm et d’un diamètre maximum de 34(I". La conduite d’échappement, débouche dans la partie lixe, pointue, qui contient les pots de tamisage pour l’expansion progressive et la dévia¬ tion des gaz et se termine en une soupape de sûreté prévue en cas de coups de feu. LAÉRONAUTJQUE 147 La partie antérieure — le rotor — tourne en porte à faux, sur des roulements à billes, autour d’un axe fixe; elle con¬ tient des chicanes de déviation et des ailettes de ventilateur le long desquelles les gaz circulent en baignant la paroi extérieure pour être ensuite expulsés. La rotation de cette partie a lieu au moyen d’une couronne d’ailettes sur lesquelles agit le courant d’air dû à l’hélice ou à la marche. On comprend facilement que, 1rs gaz entrant au centre du dispositif et s’échappant à la périphérie, leur con¬ traction provoque une aspiration facilitant leur trans¬ lation. De plus, la rotation projette les gaz vers la péri¬ phérie, d’où il résulte encore une aspiration due au refroi¬ dissement; les gaz sortent de l’appareil à faible tempé¬ rature, éliminant le danger d’incendie. La rotation ne provoque donc pas une aspiration mécanique, mais facilite le refroidissement des gaz en les forçant à baigner des parois froides. Le silencieux Ad Astra, facile à démonter et nettover, est construit en tôle et en aluminium (rotor). Il a donné un meilleur refroidissement du moteur, même au banc. La consommation paraît diminuer dans la proportion de 3 à \ pour ioo et même 5 pour ioo, l’aspiration des restes de gaz d’échappement améliorant le mélange explosif. Les essais envol, en 1921, ont été poussés jusqu’à 3 o heures, avec des vols de 5 heures. Les encrassements de 1 lougies et de soupapes ont diminué. L’amortissement du bruit était très important. Pour un moteur de 200 IIP le poids ded’appareil serait de qk" à iok". La vitesse de rotation du cône sur avion L. V. G., moteur Benz 220 IIP, était de i5oo tours; elle a été, pour essais de résistances, portée à 3ooo tours. D’après les essais faits à Villacoublay, le poids d’un Birger pour Bréguet \/\ A-i à moteur Renault 12 Fe 3oo IIP est de 3iks, soit iqkK de plus que le pot d’échappement habituel. Il a diminué légère¬ ment, par sa résistance, la vitesse de l’avion; encore faut-il tenir compte du fait qu’il 11e s’agit 1 à que d’un appareil d’essai. Lu tant que pare-ilammes, le silencieux Birger a donné les meilleurs résultats même dans les nuits les plus noires. Il est à souhaiter de voir se continuer les essais com¬ mencés dans cette bonne voie, si évidemment utile au progrès général de l’aviation. Chaui.es DOLLEUS. La Néréide. La Néréide est une Société que viennent de créer en commun la Compagnie générale transatlantique et les Messageries maritimes; le capital initial, apporté par moitié par chacune des deux Sociétés mères, a été fixé à 200 ooofr. On voit qu’il s’agit là, pour 1 instant, d’une société d’éliule. Nous croyons savoir que cos études concer¬ neront l’établissement et l’exploitation des transports aériens sur les grands trajets maritimes, et que le premier parcours examiné sera Paris-Alger. Le Conseil d administration groupe MM. dal Piaz et Roussel, Présidents des Conseils d’administration des deux Sociétés mères, M. Philippar, Administrateur-Directeur des Messa¬ geries maritimes, et M. Bourecret, Inspecteur général de la Compagnie générale transatlantique. Nos lecteurs sc rappelleront les vues si intéressantes exprimées par M. J. dal Piaz, dans notre numéro du dernier Salon (n° 30), sur la liaison que l’avenir établirait entre les transports aériens et les transports maritimes. Le rôle présent de la Néréide semble être de préparer cet avenir. L’Aeronautique marchande et la sécurité. L Editorial paru sous ce litre dans le Bulletin n° 4 de L Aéro¬ nautique marchande , contenait les lignes suivantes : « Sur le territoire français que le parcours Paris-Londres intéresse, il existe deux postes terrestres de T. S. F.; celui du Bourget fonc¬ tionne mal, celui de Saint-Inglevert, détruit par l’incendie voici bientôt trois mois, n’est pas encore rétabli. » Le colonel directeur du Sereine de la Navigation aérienne nous adresse à ce propos la rectification suivante : « Le poste du Bourget fonctionne normalement; son exploita- tation n’était gênée que par des brouillages occasionnés par les puissantes émissions tic la Tour Eiffel; une entente est intervenue entre le centre radio télégraphique de Paris et mon Service pour remédier à cct état de choses. » D’autre part, le poste de Saint-Inglevert, détruit le S mars par l’incendie, reprenait du service le 3 mai, c’est-à-dire moins de deux mois après sa fermeture. » Enfin, toujours en vue d’une sécurité plus parfaite de la Navi¬ gation aérienne, j’envisage la possibilité de compléter l’installation d’Abbeville (où il existe un poste météo) par un poste radiolélé- graphique capable d assurer la liaison avec les avions. De celle façon, les pilotes pourront recevoir, en cours de voyage, tous les renseignements météorologiques utiles sur les régions qu ils doivent traverser. Ce terrain d Abbeville ne serait pas d’ailleurs destiné à se substituer à I aérodrome de Saint-Ingle vert, ^ dont I utilité au croisement des routes Paris-Londres et Londres-Bruxelles n’est pas discutable, et qui n’est nullement désorganisé comme l'indique à tort votre article. » 148 L AERONAUTIQUE. La croisière Marseille-Monaco ET L’INAUGURATION DE L’EXPOSITION COLONIALE DE MARSEILLE. ('/est au Comité •’> IIP. L'avion de tourisme et de travail Levasseur à moteur Hisrano-Sii/.a iSo III’. L'avion F arm an type Bx.-i, muni de 4 moteurs Lorraink-Dietriur ^70 HP. L'AÉRONAUTIQUE. ir»o De Lisbonne au Rocher Saint-Paul UN VOL TRANSATLANTIQUE. le capitaine pilote 3o mars au matin, le capitaine pilote Sacadura L’échec final de cette tentative ne doit pas nous Cabrai, accompagné du capitaine Gago Coutinho, navi- empêcher (le placer très haut les hommes qui l’ont osée. Sans parler de la valeur symbolique de ce vol qui gateur, < ait la baie de Lisbonne sur le «Lusitania », un hydravion Fairey F-3 à moteur Holls- üoyce « lïagle » 3(io 111*, modifié par l’adjonc¬ tion de réservoirs supplé¬ mentaires et l’adaptation d’une plus grande voilure et de plus grands flotteurs. L’objectif était la côte brésilienne. A i.V'3om l’ap¬ pareil se posait en rade de Las Lalmas (Canaries), ayant couvert i3i/fkm en 8 heures et demie. Les aviateurs étaient re- Les capitaines Gago Coutinho et Sacadura Cabrai. tendait à réunir Brésil et Portugal, le capitaine Saca¬ dura Cabrai et le capitaine Gago Coutinho ont réalisé sans doute le plus bel exploit de navigation aérienne ac¬ compli jusqu’à ce jour. Nous ne nous attarderons pas à rendre hommage à un cou¬ rage et à une endurance trop clairs; nous voulons plutôt souligner ce fait que les trois étapes ont été couvertes sans repère au-dessus de (Iles du Cap Vert), à plus de 3oookm de Lisbonne. Bloqué par la tempête dans l’archipel, c’est seulement le 18 avril que l’hydravion reprenait son vol de Porto-Praia, à l’extrême sud des Iles, pour la plus dure étape, Cap Vert - lie Fernando Noronha (a5ookm), avec escale et ravitaille¬ ment prévus, pour le cas de nécessité, au rocher Saint-Paul (aq° de longi¬ tude ouesl, sur l’équateur). De fait, l’appareil, retardé par le vent con¬ traire, axant dû mouiller au rocher Saml a il i ut saisi par les violentes, se succédant âmes par trois, bien connues des marins et des coloniaux habitués à ces régions; un flotteur céda, l’avion fut détruit. Les aviateurs portugais ont dû attendre jusqu’aux premiers jours de mai un nouvel appareil pour pouvoir reprendre, de Fernando de Noronha, leur vol vers la côte bré¬ silienne après avoir été virer sur le Bo lier Saint-Paul. Cette fois, c’est une panne de moteur qui les a contraints de se poser en plein Océan, où ils ont été recueillis sains et saufs, huit heures plus tard, par un vapeur britannique. tenus par le mauvais temps jusqu’au 4 avril; à cette l’Océan et que les escales ont été chaque fois atteintes date, un vol de io heures les menait à Saint-V incent avec une étonnante rigueur ; or la dernière de ces escales était un rocher de quelques hectares à 4ookm de la terre la plus proche. Le capitaine Gago Coutinho, grand spécialiste de la géodésie et des observations astronomiques, l’homme E I.A COMMISSION INTER AI.I.IKK l)K CONTROKK AKIUIN AUTKJI" K KN A Kl, KM AON H . En admettant résolues les questions capitales d ordre thermodynamique, la construction du moteur d’aéronef pose les questions les plus délicates et peut-être les plus diJIiciles à résoudre relativement aux qualités des maté¬ riaux entrant dans sa constitution. Nous savons (pie ces questions attirent d’une façon toute spéciale l’attention des Services techniques français qui recherchent activement les moyens de donner satis¬ faction à tous les desiderata. En joignant nos efïorts aux leurs, nous n’avons pas la prétention d’apporter en ces quelques pages une solution satisfaisante aux desiderata nombreux qui ont été maintes fois formulés, mais nous estimons qu’il n’est pas inutile de mettre en évidence un certain nombre de paramètres, souvent contradic¬ toires, entrant en jeu, ne serait-ce «pie pour établir la complexité d’un problème qui doit solliciter l’attention de nos industriels et la convergence de leurs efforts. Quelques précisions sont en effet nécessaires. Affirmer que le métal doit posséder des qualités spé¬ ciales, supérieures, voire même exceptionnelles, est cerles exprimer une vérité. Mais le vague même de cette asser¬ tion lui fait perdre toute valeur pratique. La métallurgie a suffisamment progressé dans ces dernières années pour que des formules nébuleuses fassent place à des formules scientifiques et que, tout au moins pour certains points que nous allons examiner, le problème soit posé avec toute la rigueur qu’il comporte. D’ailleurs le Cahier des Charges du ier juillet 1918, relatif à la fourniture des produits sidérurgiques destinés à l’Aéronautique, fixe les résultats à obtenir; mais son caractère « provisoire » laisse toute marge au progrès, et quelques considérations, sur certains points laissés forcément dans l’ombre dans un document de ce genre, 11e semblent pas superflues. Nous allons examiner ces points d’une façon absolu¬ ment objective, c’est-à-dire indépendamment de toute organisation industrielle, nous réservant d’examiner, dans une autre étude, la situation du Laboratoire Industriel dans l’activité générale d’une usine. LS PROBLÈME MÉCANIQUE. Avant tout, une étude préalable et bien détaillée devra être faite sur le mode de sollicitation des pièces dans leurs diverses parties, sollicitations exprimées en grandeur et en direction. C’est la connaissance de ce mode de sollicitation à savoir : efforts de traction; efforts de compression; efforts de flexion; efforts de torsion; efforts d’usure; efforts alternatifs; sollicitations vibratoires, qui consti¬ tuera les données du problème que le. constructeur posera au métallurgiste. Ajoutons-y la détermination de la zone thermique de travail de la pièce. C’est là une donnée indispensable, puisqu’elle exige le maintien de carac¬ téristiques minima dans l’étendue de cette zone thermique. Il faut également fixer le taux de travail ou le coefficient de sécurité. Ce troisième point exige quelques commentaires et quelques précisions. Quel va être le point de départ du calcul de l’effort unitaire maximum ? Est-ce la charge de rupture ? Est-ce la limite élastique du métal ? Cette question paraît d’autant moins oiseuse que nous avons pu constater qu’il existait, à cet égard, des diver¬ gences de vue dans les Bureaux d’ Etudes. Si l’on appelle : U la charge de rupture, E la limite élastique, n le coefficient de sécurité, on admettra, suivant la décision prise : H E — nu — n n comme valeur maxima du travail unitaire de la fibre la plus fatiguée. Ces expressions sont différentes. Il est donc indispensable de choisir pour qu’à la base même des calculs il n’y ait pas d’erreur. Pour guider ce choix, quelques définitions s’imposent, relativement à ces caractéristiques R et E. Définition de la charge de rupture. « La résistance ou charge de rupture est la charge la plus élevée atteinte au cours de l’essai, exprimée en kilo¬ grammes par millimètre carré de la section initiale (1). 11 Cette caractéristique a pour elle l’avantage d’une éva¬ luation nette, précise et indiscutable. Il y a donc là une raison sérieuse pour la faire adopter par quelques-uns comme point de départ pour le calcul de l’effort unitaire maximum. Le coefficient de sécurité n , appliqué à la charge de rupture, mesurera la prudence avec laquelle 011 s’écarte de l’accident brutal, consommé. f1) Rapport de la Sous-Commission (G. Charpy et Girard), du 29 mars 1919, émanant de la Commission pour V unification du Cahier des Charges. L’AERONAUTIQUE. 157 Définition de la limite élastique. Avec la limite élastique, nous ne nous trouvons pas en présence d’un phénomène aussi simple qu’avec la charge de rupture. La multiplicité des définitions ci- dessous formulées le prouve. Nous donnons ci-apres les résultats obtenus par nous sur un acier pour vilebrequin d’aviation ayant la compo¬ sition suivante : G — o,3o, Ni = 2,60, Ci- = 0,77, M11 — <>, >5, Si = 0,27, S = 0.02, I' — 0.02 a. Limite vraie ou théorique. C’est la limite au- dessous de laquelle les allongements sont entièrement élastiques. Etant donné les erreurs inhérentes aux expérimentateurs et aux instruments de mesure, on peut dire que son évaluation rigoureuse présente de très grandes dilficultés. Nous estimons néanmoins que les recherches faites en vue de connaître exactement cette caractéris¬ tique ont un intérêt réel. Elles auront tout au moins pour résultat de mettre en évidence l’écart entre l’absolu et le relatif qui renseigne sur l’importance de l’erreur expé¬ rimentale. h. Limite cL élasticité proportionnelle. C’est la limite au-dessous de laquelle les allongements sont propor¬ tionnels aux efforts. C’est la partie rigoureusement rectiligne du diagramme de traction. Il est également assez diliicilc de préciser le point exact où la ligne cesse d’être rectiligne. Cette difficulté est résolue d’une façon satisfaisante par la Méthode des Miroirs Martens. Mais c’est une méthode de caractérisation de l’acier qui ne peut être employée pour la réception courante, étant donné le dispositif qu’elle exige et la patiente habileté de l’expé¬ rimentateur qu’elle requiert. c. Limite apparente cl’ élasticité . — Elle se manifeste par un palier de la courbe de traction, par un fléchissement brusque de la colonne mercurielle du manomètre ou du levier de la machine. Ces phénomènes se produisent par¬ ticulièrement avec les métaux recuits. Ils sont souvent insignifiants et fugaces avec des métaux trempés, ou certains métaux spéciaux. En résumé, impossibilité ou difficulté de mesure, diver¬ gence inévitable dans les résultats. Ce sont bien là des motifs sérieux pour justifier les doutes émis sur la valeur de cette caractéristique. Exemple : (type d’acier 3a du Tableau Standard n° 1 de l’Aéronau¬ tique). Les traitements ont été effectués sur barreaux ronds de 20min de diamètre dans lesquels ont été découpées, après traitement complet, les éprouvettes d’essais. Ces traitements sont les suivants : I rempe à l’eau après chauffage de i5 minutes au bain de sel à 8a5°. Revenu suivi d 'arrêt à l’eau après i5 minutes de chauffage au bain de sel. (Températures de revenu : 55o°, 6oo°, 65 o°.) Les barreaux de traction étaient des barreaux normaux de i3mm,8. Us possédaient une tête filetée de aoomm de longueur, calibrée de manière à pouvoir réduire tous les efforts de flexion parasites. La détermination de la limite élastique proportionnelle a été effectuée par la Méthode des Miroirs Martens. Les résultats, dont chacun corres¬ pond à la moyenne de 4 déterminations, sont indiqués dans le Tableau ci-dessous. Nous voyons la différence entre la limite apparente d’élasticité et la limite d’élasticité proportionnelle. On trouve un écart de iokg pour le traitement thermique normal (revenu, 6oo° à 65o°), la limite proportionnelle donnant l’évaluation la plus basse. Suivant le choix des caractéristiques l’effort maximum permis serait approximativement : — en parlant tie la charge de rupture, — en partant de la limite élastique apparente, — en partant de la limite élastique proportionnelle, et un chiffre plus faible encore en partant de la limite vraie qui n’est ni mesurée, ni mesurable. Il faut donc s’entendre, d’autant que le Cahier des TRAITEMENT. ESSAIS DE TRACTION. ESSAI BUINELL. Résilience ( eu kgm : em ). LIMITE ü’i LA STI CITÉ C li a rge de rupture (eu kg: mm2). ALLONGEMENTS Slrietion (pour 100). Module d’élasticité ( en tO3 kg : mm2 ). Diamètre d'empreinte ( eu niillim. ). Nombre de dureté (en kg:mm2). proportion¬ nelle (en kg' : mm2). apparente (en kg : mm2). à la limite de pro¬ portionnalité (pour 100). à la ru j) t ure (pour 100). Revenu à 55o°.. 8 1 lS9 97,5 0,40 1 4 , 6 22 20,3 3,47 307 '7 >' 600" . . . 7° 79 , 5 89 , à 0,34 18,2 27 20,3 3,6; 273 2 1 , > » 65o°... GG 7<; 86,5 0.32 >7.3 2 .5 , 5 20,7 3,73 2.61 23 , 5 Recuit à 85o°. . . 39 4i 61 0, 19 26 . 6 35,5 •20 , ) 4.1-3 • 84 1 3 158 L’AÉRONAUTIQUE. Charges du ier juillet 1918, ne donne pas, en ce qui con¬ cerne la limite élastique (titre I, article 3), toutes les pré¬ cisions nécessaires. Et cependant Pimportance de la détermination d’une limite élastique aussi réelle que possible ne peut échapper à personne. De par sa définition même, la limite élastique marque la charge au delà de laquelle les déformations deviennent permanentes, c’est-à-dire à partir de laquelle le travail de rupture plus ou moins lent suivant l’usage s’amorcera. Postérieurement à la rédaction du Cahier des Charges de l’ Aéronautique, la Sous-Commission G. Charpy-Girard de l’unification des Cahiers des Charges a établi la défi¬ nit ion de : la limite pratique cl' élasticité , à savoir : « La limite élastique est la charge pour laquelle il commence à se produire une déformation permanente. Pratiquement et sauf indication spéciale, la mesure se ffîI*a à TtTTi Près. » On admettra donc que la clause fixant pour la limite élastique une valeur de n kilogs est remplie, si l’éprou¬ vette, ayant été soumise à la charge correspondante aux n kilogs par millimètre carré pendant 10 secondes puis déchargée, revient à sa longueur primitive à ■— près (29 mars 1919). » L’inscription de cette clause dans un document officiel, relativement à une caractérist ique si violemment contestée, constitue un résultat de. la plus haute importance, et le Cahier des Charges de P Aéronautique doit l’adopter. Nous estimons même que la mesure peut être faite non pas à près, mais bien à près, ce qui, pour un écart entre repères de 100 millimètres demande une précision de lecture de — de millimètre pratiquement réalisable. Et alors le coefficient de sécurité appliqué à cette limite pratique mesurera la prudence avec laquelle on s’écarte non plus de l’accident brutal consommé, mais du point où le métal avertit que la déformation permanente, géné¬ ratrice d’une rupture plus ou moins éloignée, va prendre naissance. Nous n hésiterons pas à prendre cette limite élastique pratique, rectifiée comme nous V avons dit, comme point de départ du calcul de V effort maximum. C'est à elle que nous appliquerons le coefficient de sécurité. Certains pourront alléguer qu’il est plus simple de partir de R (rupture) que de E (amorce de rupture) pour appliquer le coefficient de sécurité, quitte à aug¬ menter ce dernier une fois pour toutes. On serait ainsi amené à évaluer l’effort unitaire maximum de sécurité par : au lieu de ^ pratique, avec n! f> n. Mais c’est supposer qu’il existe un rapport constant entre R et E, ce qui n’est pas; n varierait donc, ce qui compliquerait les choses, ou il serait fixe, et alors, dans certains cas, on aurait un n' trop grand, ce qui diminuerait la légèreté, dans d’autres un n trop petit, ce qui diminuerait la sécurité. De toute façon c’est l’incertitude, qui 11’est pas de mise quand la précision doit être recherchée et peut être obtenue. La limite pratique d’élasticité E, sur laquelle aucune discussion 11e peut s’engager, doit servir de point de départ puisqu’elle est le point de départ des accidents amorcés. La sécurité étant ainsi largement assurée, nous voyons que le critère légèreté, qui occupe le second rang, sera d’autant mieux satisfait que la limite élastique pratique sera plus élevée, toutes les autres caractéristiques con¬ servant par ailleurs les valeurs minima qui leur seront assignées. Nous verrons que l’augmentation de la valeur des limites élastiques présente d’autres avantages très importants qui doivent pousser à l’amélioration continue de cette caractéristique, bien entendu sous la réserve I > r é cédemmentindiquée. Nous admettrons donc établis et fixés les trois points suivants : i° Expression des efforts et conséquemment des fatigues en grandeur et en direction ; 20 Détermination de la zone thermique de travail; 3° Fixation du taux de sécurité en partant de la limite d’élasticité. Nous allons voir maintenant comment la question se présente au point de vue métallurgique. LE PROBLÈME MÉTALLURGIQUE. Pour résister aux efforts et travaux mis en jeu par le fonctionnement du moteur dans toute la zone thermique de travail, le métal doit posséder des caractéristiques appropriées. Ces dernières ne peuvent être portées simul¬ tanément à leur maximum. La prédominance de certaines sollicitations invite à chercher le maximum de quelques caractéristiques, en n’exigeant pour les autres que le mini¬ mum indispensable. C’est, en d’autres termes, le régime des concessions obligatoires et opportunes qui fournit les éléments d’une solution acceptable. Nous allons présenter, uniquement au point de vue du moteur d’aviation, quelques considérations relatives aux points suivants : — Groupement et importance respective des caractéris¬ tiques du métal dans la construction du moteur. — Influence relative des constituants dans la solution du problème métallurgique posé par la construction du moteur dé aéronef . — IJ élaboration du métal sélectionné. — La transformation. — Influence de la série des Traitements Thermiques sur F état final. L'AÉRONAUTIQUE. 159 A. — Groupement et importance respective des caracté¬ ristiques du métal dans la construction du moteur. Les caractéristiques peuvent être groupées ainsi : icr groupe : Résistance à la traction R. — Limite pra¬ tique d’élasticité E. — Dureté minéralogique A. 2e groupe : Allongement à la traction A pour ioo. Striction de l’éprouvette à la rupture ï. — Résilience p. a. — 1er groupe : R — E — A. R, nous l’avons dit, c’est l’accident. E, c’est l’avertissement de l’accident à échéance plus ou moins lointaine. A, c’est le chifTre de Brinell; il permet des essais sim- pli liés particulièrement indiqués pour les essais indi¬ viduels, il permet le contrôle original de l’homogénéité et de la régularité. La constatation du fait brutal (R) est indispensable. L’évaluation de l’écart existant entre R et E (avertis¬ sement.) précise la marge. Intérêt de E maximum. — Nous avons intérêt à rechercher un E aussi grand que possible, tout en main¬ tenant à R — E, que nous appellerons V écart de traction , la valeur suffisante. Quel intérêt y a-t-il à poursuivre l’augmentation de E ? Nous pouvons le résumer comme suit : i° L’efTort maximum à égalité de taux de sécurité est augmenté, donc augmentation de la légèreté; :>° La résistance aux efforts alternatifs et aux chocs répétés est augmentée. En novembre 1914, Nusbaumer faisait paraître un article dans la Revue de Métallurgie, relatif aux efforts répétés (flexions alternées, flexions rotatives, chocs). Il concluait, dans cet article, (pie la résistance aux efforts répétés est d’autant plus élevée que la résilience est elle- même plus forte, « toutes choses égales d'ailleurs ». Ceci s’appliquait en particulier aux aciers nickel-chrome. Ce « toutes choses égales d’ailleurs » a besoin d’être explicité. C’est ce qu’a fait M. Guillet dans sa Communi¬ cation à Y Association franco-belge pour Cessai des maté¬ riaux, dans sa séance du 20 novembre 1920. Après de nombreux essais, faits en particulier sur des aciers nickel-chrome, il arrive à la conclusion suivante : « Les ruptures de pièces ont lieu très fréquemment, nous pourrions dire le plus fréquemment, par fissuration progressive sous l’influence d’efforts répétés. » 11 ne suffit pas d’utiliser un métal présentant une rési¬ lience élevée, il faut encore que la valeur de la limite élastique soit suffisamment grande, et l’auteur ajoute : « Mieux vaut, souvent une résilience moyenne et une haute limite élastique qu'une résilience très élevée et une limite élastique un peu faible. » Ainsi, avec un E passant de 38kg à 90 kg et une résilience de 2.4kgm à i2kgm environ, la moyenne des chocs répétés passe de 174a à 420°- Mentionnons également ici, les expériences très métho¬ diques de M. Grenet, à ce sujet. Il résulterait donc des expérimentations récentes que la grandeur de la limite élastique a un coefficient d’influence plus grand que la grandeur de la résilience sur la résistance aux mouvements alternés et aux chocs répétés. Les pièces de moteurs d’aviation sont tellement sou¬ mises à des sollicitations de ce genre que ces considérations 11e sauraient être négligées. Il n’v a aucune contradiction d’ailleurs entre les expériences de Nusbaumer et celles de M. Guillet. Prises simultanément, elles fixent les coeffi¬ cients d’influence réciproque des deux caractéristiques. D’autre part, M. Frémont, le directeur du Laboratoire de Y Ecole des Mines, soumit à Y Académie des Sciences. par l’entremise de M. Lecornu, un très intéressant tra¬ vail : Sur la rupture prématurée des pièces d'acier soumises à des efforts répétés. Nous en extrayons ce qui suit : « Pour qu’une pièce, subissant des alternances, ne soit pas détériorée, il faut en somme que la quantité de travail supportée par cette pièce soit absorbée élastiquement et que l’effort maximum instantané, produit pendant la distribution de cette quantité de travail dans le volume du métal de la fibre la plus fatiguée, n’atteigne nulle part la limite d’élasticité. » M. Frémont estime qu’en réalité « une pièce peut résister indéfiniment aux efforts alternatifs, quand, en aucun point, la limite d’élasticité ne se trouve atteinte et que, dans le cas contraire, c’est le travail non restitué qui, en s’accumulant, finit par produire la déformation permanente. Comme nous l’écrivions nous-mêmes : « Les arbres-vilebrequins sont soumis à de brusques variations de vitesse, variations tantôt positives, tantôt négatives. L’augmentation de la masse ne remédie pas toujours aux ruptures pouvant se produire du fait des accélérations. Le remède se trouve dans une meilleure répartition de ces masses, dans un allégement en un point judicieusement choisi, dans l’adoption d’un métal possé¬ dant, avec une limite élastique élevée (70kg minimum), une résilience suffisante (iokgm minimum) et une absence aussi complète que possible de tension résiduelle. » (1). Nous n’avons rien à changer à ce que nous avons dit à ce sujet. b. — 2e groupe : A.S.p. Allongement A. — Cette caractéristique augmente généralement avec l’écart de traction et donne au (lia- O [l) Lieutenant-colonel Grard, 1 Acier, 1 y 1 y- 160 L'AÉRONAUTIQUE. gramme de traction, pour les hautes limites élastiques, toute sa valeur. Lui imposer un minimum est donc indispensable. Pour des pièces de haute fatigue et sou¬ mises à des efforts alternés (vilebrequin, bielles), un minimum de i/f pour 100 doit rire associé à une limite élastique pratique minimum de 7okg. Striction A, Résilience z. La striction et la résilience i donnent des indications généralement parallèles. La résilience est certainement la caractéristique la plus indé¬ pendante. I u acier présentant de belles limites élastiques et de beaux allongements peut être fragile, et seule la résilience décèle cette fragilité. La détermination de cette caractéristique ne saurait donc être omise. C’est une caractéristique indiscrète. Elle révèle l’historique du métal, les traitements défectueux subis à un stade quel¬ conque de la production. On peut se contenter pour elle d’un minimum (iokgm à i2kgm suivant les cas). Mais ce minimum doit être respecté. U essentiel est ri’ obtenir la cassure fibreuse. En résumé, pour les pièces maîtresses du moteur, soumises à des sollicitations diverses et alternées (vile¬ brequin, bielles), c’est-à-dire pour les pièces pour lesquelles le problème métallurgique revêt le plus de complexité, nous avons à rechercher un E aussi élevé que possible, avec un allongement minimum (12 à 1 \ pour 100) et une résilience minimum (iokgm à i2kgm). B. — Influence relative des constituants dans la solution du problème métallurgique posé par la construction du moteur d’aéronef. Présence unique du carbone. — Nous trouvons dans les aciers au carbone une antinomie complète entre les diverses caractéristiques. Dès que E a une valeur impor¬ tante, A est insignifiant ainsi que p. Pour les pièces principales du moteur, ces aciers sont donc exclus. Présence du carbone et du nickel. — Le nickel augmente R, E, A et p; il agit inégalement d’ailleurs sur l’amélio¬ ration de ces caractéristiques. Il permet de faire coïncider, avec un R respectable, un allongement important et une résilience intéressante qu’un acier au carbone seul ne saurait donner. Exemple : acier au nickel, à 0,25 de carbone et \ de nickel, donne : R = 74, E = 44, A — 0.9, p — 3o. Aï ec du carbone seulement, nous avons : R = 74, E = 40, A = 8, p = 10. Nous voyons donc V heureuse influence du nickel sur les caractéristiques du 2e groupe A et p. Présence du carbone et du chrome. - Le chrome augmente R et A à froid et à chaud, mais diminue p. 1 Si nous excluons les aciers au chrome à carbure double (utilisés en France et en Angleterre pendant la guerre pour la fabrication des soupapes d’échappement de moteurs d’aviation, à défaut de tungstène) : G = 0,2 à 0,4 Cr = ii,5 à 1 \ ; la teneur maxima de ce constituant pour les aciers perli- liques envisagés est de 2 à 2,5. Les caractéristiques du icr groupe (notamment pour le travail à chaud) sont favorisées par le chrome. Les caractéristiques du 2e groupe sont favorisées par le nickel. On conçoit donc que la présence simultanée, dans un acier, de ces constituants en quantité à déterminer, permettra la coexistence des qualités recherchées avec résilience sensiblement stationnaire (favorisée par le nickel et défavorisée par le chrome). On est donc invité à faire appel, pour les parties maîtresses du moteur d’aviation, aux aciers ternaires, c’est-à-dire à des cons- I h uants carbone - nickel- chrome. Nous allons examiner ce groupe d’aciers nickel-chrome (3e classe des aciers visés dans le Cahier des Charges de L Aéronautique du ier juillet 1918) et tirer quelques conclusions relativement aux règles qui conviennent à leur emploi. Pr • ésence du carbone , du nickel et du chrome. — Excluant les aciers non industriels, c’est-à-dire les aciers marten- sitiques, les aciers à martensite et à carbure, les aciers à fer y et à carbure, nous n’envisagerons que les aciers perlitiques. Nous diviserons ceux-ci en deux groupes : Ceux pour lesquels la somme C Ni -j- Cr 5 (l) : Ceux pour lesquels la somme C -f- Ni -f- Cr > 5. i° C -j- Ni -}- Cr £r5. — Ces aciers prennent la trempe commes les aciers au carbone, mais profitent des avan¬ tages de dureté et d’allongement, sans diminution do résilience, conférés par Cr et Ni simultanés. C’est le ier groupe de Grenet , le groupe d’aciers dont la température de transformation au refroidissement lent est sensiblement la même qu’à réchauffement. 20 C f- Ni ; Cr >5. Les aciers de ce groupe sont auto-trempants. Jls appartiennent au 3e groupe de Grenet, aciers pour lesquels la température de transformation au refroidissement, même très lent, est très différente de la température de transformation à réchauffement. f) Coefficient d’équivalence : 1,65 pour 100 de carbone = 29 pour 100 de nickel = 18 pour 100 de chrome. L'AÉRONAUTIQUE 161 On aura donc : i° à exercer un choix entre un acier du icr groupe et un acier du 2e groupe ; 2° ce choix étant fait, à déterminer les proportions relatives des constituants permettant à l’acier de rester dans le groupe en question. Quels sont les éléments de la discussion qui peut s’élever à ce sujet ? Discussion. N’oublions pas le but poursuivi, qui est d’avoir un E aussi élevé que possible avec un minimum indispensable pour A et pour p. N’oublions pas également que les résul¬ tats doivent être obtenus avec régularité. Considération de la température de revenu vis-à-vis du point A,. Nous savons que le revenu est le traitement thermique exécuté après trempe consistant en un chauf¬ fage au-dessous du point de transformation inférieur à A,. A„ pour les aciers, est le point de l’échelle thermique où s’effectue la dissolution du carbone dans le fer, dissolu¬ tion précédée par la dissociation de la cémentite Ee:,C. Nous sommes d'avis que le revenu doit être fait à une température tout à fait voisine de celle du point A, et natu¬ rellement en dessous de celle de A,. Nous motivons comme suit cette assertion : i° La destruction des tensions de trempe et d’écrouis¬ sage est d’autant plus complète que la température de revenu est plus voisine de A, ; 2° La régularité de la résilience est d’autant plus grande que le revenu est effectué dans les conditions précitées. En effet, la résilience, d’abord insignifiante jusque vers 3oo° de revenu, monte et atteint son maximum légèrement au-dessous de Al5 c’est-à-dire vers 65o° en tenant compte de l’abaissement des points de trans¬ formation du à l’influence conjuguée du nickel et du chrome. C’est vers 65o° que la résilience trouve son palier de maximum. Il y a très peu de variation de part et d’autre de ce maximum et dans son voisinage. D Au contraire, entre 5oo° et 6oo°, la courbe de variation a un coefficient angulaire important. Une faible variation de température dans cet intervalle, due aux erreurs de mesure inévitables, conduit à des modifications impor¬ tantes dans les résultats, donc à des irrégularités. Ces raisons paraissent suffisantes pour immobiliser, dans un intervalle restreint, la température de revenu et la fixer à 6oo°-t>5o°. Le problème posé prend donc l’aspect suivant : Etant donné deux aciers nickel-chrome appartenant respectivement au Ier et au 2e groupe, trempés dans les conditions requises pour chacun de ces aciers et revenus après trempe à la température uniforme de 6oo°-65o°, quel est celui dont les caractéristiques seront le plus favorables ? Cette immobilisation de la température de revenu, nécessaire selon nous tout au moins pour les pièces maî¬ tresses du moteur, précise la question. Car, pendant la guerre, la valeur des résistances et des limites élastiques n’était souvent obtenue qu’en jouant de la température de revenu, c’est-à-dire en baissant cette dernière, quitte à rendre plus faible et plus irrégulière la résilience, caractéristique contestée et pour laquelle les exigences étaient de ce fait moins impératives. C'est en agissant sur les constituants et non sur les tem¬ pératures de revenu qu'il faut modi fier les caractéristiques. A la question posée ci-dessus, nous répondrons : Pour un revenu de 6oo°-65o°, les caractéristiques du ier groupe ILE. A sont favorisées en général par l’adop¬ tion de l’acier auto-trempant, et au contraire les carac¬ téristiques du 2e groupe A p sont favorisées en général par les aciers perlitiques non auto-trempants. Mais, étant donné que les minima nécessaires pour A et pour p peuvent être obtenus avec les auto-trempants, ces derniers donnent une plus grande satisfaction à notre desideratum exprimé de E maximum et nous les conseillons pour les pièces de fatigue du moteur et notamment pour les pièces qui travaillent dans une zone thermique assez large. D’autre part, le A des auto-trempants étant supérieur à celui des aciers non auto-trempants, l’usinage de ces derniers est plus facile et cette considération fait recher¬ cher ces aciers pour des pièces de moindre fatigue. L’expression d’une somme de caractéristiques est d’ailleurs insuffisante; il faut examiner l’influence res¬ pective de ces constituants dans chaque groupe. Influence respective des constituants G, Ni, fa- dans chaque groupe. Disons tout d’abord que, pour tous les aciers destinés aux moteurs d’aviation, une pureté supérieure est requise, c’est-à-dire : l’hosphore < 0,04, Soufre < 0.0 j. Aciers de cémentation. — En ce qui concerne le ier groupe, une place spéciale est faite aux aciers nickel- chrome de cémentation, pour lesquels dans l’aéronautique ou impose au carbone et au manganèse les teneurs maxi¬ mum suivantes : Carbone < o, 12, Manganèse < opo, ce qui 11e constitue pas une indication, mais bien une condition de réception. 162 L'AÉRONAUTIQUE. Au contraire, à titre d’indication, les teneurs moyennes suivantes sont données : Nickel << o,5o. Chrome < 0,60. Nous estimons que ces aciers nickel-chrome doivent être presque exclusivement employés dans l’aéronautique pour la cémentation. Si les usines adoptent la double trempe, c’est-à-dire la trempe à qoo0 pour l’âme et la trempe à 700° pour la couche périphérique euteclique, suivies de refroidissement à des vitesses adéquates aux compositions de la couche interne et de la couche externe, les usures prématurées d’un certain nombre de pièces (axes de bielles, axes de pistou) seront supprimées. Mais la répartition des constituants et les conditions de traitement sus-indiquées doivent être respectées. Type n" 3 C — - o , 4 Maximum carbone. Ni = \ Cr = 2 Maximum chrome. Les études, faites dans toute l’étendue de la zone thermique, nous ont montré (pie les résultats les plus satisfaisants étaient donnés par le type n° 2. Dans toute l’étendue de la zone thermique aucune caractéristique n’a subi de fléchissement dangereux. Après le revenu de 6oo°-65o°, les caractéristiques de cet acier sont : A la température ordinaire À |0(>" . V 600" . \ A = 3oo ) p = 10 \ A = >60 j p = 10 j A = 1 m Aciers nickel-chrome perlitiques non auto-lrempants. - La formule de ces aciers est la suivante : C varie de 0,28 à o,35, Ni de 2,00 à 3, 00, Cr de 1 à 2, sans que les maxima existent simultanément, sans quoi on entrerait dans le groupement auto-trempant. Pour la température de revenu (6oo°-65o°) on peut jouer dans une certaine mesure de la valeur des constituants pour faire prédominer une caractéristique ou l’autre. La température de travail interviendra dans la déter¬ mination de cette valeur. Dans les limites fixées, il faudra choisir une assez faible teneur en carbone (o,a5-o,3o) et une teneur assez forte en chrome ( 1 ,5) pour le métal destiné à des pièces ayant des éehauffements de 3oo° à 4oo°. Lorsque la teneur en carbone est trop grande, un fléchissement est à craindre lorsque la température s’élève. Nous aurons ainsi, dans cette famille, des aciers de dureté variable suivant le mode de travail imposé. Aciers nickel chrome auto-trempants. Là, on a C -f- Ni -t- Cr > 5, Conclusion. — Nous préconisons donc, pour les pièces soumises à de grandes fatigues et travaillant dans une zone thermique assez large o°-6oo°, l’acier de composi¬ tion suivante : N i = 5 environ, Cr = 1 ,6 à 2, C = o, iô à o,3o. Avec une résilience de 10 à 12 et un allongement de 12 à i/\, un pareil acier peut donner un E pratique de 75k“ à 80 kR minimum. Ainsi les aciers nickel-chrome offrent un intérêt pri¬ mordial pour la construction du moteur d’aéronef. Avec une étude judicieuse, on peut trouver dans cette classe satisfaction à la plus grande partie des exigences formulées. Les exemples d’application donnés au Tableau stan¬ dard n° l de l’Aéronautique édifient à ce sujet. Autres aciers. Certains constituants sont utilisés pour donner une certaine prépondérance à l’une des caractéristiques. Aciers nickel-molybdène. — Ces aciers sont signalés comme donnant lieu à un minimum de tension résiduelle. jusqu’à la limite des aciers martensitiques. Disons que, pratiquement, le maximum de cette somme est 7 environ. C’est donc entre 5 et 7 (pie nous aurons à faire la répar¬ tition des constituants C, Ni, Cr. Nous avons personnel¬ lement étudié à froid et à chaud (zone thermique o°-6oo°) 3 types d’aciers de ce groupe. Leur composition respective était la suivante : C = o, \ Maximum carbone j Type n° l Ni = \ I I Cr = o,9 Minimum chrome \ Égalité de teneur G = 0, (0 Minimum carbone i eti nickel. Type n° 2 j Ni = 5 j ( Cr = 1,7 Maximum chrome / Aciers nickel-chrome-tungstène. — Il était par exemple naturel de rechercher un acier quaternaire, par l’addition du tungstène au groupe C Ni Cr, pour augmenter la dureté à chaud de pièces de moteurs soumises à de violents éehauffements (soupapes d’admission et d’échap¬ pement). Emplois particuliers. — Certains aciers spéciaux, éla¬ borés en faisant appel à ces constituants (silicium-man¬ ganèse-tungstène), peuvent répondre à des exigences particulières (aciers à ressort, aciers amagnétiques, etc., aciers pour aimants). Le travail auquel ils sont soumis exige des qualités spéciales. Mais, pour ces emplois par- L’AERONAUTIQUE. 163 ticuliers, la solution du problème présente beaucoup moins de difficultés, la fatigue de l’organe étant la plu¬ part du temps beaucoup moindre. Aussi nous conten¬ tons-nous dans cet exposé de ne prendre en considération (pie les pièces maîtresses du moteur soumises à des solli¬ citations multiples et exceptionnelles. Ajoutons de suite que la détermination des consti¬ tuants n’apporte qu’une solution partielle du problème. D’autres facteurs très importants interviennent, à savoir : le mode d’élaboration, le mode de transformation et l’exécution des traitements thermiques aboutissant à l’état final. Nous allons examiner pour chacun de ces trois stades quelles sont les exigences spéciales néces¬ sitées pour la fabrication du métal sélectionné entrant dans la construction du moteur d’aviation. C. — L’élaboration du métal. Le Cahier des Charges de l’Aéronautique autorise pour l’élaboration : le creuset, le four électrique et le four Martin. Ces modes d’élaboration ont été employés pendant la guerre et ont donné lieu à des homologations diverses. Coulée. Lingot minimum. Limite .supérieure du corroyage. — Sans nous appesantir sur les qualités des divers modes d’élaboration, nous insistons d’une façon spéciale pour (pic les lingots aient un poids minimum. C’est-à-dire correspondent à la fabrication d’une pièce importante (vilebrequin par exemple) ou à un nombre réduit de I Décès de plus faibles dimensions. Ce desideratum n’est pas formulé dans le Cahier des Charges. Les motifs de ce desideratum sont les suivants : i° Plus le refroidissement de l’acier est lent à partir de l’état liquide ( c'est-à-dire plus le lingot est gros), plus les cristallites de solidification sont homogènes, volumi¬ neux et grossiers; 2° Plus le refroidissement de l’acier est lent ( c'est- à-dire plus le lingot est gros), et plus forte est la ségrégation ; 3° Plus le refroidissement de l’acier est lent [cest- à-dire plus le lingot est gros), plus les défauts locaux du lingot sont volumineux. En effet, plus l’acier reste long¬ temps liquide et plus les réactions entre les gaz dissous et les métaux spéciaux (silicium, manganèse) sont abon¬ dantes. La quantité des scories (silicate et sulfure de manganèse) augmente. Sans entrer dans de plus grands détails, qui nous conduiraient à la théorie complète de l’élaboration de 1 acier, nous pouvons conclure que le lingot d’acier sélectionné pour pièce de moteur doit être aussi petit que possible. Et le corroyage, dira-t-on ? Son coefficient sera de ce fait considérablement diminué. Sans doute, et à cela nous n’hésitons pas à répondre que c’est un heureux résultat. Quel est en effet le but poursuivi par le corroyage ? Briser la cristallisation de première solidification. Malaxer le réseau dendritique. Donner une orientation voulue aux fibres du métal. Ceci est indispensable. On améliore ainsi les caractéristiques du métal et plus particuliè¬ rement celles du 2e groupe, dans le sens de l’orienta¬ tion ou, comme on dit souvent, dans le sens du long. Mais, en revanche, l’accentuation du corroyage diminue très nettement les caractéristiques du travers, jusqu’à les rendre notoirement insuffisantes. Nous crovons donc nécessaire de limiter le coefficient kJ de corroyage au chiffre minimum indispensable, c’est- à-dire a ou 3, sans rechercher un coefficient plus élevé comme on le fait bien souvent. Pour obtenir un coeffi¬ cient plus élevé, on serait d’ailleurs obligé de partir d’un lingot plus gros, c’est-à-dire d’un lingot beaucoup moins sain, ce qui est complètement illogique. En résumé, partir du lingot le plus petit possible possé¬ dant la section juste suffisante pour permettre un corroyage de 2 à 3 nécessaire pour briser la structure grossière de première solidification, sur laquelle les traitements ther¬ miques subséquents n ont aucune action. Tels sont les points spéciaux que nous avons voulu souligner dans la question de l’élaboration. Ils doivent trouver leur expression dans le Cahier des Charges. D. — Transformation du métal. Nous considérons la transformation du produit sélec¬ tionné comme une opération primordiale pour le produit sidérurgique rationnellement élaboré, que cette trans¬ formation s’opère totalement ou partiellement chez le pro¬ ducteur, le transformateur, ou le constructeur de moteurs. Nous entendons par transformation le mode opératoire qui englobe à la fois : le forgeage, le laminage, le matriçage, ou l’estampage. C’est là qu’il faut une collaboration intime entre : le Bureau d’ Etudes des moteurs, le Laboratoire métal¬ lurgique du constructeur, du transformateur et du producteur, et I atelier de transformation. Le Bureau d’ Etudes précise en grandeur et eu direction les sollicitations diverses de la pièce, dons toutes ses parties, et exécute une sorte de schéma dynamique de la pièce à transformer. Le Laboratoire détermine, d’après les considérations précédentes, l’acier le plus apte à résoudre le problème, c’est-à-dire assurant d’abord la sécurité par l’existence de caractéristiques appropriées et la légèreté par une orientation de cçs caractéristiques dans le sens des elforts 164 L’AÉRONAUTIQUE. à supporter. Si une étude approfondie de la grandeur et de la direction des sollicitations n’est pas faite au préalable, on arrivera fatalement au résultat suivant : caractéristiques exagérées et superflues dans certaines directions; caractéristiques insuffisantes dans d’autres directions de travail. On compromettra la légèreté sans assurer la sécurité. Nous insistons particulièrement sur ce point. Nous avons constaté trop d’accidents et de ruptures imputables à une étude imparfaite ayant comme conséquence une transformation défectueuse pour que nous n’attirions pas sur ce sujet la plus vigilante attention du Bureau d’ Études. Muni de ces renseignements, l’ingénieur, présidant à la transformation mécanique, fera son projet de forgeage, matriçage et estampage. Partant du lingot minimum, il assurera les écoulements de métal dens le sens désiré, avec les corroyages minimum nécessaires. Il se rappel¬ lera (pie le corroyage n’est pas toujours susceptible d’une évaluation géométrique mesurable, qu’il résulte en fait du rapport des distances de deux molécules après et avant forgeage et qu’il appartient à son habileté de pro¬ curer l’orientation suivant le processus le meilleur. La plupart du temps le lopin de départ devra être pétri suivant des directions diverses pour éviter un travers préjudiciable. Analyse macro graphique. — Après forgeage, matriçage et estampage, des sections devront être faites suivant des plans judicieusement choisis et l’analyse macrogra¬ phique immédiatement opérée. Cette analyse macrographique est absolument indis¬ pensable pour un début de fabrication. Elle met en évidence l’orientation des fibres et fait connaître la résis¬ tance de la pièce de forge dans les différentes directions. Elle donnera le plus souvent lieu à des modifications dans le travail de transformation, modifications permettant de remédier à un travail de forgeage exagéré imposé au métal en certaines parties, à uhe direction désavan¬ tageuse des fibres du métal, ou à une rupture de celles-ci absolument interdite (découpage à froid des pièces) . On sera ainsi amené à mettre au point un travail de matriçage répondant aux conditions de résistance imposées. Le Bureau d’ Etudes et le Laboratoire du constructeur ne resteront pas étrangers à cette étude et leur appro¬ bation devra être obtenue avant la fabrication en série. Ils s’assureront du résultat par des essais de dissection dans les parties vitales de la pièce. Un tel travail, judi¬ cieusement préparé et conduit, procurera, outre la sécurité et la légèreté, une économie dans la fabrication. Nous n’entrerons pas dans la technique du travail de transformation. Cela dépasserait singulièrement le cadre de cette étude. Nous voulons simplement énoncer le principe directeur qui doit nécessairement guider l’ingé¬ nieur métallurgique dans la préparation du métal. E. — Traitements thermiques. L’état de recuit, quoique présentant pour la stabilité moléculaire qu’il entraîne d’incontestables avantages, est à proscrire pour les pièces de fatigue puisqu’il ne fait profiter que d’une façon très minimq des qualités spéciales procurées par les constituants d’addition. Il laisse notam¬ ment subsister des limites élastiques basses. Il conduit à un alourdissement du moteur. L’état final est donc obtenu par traitement thermique approprié. Après forgeage, estampage ou matriçage, la pièce possède toutes les tensions dues à ce mode de travail mécanique. Le but final à poursuivre est le suivant : Obtenir, après traitement thermique, une pièce possédant, d’une part, les caractéristiques mécaniques recherchées et, d’autre part, un minimum de tensions résiduelles. i° Caractéristiques mécaniques. — Nous n’entrerons pas ici dans la technique des traitements thermiques, recuit, trempé et revenu, mais nous noterons, comme nous l’avons fait jusqu’ici, les suppléments de précautions qu’il nous semble utile de prendre pour le métal sélectionné. Bien entendu, le métal en question devra donner lieu à la détermination des courbes à réchauffement et au refroidissement avec différentes vitesses de refroidisse¬ ment. Les résultats de cette étude seront utilisés aussi bien chez le producteur-transformateur que chez le cons¬ tructeur. Les effets de pénétration de trempe devront également être étudiés. Nous estimons que, pour détruire les tensions de forgeage et améliorer la résilience (rappelons que cette caractéristique est influencée par les traitements ther¬ miques même originels), deux recuits sont avantageu¬ sement utilisés après forgeage. Le premier recuit, que nous appelons recuit de stabilisa¬ tion, est ellectué à environ ioo° minimum au-dessus de a 3, avec maintien à cette température pendant un temps assez long, et il est terminé par un refroidissement très lent (5o° d’abaissement de température à l’heure). Nous obtenons l’état doux maximum avec coalescence de la cémentite. Ce recuit a laissé la pièce très fragile, mais l’a rendue inerte, c’est-à-dire dépourvue de tension de forgeage. Pour remédier à cette fragilité, ou a recours à un recuit de régénération, exécuté à 5o° maximum au-dessus de a:» et suivi d’un refroidissement en deux temps, rapide de a-\ à 5oo° et lent au-dessous de 5oo° (ioo° d’abaissement à l’heure). Un métal ainsi traité se présente pour la trempe L’AÉRONAUTIQUE. 165 dans les meilleures conditions. Il n’y aura pas à craindre de superposition des tensions de forgeage et des tensions de trempe, superposition très funeste pour la durée des pièces en mouvement. Nous avons fait de très nombreuses expériences pour étayer cette assertion. Soit A le traitement stabilisateur, B le traitement régénérateur, C la trempe et D le revenu. Une première série de pièces avait subi les traitements A, C, D; Une deuxième série de pièces avait subi les traitements B, C, D; Enfin une troisième série de pièces avait subi les trai¬ tements A, B, C, D. Les pièces de la troisième série avaient la meilleure résilience; venaient ensuite les pièces de la première, puis celles de la deux ème. La variation était de i3 à 8. La série complète des traitements (série 3) semble donc s’imposer si l’on veut obtenir les résultats optimum après avoir supprimé les tensions de forgeage. 2° Tensions résiduelles. — Nous aurons également à veiller à l’atténuation des tensions de trempe. Nous disons atténuation, car la suppression est quasi impos¬ sible. La trempe produit des tensions mettant les couches externes en compression et les couches internes en tension (1). On peut calculer ces tensions par la méthode Iieyn et Bauer. Le revenu les atténue. Comment les réduire au mini¬ mum, ce que nous considérons comme capital? Ce minimum est obtenu par un revenu à 65o° (déjà préconisé) suivi d’un refroidissement à l’air, à l’exclusion d’un refroidissement à l’huile ou à l’eau. Avec les aciers nickel-chrome le problème se complique malheureusement. Avec eux, le refroidissement lent ne P) Notons que dans la trempe, il y a deux variables, a savoir : la température de chauffage 0<-, et la vitesse de refroidissement V. Des courbes isosclères peuvent être tracées, permettant de con¬ naître les valeurs des variables donnant la même dureté et en parti¬ culier la dureté maximum. On conçoit donc qu’il est possible de choisir une couple de valeurs permettant d’obtenir une diminution des tensions internes (par exemple augmentation de (-)(■, et diminution de V. Voir à ce sujet le Mémoire de MM. A. Portevin et P. Chevenard lu au Congrès de Ylron and Steel Instituée à Paris (5 et 6 sept. 1921) sur Les courbes caractéristiques des traitements thermiques des aciers. procure pas la texture fibreuse et occasionne une fragilité excessive. La résilience est annulée ( Krupp-Krankheit ). O11 est obligé d’y renoncer et d’utiliser un revenu après trempe suivi de refroidissement rapide. O11 obtient la résilience, mais on laisse subsister des tensions résiduelles assez élevées. On réalisera la diminution des tensions résiduelles par un nouveau revenu très prolongé (de l’ordre de une ou deux heures) à une température inférieure à 4oo° (soit 3oo°), suivi de refroidissement très lent. La lenteur du refroidissement après chauffage à 3oo° n’occa¬ sionne pas de fragilité. Les tensions ne seront, d’ailleurs pas totalement supprimées. Dans ces conditions, l’usinage de la pièce donnera lieu à des déformations qui nécessiteront un redressage ultérieur (vilebrequin du moteur). Ce redressage s’effec¬ tuera à une température de ioo° à 200° et pourra être utilement suivi d’un revenu prolongé vers 3oo°. C'est par des traitements successifs qu'on arrivera à la réduction au minimum de tensions internes dues à la trempe et dont la présence est de nature à compromettre la durée des pièces en service. C’est là une considération importante qu’il ne faudra pas négliger. Conclusion. En exposant ces diverses considérations relatives à la fabrication du métal sélectionné pour pièces de fatigue du moteur, nous n’avons pas la prétention d’avoir apporté à un problème si complexe une solution intégrale et par¬ tant définitive. Nous avons voulu attirer l’attention sur ce fait que, en plus de l' observation des règles communément admises, le succès dépendra d’un certain nombre de facteurs dont la mise en jeu n’est pas indispensable pour des constructions ordinaires. Nous estimons qu’aucun de ces facteurs ne doit être négligé, dût-on ultérieurement, si l’expérience nous y autorise, apporter quelques adoucissements et atté¬ nuations à un régime volontairement sévère et compor¬ tant, au point de vue du contrôle, des essais de dissec¬ tion et des essais individuels. La réussite est à ce prix, et nous estimons que dans la réalisation d’un moteur d’avenir le métallurgiste aura une part contributive tellement grande que c est à lui que nous nous adressons pour obtenir une collaboration dont nous avons tant de fois apprécié la valeur et le prix. C. GRARD. 166 L’AÉRONAUTIQUE. LA VIE AÉRONAUTIQUE •- Politique et Législation En Grande-Bretagne. Id Air Ministry annonce que le major général Sir Sefton Brancker vient d’être nommé Directeur de l’Avia¬ tion civile, en remplacement du général Sylces, démis¬ sionnaire. Le titre de Contrôleur général disparaît. L’ Aéronautique militaire espagnole. Un décret royal du i5 mars 1922 réorganise l’Aéro¬ nautique militaire espagnole. La Section Aéronautique , au Ministère de la Guerre, qui est l’organe directeur, comprend, en outre des trois bureaux chargés respectivement du Personnel, du Maté¬ riel et de l’Administration, une Section technique et Commission d’expériences, un Commandement du Génie (service des bâtiments, hangars, etc.), et une Commis¬ sion de cartographie et de météorologie. De plus, les Commandements de l’ Aérostation et de l’Aviation, qui étaient auparavant fondus en un seul dans la Direction de l’Aéronautique, sont maintenant distincts. ■ Aérotechnique et Construction — - — L’ Aéronautique navale américaine en 1921. Nous avons récemment résumé les travaux des Labo¬ ratoires aéronautiques de l’armée américaine à Dayton. Il est intéressant de connaître les efforts faits par la Marine des Etats-Unis. Les différents services ont été groupés en un seul Bureau 0/ Aeronautics , ce qui a sensi¬ blement facilité l’exécution des travaux en cours. Les études ont porté sur un appareil de lancement par catapulte pour projeter les avions du bord des navires indépendamment d’aucune manœuvre ou opération de tir. Une de ces catapultes a été montée et essayée avrec succès. On en propose l’application aux transatlantiques pour le dépôt et la prise du courrier. On a complété l’aménagement du Langley, le premier bateau porte-avions d’expérience, et l’on y a particulière¬ ment étudié les engins d’arrêt pour avions à l’atterrissage. On a également mis en service le Wright , bateau de ravi¬ taillement des avions et ballons de la flotte. C’est la Marine qui a conduit toutes les premières et si intéressantes expériences sur l’hélium, avec le diri¬ geable C- 7. Le hangar à dirigeables de Lakehurst — le plus grand du monde — - commencé en 1919, a été achevé. Des essais de mâts d’amarrage ont été faits et, en raison des bons résultats, plusieurs mâts ont été mis en construction à Lakehurst et à Pensacola. En aviation, le problème de l’avion de combat pour la Hotte a été étudié, et l’on a mis au point des avions tor¬ pilleurs, le Martin , le Curtiss. l’avion « expéditionnaire » Elias , ainsi qu’un « amphibie ». La Marine s’est intéressée aux avions rapides : c’est elle qui, à titre d’expérience, a fait construire l’avion Curtiss qui a gagné le trophée Pulitzer. Une hélice à pas variable a été étudiée, et l’on a essayé la connexion Gallauclet, permettant de faire travailler trois moteurs Liberty sur une seule hélice, à trois pales, de 6m de diamètre. Deux millions et demi de milles ont été parcourus par les appareils de la Marine; des raids à grande distance ont été accomplis. _ _ _ _ Industrie aéronautique — Chez nous. — M. Béchereau, à qui l’avion de vitesse et par suite l’aviation tout entière doivent beaucoup, a entrepris, aux Etablissements Letort. la construction d’un mono¬ place puissant. M. Bille, pilote des temps héroïques, achève chez Bellanger le montage d’un avion métallique expéri¬ mental à surface variable. — M. de Monge, en accord avec les Etablissements Buscaylet, construit à Issy-les-Moulineaux son mono¬ place de chasse et un avion marchand monoplan de for¬ mule et de formes très nouvelles. M. de Pateras-Pescara achève, chez Vinot-Deguin- gand, son deuxième type d’hélicoptère avec lequel le vol horizontal sera expérimenté. - — M. de Marcay revient à la construction aéronau¬ tique; M. Botalli dirige toujours son bureau d’études. M. de Boysson, qui a réalisé le F annan BN-/\ en essais à Orly, part pour le Japon; il est remplacé chez Farman par M. Terquem. Celui-ci quitte donc la Société di Emboutissage et de Constructions mécaniques , où M. Bou- chenot, venu de chez Schneider , lui succède. L’AÉRONAUTIQUE. 167 M. Robert Bajac, pilote de l'avion Wibault Bn-2 à moteur Renault 600 HP, prend le départ à Villacoublay . Deux avions de ce type ont été réceptionnés; les essais de perfectionnement vont être entrepris très prochainement. - Avions nouveaux ... _ _ L’avion de tourisme Levasseur. Cet appareil, de conception et de structure si nouvelles, dont nous avons donné les caractéristiques et les croquis de construction dans notre n° 30, vient de faire ses premiers vols à Villacoublay. Piloté par M. Pitot, il a déjà fait preuve de vitesse et d’une grande maniabilité. Nous souhaitons la prompte mise au point de cet appareil; la formule neuve de construction qui y est appliquée doit, en effet, permettre la production économique d’un utile avion de tourisme et de travail ( voir le cliché, p. 1 49) - Un avion de tourisme Cau droit. M. Caudron vient de sortir de ses établissements un appareil de tourisme et d’entraînement qui a donné d’excellents résultats ( voir le cliché, p. 1 49)- C’est un petit biplan à fuselage monoplace, d’une construction simple et robuste, qui présente les carac¬ téristiques suivantes : Envergure, rjm ; longueur, 5m, 8oo ; hauteur, 2m, 4°; surface, i6m2. Les roues ont une voie de im, 4°- Le moteur est un Anzani 3 cylindres en V de 25 HP, actionnant une hélice tractive. Les empennages et gou¬ vernes sont monoplans. Ce nouveau Caudron , le C-6r]> pèse à vide 2iokg et peut emmener 34 kg de combustible et un pilote de 8okg, soit un poids total en charge de 324 kg. Cet appareil, essayé par M. Poirée, a pu exécuter toutes les acrobaties que lui a demandées son pilote. M. Caudron a préparé pour le Meeting du Bourget une transformation du C-6 7 : l’appareil est un biplace, muni de l’ancien moteur Anzani 35 HP, 6 cylindres de go X 120. Le quadrimoteur Farman. Piloté par M. Bossoutrot, l’avion Farman de bombar¬ dement de nuit équipé de 4 moteurs Lorraine-Dietrich 370 HP, qui fut exposé au dernier Salon, a fait plusieurs vols à Orly. L’appareil, établi pour tenir sous un coefficient 7 d’essai statique, a paru d’abord assez lourd ; pourtant dès le second vol, avec charge partielle il est vrai, M. Bossoutrot l’a manœuvré aisément, virant sous de très bonnes incli¬ naisons ( voir le cliché, p. i4g)> Le Hanriot type i5. Le Hanriot type 1 5, dont les essais étaient spéciale¬ ment attendus en raison de sa voilure de profil Jou- kowski, a fait ses premiers vols à Orly. L’écart de vitesses et la maniabilité seraient remarquables. Nous publie¬ rons dans notre prochain numéro les croquis de cons¬ truction de cet appareil, biplace de combat. Un nouvel Ansaldo. (d’un DK NOS CORRESPONDANTS ITALIENS, M. GINO BASTOGI ). Les caractéristiques du nouvel avion militaire italien Ansaldo A. 3oo-4 sont les suivantes : Biplan : envergure, nm,24; longueur, 8m,75; hauteur, 2m, 17; poids à vide, n4okS; poids total en charge, i64okg; vitesse au sol, 200kmh; à 2000m, i85kmh; montée à iooom en 5 minutes, à 5ooom en 52 minutes; plafond, 65ooni; trois mitrailleuses. Le fuselage est plus long et plus effilé que celui de l’H.3oo-3, et le radiateur frontal est remplacé par deux radiateurs Lamblin , portés sur les jambes de force du train d’atterrissage. Le pilote voit mieux et l’appareil gagne en pénétration. Ce fuselage est tout en bois couvert de contre¬ plaqué d’épaisseur variable. Les couples du fuselage sont 16$ L’AÉRONAUTIQUE. à l’avant, renforcés de fils d’acier et protégés de la proxi¬ mité du moteur par une enveloppe de toile. Le carénage est très soigné. La cellule, biplane, a quatre ailes parallèles, reliées par huit montants en tube rond d’acier. Les longerons, creux aux nœuds, laissent le montant se rattacher directement à l’axe neutre par un boulon unique reliant aussi les dia¬ gonales de force. L’âme des nervures est en contreplaqué verni et revêtu de toile aux zones de plus grande fatigue. Les ailerons sont aux plans inférieurs, et rigidement L’avion militaire Ansaldo A. 3oo-4, à radiateurs Lamblin. commandés par la cloche au moyen de tubes. La toile des ailes a cinq couches de vernis de tension et une de flottinç. Le moteur est le Fiat A-ii lis 3oo HP, à carburateur modifié. Le réservoir d’essence sans pression contient une pompe reliée directement au moteur, laquelle aspire l’essence et l’envoie à la nourrice d’où elle descend au carburateur. Un tube de trop-plein assure le retour de l’excédent d’essence dans le réservoir principal. Le réser¬ voir à huile et les tuyautages d’eau et d’essence sont en aluminium spécialement usiné. Le train d’atterrissage, complètement métallique, est construit en tubes d’acier (coefficient de sûreté 6). L’élas¬ ticité est transmise aux roues par des sandows enroulés sur des axes désarticulés. Roues et pneus sont du type Palmer. La queue et ses plans sont en contreplaqué. La com¬ mande de direction est faite par câbles d’acier, celle de profondeur par des tubes. Une aviette italienne . Le major Yittorio Zanotti a construit à Turin une « Y elo- Aviette ». Cet appareil est constitué par un petit tricycle sur¬ monté d’une aile, avec une queue terminée par un plan fixe et des gouvernails de profondeur et de direction. La transmission du mouvement des pédales est assurée par un cardan entraînant une chaîne qui, à son tour, commande l’hélice tractive de im, 5o de diamètre. L’aile monoplane a une envergure de 4m> et pèse 3k", 5oo. Les commandes sont fixées sur le guidon. Le poids total de l’appareil est de a4kg; lors des pre¬ miers essais, le bâti était en bois, mais l’inventeur doit le construire entièrement en aluminium. Le major Zanotti serait, paraît-il, parvenu à quitter assez facilement le sol et aurait le projet de concourir pour le Prix Peugeot. Un hydravion décolle sur le lac gelé de Constance. Notre cliché représente le petit hydravion biplace à coque métallique Dornier “ Libellule''1, à moteur Siemens und Halshe 5o IIP, prenant le départ sur le lac jp'lé de Constance où il se pose sans difficulté. ■■ — - Aérostation z Nouveau dirigeable américain. La société Goodyear vient de terminer, à son centre d’Akron, les essais de son nouveau type de dirigeable souple A.C. destiné à l’Armée. Le ballon a un volume de 5i8omf. La longueur est de 5im,8o et le diamètre de i4m,63. La vitesse aurait dépassé iookm à l’heure. Le ballonnet unique ayant un tiers de la capacité totale, le plafond, assez bas pour un dirigeable d’armée, est d’environ 36oom. Les empennages ne présentent pas de particularités. La nacelle est accolée à l’enveloppe; elle est divisée en deux parties séparées par une cloison pour amortir les bruits entre l’avant, aménagé en cabine de navigation, et l’arrière qui est la chambre des machines; elle est complètement entoilée. Les deux moteurs sont des Aeromanne de i3o IIP, actionnant chacun une hélice dé¬ multipliée à Ces hélices sont à pas variable. On peut brancher deux moteurs sur une hélice ou un moteur sur deux hélices. La chambre des moteurs est garnie d’amiante, et un courant d’air est établi dans un espace de om,35 réservé entre l’enveloppe et la nacelle. La cabine de navi¬ gation contient, dans son plancher, les water-ballast, et, à l’arrière, les deux réservoirs d’essence. L’ AÉRONAUTIQUE. Le rayon d’action à pleine vitesse serait de 20 heures et, à l’allure de croisière, de 35 à 4o heures. La charge utile Le nouveau dirigeable américain type A. C , construit par la Goodyear Tire and Rubber C°. comprenait, aux essais, 8 hommes, 8 parachutes, 1640 litres d’essence et 5i5kg de lest. Essayé à Akron, l’M.C. sera étudié à Dayton, au centre d’essais d’aérostation attenant au Mac Cook Feld, puis envoyé dans un des centres de l’Armée Le “ Méditerranée ” éi la Marine. Le dirigeable Zeppelin “ Méditerranée ”, commandé par le lieutenant de vaisseau Stapfer, ayant pour second le lieutenant de vaisseau Thomine, a quitté Saint-Cyr le 9 mai à 22h25m. Après avoir effectué une longue traversée de Paris, où son passage nocturne, éclairé par les feux de bord, a été très remarqué, il a gagné sans incident Rochefort où il a atterri à 4h3om. 34 personnes se trouvaient à bord, parmi lesquelles le contre-amiral Lanxade, chef de l’Aéro¬ nautique maritime, et le lieutenant de vaisseau Husson, attaché au cabinet de M. Laurent-Eynac. Le ballon est resté en liaison, par télégraphie et téléphonie sans fil, avec des postes terrestres, notamment celui du Bourget. Le passage de ce remarquable dirigeable à la Marine fait espérer que, maintenant, de fréquentes sorties per¬ mettront à la fois l’étude complète de ce ballon et 1 en¬ traînement de nombreux pilotes de marine à la manœuvre des rigides. Un nouveau gaz aérostatique. Selon des informations que nous n’avons pu encore contrôler, le Dr Edward Curran, directeur, du Service des Recherches de Y International Transportation and Manufacturing C°, de Los Angeles, vient de découvrir un nouveau gaz appelé currenium. Ce gaz, nous commu¬ nique-t-on, possède une puissance ascensionnelle égale à celle de l’hydrogène et, de plus, est ininflammable et inexplosible. C’est un gaz manufacturé qui peut être produit à un prix de revient inférieur de 100 dollars par 1000 pieds cubes (28™*, 3) à celui de l’hélium. 169 Après plusieurs années de recherches, le Dr Curran réussit à produire ce gaz en 1918. 11 continua ses recherches pendant trois ans, pour arriver à la formule définitive. La compagnie, possédant cette formule, compte mettre ce gaz en production active. Le currenium pèse 6,2 livres par 1000 pieds cubes (2 kg, 81 par 28m:i, 3), sous une pression de 76e111 de mer¬ cure à une température de 5° C. Sous ces conditions sa puissance ascensionnelle est de 33 kg, 4 par 28mi, 3. Le i3 mars, le Dr Curran fit une démonstration à Los Angeles : une flamme fut passée au travers du gaz, puis une étincelle électrique y fut provoquée sans que le gaz n’explose ni 11e brûle; la pureté fut diminuée jusqu’à 80 pour 100 sans que ces qualités en soient affectées. Puis 011 remplit un petit ballon avec du cur- renium afin de montrer sa force ascensionnelle. Dans certaines conditions d’extrême impureté 11e donnant aucune puissance ascensionnelle et qui n’existe¬ raient pas dans un aéronef, 011 peut combiner le currenium avec l’oxygène de l’air et causer ainsi une flamme, mais en aucun cas il ne fut possible de provoquer une explosion. Groupes moteurs Un moteur accessible. Montage de /'Anzani 23 IIP sur le Gaddiion C-67. Deux panneaux latéraux, lixés par des agrafes tournantes, et enlevés pour la prise de notre cliché, permettent un accès facile à I arrière du moteur. Des réservoirs de sûreté. Le concours britannique pour les réservoirs de sûreté a donné les résultats suivants : ier prix, The India Rubber , Gutta Percha and Telegraph Works C°; 2e prix, Imber Anti-Fire Tanks; 3e prix, le Commander F.-L.-M. Boothby, ancien pilote de diri¬ geable de la Marine. Les réservoirs ont été essayés au tir de projectiles incendiaires et au choc violent. 170 L’AÉRONAUTJQUE. = - : Aéronautique sportive . — : Ross Smith. Ross Smith, le grand pilote australien qui, avec son frère Keith Smith, accomplit le voyage de Londres en Australie, s’est tué à Brooklands le i3 avril, avec son chef-mécanicien Bennett. L’appareil qu’il montait était le nouvel amphibie V ickers-V iking qu’il destinait à son voyage autour du monde. Il semble que Ross Smith, qui n’était pas fami¬ liarisé avec cet appareil malgré les quelques vols qu’il avait déjà accomplis, se soit mis en perte de vitesse et n’ait pas eu le temps de redresser. Pilote de la guerre, Ross Smith s’était distingué lors de bombardements accomplis en Palestine. Son voyage de Londres en Australie est présent à toutes les mémoires et rendra son nom à jamais célèbre. La modestie, la simplicité et le courage s’alliaient dans son caractère si sympathique. Ross Smith restera une des plus hautes figures de l’aviation contemporaine. Son mécanicien et collaborateur Bennett l’avait accom¬ pagné dans le voyage d’Australie. Depuis la mort de Ross Smith, il a été question de reprendre son projet de voyage autour du monde; on prête à son frère Keith Smith l’intention de continuer cette œuvre. D’autre part, Y Aircrajt Disposai Company a décidé de mettre à la disposition du major Blake et du capitaine Norman Macmillan quatre appareils, deux D.H- 9 triplaces, un Fairey F -J II à deux flotteurs et un autre hydravion type F, pour leur permettre d'effec¬ tuer le Tour du Monde sur avions britanniques. En principe, un D. II-g irait de Londres à Calcutta. Les aviateurs y prendraient le Fairey pour se rendre au Kamtchatka, puis en Alaska, où ils trouveraient un D.H- 9 pour traverser le Canada et les Etats-Unis jusqu’à New- York. De là, ils regagneraient l’Angleterre par Terre- Neuve, au moyen d’un hydravion F- 3 ou F- 5. L’orga¬ nisation de cette expédition paraît soulever quelques critiques en Angleterre. Les Prix Michelin. La Commission sportive de V Aéro-Club de France, réunie le 4 mai, a pris connaissance de la décision du Col¬ lège arbitral composé de M. Usuelli, de Y Aéro-Club d’ Italie, M. Sureouf, de Y Aéro-Club de France, et M. Ruiz Ferry, président de Y Aéro-Club d Espagne, attribuant définitivement la huitième prime de 20 ooofr et la Coupe Michelin à l’aviateur Poirée, pour sa performance du 29 août 1921. D’autre part, MM. Michelin viennent de renouveler pour cinq ans la Coupe Michelin, avec règlement spécial pour l’attribution annuelle d’une prime de 5o ooofr. Ce geste si large fournira la meilleure émulation à l’aviation sportive. Le parcours serait, en principe, de 2oookm, en France. Enfin MM. Michelin ont maintenu leur donation de 3o ooofr pour l’épreuve préparatoire au Grand Prix Michelin , donation dont les délais d’attribution étaient expirés. Dans les “ Centres d’entraînement ”. L’activité des Centres d' Entraînement pour les pilotes de réserve, dont le concessionnaire est M. P.-L. Richard, n’a cessé de croître. Dès à présent plus de mille pilotes de réserve s’entraînent régulièrement. Pour marquer ce résultat, les Centres d’entraînement organisent à Orly pour le 25 juin « la fêle du millième pilote », qui s’annonce comme une charmante manifestation sportive de camaraderie aéronautique. La Coupe Schneider. Les Chantiers aéro- maritimes de la Seine [C. A. M. S), qui construisent pour le S. 7 . Aé. un intéressant hydra¬ vion mopoplace, viennent de prendre les numéros 1 et 2 sur la liste des engagements français pour la Coupe Schneider. Propagande aéronautique. Le lieutenant Robin, admirable pilote et organisateur courageux, vient de prendre un congé pour créer, avec M. Maurice Finat, la Société de propagande aéronau¬ tique. Cette société, financièrement et moralement aidée par le Sous-Secrétariat d’Etat, va entreprendre, d’abord en France, une série de démonstrations des possi¬ bilités de l’aviation marchande. De nombreuses villes seront visitées. — Vol plané et vol à voile — Le Congrès d’ Auvergne. Le Congrès expérimental d’ Aviation sans moteur, doté de 100 ooofr de primes et de prix, organisé du 6 au 20 août par Y Association française aérienne et Y Aéro- Club d’Auvergne, a reçu jusqu’à présent vingt engage¬ ments : 1 , Moriss Abbins ; 2 et 3, Louis de Monge ; l\, Eric Nessler ; 5, E. Dewoitine ; 6, G. Beuchet; 7, E. Derivaux; 8, Lucien Coupet;9, .T. Gilbert; 10, Georges Groux; 11, J. Pimoule; 12, Max Massy; 1 3, Jules Deshayes; 1 4» 1 5 et 16, Francis Chardon; 17, Gustave Thorouse; 18, Daniel Montagne; 19, Établissements Farman-, 20, Henry Grandin. M. Francis Chardon, vainqueur du récent concours L’AERONAUTIQUE. 171 de vol à voile de Gstaad, inscrit ici avec trois appareils, représentera la Suisse au Congrès de Clermont-Ferrand. — Associations et Conférences - “ Les 104 an 104 ”. Sous ce titre de roman-cinéma, qui est de fort bonne publicité, Y Aéro-Club de France annonce, pour le 18 juin, un rallye, réservé à ses membres et à leurs invités, dont le terme est la borne io4 sur la route de Paris-Brest, et où il ne sera permis d'accéder que par la voie des airs. Amusante et suggestive, l’idée est extrêmement heureuse. Gageons qu’au kilomètre io4 on sera plus de io4, le 18 juin. Des conférences. Parmi les récentes conférences, il y a lieu de citer par¬ ticulièrement celle tout à fait remarquable du lieutenant de vaisseau Rouch, faite à Y Aéro-Club, sur Y atmosphère des régions antarctiques ; les communications à la Société française de N avigation aérienne de M. de Fleury sur les charpentes ultra-légères et de M. Bertrand sur le nouveau matériel de construction utilisé par MM. Toussaint et Sanchez-Besa. Nous devons aussi donner une place particulière à la Conférence faite à la Société roumaine de V Université des Annales, à Bucarest, par le colonel de Goys, sur l’aviation militaire et civile; il a bien marqué l’intérêt qu’a la Rou¬ manie, qui a participé à la création de la Compagnie franco- roumaine, à développer son Aéronautique nationale. — — Dans rAéronautique ===== Guynemer. «/ Le 3o avril a eu lieu au Panthéon, au milieu d’une assis¬ tance nombreuse, l’inauguration de la plaque consacrant la mémoire de Georges Guynemer, capitaine aviateur. Santos-Dnmont en France. Le grand aéronaute et pionnier de l’aviation Santos- Dumont est revenu du Brésil, pour passer, après de longues années d’absence, quelques mois en Europe. Santos-Dumont, qui a retrouvé en France l’écho de son ancienne popularité, si grande et si méritée, a été reçu le 12 mai à Y Aéro-Club. Le lendemain, un déjeuner lui a été offert par les membres de Y Aéro-Club de France. Le i4 mai, Santos-Dumont a participé à la fête des Tui¬ leries en partant à bord du ballon-pilote. Dans la Légion d’ honneur . Quatre nouveaux chevaliers de la Légion d’honneur, au titre du Sous- Secrétariat d’ Ftat de V Aéronautique : M. Bairet, chef du cabinet civil de M. Laurent-Eynac ; M. Pierre Levasseur qui, pour être fort jeune, n’en est pas moins un de nos plus anciens constructeurs d’hélices et d’avions; M. Mary, dont on sait la part dans la créa¬ tion des avions de vitesse Nieuport et N ieuport-Delage ; M. Pitois, l’ingénieur qui dirige avec tant d’autorité le service de contrôle du Service des Fabrications de rAéro¬ nautique, et qui est l’un des organisateurs des expositions techniques de nos derniers Salons. M. Paul Hugé, directeur général de la Société des Automobdes Renault, vient également d’être nommé chevalier. Mariages. On annonce les récents mariages de notre collabo¬ rateur M. Albert Duval, du Service de la Navigation aérienne, avec Mlle Carmen de Junca; de M. André Granet, secrétaire général de la Chambre syndicale des Indus¬ tries aér 0 nautiques, avec Mlle Geneviève Salles, petite- fille de M. Gustave Eiffel; du capitaine de Vaureix, du Sous- Secrétariat d'Etat de l' Aéronautique, avec Mlle de Tamisier; de M. Paul Hermant, directeur commercial de la Compagnie franco-roumaine, avec Mme Mar¬ celle Gaillard. L’AÉRONAUTIQUE AU JOUR LE JOUR. — AVRIL. 1. Ouverture de la ligne Stuttgart-Berlin. 2. Meeting d’aviation à Méru. ■ — Dernière journée du Meeting de Nice. 4- Départ des commandants Gago-Coutinho et Sacadura Cabrai de Las Palmas pour l’île Saint-Vincent du Cap Vert. 5. Sortie du dirigeable Méditerranée. 7. Collision de deux avions de la ligne Paris-Londres, à Thieulloy. Mort des deux pilotes et des cinq passagers. — Conférences du comte de La Vaulx et du capitaine Fonck, à Genève. 13. Ross Smith et son mécanicien Bennett se tuent à Croydon, en essayant un avion destiné au Tour du Monde. 14. Meeting de Buenos-Ayres. 16. M. Laurent-Eynac se rend de Paris à Marseille en avion Goliath, en 7 heures 3o de vol. 17. Meeting de Waddon-Croydon. — Départ de Coutinho et Cabrai, de Saint Vincent du Cap Vert pour Santiago du Cap Vert. — Inauguration de la Section aéronautique de l’Exposition coloniale de Marseille. 18. Coutinho et Cabrai partent de Santiago et amerrissent en brisant leur appareil au rocher Saint-Paul. — Éliminatoires de la course Marseille-Monaco. 19. Course croisière Marseille-Monaco. Poirée se classe premier sur avion Caudron; Brou accomplit le parcours sur Farrnan. Tous les autres appareils qualifiés sont victimes d’accidents matériels. 22. Inauguration du Service Alger-Biskra. 23. Meeting d’Alençon. - — Meeting de Crépy-en-Valois : 20e descente en parachute de Mme Pcuillot. 172 L’AÉRONAUTIQUE. “AU tbe World’ s Aircraft ” 1921, publié sous la direction de M. C.-G. Grey f1). Ce très important répertoire de l’Aéronautique mondiale est présenté, cette année, selon un plan meilleur. Le fait d’avoir reporté en tête de l’ouvrage la partie Organisation générale donne en effet plus de clarté. Les parties Avions, Moteurs et Dirigeables viennent ensuite; il faut signaler la place déjà faite aux Hélicop¬ tères et aux Planeurs. Nous regrettons vivement que la partie réservée à la France, la seule que nous puissions juger à fond, contienne de très nombreuses erreurs ou omissions; elles sont dues pour la plupart, sans doute, à la négligence des intéressés français eux-mêmes. M. C.-G. Grey ayant dû adresser à tous ses circulaires. Cela est d’autant plus regrettable que la place faite à l’industrie aéronautique anglaise et à ses efforts d’expansion est naturelle¬ ment dominante. Nous ne prétendons pas d’ailleurs le moins du monde accuser les éditeurs de partialité; un tel ouvrage, édité chez nous, mettrait fatalement notre industrie en vedette. Mais, puisque ce répertoire est très gracieusement ouvert à qui veut bien renseigner sur ses travaux, nos constructeurs et nos services se doivent, semble-t-il, d’en profiter. IL B. A History of Aeronautics, par E.-C. Vivian et le lieutenant-colonel W. Lockwood Marsh (2). Cet ouvrage est un excellent livre de propagande et forme un manuel historique des plus clairs, des mieux renseignés et, avec quelques oublis, d’une louable impartialité. Si les renseigne¬ ments donnés sur les efforts britanniques sont naturellement un peu plus développés que les autres, ils n’en sont que plus inté¬ ressants pour les lecteurs étrangers. Les auteurs passent en revue l’historique de l’aviation et il y a lieu de noter spécialement les Chapitres sur Cailey, Ilenson et Stringfellow, Aller, Lilientlial, Lan- gley et les Wright. Après avoir résumé la glorieuse époque de 1903 à 1914, les auteurs donnent une notion intéressante de ce que furent l’aviation de guerre et les grands voyages de la période suivante. Les chapitres d’ aérostation sont un peu sacrifiés, mais donnent un historique sommaire et net. L’histoire des moteurs complète par¬ faitement ces chapitres. Le volume se termine par un appendice contenant le texte du rapport sur l’avion Ader et du brevet Wright, puis une petite bibliographie. Les illustrations de cet ouvrage, comme celles de la Cronologia Aeronautica de M. Crosara, sont intéressantes. C. D. (x) Sampson Low, Marston et C°, Ltd, 100, Southwark Street, London, S. E. 1. [-) W. Collins et Sons, éditeurs, 48, Pall Mail, Londres. Cronologia Aeronautica, par Leonardo Crosara (j). C’est le premier volume d’un ouvrage intéressant, conçu sous une forme nouvelle, qui fournira aux chercheurs une documenta¬ tion utile, tout en restant un ouvrage à la portée du grand public. La conception de cette chronologie, qui s’étend de la période légen¬ daire jusqu’au grand épanouissement de l’aviation en 1906, est originale en ce sens que M. Crosara s’est attaché à insister sur les progrès techniques plus que sur les anecdotes. Il faut regretter qu’un ouvrage aussi bien présenté et qui aurait pu être excellent ne soit pas exempt de critiques assez graves : tout d’abord les noms propres sont par trop fréquemment estropiés; il existe éga¬ lement des omissions, des erreurs de fait et surtout des erreurs de date, lautes importantes et qui auraient pu être facilement évitées; on souhaiterait pour le prochain volume de n’avoir pas, comme dans celui-ci, des références aussi peu complètes; enfin, dans l’ensemble, il existe trop d’inégalité entre les différents articles de la chronologie. Le volume suivant, relatif à la période contem¬ poraine, sera attendu avec impatience. C. D. Il Giornale dell’ Aviazione (2). Un nouvel hebdomadaire consacré à F Véronautique vient d être créé en Italie. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir 1 Italie retrouver l’enthousiasme qu’elle a souvent montré pour la navigation aérienne, et souhaiter la bienvenue à notre nou¬ veau confrère, le deuxième hebdomadaire aéronautique qui existe en Italie (abonnement 1922 pour l’étranger, a5 lires). Guide des voyages aériens Paris-Bruxelles- Amsterdam, par Louise Faure-Favier (*). Cet ouvrage fait suite au Guide aérien Paris- Londres, dont les tirages renouvelés ont prouvé le succès. Le Guide Paris- Bruxelles- Amsterdam est en trois langues : français, hollandais et anglais. Il est, comme le précédent, abondamment illustré et pourvu de cartes permettant de suivre le trajet. L’auteur, qui a exécuté maintes fois le trajet aérien pour parfaire sa documenta¬ tion, a conservé à cet ouvrage pratique une tenue littéraire qui en fait également un livre de bibliothèque. C. D. Premier Congrès international d’ Aviation sans moteur (*). Cette brochure est en distribution gratuite sur demande à l’Msso- ciation française aérienne qui a eu l’initiative de ce premier congrès international d’aviation sans moteur. Elle est éditée avec un soin particulier, et les rédacteurs ont donné, en plus des règlements du Congrès, qui se tiendra, comme on sait, avec le concours de V Aéro-Club d’Auvergne, au Puy de Combegrasse, près Clermont- Ferrand, au mois d’août, des photographies et cartes à grande échelle de la région pour permettre aux concurrents de se rendre compte des lieux. (x) Alfieri et Lacroix, éditeurs, Borne, Via Zanardelli, 7. (2) Societa Editoriale Aeronauliea. Via Senato, 8 A, Milan. (:i) Guide des voyages aériens, 4.0, rue de Prony, Paris, 17e. (') Secrétariat de l’Association française aérienne, 17, boule¬ vard des Batignollcs, Paris, 17e. GT836 Paris. Imprimerie GA UTH I ER-VI LL A BS et Cie, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : E. Tho'uzkllier. L'AERONAUTIQUE REVUE MENSVELLE ILLY5TRÉE L’AÉRONAUTIQUE BELGE L’effort aérotechnique — Les transports aériens LA PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE Le matériel — Les méthodes — Les applications Ce Numéro ne doit pas être vendu sans ses suppléments : Images aériennes de Belgique et des Pays-Bas Le N° 3*50 - Abonnements: France, 40* - Union postale, 50^ >ppfcfêBï'P'3fc'50 I ~ r* potxâ.t> o a c * DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF HENRI BOUCHÉ N* 37 - Juin 1922 lui LIBRAIRIE GAUTHIER- VILLARS & O* 55, Quai des Grands-Augustins, PARIS L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur- Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTH1ER-VÎLLARS & Cle, Éditeurs, 55, quai des , Grands-Augustins, Abonnements : Un an, Trance : 40 fr. — Etranger : 50 fr. PARIS (VIe) COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral desMines, Professeur àl'École Polytechnique; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVE, Membre de l’Institut, Professeur à l'École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE, N° 37 — 4e Année SOMMAIRE JUIN 1922 173 La photographie aérienne et les fêtes aéronautiques de Bruxelles . . H. B L’effort technique belge en aviation . E. ALLARD 174 Ingénieur-directeur du Laboratoire Aéronautique de Belgique. Historique de la photographie aérienne . . • Charles DOLLFUS 177 Le matériel de la photographie aérienne . . Capitaine A. VOLMERANGE 179 Un centre usinier de la région de Maubeuge- — Document de 1 .... Entieprise Marcel CHR .TIEN 18/ Le biplace de combat Hanriot type 15. — Croquis de construction de . P. SOULIER 188 Le meeting du Bourget . . • • • H. B. 189 La photographie aérienne appliquée à la Cartographie . Léon LENOUVEL 191 Agrégé de l’Université. Quelques applications de la photographie aérienne . • • • • • SERVICE HYDROGRAPHIQUE DE LA MARINE Documents communiqués par les \ COMPAGNIE AÉRIENNE FRANÇAISE ! ENTREPRISE MARCEL CHRETIEN 196 La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales . Revue des Livres . L’Aéronautique au jour le jour . 203 . 207 . . 207 Revue des Brevets' . . A. de CARS AL ADE et P. REGIMBE AU 208 « L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n° 6 Supplément au ri J7 de L’Aéronautique Rome — le Vatican 61 Les transports aériens en Belgique . Commandant J. RENARD 63 Statistiques des lignes de la “ S N E. T. À. Politique aéronautique . — Les lignes aériennes . Les transports aériens. — Mouvement du Bourget et de Croydon. Personnel et matériel des Compagnies françaises au 31 mai 1922. . Le travail aérien . 6o 66 68 69 70 Images aériennes de Belgique. - Images aériennes des Pays-Bas. Suppléments au ri' 3j Clichés de la . - Clichés de la . S.N.E.T.A. . . K.L.M. La reproduction, sans indication de source, des matières contenues dans L’Aéronautique est interdite. RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS PERMANENTS DE “ L’AÉRONAUTIQUE” Pages. Aéronautique Française (répertoire) xiv Aéronavale (L’) . il Ateliers des Mureaux . vin Pages. Gourdou et Leseurre . Grands Express Aériens . xix Pages. Oliver . xxiv Polybiblion . l A. André fils (Spidoléines). ...... xxiv Marcel Besson . . VI I Blériot- Aéronautique . IV Bréguet . { f”,"r CAMS . x Compagnie Aérienne Française. . . . a.M.72 Compagnie Franco-Roumaine . xvil C. T. M . . Cyclecars Salmson . xx Degroote . h Henri Dits . H Potéz . S Enc,art Hydroglisseurs de Lambert . Lamblin (Radiateurs) . . xxi Levasseur.. . . vi Librairie Gauthier- Villars . Lignes aériennes Latécoère (C.G.E.A ) xx Lioré et Olivier . ii Luchaire . xxm Messageries aériennes . xvm Morane-Saulnier . . xil Moteurs Hispano-Suiza . xxil ( couleur Revue de l’Aéronautique Militaire, n Revue de l’Amérique latine . xvi Société Financière pour l’industrie, xxi Société des Moteurs Salmson . xin Stocks d’aviation . o Suisse sportive . xxiv Louis Schreck . . . Transports aériens Guyanais . N Vion . M Zénith (Carburateur) . k Farman . Couv. D N ieupor t- Astr a . m Zodiac . . . . v Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XXII et XXIII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques B 4me Année. N° 37 JUIN 1922 et les fêtes aeronautiques de Bruxelles Les 23, 24 et 25 juin, pour l’inauguration des installa¬ tions civiles et militaires de l’aérodrome de Bruxelles- Evere, l’ Aéro-Club de Belgique organise les plus impor¬ tantes manifestations aéronautiques qui aient encore eu lieu dans ce pays. i5o ooofr de prix et de primes seront attribués. Le programme groupe, au long de ces trois jours, des épreuves et des démonstrations nationales et internationales, dont le règlement, inspiré de l’expérience acquise en 1920 et 1921, nous paraît correspondre à une juste vue de ce que doit être aujourd’hui un meeting de propagande. Nous commenterons ce programme lorsque nous rendrons compte du meeting lui-même. Ce que nous voulons souligner ici, c’est la très heureuse idée qu’a eue Y Aéro-Club de Belgique de faire coïncider avec ces fêtes la première Exposition internationale de la Photographie aérienne. Nous avons trop travaillé nous-même la photogra¬ phie aérienne pour ne pas craindre d’exagérer son impor¬ tance; mais il nous semble plutôt que cette importance est souvent méconnue. L’avion n’est pas seulement un moyen de transport rapide, bientôt affanchi de toute servitude terrestre; il est aussi un point de vue nouveau sur le monde, un admirable observatoire mobile apte à commander les ensembles comme à scruter les détails; apte aussi, par la photographie et la stéréoscopie aériennes, à fixer et à modeler ces détails et ces ensembles. Et l’avenir assuré des transports aériens ne doit pas nous cacher les immenses ressources que Y observation aérienne nous procure dès maintenant. Bien plus, ces ressources devraient être spécialement les bienvenues à cette heure de l’histoire européenne. Au lendemain d’un drame épuisant, alors que tant de tâches urgentes sont différées par l’appauvrissement général, l’homme a besoin, par compensation, (Y outils de haut rendement. On peut discuter, de ce point de vue, L'Aéronautique. — N” 37 l’utilité des transports aériens; on peut même — et cer¬ tains ne s’en font pas faute — conclure, de ce même point de vue, qu'ils sont actuellement inopportuns. La photo¬ graphie aérienne au contraire, par les réductions de main- d’œuvre qu’elle permet, par les gains de temps qu’elle assure, constitue dès à présent un enrichissement de F homme. On lira, dans les études qui vont suivre, l’état présent des moyens matériels, des méthodes, des appli¬ cations toujours plus vastes de cet outil nouveau. A ce titre l’Exposition de Photographie aérienne de Bruxelles est déjà singulièrement opportune. Mais son incorporation à un grand meeting international de pro¬ pagande aéronautique souligne précisément V éminente valeur de propagande de la photographie aérienne. Les clichés pris d’avion sont souvent d’admirables images dont la beauté peut être facilement répandue. La variété de leurs applications — à la cartographie; au cadastre; à la prise de vues d’usines, de monuments, de cérémonies; aux études de terrains et de tracés pour les entreprises de travaux publics; à la restauration tics régions dévastées; aux constats; aux remembrements agricoles - — les fait examiner par des catégories sociales et professionnelles très diverses. Enfin les avions de photo¬ graphie, qui ne sont pas liés à une ligne invariablement desservie, manifestent dans le pays tout entier la réalité de l’aviation marchande; partout où ils séjournent, ils provoquent, de la part des classes les plus instruites, une curiosité qu’il est facile et profitable de satisfaire. La photographie aérienne est déjà un outil puissant aux mains des hommes. De plus, aux mains de ceux qui croient en l’aéronautique, elle est une force de démonstration et de propagande dont on n usera jamais assez. ||. lî. G 174 L'AERONAUTIQUE. L’effort technique belge en Aviation Par E. ALLARD, INGÉNIEUR-DIRECTEUR 1)U LABORATOIRE A ÉROTEC UNIQUE DE BELGIQUE, PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE BRUXELLES. Faute d’une revue belge qui tiendrait le publie au cou- rant des travaux sérieux poursuivis dans le pays, on ignore généralement, ici comme à l’étranger, l’effort fourni par la Belgique en matière de technique aéronautique. Aussi suis-je particulièrement heureux de l’hospitalité <(ue m’offre encore cette fois IV Aéronautique, hospitalité qui me permet de révéler non seulement aux Français, mais aussi à un grand nombre de nationaux, la manière dont notre pays a tenu à coopérer à l’œuvre de la conquête de l’air et le nom des personnalités qui ont consacré à cette œuvre leur temps, leur activité ou leur science. Avant la guerre la Belgique ne possédait à proprement parler ni fabrique d’avions, ni laboratoire d’aérotechnique, ni enseignement quelconque en cette matière. Toutefois des projets s’élaboraient, des tentatives se manifestaient qui prouvaient que le pays s’intéressait au problème. Dès 1910, M. de Brouckère montait un atelier de cons¬ truction d’avions à Herstal et une école de pilotage à Genck (Limbourg belge). Des constructeurs anversois, MM. Bollekens frères, avaient pris une licence et livraient à l’armée des avions Henri Farman. Une école privée de Liège avait organisé un cours pour ingénieurs en aéronautique, cours qui fut suivi notamment par divers officiers-aviateurs. A Bruxelles enfin, au Palais du Cinquantenaire, M. Yil- lars, un ingénieur français tombé au front pendant la guerre, donnait régulièrement des conférences de vul¬ garisation dans un petit laboratoire disposant d’un manège de 3m à 4m de diamètre. La guerre et l’occupation anéantirent tout cela. Pendant la durée des hostilités, te gouvernement ne put acheter pour les besoins de l’armée que des avions étrangers. 11 en résulte que la guerre, qui fut pour la science et l’industrie aéronautiques étrangères un facteur puissant d’évolution, n’eut aucune influence sur le développement de l’avia¬ tion en Belgique et qu’à l’armistice nous ne possédions, en matière d’aéronautique, ni industrie ni laboratoire. Par contre, l’armée avait constitué un corps d’aviateurs mer¬ veilleusement entraîné, des chefs qui avaient exercé un commandement à l’aviation militaire, des techniciens et des ouvriers formés à la rude école de la guerre. La paix venue, tout ce monde ne demandait qu’à travailler et à mettre au service de l’aéronautique civile sa science, son expérience ou ses connaissances profes¬ sionnelles. Aussitôt après l’armistice, le Commandant du Génie G. Nélis, un de nos premiers officiers-aviateurs, et qui pendant la guerre a dirigé les Services techniques de 1 aviation militaire, publiait une brochure intitulée JC Ex¬ pansion belge par V Aviation, dans laquelle il prédit., avec une sûreté de vues remarquable, le développement actuel des transports aériens. Il en examine les avantages et le rendement possible et prévoit dans ses grandes lignes toute l’organisation de l’aéronautique telle qu’elle a été à peu près réalisée en Belgique. Ce travail témoigne d’un solide optimisme et d’une belle confiance dans l’avenir de l’avia¬ tion. De plus, il fut le point de départ des diverses entre¬ prises d’aéronautique montées depuis lors dans le pays. A la suite de cette publication, en effet, le Conseil d’ Administration de la Banque (T Outremer décidait de tenter un essai et demandait à M. Nélis un projet de créa¬ tion d’un service de transports par avions à exploiter à titre d’expérience, par un groupe de banques qui constituerait un Syndicat National pour V Etude des 'Trans¬ ports Aériens, et c’est ainsi que fut fondé le S. A . E. T. A. A la même époque, un arrêté royal créait un Comité Consultatif de T Aéronautique présidé par le Colonel A.-E.-M. Van Crombrugge et comprenant, outre les délé¬ gués des divers ministères, les principales personnalités de l’Aéronautique belge. L’œuvre de ce Comité, à peu près terminée aujourd’hui, fut féconde. C’est de ses discussions que naquit une Administration de V Aéronautique au Ministère de la Défense Nationale. De mon côté, en 1919, j’entreprenais des démarches auprès du Conseil d’ Administration de VI niversité Libre de Bruxelles qui décidait la création d’un cours de Technique de l’Aviation accessible aux ingénieurs diplômés et aux officiers des armes spéciales. La même année, S. M. le Roi, qui est le grand protec¬ teur de l’Aviation en Belgique, consacrait une somme de deux millions à l’étude technique et administrative des transports coloniaux. d’ai donné, dans la revue U Aéro¬ nautique d’avril 1922, les résultats techniques essentiels obtenus par l’exploitation de la Ligne Aérienne du lloi Albert (L. A. R. A.) et les conclusions auxquelles m’ont conduit mes observations. L’AERONAUTIQUE. A mon retour du Congo, l’Administration de l’Aéro¬ nautique proposait la création d’un Laboratoire Aéro- technique dont j’étais nommé directeur. Je commençais aussitôt l’étude de ce Laboratoire. Dans mon projet j’avais prévu la division du Laboratoire en quatre sections principales, soit une section aéro¬ dynamique, une section Cessais de moteurs, une section (V essais en vol cl une section d’essais de matériaux. La première section aurait dû disposer de deux tunnels : le plus petit de 4°° HP de puissance et de 2m Le tunnel de om, 5oj du Laboratoire aérotechnique: de Belgique. Ln haut, le moteur à collecteur à courant triphasé de 35 HP; en bas, le collecteur et la chambre d’expériences. de diamètre de veine d’air, dans la chambre d’expé¬ riences; le second avec un courant de forme elliptique de 8m X 5m et une puissance prévue de iooo à 1800 HP. Toutefois, préalablement à la construction de ces tunnels, devait être montée une petite soufflerie d’essai, réduction au | de la soufflerie de 2m. Malheureusement, à I a suite d’une diminution des crédits prévus au budget du Laboratoire pour 1922, la construction de la soufflerie de 1000 1 IP 11e put être entre¬ prise. Seuls les tunnels de om,5o et de 2m furent donc maintenus et leur construction décidée. Le premier était monté fin 1921. lia Des essais y sont en cours actuellement pour dégager les lois de fonctionnement des hélices-ventilateurs. Les 35 IIP de puissance nécessaires sont fournis par un moteur à collecteur à courant triphasé à vitesse variable. Il est monté sur un banc oscillant donnant le couple de rotation de l’hélice et sa traction. Les essais aérody¬ namiques sur modèles seront entrepris lorsque sera construite la balance aérodynamique dont les plans viennent d’être terminés. Cette balance est à (ils et le modèle est fixé à un cadre spécial permettant de lui donner une inclinaison quelconque immédiatement mesurable. La construction du tunnel de 2m a été commencée au début de cette année et les travaux avancent rapi¬ dement. Le hall abritant le tunnel même, et qui aura 6om X i5m, sera flanqué, sur chacun de ses côtés les plus longs, d’une part d’une série de magasins et d’ate¬ liers, d’autre part d’un corps de bâtiment abritant les bureaux de la direction et des diverses sections, les labo¬ ratoires spéciaux, la bibliothèque et la salle des confé¬ rences. Une description technique détaillée sera donnée dans un des bulletins du Laboratoire vers la fin de 1922. Pour la section des essais de moteurs , les installations : bancs d’essais, frein Fronde, etc., seront mises en eons- tiuction dans quelques mois. La section des essais en vol s’installera dès le début de l’année prochaine sur le terrain d’aviation de Nivelles, occupé par le groupe des escadrilles de chasse. Quant à la section des essais de matériaux, celle-ci pourra, moyennant une convention très heureuse conclue avec l’Université Libre de Bruxelles, utiliser le Labora¬ toire qui sera édifié pour la nouvelle Ecole polytechnique en construction en ce moment. A l’effet de répandre les résultats du fonctionnement des divers services du Laboratoire, fut aussi décidée la publication d’un Bulletin dont le premier numéro, paru en janvier passé, contient une étude détaillée et complète int 1 1 niée La traînée induite des ailes d’ avions. 'Qr' Sur le terrain industriel également 011 agissait. A l’initiative de M. Ns élis, cité plus haut, se constituait, le 16 décembre 1920, la Société Anonyme Belge de Cons¬ tructions Aéronautiques, qui allait monter une usine à l laren-Bruxelles, sur le terrain même de l’Aérodrome. L’étude du projet fut eonfiéeà M. M. Demonty, ingénieur, pendant la guerre chef des services de fabrication de l’Aviation militaire, nommé depuis lors directeur de la S. A. B. C. A. Les travaux de construction commen¬ cèrent le 22 février 1921 et, h* ieraoût de la même année, l’usine, dont les bâtiments couvrent i5oonm\ entrait en exploitation. Notre figure montre l’importance de cet établissement. L'AÉRONAUTIQUE, J 76 Outre cette usine existent donc actuellement en Belgique : la S. N. E. T. A., ligne de transports par avions déjà bien connue à l’étranger, et dans notre Colonie la Ligne Aérienne du liai Albert. Enfin n’oublions pas notre aviation militaire et V École civile d’ Aviation de Gosselies, placée sous la direction du commandant Jacquet. Ces divers services, ainsi que l’Administration de l’Aéronautique elle-même, ont besoin de personnel, d’ingénieurs, de techniciens, d’ouvriers, etc. L’ Université Libre de Bruxelles crée les ingénieurs depuis 1919. L ’/ niversilé du Travail de Charleroi , l’œuvre admirable de la province du Hainaut, dirigée par M. lliernaux, a suivi, en donnant dès 1920 un cours pour techniciens en aéronautique et un autre pour ouvriers mécaniciens d’aviation et monteurs d’avions. A la fin de 1 921, M. Ü. Buysse, chargé par la Ville de Bruxelles de la réorganisation et de l’extension de son enseignement professionnel, créait aussi à Bruxelles un cours d’aérotechnique élémentaire qui fut suivi cette première année par i5o élèves presque tous en âge d’être appelés sous les armes et qui constitueront un excellent milieu pour le recrutement du personnel subalterne de l’Aviation militaire. M. Buysse étudie pour l’année prochaine la création d’une école d’aéronautique en quatre années, le cours élémentaire, très développé théoriquement et pratiquement, comprenant les trois premières années, la dernière étant réservée aux techniciens qui formeront les intermédiaires entre les ingénieurs et les ouvriers. Diverses autres villes, comme Anvers, Ostende et Namur, ont des projets semblables à l’étude et il est probable que, d’ici quelques années, le pays disposera en cette matière d’un enseignement capable de satisfaire aux demandes en personnel de toute notre aéronautique, tant civile que militaire. Outre l’organisation des recherches, le personnel du Laboratoire a dû s’occuper des divers problèmes d’ordre technique qui furent posés à l’Administration de l’Aéro- nautique civile. C’est ainsi que le programme du Labo¬ ratoire Aérotechnique de Belgique s’est automatique¬ ment élargi et qu’il est devenu, dans la nouvelle organi¬ sation de l’Aéronautique civile, le véritable Service technique. A ce titre, le Service a, dès à présent, étudié l’installa- I ion de balances spéciales à l’Aéro-gare de Bruxelles-Ifaren. Elles sont destinées à la vérification des poids des avions des services de transports, ainsi qu’à la détermination de la position du centre de gravité de ces appareils chargés. L’installation de ces balances, dont l’une pourra porter 20 tonnes et l’autre 2 tonnes, sera terminée d’ici peu. De même l’organisation d’un service d’essais statiques de résistance des avions s’impose dès à présent. Ce service sera rattaché au L. A. B. et disposera, à l’Aéro-gare de Bruxelles, d’un hangar et du matériel nécessaire. I ue aérienne des installations de l,i Société anonyme belge de constructions aéronautiques à l'aéro- gare de Bruxelles-tlaren. Enfin le Laboratoire a été chargé à Haren des essais du câble Loth. Grâce à la collaboration de la Compagnie des télégraphistes militaires qui installa entre l’Aérodrome et Cortenberg (sur la route de Louvain) une ligne de io'cm, et de la S. N. E. T. A. qui mit un avion Goliath à la dis¬ position du Service technique, les expériences purent être effectuées dans les meilleures conditions. Un rap¬ port sur ces essais paraîtra dans un prochain numéro du Bulletin du Laboratoire Aérotechnique. Ainsi, en moins de trois ans, sous la direction du Colonel Van Crombrugge, avec l’appui de certains des ministres qui se sont succédé à la Défense Nationale et du Major Smeyers, commandant de l’Aéronautique militaire, grâce à M. G. Nélis et ses collaborateurs MM. J. Renard, M. Demonty, etc., il s’est constitué en Belgique des entreprises de constructions et de transports aériens, pour lesquelles l’Université Libre de Bruxelles d’une part, l’Université du Travail de Charleroi et la future Uni¬ versité du Travail de Bruxelles d’autre part, se sont chargées de former le personnel nécessaire. Tels sont les artisans de l’effort belge en matière de technique aéronautique, les hommes et les établissements d’enseignement auquels l’avenir devra le développement en Belgique de la science et de l’industrie aéronau¬ tiques. Leur action 11e fut malheureusement pas toujours secondée comme il l’aurait fallu, par un gouvernement assez peu convaincu et hésitant. E. ALLARD. L’ AERONAUTIQUE 177 Historique de la Photographie aérienne Par Charles DOI.I.FUS Dès les débuts de l’aérostation militaire, le Comité de Salut public fit faire à Meudon des expériences, qui ont été décrites par Lomet, sur l’application des obser¬ vations faites en ballon captif à la topographie et notam¬ ment à l’établissement des cartes. L’idée d’appliquer au cadastre la photographie en ballon a été émise simultanément en 1 85 5 par l’ingé¬ nieur Andraud, sous le nom d 'arpentage au daguerréo¬ type, et par le grand photographe et aéronaute Nadar. C’est à Nadar que revient le mérite d’avoir, après de multiples expériences infructueuses faites à ses frais, réussi en 1 855 , pour la première fois, à prendre un cliché photographique en ballon captif. Après un essai manqué, Nadar, parti en ballon libre, avait atterri au Petit- Bicêtre, sans dégonfler son ballon. Le lendemain matin, il s’éleva à 8om, le ballon étant retenu captif; la photo¬ graphie prise — daguerréotype sur verre extrêmement faible, fixa à la verticale la gendarmerie du Petit-Bicêtre, les maisons avoisinantes et une charrette sur la route. Les essais faits par Nadar pendant la guerre d’Italie ne réussirent pas. Nadar prit des brevets pour l’exécution du cadastre par la photographie aérienne. Peu après, le colonel Laussedat reprit l’idée de l’établissement des cartes par photographie aérienne, mais sans faire aucune expérience. Pendant la guerre de Séces¬ sion, la photographie aéros¬ tatique reçut une application tout à On sait que les ballons cap¬ tifs ont joué un rôle impor¬ tant dans ce long conflit. L’État-Major de l’armée unioniste, campée devant Richmond à la lin de mai 1862, put faire prendre d’un ballon captif, sous la direc¬ tion de l’aéronaute Lowe, une photographie en pers¬ pective, qui donna l’aspect de tout le terrain de Rich¬ mond à Manchester à l’Ouest, et à Chikahominv à l’Est. Tous les détails du sol y apparurent : on en tira deux épreuves sur lesquelles on porta la position des troupes. Ces épreuves, divisées en 64 parties, avec signes con¬ ventionnels, furent remises l’une au général Mac Clellan, l’autre à l’observateur du ballon. Celui-ci, relié par fil télégraphique avec le quartier général, put, le ier juin, diriger complètement les opérations et préciser tous les mouvements de l’ennemi. La journée se termina par un important succès des Nordistes, dû au ballon captif et à la photographie aérienne. L’épreuve photographique devait être, d’après les résultats obtenus, extrêmement bonne, et il m’a paru intéressant, en conséquence, d’insister sur ce lait important. La même année 1862, l’astronome Claisher, accom¬ plissant avec Coxwell sa mémorable ascension d’alti¬ tude en ballon libre, tenta de photographier des nuages, mais ne put réussir. Quelques tentatives lurent encore faites en Angleterre, avec les ballons captifs, sous la direction de Coxwell, par l’opticien Negretti, sans succès. Le 16 juillet 1868, Nadar prit, de la nacelle du ballon captif de Giffard transporté à l’Hippodrome, à l’actuelle place Victor-J lugo, un cliché donnant très nettement l'as¬ pect de la place de l’Étoile et des avenues avoisinantes. Cette photographie, la pre¬ mière complètement réussie en Europe, a été obtenue à l’altitude de 2Do,n environ. Un peu plus tard, un aéro¬ naute américain photo¬ graphia d’une assez faible altitude, et probablement d’un ballon captif, une partie de la ville de Boston, avec la mer, et, en 1878, le pho¬ tographe Dagron, opérant au collodion, à bord du grand ballon captif de Giffard, îéussit à prendre la vue /utajk>«nfer ■ -{facwtf’t < 1f>/hr/ r)r !$\ck\ÿapfue ahcèl'aîtqnr ' i— . 'J[pptïe»iù>ns ■■■.* I eftcmi à O1 attitude etc 5\0 ï |J fC «oHT/nAmnii fait remarquable. La première photographie prise en ballon qui ait été réussie en Europe. Ce cliché a été pris par Nadar, sur Paris, le i(j juillet 1868 (et non i858), àiia5om d’altitude. 178 L'AERONAUTIQUE. d’une partie de Paris. M. Triboulet, en 1879, accompa¬ gnant l’aéronaute Jovis prit un cliché au-dessus de Paris, en ballon libre, mais, la descente s’étant effectuée dans Paris, les employés de l’octroi, malgré les protestations de l’opérateur, ouvrirent le châssis photographique et voilèrent la plaque. En 1 885 et 1886, en France la photographie en ballon libre a été définitivement mise au point par M. Jacques Ducom puis, d’une façon remarquable, par M. Paul Nadar, fils du précurseur, qui lurent pilotés par les frères Tissandier; enfin, par le capitaine Georget et le comman¬ dant Fribourg, accompagnant les frères Renard. f.a première photographie prise en a\'ion (Cliclié Branger). C.lielit' plis, à Mourmelon, le 17 décembre 1901), à bord de 1’ \n toi nette de Latbam, par M. Henri lïes^atd. La première photographie en ballon libre a été faite le 14 juin 1880, par M. Paul Desmarets, parti de Rouen dans un ballon piloté par Pair, et que Jovis venait de quitter en parachute. Cette photographie verticale représente le village du Mesnil-Esnard, et a été prise à travers une légère brume et à 6h 3om du soir, à l’altitude de noom. Le résultat est remarquable étant donné ces conditions. L’objectif Derogy était un aplanétique de fj avec foyer de om, 29. L’obturateur Desmarets était commandé par deux électro-aimants. Les plaques étaient préparées au gélatino-bromure. Un second cliché oblique, représentant la Seine aux environs de Rouen et les rivages, a été obtenu, quelques minutes plus tard, par M. Desmarets. Dès ce moment, la photographie aérostatique était créée : il faut citer, parmi ceux qui ont contribué à la perfectionner, l’anglais C.-V. Shadbolt, Silberer en Autriche et aux États-Unis, Doughty, à qui l’on doit les premières photographies aérostatiques de nuages et. de l’ombre du ballon sur un cumulus. La photographie automatique en ballon non monté a été étudiée notamment à partir de 1884 par M. Tri- boulet, avec un appareil panoramique composé de 7 chambres noires, par le major anglais Elesdalc et M. Cassé, qui ont tous obtenu quelques résultats. Un peu plus tard, en 1888, M. Arthur Batut expéri¬ menta avec succès, à Lahruguière (Tarn), un appareil photographique automatique enlevé par un cerf-volant. Ses heureuses expériences furent complétées par celles de M. Wenz, de Reims, et de M. Eddy en Amérique. La première photographie en ballon dirigeable a été obtenue à bord du Lebaudy vers 1903. En avion, la plus ancienne photographie paraît avoir été faite en France également, au camp de Châlohs, le 17 décembre 1909, à bord d’un monoplan Antoinette piloté par Latham, par M. Henri Bessard. Peu de temps après, dans l’été de 1910, M. Albert Senouque réussit à prendre à faible altitude d’excellentes vues photogra¬ phiques de la région de Bue et Guyancourt, du bord d’un biplan piloté par Maurice Farman. Charles DOLLFLJS. Voir, à la page 206, notre documentation et notre cliché inédits sur le nouveau “ Junkers ” triplace 50 HP. L'AÉRONAUTIQUE 17!) Le matériel de la photographie aérienne PETIT GUIDE POUR L’EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE DE BRUXELLES Par le Capitaine A. VOLMERANGE La photographie aérienne, <| réduisait le plus souvent à une mise à jour des plans directeurs, pour laquelle une snpple chambre claire était largement su Misant e. Dans Es levés du temps de paix, il en <‘st évidemment tout autrement. Chaque cliché exige une restitution com¬ plète qu’il faut assurer aussi économiquement que possible, c’est-à-dire simplement et rapidement. C’est le but qu’a réussi à atteindre M. Roussilhe avec son appariai de res¬ titution. La théorie de cet instrument sort du cadre de cette étude et est développée ailleurs. Il importe cepen¬ dant de souligner les propriétés principales de l’appareil Houssilhe : manipulation rapide et n exigeant qu’un personnel d’instruction topographique rudimentaire; obtention de la restitution sous forme d’épreuve pho¬ tographique; substitution possible de l’instrument à l’appareil d’agrandissement, accessoire indispensable <‘l volumineux de tout atelier photographique. Les obturateurs. La fidélité de la restitution ainsi obtenue dépend évi¬ demment de celle de la perspective du sol qui lui a donné naissance. Si cette perspective est inexacte, l’erreur se reportera intégralement sur la carte. Or, presque tous les clichés obtenus actuellement en photographie aérienne sont faussés du fait des obtura¬ teurs. Les obturateurs sont, dans les appareils d’amateurs, constitués par des systèmes de petits disques placés devant l’objectif et le découvrant, au moment de la prise de vue, pendant le temps nécessaire à l’exposition. I ne telle solution n’a pu être adaptée à la photographie aérienne en raison du diamètre beaucoup plus grand des objectifs et de l’extrême brièveté des durées d’exposition qui peuvent descendre à 1/200 et i/3oo de seconde. Les pièces mécaniques seraient soumises à des efforts auxquels elles résisteraient difficilement. On a, dans ces conditions, substitué aux obturateurs 180 L'AÉRONAUTIQUE. d’objectif des obturateurs de plaques, constitués par un rideau noir, coupé d’une fente, se déplaçant devant la plaque. Si la fente est suffisamment mince, l’exposition de chaque point de la plaque peut être extrêmement courte, même avec une vitesse de rideau relativement faible. Mais, pendant le mouvement du rideau, l’avion se sera déplacé de plusieurs mètres et le cliché obtenu sera finalement une juxtaposition de perspectives du terrain prises selon des points de vue différents. L’image du sol sera déformée. Cette déformation n’a aucune importance pour les levés de détail des cartes à petite échelle; elle est, au contraire, inadmissible dans les levés de précision comme ceux qu’exige le cadastre ou l’établissement des canevas. C’est pourquoi, le capitaine Guillemet, collaborateur de M. Roussilhe an Service de la Reconstitution foncière des Régions Libérées, a étudié un obturateur d’objectif qui puisse être utilisable sur les appareils de photographie Fi Cf T) * fl B c £> E i. — Schéma de principe de ('obturateur d'objectif Guii.lkmet. aérienne. Cet obturateur ( fig . t) est constitué par deux disques échancrés A et B qu’un petit moteur ou un mou¬ linet, fait tourner en sens inverse et à grande vitesse devant l’objectif O. Celui-ci est de la sorte découvert pendant un temps très court une fois par tour. Il s’agit de n’utiliser qu’un seul de ces éclairs pour la prise de vue . à cet effet, un second système de disques échancrés tournants (. et D, dits sélecteurs, est agencé de façon à ne laisser passer qu’un éclair sur a5. Un dernier disque E porte une fenêtre qui se trouve démasquée au moment de la prise île vue. La vitesse de ce disque et le temps de l’ouverture de la fenêtre sont déterminés de façon à laisser passer à travers l’objectif un éclair et un seul à chaque manœuvre de la fenêtre. Par cette combinaison de mouvements, dont la plupart sont continus, l’inven¬ teur arrive à produire et à utiliser des éclairs très courts sans soumettre le mécanisme à d’autres efforts d’inertie que ceux pouvant être causés par les vibrations. L’appareil est malheureusement encore assez lourd et volumineux. Une autre solution du problème de l’obturation, qui conserve les avantages de simplicité et de légèreté des obturateurs de plaque, tout en éliminant leurs déforma¬ tions, est présentée par la Compagnie Aérienne Française. Son obturateur est constitué par deux rideaux super¬ posés a et b, percés l’un et l’autre d’un réseau de fentes égales, parallèles et équidistantes. A la position de repos, les réseaux sont en chicane de façon à ne pas laisser passer la lumière. Au moment de la prise de vue, les opérations suivantes se succèdent : Le rideau a se met en mouvement; dès qu’une cer¬ taine fraction des fentes se trouve découverte, le rideau b se déclenche à son tour, en obéissant à la même loi de mouvement ; a s’arrête dès qu’il a parcouru un chemin égal à l’intervalle de deux fentes; b s’arrête dès qu’il a repris par rapport à a la position relative qu’il avait au début. Si les pleins sont égaux aux vides sur chaque réseau et si les lois des deux mouvements sont exactement les mêmes, chaque point de la plaque sera exposé pendant le même temps, et ce temps pourra aisément être rendu aussi court que l’on voudra. Malheureusement la première condition ne peut être réalisée rigoureusement sans que l’étanchéité de l’obturateur soit compromise, et le second exigera des réglages très minutieux. Ou aura donc quelque peine, avec ce dispositif, à obtenir des épreuves parfaite¬ ment régulières. Les écrans, les plaques à grande sensibilité et les désensibilisateurs. Presque toutes les méthodes de levé actuellement pré¬ conisées réclament des photographies obliques. Or on se heurte, dans la prise de telles photographies, à une difficulté bien connue des amateurs : la lumière diffusée par la brume inhérente à nos climats voile les clichés sur lesquels les premiers plans seuls apparaissent avec netteté, tandis que les lointains disparaissent com¬ plètement. C’est pourquoi on a été obligé de munir les objectifs d’écrans colorés qui arrêtent les plus actifs des rayons diffusés par I atmosphère, à savoir les bleus et les violets. Mais alors les objets ne peuvent plus impressionner la plaque que par les moins photogéniques de leurs radia¬ tions : celles des régions rouge et jaune du spectre. On est ainsi obligé d’avoir recours à des émulsions à très grande sensibilité. Pendant la guerre, la photographie verticale ayant été de beaucoup la plus usitée, on s’était contenté des plaques dites orthochromatiques, sensibles au jaune. Pour la photographie oblique; il faut des émulsions plus sen- L’AÉRONAUTIQUE. sihles encore; on est conduit à l’emploi iV émulsions pan¬ chromatiques, sensibles môme au rouge. Bien que la conservation de ces produits reste un peu délicate, des progrès intéressants ont été accomplis dans leur mise au point. De plus, une des principales difficultés ♦ qui s’opposaient à leur emploi pratique est résolue par la l’écènte découverte de désensihihsaleurs. La manipulation des plaques panchromatiques à l’état de sensibilité ne peut évidemment se faire à la lumière rouge : on est obligé d’opérer le développement dans une obscurité à peu près complète. Le rendement des opéra¬ teurs n’en est pas moins alfecté que la qualité des résultats. Or le chimiste Luppo-Cramer a découvert, en 1921, que la sensibilité des plaques, même panchromatiques, se Irouvait réduite dans des proportions considérables du fait de leur immersion dans une solution de certaines substances colorantes, notamment les sajranines. L’action assez mystérieuse de ces produits n’altère en rien l’image latente des plaques impressionnées, ni même la sensibi¬ lité des sels d’argent non attaqués par la lumière; la plaque reprend, en effet, sa sensibilité après sortie du bain et lavage. Du fait de cette découverte, les émulsions les plus sensibles peuvent entrer dans le domaine pratique. Les seules opérations restant à faire dans l’obscurité sont le chargement des magasins, leur déchargement et l’immer¬ sion dans le révélateur. Si l’on°a pris soin d’introduire préalablement dans celui-ci une dose de « désensibilisa¬ ient* », la suite des opérations peut, sans inconvénient, se dérouler dans un laboratoire aussi largement éclairé que les installations d’amateur. Stéréoscopie. L’impression maîtresse produite par les photographies aériennes sur les personnes qui en voient pour la première fois est l’écrasement du relief. Il faut faire un effort d’ima¬ gination pour reconnaître tel pays ondulé ou même mon¬ tagneux dans le « puzzle » qu’on a sous les yeux. Pourtant, la photographie aérienne peut donner presque instantanément des renseignements d’une valeur inappréciable sur la forme du terrain. Il suffit de monter, avec les portions communes à deux photographies voi¬ sines, des vues stéréoscopiques. La grandeur de la base, constituée par la distance des deux points de vue, provoque les effets surprenants que connaît bien quiconque a été en rapport avec une section photographique pendant la guerre : casemates de batterie s’élevant comme des tours, clochers de village dardant une pointe menaçante vers l’œil de l’observateur. Un assemblage photographique, complété par un examen stéréoscopique des clichés, constitue ainsi un véritable levé expédié, réalisable en quelques heures, qui 181 permettrai! dans beaucoup de cas d’éviter dans les colonies des reconnaissances de plusieurs mois dans la brousse. On pourra en juger par les quelques exemples exposés à Bruxelles. Les méthodes stéréoscopiques vont d’ailleurs sans aucun doute être perfectionnées, d’ici peu, par la mise au point de stéréo-comparateurs analogues à ceux déjà créés pour les photographies terrestres; ces appareils permettront de faire Je levé précis et complet d’une région, planimétrie et nivellement, par des moyens purement mécaniques et en partant seulement de deux photographies aériennes de la région à lever. L’ABAISSEMENT DES PRIX DE REVIENT. rise de vue : la plaque vierge, déposée devant l' objectif par la face antérieure du magasin, est hap¬ pée par la face postérieure après l’exposition. Le mouvement du magasin, de meme ([lie l’armement et le déclenchement de l’obturateur, est commandé par un moulinet ou un petit moteur élec¬ trique. Plusieurs cônes porte-objec¬ tifs, correspondant à des distances focales différentes, peuvent être montés sur le magasin. Cet appareil est parfaitement adapté au travail carto¬ graphique; toutefois la contenance du magasin est un pou faible pour les applications de temps de paix. M. Holland a étudié un appareil d’une contenance de i :>.o plaques (fi g. 4)- Deux magasins, l’un contenant Fig. 4- — Coupe de l'appareil Rolland monlrmit le principe et u mécanisme d'entrainement des plaques. les plaques vierges, l’autre les plaques exposées, sont situés de part et d’autre de la chambre noire. Les plaques passent de l’un à l’autre, en glissant, dans le plan focal de l’objectif. LU même mécanisme moteur assure dans le Holland l’ascension progressive des plaques vierges qui reposent sur une semelle mobile, le happage et le trans¬ port de chaque plaque jusqu’à la position de prise de vue, l’armement et le déclenchement de l’obturateur, en lin l’évacuation dans le magasin récepteur. L’inconvénient de tels magasins à grande capacité esl leur poids. L’appareil de liant atteint 4°kgj I appareil Holland , 6o. Il serait utopique de chercher à aller plus loin. La manipulation des appareils deviendrait trop difficile; d’autre part, les risques d’enrayage augmentent rapidement avec les efforts statiques qu'ont à supporter les pièces des mécanismes au lo ma tu pies. Les appareils à film. C’est pourquoi les efforts de la plupart des construc¬ teurs se sont portés sur un type d appareil peu usité pen¬ dant la guerre : l’appareil à film. Avec le film, les inconvénients des gros appareils à plaques disparaissent. Ou peut réaliser des capaeilés presque illimitées avec un poids et un encombrement minimes. Malheureusement, le trait emeni des clichés exige1 un matériel de manipulai ion spécial et, d'autre pari, certains topographes restent en défiance devant des images aussi déformables que celles des pellicules, quand ils ont à faire de la précision. Il est certain qu’au moment de la [irise de vue des pré¬ cautions spéciales doivent être prises pour que la pelli- cille se présente bien tendue dans le plan focal «b1 l’objecl il. sinon la précision de l’image n’en pâtira pas moins que sa netteté, il faut reconnaître également qu il sérail impru¬ dent de se fier à une pellicule pour des mesures précises sans savoir à quelles lois sont soumises les déformations du film sous l'influence du temps, de l'humidité cl îles manipulations subies. AL Lalmssière a entrepris une série de mesures pour chiffrer ces déformations. Il a vérifié tout d’abord, ce qu’on savait déjà, que les films subissent avec le temps une contraction importante, pouvant dépasser i pour ioo de leurs dimensions. Mais celte: déformation est très sen¬ siblement homothétique, c’est-à-dire la même dans toutes les directions. Des séries de droites ayant été ensuite matérialisées sur les clichés, leurs variations anormales de longueur ont été mesurées. Les plus grands écarts constatés ont été de l’ordre de -^-p— • soit, pour une distance de 3o"" (corres¬ pondant à la diagonale d’un cliché 18 X aj), 38 millièmes de millimètre. L’erreur qui pourra en résulter dans le report sur le terrain d’un point de cliché sera donc au maximum de jo'"' si le point est restitué avec une photo¬ graphie verticale [irise à 2000 ,n avec un appareil de om,5o; de 18'"', si le cliché a été pris avec une inclinaison de 3o° sur l’horizontale. Comme, par ailleurs, les déformations homothétiques ne font que changer l’échelle des clichés L'AERONAUTIQUE. sans affecter la restitution, on voit que ces résultats paraissent de nature à rassurer les topographes les plus scrupuleux. D’ailleurs, nous pouvons espérer être, d’ici peu, en possession de films rigoureusement indéformables. Les premiers magasins à films étudiés furent semi- antomatiques; ils étaient manœuvrés par l’action de l’observateur sur un levier qui déclenchait le cycle complet des opérations de la prise de vue. Ils pouvaient s’adapter aux différents appareils militaires réglemen¬ taires. Tel est le magasin Duchâtellier ( Aérophote ), d’une contenance de ioo vues, où la mise en place et la planéité tig. 5. — Magasin semi-automatique Lies ouvra., ouvert, montrant 1 intérieur du mécanisme. de la pellicule sont assurées par l’obturateur lui-même qui (applique au passage sur le fond du magasin: tel égale*- ment le magasin Lenouvel [fig. 5), d’une contenance de éig. I>. — Appareil automatique Aérophotk de MM. Pierrard et Duchâtellier. aoo vues, où la pellicule se trouve serrée, au moment de la prise de vue, entre un plateau et une glace. Ces derniers temps, MM. Duchâtellier et Pierrard oui rénlisé (fig. 6) un appareil complètement automatique de om,2Ô de distance focale et d’une contenance de aoo vues i3 X 18. Cet appareil du type Aérophote, d’un ifl.î encombrement très réduit et d’un poids de 20 peut être monté sur de très petits avions, même sur des mono¬ places. Ce sera l’appareil idéal des reconnaissances colo¬ niales : avec lui un pilote expérimenté arrivera à couvrir 5ook,n dans une seule reconnaissance, avec de très largos recoupements permettant l’examen au stéréoscope de toute la surface photographiée. Citons enfin 1 appareil automatique Pauinier (fis. -) qui réunit tous les organes, y com¬ pris le moteur, en un groupe très ra¬ massé. Cet appa¬ reil,1 de format 18 X 2 4, peut re¬ cevoir, comme l’appareil de Jiam , différents cônes porte-objectifs cor¬ respondant à plu¬ sieurs distances focales. Il possède une particularité intéressante qui permet de réduire l’erreur d’obtura¬ tion dont nous avons parlé précé¬ demment : la bo¬ bine de pellicule est entraînée d’un mouvement uniforme dans le sens de marche de 1 avion. Luc construction géométrique très simple montre que, si la vitesse de la pellicule est à la vitesse de l’avion comme la distance focale de l’appareil est à l’alliiude. limage ne subira aucune déformation, but outre, le flou du au déplacement de l’avion sera annulé. La suppression de l’observateur : les viseurs. Même avec des appareils automatiques, l’observateur reste indispensable pour diriger le pilote, les appareils modernes ne laissant pas à celui-ci des vues verticales suffisantes pour lui permettre de suivre son itinéraire, avec la précision requise pour des travaux photogra¬ phiques. Si l’on veut supprimer l’observateur, et par là abaisser sérieusement le prix de revient du cliché, il faut munir le pilote d’un viseur spécial (1). (') Indiquons à ce propos le viseur de direction , établi par AI. Marcel Chrétien, et qui, quelle que soit la dérive de l’avion, permet de découper le terrain en bandes parallèles convenablement orientées; on conçoit que de tels appareils ont un rapport direct avec le rendement économique de l’avion. (N. D. L. R.) 184 L AÉRONAUTIQUE. Ce viseur doit répondre à beaucoup de conditions, dont plusieurs contradictoires. Il doit être d’un faible encom¬ brement, d’un grand champ, ne pas absorber eomplète- , ment l’attention du pilote et pouvoir être utilisé par celui- ci dans la position de pilo¬ tage normal. Lti Compagnie Aérienne Française présente une solu¬ tion intéressante avec son géoscope (fi g. 8). C’est une sorte de lunette périscopique d’un champ de 700 environ, pouvan t facilement s’adapter à la placq* disponible sur chaque type d’avion. Son anneau oculaire, situé très en avant de l’appareil, est sullisa minent large pour qu’on puisse utiliser l’appa¬ reil comme un instrument de bord ordinaire* et sans astreindre l’œil à une fixité a bsolue. Fig. 8. — - « Géoscope » de la COMPAUNIK A CHIENNE FRANÇAISE Le matériel de manipulation. Les appareils photographiques , à film exigent, comme nous l’avons indiqué, un matériel de manipulation spécia¬ lement étudié et d’un rendement industriel supérieur à celui qui avait été en usage pendant la guerre. Dans cet ordre d’idées, 1 Exposition de Bruxelles nous montre une collection de machines d’un grand intérêt. I iévelop penses. La développeuse Auluij (/ig- 9) se compose d une série de cuves contenant les différents bains; le film y circule par l’intermédiaire d’un système de bobines actionnées mécaniquement. Cette machine est semi-automatique. On règle et l’on amorce à la main T immersion du rouleau dans les différentes cuves. Cet appareil peut servir indifféremment au développement des pellicules et à celui des papiers au bromure. Son débit maximum est de 1000 à i3oo vues à l’heure suivant le format. Sécheuse de pellicules. — M. Lohel présente une réalisa¬ tion intéressante de ce type d’appareil (fig. 10). La pelli¬ cule, préalablement essorée dans une petite machine spéciale, est posée’ sur un tablier qui .y a s’enrouler en spirale autour d une bobine. Cette bobine est ensuite exposée pendant le temps voulu dans un courant d’air échauffe électriquement. La pellicule est ainsi séchée eu 45 minutes environ. La machine peut être également utilisée au séchage des plaques. Tireuses. — Le même constructeur présente une tireuse (fig. 11) complètement automatique. Le papier vierge entre d’un cc»té avec la pellicule; il en sort impressionné après avoir subi des expositions proportionnelles à l’opa¬ cité des différents négatifs. Cette ingénieuse machine mérite une description un peu détaillée. Le film négatif et le papier bromure, venant des bo¬ bines A et B, passent devant une boite à lumière L conte¬ nant une lampe électrique tubulaire; l’entraînement, se L’ AERONAUTIQUE 18?» fait par deux rouleaux G et II qui tournent en sens inverse. A la sortie de ces rouleaux, les négatifs et le papier s’enroulent sur les bobines E et F munies de dis- posit ils à friction qui permettent de réaliser un enroule¬ ment régulier malgré l’augmentation progressive du dia¬ mètre des bobines. Pour compenser les différences possibles de valeur des différents clichés composant la bande négative, un v avia¬ teur automatique électrique V, synchronisé avec la tireuse, règle la lumière d’après l’opacité du négatif. Pour cela, le courant d’alimentation de la lampe d’impression (d’une puissance de 26 à 5o watts), passe par un rhéostat divisé en plusieurs éléments dont la combinaison permet d’obtenir huit intensités différentes. Les diverses combi¬ naisons d’éléments du rhéostat sont mises en circuit au moyen d’une grille de connexion G, d’un équipage mobile et d’un relais. La grille de connexion comporte une série de trous répartis entre un certain nombre de lignes horizontales et huit colonnes verticales. En plantant une fiche dans un trou déterminé, on réalise une connexion préparant la mise en circuit des éléments du rhéostat donnant une intensité lumineuse définie par le numéro de la colonne. V équipage mobile a pour but de mettre successivement sur le circuit de la lampe les combinaisons d’éléments du rhéostat correspondant aux différentes lignes. Le relais, actionné toutes les fois qu’une molette m . qui normalement s’appuie contre la pellicule, vient en contact avec le bâti de la machine, c’est-à-dire toutes les fois qu’elle passe en face d’une encoche pratiquée sur la pelli¬ cule, fait descendre l’équipage mobile de façon à lui faire mettre en circuit la ligne située au-dessous de celle qui l’était précédemment. On voit qu’en séparant au moyen d’une encoche les diverses portions de la bande ayant des tonalités diffe¬ rentes et en plantant, sur les lignes successives de la grille du variateur, des fiches dans les trous correspondant aux tonalités des porl ions successives de la bande, on obtiendra automatiquement les changements d’éclairement néces¬ saires à un tirage homogène. La machine Lobai permet le tirage des négatifs pédi¬ culaires de tous les formats utilisés en photographie aérienne avec une production horaire de 2600 à 5ooo épreuves 18 X 24 • Sécheuses de positifs. Le séchage du papier doit se faire avec des machines différentes de celles qui servent aux pellicules : en effet le papier, ne pouvant s’essorer, retient beaucoup plus d’humidité que la pellicule; par contre, il peut être épongé au moyen de linges, ce qu’on ne pourrait faire avec la pellicule. Trois sécheuses françaises sont exposées. Deux d’entre elles, celle de la maison Kodak (fîg. 12) et celle de M. De- maria sont de types analo- _ gués à ceux déjà employés dans les grands ateliers de photographie. Des systèmes de rouleaux et de tambours chauffés font circuler deux toiles sans fin appliquées l’une contre l’autre. Les épreuves, introduites entre les toiles, en sortent séchées au bout de 5 minutes envi¬ ron. La sécheuse de M. Lobcl paraît spécialement conve¬ nir aux installations demi- fixes; les tambours y sont remplacés par de simples rouleaux, ce qui entraîne une réduction du volume total. Le débit horaire de ces trois machines est compris entre 5oo et 700 épreuves 18 X 24, ou 1000 et ifoo épreuves i3 X 18. Elles peuvent être facilement adaptées à tous les procédés de chauffage (gaz et électricité, pétrole ou alcool). Fig. 1 — Sécheuse pour papiers, de la maison Kodak. L’AERONAUTIQUE I S'i LES POSSIBILITÉS ACTUELLES EN PHOTOGRAPHIE. t 11e lionne section photographique, aliineiil ée de layon à pouvoir faire travailler sans interruption ses diilérentes équipes, arrivait à sortir, pendant la guerre, une moyenne de quatre clichés négatifs ou de jo papiers positifs par homme et par heure. Avec le matériel de manipulation présenté ci-dessus, ces chiffres pourraient être facilement triplés en ce qui concerne les négatifs et quadruplés pour les papiers. De ce l'ait, une équipe de 3o topographes, qui arrivait à lever, au - de ioookm2 à i2ookm2 par an avec les anciennes méthodes de la topographie, peut porter son rendement à ioookni2 par I utilisation des photographies verticales pour le levé des détails. Il en coûtera quatre ou cinq bonnes reconnaissances à 4ooom, de 1000 à i5oo clichés, et moins de 200 heures de manipulations photo¬ graphiques. Mais on peut arriver à beaucoup mieux en modernisant les procédés topographiques. Les expériences laites récem¬ ment au Maroc ont montré qu’il était possible de sup¬ primer complètement toute opération sur le terrain. Si l’on dispose, ce qui n’était pas réalisé an Maroc, d’une bonne triangulation géodésique couvrant la totalité de la sur¬ face à lever, les opérations photographiques peuvent même être réellement industrialisées. Ainsi, en montant sur l’avion photographe, comme le préconise M. Hous- silhc, un liloc de trois appareils à grand rendement braqués l’un verticalement, et les deux autres oblique¬ ment de côté et vers l’arrière, il subira de balayer une fois le terrain pour recueillir tous les documents qui sont nécessaires au cartographe. Calculons très largement les recoupements à donner aux clichés (5o pour 100 dans toutes les dimensions) de façon à pouvoir faire un bon examen stéréoscopique de la région. Avec un appareil tel que l’appareil Aérophole men¬ tionné ci-dessus, il faudra, pour couvrir i5ookm2, prendre à jooom de 3 0 00 à 4ooo clichés, soit 1 c 00 à 1 3ou par appareil, ce qui demandera de quatre à cinq reconnaissances et moins de 600 heures de manipulation. L’œuvre des topographes se réduira ensuite à un travail à l’appareil de restitution. M. Roussilhe estime que la restitution d’un cliché exige eu moyenne 20 minutes, auxquelles il faut ajouter quelque 3 minutes pour le trai¬ tement photographique de l’épreuve restituée. L’ensemble de la restitution correspondra donc au travail d’une seule personne pendant 1 an. On voit l’économie formidable de personnel que perinel l’emploi de la photographie aérienne en topographie. Nous nous sommes évidemment placé dans le cas lavorable où l’on pourrait se contenter de photographies prises à jooo111 avec appareil de 0,26. En opérant plus bas ou avec tics appareils à plus grande distance focale, les moyens néces¬ saires, et par suite les dépenses correspondantes, crois¬ sent en raison inverse du carré de l’altitude ou de la dis¬ tance focale: mais il reste de la marge avant de retomber sur des chilfres d’elfectifs de l’ordre de grandeur de ceux admis autrefois. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons raisonné sur tles moyennes de grandes séries : un petit atelier, où une spécialisation de personnel ne pourrait pas être réa¬ lisée, reviendrait beaucoup plus cher. Mais il est à re¬ marquer que l’emploi de la photographie permet de décen¬ traliser complètement les diilérentes parties du travail. Les escadrilles de reconnaissance peuvent envoyer leurs clichés à développer dans des laboratoires bien outillés, situés fort loin de leur base et qui, dans la mauvaise saison, trouveront du travail dans des domaines autres que la photographie aérienne. De même, un nombre important d’appareils de restitution peuvent être groupés en un second atelier, indépendant à la fois du pays à lever et des laboratoires où sont traités les clichés. Que l’on considère combien faible esl la fraction de notre planète actuellement munie de bonnes cartes et, d’autre part, quels intérêts énormes sont attachés à la topographie des régions neuves, et l’on sera convaincu que la photographie aérienne a devant elle des perspectives presque illimitées. Elle contribuera non seulement à vivifier toutes les industries qui gravitent autour de l’aviation, mais elle sera, en elle-même, un germe puissant de développement économique, (Irace à elle, nous avons un moyeu de compléter rapidement l’inventaire des res¬ sources de notre globe; des réseaux de voie ferrée, restés jusqu’ici à l’état d’avant-projets dans les cartons des administrations, peuvent être réalisés dans des condi¬ tions relativement économiques et la pénétration de la civilisation à l’intérieur de riches territoires peut être considérablement accélérée. A. VOLME RANCE. Les Tables de « L’Aéronautique » pour 1920 — IV s 8 à 18 sont prêtes. Elles seront adressées gratuitement sur demande. t crr Ensemble usinier des environs de Maubeuge. Type de cliché panoramique pour éludes de géographie humaine ou d’urbanisme, et pour publicité, (Document communiqué par Y Entreprise Marcel Chrétien .) 18S L’AERONAUTIQUE. Le biplace de combat Hanriot type 15 L'avion Hanriot type 15, à moteur Hispano-Suiza 3oo HP muni du turbo-compresseur Rateau. Le biplan biplace Hanriot type 1 5 , moteur Ilispano- Suiza 3oo 1 1 P, muni d’un I urbo-compresseur Iîateau , vient de faire ses premiers vols à Orly, C'est un biplace de combat destiné aux grandes altitudes. Les caractéristiques principales de V appareil sont : Surface, izSm2; envergure moyenne, iom, 70; lon¬ gueur, 7m,8o; hauteur totale, 3in; entreplan, im,6o; poids à vide, io5ok" ; charge (PU -f- PC), + 3oo, soit 7ookg; poids total, i75okK; charge au mètre carré, 6'2kg.5; charge au cheval, 5 k-.8 ; Les performances prévues sont : Vitesse à l’altitude d’utilisati n (70001'1), 23oklul1; plafond théorique (pour un rendement parfait du turbo¬ compresseur), 10 a5om; montée à 7000"1 en 253 L’aile, très épaisse et très portante, a permis de n’uti¬ liser qu’un longeron par plan. Toutefois, pour la rigi¬ dité, chaque plan comporte également deux faux longe¬ rons en tubes, réunis au système de mâts uniques par des tirants permettant le réglage de l’incidence et carénés par des carters en aluminium. A gauche, ensemble des attaches de cabane : 1 et 2, longerons de fuselage; 3 et 4, mâts de cabane; 5 et 6, mâts obliques de compression; 7, entretoise. — A droite, structure de la voilure : 1, longeron en duralumin; 2, terminaison du longeron, en bois-, 3, faux longeron avant; 4, faux longeron arrière; 5, longeron d’aileron; b, bord d’attaque d’aile; 7, chapeau de nervure; 8, treillis de nervure: 9, goussets d’assemblage de nervure sur le longeron; 10, nervure d’aileron; 11, guignol de commande; 12, bord d’attaque de bout d’aile. L'AÉRONAUTIQUE. Le haubannage est rigide; un seul hauban fuselé sou¬ lage le. longeron supérieur, soulagé déjà par le fait du haubannage oblique; une contre-fiche absorbe presque entièrement la compression de la seconde travée du lon¬ geron supérieur. Si, à la suite d’un vol acrobatique, une déformation permanente due au flambage se produit, ce sera donc dans la contre-fiche, visible et facilement rem- plaçable. Tous les nœuds de haubannage sont à articulation parfaite autour d’un axe dans le plan de la libre neutre des longerons. Le fuselage est en tubes de duralumin, assemblés dans la partie avant par des raccords, dans la partie arrière sur des goussets soudés à l'autogène; à cet effet, les extrémités des tubes sont fendues, aplaties et I M) rivées sur les goussets. Le berceau moteur est en acier. Le train d’atterrissage permet le réglage des amor¬ tisseurs et leur remplacement facile en escadrille; à cet effet, les sandows sont enroulés à l’usine sur une bobine eu aluminium qui est mise en place sur le champ; des manchons filetés réglables permettent de donner aux sandows la tension convenable. Tous les brins des sandows travaillent dans le sens de leur longueur, sans torsion; ce dispositif a permis d’augmenter leur course propre qui atteint i2cm. Les premiers vols, confiés au grand pilote de guerre que fut M. Haegelen, ont permis de constater, confor¬ mément aux indications de la polaire, un très grand écart de vitesses et aussi une sensibilité marquée, spé¬ cialement à la profondeur. Le meeting Du ;>5 au 28 mai s’est tenu, au Bourget, le meeting organisé par les Vieilles Tiges, association des pilotes brevetés avant 1914 et dont le président est M. Léon Bathiat. Le commissaire général du meeting était .M. Raffa- lovich. Cette manifestation, qui a disposé de ressources assez larges, a réussi, les deux derniers jours, à attirer au Bourget une foule importante, grâce au temps radieux; elle y aurait sans doute mieux réussi, en dépit de la déplo¬ rable situation du Bourget au terme lointain d’une banlieue lépreuse, si la publicité et l’organisation du meeting avaient été parfaites. Mais la perfection n’est pas de ce monde : M. Bathiat l’a reconnu avec trop de bonhomie pour que nous nous y attardions. Retenons plutôt, en pensant aux meetings futurs. du Bourget le succès de tout ce qui fut un spectacle directement compré¬ hensible : courses au clocher, handicap sur le tour même de l’aérodrome, amusante course de l’Estafette, et cette admi¬ rable séance de vols de nuit du 27. De jour, les virtuosités des Prouvai et des Douchy eurent leur succès habituel; pourtant le public commence à s’en blaser, et c’est par les vols acrobatiques d 'avions en groupe qu’il faut leur redonner du ton; si nous osions comparer Douchy et Prouvai — ils nous le pardonneront — à deux danseurs- étoiles, nous réclamerions, pour mettre en valeur leurs virtuosités personnelles, un corps de ballet aérien chargé des chorégraphies classiques. Les épreuves individuelles de décollage, d’atterrissage, et de montée 11e sont à aucun titre un spectacle; de même Bajac, sur avion < i o i: I î DO U - L K s e u r i t k à mohair IIispANO-SriZA 1X0 IIP, prend le départ pour la Coupe Lambi.in. L'AERONAUTIQUE. 490 ces concours où le classement doit faire appel à l’algèbre, et dont le haut intérêt technique et sportif restent ignorés du public. Or il y eut, au Bourget, bon nombre d’épreuves de eet ordre auxquelles on aurait avantageusement subs¬ titué, pour une part, des épreuves d’adresse comme les des- >/. Cauclron explique au Président de lu République le système de repliement du petit, biplace Cuudron S> III’ Anzani. tructions de ballonnets ou comme la poursuite d’oiseaux freinés au besoin par des banderoles. Les vols de passagers ont été nombreux; avec quelques avions de grande capacité, ils eussent pu l’être bien davantage. La place faite aux « baptêmes » dans les meetings ne sera jamais trop grande. Les descentes en parachute, et il y en eut d’admi¬ rables. sont un spectacle goûté du public; mais nous ne serons plus tentés de soupçonner la qualité d’émotion que la foule y trouve, le jour où nous verrons sauter ainsi en public les dix observateurs d’une escadrille. Aban¬ donner cet exercice à des jeunes femmes, c’est faire du para¬ chute une attraction, alors qu’il doit équiper tout aéronef. «s» Deux épreuves importantes se sont disputées pendant le meeting : la Coupe Léon Bathiat et la Coupe Lamblin. La première, réservée aux aviateurs militaires montant des avions équipés et armés, s’est courue sur Paris- Angers- Paris (55okm). Elle a été gagnée par le lieutenant Rabattel, sur monoplan-monoplace Gourdou-Leseurre, à moteur Hispano- Suiza 180 I IP alimenté par pompe Tampier dans le réservoir, en 2 heures 47 minutes. Second : le lieutenant Bordes, sur SpadXIII, en 3 heures 10 minutes. Troisième : le lieutenant Battelier, sur PotezS. E.A. biplace, en 3 heures 25 minutes. Le lieutenant Thoret, sur Potez biplace éga¬ lement, semblait assuré du second rang, quand il fut contraint d’atterrir au retour, à 6okm de Paris. Le lieutenant Carrié, premier des Bréguet-i^-A.i en 3 heures 44 minutes, a fait une belle course. La Coupe Lamblin , disputée sur le circuit Paris- Bruxelles-Londres-Paris, comporte un handicap judi¬ cieux. Le meilleur temps a été fait par Stocken sur un D.II-9 4°o HP Liberty; mais la victoire est revenue à Robert Bajac qui, sur son Gourdou-Leseurre à moteur Ilispario- Suiza 180 HP, bénéficiait de i5 minutes sur Autour du S l’AD bleu et noir de Jiequet. Bequet, debout et tète nue sur son Spud 31, \a emmener un cinémalographiste. Stocken et l’a battu de 11 minutes, en 6 heures 18 minutes i5 secondes. Casale était troisième sur S pad- Lorraine. Quelques nouveautés techniques : le petit biplace de tourisme Caudron à moteur Anzani 35 IIP que nous avons annoncé; le Levasseur 180 HP qui, remarquablement piloté par Pitot, fit ses débuts publics; le petit biplace Potez à deux roues qui permit à Douchy d admirables acrobaties nocturnes; l’avion-automobile Tampier qu’on put voir longuement, M. Tampier à bord, évoluer sur terre et dans les airs; le petit triplan Ricci , qui vole bien. Notons encore le nouveau train d’atterrissage du Farman-Sport , très judicieux. Nous devons enfin nommer ici quelques-uns des pilotes auxquels le meeting doit beaucoup. Fronval et Douchy d’abord, dont le Morctnc et le petit Potez tinrent l’air tant d’heures, dont certaines sans eux eussent été un peu vides. Bossoutrot, Kirsch, Poirée, Sadi-Lecointe ; Bequet, dont le S pad- 34 bleu et noir fut de toutes les épreuves et promena photographes et lilmeurs sans fatigue appa¬ rente; Paulhan enfin, dont ce fut la rentrée. Les Vieilles Tiges annoncent leur intention de rendre leur meeting annuel et d’organiser cette année une nouvelle manifestation. L’expérience du Bourget, acquise au prix d’un effort méritoire, leur sera ici hautement profitable. II. B. L’AERONAUTIQUE. 191 La Photographie aérienne appliquée à la Cartographie Par Léon LENOUVEL, ANCIEN ÉLÈVE DE l’ÉCOI.E NORMALE SUPÊIUECRE, AGIÎKHK II K S SCIENCES PHYSIQPES. La première impression que produit l’examen d’une photographie aérienne verticale est l’analogie étroite que ce document présente avec une carte d’échelle voi¬ sine. L’analogie qui existe dans le dessin se poursuit dans les propriétés métriques; la relation, simple dans le cas des clichés verticaux, devient plus compliquée dans les clichés obliques; les deux documents peuvent cependant servir à rétablisse¬ ment des cartes. La figure i repré¬ sente schématique¬ ment le trajet des rayons lumineux dans le cas le plus général; on voit que la plaque photogra¬ phique h x e une perspective oblique du sol. Nous définirons d’abord les qualités que l’on doit exiger d’un appareil pho¬ tographique destiné à la métrographie ; nous étudierons ensuite les méthodes de « restitution », en distinguant les méthodes utilisant un cliché puis celles, plus complexes, qui nécessitent deux clichés d’un meme point ou d’une même zone mis en œuvre simultanément. Le problème initial est l’obtention d’une perspective correcte. 11 est avantageux, comme on le verra plus loin, de connaître certains éléments qui définissent partielle¬ ment les données géométriques de la perspective. La longueur focale de l’objectif sera facile à mesurer; on a le choix entre plusieurs méthodes optiques égale¬ ment avantageuses. L’appareil photographique lui-même devra naturellement être conçu de manière à assurer de façon absolue la constance de cette grandeur. On appelle centre de plaque le pied de la perpendicu¬ laire abaissée du point nodal d’émergence de l’objectif sur la plaque. Ce point, d’une détermination facile, devra être enregistré sur le cliché. Les appareils imaginés pour la photographie en ballon par M. le colonel Saconney présentaient des dispositifs assurant ces qualités. Il serait également avantageux de connaître Vorien- tationdu plan du cliché dans l’espace; les appareils conçus pour la photographie en ballon, basés sur l’emploi de niveaux, ne semblent pas devoir donner ici des résultats sûrs, en raison du fait qu’ils sont sensibles à toutes les accélérations; des appareils basés sur les propriétés du gyroscope pourront sans doute, moyennant certaines précautions, donner des indications suffisantes. L'altitude de la station de prise de eue serait également très utile; les altimètres ne semblent pas pouvoir donner des indications précises en raison de l’incertitude de leur graduation et des variations de la pression atmosphé¬ rique au cours d’une reconnaissance. Une cause de déformation considérable réside dans le fait que l’ obturateur de plaque ne permet pas l’obten¬ tion simultanée de tous les points de la perspective. La durée du trajet de la fente d’un bord de la plaque à l’autre est une fraction notable île seconde. La pers¬ pective obtenue résulte ainsi de perspectives élémen¬ taires, prises de points de vue différents; elle est con¬ tractée ou dilatée selon les sens de déplacement relatif de l’avion et de l'ob¬ turateur. Différents obturateurs d' objec¬ tifs ont été imaginés ; un modèle, actuelle¬ ment en construc¬ tion imaginé par le capitaine Guillemet, paraît devoir donner une solution satis¬ faisante du pro¬ blème. LA RESTITUTION DE LA PLANIMÉTRIE. S u p posons e n première approximation que le sol constitue un plan horizontal. Si l’on replaçait le cliché, après développe¬ ment, dans l’appareil de prise de vue, et si cet appareil était replacé dans l’espace identiquement dans le ; mêmes conditions que lors de la prise de vue, Je retour L’AERONAUTIQUE. 1 'J-2 Vue 1 1 peut de même pointer tout point et noter les coordonnées lues sur 1 appareil, ou décrire un parcours quelconque (contour de propriété, etc.). L’échelle de cet imposant appareil (environ a"1 X a"') sera indiquée par ce fait que le dessi¬ nateur. assis sur un tabouret élevé, u les yeux aux oculaires. La connaissance des post- lions des stations est, ici aussi, indispensable, ainsi (pic celle de I oriental ion des clichés: ces constantes sonl déterminées par calcul en partant des longueurs du triangle sur le eliebé. mesu¬ rées au comparateur, et des angles au somme! du frièdre, mesurés par un I lu MM lolile pari leiihèrement en nsi nul pour cet usage. I /appareil de resl il u I ion , Y uulo-carto gra [>ht\ se présenle un peu comme l’appareil von Orel. La précision obtenue dans le poittlé d’un même détail du terrain est remar¬ quable; le fini de fa cous- Intel ion fait le plus grand honneur à son constructeur. Lé o. n LLNOUYLL. A gauche, fragment de l'un des Application de Ici méthode IIuqkrsuofv. clichés ayant servi à obtenir le document cartographique de droite, Noter, sur les bords du cliché, les repères de centrage. établi pour le Service de Géodésie de Saxe. 196 L’AERONAUTIQUE. Quelques applications de la Photographie aérienne Le cadastre, pour avoir un sens et une utilité, doit être constamment tenu à jour. Or l’expérience prouve que cette tenue à jour, dans les délais où elle serait intéres¬ sante, n’est pas possible par les méthodes ordinaires de géométrie. La réfection du cadastre par ces méthodes coûterait d’ailleurs pour la France plus d’un milliard. D’autre part la photographie aérienne, qui dès à présent coûte moins cher, permet d’assurer aisément la révision décennale du cadastre. Far I inscription automatique, elle élimine l’intervention de l’opérateur, et n’exige pas île personnel assermenté. Elle donne un document qui reste, et fait foi; elle se prête ainsi à toutes les vérifications; elle est claire pour tous. Enfin la photographie aérienne permet de joindre au cadastre linéaire, assemblage géométrique de parcelles, une image vivante du territoire communal. Les régions encore inconnues de notre globe vont être d’abord explorées, grâce à la photographie aérienne, plus vite et avec des risques bien moindres. On connaîtra ainsi l’aspect général de ces terres, leur végétation, les grandes lignes de leur relief et de leur réseau hydrographique. Ainsi seront établis les itinéraires de pénétration les plus naturels. Sur ces itinéraires on peut déjà déterminer un certain nombre de points géodésiqaies rattachés au réseau de départ. Ainsi débute la carte nouvelle, toujours sur les contins de la carte existante. L’usage cartographique de la photographie aérienne est justifié. Justifié dans un pays comme la France où il doit permettre de résoudre enfin la question du cadastre. Justifié dans les pays neufs où il apporte une aide déjà précieuse aux méthodes anciennes. De ces expériences et des études théoriques qui les accompagnent sans cesse, il est déjà sorti une méthode nouvelle de cartographie, plus rapide et moins coûteuse. «S® JjC géographe doit décrire, et l’on comprend tout le secours que la description lirera de l’image aérienne. Pour les formes du terrain d’abord. Les clichés obliques et panoramiques révèlent les ensembles tels qu’ils appa¬ raissent d’un observatoire fixe; mais ici le point de vue et l’altitude peuvent être choisis à loisir, de façon à mettre en valeur l’aspect le plus caractéristique. Les vues verti¬ cales donnent déjà, grâce aux ombres portées, un pre¬ mier modelé du sol. Surtout l’étude systématique des formes du terrain sera entreprise par la stéréoscopie aérienne. Sur ces formes apparues, les détails prennent leur vraie place et leur c raie valeur; du même coup ils reçoivent leur explication. A l’aspect de la roche, à la façon dont elle a été plissée, usée, ravinée, un géologue va la nommer. Ainsi la nature des terrains si' révèle. Le travail du ruissellement et de l’érosion est directement perçu; vous voyez comme verrait la goutte d’eau qui tombe; mais votre vue em¬ brasse des ensembles d’où votre connaissance tire une valeur nouvelle. Surtout l’étude des eaux courantes doit s’aider de la photographie aérienne. Enfin l’action de la mer sur les eûtes est enregistrée de la même façon : les profils côtiers se distinguent et s’expliquent. Les mêmes clichés permettent une étude nouvelle de la mer, des vagues et des fonds marins. Il reste encore en France de vastes zones, stériles ou pauvres, que l’irrigation et le drainage pourraient rendre fertiles. Qu’il s’agisse d’irriguer une terre sèche comme la Crau, de drainer ou de colmater les marécages de la Camargue, la photographie aérienne est un outil de grand rendement entre les mains de l’ingénieur. Mais tous ces travaux qui visent à étendre la surface exploitable de notre domaine entraîneraient un besoin nouveau de main-d’œuvre. Il faut donc que les méthodes de traction et de travail mécaniques soient répandues. Encore faut-il qu’elles soient applicables. La question du remembrement , dont la solution occupe périodiquement nos Chambres, est pour l’agriculture française une question de vie ou de mort. Problème ardu, et difficile même à bien poser, faule d’un document expressif. La photographie aérienne doit donner ce document; dans chaque cas l’image aérienne suggère la solution la plus naturelle, et elle aide l’exé¬ cution. <=%o Toute entreprise de travaux publics suppose une con¬ naissance, aussi complète que possible, du terrain auquel le travail s’applique. Cette connaissance résulte actuelle¬ ment des opérations de relevé confiées aux géomètres; elle se complète et se précise par des visites sur le terrain même. La restauration des régions envahies est déjà une gigantesque entreprise de travaux publics. Pour le reste de la France et pour nos colonies, le programme des tra- L’AERONAUTIQUE 197 Fabrique de riment. — Port/and artificiel des Ftab/issements I’oliut et Chausson. Vue aérienne du Lac d'Oô {Pyrénées). Aucun graphique n’arrivera à donner d’une façon aussi saisissante l’idée des pentes abruptes qui entourent le lac. (Documents communiqués par la Compagnie Aérienne Française.) ■£> GO Fragment cia plan d'ensemble au 10000e de la région Roubaix-Tourcoing. Plan photographique après redressement et assemblage des clichés originaux. (Document communiqué par V Entreprise Marcel < hrctien.) L’AÉRONAUTIQUE W; le Buisson \ ''V Br/yucterî^ !a MoXt-éîette \ € \ ÔriçueC jp' luév^ucfimps^^ .'• rmedu Cou, inene1 $J 0 ut ne bo'ç'que 'me ENTREPRISE DR P JUAS3 P** la PHOTOGRAPHIE, AdGRLENNE 'MARCEL, CHRÉTIEN Adr. 7%Lép}o. Cobolm-s !0m47 15 , Rue de Bu ci , PARIS Que s r/ojr LÂNN0Y- "M-Nond > PLAN au r. lO.OOO0Ee la Iléu'ion Sud-Est de ïtÆBÏTîLAJIX. (Département du Nord ) ( Timtoire jurvol/i cr. Août /.V/ Fragment du plan d'ensemble au 10000e de la région Boubaix-Tourcoing. Plan au trait dressé d’après le plan photographique. (Document communiqué par V Entreprise Marcel Chrétien.) L’AÉRONAUTIQUE 200 L’AÉRONAUTIQUE Grandes entreprises f* rqlfo/c tj/t / Ou (■bu,'" t/r /., /(//■., Travaux rk levés d'ensemble par photographie aérienne. Le crocpiis l’epruluit en carton i n voyage de Palm Beach (Floride) à New-York. Une escale fut faite à Southport et dura 1 heure 20 minutes. La distance rie; Kjookm a été parcourue à la vitesse de iQokml1 environ. Le pilote Clifford L. Webster était accompagné (h; F. -H. Golder. L’alti- tnde moyenne de route lut de 6oom, sauf au passage de trois violents orages ([ni obligèrent les pilotes à si' rapprocher de l’eau. Un “ Junkers ” Nous avons pu nous procurer sur cet appareil, dont nous annoncions la construction dans notre n° 34, la documentation inédite suivante : Avion triplace de formule classique Junkers , entière¬ ment en duralumin. Monoplan à aile épaisse en porte à faux, à moteur fixe en étoile Siemens 5o IIP, protégé contre J es capotages par une casserole conique résis¬ tante; l’alimentation se fait par un réservoir en charge placé dans l’aile. Le train d’atterrissage est très simple : de chaque côté un tube en V horizontal, et un tube sensi¬ blement vertical qui contient la suspension. L’aile, d’une — Dans PAéronautique - Le Salon de Paris de 1 t)22. Le VIIIe Salon, dénommé cette fois Exposition inter¬ nationale de V Aéronautique, se tiendra au Grand Palais, du t 5 décembre 1922 au 2 janvier 192.3. Une première... et dernière. Le mardi 3o mai a été donnée, au Théâtre Albert 1er, l’unique représentation de la revue de Y Ecole supérieure di Aéronautique « Eendons F air ». L’auteur, M Sehkaff, «major» de la promotion de 1921, a écrit là deux actes alertes et d’une très bonne tenue littéraire, bien mis en scène et joués avec en¬ semble. Le public nombreux, très «aéronautique» comme il convient, a marqué son plaisir par des ova¬ tions à l’auteur et aux acteurs. de tourisme seule pièce, est fixée au-dessus du fuselage sans aucun réglage spécial; son envergure atteint nm. Outre le pilote placé à l’avant, l’avion peut em¬ porter deux passagers; mais, employé sur de longs parcours, ce qui est sa destination véritable, il n’en emporte qu’un seul, avec bagages. Ce Junkers a été construit hors d’Allemagne, et toute une série d’expériences ont été faites sur le moteur à adopter et sur la position de l’aile. L’appareil, considéré comme au point, doit maintenant être construit en série, en Suède ou en Hollande croyons-nous. /.e nouveau Junkers triplace de grand tourisme , à moteur Jixe Siemens ">0 ///'. L’AERONAUTIQUE. 207 Le Bréviaire de 1 aviateur par R. Lefort, pilote-aviateur, ex-instructeur à l’École d’ Aviation d’Avord, Préface de M. A. Caquot, ancien directeur de la Section Technique de VA èronautique f1). Ce Livre est un manuel renfermant l’exposé pédagogique des con¬ naissances requises pour l’obtention des brevets et la pratique du vol. L’Ouvrage commence par un exposé général de la technique du vol. Puis Fauteur passe à l’étude mécanique du vol et à l’influence du milieu, particulièrement à Faction du vent. Le moteur, l’hélice, leur groupement, leurs caractéristiques de fonctionnement aux diverses altitudes, sont ensuite définis avec netteté afin que l’avia¬ teur puisse se rendre compte de leur influence sur le régime du vol et surtout sur les conditions de stabilité. Le danger de la perte de vitesse est particulièrement mis en relief. M. Lcfort précise ensuite les mesures à prendre pour assurer l’entretien des avions et procéder à leur réglage. 11 définit les mesures d’hygiène, la discipline en vol, comme au départ et à l’atter¬ rissage. Il classe les fautes de pilotage et les décrit. Les derniers Chapitres traitent de la navigation aérienne et de ses instruments de bord, enfin de la météorologie. Cet Ouvrage important est une encyclopédie commode de l'avia¬ tion; elle est écrite et composée avec une remarquable conscience. Jahrbuch der Wissenschaftlichen Gesellschaft jiir Lujljahrt f2). Ce document périodique, qui marque parmi les Berichle und Ahhandlungen de la FF. G. L., est cette année d’un intérêt spécial. A. Retz étudie Le mode d’action des profils d’aile divisés ; R. Gsell donne une bonne revue des avions et moteurs étrangers; Wilhelm llolï rend compte, avec des considérants techniques nouveaux, des essais allemands de vol à voile en 1921. Willy Hahn expose la situation faite à l’aéronautique allemande par le Traité de paix et ses aggravations, et produit une documentation complète sur (J) Dunod, Éditeur, 47 et 49, quai des Grands-Augustins, Paris VIe. (2) 1L Oldenlmrg, Munich et Berlin. le sujet; Hermann Ddring étudie le problème des assurances pour les transports aériens. Il faut souligner spécialement une longue étude de C. Dornier, illustrée de documents inédits, sur les hydra¬ vions métalliques, et un Mémoire de K. Gürtler sur la photo-topo- métrie par avion, qui, pour ne pas tenir compte des tout derniers résultats de Hugershofî, n’en est pas moins d’un haut intérêt. L’ Exposition de démonstration et de propagande du Sous-Secrétariat d'Etat de V Aéronautique . par M. K. l’rrois, Ingénieur au Service des Fabrications de l'Aéronautique. M. E. Pitois vient de publier sous ce titre, et dans une forme très attrayante, un commentaire abondamment illustré de cette remarquable Exposition. En lui-même, ce petit Livre constitue un document de très bonne propagande, clair et ordonné, bien propre à donner au public l’impression de ce qu’est, moins de vingt ans après sa naissance, l’aéronautique : une force économique, appuyée sur une science, et qui déjà justi fie une industrie vigoureuse. La belle, aventure du Goliath, par Lucien Bossoutrot et Louise Faure-Favier ('“* *). Tout le monde a présent à l’esprit le splendide raid de l’équipage du « Goliath », de Paris vers Dakar, et les péripéties de cette per¬ formance qui échoua, si près du but, dans des circonstances qui risquèrent d’être tragiques. C’est le récit alerte de cette étonnante équipée, de la vie de Bossoutrot, de Coupet et de leurs compagnons sur la côte africaine désertique, qui; le hardi pilote nous offre. La Belle Aventure du “ Goliath ” connaîtra le succès parmi les avia¬ teurs; mais c’est là surtout un beau Livre de prix pour les enfants. Ceux-ci y connaîtront, en même temps que de belles figures d’aviateurs français, la force même de l’aviation et son avenir illimité. Report oj the Air Board jor the Y car 1921, édité par le Air Board canadien (l). Un exposé complet de l’état de I aéronautique canadienne : organisation d’Etat; forces aériennes; services techniques, météoro¬ logiques et médicaux; budget. Trois appendices statistiques et une carte des organisations terrestres d'un grand intérêt. (!) La Renaissance du Livre, 78, boulevard Saint-Michel, Paris. (*) Canadian Air Board, Ottawa. L'AÉRONAUTIQUE AU JOUR LE JOUR. — MAI. 5. L’Allemagne recouvre la liberté de construire des avions com- mereiau s. fi. Chute mortelle du Commandant de Viguerie à Taza. 10. Arrivée de Santos-Dumont à Paris. jo et 11. Le dirigeable rigide Méditerranée se rend de Saint- Cyr à Roche fort. 11. Essais partiels de décollage de l'hélicoptère Doulierel à Montrouge. i4. Concours de planeurs réduits à Berlin. Grand prix <\v V Aéro-Club. Départ de r> ballons aux tuileries. Succès considérable. 18. Assemblée générale de la Ligue Aéronautique de France. •x\. L’ Aéronautique-Club visite l’aérodrome du Bourget. \ ois gratuits des membres, sur Goliath. — Meeting organisé par Peuillot à Melun. — Inauguration de. l’aérodrome, de Cointrin; meeting à Genève. 2,3. Assemblée générale de V Aéronautique-Club de France. oA. Première journée du meeting du Bourget. Bajae est premier tenant de la Coupe Lamblin. ?.fi. Deuxième journée du meeting du Bourget. Le Lieutenant Raha tel gagne la Coupe Bathiat. 27. Fête de nuit au Bourget. 2.8. Clôture du meeting du Bourget. 29. Tentative de Pinsard pour la Coupe Lamblin. Arrêta Lxmpne. 3i. Départ du grand concours national de ballons libres a Milwaukee. - — - Pinsard devient détenteur de la Coupe Lamblin. 208 L’AERONAUTIQUE. REVUE DES BREVETS. Perfectionnements aux appareils statoscopiques uti¬ lisés A BORD DES AERONEFS. M, Badin R.-E. (France). Brevet n° 534.974 du Ier avril 1921. Ce statoscope, destiné à la mesure des faibles variations d’al- litudc à bord d'un aéronef, se distingue par la stabilité de son aiguille, par son indifférence aux pressions dynamiques ambiantes, 2b de vol. 11 comporte à la manière ordinaire une capacité manométrique 12 avec membrane déformable i3. Au centre sont fixés deux leviers i4 et i5 dans le prolongement l’un de l’autre, et tournant en sens inverse l’un de l’autre pour un déplacement de la membrane. Le levier i4 porte un contrepoids 16 et est relié à un second levier 17 agissant sur un secteur 18 équilibré par un contrepoids T9. Le levier i5 porte un contrepoids 20. Le secteur 18 agit sur un pignon denté 21 calé sur l’axe de l’aiguille 22 équilibré par le contrepoids 2.3. De cette manière, la membrane est parfaitement équilibrée. La capacité manométrique 12 est reliée par une canalisation 24 munie d’un robinet 25 à un ajutage statique 26 relié par une canalisation 4 1 à la capacité jo placée de l’autre côté de la mem¬ brane 1 3. D’autre part, la boîte 12 est réunie, par la tubulure 27, avec un groupe de capacités 29, 3o, 3 1 , 32 dont les quatre der¬ nières présentent des robinets 33, 34, 35, 36. La tubulure 27 com¬ munique également, par l’intermédiaire du robinet >7, avec une capacité graduée 38 à l’intérieur de laquelle se trouve un piston 3q que l’opérateur peut déplacer à son gré. Le fonctionnement de l’appareil est déclenché par fermeture du robinet 2.5. Au sol, la capacité 28 communique seule avec le manomètre; à iooom, ce sont les capacités 28, 29; à 2000m, les capacités 28, 29, 3o5etc. Pour les altitudes intermédiaires on ouvre le robinet 87, et l’on déplace le piston 89 de manière à provoquer l’augmentation de volume nécessaire à une correction parfaite de la sensibilité. Perfectionnements dans les plans portants des aéroplanes et des machines aériennes. Societa Italiana Ernesto Breda. Brevet n° 534 272 du 19 avril 1921. L’invention est destinée à combattre autant que possible le dé.placement du centre de poussée d’une surface portante quand l’incidence de cette surface ou la position du centre de gravité varie. A cet elïet, on ménage dans les plans, au-dessus du centre de gravité, des trous (a) présentant un profil convergent-divergent. Les filets d’air (c) forment une sorte de colonne à peu près normale à la corde du plan et prolongeant la ligne verticale passant par le centre de gravité. \. I)K <’. \ltS\J.APE et P. ltE< IM BKAl . La reproduction, sans indication de source, des matières contenues dans “L’Aéronautique” est interdite. 68037 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS et G1*, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : E. T HOU /.ici, 1.1 ER L'AERONAUTIQUE REVUE- MENSVEELE ILLVSTRÉE Le pilotage des appareils planeurs et voiliers . Les hélices à pas variable —N. Trois nouveaux avions français _ Les fêtes de Bruxelles. _ Les 104 au “104” directeur-rédacteur en chef HENRI BOUCHÉ H* 38 - Juillet 1922 LIBRAIRIE GAUTHIER- VILLARS a O 55, Quai des Grands-Augustin*, PARIS “ L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur- Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTHIER-V1LLARS & Cie, Éditeurs, 55, quai des Grands-Augustins, Abonnements : Un an, Trance : 40 /r. — Étranger : 50 fr. PARIS (vi«) COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’ École Polytechnique ; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVE, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE. N° 38 — 4e Année SOMMAIRE JUILLET 1922 Le “ Pageant ” de l’Aéronautique militaire britannique . Editorial. Le pilotage dans le vol à voile. . "W* KLEMPERER. Les nouveaux planeurs allemands . * . , * Les hélices à pas variable . . Capitaine M. LAMÉ. Le meeting international de Bruxelles . . H. B, Les 104 au 104 . L’avion “ Bellanger-Bille ” à surface variable. — Croquis de construction de . P. SOULIER. La fête du millième pilote . Villacoublay-Neustadt et retour : une expérience de navigation . J. C. Des démonstrations de propagande aéronautique . L’aéronautique russe . . . L’aviation allemande : avions militaires et avions marchands . Lieutenant Maurice BRION. Le Grand Prix de l’Aéro-Club de l’Ouest . Un mode nouveau d’essais statiques . . • • • • L’Aérotechnique et la Nomographie . L’Aéronautique. Les nouveaux dirigeables souples l< P. L. ” de 31.000 et de 60.000 in . S. Y, DIME. Revue des Livres . La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales L’Aéronautique au jour le jour . “ L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n° 7 Le premier voyage nocturne d’aviation marchande. . Capitaine A. VOLMERANGE. Remarques sur le balisage . A. B. DU VAL. Politique aéronautique . Infrastructure . . . Sur les lignes aériennes . Les services aériens . ••■■■■ ■■■■■■ ■■■■■■■■■■■■■■■■ Voir, à la page H de publicité, les résultats de notre CONCOURS DES VOYAGES AÉRIENS La reproduction, sans indication de source, des matières contenues dans L’Aéronautique est interdite. 209 211 214 215 219 221 223 225 226 227 228 229 231 231 232 233 235 236 240 75 78 79 81 81 83 RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS PERMANENTS DE “L’AÉRONAUTIQUE” Pages. Aéronautique Française (répertoire) xvi Aéronavale (L’) . iii Ateliers des Mureaux . IX A. André fils (Spidoléines). ...... xxiv Marcel Besson . VI Blériot-Aéronautique . v Bréguet . j SS?, CAMS . . Compagnie Aérienne Française. . . . a.m.44 Compagnie Franco-Roumaine . xix C T M . XI Pages. Gourdou et Leseurre . Pages. Oliver . . tv Grands Express Aériens . XXIII Guibillon . . Hanriot . VIII Hydroglisseurs de Lambert . Lamblin (Radiateurs) . xxv Levasseur . vu Librairie Gauthier-Villars . xxil Lignes aériennes Latécoère (C.6.E.A.) xxv Lioré et Olivier . III Luchaire . . . xxill Lumière . XX Messageries aériennes . xxi Morane-Saulnier . XI V Moteurs Hispano-Suiza . xil Nieuport-Astra . n Polybiblion . xxil Potez . j Encart | couleur Revue de l’Aéronautique Militaire. Revue de l’Amérique latine . xxil Société Financière pour l’industrie, xvill Saint-Gobain. . . . - . Couv. C Société des Moteurs Salmson . xv Stocks d’aviation . x Suisse sportive . xxiv Louis Schreck . Cyclecars Salmson . xvm Degroote . . . . . xxil Henri Dits . Xin Farman . Couv. D Transports aériens Guyanais . Vion . xxv Zénith (Carburateur) . xvn Zodiac . . IV Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XXII et XXIII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques B Le “Pageant” de l’Aéronautique militaire britannique Le Royal A ir Force a donné pour la troisième fois la réunion connue sous le nom de Royal Air Force Aenal Pageant sur l’aérodrome de Hendon, le samedi 2.4 juin. Cette réunion est plus qu’un meeting ou qu’une suite d’exhibitions. Seuls les avions militaires y participent et les différentes épreuves de la journée en font une sorte d 'inspection générale permettant de se rendre compte du degré d’entraînement des différentes escadrilles du R. A. F. Elle permet au public de mieux apprécier et de mieux connaître sa force aérienne et est ainsi, en même temps que la cause d’une émulation sportive entre les diffé¬ rentes unités, le moyen de propagande le plus puissant auprès de la nation. L’énorme succès des réunions de 1920 et 1921 ne s’est pas démenti, et c’est devant près de 80 000 personnes que le Pageant de 1922 s’est déroulé. Incidemment, la recette extrêmement importante va entièrement au fonds de secours et aux différentes œuvres de l’Aviation, car publicité, aérodrome, etc. sont fournis gratuitement et les dépenses d’organisation sont ainsi extrêmement réduites. Deux faits essentiels sont d’abord à constater. L’état d’entraînement excellent du personnel, sa tenue et son allure militaires, et, comme conséquence, l’organi¬ sation parfaite du meeting lui-même. Contrairement en effet, à l’habitude générale, et malgré un très mauvais temps (pluie continuelle et nuages par¬ fois à 5oom), toutes les épreuves ont commencé à l’heure exactement fixée, à la minute près. Les groupements d’avions, parfois importants, qu’il était nécessaire d’effec¬ tuer à un bout du terrain pour préparer les différentes courses, ont eu lieu sans gêner le moins du monde les épreuves en cours, avec un ordre et une aisance tout à fait remarquables. Ce manque d’effort apparent prouve l’excellence des préparatifs et la discipline de tout le personnel. fj Aéronautique. — N» 38 Contrastant avec cette démonstration très saisissante de la valeur du personnel, l’antiquité du matériel res¬ sortait d’une manière plus évidente. Le R. A. F. vit actuel¬ lement sur ses stocks. Sauf quelques appareils en expé¬ rience et qui ne font pas partie de l’armement réglemen¬ taire des escadrilles, nous avons revu les Snipe, les Bristol Fighter , les D.1I- io, et en général tout un matériel qui était conçu et réalisé à la fin de 1918. La remarque précédente a été faite non seulement par la presse tech¬ nique, mais par la presse en général. Elle venait con¬ firmer la campagne très vive qui se monte à l’heure actuelle pour le renforcement de l’aviation militaire. Les différentes maisons d’aviation, qui sont en effet presque toutes sur le point de fermer leur usine, ou tout au moins de réduire considérablement leur importance, faute de nouvelles commandes, 11e doivent pas être étrangères à cette campagne. Le troisième point important à noter est l’intérêt que prend de plus en plus le public à cette manifestation. Il 11’a cessé de pleuvoir dès le début du Meeting et le temps était déjà extrêmement menaçant dans la matinée. Malgré ces circonstances défavorables, à partir de midi, les routes conduisant à Hendon étaient noires de monde, et on évalue à 80 000 le nombre des spectateurs. Cet empres¬ sement du public est d’autant plus notable qu’il contraste avec le peu d’intérêt apporté aux réunions du Royal Aero-Club. Le nombre et le genre des épreuves étaient extrême¬ ment variés. Celles-ci peuvent se diviser en trois groupes : — Concours entre les représentants choisis de toutes les escadrilles. — Démonstrations de manœuvres et d'instruction militaire. 210 L’AÉRONAUTIQUE. — Epreuves à grand spectacle destinées à soutenir l ’ i 1 1 - térêt de la réunion. Parmi les concours, l’épreuve d’atterrissage vaut d’être notée. Un champ carré de ioo yards (f)im) de côté était défini sur le terrain par une corde légère à la hauteur de r,n,5o. les concurrents devaientse présenter à 1000 pieds de hauteur, couper leur moteur et atterrir le plus près possible du centre du champ. Les atterrissages des trois premiers ont été très remarquables. A noter que la mé¬ thode universellement employée a été celle du side sli.pping (glissade sur l’aile). Les Anglais considèrent que cette méthode doit être parfaitement connue des pilotes en cas d’atterrissage forcé et ne la considèrent pas comme une acrobatie défendue. Trois courses ont eu lieu. La première, entre /I oro- école, s’est faite avec départs simultanés. Elle a donné lieu à une arrivée extrêmement serrée en face de la tribune royale. C’est celle cpii a soulevé le plus d’applaudisse¬ ments dans le public. La deuxième course, handicap entre avions de types dilférents, a permis de voir en vol différents types de machines et en particulier, les seuls appareils modernes : Weasel- Jaguar, 11 easel Jupiter , avions de chasse à moteurs à refroidissement à air, et Aldershot- ( ondor, gros appareil de bombardement de jour, mono¬ moteur llolls-Jloyce 600 IIP. La troisième course était de la formule dite « course ridai »; trois équipes composées chacune de trois appa¬ reils de type différent ont pris l’air successivement, les trois appareils de même type de chaque équipe partant ensemble; une lois le circuit effectué, chaque appareil atterrissait le plus près possible de ses coéquipiers et passait un message à l’appareil suivant qui prenait immé¬ diatement son vol. Comme l’année dernière, l’équipe de Kenley s’est classée facilement première, grâce à la rapi¬ dité de ses transmissions de messages. Les démonstrations d’acrobatie ont été faites par le lieutenant Longton. Malgré le peu de hauteur du plafond, le lieutenant Longton a exécuté le programme prévu de la manière la plus exacte. L’exécution était parfaite; la partie la plus remarquable était cependant la clarté d’exposition qui a permis à tous, programme en mains, de comprendre parfaitemenl les évolutions accomplies. Un « erazy flying» (vol fou) fut exécuté par le même pilote, qui a montré cette fois-là ce qu'il ne faut pas faire. Cette exhibition à 20m de terre, sur un Moro-école, avec ses virages à plat, ses glissades, ses pertes de vitesse rat- trappées, tout eu montrant l’adresse incomparable de l’exécutant, nous semble la partie la plus discutable du programme. L’escadrille n° 24 de Kenley a exécuté, avec neuf appareils Bristol- F ighter, un vol à rangs serrés exlrê- mement réussi, passant de l’ordre de front à l’ordre étagé, à l’ordre en ligne de file par division avec une précision impeccable. Elle a ensuite dans cette dernière formation (ligne de file de trois divisions, les avions en ligne de front dans chaque division) exécuté des acro¬ baties — - looping, retournement, etc. — pour terminer par un vol sur le dos, et ensuite un atterrissage où chaque avion a gardé exactement sa distance, qui a pro¬ voqué l’enthousiasme du public et montré l’entraîne¬ ment parfait du centre de Kenley. Dans un combat entre deux avions de chasse et un gros avion de bombardement, la manœuvre de ce dernier, un D.H- 10, piloté par le Squadron-Leader llill, a été, de l’avis de tous, la meilleure épreuve de la réunion. M. Ilill a en effet manœuvré cet appareil bimoteur cle plus de 3 tonnes avec autant de facilité et d’aisance qu’un avion léger, lui faisant exécuter loopings, retournements et les mêmes acrobaties que les avions de chasse attaquants, qui n’ont jamais réussi à prendre une position favorable de combat. Des épreuves à grand spectacle, attaque d’un ballon, d’observation et destruction d'un village fortifié, ont été parfaitemenl. mises en scène et réussies. Cette réunion a prouvé l’entraînement et l’organisa¬ tion de V Air Force. Itlle a eu surtout l’énorme avantage d’intéresser l’opinion publique au développement de la nouvelle arme, en faisant vivre celle-ci un après-midi sous les yeux de la foule. Les dirigeants de notre Aéronautique militaire, juste¬ ment soucieux de lui faire sa vraie place dans l’organi¬ sation générale de l’Armée, pourraient, semble-t-il, user de tels moyens. Nous souhaitons de voir étudier, pour 192.3, une Journée d' Aéronautique Militaire , qui pourrait avoir le plus grand éclat. L' AÉRONAUTIQUE. L’AÉRONAUTIQUE. 211 Le pilotage dans le vol à voile Par W. KLEMPERER A ou s (irons jugé utile, à la veille des grandes épreuves de vol sans moteur de 1922, et spécialement du Congrès de ( lennonl- 1' erruiul dû à /’ initiative de / Associa 1 1011 Française Aérienne, de demander à AI. U . h lemperer F étude pratique qu'on va lire. ||. p>. Les progrès rapides des études expérimentales sur le vol à voile et l'ml érèi croissant pour ce sport en Allemagne sont une conséquence naturelle des conditions défavo¬ rables au développement de l’avialion de grand trafic. Et les concours du Rhün, bien qu ds ne fussent dotés que de prix vrai¬ ment modestes, ont s i 1- inulé fort heureusement les travaux concernant le vol sans moteur. Les meilleurs résul¬ tats furent obtenus par des appareils de cons¬ tructions fort diffé¬ rentes et où meme les nié! hodes d’utilisation de l’énergie du vent suggérées par les cons¬ tructeurs variaient considérablement. Si, en outre, on se rend compte du fait que quelques malheurs arrivés à certaines machines ne furent pas causés par leur conception propre, mais par des cir¬ constances extérieures évitables avec un peu plus d’expé¬ rience, on doit dire qu’aucuns des types actuels n’a démontré une supériorité décourageante pour les autres. 11 faut donc conclure que la direction que prendra le développement constructif prochain des avions sans mo¬ teur n’apparaît pas encore précisément. Il faudra donc poursuivre toutes les voies ouvertes. Nous en distinguons plusieurs, correspondant à des idées divergentes. Plusieurs inventeurs tâchent d’imiter autant que possible les ailes des oiseaux voiliers. Us rencontrent de remarquables difficultés constructives provoquées par l’élasticité nécessaire des ailes et par la question de leur repliement. D’autres poursuivent l’idée de substituer à l’action d’un gouvernail de profondeur arrière un changement Le monoplan Aachen en vol. d’incidence des ailes portantes, soit qu’elles tournent autour d’un axe ( von Léissl et F insterwalder) , soit qu’elles soient gauchies ( llarth et Messerschmitt). Naturellement, un tel balancement ne diffère de l’action des gouvernails normaux que par la rapidité de réaction; cependant, les cons¬ tructeurs en attendent une meilleure utilisa¬ tion des pulsations ver¬ ticales de l’atmosphère. Le problème des ailes à incidence variable a été étudié déjà depuis longtemps et par beau¬ coup d’auteurs. Il se complique ici par le déplacement du centre de pression causé par chaque change m e n t d’incidence, déplace¬ ment spécialement re¬ marquable pour les meilleurs profils d’aile. Eu fait, le mécanisme et les régimes de vol de pareilles ailes, qui assureraient le meilleur rendement à l’énergie des pulsations verticales atmosphériques, constituent un problème délicat dont les principes ne sont pas éclaircis, dans leur détail. En tout cas, l’effet utile de ces pulsations se réalise en partie déjà sur des ailes rigides de bon profil. L’importance de ces pulsations est jugée très différemment selon les auteurs; malheureusement les météorologistes manquent encore presque absolument d’instruments qui les me¬ surent avec exactitude. La dernière voie dont je dois rendre compte est celle que j’ai poursuivie moi-même avec mes collaborateurs, et qui fut reprise avec succès par exemple par les étu¬ diants de Hanovre, de Stuttgart, de Dresde, etc. Nous tâchions de réussir un peu de vol à voile avec un avion extra-léger, très sûr, très souple et de bonnes perfor¬ mances aérodynamiques, mais d’abord sans aucune originalité étrangère aux règles de l’aviation moderne. Nous voulions ainsi acquérir quelque expérience et 21-2 L'AÉRONAUTIQUE. apprendre comment construire ensuite un avion spécial pour le vol sans moteur. Le fait que les succès se sont partagés entre les sys¬ tèmes différents, non seulement pendant f1) mais aussi après (2) le dernier concours du lihon, m’a convaincu ipie, pour le résultat, la situation météorologique et le pilotage sont au moins aussi importants que la concep¬ tion et la construction originales de 1 appareil. Nous distinguerons d’une part le vol à voile statique qui utilise les courants ascendants et dont la mécanique est Une vue qui démontre les facilités d'atterrissage. aussi simple que connue; d’autre part le vol à voile dyna¬ mique, qui consiste dans l’ utilisation des coups de vent et de toutes les variations et irrégularités des mouve¬ ments atmosphériques, et qui est assez difficile à réaliser. • Le vol à voile statique. Les conditions dans lesquelles se présentent des vents ascendants ne sont ni si simples, ni si éclaircies qu’on le croirait. J’ai du apprendre par expérience (pie l’on se trompe parfois en attendant un courant ascendant au-dessus d’une pente inclinée dans la direction du vent régnant. Chaque lisière de forêt, chaque ravine est l’ori¬ gine d’un système de tourbillons qui peut annuler en certaines zones bien définies la composante ascendante du vent causée par l’obstacle que la montagne lui offre. De même, on rencontre parfois des courants ascendants bien utiles au-dessus d’un terrain où l’on ne les attendrait jamais. Ces courants peuvent être d’origine dynamique ou thermique. Une vitesse verticale de i ,5 m : sec suffit (ff Martens (Hanovre), 5' 33"; 385om (2 orbes). — Klemperer (Aix-la-Chapelle), 5'3o"; 258om (1 orbe). — - Koller (Munich), 5' 6"; 4o5om. (2) Klemperer (30.8.21), i3' 3", vent de 8-12 m:s; — Martens (4.9.21), i5' 3o", vent de 6-10 m:s (contrôlé officiellement) . — Harth (13.9.21), 21' 34"; vent de 12-18 m: s. à peu près pour soutenir un planeur construit comme le nôtre. O11 avouera que de tels courants peuvent se trouver, mais qu’ils seront rares. Assez souvent pourtant les cou¬ rants rencontrés suffiraient à réduire très sensiblement la force encore nécessaire à l’avancement. Il est donc très intéressant de rechercher en plein vol les courants ascen¬ dants. N’ayant une vitesse que d’environ ia m : sec, j’avais l’occasion d’observer de petites mouches, des semences de fleurs, des scarabées, etc. ; lorsque je pouvais noter une différence entre les angles sons lesquels ils me semblaient passer à gauche et à droite, je savais en profiter vite. Le vol à voile dynamique. Plus intéressant encore est le vol à voile dynamique. A mon avis, la méthode la plus efficace est ici de tourner ou au moins d’effectuer des manœuvres latérales bien prononcées en relation avec les coups de vent. La grande directive pour cela est toujours d’effectuer les manœuvres les plus propres à diminuer l’énergie relative des irrégu¬ larités de vitesse du vent rencontré. On doit toujours tourner après un gain et jamais après une phase nuisible. Après une telle phase, il faut avoir de la patience, surtout si cela est possible sans collision avec le sol. C’est un jeu. de hasard véritable. Il n’est d’ailleurs pas facile de savoir qu’un coup de vent vous a valu un gain. J’avais comme moyens de con- trôle un indicateur pour très petites vitesses et un petit indicateur de ma conception, construit par C. Zeiss d’Iéna, mesurant la force normale à la corde de l’aile. Il 11’est pas nécessaire de virer de bord : 011 gagne déjà, mais cependant bien moins, par des manœuvres lou¬ voyantes en obliques par rapport à la direction des coups de vents régnants, selon la méthode suggérée par A. Sée. Une utilisation partielle s’obtient aussi par des ma¬ nœuvres verticales, qui ont été étudiées par MM. Marey, Lanchester et von Karman, mais qu’il n’est pas aussi facile de réaliser en l’air que sur le papier. Les coups de vent peuvent avoir des composantes aussi bien verticales qu’horizontales qu’on 11e peut pas distinguer d’après leurs effets, mais selon lesquelles il faudrait réagir de manière différente. Il me semble donc impossible que personne puisse donner une règle simple et générale de manœuvre, bien que plusieurs auteurs en aient proposé. L’utilisation des pulsations verticales de l’atmosphère serait plus simple, si ces pulsations n’étaient pas accom¬ pagnées de fluctuations horizontales. Même, elles ne demanderaient alors aucune manœuvre spéciale de pilo¬ tage. Ce résultat a été mis en valeur par MM. Betz et Knoller, et démontré tout récemment par M. Katzmayr au Laboratoire aérodynamique de Vienne. On sait qu’on pourrait augmenter un peu l’effet de ces pulsations par certaines réactions du gouvernail de profondeur, s’il n’y L’AERONAUTIQUE. 213 avait tant de difficultés à deviner les pulsations elles- mêmes, leur fréquence, leur superposition avec les fluc¬ tuations longitudinales, enfin leurs interférences, avec le mouvement vertical de l’appareil lui-même. D’ailleurs les pulsations atmosphériques rencontrées dans des conditions normales ne servent probablement qu’à ré¬ duire encore la force motrice nécessaire à la sustentation. Autre source assez sérieuse d’énergie : la différence de vitesse entre les couches de veut, que celles-ci voisinent Le lancement du planeur par sandow tiré à la main. ou se superposent. On gagne de l’énergie en passant alter¬ nativement d’une couche à l’autre et en manœuvrant alors de la façon indiquée par la direction du mouvement relatif de la couche d’où l’on vient par rapport à celle où l’on vole. Le passage inverse de la seconde à la première couche est obtenu par changement de la direction de vol- J’ai fait connaissance avec ce phénomène à l’occasion de vols au-dessus du plateau du Karst où l’on trouve assez souvent, surtout en été, des surfaces atmosphériques partageant nettement des régions où le vent diffère en direction et en vitesse. Quoique les divers éléments que nous venons de dis¬ tinguer selon les méthodes du vol à voile ne puissent guère, isolément, donner les 2 IIP dont un planeur moderne a besoin, leur combinaison y suffit aisément dans des conditions météorologiques assez courantes. Départ et atterrissage. Tant que nous n’aurons pas un groupe moteur assez léger et peu encombrant pour 11e pas gêner les essais île vol à voile, nous devrons utiliser pour le départ un dis¬ positif de lancement. Plusieurs systèmes ont été essayés. Je préfère à tout autre mécanisme une corde d’amor¬ tisseur de caoutchouc (sandow) tenue et tirée par quatre personnes. La corde est lâchée aussitôt que le lancement est obtenu. Cette méthode est très sûre et très souple; elle suffit dès que le vent dépasse 4 m : sec. L’atterrissage, toujours délicat avec les avions de grande vitesse, est extraordinairement simple avec les planeurs. La vitesse minima très réduite et le bref arrêt sans aucun choc sur des patins, surtout contre un peu de vent, rendent l’atterrissage possible sur des coins de prairie à peine plus grands que l’appareil lui-même. Des collisions avec de jeunes arbres ont même été supportées sans aucun dommage par le planeur de Munich. Pour en revenir à la construction, les prochains con- Koller se pose doucement entre des buissons. cours du Rhôn et d’ailleurs verront le développement des différents systèmes reconnus avantageux jusqu’ici. L’appareil que j’ai piloté, et dont une photographie illustre cet article, est un monoplan à ailes rigides, épaisses, un peu creuses et en forme d’ailes d’oiseaux. Tout haubannage externe a été évité. La section d’aile se rapproche des profils nos 3(15 et 386 de Gottingen. Le poids total, à vide, du type de 1921 est de 53kg; son enver¬ gure atteint presque iom. Le coefficient de sécurité de la voilure est de 5, avec des suppositions très sévères. L’appareil est presque tout entier construit en contre¬ plaqué, selon les principes de la construction de pont. Les jambes du train d’atterrissage portant les patins sont organiquement rattachées à la structure de l’aile; elles sont indépendantes et ont une rigidité propre. Le pilote a des vues parfaites. En quelques minutes la queue peut être détachée avec la partie arrière du fuselage. La construction tout entière vise à réaliser une bonne valeur de et un large régime utile d’angles d’attaque avantageux; l’appareil est stable, très maniable, solide et sûr. Les premiers planeurs de ce type furent cons¬ truits par un groupe d’étudiants enthousiastes de 1 Ecole technique supérieure d’Aix-la-Chapelle, avec 1 appui du professeur Dr von Karman. Le même type vient d’être fabriqué en série. Je ne m’imagine pas qu il res¬ tera le type standard de l’avion voilier, quoi qu'il ail, servi de modèle pour plusieurs constructions analogues; cependant je crois qu’il correspond à une étape, et qu’il vaut la peine d’en continuer 1 étude et 1 essai. Ceux-ci sont d’ailleurs aussi passionnants qu instructils. W. KLEMPERER. 214 L’AÉRONAUTIQUE. Planeurs allemands Le planeur S-8 avec lequel Harth réussit, le i3 septembre 1921, le fameux vol à voile cle Perle totale d'altitude de i2m; gain d’altitude en cours de vol : t5on’ ; vent de 12 à i5m par seconde. Le nouveau monoplan Munich à incidence variable. analogue au llarth, en vol au-dessus de Tutzing-Pahl en Bavière. Structure d’aile du planeur Darmstadt , dont nous donnons ci-dessous une vue d’ensemble. A gauche, le planeur monoplan Schweizer-Lippisch sans haubans, actuellement essayé sur la W asserkuppe. — \ droite, le planeur monoplan a aile épaisse Darmstadt destiné au concours du Bhon 1922; l’aile est en deux parties dont la section intérieure et le prolongement inférieur forment les parois du fuselage. L'AERONAUTIQUE. 2i;> Deux rues d’ ensemble de l’hélice Levasseur ù pas variable. Les hélices à pas variable Par le Capitaine M. LAMÉ L’utilité de l’hélice à pas variable s’est manifestée presque dès le début de l’emploi des hélices aériennes à la propulsion des divers véhicules : avions, hydravions, hydroglisseurs, automobiles, etc. qui sont munis de ce mode de propulsion, c’est-à-dire qui se déplacent en prenant appui sur l’air. A chaque vitesse du véhicule correspond en effet pour son hélice propulsive un pas et un seul pour lequel d’une part le moteur tourne à sa vitesse de régime et d’autre part le rendement de l’hélice est maximum; d’autre part, ce pas est différent pour chaque vitesse, de sorte que, si l’on veut pour différentes vitesses obtenir du groupe motopropulseur la puissance maximum, d est nécessaire de changer le pas, de même qu’il faut changer le rapport de réduction des engrenages lorsque l’on utilise comme dans les automobiles la réaction des roues sur le sol pour obtenir la propulsion. Plus la vitesse est grande, plus le pas de l’hélice doit être grand. Enfin dans certains cas (dirigeables, hydroglisseurs) on a recherché également à rendre le pas de l’hélice négatif de manière à ralentir la marche ou à réaliser la marche arrière. Dans la plupart des hélices à pas variable construites jusqu’à ce jour, la variation du pas est obtenue par rotation des pales autour d'un axe perpendiculaire à Taxe de rotation et dirigé sensiblement suivant la libre moyenne des pales. Pour les faibles puissances n’excédant pas 100 à i5o LIP, de telles hélices ont pu être assez facilement réalisées ; les bras des pales tourillonnent dans des douilles métalliques lisses sans que les frottements dus à la force centrifuge soient trop considérables (hélices d hydro¬ glisseurs construits par les Établissements Levasseur). Un mécanisme simple également permet d’orienter les pales au gré du pilote pendant la marche à toutes vitesses du moteur. Mais pour les puissances élevées, 3oo IIP et au-dessus, la difficulté apparaît : des forces centrifuges considérables, de l’ordre de i5 à 20 tonnes, agissant sur les pales donnent lieu à des frottements importants sur les tourillons et provoquent des efforts d’arrachement dans le mécanisme qui obligent d’avoir recours à des aciers spéciaux et conduisent à des dimensions relative¬ ment grandes pour le moyeu. Le mode de fixation des pales, si elles sont construites en bois, aux douilles métalliques qui terminent les bras exige également des précautions et des dispositifs spéciaux. Pour les avions qui utilisent ces grandes puissances, 011 a hésité assez longtemps à avoir recours aux hélices à pas variable à cause des difficultés de réalisation signalées ci-dessus et parce que les écarts de vitesses dans les avions 11e sont pas très considérables (20 à 26 pour 100 au maximum), île sorte que l’on pouvait se contenter d’avoir une hélice bien adaptée pour le régime de vol le plus fréquent de l’avion (vol horizontal à I alti¬ tude d’utilisation par exemple) et consentir une légère diminution du rendement et de la puissance utilisable pour les autres régimes qui n’étaient qu’exceptionnels. Mais la nécessité d’avoir une hélice à pas variable se fit sentir d’une façon plus impérative le jour où l’on vit apparaître sur les moteurs d’avions les dispositifs de conservation de puissance avec l’altitude dont le proto¬ type est le turbo-eompresseur Rateau. Grâce a cet appareil les avions ont pu augmenter à la lois leur plafond et leurs vitesses aux grandes altitudes dans de notables proportions, de sorte que les écarts de vitesses, qui 216 L’AÉRONAUTIQUE. n’étaient que de au à 25 pour ioo avec les moteurs ordi¬ naires, atteignent et dépassent 5o pour ioo avec les moteurs munis du turbo-compresseur Bateau. On voit que, pour que ces moteurs aient leur plein rendement aussi bien aux faibles altitudes pendant le décollage et le vol ascendant qu’aux grandes altitudes pendant le vol horizontal, il faudrait leur adapter des hélices assez différentes non seu¬ lement comme pas, mais aussi comme diamètre . Or la variation de dia¬ mètre d’une hélice en marche est un problème encore beaucoup plus dif¬ ficile que celui de la variation de pas. On n’a pas pu encore réaliser jus¬ qu’aujourd’hui des hélices à diamètre variable fonction¬ nant correctement, mais on a repris l’étude de l’hélice à pas variable, et déjà des résultats encourageants ont été obtenus. L’hélice à pas va¬ riable correspond également à un autre besoin qui s’est fait sentir Vue en plan. Vue de côté. orsqu on a envi¬ Moyeu de t' hélice Levasseur à pas variable. sagé d’atteler sur un même arbre d’hélice plusieurs moteurs embrayables ou débrayables, soit à volonté, soit automatiquement à la suite d’une panne survenant à l’un des moteurs. L’embrayage ou le débrayage entraînant une variation brusque du couple moteur, il est nécessaire là encore de modifier le couple de freinage de l’hélice en faisant varier son pas et si possible aussi son diamètre. Des dispositifs de ce genre sont à l’étude, mais aucun n’est encore réalisé. Au point de vue cinématique, divers systèmes assez ingé¬ nieux ont été imaginés, dans lesquels les variations demandées sont soit automatiques, soit commandées, ou bien encore obtenues par la puissance du moteur; mais, dès que l’on veut passer à l’exécution, on se heurte tou¬ jours aux grandes valeurs de la force centrifuge qui donnent lieu à des efforts susceptibles de fatiguer ou déformer la matière et à des frottements qui coincent le mécanisme. Aussi, pour réaliser pratiquement une telle hélice avec quelque chance de succès, il semble prudent de n’aborder d’abord que le problème de la variation du pas. HÉLICE LEVASSEUR A PAS VARIABLE EN MARCHE. Nous donnons ci-dessous la des¬ cription de l’hélice Levasseur qui a donné des résultats satisfaisants au cours d’un essai de io heures, au banc et au point fixe, exécuté par le Ser¬ vice Technique de V Aéronautique. L’hélice com¬ prend un moyeu métallique pou¬ vant s’emmancher par cône -clavette sur les nez stan¬ dards des moteurs d’aviation; l’axe est figuré en OCf, ce moyeu porte deux bouts d’axes creux autour des¬ quels peuvent tou- rillonner les pales par l’intermédiaire de deux portées lisses et d’une butée à billes BB'; cette butée est calculée de manière à résister avec le coefficient de sécurité voulu à la poussée centri¬ fuge agissant sur la pale. La pale est en bois et terminée par un bras cylindrique creux qui vient s’emboîter dans un manchon métallique relié à la pale au moyen de tiges et plaquettes métalliques noyées et collées à l’intérieur des lames qui constituent la pale. La fixation des pales aux manchons métalliques qui doivent maintenir la butée à billes est très délicate et plusieurs systèmes ont dû être essayés avant d’en trouver un qui donne satisfaction. Des essais de traction opérés L AÉRONAUTIQUE. 217 sur des blocs de bois reliés entre eux soil par des crampons noyés et collés dans leur épaisseur, soit par des tiges et barrettes comme dans le cas actuel, ont montré qu’on pouvait compter sur une résistance de /\5 tonnes à la traction pour l’hélice envisagée, ce qui correspond à un coefficient de sécurité de 3 environ. Les mouvements d’orientat ion de chaque pale autour de son axe de rotation sont obtenus au moyen d’une biel- lette dd' articulée par son extrémité d à un manchon porté par une douille qui enserre le culot métallique de la pale, et par son autre extrémité d à un tourillon fixé au manchon M; ce manchon est entraîné dans le mouve¬ ment de rotation général, il est guidé par deux clavettes mais peut coulisser le long de l’arbre moteur, entraînant avec lui les biellettes et provoquant ainsi la rotation des pales autour de leurs axes. Ce mouvement de coulisse est imprimé au manchon M à l’aide d’un autre manchon concentrique fixe M2 à l’intérieur duquel le manchon M tourne par l’intermédiaire d’une double butée à billes et (pie l’on peut faire déplacer d’avant en arrière et d’arrière en avant au moyen de la tige filetée tt' maintenue par la rotule r dans un bloc fixé au carter du moteur, et que l’on peut faire tourner sur elle-même à l’aide du pignon p que l’on actionne par une chaîne. Le poids de l’ensemble, y compris les transmissions nécessaires pour manœuvrer l’hélice en marche, ne dépasse pas 6okg. Il a été facile, au cours des essais qui ont été effectués, de régler la vitesse du moteur à un nombre détours déterminés en agissant sur l’orientation des pales; la manœuvre a été possible à la vitesse de régime du moteur, soit i65o tours. Ce dispositif est actuellement sur le point d’être essayé en vol, sur l’avion de chasse Nieuport- 29 muni du turbo-compresseur lia tenu. PAS ET DIAMÈTRE VARIABLES. Voici maintenant, à titre d’indication, la description succincte d’un dispositif d’hélice à pas et diamètre variables commandé par le moteur et susceptible d’une réalisation mécanique; ce dispositif a été imaginé en France. Le moyeu de l’hélice forme un carter qui contient le mécanisme de changement de pas et de diamètre, et qui est représenté sur notre figure. Cette figure est une coupe par un plan passant par l’axe xy de rotation de l’hélice et perpendiculaire à la direction générale des pales. Lesdites pales sont terminées vers le moyeu par des douilles métalliques filetées intérieurement l’une à droite, l’autre à gauche. Le pas de vis est à filets carrés de grandes dimensions; les pales viennent se visser par l’intermédiaire de ce filetage sur un mandrin métallique, fileté à la demande à ses deux extrémités et représenté sur la figure par sa coupe O. Ce mandrin porte vers sa partie centrale une denture qui est en prise avec la vis sans fin V portée par l’axe ab. Cet axe est terminé par deux pignons A et B, lesquels engrènent respectivement avec les pignons C et D qui sont fous sur l’axe de l’hélice; les faces //met pq de ces pignons sont extérieures au carter qui supporte l’ensemble et peuvent être freinées par la pression de patins actionnés par des leviers. 1 3C DisposiiiJ d'hélice à pas et diamètre variables. Si l’on considère les mouvements relatifs du méca¬ nisme par rapport au carter, 011 voit qu’en temps normal tout reste immobile; mais, si l’on freine l’un des pla¬ teaux 7/mou pq. le pignon correspondant prend un mouve¬ ment relatif de rotation autour de xy, entraînant par transmission la rotation du mandrin autour de son axe. Si les pales sont guidées île manière à 11e pouvoir tourner, elles vont se visser ou se dévisser sur le mandrin, ce qui fera varier le diamètre de l’hélice; si elles sont guidées de manière qu’une rotation de quelques degrés leur soit possible, 011 obtiendra à la fois la variation du pas et du diamètre. A l’étranger et particulièrement en Amérique, on pour¬ suit également l’étude de l'hélice à pas variable, et nous donnerons pour terminer la description d’un dispositif inventé par M. Spencer Ileath et qui vient d’être réalisé par la maison Paragon de Baltimore. Les pales en bois sont maintenues dans des douilles qui peuvent pivoter dans un carter; les forces centrifuges s’exercent par des butées à billes, les mouvements de rotation des pales par des paliers lisses. Le mode de fixation des pales en bois dans les douilles métalliques L’AERON AUTIQU fc. “2IS est l(‘ suivant : l’extrémité des liras esl ladlée en lorme de tronc de cône ayant un faillie angle au sommet et le collier <|iu l’entoure (‘si fendu suivant plusieurs généra¬ trices de manière à pouvoir être serré énergiquement sur le bois. Le changement de pas s'obtient par freinage sur l’un ou l’autre de deux tam¬ bours qui entourent le vilebrequin et qui norma- lemeii I tournent en même temps .rj , le colonel Séguin, directeur du S. E. .1., puis reprit l'air pour une démons- I ral ion de virl uosité. De l’aveu des spectateurs les plus blasés du monde, cette démonstration lui un des plus extraordinaires spec¬ tacles qu’on ait vus sur un aérodrome. Le lieu t enant I horel , volani toujours au plus près de la perte de vitesse, réussit à plusieurs reprises à immobiliser longuement son appareil. Puis, hélice calée , il accomplit toutes les acrobaties clas¬ siques, dont un triple looping suivi d'une glissade sur l’aile, glissade calculée et conduite de façon que l’atterrissage impeccable se fît au point même d’où l’avion était parti. Le lieutenant Thoret fit ainsi plusieurs longs vols qui provoquèrent un véritable enthousiasme; cet admirable pilote, plus ardent que jamais après io ans de pilotage, a donné le très rare spectacle d’un homme qui fait corps avec son appareil el qui le sent au point de réussir eu souplesse les plus dilliciles évolutions. M. Laurent-Eynae et M. le général Dumesnil, présents à cette fête, ont félicité vivement M. P.-L. Richard. Ils l’ont félicité pour la réussite heureuse de cette journée; ils ont félicité surtout le concessionnaire des ( entres te, le Breguet 14-7'. des Messageries Aériennes , piloté par M. Portai. Des démonstrations de propagande aéronautique On sait que la Société de Propagande aéronautique , créée sous les auspices du Sous- Secrétariat d'Etat de V Aéronau¬ tique et des Transports aériens , organise dans toute la France une série de démonstrations. Précédées de Conférences, ces démonstrations ont pour but de convaincre le public : i° De la sécurité des avions commerciaux modernes, de leur stabilité, de leur maniabilité et de leur solidité; 2° De l’utilité commerciale de l’avion, et de l’avenir de l’aviation commerciale ; 3° De l’agrément du vol eu avion; 4° Des commodités d’utilisation des lignes de navi¬ gation aérienne. C’est avec un matériel perfectionné que la Société de Propagande aéronautique fait, dans chaque ville, effec¬ tuer une série de démonstrations, dont les principales sont les suivantes : Démonstration de vol avec et sans moteur (stabilité, maniabilité, etc.); démonstration de vol avec un seul moteur sur des avions multimoteurs de transport (sécu¬ rité); démonstration d’atterrissage sans moteur après une descente en vol plané d’une hauteur de 5oom; dé¬ monstration de la solidité des avions par des acrobaties expliquées ; démonstration du parachute individuel, moyen précieux de sauvetage; démonstration de la rapidité des transports en avion par un service spécial de journaux et de poste dans les villes de démonstrations; démons¬ tration de la facilité d’utilisation des avions commerciaux par l’embarquement d’un grand nombre de passagers pour des promenades aériennes a bon marché ou meme gratuites. Les débuts de la Société de Propagande aéronautique ont eu lieu à Bourges, les 4 et ^ Jum dernier, au cours du Meeting qu’elle avait organisé avec Y Aéro-Club du Berry. Ce Meeting se déroula sous la présidence effective de M. Laurent- Evnac, Sous-Secrétaire d Etat, et deM. Pierre- Etienne Flandin, Président de YAéro-C lub de b rance. Cette première manifestation réunit pendant deux journées sur le terrain de Montifault les aviateurs les plus connus et les avions modernes particulièrement appropriés aux démonstrations effectuées, et spécialement aux démonstrations de vol avec un seul moteur effectuées par Bossoutrot sur son Goliath pour convaincre le public de la sécurité qu’offraient ainsi les multimoteurs. Lue affluence considérable de volontaires a effectué 35 1 promenades aériennes, et des billets de vol durent être rendus, les avions ne pouvant rester plus longtemps à Bourges. Dans cette petite ville de jouo habitants, plus de 5 o pour ioo de la population, environ jooo per¬ sonnes, assistèrent à cette manifestation particulière¬ ment réussie. Encouragée par M. Laurent- Eynae, qui félicita la Société de Propagande aéronautique de ses débuts, celle-ci a effectué depuis lors quatre Meetings qui eurent lieu respectivement : à Commerey, le n juin; le <3 juin a Saint-Dizier où un temps très défavorable n’empêcha cependant pas le public de se rendre en grand nombre 22 X L AERONAUTIQUE. an Meeting oro-anisé sur le terrain militaire de la ville et aii(|ii(‘l |»artici])èrent, outre les aviateurs civils de la Société, trois pilotes du ier régiment d’aviation : lieutenant Charles, lieutenanl Terrasson et sergent A Chaumont, le 2 juillet, le succès fut encore plus complet et huit avions participèrent à ce Meeting, sous la présidence effective de M. le Préfet et du Maire de la Ville; l’aviation militaire était représentée par quatre Au meeting de Chaumont, organise par la Société uk I’uoi’Aoandk Aéronautiqie. À gauclic, M. Robin, direcleur technique de l.t Société, sur son Morane- Saulaie/'. — A droite, le Hanriot de Huegelen où vient de prendre place le préfet de la Haute-Marne, M. Henri Bazin; devant l’appareil, M. Maîlrot, de la maison Hanriot. Laporte; à d’oui, le 2a juin, où la réunion remporte un gros succès malgré le vent violent qui souffla pendant toute la démonstration. A Toul, comme dans les précé¬ dentes réunions, une descente en parachute fut effectuée. Le ier régiment d’aviation participa au Meeting avec trois Spad , pilotés par les sergents Busson, Fourcade et Stoll. avions biplaces Hanriot 270 IIP du 2e régiment de Strasbourg. Les démonstrations suivantes ont eu lieu à Pout-à- Mousson, le 1 \ juillet, et à Nancy les là et tG où une vingtaine d’avions ont été réunis. L’Aéronautique russe La Rédaction du Courrier de la Flotte Aérienne, organe olliciel de la Direction de la Flotte Aérienne des Soviets, nous envoie les numéros de son journal parus en 1921. L’impression générale que donne la lecture de cette publication, qui porte en frontispice le : « Prolétaires de tous les pays, unissez- vous >, est qu’on fonde de grands espoirs en Russie sur l’avenir de l’Aviation, qu’on y suit avec intérêt les progrès effectués dans les autres pays, que de nombreux aviateurs russes ne demandent qu’à voler, mais que le stock d avions militaires (les seuls cf u i existent d’ailleurs) commence à s’épuiser alors qu’on 11e construisait, en 1921 encore, ni moteurs, ni avions. Plusieurs tentatives de poste aérienne ont été effectuées en 1921. La plus intéressante nous paraît celle qui a été faite entre Moscou et Charkolf sur une distance de 8ookm environ, avec escale à Orel. On a utilisé des avions de guerre Ilia M ouronietz construits par Sikorsky, munis de 4 moteurs Husso- Baltique de i5o HP chacun. La vitesse est de 1 2.0 knl*1, le plafond de dr»o( ini e I le poids u ! de de 700 l’avion emporlant du combustible pour J heures de vol. Du ier mai au to octobre, les avions ont effectué 43 voyages, transporté Go passagers et 2000 k" de poste et de colis. Dans une Communication sur Y Importance de, s- con¬ cessions en eue du relèvement de noire Industrie aéronau¬ tique, l’auteur estime que ce relèvement ne pourrait être effectué qu’avec l’aide de capitaux étrangers. Il évalue les besoins de la Russie en 192G à àooo avions par an. Des concessions devraient être données aux compagnies étrangères, soit pour l’exploitation de lignes aériennes, soit pour l’exploitation d’usines, parmi lesquelles l’auteur place au premier rang les usines de moteurs d’aviation. En ce qui concerne les travaux scientifiques, il y a lieu de signaler l’existence à Moscou d’une Ecole dé Ingénieurs de /’ Aéronautique, portant le nom du professeur Jou- kowski, ainsi que d’un Institut Central Aérohydrodyna¬ mique, dirigé par le professeur Tchapliguine cl qui parait être l’équivalent de notre Service Technique de C Aéro¬ nautique. Cet Institul dispose des anciens laboratoires de I F exile Impériale I ethnique de Moscou cl emploie un personnel de Go ingénieurs, donl plusieurs son! des anciens élèves du professeur Joukowski. L’AÉRONAUTIQUE. 229 L’aviation allemande Par le Lieutenant Maurice BR ION AVIONS MILITAIRES ET AVIONS MARCHANDS. A la date du 5 mai dernier, l’Allemagne a retrouvé, sous certaines conditions, le droit de construire des avions « commerciaux » et d’organiser ses réseaux de transport aérien, l’aviation militaire et navale lui restant seules interdites. Les conditions imposées au gouvernement allemand el acceptées par lui constituent tout un ensemble de mesures propres à limiter, d’autre part, la puissance de ces avions, et à rendre plus dilïicile leur transformation éventuelle en avions de guerre. En nous plaçant uniquement au point de vue tech¬ nique, nous remarquons qu’en dehors des cas d’espèces comme le vol sans pilote, le blindage et l’armement, l’essentiel de ces restrictions se résume à la limitation de la puissance motrice appliquée à deux catégories d’appa¬ reils : i° L’aviation de sport; a0 L’aviation de transport. t° U aviation de sport. — C’est l’aviation monoplace d’où dérive, directement encore jusqu’à ce jour, l’aviation de chasse, la véritable aviation militaire, au sens propre du mot, et celle qu’il doit être le plus difficile à l’Alle- magne de réaliser. Pour cette aviation, une seule restriction limitant la puissance à 6o HP, ce qui est une limite raisonnable au delà de laquelle on enlève toute qualité supérieure à l’avion de sport, ce qui reviendrait à le supprimer en fait pour le faire rentrer dans la catégorie tourisme. Et cependant, cette puissance de 6o HP permet déjà bien des choses : pour prendre un exemple parmi les avions français, considérons le Morane-Saulnier type Ai-C. i, i5o IIP, parasol monoplace à haubannage rigide. Rappelons ses caractéristiques : surface portante, 1 4",!: poids du planeur, 261 kg; poids du groupe moto-propul¬ seur, i7okg; poids du combustible et du réservoir, iaikg; charge utile, io6kg. L’exemplaire prototype de cet avion, présenté à la S.'l'.Aé., en juillet 1917, a réalisé ollieiellement une vitesse horizontale au-dessus du sol de aa5kmh, une vitesse à 5ooom de ao2kmh, la montée à 5ooo en i5m 5os et le plafond a atteint 7ooom. Ces performances, particulièrement remarquables, n’ont pu être confirmées par la pratique courante en raison des ennuis qu’a donnés la liaison du planeur avec le moteur monosoupape Gnome , par suite de la brutalité des vibrations de ce dernier. Mais l’essai de cet appareil, par la détermination des critères de son apti¬ tude au vol, a permis de se rendre compte de tout l’in¬ térêt de sa construction, et l’on peut admettre, qu’un avion semblable, équipé avec un moteur de 60 III’, posséderait un excédent de puissance d’environ a5 III’, <[111 en constituerait un avion de sport fort acceptable, susceptible par le seul changement de son moteur de faire, actuellement encore, un excellent avion de chasse. Notons, de plus, que cet avion Morane , vieux de 5 ans, pourrait bénéficier d’améliorations et de perfectionne¬ ments nouveaux. 2° Aviation de transport. — Ici, nulle limitation quan¬ titative de puissance motrice, mais limite de plafond, de vitesse, et de charge (PI -f- PC), ce qui n’est en réalité, qu’une forme de limitation de la puissance par la limi¬ tation de l’excédent de puissance. Il y a plusieurs façons, en effet, d’utiliser la puissance motrice à bord des avions : i° En augmentant la vitesse: a° En enlevant plus de poids; 3° En montant plus haut. Or, les trois conditions imposées s’attaquent à ces trois relations : elles limitent la vitesse à i70kmh, le poids utile à 600 kR, le poids de combustible (essence et huile) à un maximum variable avec les caractéris¬ tiques de l’avion. Appliquées honnêtement, ces conditions sont sulli- santes pour nous garantir de toute menace de I avia¬ tion allemande en raison de la supériorité technique que la nôtre pourrait posséder sur elle. Mais on doit prévoir le cas où l’Allemagne se proposerait un camou¬ flage de son aviation marchande. Cela est d’autant plus indiqué que si l’on examine, au point de vue de leurs caractéristiques techniques, les avions permis a l’Allemagne, en les comparant à celles des avions mili¬ taires actuellement en service courant dans nos forma¬ tions aéronau tiques, on se rend compte que ces avions rentrent dans la catégorie de nos avions lire guet type i/f mono-moteur, 3oo III’, et les surpassent meme sensi¬ blement sur certains points : 230 L'AERONAUTIQUE. Urcguel l'i A. 2 H rogne I l-i Ii. 2 Avion allemand I rccoiinaissam'e i. i bombardemeiil ). anlorisé. Charge ulile ( PU ) . . i i Z* boo1'* Comhust ible ( PC i . . 2i(>ks iM»1'” variable Vitesse à foon1" _ _ i . . i ijo1'"1" Plafond . (iooo'“ âooo"1 looo"1 La première conclusion en est que nous devons per¬ fectionner notre aviation militaire, pour la tenir toujours à hauteur de sa tâche. Une seconde conclusion apparaît, si l’on peut douter de la sincérité avec laquelle l’ Allemagne observera leç conditions qui lui sont imposées. Supposons en effet, qu’au lieu de construire pour une utilisation immédiate et commerciale, les Allemands le fassent avec une arrière-pensée quelconque. Que feront-ils ? ils construiront des appareils-limite, mais selon les limites inférieures, bien entendu, c’est-à-dire cadrant juste avec celles qui leur sont imposées; mais ils auront grand soin d’établir ces appareils en tenant compte de leur destination future. Un un mot, l’effort de la construction allemande sera disproportionné avec le but atteint, mais ce but apparent ne sera que le camou¬ flage du but, réel : permettre la transformation éventuelle de l’avion commercial en avion de guerre. Ainsi, pour prendre un exemple concret parmi les avions allemands actuels, considérons le monoplan métallique construit à Staaken par la Société Zeppelin. Ses caractéristiques principales sont : Surface portante, io6m‘; poids à vide, 6oookg; poids en ordre de marche, 75ookg; puissance 4 Maybach de a4o IIP, soit 960 HP; vitesse au sol, ig6kmh; plafond, 4ooom; poids par cheval, Sk®; poids par mètre carré. 75kg. Cet avion fut présenté par la Société Zeppelin, comme appareil civil à la Commission Interalliée de Contrôle Aéronautique, dont l’avis fut le suivant : « Tel qu’il est établi, l’avion de Staaken, dont le prix » de revient est considérable et le coefficient d’uti- » lisation très faible, 11e présente pas un gros intérêt; » mais, étant donné qu’à la suite de perfectionnement » dans la const met ion on pourra, sans toucher aux formes » extérieures et à la puissance, réaliser des allégements » notables, étant donnée également la vitesse obtenue » aux essais, la C ommission de Contrôle a décidé qu’il » y avait lieu de considérer les avions de même forme et » même puissance, comme avions militaires, tombant » sous le coup de l’article 198 du Traité de Paix. » Les mêmes conclusions pourront-elles être maintenues demain, si l’on représente le même avion comme avion civil, après lui avoir fait subir les modifications néces¬ saires pour le faire entrer dans les limites fixées en rédui¬ sant son poids utile, son combustible et sa puissance ? C’est pourquoi si les seules comparaisons de charge utile de poids de combustible, de vitesse et de plafond sont intéressantes à plus d’un point de vue et particu¬ lièrement au point de vue commercial, elles sont insuf¬ fisantes au point de vue technique pour comparer des avions entre eux et se rendre compte de leur rendement d’appropriation. Les Allemands ont l’habitude de comparer les avions d’après la qualité aérodynamique de transport qu’ils défi¬ nissent par le rapport : Poids toi al x Vitesse Puissance ^ Même en admettant que la valeur de q, pour chaque famille d’avions, soit susceptible d’être modifiée pour tenir compte des progrès de l’aérodynamique et de la construction, pour toutes les raisons que nous avons indiquées, cette formule nous semble encore insuffi¬ sante à elle seule parce que, insuffisamment précise en ce qui concerne la limitation du poids mort et de la puissance, c’est-à-dire parce qu’elle ne met pas en relief le rapport entre le poids utile et le poids total. Il a été démontré que le poids de l’appareil ayant un rayon d’action maximum pour un poids utile donné ou enlevant le poids utile maximum pour un rayon d’action donné est racine de la dérivée de l’équation 1 A 1 1 B -t- U , p — 1 1 1 1 •+• jji = o U), par rapport à II, ce qui donne ■2 c’est-à-dire que le poids total de l’appareil, à rayon d’ac¬ tion maximum, croît comme la puissance ^ du poids utile donné. C’est dans de semblables limites techniques nette¬ ment définies que l’on compare le mieux les rendements de construction. Il nous importe peu que l’aviation allemande soit une aviation coûteuse et sans rendement marchand, mais nous avons le plus grand intérêt à ce qu’elle ne contienne pas le germe d’une aviation suscep¬ tible de donner naissance, par simple transformation, à une aviation militaire puissante. Maurice BBïON. ( 1 ) Dans celle égalité, Il est le poids lotal d’n 11 avion d'une même famille à charge unitaire constanle. A, B, Bi sont des constantes qui servent à exprimer : le poids du sustentateur, le poids du groupe moto-propulseur et le poids du combustible. o est le rayon d'action. o. est le poids utile. L'AERONAUTIQUE 231 Le Grand Prix de l’Aéro-Club de l’Ouest Le Grand Prix de ['Aéro-Club de V Ouest , épreuve de vitesse en circuit, s’est couru le 2 juillet, sur 3i5km. Un handicap par bonification de temps, à raison de ~ du temps réel pour le premier passager, de ^ du temps nouveau pour le second et ainsi de suite déterminait le classement, aussi bien pour le Grand Prix proprement dit que pour le Militar) couru en meme temps sur le meme parcours. Le temps fut mauvais. Pluie le matin; plafond à moins de ioom, averses et vent fort surtout vers l’ouest du cir¬ cuit; entre i i 11 et i3h, le ciel se dégageant un peu, remous d’une extrême violence; l’après-midi le vent devient très dur, mais la visibilité est bien meilleure. C’est alors que prirent le départ, pour le Grand Prix, Casale sur Spad-Uerbemont , Delage, Hamel, Final, et Duchesne sur Nieuport, Manger sur Br é guet , Sadi- Lecointe sur A wu port- Delage 3o T. La victoire revint à Casale qui, sur sa limousine Spad-\(p à moteur Lorraine- Dielrich 870 IIP, réussit le temps réel, très remarquable, de i heure 58 minutes, ce qui, pour un avion à cinq pas¬ sagers, donnait un temps compensé de i heure 3 1 minutes. Sadi-Lecointe était second, avec un temps compensé de 2 heures 4 minutes. Le Militais a donné lieu à une lutte très sévère. Le matin, trois Butez S. JC A. étaient eu tête du classement avec des temps de ih39"‘ 3os, i1i4°'"56s et ih 41'" 47*5 le lieutenant Thoret se classait premier après une course où il maintenait son moteur Lorraine- Dietrich 3jo IIP. sans répit, à 1800 tours, et où il réussit, spécialement autour du château de Saumur, de très beaux virages serrés. Il ne devait toutefois pas rester vainqueur; l’après- midi, le lieutenant Borde, sur Spad-XIlI à moteur II ispano- Suiza 220 IIP, réussissait le temps de CUL)"' 3\ battant de 27 secondes le lieutenant Thoret; la moyenne atteinte était de ipokmh,692. Quinze concurrents militaires ont terminé le parcours dans de très belles conditions; et il y a là une preuve d’entraînement et aussi d’esprit sportif dont il faut se féliciter. .Notons seulement que de telles épreuves, fata¬ lement menées à toute allure sur des terrains très coupés, ne vont pas sans des risques certains en cas de panne brutale. O11 n’attend pas d’un Military les enseignements techniques qui, dans une Coupe Deutsch, justifient tous les dangers; on peut donc souhaiter qu’un système de limitation, appliqué par exemple au régime du moteur, réduise le risque propre à ces courses sur la campagne, en leur laissant toute leur valeur sportive stimulante. U Aéro-Club de V Ouest doit être félicité pour la par¬ faite organisation de cette épreuve. Dans l’après-midi, le lieutenant Thoret, sur un Caudron G- 3 mis à sa disposition par M. P.-L. Richard, fit une belle démonstration de vol hélice calée; M. Duchesne réussit de son côté des planements d’une extrême élégance. Un mode nouveau Les essais statiques du biplace Gourdou- Leseurre d’essais statiques 3oo 1 1 P, que nous décrirons prochainement, ont été faits à l’aide d’un dispositif nouveau. L’avion était soutenu par une charpente et, au repos, les longerons des ailes reposaient sur des cales. La charpente de soutien était posée sur un lit de tuyaux de toile caoutchoutée de 20'"1 de diamètre, fies tuyaux, d’abord à plat, étaient remplis au moment voulu par l’eau de la \ die; ils se gonflaient alors et soulevaient Ja charpente avec l’avion. Lu 20 secondes la masse totale, (fui dépassait 20 tonnes, s’élevait de 35‘‘ni. I n dispositif de robinetterie permettait d’incliner l’avion, pendant l’essai, dans tous les sens et de vérifier ses mi I retoisements. Les flèches étaient mesurées par rapport à une droite fixe se déplaçant avec l’appareil. Ainsi la lecture des piges, (pu se fait d’ordinaire sous l’avion chargé, a pu être évitée. Or on sait que cette lecture, ainsi que le desserrage des vérins habituellement employés, présente des dangers pour le personnel. 232 L’AÉRONAUTIQUE. L’Aérotechnique et la Nomographie La Nomographie est née du besoin qui s’impose a tous les techniciens d’échapper a la sujétion de calculs laborieux et sujels à erreur, grâce à I emploi (Y abaque* s, traduisant les relations mathématiques auxquelles il leur faut fréquemment recourir. Cet I e science vient de recevoir une contribution importante de la part de notre collabo¬ rateur, M. Margoulis, qui a présenté à l’Académie des Sciences une Note sur les Abaques à transparent oriente, constitués par un fond et un transparent, portant chacun des éléments cotés dont la superposit ion lournit la solul ion des équations considérées. Dans la théorie générale de ces abaques, M. Margoulis a réussi à englober tous les systèmes existants d’abaques, tels que les abaques à points alignés, les abaques hexa¬ gonaux et les abaques à images logarithmiques, qu’on avait rattachés, jusqu’à présent, à des domaines entiè¬ rement différents, mais qui ne sont, en fait, que des cas particuliers des abaques à transparent orienté. Il a montré, de plus, que la forme canonique d’équations, représen¬ tables par des abaques à transparent orienté, était d’une très grande généralité et comprenait de nombreuses relations, qui étaient jusqu’à présent restées rebelles aux méthodes existantes. M. Margoulis estime que la Nomographie ne doit pas être seulement utilisée comme un instrument de calcul rapide; il croit qu’à côté de la discussion analytique (par le calcul), graphique (par des constructions géométriques), la discussion no mo graphique des équations est appelée à rendre aux ingénieurs des services pratiques d’une très grande importance, chaque fois qu’en vue de la résolution d’un problème, comportant plusieurs inconnues, on doit effectuer des tâtonnements pénibles pour trouver la meilleure solution. C’est en vue surtout de cette application nouvelle de la Nomographie que M. Margoulis a établi de nombreux abaques, dont plusieurs ont déjà paru. Mais c’est, dans un nouvel Abaque général pour Y établissement d'un pro/et d’avion ou d’ hélicoptère que la méthode a reçu son plein développement. Cet abaque résout par une seule opération un ensemble de 8 équations comprenant les i \ variables suivantes : poids total, surface, puissance et résistance nuisible; vitesse en palier, vitesse d’atterrissage, vitesse ascensionnelle, temps de montée et plafond; poids spéci¬ al ue du moteur et du planeur, consommation spécifique, nombre d’heures de vol et poids utile. Déliant directement les performances aérodynamiques d’un appareil aux poids constitutifs et notamment au poids utile et au nombre d’heures de vol, cet abaque permet au constructeur réta¬ blissement rapide d’un projet, correspondant à tel ou tel programme du S. T, Aé. Dans une Noie Sur les nomo- gr animes à transparent orienté, M. d’Ocagne, Membre de Y Institut, moteurs. 7 moteurs. Charge utile. \\ tonnes. \o tonnes. 38 tonnes. Vitesses . 33 m : sec. 3"> misée. 36 m, >: sec. BIBLIOGRAPHIE Impressions d’Allemagne. Enquête sur V Aviation allemande, par Guy du Montjou, député de la Mayenne j1)- Le Livre comprend deux Parties. La première, D’où viennent nos déceptions, traite de politique générale et n’est pas de notre ressort. La seconde, consacrée à l’Aéronautique allemande, reproduit les articles qui avaient fait quelque sensation dans le Journal des Débats. L’analyse des moyens industriels, financiers et techniques dont dispose l’Aviation d’outrc-Rhin, suggère bien cette puissance orga¬ nique dont le spectacle fait écrire à l’auteur : « La France se leurre¬ rait cruellement si elle comptait, pour sa sécurité, sur le maintien de restrictions déjà vaines. » On sait que ce point de vue est le nô tre. Nous sommes encore d’accord avec M. de Montjou lorsqu’il voit dans le Ministère de l’Air un élément actuel du salut de notre Aéro¬ nautique. Mais nous ne le suivons plus — peut-être faute de le bien comprendre ? — lorsqu’il nous invite, sans en préciser les moyens, à nous assurer comme point de départ le bénéfice de l’expérience technique acquise en Aviation par les Allemands. Il s’agit pour nous, selon M. de Montjou, de rattraper notre retard (et c’est lui qui souligne) ; et l’auteur n’hésite pas à reconnaître aux Junkers et aux Dornier « une supériorité technique indiscutable ». Ici, tout en ren¬ dant justice à un effort et à des résultats dont nous sommes parfai¬ tement informés, nous ne suivons absolument plus M. de Montjou. Nous sommes d’ailleurs persuadé que, s’il menait lui-même demain une Enquête sur l’ Aviation française, il aurait quelque peine à main¬ tenir ses conclusions. H. B. (’) PIon-Nourrit et C'e, éditeurs, 8, rue Garancière, Paris. Aviation in Peace and War, par le major-general Sir F. -IL Sykes (2) . La haute personnalité du major-général Sykes, ancien chef de l’Aéronautique militaire britannique et ancien contrôleur général de l’Aviation civile, est bien connue. Son Livre est une sorte de mise au point, suivant les idées de l’auteur, de l’état de l’Aéronau¬ tique britannique : il y résume d’abord la genèse de l’aviation, puis s’étend assez longuement sur l’organisation de l’aéronautique pen¬ dant la guerre. 11 termine par un exposé de la situation actuelle et exprime, en conclusion, les principes qui doivent guider la poli¬ tique aérienne, précisant notamment l’intérêt que présente l’Aéro¬ nautique civile par elle-même. Contribution à l’élude des colles et des collages pour bois, par Pierre Breuil (:!). M. Breuil avait donné, dans le Bulletin de la Direction des llc- cherches et Inventions, les éléments de cette brochure qui sera nécessaire à tout constructeur d’avion. On y trouvera en clfet une étude des colles pour bois et de leur application; les procédés d’essais des colles avec les principes de ces essais; l’indication du travail des colles, de la résistance des collages et toutes les notions utiles sur cette question importante. Revue générale de V Aéronautique ('*). Celte publication trimestrielle a donné son premier numéro. On y remarque des études de MM. Iluguet, Lapresle, Monnin, Lelir et Rocca; une très importante revue bibliographique est pour beaucoup dans l’intérêt du Recueil. (2) Edward Arnold and C°, éditeurs, Londres. (:i) L. Eyrolles, éditeur, 3, rue Thénard, Paris. ('*) Plon- Nourrit et Cie, éditeurs, 8, rue Garancière, Paris. 2:*6 L/AERONAUTJQUE. LA VIE AÉRONAUTIQUE _ _ Politique et Législation r L’ aviation militaire et maritime an Sénat. Le 1 4 juin, les Commissions sénatoriales de l’Armée et de la Marine, réunies, ont tenu séance sous la prési¬ dence de MM. Boudenoot et de Kerguézec. M. Raiberti, Ministre de la Marine, a exposé la situa¬ tion de l’Aéronautique maritime. Il n’a pas dissimulé son insuffisance actuelle. Sur les 5 1 2 millions qui ont été accordés à l’aéronau- tique maritime de 1917 à 1922, 3oo millions représentent les dépenses d’achat de matériel pendant la guerre et de liquidation des centres; 210 millions représentent le prix d’aéronefs existant à l’heure actuelle et la valeur des constructions immobilières de 19 centres d’aviation et d’aérostation qui ont été seuls conservés et développés sur les 58 centres créés pendant la guerre. Le Ministre de la Marine a fait ressortir la modicité des crédits mis à la disposition de l’aviation maritime si on les compare à ceux de l’aéronautique militaire et à ceux de l’ aviation maritime à l’étranger; il a ter- miné en insistant sur l’importance capitale de l’aéro¬ nautique comme élément de notre puissance navale. Après cet exposé s’est engagée une discussion dans laquelle MM. Menier, Hirschauer, d’Estournelles de Cons¬ tant, Lehars, llervey et James LIennessy ont insisté sur la nécessité d’abattre les cloisons étanches entre les services d’aéronautique de la guerre et de la marine. Puis M. Laurent- Eyuac, sous-secrétaire d’Etat à l’Aéro¬ nautique, a exposé la situation de l’Aéronautique française. En Italie. Le Ministre de la Guerre, Prince de Scalea, a porté à J millions de lires le prix pour le concours du moteur d’aviation commerciale. Il a décidé que le Gouvernement soutiendrait de ses deniers les constructeurs italiens qui voudraient exposer leurs produits, en septembre prochain, à l’exposition de Rio de Janeiro, qui a pour l’ Italie une importance capitale à cause de l’application des hydra¬ vions dans cette région sillonnée de fleuves. Notons à ce propos qu’une mission italienne est arrivée en Equateur avec 28 appareils; elle se dispose à ouvrir une école et à établir des liaisons aériennes dans le pays, ainsi qu’avec les Etats voisins, notamment le Brésil, par la grande voie de l’Amazone. M. Bonardi, député, a déposé sur le Bureau de la Chambre son rapport sur les deux projets de loi « Navi¬ gation aérienne » et « Concession de transports aériens ». M. Bonardi réclame l’urgence sur la discussion, toute règle manquant en Italie, pour l’exploitation des lignes et pour le régime de responsabilité civile. Sur ce point, M. Bonardi propose que l’État, qui a déjà le monopole des assurances-vie, prenne à son compte les assurances aéronautiques, pour lesquelles, faute de données expérimentales, on a des tarifs trop durs, ou pas de tarifs du tout. Les budgets aeronautiques. Aux États-Unis, l’amiral Mollet a officiellement donné les chiffres suivants pour comparer les crédits accordés pour l’Aéronautique dans les différents pays (exercice en cours) : Aux Etats-Unis : Aviation militaire, i5 000 000 dol¬ lars; Aviation navale, 17 000 000 dollars; soit, au total, 32 000 000 dollars. En Grande-Bretagne : Aviation militaire, 66 424 000 dol¬ lars (non compris le R. A. F. aux Indes, l’Aviation civile et l’Aviation coloniale). En France : 44 600 000 dollars pour les Aéronautiques militaire, navale, coloniale et civile. Au Japon : 18 723 681 dollars. : — Industrie aéronautique A la Chambre Syndicale. La Chambre syndicale des Industries aéronautiques s’est, réunie eu Assemblée générale ordinaire, le 22 juin 1922. Le scrutin en vue du renouvellement partiel du Comité a désigné, à l’ unanimité des voix exprimées ; MM. Henri Balleyguier, Marcel Besson, René Caudron, Lucien Chauvière, René Ilanriot, Louvrier, Luquet de Saint- Germain et Louis Renault. Le regretté Alfred Leblanc a été élu Président d’ Honneur à titre posthume. D’autre part, la Chambre syndicale a réélu son Bureau sans modification. La Société Blériol- Aéronautique vient d’ctre cons¬ tituée pour l’exploitation des établissements industriels de Suresnes, de Saint-Cloud, de l’aérodrome de Bue. Siège à Suresnes, 1, quai Gallieni. Premiers administrateurs : MM. L. Blériot, J. Antelme et J. Brun. L’AÉRONAUTIQUE. 237 Le Iirkchj et « Leviathan » à gi'oupe quadrimoteur Iîiîkguet goo III’, a fait son premier roi. piloté par M. Thierry, qu’accompagnaient, dans la chambre des machines, MM. Gilbert eL Urlianges, mécaniciens, l’appareil a fait, le vol au cours duquel il est monté à plus de 6oom. Le groupe moteur a déjà tourné, tant au banc qu’en vol, plus de 70 heures. 3o juin, un — La Société Industrielle d’ Aviation Latécoère s’occu¬ pera, dorénavant, de la construction des avions Latécoère, pendant que la Compagnie Générale d’ Entreprises Aéro- nautiques exploitera Toulouse-Casablanca. L’industrie aéronautique italienne. (D’un de nos correspondants italiens, M. Cino Bastogi. ) Il vient de se former à Rome, la Société Pegna-Bon- martini-Ceroni pour les constructions navales et aéro¬ nautiques. La nouvelle firme compte créer à Rome une puissante industrie, répondant ainsi au désir du Gouver¬ nement italien d’avoir en Italie centrale quelques usines aéronautiques. L’ingénieur de la nouvelle firme est M. G. Pegna, l’auteur du bel hydravion quadrimoteur 1200 HP P. R. B. qui a retenu l’attention de l’attaché aéronautique français à Rome. Sous la direction de M. Pegna, en outre d’une moto- aviette monoplane à aile épaisse de 5 HP destinée à des essais de vol à voile, 011 construit un hydravion de vitesse, destiné d’abord à la coupe Schneider, mais qui 11e sera pas prêt à temps, et un polymoteur de grande puissance et de grand rayon d’action. Un autre gros appareil, terrestre celui-ci, est en cours de construction aux usines Breda , à Milan. Il s’agit d’une cellule de biplan Ca- 5 (le Caproni 600 HP) dont on a remplacé le trois moteurs par quatre S. P. A. 6 A. de 200 HP, disposés en deux tandems sur les fuselages. Chaque groupe actionne par engrenage deux hélices coaxiales tournant en sens inverse. Deux moteurs suffisent au vol horizontal. Cet appareil est une étude préparatoire à la construc¬ tion des grands multimoteurs que Breda projette. D’autre part, la Commission des Amiraux a conclu au renouvellement du matériel aérien et au développe¬ ment de l’aéronautique maritime. On adopterait les grands polvmoteurs; des expériences décideront si le terrestre est préférable ou non à l’ hydravion. Pour ce renouvelle¬ ment du matériel, on compte sur le Savoia S- 16 bis 3oo HP, appareil rapide de bombardement qui est en train de subir à ce propos un examen spécial. La Commission s’est préoccupée aussi de la question du plus léger que l’air et aurait décidé la construction d’un semi-rigide de 20 ooom', imaginé par M. Nobile, ingénieur-directeur du Stabilemento Costruzioni Aero- nautiche, usine d’Etat. O11 pousserait les travaux, pour des expériences comparatives entre ce type N et le rigide allemand Bodensee. La Fiat achève deux nouveaux appareils marchands, dus à M. C. Rosatelli, auteur du B. R. et du A. B. F. Ils auront six places pour passagers, un double train d’atter¬ rissage pour parer au capotage sur tout terrain; ils seront d’abord munis du moteur Fiat A- 12 bis 3oo HP, qui sera remplacé par le nouveau Fiat 4oo HP dès que celui-ci sera au point. L’hélice Pistolesi à pas variable, après avoir donné d’excellents résultats à l’aérodrome expérimental de Montecelio, sera bientôt montée sur les appareils multi- moteurs en construction. L’AÉRONAUTIQUE. 238 Quelques firmes italiennes, entre autres Y Ansaldo San Giorgio et la Isotta-Fraschini , présenteront au concours français pour le moteur commercial un type de 4^0 IIP. Enfin, le comte Bonmartini, millionnaire, pilote, et quoique très jeune, vétéran de la guerre, vient de fonder il ne agence d’iufornialions aéronautiques YAerea, dont le lui I esl de réveiller la presse italienne. - Aérotechnique et Construction - L’avion à sur face variable. Nous avons décrit, dans notre n° 33 (p. :>4), le système de variation de surface proposé, aux Etats-Unis, par M. Norbert Garolin. A ce propos, M. André Mélin, pilot»' Avion à surface variable ( brevet Mi:un). des temps héroïques, resté fidèle à l’aviation et au pilo¬ tage, nous communique un brevet pris par lui, le 22 dé¬ cembre 1911, pour une « machine volante à surfaces portantes variables en cours de route »; le croquis que nous en publions suffit à montrer l’identité du système proposé alors avec celui ar M. Sioli. Les résultats au pointage ont donné : ier, Sioli, i83 points; 2e Gngliel- metti, 1 58 ; 3e Valle, 1 5 5 ; 4e Demuyter, i5o. ~~ . zzzz Hélicoptères z Les vols de F hélicoptère Berliner. Dans la seconde quinzaine de juin, le nouvel hélicop¬ tère Berliner a été essayé à College Park devant une Commission technique présidée par le Cmdr J.-C. Hunsaker. L’appareil a décollé à plusieurs reprises; on assure que le vol horizontal a été obtenu, mais les clichés publiés ne peuvent pas le prouver et aucun document ollieiel n’a encore paru à ce propos. L’ hélicoptère Berliner en sustentation. Notons dès maintenant le système de volets transver¬ saux mobiles autour de leur axe longitudinal et qui, à la volonté du pilote, masquent une ou plus ou moins grande partie du cercle balayé par les hélices sustentai rices. On conçoit qu’un couple redresseur variable puisse ainsi être obtenu et assurer la stabilité latérale. — Appareils de bord - - Un concours de sécurité. La Commission technique de Y Aéro-Club Royal des Pays-Bas institue un concours international de sécurité concernant l’atterrissage et l’amerrissage dans la brume. Le prix principal, de 3ooo florins, récompensera l’appareil le plus pratique à l’aide duquel on peut déter¬ miner la hauteur, mesurée au-dessus du sol ou de la sur¬ face de l’eau, dans un avion volant par une brume intense. L'AÉRONAUTIQUE. 2 40 L’indication doit être indépendante de toute installation sur le sol ou sur l’eau, comme de la pression barométrique. La marge d’indication ne doit pas dépasser im au- dessous d’une hauteur de iom, ni io pour ioo de la hauteur vraie pour des hauteurs de iom à 3oom. L’indication doit se produire à bord d’un avion dont la vitesse possède une composante horizontale de io à 5o m : sec et une composante verticale de o à 5 m : sec. Tous les documents utiles doivent parvenir, au plus tard le i5 mars 192.3, au Jury qui aura domicile au Secrétariat général de Y Aéro-Club Royal des Pays-Bas, lleerengracht 1 3, La Haye. : Aéronautique sportive zzzzzzzzz Tunis-Paris en ilh5o'n- Le 6 juillet, à 6h, le lieutenant Peltier d’Oisy, accom¬ pagné du caporal Bussard, mécanicien, quittait Tunis à bord d’un Bréguet de série à moteur Renault 3oo HP, charge de n5o litres d’essence. A i7h 5om, l’appareil atterrissait au Bourget après avoir couvert i7ookm, dont 8ookra au-dessus de la mer, en 11 heures 5o minutes, soit à i42kmh de vitesse commerciale. A Lyon, M. Peltier d’Oisy rencontra le mauvais temps; bientôt il était pris dans un orage de grêle si violent qu’il craignit pour son hélice sans blindage et qu’il se posa 10 minutes dans la campagne, à quelque iookm de Paris; 11 profitait aussitôt d’une accalmie pour gagner Le Bourget et remettait avant 2011 dans Paris les plis olli- eiles dont il était chargé. 1 ne telle prouesse force l’admiration. D’autres beaux voyages- Le 7 juin, à la suite d’un pari amical, le lieutenant Battelier et le lieutenant Carrier, le premier sur Potez- S.E.A., le second sur Bréguet, luttent sur le parcours Paris-Marseille-Paris; le lieutenant Battelier fait le meilleur temps, mais le lieutenant Carrier rejoint Paris le premier, couvrant les i5ookra en 11 heures 4o minutes. — Le 23 juin, encore sur Breguet-i\.A-2 de série, le lieutenant Defournaux, accompagné du sergent Quéruel, couvre en i3 heures 10 minutes de vol les 2000 km du par¬ cours Paris-Pau- Istres-Paris. La vitesse commerciale, temps d’escale compris, atteint ii4kmh- Le meeting de Chalon-sur-Saône. Les 4 et 5 juin, le meeting de Chalon-sur-Saône, organisé par M. Henry Faillant, a connu un grand succès. Un de ses principaux attraits fut l’arrivée du trimoteur Cau- Paris. dron C-6 1, venu de Paris en 1 heure 55 minutes. M. Lau- rent-Eynac, venu en avion de Bourges, prit place à bord de cet appareil et survola Chalon accompagné par MM. Tisseyre, député; Paul Bert, secrétaire général de la préfecture; baron Thénard; de Saint-Blancard. Au retour, Poiré arrêta le moteur central à une altitude de iooom et continua à monter jusqu’à i700m, hauteur à laquelle il se maintint avec deux moteurs jusqu’à Paris à une vitesse horaire de i20kmh. L’appareil avait à bord 7 passagers et 200kg de bagages; le poids total approchait de 4oookg. En Argentine. Le Raid Mar del Plata , organisé par Y Aéro-Club d’ Argen¬ tine, et très spécialement par l’Ingénieur Alberto R. Mascias, a été disputé sur un parcours de 663 km entre Buenos-Ayres, Nicochea et Mar del Plata. Le meilleur temps, 5 heures 28 minutes, a été fait par M. Ficarelli sur Morane-Saulnier, moteur Gnome et Rhône 120 HP; le classement handicap a donné la victoire à M. Mira, sur Golondrina 5o HP Gnome. ■— - Dans l'Aéronautique _ = Le colonel Dorand- Le colonel Dorand, ancien directeur de la S.T.Aé., ancien chef de la Mission française de contrôle aéronau¬ tique en Allemagne, a succombé le 2 juillet à une maladie brutale. IJ Aéronautique perd en lui un collaborateur auquel nous rendrons hommage. Conférences. Deux très importantes conférences ont été récemment données devant la Société française de Navigation aérienne. La première, faite par M. l’Ingénieur principal Duma- nois, a porté sur le Cycle Diesel et le Moteur d’ Aviation; M. le capitaine Mariant a prononcé la seconde, sur les Essais des Avions nouveaux. Dans P Aéronautique. — Le général Dumesnil, directeur de l’Aéronautique militaire, est promu général de division. Le lieutenant-colonel Séguin, directeur du Service des Fabrications de V Aéronautique, est promu colonel. — Le capitaine Lionnet, chef de service au même Etablissement, est nommé chef d’escadrons. — M. Charles Dollfus, aéronaute, attaché au Service technique de V Aéronautique, et le principal collaborateur du rédacteur en chef de JJ Aéronautique, vient d’épouser, le 17 juin, à Montélimar, Mlle Suzanne Soubeyran. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS et Cie, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : E. Thouzellier. G8‘208 L'AERONAUTIQUE RE-VUE MENSVELLE ILLUSTRÉE v'* r> — ■ * - • W<. i ç . . v * * ' <• VO » -w • » ; £ ; - f- " *0*V r- • «« <->, Le vol plané et le vol à voile Les planeurs de Combegrasse et de la Rhon L'i de la baudruche Le fret postal et les tarifs des transports aériens L'adaptation des hélices aux multimoteurs couplés Le N° 3‘ 50 ■ Abonnements: France, 40ft - Union postale, ^O*1- ■ Le Ne 3*,50 directeur.rédacteur en chef HENRI BOUCHÉ N* 39 - Août 1922 LIBRAIRIE GAUTHIER-VILLARS * O 55, Quai de» Grands-Auguitin», PARIS (i L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur-Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ QAIITH1ER-V1LLARS & Cie, Éditeurs, 55, quai des Grands-Augustins, Abonnements : 'Un an, Trance : 40 fr. — "Étranger : 50 /r. PARIS (vie) COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique et à l'École Supérieure d’ Aéronautique ; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; Professeur à l’École Supérieure d’ Aéronautique ; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE. N° 39 — 4e Année SOMMAIRE AOUT 1922 Le vol plané, le vol à voile et l’aviation . . . Editorial. H. B. Le pilotage du planeur . . W. MARGOULIS. Les planeurs du premier Congrès expérimental d’aviation sans Moteur . Charles DOLLFUS. Tableau des appareils engagés au premier Congrès expérimental d’ Aviation sans Moteur . Les planeurs du Rhon . . S. DYME. Les prix offerts au vol à voile . Un nouvel hydravion commercial, le “ Le O H 13 ” . Un avion biplace “Gourdou-Leseurre”, 300 HP . . ' L’avion “Breguet’’ type XIX . Croquis de construction de P. SOULIER. Un nouvel avion “Handley-Page” . Le Colonel Dorand . . . L’Aéronautique. Les étoffes baudruchées en aérostation . Capitaine Léon CHOLLET. Avec Fronval, la nuit . Charles DOLLFUS. L’adaptation des hélices aux multimoteurs couplés . R. POUIT. La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales . Revue des Livres . . . . -, . L’Aéronautique au jour le jour, Juin et Juillet ■ 241 242 243 247 251 252 253 254 255 256 257 258 253 264 267 271 272 «< L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n° 8 Les tarifs et le prix de revient des transports aériens . Commandant J. RENARD. Politique aéronautique . Ligne nouvelle . . . Sur les lignes aériennes . Les appareils . . . . . . . Transports aériens . . 93 La reproduction, sans indication de source , des matières contenues dans L’Aéronautique est interdite. 87 90 90 91 92 RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS PERMANENTS DE “ L’AÉRONAUTIQUE » Pages. Aéronautique Française (répertoire) xvi Aéronavale (L’) . Il Ateliers des Mureaux . A. André fils ( Spidoléines) . xxil Marcel Besson . VI I Blériot- Aéronautique . iv Bréguet . ! Encart. t couleur CAMS . . . ix Compagnie Aérienne Française. . . . a.m.og Compagnie Franco-Roumaine . xxvi C. T. M . Cyclecars Salmson . xvm Degroote . xx Henri Dits . XIII Farman . Couv. D Gourdou et Leseurre . Pages. Grands Express Aériens . Guibillon . Hanriot . . Hydroglisseurs de Lambert . Lamblin ( Radiateurs ) . Levasseur . Librairie Gauthier-Villars . Lignes aériennes Latécoère (G.G.E A ) Lioré et Olivier . Luchaire . Lumière . Messageries aériennes . Morane-Saulnier . Moteurs Hispano-Suiza . Nieuport-Astra . Oliver . XXVII XI XXV VI XX XXI II XIX VIII XII XIV X III XIX Pages. Polybiblion . xx Potez . . . | Encart Ratier ' C°uleur Revue de l’Aéronautique Militaire. Revue de l’Amérique latine . xx Société Financière pour l’industrie, xvm SainSGobain . . Société des Moteurs Salmson . Xy Stocks de 1 aviation ........... ... xxvm Suisse sportive . XXII Louis Schreck . Transports aériens Guyanais . v|on . xxi Zénith (Carburateur) . XXV Zodiac . .. Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XVI et XVII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques B Le vol plané, le vol à voile et l’aviation. Les études et la documentation que L’Aéronautique a constamment publiées depuis un an sur la question du vol à voile ont permis à nos lecteurs de connaître les aspects théorique et technique du problème; soulignons ici les répercussions plus vastes que ne manqueront pas d’avoir les efforts faits pour résoudre ce problème nou¬ veau. Le simple planeur impose, à qui le conçoit et le cons¬ truit, la préoccupation perpétuelle de l’allégement et de l’amélioration aérodynamique des formes; c’est un souci analogue qui a mené à sa perfection la bicyclette, où chaque gramme inutile de matière impose au cycliste un effort superflu. Si le planeur doit être apte au vol à voile véritable, il s’agit alors avant tout de lui conférer, vis-à-vis des cou¬ rants aériens, une sensibilité et une rapidité de réaction nouvelles, dont l’avion bénéficiera. Enfin la pratique du vol plané et les tentatives de vol à voile vont faire naître une sorte d’ aviation au ralenti, infiniment sensible à tous les phénomènes atmosphé¬ riques, entièrement soumise à ces phénomènes afin de les utiliser ou de les vaincre; elle assurera ainsi une explo¬ ration des airs qui complétera admirablement, surtout aux approches du sol, celle que le ballon libre assure. <=§<=> Il y aurait d’ailleurs un curieux parallèle à établir entre le planeur voilier et le ballon libre; et la parenté technique se double ici d’une remarquable analogie dans les modes d’évolution. Notons seulement aujourd’hui la puissante contribution de ces deux sports à la formation de véri¬ tables pilotes d’avion. La présence, à bord de l’aéro¬ plane moderne et surtout des aéroplanes de guerre, d’un moteur à gros excédent de puissance a permis la multi¬ plication aisée de très médiocres pilotes (pii ne sont pas encore tous éliminés et qu’une panne brutale, dans des conditions de temps et de terrain difficiles, laisse trop souvent sans défense. La pratique du planeur voilier, ne serait-elle considérée que comme un sport capable de passionner une nombreuse jeunesse, doit préparer des générations d’admirables pilotes, en même temps qu’elle assure à 1 aéronautique une efficace et saine propagande. On voit, par ces brèves indications, que l’étude et la pratique du planeur voilier aident à l’avènement d’une aviation qui gaspillera moins l’énergie motrice et qui comportera, de ce fait même, une plus grande sécurité. Nous devons donc nous réjouir de voir se multiplier les épreuves et les congrès destinés à encourager de telles expériences. Il faut d’ailleurs rendre justice ici au bel effort déployé depuis trois ans, dans ce domaine, par les techniciens et par la jeunesse des écoles techniques d’outre-Rhin, et noter que le Traité de Versailles, par les restrictions qu’il a imposées à l’aéronautique allemande, n’est pas étranger à cet effort. En France, nous souhaitons que les concurrents du Congrès de Combegrasse, qui ont répondu nombreux à l’appel opportun de V Association Française Aérienne , voient leur travail récompensé par de belles perfor¬ mances. H. B. L’Aéronautique. — N* 39 8 242 L’AERONAUTIQUE. Le pilotage du planeur Par W. MARGOULIS Ainsi que le fait remarquer M. Klemperer dans son étude, les résultats atteints jusqu’à présent en Allemagne n’ont permis à aucun système particulier de planeur d’affirmer une supériorité incontestable. il semble bien que la réussite dépende surtout de l’habi¬ leté du pilote et des conditions atmosphériques. Il n’existe pas à l’heure actuelle déréglés bien définies de pilotage des planeurs; cependant la dis¬ cussion sur cette question, qui a eu lieu au commencement de celte année dans les jour¬ naux spéciaux allemands et à laquelle ont pris part plusieurs pilotes de planeurs, a mis en évidence quelques principes généraux, que nous nous proposons de résumer ci-des¬ sous. La discussion a surtout porté sur la question de savoir comment il fallait piloter le planeur pendant un vol en ligne droite par vent horizontal (T i ntensité vari ahle. En avion, les pilotes cher¬ chent surtout à ue pas perdre leur vitesse; aussi, soit qu’ils rencontrent une rafale/ soit qu’ils tombent dans un « trou d’air », dans les deux cas ils poussent le manche en avant. En planeur, cette manière de piloter conduirait rapidement à une perte de hauteur; aussi semble-t-il préférable de tirer d’abord légèrement pendant la rafale, puis de piquer afin de ne pas perdre la vitesse pendant la période de calme, qui suit la rafale. Pendant que le pilote tire sur son manche, il risque également de perdre sa vitesse et de glisser sur l’aile; ce n’est que la pratique qui peut montrer au pilote jusqu’à quel point il peut pousser sans danger cette ma- nœu vre. Quand on effectue son vol en orbes, on tire légèrement au commencement de la rafale, on vire en piquant à la lin de la rafale et pendant la période de vent constant. On tire de nouveau dès qu’on aura tourné; en effet, la vitesse de l’avion ayant changé de sens, la période de calme qui suit la rafale cor¬ respond à une augmentation de la vitesse de l’air par rap¬ port au planeur. Pendant un vol par vent d’intensité constante, mais changeant de direction dans le plan vertical, les pilotes devraient théoriquement don¬ ner à leur voilure par rapport au vent relatif des angles va¬ riant avec la direction de celui-ci. lis devraient donc pouvoir connaître exactement à cha¬ que instant les mouvements de l’air. 11 semble bien qu’ac- tuellement les pilotes rencon¬ trent de grosses difficultés dans la prévision des mouve¬ ments de l’atmosphère. Ils réclament tous un indicateur de rafales. Une solution ingé¬ nieuse est celle de M. Finster- walder, l’un des constructeurs du planeur de Munich; elle régler les com¬ mandes de façon qu’elles indi¬ quent, par leurs réactions dans la main du pilote, la manœuvre à faire. Cependant, à défaut d’indicateur de rafales, certains instruments existant à l’heure actuelle, peuvent rendre au pilote des services analogues. Ainsi M. Klemperer emploie un indicateur de vitesse et un accéléromètre ; ce dernier instrument lui permet de voir s’il fait du vol à voile statique ou dynamique. En résumé, on voit bien que c’est surtout la pratique du vol qui importe et c’est d’elle que viendra le progrès. W. MARGOULIS. La première photographie aérienne prise en planeur. Le terrain de la Wasserkuppe (Rhôn) vu du monoplan Weltensegler. consiste à L'AÉRONAUTIQUE. 4 43 Les planeurs du Premier Congrès expérimental d’Aviaiion sans moteur Par Charles DOLLFUS Le Premier Congrès expérimental cP Aviation sans moteur, organisé par V Association française aérienne, avec la collabo¬ ration de i Aéro-Club d’Auvergne, a réuni 5o engagement s. Presque tous les appareils présentés — et tous les appareils français — ont été construits spécialement pour cette épreuve : la plupart seront prêts à temps pour pouvoir participer aux épreuves . On voit toute i importance du mouvement qui s' est créé pour cette immense « expérience ». Les apparei ls sont très divers, quelques-uns absolument remarquables tant par leur conception même que par les procédés de construction. D'une fa¬ çon générale , il semble qu'il y ait une majorité de monoplans, pour la plupart à ailes épaisses peu haubannées, et que V envergure est presque toujours beaucoup plus grande que la longueur de V appareil. En dehors des inventeurs quidcom ptent expérimenter eux-mêmes leurs appareils, on trouvera les noms de nombreux pilotes notoires parmi ceux qui doivent conduire les planeurs. Les surprises seront grandes, sans doute, au cours de celte preuve si importante, dans un sens et dans l'autre. De toutes manières, technique, construction et pilotage recevront, du fait de ce Congrès du pleinement et du vol à voile, une impulsion nouvelle et recueilleront une documentation expérimentale ^certainement profitable. Planeur Dewoitïne. Le planeur de M. Dewoitine est un de ceux qui parais¬ sent étudiés et cons¬ truits avec le plus de soin. Deux appa¬ reils de même type seront présentés et pilotés par MM. Bar- bot et Thoret. Les premiers essais ont été faits à Toulouse par M. Barbot, pilote déjà ancien. Le planeur Dewoi¬ tine est un mono¬ plan à fuselage en bois, terminé à Pa¬ vant par une « cas¬ serole » en contre¬ plaqué. Ce fuselage repose sur deux roues et une béquille assez rapprochée de ces roues qui sont amovibles et suscep¬ tibles d’être rem¬ placées par des pa¬ tins. L’aile, souple, esl formée de deux par¬ ties principales et d une petite section médiane fixée an I uselage et qui laisse passer la tête du pi¬ lote assis au premier tiers du fuselage. L’aile, épaisse et sans hauban, est établie sur le profil llgdvoitiiie n° 5 -D. On peut plier les ailes sans les démon- : ter, pour faciliter le * transport. A l’arrière • du fuselage : la : queue monoplane, le [plan lixe et le gou¬ vernail, surélevés et éloignés du sol. L’appareil Dewoi¬ tine a pour carac- [téristique s princi- [pales : envergure, { 1 1 m,3o ; 1 longueur, :4m,85 ; lia ute u r, i m, 5 o ; s urf a ce, i im‘,5o ; poids à vide, 8okg; poids au mètre carré, i3ks. L’AÉRONAUTIQUE 2M Planeur Deshayes. Le planeur construit par M. Deshayes aux ateliers liatier se distingue autant par l’originalité de sa concep¬ tion que par le fini de sa construction d’une robustesse remarquable. C’est un monoplan à ailes épaisses en bois et toile, de i6m d’envergure et iim' de surface. Le fuselage, cons¬ truit, avec grand soin, est entièrement en bois, comme un fuselage d’avion. On y a recherché la moindre résistance à l’air. Il porte à l’arrière les plans fixes et Fuselage du planeur Deshayes. gouvernes monoplanes de dimensions importantes. La longueur totale est de 5m,2o. La stabilité latérale est obtenue par ailerons. Les ailes, qui ont une profondeur de im,8o au fort, comprennent deux longerons creux très légers, ne pesant respectif ement que 2kg, 200 et 2kg,3oo pour une longueur d en\ iron r]m,5o. Ces ailes sont susceptibles de changer d’incidence une fois pour toutes, au moment de l’envol par exemple, grâce à un système spécial de ressorts en caoutchouc commandés par un Bowden. Le changement d’mcidenee peut varier entre o° et 6°, mais l’angle choisi es l de tei miné il avance et les ailes « armées » en consé¬ quence. Afin de 11e pas dérégler la tension des haubans qui soutiennent les ailes, le poinçon de haubannage se déplace verticalement au moment du changement d’inci¬ dence. Le coefficient de sécurité est important : les ailes retournées et montées sur le fuselage ont pu supporter facilement le poids anormalement réparti de six hommes, trois sur chaque aile. Let essai était bien au-dessous de celui que peut supporter ce planeur. Le train d’atterrissage est formé de trois roues : deux vers la partie avant du fuselage sont portées par des axes coudés fixés à l’extrémité de « jambes » bien profilées. La troisième roue est placée au milieu du fuselage; elle est munie d’un frein pour éviter le roulement intempestif le long des pentes de Combegrassc. Cette roue surélève la partie arrière du fuselage et contribue ainsi à isoler les gouvernes de tout contact avec des arbustes ou le sol. Les ailes portent également des béquilles de protection foi niant poinçons. Le planeur Deshayes pèse environ iookg à vide, dont 5o pour le fuselage. La charge au mètre carré en vol sera de 7kg. Le pilote de cet appareil est M. Camard. Planeur Daniel Montagne. M. Daniel Montagne a construit un planeur monoplan parasol, à aile épaisse comportant les 3 V, sans queue, du type Dunne de i5m d’envergure, 5m de long, i8m’ de surface et pesant moins de 20kg. Ce poids extrêmement réduit est dû au procédé spécial de constructionjadopté par M. Montagne et qui consiste Nkuviuïer k\ i>arago.\ système D. .Monta une. I. Nervure creuse pour planeur sans longerons principaux , chaque sommet est relié par un paragon qui court tout le long de l'aile. — ?. Nervure plate avec longeron , montants droits et traverses. — 3. Nervure biconvexe à longerons et triangulée. à n’utiliser qu’un seul matériau: l’acier paragon, employé couramment pour la fabrication des baleines de para¬ pluie. Ce procédé très économique a l’avantage de ré¬ duire extrêmement l'outillage, de permettre la réalisa¬ tion et la modification des gabarits pour la construction en série, et de joindre la solidité, la légèreté et la souplesse. Le procédé Montagne est employé également pour les planeurs de Monge et l’aviette Morriss Abbins. La figure ci-jointe donne l’aspect de différents types de nervures préparés par M. Montagne. Le poids moyen est de ioog pour une nervure de im,5o de long. Il y a lieu de rappeler ici que l’utilisation du paragon dans les constructions aéronautiques a été étudiée dès avant 1889 par M. Arsène Olivier (1). Il n’entrera dans la structure du monoplan Montagne que du paragon d’une seule grosseur. Avec le faible poids indiqué, M. Montagne compte obtenir cependant un coefïicient de sécurité d’au moins 3. O Voir L'Aéronautique , n° 18, novembre-décembre 1920, p. 226. L’AERONAUTIQUE. 245 Fuselage du planeur Bellanger-Denhact. Planeur Bcllanger-Denhaut. M. Denhaut, en construisant le planeur Bellanger, a établi un appareil qui paraît extrêmement intéressant par sa conception et son exécution particulièrement robuste et soignée dans ses détails. Contrairement à la plupart des concurrents qui ont recherché la légèreté, M. Denhaut n’a pas craint de faire un planeur lourd des¬ tiné à servir les jours de vent. fort. Le planeur Bellanger-Denhaut est biplan. Il mesure iom d’envergure, 8m environ de long. La surface est de ip111'. Les ailes pèsent 45kg et le fuselage également 4okg- Les ailes creuses sont construites en bois, entoilées en soie, et repliables. Le haubannage de la cellule est en forme de W. Le plan inférieur est plus petit que le plan supérieur. Le fuselage est en bois et recouvert de plaques de contreplaqué collées à forte pression, suivant le procédé de M. Denhaut. La queue est monoplane et porte de grandes gouvernes. L’entoilage de la partie inférieure des plans de la queue est remplacé par du contreplaqué, pour résister au frot¬ tement contre les bruyères ou autres plantes. Stabilité latérale par ailerons. Le train d’atterrissage est formé d’un ou de trois patins, montés avec un système d’amortisseur pneuma¬ tique. Une des particularités de ce planeur est qu’il comprend deux places, M. Denhaut estimant, comme il a été dit, que cet appareil doit être fortement lesté par vent fort. Cet appareil est d’ailleurs destiné à recevoir plus tard un petit moteur. M. Denhaut, qui attache de l’importance à la ques¬ tion du lancement du planeur, a étudié et réalisé une catapulte de départ basée sur le système de l’arbalète. Le planeur Bel¬ langer-Denhaut sera piloté par M. Fétu. Planeur “ Potez ” (type VIII P). Le planeur de la Maison Potez est un biplan dérivé du petit avion Potez de tourisme à moteur Anzani 60 HP. Ce sont les qualités de cet avion qui ont engagé M. Potez à b1 prendre comme base pour établir son planeur. La plupart des organes en ont été naturellement très allégés, tout en conservant un coefficient de sécurité de 7. Le fuselage est constitué par un ensemble de longerons et de cadres en bois, sur lesquels sont collées les parois de contreplaqué. Le pilote est placé à l’avant du fuselage, qui est terminé par une forme arrondie. Un capotage d’aluminium de forme ovoïde achève de donner à l’en¬ semble un bon profil. Le poste des commandes de vol esl le même que sur les avions Potez de tourisme. Les ailes supérieures et inférieures sont de même enver¬ gure, 8m, et présentent un assez fort dièdre latéral, surtout les ailes inférieures, pour éviter tout contact avec le sol. En outre, les plans ont un léger décalage vers l’avant, décalage réglable pour permettre d’équilibrer l’avion suivant le poids du pilote et l’angle cl’attaque qui sera le plus favorable au planement. Le châssis d’atterrissage se compose d’un essieu fixe recevant les deux roues. La queue porte une béquille formée de lames de ressort en frêne. Caractéristiques générales : Envergure, 8m; longueur, 5nl,87; surface, 2 1 m' ; poids : fuselage, avec empennages et roues, (5okg; ailes et mâts, 5okg; appareil à vide, iiokg; pilote, 8okg; poids total en vol, ipokg; charge > , i()o . par mé tré carre. = oKg. 1 y. 1 Le pdote de ce planeur sera G. Douchy, grand spécialiste des avions Potez et qui fera certainement à Combegrasse des essais intéressants. Attache démontable de l’aile du planeur Bellanger. L’AERONAUTIQUE 24(5 Planeurs Louis de Monge. Les deux appareils de vol à voile présentés par M. Louis de Monge et construits par lui dans les établissements Buscaylet sont semblables. Ils seront pilotés par Jean Casale et Jacques IL ltoques. Ces deux appareils sont extrêmement intéressants par leur construction. Ce sont des monoplans dont l’aile s’épaissit au centre pour caréner complètement le poste du pilote assis à l’avant et dont la tête seule apparaîtra au-dessus de l’aile. Cette aile est construite en longerons de bois (construc¬ tion en caissons) et nervures, élastiques en acier profilé suivant le système D. Montagne, qui rappelle le procédé adopté pour la fabrication des baleines-paragons pour para¬ pluies. L’aile semi-épaisse est soutenue de chaque côté par un mât cl deux câbles. L’empennage, construit comme l’aile, et entièrement mobile, est réuni à l’aile par deux poutres-caissons en contreplaqué qui forment en même temps patins d’atterrissage et dérives. Ces poutres portent à barrière les deux gouvernails de direction. La stabilité latérale est donnée par gauchissement. Les commandes sont du type classique, manche à balai et palonnier. En plus, l’appareil comporte un système spécial d’élasticité : la variation automatique d’incidence des extrémités des ailes, qui peuvent s’effacer sous une rafale. Les ressorts correspondant à cette variation d’incidence peuvent être réglés par un volant. M. de Monge a repris ici une partie des solutions élastiques appliquées à un de ses appareils dès avant 191.4. Dans l’ensemble, les planeurs de Monge évoquent la forme générale de l’avion de transport trimoteurs que ce constructeur est en train d’établir. Caractéristiques des planeurs de Monge : envergure, irm; longueur, 7m,6a5 ; profondeur maxima de l’aile, 2m,75; épaisseur moyenne de l’aile, oin,35; épaisseur du poste de pilotage, iom,5o; empennage de 4m X im,ao; écartement des patins, 2m,o4; surface, a5m'; poids à vide, 8okg; poids en vol, i5okg; charge au mètre carré, 6kg. Planeur Bonnet. Le biplan Bonnet-Clément est établi spécialement pour le vol à voile. Comme dans le Clément , la construction du fuselage est entièrement en tubes d’acier et les ailes sont en duralumin. En plan, la voilure est rectangulaire, avec des ailerons au plan supérieur. Vues de face, les ailes forment un \ important de 160. Il n’y a qu’une paire de mâts de chaque côté. La cabane en V se prolonge en dessous des ailes infé¬ rieures pour s’attacher aux patins d’atterrissage. Le pilote est assis à bavant du fuselage. Les gouvernes sont en acier et se présentent de façon classique. Le plan fixe est réglable. Les caractéristiques générales sont les suivantes : enver¬ gure, 8m,74; longueur, 5m,3o; hauteur, am,36; surface, i8m',ooo; poids à vide. bokg; poids par mètre carré, eu vol, 8k§. L'AERONAUTIQUE. 247 Les appareils engagés AU PREMIER CONGRÈS EXPÉRIMENTAL D’AVIATION SANS MOTEUR. NOM. Moriss A brins, de Monge, de Monge. Nessler. Dewoitine. Bkuchet. I ) E r i v a i: x . Cou PET. Gilbert. üroux. l’ IMOU LE. Massv. Desiiaves. Ch vrdon. Chardon. Chardon. Thorouss. Montagne. Fa r m an. Grandin. Rollé. Rousset. Pote/. Sablier. Détable (P.). Peyret. VALETTE. Rernasconi. Griffratii. Lefort. \ UAL. Trofin. R REGU ET. I UL1EN. VUBIET. Caux. R E I. lange r- Denii A l T. Landes et Deroi in. AeRONAI T. ENGIN. S* 1-. Clément (L.). Dewoitine. Levasseur-à brial. Dits- iMoineau. Pau lu an. Bonnet (P.). G AF F N Eli. Far man. Ve r R I M ST- M AN E Y RO I. . Vercruysse. r H O U R EL- B 0 1SSON . TYPE. - TRAIN d’atterrissage. EN VER- GU DE. LON¬ GUEUR. SURFACE roms A VIDE. PILOTE. r m III m" k K Aviette à hélice. Monoplan sans queue. Roues et patins. s 3 1 2 40 Alibi ns. Monoplan à aile souple. Patins. ■ i 7 , G 2 2 5 1 80 Casale. Monoplan à aile souple. Patins. ■ i 7, ()•> 2.5 80 Roques (.1 .- R.). Biplan à ailes épaisses. Roues el pat i ns. 6, Go 4 , 5o 1 8 G 5 \essler. Monoplan à aile souple. Roues ou [latins. i i . 3o 4,85 ü ,5 80 Barbot < • I Tlioret. Monoplan à aile souple. Patins. 9 5 1 4 5o Beuchet. Biplan cellulaire. Roues. 4 ,Ho G , Go 20 4o 1 )eri vaux. M o n o p 1 a n . 9 i i G . 20 40 Coupel ( 1,. ). Monoplan a ailes mobiles. Roues. 9-7° 1 , 20 iG 9° Gilbert ou Pisson. Monoplan à aile épaisse. Roues et patins. S / l [G 3o G roux. Omit hoplère. 10 3o Pi moule. Aviette à hélice. Monopi. à aile épaisse. Roues. !().”<) . / 4,20 20 1 00 Massv. Monoplan à aile épaisse. Roues. 1 6 4 , 20 2 7. 100 Ga ma ni . Biplan type Chanute. 5 , ho 3,4° 1 5 .5,5 Gueudet ( \.). Monoplan. Roues ou pat ins. 1 1 j , 8o 1 8 40 Gueudet ( A.). Biplan type Chanute. 4 .Go 3 . >o i 4 12,5 Gueudet ( A . ). Avietle à hélice. Monoplan. Roues. 4 , i(> > , 5o 1 >. , 5 JO Thorouss. Monoplan parasol sans queue. Roues. 1 5 ) 18 2.0 Montagne. Monoplan. Roues. IO G 1 2 4<> Bossout rot. Monoplan repliable. Roues. i4,5o 8 4o(en v.) 80 Grandin. Monoplan. Patins. 9 / i 1 1 23 ltullé. Monoplan. Roues et patins. 9 / ■i 0 4o Rousset . Biplan. Roues. 8 5,87 2 1 1 10 Douchv. Monoplan sans queue. Patins. 9 4 , 5o 14 40 Sablier. Monoplan avec plan auxiliaire. Roues et patins. 5 5 2.3 1 2.0 Détable (0.) el X Monoplan type Langley. Patins. G , Go 4 , 9° 1 4 , 4 47 Peyret ( L. ). Monoplan. ✓ 2,2 8 2.5 Valette. Aviette à hélice. Monoplan. Roues. / 4 K) JO Rernascon i. Monoplan. Pa 1 i ns. ! O , 6<) 5 , 3 5 iG >8 X. .. T ri plan. Pati ns. 8. io 4,5 2.4 1 20 Lefort . Monoplan. Roues el patins. 8 . 5o G 1 3 48 Vial. Triplan (deux plans mobiles ). Patins. 8 6,5 2.4 <7*2 j T rotin. Monoplan. Patins. 20 80 X. . . Monoplan sans hauban. Roues. ;,5o 3,75 10 9 y J J .1 ulieii. Aviette à hélice. Biplan. Roues. 5,3o 4,8o 1 1 4<> \ ubiet. Uél icoptère. Pa 1 ins. 5 . 5o 3 , 5o 20 3*2 Gaux. (diamètre) Biplan. Roues. IO 8 1 9 90 L’ét u . Monoplan. Patins. 1 l 4 . 5o 1 6 JO Landes ( R. el Th.). Monoplan sans hauban. Roues ou Pat ins. 7 , >0 4,5o 1 1 0 / 34 A 1 len i F. ). Triplan . Roues. 5 , )<) 3 ? 5o 1 2. , 5o 75 San! ier. Monoplan à aile souple. Roues et pal ins. il, 3o 4.85 ii,5 80 Barbot et. Tlioret. Monoplan à aile épaisse. Pat i ns. 1 2 , 20 6, 10 20 9° Pitot. Monoplan. Pat ins. 12 5 , 5o 20 5o Moineau. Biplan. Roues et pa l i ns. 7 , « i (i, 12 2.0 1 3o Pau lha 11 . Biplan. Pat ins. *,74 4 , 3o 18 G 5 1 teseamps. Biplan Roues et .patins. 7,3o 4,8o 22 46 ( îaflner. Biplan. Roues. 9 / 2 4 I 2.5 Bossoutrot et Paul h Monoplan. Roues. IO / 1 2.3 1 JO Mam'yrol. Aviette ramante. Roues. / *> > 1 0 5o \ ercruysse. Aviette ramante. Biplan. Fuselage. 5 , 7 5 > , 4o iG 2,5 \. . . I 248 L’AÉRONAUTIQUE. Planeur Louis Clément. M. Louis Clément participera au Congrès avec deux appareils : le petit triplan qui a figuré au Salon de i Q2 1 et un appared nouveau, établi d’après les données de M. Bonnet et décrit plus haut. Ces deux planeurs sont de construction entièrement métallique. Le triplan Louis Clément , de faible encombrement, a pour caractéristiques : Envergure, f)m,âo; longueur, ; surface, i2mJ,5o; poids à vide, 3m,5o; hauteur, 2m,5o iak" environ. Il est 75ks. Sa charge au mètre carré est élevée O destiné par la suite à recevoir un petit mo¬ teur. L’appareil est très court pour ctre très maniable et la dispo¬ sition en triplan qui réduit l’envergure lui assure également une grande mobilité trans- versale. Sa construction est assez originale. Le fuselage est en tubes d’acier soudés à l’au¬ togène et croisillonné. Deux roues sont placées aux extré¬ mités des ailes inférieures et à l’avant une troisième roue préserve l’appareil contre le capotage; sous l’empennage, béquille d’acier à ressort. La structure des ailes est en duralumin. Les ailes infé¬ rieures sont indéformables et les deux plans supérieurs sont gauchissables. Ils comportent un longeron principal, fixe et attaché aux mâts et deux longerons auxiliaires, l’un servant d’arctier avant, l’autre situé à mi-distance entre le longeron principal et le bord de fuite. Ces ner¬ vures en tube de duralumin sont enfilées sur les longerons contre lesquels elles s’appuient par des plaquettes sus¬ ceptibles de tourner sur eux, ce qui permet le gauchis¬ sement, suivant le système L. Clément. L’appareil Clément sera piloté par Gilbert Sardier, président de V Aéro-Club iV Auvergne. Planeur Farman. MM. Farman présenteront au Congrès deux appareils : l’un est un monoplan, rappelant dans ses grandes lignes le Moustique d’Henri Farman, mais avec des ailes beau¬ coup plus importantes. L’envergure est de iom, la profon¬ deur des ailes de im,5o et la longueur totale de 6m. Les ailerons et les gouvernes monoplanes sont de grandes dimensions pour agir même à faible vitesse. Cet appareil pèse environ 4ok" dont 20 pour le fuselage complet, et est chargé, en vol, à 7ks au mètre carré. Le fuselage est en bois contreplaqué et est monté sur deux petites roues. La construction de ce planeur, entièrement en bois, est extrêmement légère; néanmoins, M. Henri Farman a constaté qu’il retrouvait la même charge au mètre carré avec son autre planeur qui est simplement l’ancien David à grande surface utilisé par Fillon lors du Prix du Grand Ecart , et qui a été démuni de son groupe moto-propulseur. Ce biplan mesure Qm d’envergure, 7m de long et 25m2 de sur- face. Il sera piloté par B o ss ou trot et Paulhan. Le mono¬ plan sera conduit par Bossoutrot. Planeur triplan L. Cl. km F. N T Planeur Louis Peyret. M. Louis Peyret, qui a construit son planeur aux établis¬ sements Morane- S aulnier, a repris, dans la conception de son appareil, les principes qu’il a déjà appliqués à des modèles réduits, vers iqo5. On se rappelle que M. Peyret est un élève de Ferber et qu’il s’occupe d aviation depuis près de 20 ans. Son planeur est du type Langley, à plans égaux, écartés de deux fois leur profondeur. L’incidence des plans avant est de 20, 5 supérieure à celle des plans arrière. Les ailes ont un tnèdre assez accntué. Les longerons d ailes sont en tube de duralumin et les haubans rigides. Le fuselage, haut de 1 m, 1 5 , en contreplaqué, à 5 lon¬ gerons, est de section triangulaire, déformée au poste de pilotage, placé en arrière des ailes antérieures. A l’arrière, une dérive et un gouvernail de direction, commandé par palonnier. Le Peyret ne comprend pas de gouvernail de profon¬ deur, mais les ailes portent chacune à 1 arrière un aileron sur toute leur envergure. Ces 4 ailerons sont accouplés sur une commande différentielle permettant un mouvement différentiel des ailerons avant et arrière ou droite et gauche. Ce dispositif, qui rappelle celui de Larose, est intéressant et sera curieux à voir fonctionner expérimen¬ talement. L'AÉRONAUTIQUE. 249 L’appareil repose sur un double patin. Les principales données du planeur Peyret sont les sui¬ vantes : envergure, 6m,6o; longueur, 4m,9°; profondeur des ailes, im,i5; surface, 1 4m%5 ; poids à vide, 47kg; poids en vol, i20kg à i3okg. Planeur Levasseur-Abrlal. Le planeur Levasseur- Abrial est un monoplan sans hauban à aile trapé¬ zoïdale d’épaisseur décroissante du centre aux extrémités. Cette aile et les empennages sont portés par une carlingue bien fuselée, à l’avant de laquelle est logé le pilote. L’atterrissage se fait sur deux patins en frêne. Les essais au tunnel de la maquette ont donné H Y comme finesse = i5 à l’angle de i°. C’est un monoplan sans hauban, à ade épaisse, d’une seule pièce et placée légèrement au-dessus du fuselage. L’envergure est de 7m,oo, la longueur de 4m,5o; le poids à vide n’est que de 34kg, et la surface de iim . Le fuselage entièrement entoilé porte, à l’arrière, l’em¬ pennage monoplan, les gouvernails de profondeur et de direction. Le pilote est dissimulé entièrement dans le fuselage et ne laisse passer que sa tête par l’ouverture circulaire réservée au milieu de l’aile. Le train d'atterris¬ sage est formé de deux patins courts; à l’ar¬ rière, une béquille. Planeur Nessler. Structure de l’aile du planeur Levasseur-Abriai. coeJ Tous les calculs de résistance ont été faits pour un cient de sécurité égal à 5. Les caractéristiques de cet appareil sont : envergure, iim,2o; lon¬ gueur totale, 6m, io ; hauteur totale, 2m,3o; profondeur maxima de l’aile, 2m, 24; surface totale des ailerons, 2m"; surface totale de l’aile, 20m\ Surfaces de l’empen¬ nage: plan fixe, i,m\325; plan mobile, im',920; dé¬ rive, om',5ao ; gouvernail de direction, om',528. Le poids du planeur à vide est de 90 kg et le poids total en vol de i55kg, soit une charge par mètre carré de 7kg,7fi. Cet appareil a été construit sur les données de M. Abrial de Péga, attaché à l’ Institut Aérotechnique de Saint-Cyr, qui étudie depuis longtemps la question du vol à voile. Planeur de 1* “Aeronautical Engineering Society Le planeur de V Aeronautical Engineering Society , pré¬ senté au Congrès par M. Edmund Allen, a été construit et, essayé en Amérique. M. Eric Nessler pilo¬ tera lui-même le pla¬ neur cfu il a construit; cet appareil est un biplan à ailes épaisses, établies sur le profil RA- 53. Sa surface est de i8nv; il pèsera 67 kg à vide et 1 2fikg monté, soit 6kg,8Q° par mètre carré. 11 a pour dimensions principales : envergure, 6m,66; lon¬ gueur, 5m,4°; hauteur, 2m,4o; profondeur des plans, im,5o; entreplan, surface de la queue triangulaire mo- 2, 210; gou- Monoplan de i.’ Aeronautical Engineering Society. La stabilité latérale est obtenue par ailerons. La construction est semi-métallique : longe¬ rons et mâts en duralu¬ min, cabane en tubes d’acier; nervures et patins en bois. L’entoi¬ lage est en soie du Japon enduite à Y AceÜa. L’appareil est prolongé à l’avant par une antenne de 2m,5o portant à son extrémité un indicateur de vitesse qui devra signaler l’arrivée d’une variation de vitesse de Pair et autant que possible la direction de ce mouve¬ ment. Le planeur Nessler est préparé spécialement pour étudier le meilleur parti à tirer de ces variations; le corps du pilote n’est abrité par aucun esquif, M. Nessler esti¬ mant pouvoir ainsi mieux « sentir » le vent. S, 250 L' AÉRONAUTIQUE, Planeurs Sablier, Gilbert et Massy. Trois jeunes amateurs d’aviation, MM. Sablier, Gilbert et Massy, se sont groupés pour construire des planeurs qui présentent des dispositifs assez originaux. M. Sablier a établi un planeur sans queue, rappelant, en monoplan, l’ancien appareil Dunne. L’envergure est de 9m et la longueur maxima de 4m,5o, alors que la pro¬ fondeur maxima des ailes, au centre, est de am,55. Les ailes, en bois et toile, sont légèrement souples à l’arrière, où elles se terminent par deux ailerons indépen¬ dants, commandés par deux leviers, et qui doivent assurer les mouvements en direction et en profondeur. Le pilote est couché horizontalement sur les ailes. L’appareil repose sur deux patins. Le planeur Sablier a une surface de i4m‘ et un poids à vide de 4°kg- Le monoplan Gilbert a un fuselage en tube d’acier. Les ailes sont construites en acier et bois. Ce planeur présente des particularités de conception : les ailes peuvent pivoter vers l’arrière ; elles sont montées pour cela sur des axes verticaux et les mouvements conjugués sont commandés par un volant. De plus, les extrémités de ces ailes peuvent également pivoter indépendamment sous l’action de deux pédales. M. Gilbert espère ainsi obtenir la direction, la stabilité latérale et la stabilité longitudinale. Les empennages, très courts, sont fixes. Le planeur Gilbert est monté sur roues. Sa surface est de i6m'; son poids à vide de 90 ks, et en vol, de i5okg. L’envergure est de 9m,7o et la longueur de 4m,2°- Le planeur de M. Massy est une aviette, monoplane, à ailes épaisses et souples en tubes d’acier et nervures de feuillard. L’arrière des ailes est souple et le bord d’attaque est muni du bec diffuseur , système imaginé par M. Massy pour provoquer une dépression sur la face dorsale de l’aile, consistant à un passage forcé d’air entre le bord avant de l’aile et une pièce formant diffuseur sur toute l’envergure. L’empennage, monoplan, porte les gou¬ vernes. Les ailes comportent un gauchissement. Le fuselage, en tubes d’acier, est monté sur train d’atterrissage à deux roues. Il peut porter, à l’avant, une hélice de im,5o de diamètre et iin,4° de pas, à deux pales, actionnée par pédalier et pignon d’angle. L’aviette Massy a pour caractéristiques : envergure, iom,7o; longueur, 4m>20; profondeur d’aile, sm; surface, 20m • poids à vide, iookg; en vol, i(3okg, L’AERONAUTIQUE. 251 Par S. DYME Monoplan Von Loessl, type 6. Cet appareil est caractérisé par la recherche de la sim¬ plicité et de l’économie dans la construction. C’est un véritable planeur-école. Suivant les principes de llarth, déjà appliqués au monoplan Munich 1921 de von Lœssl, qui a eu un certain succès au Concours de 1921, l’angle d’incidence de l’aile peut être modifié en cours de vol, soit sur toute la longueur de l’aile, ce qui commande les mou¬ vements en profondeur, soit inversement sur les parties droite et gauche de l'aile, pour la stabilité latérale. La commande à double levier est ingénieuse et simple. Le monoplan type 6 étant un appareil d’entraînement possède encore des gouvernails de profondeur et de direc¬ tion, celui-ci actionné par une pédale. Le levier de gauche modifie l’angle de toute l’aile, ce qui permet de trans¬ former l’énergie interne du vent en travail de sustenta¬ tion. Le levier de droite actionne le gouvernail de profon¬ deur et le gauchissement ou plutôt le changement d’inci¬ dence d’une moitié de l’aile par rapport à l’autre. L’aile est établie sur la courbure Goettingen 1922, qui paraît favorable aux appareils de vol à voile. Les caractéristiques sommaires du Von Lœssl-6 sont : envergure, 8m,35; longueur, 7m; profondeur des ailes, im,75; fuselage formé d’un seul longeron, le pilote étant assis à l’avant sur une selle de motocyclette; train d’atter- sage formé d’un seul long patin à ressorts. Parmi les appareils qui seront présentés cette année au Concours du Rhôn, il faut citer, dans ceux où se trouvent appliqués les principes de Harth (aile en deux parties à incidence variable), un monoplan Munich 1922, un monoplan Dresden 1922, un monoplan Finsterwalder 1922 et probablement un monoplan llarth . Monoplan Dresden 1922. Le Dresden 1922, établi par la F lugtechnischer Verein de Dresde, est un monoplan à aile épaisse en porte à faux. On y retrouve combinés les principes des appareils Jun- kers , Hannover et M unich, (j ni paraissent avoir donné les meilleurs résultats pour le vol à voile : organes de direc¬ tion et fuselage analogues à eeux du monoplan Hannover 1921, train d’atterrissage semblable à celui du monoplan Darmstadt 1921 et du biplan Dresden 1921, variation de l’angle d’incidence des deux parties de l’aile comme dans le monoplan M unich 1921. Les ailes 11e porteront qu’un seul petit hauban de chaque côté. L’envergure sera de nin, la surface de i7mJ et le poids à vide d’environ iookg. Monoplan HP-3. D’autre part, on vient de terminer à Dresde la cons- truction du monoplan IIP- 3, commencée dès août 1921. Cet appareil de vol à voile est l’œuvre de IL Pobel, étudiant de l’Ecole technique supérieure de Dresde. 11 sera expérimenté dans l’Erzgebirge, près de la frontière de Tchéco-Slovaquie, avant d’être présenté au Rhôn. Le HP- 3 est un monoplan à aile en porte à faux et il rappelle, par ses dispositions générales, les appareils de vol à voile Aachen, inspirés eux-mêmes des Junkers . L’aile épaisse est de profil Lilienthal. Cette aile est en deux parties, pour en faciliter le démontage et le transport, tandis que les ailes Aachen sont d’une seule pièce. L’aile se rattache au fuselage par deux longerons. La stabilité latérale est obtenue par gauchissement. L’aile complète pèse 32 kg, soit 1 k£,88 par mètre carré. Le fuselage comprend deux parties : l’avant qui corn* L’AÉRONAUTIQUE. 2.S2 porte le train d’atterrissage, le siège du pilote, au centre, et une partie fuselée avec le patin arrière; 1 arrière forme la queue de l’appareil, Cette division a été em¬ pruntée aux appareils Aachen pour faciliter le transport. L’avant du fuselage est très haut, de sorte que seule la tête du pilote est exposée au courant d’air. Le train d’atterrissage est formé de deux pantalons profilés, avec deux parties élastiques et suspendues encore à des bandes de caoutchouc. Le train d atterrissage rappelle celui des Aachen, mais au lieu d’être sous les ailes, les pantalons sont placés sous le fuselage. La partie centrale du fuselage a 3m,93 de long, im,8o de haut et pèse 4$kg. La queue est formée de la partie arrière du fuselage avec tous les organes de stabilisation et de direction. Les gouvernails de direction et de profondeur soûl souples, afin de supprimer les pièces mécaniques, charnières, etc., et obtenir un meilleur rendement des surfaces mobiles. La queue complète pèse iokg,5oo. Les principales caractéristiques du monoplan II PS sont : Envergure, iom; longueur, 5m,96; hauteur, 2m; sur¬ face, i7m2; poids total à vide, 9okg,5oo; poids en vol, i5okg; charge au mètre carré : à vide, 5kg,3oo ; en ordre de vol, 8kg,83, par mètre carré. Cet appareil, construit en dix mois de façon privée par cinq étudiants et mécaniciens, ne doit pas être con¬ fondu avec le nouvel avion Dresden i9a2> (lul es^ ^ Ulie conception différente. Les prix offerts au vol à voile. Les prix offerts en France et en Allemagne pour les appa¬ reils sans moteur forment, pour 1922, un total important. En France, l’ Association française aérienne a réuni pour le Congrès environ iooooofr qui seront répartis de la façon suivante : Vols de durée : 5ooofr, i5oofr et iooo11. Totalisation des durées : 5ooofr, 3ooolr, 20001', iooolr, 5oon. Vols de distance : 10 ooofr et 5ooofr. Plus faible vitesse de chute : 5ooofr, 25oofr, i5ooir, ioooIr. Hauteur au-dessus du point de départ: 5ooofr, 3ooolr,i 5oolr. Précision d’atterrissage : 2ooofr, iooofr, 5oofr. Vols en palier : 3ooofr et 2000fr. En outre, i5 primes de iooofr seront attribuées par le Jury aux appareils jugés intéressants. D’autre part, V Union pour la Sécurité en aéroplanes a joint aux primes du Congrès une somme de ioooofi pour être attribuée aux dispositifs de sécurité, présentés à cette occasion. Le prix Quinton de ioooofr, remis à la Ligue aéro¬ nautique de France, sera attribue au pilote ayant atteint la plus grande hauteur, avec minimum de 5om. La Ligue aéronautique a également créé cinq prix de iooofr, à courir en 1922, pour la plus grande distance en ligne droite, la plus grande distance avec point d atter¬ rissage à rayon île i5om et pour la précision d’atterrissage. Ces prix sont destinés à tout appareil sans moteur, il est bon de le préciser, le nom de Concours d’ Aviettes qui leur a été donné pouvant prêter à confusion. En Allemagne, le Concours du Rhon, organisé par la Deutscher Modell und Segelflugverband et la Sudwesl Gruppe des Deutscher Luftfahrer Verbandes, sous le patro¬ nage de, la W issenchaftliche Gesellschaft für Luftfahrt, et qui aura heu du 9 au 2/f août, a réuni les prix suivants : Vol à voile : Durée : Grand prix du llhon, 5o 000 marks. Plus faible vitesse de chute: i5ooo, 9000 et 6000 marks. Distance : 12 000, 6000 et zjooo marks. Planeurs à gouvernes et stabilisateurs : Vols de plus de 3o secondes : 6000, Jooo, 3ooo, 2000 mks. Vols de plus tle i5 secondes : 4°°° et 3ooo marks. Distance pour pilotes brevetés d’avion : Gooo, 4000> 3ooo et 2000 marks; pilotes non brevetés : 0000 marks. Planeurs type Lilienthal : Totalisation de vols de plus de i5 secondes par un pilote : 5ooo, 3ooo, 25oo et 1000 marks. Primes libres : 18000 marks. Le Deutscher Luftfahrtverband E. V. institue un con¬ cours de planeurs biplaces qui aura lieu au Rhon du ier juin au 3i décembre 1922. Les appareils allemands, montés par des allemands, devront pouvoir emporter 2 passagers (minimum: i5okQ; être montés ou démontés en 10 minutes par deux hommes; en état de voler, être abrités dans un espace de x5m X i5m X 4m; pliés pour le transport, avoir comme encombrement 3m X 9m X 3m. Performances exigées avec charge de i5okg : 3 atterrissages de piste, courbe fermée à droite, courbe fermée à gauche, vol d’au moins 5km en ligne droite, terminé à niveau du point de départ. Un prix de yo 000 marks sera attribué pour le vol de la plus longue durée avec une perte de hauteur maxima de om,6o à la seconde et la charge de i5okg. Enfin, il a été créé par la Kotzenborg Hochschule, une Coupe-Challenge pour la plus grande durée avec vitesse de chute de o,4o ni : sec maximum. L'AÉRONAUTIQUE Un nouvel hydravion commercial : le L.e.0.-H.13. Les Établissements Lioré et Olivier viennent de pro¬ céder aux essais d’un nouvel hydravion bimoteur à coque, dans le bassin de Meulan. Construit pour les besoins des lignes méditerranéennes, cet appareil est le premier hydravion français de petit tonnage étudié spécialement pour le transport des pas¬ sagers. Le souci de donner à ceux-ci le maximum de confort et de sécurité a été le principal guide au cours de l’étude; il a conduit à construire une coque très haute, à loger les réservoirs dans le plan supérieur pour ne point avoir. d’essence dans le voisinage delà cabine, à blinder les parois de celle-ci dans la trajectoire possible des éclats d’hélice, à percer de larges hublots et de grands panneaux de dégagement, etc. Piloté par le lieutenant de vaisseau Guitton, chef du Département Marine des Établissements Lioré et Olivier , cet hydravion a manifesté dès sa première sortie de remar¬ quables qualités, aux points de vue décollage et vol. Le profil des ailes est dérivé de la famille Joukowsky et a réalisé entièrement les prévisions calculées au bureau d’études, aux points de vue centrage et écart de vitesse. La vitesse au décollage et à l’amerrissage n’excède pas rj5kmh, tandis qu’en vol elle dépasse le double de cette valeur. Les deux moteurs JJ ispcino- Suiza i/fo IIP sont tractifs, et montés assez haut pour garder leurs hélices à l’abri des embruns. Entièrement capotés, tous leurs organes importants (bougies, magnétos, carburateur, etc.) sont pourtant très accessibles. Le démontage et l’enlèvement des moteurs est particulièrement aisé. Les réservoirs sont en charge dans le plan central supé¬ rieur. La cellule biplane, de i6m d’envergure, a une seule paire de mâts. Le plan inférieur a du dièdre pour tenir les bouts d’ailes assez haut au-dessus de l’eau. La coque, fort élevée, déjauge rapidement, sans pro¬ jections d’embruns. A l’avant des plans se trouve la cabine-salon pour quatre ou six passagers; elle a am,5o de long, sur im,4o de large et de haut. En arrière se trouve un compartiment pour la poste, les bagages, la T. S. F. Le pilote se trouve en arrière de la cellule. Des portes étanches à glissière permettent de circuler du poste de pilotage à la cabine. Un compartimentage par cloisons latérales et double- fond doit assurer le maximum de sécurité en cas d’avarie à la suite d’un amerrissage brutal, ou d’un échouage. Construit presque entièrement en bois, l’appareil tout entier a été conçu pour permettre des réparations faciles par des ouvriers non spécialisés. Sa capacité de transport est de 5ooks de charge utile, sur un parcours de 5ookm, avec iom de vent debout. La Société JL Aéronavale va mettre en service un cer¬ tain nombre de ces hydravions, dès cet été, sur la ligne Antibes-Ajaccio. Cet appareil a été également étudié en type militaire, avec deux 180 HP IJ ispano- Suiza, comme triplace de reconnaissance et biplace de bombardement; ses ailes peuvent alors être rendues repliables. D’autre part, un amphibie du même type, à train d’atterrissage relevable, va être très prochainement essayé à Villacoublay. L’AERONAUTIQUE. Un avion biplace Gourdou-Leseurre 300 HP Cet appareil est un monoplan à aile surélevée, ana¬ logue aux avions 180 I IP construits déjà par MM. Gourdou et Leseurre. La construction est entièrement métallique. Les caractéristiques principales sont les suivantes : Moteur II ispano- Suiza 3oo IIP avec turbo-compresseur Bateau. Envergure, i4m,5o; profondeur de l’aile, am,88; longueur totale, 9m,6o. Surface portante, 4°m2j surface du plan fixe arrière, anl2,3i ; surface du plan mobile, 2m2,3i. Poids total en ordre de marche, i86okg, dont 3iokg de combustible et 4ookg de charge utile. L’équipage dispose de vues totales, le pilote pouvant voir au-dessus de lui par une échancrure pratiquée dans l’aile. Les performances escomptées sont : plafond, ioooom ; vitesse à 5ooo;ïl, 24okmlh Il nous a ôté permis d’assister à ces essais, effectués d’après un principe nouveau, que nous décrivons d’autre part. Les croquis ci-dessous montrent la constitution de diverses pièces de l’avion. Les longerons sont des caissons en duralumin, rivés. G Haubannage du Gourdol’-Lkssuiirk 300 Hi’. En haut, tôle iLasscmnlagc manchonnant le longeron; en bas, tendeur de gros diamètre. Dans les nervures, les semelles sont des U à extrémités roulées, obtenus par étirage. Les diagonales sont tendues au montage de façon à éviter, sur les rivets de fixation, des efforts alternatifs. La nervure de 3m ainsi réalisée pèse pour 100 assurant un profil constant au bord d’attaque. 236 L'AERONAUTIQUE. L’essieu, relié par des sandows au cadre inférieur, porte à chacune de ses extrémités une roue de 800 X i5o. Le moteur est un Renault 12 A b à 12 cylindres en V calé à 6o°, de i34mm d’alésage et de i8omm de course, déve¬ loppant une puissance de /|5o GV à 1600 tours. L’appareil pèse à vide, i25okg; le poids de combustible atteint 365 kg; le poids utile, 45okg. Le poids eu ordre de marche s’élève donc à 2o65kg. Les longerons, les mats, et les nervures sont en dur¬ alumin. Le haubannage est en acier. Les deux longerons de l’aile supérieure sont constitués par une poutre à treillis réalisée avec des bandes de dur¬ alumin embouties, formées et rivées. Les deux longerons de l’aile inférieure sont constitués par tics tubes rectangu¬ laires de duralumin. Les nervures d’ailes sont des poutres à treillis. Enfin, le mat unique est en duralumin; il est réalisé au moyen de deux coquilles embouties et rivées. Un nouvel avion Handley-Page. Los établissements Handley-Page ont en construction un nouvel appareil intéressant. Il s’agit d’un monoplan de transport à aile à fentes du type Handley-Page ( slotted a'ing), à neuf places, qui sera un grand progrès s’il donne ce qu’on attend de lui. La conception générale est en somme la combinaison d’un avion moderne de la forme la plus en faveur en Allemagne et de l’aile Handley- Page. Cet avion est calculé pour deux moteurs: le Rolls- Royce de 36o IIP et le Napier-Lion de /\oo IIP. Quoique les poids et performances annoncés résultent seule¬ ment des essais de laboratoire, il est intéressant de les comparer à ceux d’avions analogues, mais du tvpe normal : Holls-Rov ce Vi picr-Lion 36o II!’. 45o HP. Poids à vide . i53ak* Pilote . 72 Essence pour 3 heures et demie . . 226 268 Huile . 23 27 ( )nze passagers (maximum) .... 900 900 Poste, bagages . 104 Poids total . . . 2903 2908 Vitesse maximum . jg/'kmh j 94 kmh Vitesse à i5oom . . . 181 kmh 202km Montée . 1 43m p : min 220m p : min Plafond . . . 2438m 3657m Vitesse d’atterrissage . . . 8okmh 8okmh Il est intéressant de constater d’une part les différences des vitesses maxima et minima résultant de l’emploi de l’aile H. -P., et d’autre part les performances avec le mo¬ teur Napier-Lion, suralimenté et surdimensionné. Il faut noter aussi le grand angle d’incidence de l’aile et du fuselage quand l’avion se trouve au sol, ce qui ré¬ sulte des conditions de vol avec l’aile à fentes. avant wrnwTTt n ri n///?irn I.e nouveau monoplan commercial Handley-Page. L’AÉRONAUTIQUE. C» 237 Le Colonel Dorand. Le colonel J.-B.-E. Dorand est mort, presque subite¬ ment, à Paris, le Ier juillet. Avec lui disparaît une des figures les plus marquantes de la technique aéronautique contemporaine. Né à Semur, le i4 niai 1866, le colonel Dorand, alors lieutenant, fut, dès 1894, mis en contact avec l’Etablis- sem ent aéronau t i q u e de Chalais-Meudon, où il devait jouer, plus tard, un rôle si important. Physicien, mathématicien et ingénieur, il devint le collaborateur du colonel Re¬ nard. Après une campagne à Madagascar, où il s’occupa de travaux de ponts et de routes, il revint, en ipo3, à Chalais, et dès lors ses tra¬ vaux, presque entièrement consacrés à l’aéronautique, peuvent se résumer ainsi : 1904, théorie de l’aéro¬ plane et de l’hélicoptère; 1907, essais sur cerfs-volants, construction et essais d’un avion à forme de cerf-volant; en 1908 et 1909, essais d’hé¬ lices pour dirigeables, de traction d’hélices sur wa¬ gonnet dynamo métrique Le colonel électrique; en 1910, essai systématique sur Y avion laboratoire avec comparaison des résultats obtenus en vol, au wagonnet et au labora¬ toire Eiffel, puis étude d’un projet d’hélice, de la défor¬ mation des hélices, des lois de similitude et de sécurité. En 1911, après des recherches sur la résistance des surfaces et profils, il attaque l’étude de la discussion d’un projet d’avion, idée qu’il a poursuivie et mise au point jusque dans ses dernières Notes; établissement d’un avion de concours; théorie du vol sans moteur. En 1912, il pro¬ duit un avion de combat, de bombardement et de recon¬ naissance qui contient des éléments de la forme des avions conçus pendant la guerre; étude sur le choix des hélices et sur la sécurité en avion. L’année suivante, il crée des avions blindés et rédige des formules générales sur le rayon d’action et le plafond des avions. Les travaux poursuivis pendant la guerre par le colonel Dorand sont trop nombreux et divers pour être résumés ici. Il faut rappeler seulement qu’il fut successivement di¬ recteur du Laboratoire aéro¬ nautique deMeudonen 1 9 1 4 , et en 1910 attaché à la Sec¬ tion technique de l’Aéronau¬ tique dont il devint directeur en 1916, puis, après plusieurs missions en Angleterre et en Italie, nommé inspecteur général des Etudes et Expé¬ riences techniques de l’Aéro¬ nautique, étudiant spéciale¬ ment les questions de suralimentation des moteurs et de l’adaptation des hélices pour vol à grande altitude, rétablissement, d’avions de bombardement à grand rayon d’action et plus particulière¬ ment la construction métal- Dorand. lique des avions et l’emploi de l’aile épaisse. Ses dernières notes sur l’aviation de demain seront de précieux monuments techniques. On connaît les fonctions importantes remplies en Alle¬ magne par le colonel Dorand, pour la mission de con¬ trôle aéronautique. Caractère original, esprit d’une haute autorité, com¬ batif même, ayant une foi complète dans les idées qu il avait soigneusement mûries, grand travailleur, le colonel Dorand laissera le souvenir d’une haute personnalité. VAÈRONA UTIQ UE. L’AÉRONAUTIQUE o 258 LES ÉTOFFES BAUDRUCHÉES EN AÉROSTATION Par le Capitaine CHOLLET, 1)11 SERVICE TECHNIQUE DE L A ERONAU TIQUE. APERÇU HISTORIQUE DE LA QUESTION DES ÉTOFFES A BALLONS. L’Aérostation utilise la force ascensionnelle d’une cer¬ taine quantité d’un gaz, plus léger que l’air, pour obtenir la sustentation dans l’atmosphère. La masse gazeuse em¬ ployée est contenue dans une enveloppe, qui doit être : Assez résistante pour pouvoir supporter les efforts auxquels elle est soumise; Aussi légère que possible, car elle constitue un poids mort ; Aussi imperméable aux gaz que possible, de façon à réduire au minimum les pertes de gaz par porosité et l’affaiblissement dé la force ascensionnelle du gaz dû aux rentrées d’air. De ces trois qualités, l’étanchéité est assurément celle qui est la plus caractéristique d’une étoffe à ballons, puisque l’Aérostation n’existerait pas si elle était irréali¬ sable. Il est incontestable, d’ailleurs,' que, suivant le but à atteindre, cette qualité pourra être recherchée à un plus ou moins haut degré de perfection : pour les ballons libres, on pourra se contenter d’une étanchéité médiocre, puisqu’ils restent gonflés pendant quelques heures seule¬ ment; les ballons captifs, qui doivent rester gonflés pen¬ dant plusieurs mois, mais dont les caractéristiques sont calculées assez largement par rapport aux conditions d’emploi, ne devront être construits qu’avec une étoffe ayant une très bonne étanchéité; pour les dirigeables enfin, qui restent gonflés pendant plusieurs mois, et pour lesquels un affaiblissement minime de la force ascen¬ sionnelle a une répercussion considérable sur la charge utile, en raison de l’importance du cube et du poids mort, il est indispensable de réaliser une étanchéité aussi par¬ faite que possible. Dès les débuts de l’ Aérostation, d’ail¬ leurs, l’étanchéité des enveloppes de ballons préoccupe les aéronautes. Les frères Montgolfier employaient, comme gaz plus léger que l’air, l’air lui-même chauffé; même avec une étoffe très poreuse, la diminution de la force ascension¬ nelle due au défaut d’étanchéité aurait été très faible à côté de celle due au refroidissement; leurs ballons étaient construits avec des toiles de coton ou d’emballage, doublées de papier fort; l’enveloppe de l’un d’eux com¬ portait deux toiles d’étoupe, entre lesquelles étaient piquées trois feuilles de papier froissé. Le physicien Charles et les frères Robert, qui em¬ ployaient l’hvdrogène, appelé alors air inflammable , avaient adopté comme étoffe à ballons un lissu de soie recouvert d’un enduit de gomme élastique (caoutchouc). En septembre 1783, c’est-à-dire quelques semaines après l’expérience des frères Montgolfier, à Annonay (5 juin 1783) et quelques jours après celle de Charles et de Robert, à Paris (27 août 1783), le baron de Beaumanoir fit partir un ballon de 18 pouces de diamètre, en bau¬ druche, rempli d’hydrogène. Cette expérience mit à la mode les « ballons aérostatiques en baudruche » qui, à cette époque, furent lancés, en grand nombre, par les Parisiens. L’ Aéro-Montgolfière, avec laquelle Pilâtre de Rozier se tua, le 1 5 juin 1 783 , était confectionnée avec un taffetas, imprégné d’huile de lin rendue siccative par de la litharge, recouvert de peaux de baudruche collées avec une colle forte mélangée de miel et d’huile de lin. Les ballons, qui furent construits pendant la fin du xvme siècle, étaient en lissu de coton ou de soie recou¬ vert, soit de papier, soit de vernis à l’huile, soit de gomme arabique, soit enfin d’enduits au caoutchouc. L’étoffe des ballons captifs des aérostiers de la Pre¬ mière République était un tissu de soie recouvert d’un vernis, composé par Conté. L’étanchéité était remarquable puisque, si l’on accorde foi aux récits des historiens du temps, les compagnies d’aérostiers ont pu rester éloignées du fourneau à hydrogène pendant plusieurs semaines, sans que le ballon ait perdu une fraction importante de sa force ascensionnelle. La formule du vernis de Conté a été perdue et n’a pas pu être retrouvée. Pendant la plus grande partie du siècle passé, l’his¬ toire de l’ Aérostation est celle du ballon libre. L’étanchéité obtenue avec les tissus de coton ou de soie vernis était très suffisante. Comme, d’autre part, la plupart des projets de dirigeables ne reçurent pas de commencement d’exé¬ cution, la question de l’étanchéité des étoffes à ballon ne fit pas beaucoup de progrès. Il y a lieu, toutefois, de signaler la tentative, que fit Marev-Monge, de construire un ballon en cuivre, et qui ne put pas être poussée jusqu’au bout, l’hydrogène ayant manqué avant la fin du gonflement. Lorsque, quelques années après la guerre de 1870-1871, le colonel Charles Renard entreprit les études nécessaires à l’établissement cl’un matériel de ballons captifs mili¬ taires, l’étanchéité des étoffes est une des questions à laquelle il consacra plus particulièrement ses soins. De nombreux vernis furent essayés, mais toutes les recherches L’AÉRONAUTIQUE. 239 faites pour reconstituer le fameux vernis de Conté furent vaines. Le colonel Renard établit la formule d’un vernis, qui fut appelé vernis de Chalais et qui donnait une étanchéité assez satisfaisante pour les ballons libres et captifs. Malheureusement, la manipulation des ballons en étoffe vernie est assez délicate, et la résistance du tissu diminue avec le temps. Ce n’est qu’au début du siècle présent que les études relatives à l’amélioration du matériel de l’ Aérostation militaire, d’une part, et à la construction des dirigeables, d’autre part, amenèrent à rechercher des étoffes à ballon beaucoup plus imperméables aux gaz que les tissus recou¬ verts de vernis. On s’adressa au caoutchouc pour cons¬ tituer une pellicule étanche. Une étoffe caoutchoutée se compose d’une, deux ou trois épaisseurs de tissu de coton ou de soie et d’une, deux, trois ou quatre pellicules de caoutchouc. L’étanchéité obtenue est très satisfaisante. En France, où le dirigeable souple fut seul en faveur jusqu’à ces toutes dernières années, les étoffes caout¬ choutées donnaient une excellente solution du problème de l’étanchéité, tant pour les ballons dirigeables que pour les ballons captifs et les ballons libres, et l’on n’a jamais cherché à substituer au caoutchouc un produit plus imperméable aux gaz, à part quelques tentatives isolées. En Allemagne, au contraire, où les efforts se portèrent dès le début, sur le dirigeable rigide, le problème de l’étoffe à ballons ne se posait pas de la même façon : on pouvait se contenter d’une étoffe plus fragile et moins résistante, puisque le gaz était réparti entre un certain nombre de ballonnets, abrités des agents atmosphériques par l’enveloppe extérieure; par contre, en raison du poids mort considérable de la carcasse, il était indispensable de réaliser le maximum d’étanchéité et de légèreté. C’est en Allemagne, d’ailleurs, que furent confectionnées les pre¬ mières étolfes caoutchoutées, mais, assez rapidement, les études furent orientées vers l’emploi de la peau de bau¬ druche, pour constituer la pellicule étanche. En Angleterre, au contraire, l’emploi de la peau de baudruche en Aérostation était très répandu avant la guerre; les ballons captifs militaires et le ballon diri¬ geable Nuili Secundus étaient uniquement en baudruche sans l’adjonction d’aucun tissu. Lorsque, au début de l’année 1917, la construction de dirigeables rigides fut envisagée en France, la question de l’emploi d’étoffe baud nichée pour la confection des ballonnets se posa. Mais ce n’est qu’au début de 1920, en présence des résultats obtenus par les Anglais, et après qu’eurent été recueillis de nombreux renseignements sur ce qui avait été fait en Allemagne, pendant la guerre, qu’une étude méthodique et approfondie des étoffes baudruchées fut entreprise par le Service technique de l’Aéronautique. LA PEAU DE BAUDRUCHE Le mot baudruche est le terme courant, par lequel les boyaudiers désignent le cæcum des animaux, dont ils utilisent les intestins : bœuf, vache, mouton et porc. La baudruche est recouverte, en grande partie, d’une peau très mince, qui est la « peau de baudruche ». Pour la con¬ fection des objets communément dits en baudruche, on emploie, suivant leur destination, soit la baudruche de mouton, soit la peau de baudruche de bœuf ou de vache. La baudruche de bœuf ou de vache et la baudruche de porc sont employées en charcuterie; la peau de bau¬ druche de mouton et la peau de baudruche de porc sont inutilisables, à cause de leur fragilité. Seule la peau de baudruche de bœuf ou de vache entre dans la composi¬ tion des étoffes baudruchées. Immédiatement après l’abatage, le corps de la bête est ouvert, et les boyaux en sont extraits; la peau de baudruche est séparée de la baudruche à la main, et mise de côté; elle se présente sous la forme d’un sac cylindrique de om,5o à im de hauteur et d’une dizaine de centimètres de diamètre, fendu suivant une génératrice jusqu’à quelques centimètres du fond. i, Dans les grands abattoirs industriels de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud et de l'Australie, le décolle¬ ment est fait avec beaucoup de soin, de façon à éviter les déchirures. Les peaux ainsi recueillies sont envoyées au service chargé de la préparation; là, elles sont lavées et nettoyées, de façon à faire disparaître les mucosités, les graisses et les saletés, dont elles sont souillées; elles sont ensuite triées et réparties suivant leurs dimensions en deux catégories, puis étendues et recouvertes une à une, sur chacune de leurs faces d’une mince couche de sel très fin; elles sont enfin réunies par a5, allongées l’une sur l’autre, les poches encastrées l’une dans l’autre. Ces paquets sont roulés, ficelés et placés dans les « tierçons » qui contiennent de 3ooo à 35oo peaux de la première caté¬ gorie ou de 45oo à 5ooo peaux de la seconde catégorie. Les peaux ainsi préparées peuvent se conserver assez longtemps sans risque sérieux d’altération. Les abattoirs européens sont trop peu importants pour qu’il soit possible d’y créer un service spécialement chai 'gé du traitement des peaux de baudruche; en général, les boyaudiers se chargent eux-mêmes de les faire recueillir par leur personnel, puis, ou bien ils les traitent directe¬ ment, ou bien ils les préparent pour les envoyer chez les spécialistes. Dans ce dernier cas, les peaux de baudruche sont nettoyées, lavées, et salées et présentées sous forme de lanières réunies par 25 ou 5o. Les boyaudiers spécialisés dans le travail de la peau de baudruche sont très peu nombreux en France. La plus grande partie de la matière première leur est fournie par “260 L’AÉRONAUTIQUE. les abattoirs américains ou australiens; le reste par les revendeurs régionaux et les abattoirs locaux. Après dessalage complet, s’il y a lieu, les peaux de baudruche sont passées dans différents bains de potasse ou de soude, d’eau oxygénée, d’acide sulfureux destinés à les dégraisser et à les blanchir, puis elles sont étendues, une pür une, sur des planches et séchées à la chaleur. Après séchage, on enlève de la planche la peau de baudruche, qui est alors prête à être employée ; elle se présente sous forme d’une feuille de om,6o à im de long sur environ om,i5 à om,2o de large, analogue à une feuille de papier de soie. La peau de baudruche ainsi préparée est utilisée presque uniquement par les parfumeurs, pour le bouchage des flacons de parfum, et par les batteurs d’or. La peau de baudruche de bœuf ou de vache sert éga¬ lement à la confection des sujets grotesques « en bau¬ druche » qu’on lance, gonflés au gaz, dans les fêtes. LES ÉTOFFES BAUDRUCHÊES EN ALLEMAGNE. Les études sur l’emploi de la peau de baudruche, pour la confection des étoffes à ballons, furent vraisemblable¬ ment entreprises, en Allemagne, dès le début des re¬ cherches relatives aux dirigeables. 11 semble bien cepen¬ dant ([ne, au moment de la déclaration de guerre, la période îles essais n’était pas encore terminée et que la question des étoffes pour ballonnets de rigides n’était pas résolue; le Zeppelin , qui atterrit à Lunéville, dans le courant île l’année iqi3, avait, en effet, des ballonnets eu étoffe vernie, d’autres en étoffe caoutchoutée, d’autres enfin en baudruche. Quoi qu’il en soit, dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, la guerre fit réaliser des progrès considérables et, en 1918, on fabriquait, en Alle¬ magne, plusieurs milliers de mètres carrés, par jour, d’une étoffe baudruehée ayant une étanchéité pratiquement parfaite. La peau de baudruche de bœuf ou de vache n’entrait d’ailleurs pas seule dans la composition des étoffes bau- druchées allemandes faites pendant la guerre. Une bête 11e fournit, en effet, qu’une peau et il faut une quinzaine de peaux pour faire im’ d’étoffe baudruehée ; d’autre part, 2.4 Zeppelins, ayant chacun de 20 ooomJ à 3o ooom2 de surface de ballonnets, ont été mis en service au cours de l’année 1917. On comprend donc que les Allemands, réduits par le blocus à leurs seules ressources et à celles de leurs alliés, aient dû recourir à des produits de substitu¬ tion possédant, à peu près, les mêmes qualités que la peau de baudruche. Trois peaux étaient employées pour la confection des étoffes baudruchées : la peau G (1), qui est la peau de baudruche de bœuf ou de vache ; (l) La lettre G est l’initiale du mot Goldschlàgerhaut, peau de batteur d’or. la peau P, constituée par des fragments de 95e'" dcc boyaux de porc, fendus dans le sens de la longueur (om doit les prendre sur des bêtes ni trop jeunes, ni trojp vieilles) ; la peau L, constituée par des fragments de im,io à im,3o> de la tunique interne de la partie de l’intestin du bœulf ou de la vache dénommée boyau couronne, fendue dans lie sens de la longueur. La fabrication dos étoffes baudruchées est basée sur lai propriété suivante : si l’on prend deux fragments de cees peaux, qu’on les superpose après traitement et qu’on les laisse sécher ainsi, ils adhèrent l’un à l’autre d’une façom parfaite. Si donc on juxtapose, avec un recouvrement die quelques millimètres, un certain nombre de peaux die baudruche, dans le sens de la longueur, aussi bien que dans celui de la largeur, on obtiendra, après séchage, mue feuille, de forme et de dimensions quelconques, pos¬ sédant les mêmes qualités que la peau de baudruche elle- même. Si, avant le séchage, on confectionne sur cette pre¬ mière couche de peaux une seconde couche dans les mêmes conditions, on obtiendra, après le séchage, une plage ihe peau double très homogène; l’étanchéité sera pratiquementt parfaite puisque la peau de baudruche possède déjà unie très bonne étanchéité par elle-même. Les étoffes baudruchées étaient employées pendant lai guerre presque exclusivement à la confection des bal¬ lonnets de dirigeables rigides; ce n est que vers la fin de la guerre que les Allemands mirent en service quelques ballons captifs en étoffes baudruchées. Pour les premiers, la première couche était toujours constituée par de la peau G, la seconde étant indifféremment soit de la peau G, soit de la peau P, soit de la peau L; pour les seconds, on employait la peau P, soit en double couche, soit en combinaison avec la peau L. Dans ce qui suit nous ne nous occuperons que de la fabrication des ballonnets de dirigeables rigides. Les ballonnets de dirigeables rigides sont des cylindres ou des troncs de cône à fonds plats ; ils sont donc cons¬ titués uniquement par des surfaces développables. On les décompose en un certain nombre d’éléments, de dimensions aussi grandes que le permet l’outillage, qui sont fabriqués de la façon suivante : on commence par faire des plages de peau double, de dimensions un peu supérieures aux dimensions réelles; puis on colle le tissu de coton sur ces plages; on coupe, enfin, ces morceaux aux dimensions exactes. Les divers éléments sont vernis et assemblés par collage. La récolte des peaux de baudruche avait été organisée très sérieusement en Allemagne pendant la guerre. Chaque boucher était tenu de livrer celles des animaux qu’il tuait; des agents exerçaient un contrôle très sévère en Autriche, L’ AÉRONAUTIQUE en Pologne, et dans le nord de la France, où il était interdit de faire du saucisson. Les différentes peaux étaient nettoyées et salées sur place, puis envoyées à l’usine de fabrication des étoiles baudruchées. A leur arrivée à l’usine, les peaux sont réparties entre trois équipes, qui traitent respectivement les peaux G, P, L. Ce traitement consiste, après élimination des peaux défectueuses, en brossages et en lavages, dans des bains d’eau froide et d’eau à 35° et à 45°, de façon à éliminer le sel, les corps étrangers, les mucosités et les morceaux de graisse; on s’assure que le dessalage est terminé par la réaction au nitrate d’argent. Les peaux passent ensuite une nuit dans un bac d’eau claire, puis 24 heures dans un bain d’eau glycérinée à 5 pour 100; elles sont alors égouttées et envoyées dans des seaux à l’atelier de collage Dans l’atelier de collage, on confectionne les plages de peau double, de formes et de dimensions déterminées, sur lesquelles on collera ultérieurement le tissu. L’outillage de cet atelier comprend : La table de collage , fortement inclinée, qui comporte, à partir du bas, une partie pleine de im,5o de hauteur, une partie à claire-voie de 2m de hauteur et un rouleau; ]je doublier , constitué par un tissu de coton très serré, très régulier et assez lourd; les coutures d’assemblage doivent être très soignées de façon à éviter les plis; les doubliers ont comme dimensions soit iim X 42in> soit 23m,5o X 38m; les tables de collage ayant une largeur un peu supérieure à celle du doublier. Le doublier est enroulé sur des morceaux de bois cylin¬ driques, placés bout à bout, et placés dans une auge située sous la table de collage. On le monte sur la partie pleine et on le tend par les côtés au moyen de lattes et de presses. Les ouvrières sont réparties à raison d’une pour im,5o de largeur; elles reçoivent les peaux par 20 dans des écuelles de tôle émaillée. Les peaux sont prises par le long côté avec tous les doigts de la main et posées en long, dans le sens de la hauteur, la partie rugueuse sur le dou¬ blier; elles sont étendues et lissées soigneusement à la main, de façon à chasser les bulles d’air; les bords sont enlevés avec un couteau spécial. Les recouvrements d’une peau sur l’autre sont d’environ icm. On fait ainsi une première couche de im de hauteur que l’on arrête à environ 5cm du bord inférieur de la table. La seconde couche est commencée, par le bas, à environ iocm du bord inférieur, les peaux en long dans le sens de la lar¬ geur du doublier et la partie rugueuse à l’extérieur. Ce premier élément étant terminé, on procède à la vérifica¬ tion et à la réparation des défauts (graisses, coups d’ongle, bords épais, etc.). On monte alors le doublier de im et l’on fait le second élément, en ayant soin de raccorder chacune des deux couches avec la couche correspondante du pre- 201 rnier élément, et ainsi de suite. Le séchage se fait au moyen de ventilateurs soufflant sur la partie à claire-voie. Le doublier passe sur le rouleau supérieur et redescend en arrière de la table; là on décolle la plage de peau double avec précaution et on la reçoit dans une auge. Les plages sont ensuite envoyées à l’atelier d’assem¬ blage avec le tissu. Elles y subissent, d’abord, deux véri¬ fications : la première, par transparence, pour déceler les défauts (coups d’ongle, trous, absence d’une peau, etc.), qui sont marqués au crayon rouge ou bleu; la seconde, sur une table polie recouverte d’une toile cirée, pour re¬ chercher au toucher les grains de sable (pii sont repérés. Elles passent ensuite dans la salle de collage où se trouvent des tables spéciales de 35m à 4°m de longueur et d’environ im,5o de largeur. La plage est placée dans une des auges de la table de collage. Une première bande d’environ im,5o est amenée sur la table et fixée, non tendue, avec des pinces; on l’asperge à la main avec de l’eau glycérinée à 5 pour 100 et on la tend. On procède alors à la répara¬ tion des défauts au moyen de pièces découpées dans une plage de peau double et collées avec une colle plus con¬ centrée que la colle normale. Aussitôt la réparation des défauts terminée, l’opération de collage proprement dit commence. L’équipe de collage - comprend une contre¬ maîtresse et huit à dix ouvrières réparties de chaque côté de la table. Les deux premières étendent sur im de lar¬ geur et im,3o de longueur environ 2 a ocm3 de colle chauffée à environ 4°°; les deux suivantes déroulent le tissu et le maintiennent soulevé ; les suivantes le tendent et l’appliquent avec des brosses. Ces opérations doivent être faites très rapidement, car la colle fige en refroidissant. Le collage continue ainsi par éléments de im,3o de lon¬ gueur. Lorsque la première bande de im de largeur est terminée, on la sèche au moyen de ventilateurs, puis on fait glisser la plage sur le côté de la table de collage; on amène ainsi sur la table une seconde bande de im de lar¬ geur qui subit les mêmes opérations. La colle contient iokg de gélatine, 8kg de glycérine, iokg de sulforicinate de soude et de faibles quantités de créosote et de soude caus¬ tique pour iookg d’eau. Le vernissage et l’assemblage des divers éléments des ballonnets a lieu dans le hall de montage. La Société Zeppelin avait constitué, avant la guerre, une filiale pour la construction de ses ballonnets dont l’usine était à Tempelhof, dans un faubourg de Berlin. Cette usine ne fut d’ailleurs complètement terminée qu’après l’armistice; pendant la guerre, l’assemblage de la peau et du tissu se faisait à Britz. Les ballonnets des Schütte- Lanz é taient fabriqués dans les ateliers lhedinger à Augsbourg. Les étoffes baudruchées allemandes, pour un poids de i3og à i5og au mètre carré, donnent une étanchéité L'AERONAUTJQUË. 202 correspondant à une perte de quelques litres d’hydrogène par m2 et par 2/\h sous une pres¬ sion de 3omm d’eau. LES ÉTOFFES BAUDRUCHÉES EN ANGLETERRE. Pendant la guerre, les Anglais n’utilisèrent que des étoffes caoutchoutées aussi bien pour leurs petits dirigeables souples (pie pour leurs ballons captifs. Lorsqu’ils entre¬ prirent la construction de grands rigides, l’em¬ ploi de la peau de bau¬ druche fut à nouveau envisagé. A cette époque, la technique des étoffes ba u dr u ch é es aile ma n d es était connue, tout au moins dans ses grandes lignes ; cependant, proba¬ blement pour éviter la création d’un outillage assez important, les aé¬ rostiers anglais adoptè¬ rent une étoffe mixte composée essentielle¬ ment d’un tissu de coton, d’une couche de caout¬ chouc et d’une couche de peaux de baudruche. Les matières premières employées pour la con¬ fection des ballonnets de dirigeables rigides an¬ glais sont : Une étoffe caoutchou¬ tée très légèrement, com¬ posée d’un tissu de coton qog recouvert d’une pel¬ licule de caoutchouc, pesant environ iog au mètre carré; La peau de baudruche dessalée, lavée et glvcé- rinée suivant un traite¬ ment analogue à celui Fragments type > d’etoffea baudruchées. Ces trois premièjvs figures représentent (les fragments (l'ètoTcs bau lrueliées alle¬ mandes, prélevés sur les ballonnets des /.-72 et /.X- 113. livrées a la France, en 1!I20. La première couche étant de la peau (1, la seconde, d'ailleurs à peu près seule visible, est de la peau L sur la figure t, de la peau P sur la figure 2, de la peau /. sur la figure 3, La quatrième représente, à titre de comparaison, un échantillon de l'étoffe baqdru- chée fabriquée par les ateliers du S. T. le., à ('.halais-Meudon. Les rectangles tracés spr les figures représentent 2"' X im. que lui faisaient subir les Allemands, puis séchée. Pour la construction du ballonnet, les fonds et les parties cylindriques ou tronconiques sont confectionnés par assem¬ blage de panneaux d’é¬ toffe caoutchoutée sans couture, par simple col¬ lage à la dissolution de caoutchouc ; sur chacun de ces éléments on colle des peaux de baudruche au moyen d’une disso¬ lution de caoutchouc très claire (3kg,5oo de para pour 180 litres de naphtol); on étend deux couches de ccttc colle, qu’on laisse sécher, puis une troisième; on pose alors les peaux de baudruche avec un re- c o u v r e m e n t l’une sur l’autre de quelques mil¬ limètres. Après baudruchage, les éléments de ballonnets sont recouverts d’une couche de vernis au co¬ pal, du côté de la peau de baudruche seulement, puis assemblés, sans cou¬ ture, par simple collage; ou prend soin de décoller légèrement les peaux de baudruche sur le bord de l’un des éléments, de façon que le collage se fasse tissu sur tissu, puis on rabat les peaux sou¬ levées et 011 les recolle sur les peaux de l’autre élément. L’étanchéité et le poids de cet le étoile sont comparables à ceux des étoffes baudruchées allemandes. L. CHOLLET. L'AÉRONAUTIQUE. 2453 Avec Fronval, la nuit Par Charles DOLLFUS Notre collaborateur et ami Charles Dollfus a eu, au cours de la fête de nuit du 27 mai, au meeting du Bourget . la bonne et sans doute l'inédite fortune d'être le passager de Fronval dans ses virtuosités nocturnes. ÇN.D.L.U.) Le Bourget, de nuit. — Une combinaison jaune, dans les ténèbres, à côté des silhouettes des Morane : « Veux-tu venir avec moi faire un petit vol de père cle famille ? » Fronval a deux enfants : tout vol, pour lui, est « de père de famille ». Deux minutes après, nous décollons dans le noir. C’est mon premier vol de nuit, sur avion. Aucune impression spéciale. La sensation d’être en l’air la nuit m’est d’ailleurs très familière, avec le ballon libre et le diri¬ geable. Le vol de nuit m’apparaît comme parfaitement normal et appelé à devenir une des formes habituelles de l’aviation. La lumière frisante des petits projecteurs iixes du Bourget donne un éclairage excellent : les herbes éclairées sans excès forment un repère qui permet de juger, aussi bien au départ qu’à l’atterrissage, très exactement de la hauteur au-dessus du sol. l)e gros projecteurs seraient aveuglants et gênants, sans donner la nappe de lumière adoucie de ceux epu sont en usage. Un virage : Paris est devant nous, magnifique : une apothéose lumineuse. Il paraît tout en largeur, sans épaisseur, formant plus une ligne lumineuse qu’une tache. La lumière en est très blanche et vive, hile tranche sur la nuit extrêmement obscure, sauf un dernier et bien vague reflet verdâtre à l’Ouest, bien qu’il ne soit pas loin de a3h. Nous passons dans le faisceau du grand projecteur, qui nous garde quelque temps : l’appareil reflète la lumière. En regardant en bas, on est ébloui. Je pense aux récits de bombardements de nuit. roui à coup, une de ces sensations auxquelles Fronval m’a habitué de jour, .le n ai pas compris exactement ce qu’il a fait. Fronval me crie seulement : « Acrobatie de nuit ! » Cela n’arrête plus : une danse extraordinaire dans la lumière du projecteur, (/est une autre aviation, inconnue et imprévisible. C’est la négation complète de la notion de l’horizontale. Le foyer du projecteur ne guide pas les sensations. Il 11’y a qu’un repère : la ligne lumineuse de Paris, mais cette ligne prend toutes les positions, oblique, verticale, passe au-dessus sans qu’011 puisse chercher à comprendre; ce qui est plus déconcertant, c’est quand la barre lumineuse se montre en dessous, au niveau du train d’atterrissage. Non moins étrange, quand, sans voir Paris, on se sent tourner dans le noir. Autre impression. Je ne sais si, d’instinct, on se tient mieux le jour par son propre corps, ou si, la nuit, les exercices de virtuosité se font plus lentement, mais il est absolument nécessaire de se tenir solidement, et je me cramponne des deux mains aux montants du fuselage. Ralenti. Sortie du faisceau qui nous cherche vainement. Constaté avec plaisir que, chaque fois que le moteur a été mis au ralenti, le monoplan a échappé au grand pro¬ jecteur et à son auxiliaire plus petit sans qu’ils puissent ensuite le retrouver. Fronval a dû repiquer de lui-même dans le faisceau pour se faire revoir. Et cela reprend de plus belle. Par instants, sensation de fatigue à la tête, un peu arrachée, et à l’estomac qui remonte fortement. Comme une va vue envie de détente — qui vient d’ailleurs lorsque Fronval reprend un instant le vol normal — , et alors une forte envie qu’il recommence le tourbillonnement fantastique, si différent de la virtuosité de jour. La forte jouissance du spectacle est. accrue par la nouveauté sin¬ gulière, l’inconnu qui se révèle en cette virtuosité nocturne. J’éprouve l’âpre désir de voir , de sentir, sans en rien perdre, tout ce que comporte ce vol fantastique. A cet égard, le parasol Morane est parfait. Le pro¬ jecteur est une cause de fatigue, aussi, ou plutôt d’irri¬ tation : on a envie de lui échapper, lorsque, depuis un moment, on est soumis à son éclairage trop vif et qui ] tarait hostile. Le spectacle est beaucoup plus beau, naturellement, lorsque, hors du faisceau, on voit celui-ci et les lumières de Paris, redevenues plus vives. Autre impression bizarre : l'ombre en haut. 11 y a un peu de brume à quelque 4oom ou 5oom au-dessus de nous, et, grâce au projecteur, 1 ombre de l’avion s’v dessine avec une telle netteté qu’au premier instant j’ai cru réelle¬ ment voir un autre appareil. 11 est de fait que voir son ombre au-dessus de soi, en pleine nuit, est une rareté faite pour déconcerter. Nous descendons, remontons, puis, après un dernier tour en redescendant dans la direction de Paris, nous longeons les tribunes à quelques mètres : les petits phares d’atterrissage seuls restent allumés. Nous nous rappro¬ chons du sol qui paraît hier vite. J’ai la notion exacte de notre hauteur, nous allons toucher, bronval lait un mer¬ veilleux atterrissage sans 1111 bond. Depuis 20 minutes, nous tourbillonnions dans les ténèbres. Charles DOLLFUS. 2G4 L’AÉRONAUTIQUE. L’adaptation des hélices aux multimoteurs couplés VARIATIONS DU RENDEMENT QUAND ON UTILISE LA DEMI-PUISSANCE SUR CHAQUE HÉLICE Par M. R. La disposition des unités motrices d’un avion polymo- teur est une question fort complexe. Parmi les solutions actuellement en faveur, le couplage de plusieurs moteurs sur une même hélice est l’une des plus séduisantes pour un avion commercial. Les moteurs peuvent être groupés dans une chambre des machines spacieuse où un mécanicien à demeure s’assure de leur bon fonctionnement en vol et peut isoler un élément, le visiter, le réparer même pour le remettre ensuite en ser¬ vice. Toutefois, avant d’examiner la réalisation toujours délicate des dispositifs de couplage, il convient de résoudre un important problème théorique duquel dépend la vita¬ lité de ces dispositifs. Ce problème est le suivant : Que deviendront le rende¬ ment de l'hélice et la puissance utile fournie par cette der¬ nière quand la puissance motrice sera réduite du fait de l'arrêt d'un moteur P La complexité du problème résulte du grand nombre de variables à envisager. La méthode que nous indiquons consiste à grouper ces variables, pour créer les fonctions remarquables qui serviront de base à l’étude du fonction¬ nement du propulseur d’une part, à l’étude du fonctionne¬ ment de l'avion d’autre part. Notations. ROUIT p, le rendement de l’hélice. Équations de vol. i° Equation de sustentation (i) Q = rj-SV*(i; 2° Equation de puissance o: l’pùl = / *SV3 IJ.. De (i), on tire (3) Y = i/~ S /y pi De (a), on tire (4) _ yppfjL, V S'-.rf* A chaque altitude, on aura donc la vitesse maxima réalisable par l’intersection des deux courbes (3) et (4) qui représentent la variation de la vitesse nécessaire à la sustentation et de la vitesse maxima réalisable à pleine puissance en fonction de l’incidence des ailes. On obtient deux points d’intersection correspondant aux deux ré¬ gimes de vol. Eliminons V entre (3) et (4); on a (5) P*p.^ï^r. ~ Nous désignerons par : Q, le poids total de l’avion; S, la surface alaire; P, la puissance motrice; i, l’angle d’incidence des ailes; ?\r, le coefficient de traînée de l’appareil complet rapporté à l’unité de temps et à l’unité de vitesse; l'y, le coefficient de portance de l’appareil complet dans les mêmes conditions ; p, le rapport des densités de l’air à l’altitude et au sol; Pj, le rapport des pressions de l’air à l’altitude et au sol; V, la vitesse de l’avion; n, le nombre de tours de l’hélice; D, le diamètre de l’hélice. V /( « ID T n - IJ4 les coefficients caractéristiques des hélices, définis par le Laboratoire Eiffel ; D’autre part, l’équation de puissance de l’hélice s’écrit = rx [J.S V3, e P iJ _ s V3 fl:i I )3 p? = A y3 D- et, comme ko(ü = ocy (*-), D- /,r’ (6) a _ S è IM (h On a en effet, comme expressions de la traction et de la puis sauce, T = a/i2D4 et P = 3a:iDs. t Donc, puisque pP = TV, p[3 n3 D;J = y. n"1 1 H Y, p3 n- D4 = y. n1 D4 = x n- DW, 1 /il* ‘ P? = aT* L’AERONAUTIQUE. Eliminons r.,- entre (5) et (6) * 7.) i2 |)> S " ri r ■ Q:1 Supposons t[ ue le couple moteur soit constant, avec la vitesse de rotation (cette hypothèse est presque rigoureuse¬ ment vérifiée dans la région d’utilisation pratique d’une courbe de puissance. On pourra écrire P = k/i, K représentant à un facteur près le couple moteur. On aura par suite oc2 S - = — k2«2 o2r? îjluï, yi g2 Q:i ‘ ‘ * OU ou a- S x2 — - — • = - — k2/i'2 r— y*/-* uur . y', g 2 . ( ) i 32 ‘ ■' ' ‘ ‘ S2 K’2 11- 1 2 . , y« oqi * o D2 y< ” :xiyS ou fi i S2 K* /■? PÎ y6 \ 2 \)i ou OU («) /t2 1 >* y'. ( >2 JJ «ï .) ‘ ‘ ’ i V ( >l>* -/i 'i /« S /VU i J » f 2 Cette fonction ~ est très importante pour la suite; nous la désignerons par cp. Cette quantité permet de séparer les caractéristiques du propulseur d’après l’équation (8). Considérons deux valeurs çq et cp2 correspondant aux couples moteurs K et A K. Les ry correspondants seront rVi et i\. . On aura (£) ç I _ \ (3 / 1 _ A k ... = A OU (9) y.) - y»! 'V, I '■ 'V, D’autre part, appliquons l’équation (7) au nouveau régime {n2, A K) Q1/ 1 F 2 1 u — Tf \ » ~ I » VPPl >y/ , ou 0 /i .. A k = Al i ci s r'i ou ou IU D Q ,/Ôi ri - ü: t,\ - t ^ a ’ P I* L> Q I A2, V, “ ' ' k À \ , U, \ s (JL \ /•; ’ LIA) ou ('■>) —Il l,/a l l . kÀV2 y, y 5 u\ /•* Cette équation, jointe à l’équation x- AT 1 \ = i / 4 — — . \ > rvs !ai permet de calculer la fonction T On procédera donc comme suit : On construira la courbe (1) ? =/(î>, caractéristique de l’hélice employée. On construira de même la courbe (2) puis la courbe (3) I=/( Th ? = -r=.en. Sur un deuxième graphique, on construira la courbe (4) — = /(/j.) ï* à la même échelle que Y A chaque point de la courbe (2), c’est-à-dire à chaque y, correspond un -> donc un r, , sur la courbe (4). Connais¬ sant 7’Vi, on calculera z>9 d’après l’équation (9) et l’on con¬ struira sur le premier graphique la courbe (5) = / (y). Les points de rencontre avec la courbe (3) o = / (y) don¬ neront les nouveaux points de fonctionnement y2 de l’hélice et, sur la courbe (1), les nouveaux rendements. Remarquons qu’on aura deux points de rencontre drs courbes cs2 et œ, qui correspondent aux deux nouveaux régimes de vol. La courbe (5) présente un point de rebroussement cor¬ respondant au minimum de la courbe (4)> Pour avoir n2, on calculera d’abord \ 2 = /('>»)» puis n 2 par la formule V, /i •> = L’AÉRONAUTIQUE. 266 APPLICATION NUMÉRIQUE. Oji considère un avion pesant un poids de ia oookg et mû par quatre moteurs de 45o IIP couplés deux à deux sur deux hélices à quatre pales de 4mj77 de diamètre. A pleine puissance, le rendement de ces hélices est de 0,80 à 800 tours, à 3ooom d’altitude. Quels seront à cette même altitude le rendement des hélices et leur régime avec un seul moteur fonctionnant dans chaque groupe ? Calculons le nouveau régime n2. On a D’où Xi _ V, Oj Y 2 ^2 n 1 et 21 = £1!^, /'hlgl = 0,88. /j> 0,8 > j \ 0,009 On a ( > = 1 ■> 000, , 1 A = ’ S — >00, 2 ho x p, = 0.80, l\ = - = ■> ) o Sno G 1 /*Vl — 33d. 60 Conclusion. — D’après l’exemple traité, on trouve pour le vol au premier régime, correspondant à l’emploi d’un moteur sur deux, p2 = o , 8o5, alors qu’avec deux moteurs on avait P 1 — 0,80. Le rendement de l’hélice s’est donc accru; en tout cas il diffère peu de ce qu’il était, l'hélice est donc encore parfa itement adaptée. La puissance du moteur restant est diminuée dans le même rapport que le nombre de tours. Par conséquent, quand on débrayera un moteur, la puissance ne sera pas simplement divisée par deux, mais la puissance du moteur restant se trouvera encore di¬ minuée de 12 pour 100. Donc l’arrêt d’un moteur entraî¬ nerait sur le groupe une perte de puissance de 56 pour 100, alors qu’avec des moteurs séparés la perte de puissance serait de 00 pour roo. Toutefois, dans le second cas, il y a lieu de signaler que la résistance opposée par une hélice au repos se traduirait par une perte de puissance proba¬ blement supérieure. Le couplage des moteurs sur une meme hélice est donc théoriquement une solution avantageuse. Reste la réalisa¬ tion pratique des dispositifs de couplage , qui est toujours délicate au point de vue purement mécanique. R, POXJIT. L'AÉRONAUTIQUE L'hyol à voile Nimführ. Le Dr Raymond Nimführ, pionnier du vol à voile en meme temps que de l’ornithoptère, séjourne en ce mo¬ ment sur le plateau alpestre du Rax où il projette d’éta¬ blir son « nid d’aigle pour avions voiliers » (Segelflieger- fforst). Le Syndicat qui aide le Dr Nimführ dans scs travaux va établir sur le Rax une station météorologique, et les essais en vol commenceront alors. Ils seront exécutés par le planeur Nimführ , planeur triplace muni d'un moteur auxiliaire , de façon à pouvoir prendre son vol de partout et même par des temps trop peu favorables au vol à voile; le premier moteur employé sera un Austro- Daimler d’ancien type, dont le Dr Nim¬ führ ne nous dit pas la puissance, mais qui sera pourvu d’un silencieux. Le voilier sera piloté par M. Charles I)u pré, pilote réputé, ami et collaborateur du Dr Nim¬ führ; ce dernier sera lui-même l’un des deux passagers et poursuivra des observations météorologiques systé¬ matiques pour lesquelles il est spécialement qualifié. Moteurs ) • Le moteur 11 Haacke ” 40 HP. Ce moteur est à trois cylindres en 4 à refroidissement par air. Alésage, 1 1 course, i\o. Le poids total en ordre de marche est de 6okg, soit 1 kg,33 par cheval. Le moteur se lixe à l’avant du fuselage non plus par une plaque de montage qui, en cas de mau¬ vais atterrissage ou de chute, transmet les torsions au car- Le moteur IIaackk t\b lit’. ter, mais par trois pattes qui prolongent le carter et que l’on visse sur les entretoises avant du fuselage; en cas de chute ou de capotage, ces pattes se brisent. Culbuteurs en Z à très large surface d’appui; culasses amovibles à grandes ailettes de refroidissement; les sou¬ papes, obliques, permettent de placer, sur le sommet du cylindre, de très importantes ailettes. Les axes qui supportent les culbuteurs sont le prolon¬ gement des tiges (pu lient les culasses au cylindre et au carter. Le cylindre a des ailettes en aluminium. Le carter, très simple, comporte intérieurement une série d’ailettes qui captent l’huile et la contraignent à pénétrer dans les cylindres. Les consommations annoncées sont de 22og d’essence et de 2;rg d’huile par cheval-heure. Le moteur donnerait 48 IIP à 1 joo tours; son encombrement atteint im,o8 en largeur et om,43 en profondeur. — • Aérotechnique et Construction 1 Le nouvel amortisseur “ Avro Le poids principal de l’avion repose sur les deux jambes de force avant de l’atterrisseur. A l’amortisseur par san¬ dow s’ajoute un amor¬ tisseur oléo-pne u m a - tique qui, recevant le choc, l’absorbe en chas¬ sant l’huile, par des ouvertures calculées, dans la jambe de force télesco¬ pique. En vol J’atterrisseur reprend, par sa pesanteur même, sa position primitive. Le perfectionnement aérodynamique des automobiles. On a pu voir, au Salon de /’ Automobile de Berlin 1921, la voiture fuselée du constructeur d’avions Rumpler. Cette voiture, appelée tropfenauto, était établie de façon à amé¬ liore]1 le rendement aérodynamique. .Tout y était aménagé pour diminuer la résistance à l’air : châssis et caisse bien profilés, position des axes, direction, roues de rechange à I intérieur du châssis, garde-boue en forme de petites ailes Junkers, contenant les lanternes. La construction de cette voiture était tout à fait spéciale. S’inspirant des résultats obtenus, le eontrueteur Paul Jaray, des usines aéronautiques Zeppelin , a étudié une nouvelle forme de carrosserie pouvant être appliquée aux automobiles normales. Cette forme est celle d’une aile épaisse, genre Junkers à très faible envergure. Les roues sont placées dans ce corps, surmonté de la limousine pro¬ filée. La forme adoptée résulte du fait qu’un corps de moindre pénétration doit avoir un profil différent suivant L AÉRONAUTIQUE 2IÏ9 Le monoplan torpilleur Kokker \\ .-I.. hydravion à flotteurs , à moteur Liberty, .'joo HP, vient de faire ses premiers vols. qu’il aura à se déplacer en l’air, ou près du sol. La meil¬ leure forme pour l’automobile paraît être celle d’un corps de bonne pénétration en l’air doublé en dessous d’un autre corps semblable. Pour obtenir des résultats précis, on a procédé, dans le tunnel aérodynamique de 3m des usines Zeppelin , à Friedriekshafen, aux essais comparatifs des modèles d’une limousine normale, d’une voiture, fuseau Rumpler et d’une voiture Jaray. Les voitures étaient de même puissance et pouvaient transporter six personnes. La section verticale était de i m\ 9 pour la limousine, de i m ,i pour la forme Rumpler et om?,75 pour la forme Jaray. Carrosserie d’automobile Jaray La puissance en chevaux nécessaire pour vaincre la résis¬ tance à l’avancement à différentes vitesses est indiquée par le Tableau suivant : km i. . ou. t:o. 100. no. m Jaray . 2,7 6,4 12,4 35 101 Rumpler . 4 9>b 18,7 53,5 i5o Normale . 7 1 7 , 5 34 97 27^ On peut obtenir, avec la forme Rumpler, une économie de 4o pour 100 et, avec la forme Jaray, de (56 pour 100. On a constaté qu’à la vitesse de 6okmh, une voiture, pour vaincre la résistance à l’air, exige une puissance de 60 pour 100 supérieure à la « puissance mécanique » seule. On arrive au chiffre de 90 pour 100 à 7okmh et de 1 10 pour 100 à 8okmh. A cette vitesse la puissance aéro¬ nautique est plus grande que la puissance mécanique. Il en résulte de ces chiffres que l’économie d’essence peut être estimée, avec la forme Jaray, par exemple à 3o pour 100 pour 6okmh, et 4o pour 100 pour 8okmh. La forme Jaray paraît peu esthétique lorsque la voiture est au repos : l'impression est tout autre quand la voiture est en marche. Il est certain que les expériences laites et la livraison au public de voitures Jaray feront donner à l’avenir beaucoup plus d attention à I étude aérodynamique des voitures. Il y a là une conséquence des recherches aéro¬ nautiques qui mérite d’êire soulignée. - — . Aérostation — Les aéronautes belges Demuvter et Veenstra, partis de Bruxelles le 26 juin à 1011 du soir, ont atterri, 2:) heures plus tard, près de Naumistiev, aux environs de Kovno, en Lithuanie, ayant parcouru environ 1 3^5 km. Le voyage fut très dur, les aéronautes ayant dû se maintenir pen¬ dant 21 heures, entre 4ooom et 6ooom, par un froid de — ii°. Ils ont essuyé à plusieurs reprises le feu des soldats allemands et lithuaniens, dans la dernière partie de leur voyage, et ont, après leur atterrissage, été maintenus un certain temps prisonniers par les soldats lithuaniens. Le magnifique voyage a été accompli à bord du ballon Bel- gicct (22oom?), que Demuyter pilotera dans la Coupe Gordon-Bennett. 270 LAÉRONAUT1QUE. Carburateur. Schémas de fonctionnement du moteur d'aviation à soupape rotative Bournonville. \ gauche, schéma d’une section droite verticale, au temps d’aspiration. — A droite, schémas de fonctionnement aux divers temps. — Accessoires de moteurs - - - Soupape rotative pour moteurs. AI. Eugène Bournonville, agcinde. Le 11 juin, le parachutiste Romaneschi a donné à Taliedo (Milan) une exhibition de parachute avec exercices d’anneaux et de trapèze. Déplorons de voir le parachute, dont 011 ne saurait donner trop de démons¬ trations utiles pour convaincre les aviateurs et le public de son elïicacité, servir à ces acrobaties qui 11e peuvent que nuire à la bonne propagande aéronautique. — Dans l’Aéronautique ===== L 'aviation militaire à Longchamp. La Revue du i4 juillet a été l’occasion d’une belle manifestation aérienne. Sous les ordres du commandant Guillemeney, cinq escadrilles du 34e régiment et deux escadrilles du D.G.R^M .A., au total 35 avions, firent, en un beau vol de groupe, trois fois le tour de Longchamp où évoluait un dirigeable. Après le retour au Bourget, le commandant Delafond, commandant le 34e, remit, en toute intimité militaire, la Légion d’honneur au capitaine Casenave, au lieutenant Venson et au lieutenant Thoret, vieux et fervent pilote. — Le général Pettelat, chef d’ État-Major de l’Armée du Levant, après un stage de trois mois au parc d avia¬ tion et dans les escadrilles stationnées sur l’Euphrate, a terminé sur Caudron 6’-3, le 27 juin, les épreuves du brevet de pilote aviateur militaire. Le général Pettelat, qui a accompli brillamment en cinq jours seulement les dilïérents voyages constituant les performances réglementaires, va s’entraîner sur Spad. — Le Cinquième Congrès international du Comité juri¬ dique international de V Aviation aura lieu à Prague, du 20 au 3o septembre 1922. Pour les renseignements et les adhésions, s’adresser à M. R. Homburg, 101, rue de Prony, Paris (17e), ou à M. E. Jelen, vice-secrétaire au Ministère des Affaires étrangères, Prague IV, Hrad. Le capitaine Thénault, ancien chef de l’escadrille La Fayette , succède à Washington au capitaine de La- vergne comme attaché aéronautique. REVUE DES LIVRES. Notes à l’Académie des Sciences, par M. A. Rateau j1). M. Rateau vient de donner à l’Académie des Sciences, dans trois séances successives du mois de juin, trois Notes intéressantes qui ont été publiées dans les Comptes rendus et qui ont pour titres : Théorie générale du lurbo-compresseur pour moteurs d’avions; Pres¬ sions et poids spécifiques de l’air en atmosphère normale; Calcul des variations du plafond d’un aéroplane dues à une variation de son poids ou à l’emploi d'un lurbo-compresseur. O Comptes rendus de l’Académie des Sciences, Gauthier-Villars, éditeur, 55, quai des Grands-Augustins, Paris. Report on the Health of the Royal Air Force for lhe Year 1920, par II. -G. Feel (2). Ce Rapport sur l'état de santé dans la Royal Air Force pendant l’année 1920 est le premier Volume d’une série qui sera publiée annuellement. Il rend compte, avec de nombreux tableaux statis¬ tiques, des affections du personnel de terre et du personnel navigant en Grande-Bretagne, dans le reste de l’Europe, en Asie et en Afrique, il sera consulté utilement par les médecins et physiologistes s’occu¬ pant d’aéronautique. (2) H. M. Siationery Office, Impérial House, Kingsway, Londres W. C. 2. 27— L AÉRONAUTIQUE Vorn Fliegen (Traité de l’art du vol), par le professeur D(*) 1 Kurt Wegener (1). Cet Ouvrage, pour lequel M. Kurt Wegener a tiré profit dune expérience reconnue, étudie, dans trois parties successives, l’art du aol proprement dit , puis les instruments de bord à la disposition du pilote, enfin V élément même où l'aviateur se meut. Cette dernière partie, spécialement développée, nous paraît aussi la plus neuve, en ce sens qu’elle montre l’influence, sur le pilotage même, de circons¬ tances atmosphériques généralement étudiées soit par le météoro¬ logue, soit par ou pour le navigateur aérien. Il y a làun essai heureux pour mettre en forme une expérience extrêmement répandue, mais très rarement exposée de façon systématique. H. B. (*) U. Oldenburg, Berlin et Munich. Les axiomes de la mécanique, par Paul Painlevé (2). Ce petit Livre de la collection des Maîtres de la Pensée scientifique résume l’exposé des axiomes de la Mécanique avec le minimum de terminologie mathématique. M. Painlevé y reproduit la pensée essentielle des fondateurs de la Mécanique, tout en employant un langage plus précis et plus explicite que celui des précurseurs. Par la méthode même et l’ordre de cet Ouvrage, M. Painlevé conduit le lecteur par avance à l’énoncé des modifications de la Mécanique que proposent les théories nouvelles, et par ce fait, ce livre constitue une véritable introduction à la théorie de la Relativité d’ Einstein. (2) Gauthier-Villars et C,e, 55, quai des Grands-Augustins. L’AÉRONAUTIQUE AU JOUR LE JOUR. — JUIN. 1. Atterrissage des ballons du Grand Prix des États-Unis. 2. Inauguration de la ligne Genève-Nuremberg. — Inauguration de la ligne Genève-Nuremberg. - Le ballon Léman, parti de Genève, descend dans le lac de Neuchâtel, et arrive au rivage. 3. Troisième grand Meeting de Croydon. 4- A Milan, départ des ballons de la coupe Angelo-Bcrardi. Classement : icr Sioli, ?,e Guglielmetti. 4-5. Grands Meetings de Bourges et de Chalon-sur-Saône. Départ de neuf ballons pour le Prix Angelo-Bcrardi, à Milan. 5. Deuxième journée du Meeting de Chalon-sur-Saône. — Arrivée à Pernambouc des aviateurs portugais Coutinho et Cabrai. 7. Le lieutenant Battclier et le lieutenant Carrié, le premier sur Potez, le second sur Breguet, font Paris-Marseille et retour dans la journée en 8 heures de vol. 7. Premier voyage aérien nocturne Paris-Londres et retour, par Labouchère, sur Goliath des Grands Express Aériens. — • La vedette Zodiac U-24, piloté parle lieutenant de vaisseau Demougeot, se rend de Rochei’ort à Cuers. 8. Voyages Paris-Marseille et retour en 7 heures 45 minutes de vol par le lieutenant Battclier et en 9 heures 5 minutes de vol, par le lieutenant Carrier. 10-11. Meetings de Montpellier, d’Elbeuf et de Commercy. i3. 564e ascension de l’aéronaute Speltcrini, à Copenhague. — Le capitaine A.-W. Stevens bat à Dayton le record de la hauteur en parachute : descente de 7383m. 16. Conférence de M. de Pescara à F .4. F. A. sur les formes futures de l’avion-hélicoptèrc. 17. Essais de l’hélicoptère américain Berliner qui s’élève trois fois et se déplace horizontalement. ■ — Arrivée à Rio de .Janeiro des aviateurs Coutinho et Cabrai. 18. Rallye aérien des « io\ au io j », organisé par l’ Aéro-Club de France. - Fête aéronautique à Bordeaux. Meetings à Troycs et Saint- Dizicr. — Coupe Baracca à Turin. 22. Première descente en parachute de P. Labric à Villa- cou h lav. 23 au 25. Grand Meeting de Bruxelles. 24. Demuyter va, en ballon libre, de Bruxelles à Kowno (Lithuanie), soit I200km. — L ’Aerial Pageant du Royal Air Force a lieu à Hendon. 20. Meetings de Mortagne, Montpellier et foui. — A Orly, fête du 1000e pilote des Centres d’Entrainement. 27. Imposantes obsèques, à Bruxelles, du capitaine Bonneton qui a fait au Meeting d’Evere une chute mortelle. 3o. Premier vol du Breguet « Léviathan ». JUILLET. 1. Prix Aumont-Thiéville. Départ de sept ballons, à Saint-Cloud. Ier Cormier, atterri près de Kiel. Le dirigeable Zodiac I .Z- 10 revient de Bruxelles à Saint-Cyr, par fort vent debout. — Mort du colonel Dorand. 2. Meetings d’Angers, Mulhouse et Chaumont. 7. Le dirigeable U. Z- 10 va de Saint-Cyr à Metz. 8 au 10. Grand Meeting des Vosges. 9. Meetings de Pont-à-Mousson et Romilly. it. Tentative de Poirée pour la Coupe Michelin. 14. Arrivée du major Blake à Bagdad. 14. Fête nationale : nombreuses ascensions de ballons libres en France. Avions et dirigeable à la Revue de Longchamp. 1.4 et i5. Meetings de Strasbourg, Avignon, Reims, Vendôme. 16 au 18. Meetings au Havre et à Nancy. 16. Accident d’avion à Saverne : mort du pilote Louis et de quatre passagers. 22 et 2,3. Meeting et concours d’avions de sport à Nantes. 23. Meetings de Cabourg et Braine-le-Châtcau. — Vols des membres de F Aéronautique-Club au Bourget. Inauguration du monument de Pégoud à Montferrat (Isère), 28. Le dirigeable Méditerranée, piloté par Stapfer, se rend de Rochefort à Cuers en 7 heures. 3o. Meeting de Verdun. G8339 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS et Cie, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Thouzellieu. REVUE MENSVELLE ILLV5TRÉE Les résultats de Combegrasse et de la Rhon L'Aéronautique brésilienne L'avion et la guerre navale La Coupe Gordon=Bennett — La Coupe Schneider Les appareils de la Coupe Deutsch Le N° 3^50 “ Abonnements : France, 40*' - Union postale, 50(,‘ * Le N 3h50 DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF HENRI BOUCHÉ LIBRAIRIE ' -X- N° 40 - Septembre 1922 GAUTHIER- VILLARS * C“ 55, Quai des Grandi-Auguitin*, PARIS rr-".- — ZZZZ^*-**^* ~ — ■ - — - - - - — . - - — , - - .* ■ •m-r* “ L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur- Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTH1ER-V1LLARS & C‘°, Éditeurs, 55, quai des Gds-Augustins, PARIS (vie) Téi. : Gob. 19-32, 19-55 et 23-28 Abonnements : Un an, T rance : 40 fr. — Étranger : 50 fr. COLLABORATION TECHNIQUE MM, APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique et à l’École Supérieure d’Aéronautique ; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; Professeur à l’École Supérieure d’Aéronautique ; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE. N° 40 -- 4e Année SO \1 M .AI RE SEPTEMBRE 1922 Le sens et la portée des résultats de la Rhbn . » Editorial. H. B. 273 Le Congrès expérimental d’ Aviation sans moteur . . 274 Le troisième Concours de la Rhon . . S. Y. DIME. 281 La Coupe Gordon-Bennett. . . . - . Charles DOLLFUS. 28/ L’Aéronautique brésilienne . C Aéronautique. 289 De Guatemala à San Salvador . * . . 292 Les avions de la Coupe Deutsch de la Meurthe . • . • H. B. 293 La semaine d’ Hydraviation de Naples . 297 Alexander Graham Bell . . > • • • 298 Alfred de Pischof — Fétu . . . . • “99 . -u-u--n.ru- njjuuvjWLrL^wuTj---.-LVJ ' La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales . 300 Bibliographie . . * . . • • • 304 L’Aéronautique au jour le jour, Août . . . . . . 304 L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n° 9 Le départ du Colonel Saconney . H. B. 99 La huitième conférence de 1’ “International Air Traffic Association” . L’ Aéronautique Marchande. i00 Les transports aériens et le fisc . 101 Diagramme pour l’établissement de l’horaire d'un voyage aérien . . A. V. 102 L’Aéronautique Marchande et l’Etat . 103 Infrastructure . 104 Les Transports aériens . 104 Sur les lignes aériennes . 105 Un Prix pour le progrès technique de l’Aviation de transport . 106 Pour connaître la hauteur du brouillard . 106 iivliiiiiaiiaiiiBiiiiaiiini La reproduction , sans indication de source, des matières contenues dayis L’Aéronautique est interdite. Aéronautique Française (répertoire) Aéronavale (L’) . Ateliers des Mureaux . A. André fils (Spidoléines) . Marcel Besson . . Blériot- Aéronautique . Bréguet . . . j CAMS . Compagnie Aérienne Française. . Compagnie Franco-Roumaine . . . C. T. M . Cyclecars Salmson . Degroote . Henri Dits . Farman . Gourdou et Leseurre . XXVII IV Encart. couleur . A.M. 108 . XII VIII XVI XXIV • XIII . Couv. D Grands Express Aériens . Guibillon . Hanriot . . Lamblin (Radiateurs) . Les Ailes . Levasseur . . . Librairie Gauthier- Villars . Lignes aériennes Latécoère (C.G.E.A ) Lioré et Olivier . Luchaire . Lumière . . Messageries aériennes .... . Morane-Saulnier . . Moteurs Hispano-Suiza . Nieuport-Astra . Oliver . x xxv xvii VII XX XXI III XI XIV XIX II XVI Polybiblion . Potez . . ) i Ratier . Revue de France . Revue de l’Amérique latine . Société Financière pour l’industrie. Saint-Gobain . . Société des Métaux et du Bois . Société des Moteurs Salmson . Suisse sportive . Louis Schreck . . . Transports aériens Guyanais . Vion . . Zénith ( Carburateur ) . Zodiac .... . XXIV Encart couleur VI XXVI XXIV XXI VI IX XV XXVIII XVII XXV V Consulter L’AERONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XII et XIII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques B Le sens et la portée des résultats de la Rhôn Les grandes performances des récents Concours de planeurs ont suscité un étonnant mouvement d’opinion publique. Jamais on n’avait tant parlé d’aviation. Et voilà un premier résultat. Les nationalismes aidant, les exploits d’IIenzen et de Martens sont un sujet brûlant d’actualité. On est pour ou contre le vol à voile qu’on ne définit pas; l’un prédit; l’autre, important, crie: «Fausse route ». On est donc « en route »? Vers quoi ? Nous avons assisté, huit jours durant, aux essais de Combegrasse. Le Congrès était « expérimental », mais cette expérience était de celles que Bacon baptise errantes. On allait où le vent menait, on « totalisait », c’était un mode nouveau et dispendieux de sondage qui a donné de beaux spectacles et permis des performances hono¬ rables, puisque égales aux performances officielles du deuxième meeting de la Rhon. Dans le même temps, les témoins de la Rhon assistaient à de plus saisissantes envolées; Martens et Jlenzen vo¬ laient ih, 2h puis 3h, pendant que Barbot, Coupet et Bossoutrot poussaient nos records à i' , 3', 5C Et rien n’est plus naturel, ni mieux explicable. Chez nous, un début sur un terrain mauvais, où des « puvs » coniques se gênaient l’un l’autre et créaient d’ins¬ tables courants ascendants, quasi linéaires. De la Wasser- kuppe à la Eube au contraire, face au vent d’Ouest sans lequel il n’y eut que des vols planés, un vaste glacis, étudié depuis 1912, créait une nappe ascendante parfai¬ tement repérée sur laquelle, par des « huit » et des orbes patiemment superposés, Henzen et Martens mainte¬ naient leur planeur. Est-ce à dire que, transportés à la Wasserkuppe, les meilleurs de nos appareils — le Farman, le Coupet, le Levasseur- Ab rial, le Dewoitine surtout — auraient égalé ces retentissantes performances ? C’est improbable. Henzen, grand pilote de guerre allemand, a débuté L’Aéronautique. — N* 40. cette année sur planeur; mais Martens, excellent pilote doublé d’ un technicien, lui a communiqué les connais¬ sances locales patiemment acquises, et sans cesse tenues à jour durant ces semaines. Car ils étaient là-bas quelques « sourciers », à la recherche des fontaines d’air jaillis¬ santes, mais invisibles, que le vent d’Ouest et le glacis engendraient. Sur ces sources reconnues, le fin planeur guidé par le très fin pilote est demeuré comme la coquille d’oeuf reste sur le jet d’eau, montant et descendant selon que le vent mollissait ou fraîchissait; les récits de ces vols, tels que nous les publions, le démontrent de façon décisive. Un terrain favorable, des courants aériens propices et minutieusement étudiés, un bon planeur — le Hannover -« Vampyr » — conçu par un grand technicien, des pilotes sans cesse au travail et déjà riches d’une expérience ancienne, tels sont les éléments de ces per¬ formances sensationnelles et toutes simples. Toutes simples, mais hautement suggestives. Nous aurions peine à croire que les premiers techniciens des aéronautiques allemande, britannique, américaine et française aient tort de s’intéresser à ces expériences. Chaque soir, à la Wasserkuppe, se réunissaient Prandtl, von Karmàn, HofT, Uopf, Klemperer, Parseval, Lach- mann; Warner, venu d’Amérique; les Hollandais Baum- hauer et Fokker; Reynolds et Gnosspelius, venus de Londres ; et tous ces hommes trouvaient dans ce qu'ils venaient de voir matière à des discussions utiles. Ces grands vols furent émouvants. Alors que Henzen tournait dans le ciel déjà nocturne, et que le seul bruit était celui de sa voix interpellant les camarades de la terre, les spectateurs durent connaître l’émotion qui saisit, voici quatorze ans, les témoins de « l’heure » de Wright au Camp d’Auvours. Nous croyons que cette émotion est un signe. Nous ü 27 i L’AÉRONAUTIQUE. croyons que ces recherches, patiemment poursuivies pour elles-mêmes, permettront des progrès techniques dont l’avion à moteur profitera. On peut discuter le détail; contester — et c’est en effet bien contestable — - que le vol plané puisse être jamais la meilleure école de pilotage, bien qu’il soit l’évidente école du meilleur pilotage. On peut nier que le vol à voile soit une méthode expérimen¬ tale, alors que le vol plané par vent nul exige déjà une interprétation délicate. Il y eut du moins, grâce à la Rhôn et à Combegrasse, plus de cinquante appareils construits, présentés et essayés en vol qui ont illustré, confirmé, précisé de nombreuses données d’aérodynamique et de construction, en même temps qu’ils intéressaient à l’aviation, grâce à leur faible prix de revient, une élite technique de jeunes. Tout cela vaut d’être considéré. Rien de tout cela ne justifie aucune exclusive. H. B. Le Congrès exnérimental d’Avions sans moteur Clichés Miroir des Sports. De droite à gauche, trois phases d’un des beaux vols de Chardon sur son biplan de type Lilienthat. : aussitôt après le départ, en planement à la limite de la perte de vitesse, à l’atterrissage. Le premier Congrès expérimental d’ Aviation sans Moteur s’est tenu en Auvergne, ainsi qu’il était prévu, du 6 au ai août. Il a comporté une prolongation officieuse d’une semaine et l’organisation officielle d’un départ de planeurs du sommet du Puy de Dôme. Le Camp Mouillard, situé sur la commune d’Aydat, était formé d’une cinquantaine de tentes et de trois Bessonneau et comprenait, édifiés comme tout le reste par le Génie, deux réfectoires, un bar, une cuisine, une salle de réunion et une organisation de douches. La vie au Camp Mouillard ne manquait pas de pittoresque et les Congressistes conserveront bon souvenir de ce sym¬ pathique camping. 11 faut féliciter de cette bonne organisation V Associa¬ tion Française Aérienne et son président M. André Carlier, V Aéro-Club (P Auvergne, son président d’honneur le général Linder et son président Sarclier, enfin le général Targe, commandant le i3e corps. Le terrain. Les expériences avaient lieu au Puy de Combegrasse (iu8m), donnant une dénivellation utile d’environ i5om, et au Puy de la l oupe (io8om), moins élevé, mais plus favorablement placé pour les vents de Nord-Ouest. Combegrasse était utilisable presque sur tous les côtés, saul le Sud-Est, où le Puy de la Rodde formait une barrière. Les pentes d’herbes de Combegrasse, assez rapides et favo¬ rables aux vents ascendants dans une mesure appréciable, justifiaient son choix pour une première série d’expé¬ riences. En outre, sa situation permettait une organisa¬ tion matérielle qui est un utile facteur dans ces sortes d’expériences, et notamment la proximité des hangars et la rapide remontée des appareils remorqués en une moyenne de 25 minutes par une voiture à chenille Citroên- Kégresse qui n’a pas failli malgré le rude service demandé. Le Jury était présidé par le lieutenant-colonel Paul Renard, qui en a suivi tous les travaux, montant quoti¬ diennement, infatigable, au sommet de Combegrasse. Les appareils. Les appareils ayant satisfait à l’épreuve de io secondes imposée pour la qualification du pilote ont été les sui¬ vants : Chardon i5 et 1 6, Dewoitine 5 et /\i, Coupel, Aeronautical Engineering Society, Potez, Deshayes, Far- L’AÉRONAUTIQUE. man 19 et 47, Bellan- ger - Denhaut , Bonnet- Clément , Levasseur - A brial, Clément. Les appareils de Monge 2, N es s 1er, Groux, Chardon 1 4 , Grondin, Rollé, Caux , Landes ont été es¬ sayés, mais en de très courtes envolées. Enfin, ont été présen¬ tées sans faire d’es¬ sai les machines de MM. Derivaux, Gil¬ bert, Paulhan, Pi- moule, Massy, Tho- rouss, Sablier, Valette, Aubiet, Rousset. Les appareils Peyret et Verrimst-A la neyrol n'ont été essayés que dans la semaine de prolongation. Il faut ajouter qu’un second mono¬ plan de Y Aeronautical Engineering Society, piloté par Allen, a fait plusieurs vols offi¬ cieux d’une certaine durée. Le règlement ne retenait pour la tota¬ lisation que les vols de plus de 3o secondes. Les Ephémérides du Congrès. Les jours qui ont précédé l’ouverture d u ( longrès ont vu les tout premiers vols En haut, Coupet, sur monoplan Coupet; en bas, le monoplan Espenlaub >922 (allongement : iS). I- opposition entre les pentes longues et continues île la Rhôn, d’une part, et le plateau d’Auvergne hé- Cartes schématiques comparatives des régions choisies pour le vol plané. À gauche, la région de Coinbegrasse, où 1 interaction des puys est évidente; à droite, la région de la Rhon dont le relief simple apparaît bien, et où toutes les performances importantes ont eu lieu par vent d’Ouest et de Nord-Ouest. Où la Bhôn et l’ Auvergne s'opposent. de Chardon et de Allen. Les vols offi¬ ciels ont commencé le 7 août : 7 août. — Chardon fit ce jour-là, pour sa qualification, un vol de 45". L’appareil qu’il employait — le n° 15 — est un biplan qu’il a construit lui-même avec des matériaux très légers et qui rap¬ pelle à la fois le der¬ nier biplan de Lilien- thal et le petit biplan de ChanutcL le spec¬ tacle de Chardon ré- t ab lis sa n t par les mouvements des jam¬ bes son équilibre, alors qu’il était suspendu à quelque 6om ou 8om au-dessus du sol, rap¬ pelait l’époque des précurseurs et donnait une forte impression. Il y a lieu ici de louer la ténacité, l’énergie de Chardon quia effec¬ tué plus de 60 vols, souvent par vent assez fort, et qui n’hésitait pas à remonter tout le Puy de Coinbegrasse quatre fois en 1 heure. Le 7 août, il fit cinq autres vols. Bossou- trot se qualifia sur le biplan F annan (fui fit ensuite, avec Paulhan, un court vol terminé par un capotage. M . G r a n di n proc é d a risse de puys coniques, d’autre part, est saisissante; elle s’est t r a d u i t e par l’a d a p- lation forcéederouessur les planeurs français, presque tous d’abord munis de pa¬ tins ù l’instar de la plupart des appareils de la Rhon, 276 L’AÉRONAUTIQUE. aux premiers essais de son immense chauve-souris qui, quoiqu’un peu trop près peut- être de la nature et un peu compliquée, présente des dé¬ tails intéressants. 8 août. — i beau vol de Chardon, et 4 vols dc Allen sur le monoplan américain. 9 août. — 2 vols de Char¬ don et 7 de Allen, dont un avec palier de 38 secondes. Essais de mise au point des appareils Deshayes et Clé¬ ment. 10 août. — 9 vols de Char¬ don, dépassant souvent i' et parcourant jusqu’à 900"1 en 1 ' l'j" ; 2 vols de Bossoutrot sur le 47; Sardier se qualifie sur le triplan Clément par un vol de 5i", et effectue un second vol. 1 1 août. — 3 vols de Allen, dont 1 avec atterrissage à 44m,9° du point choisi; ap¬ pareil brisé au quatrième essai. 4 vols de Bossoutrot sur le 47, le dernier d’une durée de 2,3i// et d’une dis¬ tance de i20om; 1 vol de Chardon (i'o4//) et 2 de Sardier, dont le triplan vole à très grande vitesse; qua¬ lification de Coupet, en 1' 3g". L’appareil de l’excel¬ lent pilote, qui s’est attiré au Camp Mouillard toutes les sympathies, est d’une ligne remarquable et vole d’une façon très intéressante. 12 août. — - 1 vol de Char¬ don, 5 vols de Bossoutrot sur le 47; qualification, en 1 ' 3r]" , de Douchy sur le Potez et 1 autre vol du même; essais du « pigeon bleu » Landes; Chardon donne quelques leçons à son élève Cuendet. 13 août. — 3 vols de Douchy; 2 vols de Bossoutrot sur le 47; 2 vols de Coupet; qualification de Paulhan sur le 47; essais de Grandin et de Landes, qui décolle. Le temps, très calme, comme la veille et le lendemain matin, ne permet pas de longs vols. Premier essai du Dewoi- tine 41 : appareil retourné. i4 août. — Visite de M. Laurent-Eynac : le matin, 1 vol de Bossoutrot sur le 47 ; 1 vol de Douchy; 1 vol de Paulhan sur le 47; 1 vol de Sardier. Après-midi : 1 vol de Bossoutrot sur le 47, 2 vols de Douchy, 2 vols de Sardier, 3 vols de Coupet dont un de 2' 08", 2 vols de Paulhan sur le 47; 3 vols de Bossou¬ trot sur le monoplan F ar¬ mait 19, dont un de 2' o3"; presque tous ces vols de plus d’une minute. Camard, au cours de son vol de qualification sur l’in¬ téressant monoplan Des¬ hayes, voit son appareil pi¬ quer du nez et s’abîmer sur le sol : il est relevé avec des contusions, l’avion est com¬ plètement brisé. Au crépus¬ cule, par vent de iom à i2m, Barbot se qualifie sur le Dewoitine n° 5, par un vol de 55", absolument remar¬ quable : parti d’une faible hauteur, le monoplan fonce contre le vent, s’élève en trois échelons, et file à grande vitesse, pour atterrir à environ 1 km du point de le pilote ayant agi énergiquement pour 11e pas prolonger le vol. Ce véritable vol à voile a produit une vive sensation sur ses rares témoins. i5 août. — - Vent tort, a rafales, consécutif à l’orage nocturne : 1 vol de Bossoutrot sur le 47. Sardier part sur le triplan Clément, mais s’élève difficilement et touche Quefques images du Congrès. De haut en bas : Sardier. sur son triplan Clément, descend ch. Com be grasse vers le Camp Mouillard. — D enthousiastes volontaii es h issent vers le sommet le Dewoitine de Ihoret. Sardier va partir , à sa droite, M. Clément; à sa gauche, Coupet. -- Bossoutrot, Henry Farman et Paulhan devant le planeur Farman 1 départ, L'AÉRONAUTIQUE. 277 avarié et le pilote, précipité en avant, est relevé avec une très forte commotion, mais sans blessure. Après-midi : essais à la loupe; i vol de Barbot, sur le Dewoitine 5, de 2 7 43" dont 1 /fifi au- dessus du niveau du départ, l’appareil s’immobilisant presque couLre le vent; 2 autres vols de Barbot; 2 vols de Douchy; 2 vols de Bossoutrot sur le 19, le premier de 2' 02"; 2 vols de Paulhan sur le 47. t 9 août. ■ — 2 vols de Chardon ; le sol à une grande vi¬ tesse. L’ap¬ pareil est gravement velle son vol circulaire de la veille; 4 vols de Descamps; 3 vols de Coupet; i vol de Paulhan; 2 vols de Pitot. Allen vole sur son second monoplan. Fétu, parti de la l oupe, effectuait un vol qui parut normal pendant 5o secondes, lorsque, à la suite d’une perle de vitesse, il se mit en vrille à 3om et s’abattit derrière Kandanne. Retiré d’un appareil complètement brisé, Fétu, très grièvement atteint à l’épine dorsale, succombait le lende¬ main soir à Royal, malgré tous les soins. 5 vols de Des¬ camps; 2 vols de Bossoutrot sur le 19. Au premier, parti de Combe- grasse, il monte à 8om au-dessus du niveau du dé- 16 août. — 6 vols de Chardon de 7h à ioh3om, dont 4 en ih 6', et tous supérieurs à i7, avec, au cinquième vol, atterrissage à 32m,35 du point fixé; 4 vols de Bossoutrot sur le 19, tous de plus de 2 7 et l’un de 275i7/. Au cours du quatrième vol, il se pose sur le point même indiqué pour l'atter¬ rissage. 1 vol de Paulhan sur le 47; 3 autres vols de Chardon; 3 vols de Douchy; vol de quali¬ fication de Descamps sur le Bon¬ net-Clément-, Barbot se retourne sans accident; essai du Nessler. 17 août. — - 1 vol de Chardon; qualification de Fétu sur Bellanger-Denhaut, de Thoret sur De¬ woitine 41 et de Pitot sur Levasseur- Abrial ; 3 vols de Bossoutrot sur 19; 2 vols de Descamps; 1 vol de Paulhan sur 47; Thoret détériore pour la seconde fois son appareil au départ, et Casale avarie légèrement le monoplan de Monge 2; 2 vols de Bossoutrot sur 19, à la Toupe : au dernier vol, il vire autour de la Toupe et atterrit près du Camp, parcourant environ 2km en i 7 32/7. 18 août. — - 1 vol de Chardon ; après- midi, à la loupe: b vols de Bossou¬ trot (durée totale : 1 1 7 5 7 77 ) , qui renou- Quelques planeurs du Congrès en plein vol. De bas en haut : Un départ de Douchy, sur Polez ; Bossoutrot sûr le Farrnan « Moustique » ; Pilot, sur le Levasseur- Ab liai) le Dewoitine de Barbot; le Bonnet-Clément , de Descamps. 278 L’AÉRONAUTIQUE. part et décrit successivement 3 orbes, en perdant puis regagnant chaque fois de la bailleur: durée du vol, 5 18", dont 3' 3o" au-dessus du niveau du départ ; 3 vols de Paulhan; 3 vols de Coupet, dont le dernier, à très laible vitesse, de l\ 5o", dont 3' i5" au-dessus de l’horizon du départ. Le Levasseur- Abricil se retourne au départ et se brise : Pitot est indemne. 20 août. ■ — • Temps calme, 3 vols de Bossoutrot sur le 19; 4 vols de Coupet; 5 vols de Chardon, en lutte très sportive pour la totalisation contre Coupet qu’il bat: i vol de Bossoutrot sur le 47; i vol de Barbot sur le 5: qualification de Hemmerdinger sur le monoplan Chardon- 1 5 ; le lieutenant Le Petit clôt le Congrès en volant officieusement i' 20" sur le 47. Douchy, en dehors du Congrès, s’envole pour la pre¬ mière fois du Puy-de-Dôme (i465m). 11 part sans hésiter par vent nul du haut de la pente la plus abrupte et accomplit un excellent planement de 9' 02" qu’il termine près de Royat, sans incident. Jeudi 24 août. ■ — - Après deux jours de remise par suite d’intempéries, Je départ olüciel du Puy de Dôme a été donné à quatre appareils partis dans des directions différentes. Le premier, Coupet, qui atterrit à Font-de- l’ Arbre, à 2km en avant de Royat, parcourant 3km,i5o en 4' 45'' ; puis Bossoutrot part du même point et, après avoir pris aussi, vent dans le dos, la direction de Clermont, se pose au bout de 6' 58", ayant couvert 5km, 280. Barbot partit ensuite, face au vent, s’éleva à plusieurs reprises et atterrit au bout de 8'56", ayant parcouru 4kn\65o pour une dénivellation de 6oom. Enfin, Douchy s’élança du même endroit que la première fois, plongea un peu et Le planeur I’kyret, de type La nu le Y. atterrit dans les environs de Royat, ayant couvert 5km, 85o en 5'5o", avec dénivellation de 800 m. Les primes. Distance. — 1er : Potez (Douchy), 10 ooofr; 2e : Far- man 19 (Bossoutrot), 5ooofr. Durée. — 1er : 5ooofr et plaquette, F annan- 19 (Bos¬ soutrot), 5' 18"; 2e : 3ooofr, Coupet (Coupet), 4 ' 5o". Totalisation de durée. - — 1er : 5ooofr, Farman-Cl (Bossoutrot et Paulhan), 49^ 55"; 2e : 3ooofr, Farman- 19 (Bossoutrot), 48' 55"; 3e : 20ooir, Chardon- 15 (Chardon), 34' i5"; 4e : iooofr, Coupet (Coupet), 3i'2o"; 5e : 5oofr, Bonnet (Descamps), 19' 2.3". Structure du planeur Levassecr-Abrial de Pego. Cliché pris au cours du moulage, montrant le manche à balai (qui en est un... ). et la très légère structure interne de Paile. Hauteur. - — 1er : 5ooolr, Farman-i 9 (Bossoutrot), 8om au-dessus du point de départ; 2e : 3ooofr, Coupet, 53m; 3e : i5oofr, Bonnet (Descamps), 3om. Plus faible vitesse de chute. — 1er : 5ooofr, Farman- 19 (Bossoutrot), oin,47; 3e : 25oofr, Coupet , om,625; 3e : i5oofr, Bonnet (Descamps), om,69. Le monoplan à aile épaisse Levasseur- Abrial a prouvé ici des qualités intéressantes, réalisant, dans un essai qui malheureusement 11e comptait pas pour le vol de plus faible pente, une vitesse de descente de om,33 à la seconde. Précision d’atterrissage : 1er : 20oofr, Bossoutrot, om,oo; 2e : iooofr, Paulhan, 3m; 3e : 5oofr, Descamps, 4m- Vols en palier. - — - 1er : 3ooofr, Farman- 19 (Bossoutrot) 3' 3o"; 2e : 2000fr, Coupet, 3' i5". Quelques appareils non classés. Signalons l’intéressant poste de commande du planeur monoplan tandem, type Langley, de Peyret. Le levier agit sur un engrenage différentiel : dans les mouvements d’avant en arrière, les engrenages restent fixes, l’action produite est l’abaissement et le relèvement simultané des ailerons avant et des ailerons arrière ou inversement; dans les mouvements latéraux du manche, il se produit un mouvement différentiel qui inverse les commandes des ailerons droite et gauche. Pour la montée, l’ensemble des ailerons avant s’abaisse et les ailerons arrière s’élèvent; l’action contraire produit la descente. Ces actions peuvent se combiner avec les mouvements commandant la stabilité latérale. ■fffUrf L'AÉRONAUTIQUE. 27t) Le monoplan Deshayes sur les pentes du Puy de Combegrasse. L’appareil Peyret a effectué quelques vols entre le 23 et le 26 août : il se soutint notamment 2/\" i'5, en partant de 20111 de haut, et 4y" en partant de 6om, par vent nul. L’appareil Verrimst-Maneyrol, fort bien réalisé, est très original: c’est un monoplan où l’on peut commander le déplacement du centre de gravité ainsi que le déplace¬ ment et la variation de l’incidence des plans. A cet effet, les plans, reliés à la coque-nacelle par des plans intermé¬ diaires très inclinés, sont mobiles en tous sens autour d’un point. L’arricre des plans est souple. Un compas se dépla¬ çant au sommet, sur un rail formant la cabane et deux quadrilatères commandent par rotules, sous l’action du levier du pilote, les déplacements des ailes. L’incidence des plans se modifie automatiquement pendant ces déplacements, augmentant quand on porte les plans en avant et inversement. D’autre part, on peut agir par volant sur les pylônes de haubannage de chaque aile de façon à les faire pivoter indépendamment et à obtenir ainsi la stabilité latérale. 11 n’existe donc aucun gouvernail de direction ou de hauteur dans cet appareil qui ne porte à l’arrière qu’une surface caudale auxiliaire mue par un levier spécial. La direction est obtenue par le gauchissement indépendant d’une petite surface placée au bout et au-dessous de chaque aile et commandée par pédales. Le Verrimst-Maneyrol a pour dimensions : envergure, ii"1; longueur, 4m>6o; surface, 23'"’; profondeur d’aile, 2m; poids à vide, i2okg. L’appareil, piloté par Maneyrol, a fait un vol. mais, trop sensible aux commandes, il s’est cabré et a été légèrement avarié à l’atterrissage. Le monoplan Chardon , qui n’a fait que des vols très courts, piloté par Hemmerdinger, était du type parasol, le pilote assis sous les ailes. Caractéristiques : envergure, iom2o; longueur, 6m; hauteur, 2m,5o; surface, i6m\5; poids, 45 kg. Structure en bois de sapin, avec longerons en contreplaqué de 2mm. 11 est regrettable que cet avion n’ait pas paru assez robuste pour de plus longs essais. M. Chardon, lauréat des concours de Cstaad et cons¬ tructeur des trois appareils qu’il a amenés, a montré une énergie et une habileté remarquables. 11 a battu tous les records pour appareils type Lilientlial : durée (D 35"), distance (1200111 environ), altitude au-dessus du sol (90111 à ioo1") et peut-être précision d’atterrissage (32m,5o). 280 L’AÉRONAUTIQUE. Les planeurs de la Rôhn ! gauche , le fuselage et l'aile arrière du Aaohen « canard » ; à droite , structure du Weltensegler 1922, construit par une firme spécialisée. Structure du monoplan Stuttgart F. V. S. -5 1922 : à gauche , l'aile; à droite, le fuselage. Structure du Darmstadt 1922 : à gauche, le / accord des ailes à l aplomb du fuselage ; à droite , le fuselage. Quelques exemples des constructions réalisées par des étudiants en aérotechnique. L’AÉRONAUTIQUE. 281 Le troisième concours de la Rhon d’après les comptes rendus quotidiens de notre correspondant spécial S, Y, DIME Le troisième Con- eours de la Rhon avait réuni l’engagement de 53 planeurs : 5o alle¬ mands, 2 hollandais, i anglais. 11 faut noter que bon nombre des pla¬ neurs allemands ont été construits dans des usines aéronautiques : Hawa,Caspar , L.F. G., par exemple. D’autre part, les planeurs Weltensegler, Harth et A ache n s o n t constr uit s en série. On annonce enfin que d’autres o o n s t r u c leurs, comme la firme Albatros , vont s’intéresser au pla¬ neur. Les tendances tech¬ niques générales du Concours se dégagent O O nettement. Le mono¬ plan est encore plus favorisé que l’année dernière ; il est à ailes épaisses, en porte à faux; il comporte sou¬ vent, presque une fois sur deux, l’incidence variable; il tend vers des grands allonge- menés, le Espenlaub atteignant rallonge¬ ment-record de i8. ÉPHÉMÉRIDES DU CONCOURS. 7/8. — Vols d’essai d 1 1 Li />/)i s ch - Wel lense- gler, du Berlin, d'un Harth S-8. 8/8. — Pluie bat- Les vainqueurs de la Rhon. En haut et en bas, deux aspects en vol du Hannocer-n Vampyr » avec lequel furent réussis les vols de 1, •>. et 3 heures. — Au milieu, le Hannover-i G reif », aflinement du « Vampyr » qui, insuffisamment au point, n'a pas donné sa mesure. tante pendant 8 ben- res ; la «Wasserkuppe» justifie son nom. 9/8. — Stamer, sur le monoplan d’école Weltensegler- B ola n d, vole 800 m en 2/i5,/ et brise son appareil. Le JD •esden 1921 - 1922 vole ?>' i5". Harth essaie en remorque son nouveau planeur. 10/8. — Le mal in, brouillard ol pluie. Le soir, vent nul. I ^e Me- semann capote ; le pi¬ lote se casse un pied. 1 1/8. ■ — - 1 jC Darms¬ tadt -4 1922 se quali lie par un vol de 900 1,1 . Le Dresden 1921 -1922 plane jusqu’à Tràn- khof (5 4oo 111 en 5'3o"). Wolfram Hirth, sur Harth S- 12, fait une chute grave, due à un apprentissage insuffi¬ sant sur ce type. 12/8. — Beaux vols de von Freyberg sur £-10; vol de qualifi¬ cation de Brenner sur Si uttgart F. I . S. - 5. Spiess, sur Dresden 1921 -j 922, plant; 8km en 3' 3o". Le Berlin est gravement endom¬ magé. 1 3/8. — Pluie. V eut de 6 à 11 m/s. \ ois planés «lu Stuttgart , des Harth S- 1 o, du Dresden. 1.4/8. — - Vent de 2 à 5 m/s. \ ois planés d intérêt sportif, où Pelzner se distingue. 9, 282 L'AERONAUTIQUE. 1 5/8. — - Pluie et brouillard continus. 1 6/8. — Nombreux vols. Vent de 6 à 8 m/s. Les Hannover- « Vampyr » et « Greif » font leurs premiers vols à voile : 1 8 ' 4 5 " et c/3o". 17/8. — Nombreux vols par vent de 4 à 8 m/s. Hart b prend un départ sans lancement, par la seule force du vent. Ilenzen, sur Ilannover-n Vampyr », réussit 8 cercles fermés en 8' 45". Martens, sur le même appareil, gagne le prix Von Opel de précision d’atterrissage (i5ooo marks) en se posant à om,8o du but. Beau vol du Darmstadt 1922 qui survole à 3om son point de départ. Chute du Dresden 1 922. 18/8. — Concours improvisé de précision d’atterrissage (prix : 5okg de sucre...), gagné par Martens. Le Darmstadt 1922 vole 573o", puis 20,32// en gagnant i3om et i4om d’altitude, le biplan Dresden 9', le K'onigsberg 5 12". Martens, sur Ilannover-a Vampyr », vole en « huits » suc¬ cessifs pendant 4P; à ce moment il est à 4om au-dessus de son point de départ et regagne le sol à i2km de là, à Lütters, après 647 de vol ; il gagne le Grand Prix deV Indus¬ trie aéronautique allemande. Vent de 4 à 7,5 m/s. 19/8. — Le Darmstadt 1922 vole 20745" sans perte de hauteur, puis 1 7 7 ; Y Espenlaub 1922 vole 573o". Chute grave du Dresden 1921-1922. Ilenzen, sur Hannover- « Vampyr », vole pendant 2 11 1 o" et gagne 3oom au-dessus de son point de départ, par vent de 7, puis de 3, puis de 5 m/s; l’avion atterrit en vol plané, à cause du coucher du soleil, à i3km de son point de départ. Fokker crée un prix de 260 000 marks (25oofr au cours du jour) pour le premier grand vol à voile de ville à ville. 20/8. — ■ Vent très faible, petits vols. 21/8. - — Chutes et destruction du Munich 1922, d’un Il art h S-u>, du Gotha 1922 et du Roland-W eltensegler ; beau vol de 1 7 7 1 57/ par Martens, sur Ilannover-^ Vampyr », par vent de 5 à 7 m/s. Très nombreux vols de i7 à 34 22/8. Beau vol d’essai du Ilannover- « Greif »; vol de 65oom par Martens, en 167, sur le « Vampyr ». Arrivée des Fokker. 23/8. — Pluie et brume. Pas de vol. 24/8. — Vent violent de 8 à i5 m/s; le Darmstadt 1922 vole 1 5 ' 4 5/7 et a beaucoup de peine à atterrir. Erich Meyer essaie le Sb- 2 à incidence variable. Vers 1711, cinq planeurs se lancent à la fois à Passant du record de durée : le vieux Dresden 1921-1922 doit atterrir au bout de 7 '; le Ilannover -« Greif » après 18M2"; le Darmstadt 1922 après 2 5 7 3 5 7 ; le Darmstadt-6 vole 1 h 46 7 ; le Hannover- « Vampyr », piloté par I lentzen, n’atterrit qu’à la nuit, après 3h io7 18", nouveau record du monde de durée au cours duquel il atteint 36om au-dessus de son point de départ. CLOTURE OFFICIELLE DU CONCOURS. 25/8. Pluie et brouillard. 26/8. — Fokker, sur Fokker biplace de 37 m2, vole 127 avec passager, alternant vol plané et vol à voile. 27/8. Beau temps, affluence. Le Sb- 2 Aachen, piloté par E. Meyer, fait plusieurs vols intéressants; l’appareil, à ailes élastiquement suspendues et à incidence variable (théories de Knoller et Betz), montre une très grande vitesse. 28/8. — Vols d’instruction sur Aachen biplan. 29/8. — - Premiers essais du Aachen S.b-3, piloté par E. Meyer. LES TROIS GRANDS VOLS DU H ANN O VER-“ VAMPYR ”. Le 18 août : Nouveau record de durée : 64 minutes. Grand Prix de P Industrie aéronautique (100000 marks) gagné par le monoplan Ilannover- « Vampyr ». Jusquà midi, pas d’acti¬ vité, vu le manque de vent et le brouillard. Vers le soir, le monoplan llannover-« Vampyr » part, piloté par Martens, pour s’attaquer au record du monde de durée et au prix de 100000 marks (mais, malheureuse¬ ment, marks-papier) donné par l’Industrie aéronautique allemande. L’avion décrit des « 8 » successifs. Après le premier « 8 », il se trouve à 4°m au-dessus de son point de départ; après le deuxième, à 6om; après le troisième, à 8om. Après i87 (quatrième « 8 »), à 6om; après 21 7 (cinquième « 8 »), à 70™ ; après 261 3o77 (sixième « 8 »), à 3om; après le septième « 8 » (3o7 3o"), à 4°m au-dessus du point de départ; puis l’appareil décrit un grand cercle fermé et repasse exactement sur son point de départ après 337 33", à 5om de hauteur; encore un « 8 » terminé encore au-dessus du point de départ après 4 1 4 à quelque 4.0 m de hauteur; puis le planeur commence un vol de dis¬ tance qu’il poursuit jusqu’à Lütters, petit village entre Fulda et Gersfeld, soit nkm en ligne directe. Durée totale : 64 minutes. Vent de 4 à 7,5 m/s. Le 19 août : Nouveau record de durée : Ilenzen sur monoplan Hannover-« Vampyr » vole pendant 2 heures 10 secondes. Nouveau record de hauteur : Ilenzen gagne 3oom au- dessus de son point de départ. Avant midi, peu de vent. Après midi, vent de 6 à 7 m/s. Vers i7h3om, Ilenzen part sur le monoplan Hannover-« Vampyr », avec lequel Martens avait effectué la veille le vol de plus d’une heure. Après 35 minutes de vol à voile, l’avion si' trouve à une hauteur de 25oin et exactement au-dessus de son point de départ. Après 45 minutes de vol, l’avion a une hauteur de 3oom et se trouve de nouveau sur le point du départ. L’AERONAUTIQUE. 283 Vers i8h, le vent fléchit et n’est plus (pie de 3m à 3m,5o par seconde. Après 66 minutes, l’avion a encore une hau¬ teur de iaom sur son point de départ. Après 90 minutes, l’avion n’est plus qu’à 8om environ d’altitude. Le vent devient alors un peu plus violent et atteint une vitesse de 4m à 5m,5o par seconde ; l’avion alors gagne à nouveau de la hauteur et ce n’est qu’au moment où le soleil disparaît qu'il atterrit après 2 heures 10 secondes, près de Lütters, entre Fulda et Gersfeld; distance en ligne droite entre le point du départ et le point d'atterrissage, i3km,5. Les manœuvres au cours de ce vol ont consisté en des cercles fermés d’un diamètre de 6oom à 8oom et en des « huits » réguliers. Le IIannovkr-« Vampyr » cl le I >armstadt-6, le 24 août 1920, à 3oo"’ sur la II ’asserkuppe. Le 24 août : Jusqu’à midi, mauvais temps : vent de tempête de 12 à 18 m/s, pluie et brouillard. Vers midi, le ciel se dé¬ gage; le vent est alors de 8 à i5 m/s. Le monoplan Dar¬ mstadt 1922, piloté par Botsch, part et gagne 2Ôom de hau¬ teur en 5 minutes; il survole plusieurs foi s son point de clé- pari , essaie (T atter- nr, mais ny réussit pas, à cause de la grande vitesse du vent et des rafales violentes; il sole enfin, après io' /\5", s ent arrière, vers le plateau de la Wasserkuppe, et fait un vol plané très piqué ; alors qu’on croit à une chute mor¬ telle, l’avion fait, à 5m de hauteur, un virage qui le remet lace au vent et atterrit sans dommage. Peu de temps après, le biplan Dresden 1921-1922 fait un vol de 3o 111 de distance et de 1 43" de durée, à cause de la vitesse très grande du vent. Le monoplan Stuttgart 1922 fait la même expérience avec le même succès, ou insuccès : ces avions sont d’une résistance trop grande ou ont une vitesse propre trop petite pour voler à voile dans un vent si fort. Le monoplan S b- 2, à incidence variable, fait alors quelques essais et s’envole face à un vent de 12 à i f m/s, piloté par E. Meyer; distance de 620 m, durée de P 12". Deuxième vol de 55om de distance et 48" de durée. L’avion montre une vitesse très grande contre un vent si fort et une maniabilité remarquable. Il semble que cet avion, dont l’aile est en outre suspendue élastiquement, soit le premier avion sans moteur fondé sur les théories de vol à voile de Knoller-Betz. Vers le soir, le monoplan Hannover-v. Vampyr », piloté par Henzen, part et commence une nouvelle attaque contre les records de durée. 10 minutes après, le monoplan Darmstadt 1922 s’envole aussi avec le même but, piloté par Botsch. En même temps, le monoplan iiannover- « Greif » part, piloté par Martens. Puis, le monoplan Darmstadt-6, piloté par Hackmack, prend aussi le départ. Puis le biplan vétéran Dresden 1921 -1922 s’envole à son tour : cinq avions sans moteur sont en l’air en même temps. Le Darmstadt 1922 atterrit après 20' 35"; le biplan Dresden, après rjr 5"; le Hannover-u Greif », après 18G2". Le Darmstadt-ii tient l’air 1 heure 46 minutes. Le II (in¬ nover- « Vampyr » vole en cercles suc- cessds au-dessus de 1 a V a sserku p p e , puis vers le plateau voisin de la Eubc, puis vers le mont Pferdekopf ; en (in il va vers Gersfeld et d survole cinq fois la ville pour atterrir, presque à la nuit, après un vol de 311 io' 18". La hau¬ teur la plus grande atteinte au cours du vol au-dessus du niveau du départ a été de 36om. LES APPAREILS. Cette année a presque vu la fin des avions à la Lilienthal, qui sont purement d’intérêt sportif. Pelzner a volé ou « glissé », avec ses avions de ce type, jusqu’à 620 m en 63". Les avions les plus remarquables ont été des mono¬ plans à ailes épaisses sans haubannages. Nous décrivons ci-dessous, très brièvement, les prin¬ cipaux appareils présentés, dans l’ordre même où notre tableau en donne les caractéristiques. Le Hannover-« Vampyr » est une modification du Hannover 1921; comme lui, il est établi d après les plans du professeur Proll. Le Hannover-« Greif », également conçu par M. Proll, esl pins léger et plus fin. Le « Vampyr » est à fuselage en contreplaqué; il atterrit sur trois ballons de football rotatifs. Ailes de profil C2S4 L'AÉRONAUTIQUE. Gottingen- 44 1, en trois pièces. Gouvernail de profondeur compensé. Pas de plan fixe horizontal. Gouvernail de direction et plan fixe verti¬ cal de conception normale. Stabilisation latérale par gauchissement. 1 )épenses de construction : quelque 3ooooo marks -papier. Construit sous la direction du l)r lug. Madelung, par Hawa (Ilannooersche Waggon- fabrik). Le Dresden 1922 est une combinaison des Munich 1921, Munich 1922 et H annoter -« Vampyr »; monoplan à ailes épaisses, de profil Gottingen- 44 1 ? en deux parties d’incidence variable. Construction de qualité moyenne. Le Hurth S-10 , très analogue au 5-8 qui a volé 21 minutes en 1921, comporte une aile d’une seule pièce à incidence variable et entièrement gauchissable. — - Le Harth S-12 a montré une très grande vitesse (70 km ii environ) et une finesse remarquable de 16. Le Stuttgart F.V.S.-5 1933, engagé par le Flug- technischer V erein Stuttgart, est construit par MM. Diemer et Brenner. Monoplan de nm,6o d’envergure; l’aile en porte à faux comporte un seul longeron de 320 X 280; son profil, le Gottingen-\/\i , donne une épaisseur maxiina de 28omm. L’appareil est le mieux construit du Concours. Le Weltensegler Feldberg 1922 est, comme le Wel¬ le use gler 1921, un monoplan de genre Dunne; pins robuste, il comporte des ailerons au lieu du gauchissement. Le Roland- Weltensegler est un robuste appareil d’école; le fuselage, très simple, comporte deux longerons et deux gouvernails de direction. Le Dai mstadt 1933 est un parasol a aile rigide de profil Gottingen- j^i ; pour obtenir une plus grande mania¬ bilité, 1 es gouvernails sont sous chaque plan fixe. — Le F. V.A.-Sb-2i\ été conçu par von Lôssl et dérive du München 1921 ; les ailes, en deux parties, sont à inci¬ dence variable, ce qui a permis d’avoir un empennage horizontal fixe. — L’ Espenlaub-II 1922 est un monoplan de genre Hannover. — Le Berlin, engagé par le groupe aéronautique de la Technische Hochschule de Berlin, est un monoplan mono¬ place rigide à patins bien suspendus; appareil sans queue, de genre Dunne, construit à Stralsund par la Luft- Fahrzeug- Gesells ch aft. — Le Zeise-4 1922 est un monoplan dont l’armature est toute en bambou et dont l’empennage réduit 11e com¬ porte de gouvernail ni de direction ni de profondeur. Ce sont les extrémités d’aile qui servent à la fois d’ailerons et d’« élévateurs », rappelant ainsi encore le type Dunne. L’aile est très élastique. L’aspect général rappelle celui des T aube d’Etrich. Le Drude est un monoplan de formule Junkers, mais en bois, de construction normale. L’essieu toutefois comporte, au lieu de roues, de courts patins en forme de petits flotteurs, et qui peuvent tourner légèrement. Le Gotha 1922 est un monoplan à ailes en deux parties à incidence indépendamment variable, et à Cise¬ lage très élevé. & » Le Hamburg 1922 est un monoplan normal dont l’aile, d’abord en porte à faux, est maintenant hau- barmée de chaque côté par deux câbles. Le monoplan Darmstadt-6 a un fuselage en contre¬ plaqué, une aile à incidence variable et à ailerons, également de profil Gottingen- l\l\\ . Sous le fuselage se trouve un sac élastique et, sous ce dernier, une tôle de duralumin. Ainsi, l’avion atterrit directement sur cette tôle et l’on évite toute résistance parasitaire superflue. Le plan horizontal de cet avion est en général fixe; mais le pilote peut en changer l’angle de réglage pour obtenir la meilleure ligne de vol, par un levier spécial. — Le Konigsberg est un monoplan où le pilote, assis sous l’aile sur le long patin central, vire à l’aide des ailerons ; appareil maniable, construction un peu vétuste. — Le Schweizer-Lippisch est un monoplan à aile épaisse en porte à faux. - — - Le Miinchen-Finsterwalder 1922 est le München 1921 amélioré par un fuselage de bonne forme. Le Aachen Sb-3 est un monoplan à ailes élastique- ment suspendues et automatiquement orientables dans les rafales par rotation autour d’un axe transversal. Cet appareil, fondé sur les théories de Knoller et Betz, a fait preuve d’une remarquable stabilité. - — - Le biplan Dresden 1921-1922 est une modification de l’appareil essayé ce printemps au Erzgebirge. — Le Mesemann-i 1922 est un biplan en bambou, de grande élasticité et toujours de genre Dunne , construit par M. Mesemann, chef d’atelier de M. Zeise. L’appareil, très rapide, comporte un seul patin central. — Le biplan d’école Gersfeld Segeltlug Verein est d’un très ancien style, avec haubannage abondant. — Le Darmstadt-5 est 1111 biplan d’école de construc¬ tion simple et robust e. Le Weltensegler « Frohe Welt » esl un biplan d’école sans originalité technique. L’AÉRONAUTIQUE. Le nouveau Haut» S. -12 1922 à incidence variable qui n'a J ait que des vols de mise au point. Les deux appareils les plus « nouveaux » du Concours. A gauche, le « canard » Aachen, piloté par Klemperer; à droite, le planeur Sb.-3-F. V. A., à aile élastiquement suspendue , piloté par Ericli Meyer. Deux aspects du monoplan Iïkklin, type L)unne : A gauche, vue latérale; à droite, un virage scabreux. — Le Aachen « canard » biplace 1922 est le premier avion sans moteur biplace, le premier avion sans moteur de type « canard », et le premier « canard » du genre J im¬ iter s. Les constructeurs sont von Kàrmàn et Klemperer. L’aile principale, à l’arrière, est en deux pièces; toute en porte-à-faux, elle a i2m,6o d’envergure; même cons¬ truction que pour le Aachen 1921. Les deux passagers 4 sont assis, côte à côte, juste en avant de l’aile arrière. Le fuselage se termine par une grande surface verticale stabilisatrice. Le gouvernail de profondeur se trouve tout à l’avant du fuselage, qui est protégé par un petit ski Il n y a pas de gouvernail de direction : celui-ci est suppléé par le gouvernail de profondeur dont le basculement, autour de l’axe de marche de l’appareil, permet les virages. Les deux ailes comportent des ailerons de façon que le fuselage 11e supporte aucun effort de torsion. On peut dire que les meilleurs résultats ont été obtenus par des monoplans sans haubans, très fins et très sensibles. 280 L’AÉRONAUTIQUE Caractéristiques des principaux planeurs du 3 meeting de la Rhon (août 1922) Dans te calcul de la charge au mètre carré, le pilule a été uni formé ment compté pour 7<)Us; F équipage du Aaehcn biplace et du F okker biplace , pour 1 4okR. UNO AU K. CONSTRUCTEUR. TYPE. U O UJ y P /. O ’Jl < r. O ~ 'r'. y . ï * O PILOTE. Hannover « \ ampvr ». Hannoversche 1 1 a ggonfabrile \ Monoplan. 111 1 2 . 6ü m 5 m- 16 kg 100 kg 10,6 Marlens. Hannover « G reif ». Han n 0 verse h e 1 Vaggonfabrik Monoplan. II, t>0 5 1 5 78 9» 2 H en zen. Dresden i > e . riugtech nischer Verein Dresden. Monoplan. I 2 ,60 4 , 5o 1 5 , .) t T a r 1 1 1 S- m. Ilartli et Messerseh mit t . Monoplan d’école. 1 4 . 1 ° ’l ,5o 19 Ilarl li 5-13. Ilarth et Messerseh mit t . Monoplan à incidence variable. ’i 4-4" 19,30 Ilarth. St m l tgart F . 1 . 5.-’) i ;; ! > . Fl ugtevhnischer Verein Dresden. Monoplan . I I .60 5.7S 1-5,2 7:’ 9.5 Brenner. \\ t‘l lenseglcr Fcldberg i < j u • > . We/tensegler. Monoplan genre Dunne. 1 • ) 3,30 I 7 73 8,4 Statuer. 1 ï o 1 a ntl — \\ eliensegler. HW lenseglcr. Monoplan d'école. IO,8o \ . 30 I . ) TOO >i,3 Darmsladt-4 i 933. Aluule mische FHeger-Gruppe Darmstadt . Monoplan parasol. 1 2 ,Go 5 1 G Hübner. FA . V-Sb-a. F/ugwiss. Vercinigtmg Aarhen. Monoplan parasol. I 2 5 . 5 r7 Ko! 1er. Kspenlaub 11 ipaa. Kspenlaub. Monoplan. iS iS 1 08 Berlin ( Ter lin isçlie Horhschule ). L. F. G. ( Stralsuml ). Monoplan genre Dunne. j 5 , 1 5 4,55 19.5 1 02 8.8 \ on Loessel. l sines Caspar (Lübeck). Mo noplan. Zc*ise-4 ipaa. Zeise. Monoplan genre Dunne. 1 >. 3,60 58 7,3 Seharfbier. Drude. Drude ( Berlin ). Monoplan. 10 5 1 5 Gotha 1933. Gothaer Gleit- and Segeljlug Verein. Monoplan. i3 6,22 16.5 9° 9»6 ffànlein. Ilambnrg 193a. Monoplan. T 3 5 20 Darmstadt-G. Hahnbedarf A. Cm- Monoplan à incidence variable. IC)"1 [ G . 2o Kbn igsberg. Sch ulz. Monopla n . 1 2 , f)<) 4, 5g 1 G Sch al z. Sch weizcr-Lippisch. Monoplan. 1 r 3,1'» 1 5 , 5 Fi nslcrw aider. Munich. Monoplan. 1 3 3,5o 16 9° K) Sch ulz. Sr/iu/z. Monoplan . 12.) / r -1^ iG Sb-3. Caspar (Lübeck). Monoplan. .3 ) • » • > Dresden 1931-1 933. Fl u glechnischer Verein Dresden. Biplan. 9 4 .bd 18 . 70 Spiess. iMcsemann-i 1933. Zeise. Biplan genre Dunne. 7,5o 3 , 5 «7-5 38 G, > Seharfbier. Fok ker. Fokker. Biplan biplace. 1 2 li,5o 3 G 9 ’• G, 4 Gcrsfeld Segeltlug Verein. Albatros ( Jolia n nislal ). Biplan d’école. b,5o r \ l6,5 l)annstadt.-.i. Technische Hochschule Darmstadt . ( Biplan d’école. 7,60 5 , 1 0 . / 1 1 .).) 8,8 \\ eliensegler « Frolic \\ elt ». Il 'eliensegler. Biplan d’école. 8 5 20 Statuer. \achcn Canard 1933. Von Kéirmùn et Klemperer. « Canard » biplace. I3,4o (i 23 96 10,2 Klemperer. Le vol à voile est facilement obtenu par un très bon pilote, avec de tels appareils, dès (pie le vent atteint 5m,5o par seconde et présente une composante verticale appréciable. Deux modes de manœuvre étaient eu présence: par des "ouvernes ordinaires d’empennage, d’une part, et par l'aile entière d’autre part. Ce dernier mode a démontré celle année son ellieacité, mais il a causé aussi de nombreux accidents; c’est encore le mode ordinaire qui a donné les meilleurs résultats, avec le moins d’aléas. Le temps a manqué pour essayer à fond les avions très intéressants Sb-A et Sb-3, construits selon les théories des professeurs Knollerel Betz. et l’avion a canard », construit par Klemperer; mai» les essais vont en être poursuivis pendant les mois qui viennent toujours dans la Rhon. M. 1 1 art h a dirigé pendant le Concours une véritable école de pilotage où l’instruction suivait des règles très précises. L’élève apprend d’abord à équilibrer l’ap au sol dans le vent, sans aucune aide; il apprend ainsi la manœuvre de variation d’incidence. En vol le planeur Ilarth S- 1 o s’es! montré d’un pilotage difficile ; plusieurs chutes, d ailleurs sans gravité, se sont produites. L'AERONAUTIQUE. 287 Le vainqueur , Ernest De ni uy 1er, et son aide M . Veenslra , « èO/'ûf du RELGICA. La nacelle du Picardie : à droite , I/. Bienahné ; à gauche , J/, /tarai ne. La Coupe Gordon-Bennett Par Charles DOLLFUS La grande épreuve internationale de ballons libres a eu pour point de départ Genève, la victoire ayant été rem¬ portée en 1921 par les pilotes suisses Armbruster et Ansermier. U Aéro-Club Suisse avait admirablement organisé le terrain de départ aux abords de l’usine à gaz de Châte¬ laine, et offert aux concurrents des réceptions tout à fait cordiales. La coupe Gordon-Bennett fut précédée de plusieurs concours de ballons qui ont obtenu, comme la grande course, un légitime succès. Le concours de distance du 2 août avait réuni six con¬ currents. Le vainqueur est Georges Blanchet, parti avec Mme Clavel, à bord d’un 12001"' et qui atteint Nivodo, près de Turin, accomplissant un voyage tout à fait inédit et d’une exceptionnelle beauté, les aéronautes ayant d'abord été entraînés vers la Savoie, puis ayant traversé les Alpes au Sud du mont Blanc. Blanchet fut suivi dans le classement par M. Sutter, descendu à Armentières ( Isère), etM. Debétaz atterrit à Montarlier ( I laute-Savoie). Le concours de ballon-renard, — huit ballons pour¬ suivant celui du comte de La Vaulx - — - le 3 août, a été gagné par le major Gerber, avec VHeloetja (2200"’1), Charles Dollfus (La Tulipe , 600'"'), et A. Sehelcher (Quo- Vadis, 900'" ). Le lendemain, le concours d’atterrissage avec point choisi par le concurrent, permit aux i3 par¬ tants tle contempler longuement le lac. Il fut gagné par Valle, Cormier et Demuyter. La Coupe Gordon-Bennett a été courue par 19 conclu - rents représentant sept pays. Il y a lieu d’insister sur l’excellente organisation, due aux efforts de MM. Duaime, Ansermier, W. d’Everstag, Tronchin, Desgouttes. Les manœuvres de gonflement des ballons, assurées par des équipes de volontaires entraînés depuis plusieurs mois, se sont passées dans les meilleures conditions. Seuls, le ballon du major Valle fut légèrement déchiré et celui de Magdalena, victime d’une fausse manœuvre, un aille ayant amorcé involontairement le panneau de déchirure qui put être réparé, mais pas de façon suffisante pour per¬ mettre au pilote de continuer la course. Les ballons présentaient peu de dispositifs nouveaux : il faut signaler cependant le Trionfale-IV et l’ Army-I , du type italien sans filet. Ce dernier, appartenant aux Etats- Unis, était en outre muni d’un parachute équatorial pour freiner une descente sans lest, et d’un parachute indivi¬ duel. Cormier emportait un intéressant équipement de T. S. F. établi par son aide, M. A. Auger: le poste de récep¬ tion se composait d’un fil-antenne en cuivre pendant sous la nacelle et pouvant s’enrouler sur un rouet; le contre¬ poids, remplaçant la prise de terre, était constitué par un fil de cuivre disposé en spirale autour du ballon lui-même. En outre, un cadre sous la nacelle permettait les relève¬ ments directs radiogoniométriques sur les stations émct- triees. La détection et l’amplification étaient obtenues par montage à lampes spéciales audions. Devis des poids : poste avec fils, 4kgj antenne, 3kî?; fl] sur le ballon, ikfî; cadre, iokfî. Ce dispositif, encore sommaire, a donné une bonne audition des postes européens et permis la récep¬ tion des messages météorologiques. Les départs ont eu lieu de 1611 2Ûm à i8h43m. Les ballons ont pris lentement la direction du lac. et ont passé dans la nuit sur Berne et Je lac de Constance. Un orage violent a surpris une partie des pilotes vers minuit et a causé des pertes de lest très importantes. Les atterrissages ont eu lieu pour la plupart en Bavière, Autriche et Hongrie. 288 L'AÉRONAUTIQUE. Le classement provisoire île la course est le suivant : Dennivter (Belgique aille \ eenstra) atterri à Ocmtza, près .lin (Roumanie), i372kmioo en ip; Honeywell (Etats- Unis, aide Wade), à Tapio-Gvorgv (Hongrie), io6ikIuioo en 2 fi 11 iam; Bienaimé (France, aide Ravame), près More (Hongrie), q23km3oo en rqk 3ym; Barbant i (Italie, aide Medori), à l’ovrsdorl (Autriche), 842kmioo en 22k38n1; Labrousse (Belgique, aide Dewandre), à Steimunanger (Autriche), 8o5kin8oo en i6''22m: Westover (Etats-Unis, aide L. Bond), près Szengot lharda ( 1 longrie), 79okm3oo en i ()h8 jm ; Armbrusier (Suisse, aide llœrtly), à Kirschlag, Basse-Autriche, 78ykmioo en i8h5om; Valle (Italie, aide Ferrero), près Wiener-Neustadt, 774km4oo en i5h 37m; Guglielmetti (Italie, aide Grassi), à Saborz, lehéeo-Slova- quie,675km6oo en a i *' 1 3m ; Dubois (France, aide Debray), près Wiener-Neustadt, 583km 900 en ib1' i8m; Muller (Suisse, aide de Quervain),àZell, près Sa Iz bourg, 58 1 km200 en i8h22m; Cormier (France, aide Auger), ii Elsbaiken, près Salzbourg 5 5 7 kin 8 >o en i7koim; Reed (Etats-Unis, aide S ha de), près Pappenheim (Allemagne), 483 kni700 en i9k3m ; Allen (Grande-Bretagne, aide Ch.- W. Spencer), à Ivuebach (Bavière), 4^9km4°° en ibhi5m; Georges (Belgique, aide Vau lluysse), à Kempten, près Friedrichshafen, 345km 5oo en 8h i5m ; Grilîith Brewer (Grande-Bretagne, aide Braba- zon), à Heddingen, près Zurich, 217 km en 1 2h 36m ; Anser- mier (Suisse, aide von Grunigen), à Forst, Haute-Bavière, 20 4 km en 711 2.6m ; Martinez Sanz (Espagne, aide Lopez Tienda. à Sempach, près Lucerne. i89km4oo en 7 k 33 111 ; Magdalena (Espagne, aide de La Llave), atterri au Grand Sacconex, près Genève, 4km3oo en ih22m. La nouvelle victoire de Demuyter, qui gagna la course eu 1920, est tout à fait remarquable : son voyage, ter¬ miné dans des conditions difficiles, se distingue des auires d’une façon particulière et qui n’étonnera pas ceux qui connaissent ses exceptionnelles qualités de pilote et île met éorologiste. Demuyter réussit à éviter, en montant, et en gagnant en vitesse ses concurrents, les orages violents qui, dès le milieu de la nuit, assaillirent, en leur coûtant tant de lest, ses collègues Brewer, Georges, Allen, Dubois, Ansermier, M. Sanz et Muller qui fut abattu par une chute de neige. Demuyter franchit le kc Balaton, et la Transylvanie, où il reconnut Arad. Le lundi soir, par vent faiblissant, il dut se laisser descendre, totalement à bout de lest, sur une grande forêt montagneuse et s’arrêter sur les arbres vers i8h 35 m, aux environs de la rivière Lolrul. en Roumanie. Ne voulant pas dégonfler le ballon sur les arbres, Demuyter et Veenstra se laissèrent glisser, après avoir attaché le guide-rope; ils firent, dans l’obscurité, l’un et I autre, une chute sérieuse, qui leur causa de très fortes contusions. Demuyter dut laisser sur place M. Veenstra, touché plus sérieusement, et chercher du secours qu’il trouva après 6 heures de marche. Aidé d une douzaine de Roumains, ii regagna le ballon, cependant que M. Veenstra avait été recueilli par des bûcherons. On essaya alors de remorquer le ballon vers une clairière, mais le guide-rope se prit dans un arbre qu’il fallut abattre. La corde se rompit alors, et le Belgica , échappé, ne fut retrouvé que 24 heures plus tard, près de Bucarest. Les doutes qui avaient été émis au début, en raison de l’escapade du ballon, n’ont pas subsisté devant le livre de bord et le certificat d’atterrissage. Cette victoire, vaillamment remportée par des températures extrêmes, et dans des conditions difficiles, est tout à l’honneur du pilote qui, le premier, gagne pour la deuxième fois la Coupe, et de son vaillant et sympathique aide, M. Veenstra, qui compte lui aussi tant île beaux voyages. La seconde place revient à Honeywell, vieux cham¬ pion, l’un des favoris de la course, qui effectuait sa 548e ascension et ne compte plus ses grands voyages dans les deux mondes. Enfin Maurice Bienaimé, aidé de G. Ravame, a accompli lui aussi une très belle performance, digne de ses grandes ascensions d’avant-guerre. Le voyage de Valle et Ferrero fut mouvementé : pris dans l’orage, ils durent s’élever à 4ooom, pour échapper au météore. Dégagés de la brume, ils repérèrent Munich et une vitesse de gokmh. Le soleil les fit monter à 65oom où le manque d’appareils respiratoires et le froid les firent vivement souffrir. Valle ayant ouvert la soupape, celle-ci resta entre¬ bâillée par un morceau de glace : la descente — la chute — de 65oom à 5oom, se fit en 9 minutes. La température passa de — 3o° à + 3o°. Le choc fut amorti par un bouquet d’arbres auxquels la nacelle resta suspendue quelques heures, jusqu’à l’arrivée de paysans qui déga¬ gèrent les aéronautes, quittes pour quelques contusions. L’AERONAUTIQUE. 285) L'Aéronautique brésilienne. ' V ■/ A gauche, le général de division Celestino Vives liastos, chef d’Etat-Major de l'Armée brésilienne; à droite, le sénateur I)' Sampaio Correa, président de l’ Aero-Club du Brésil, ; au centre, le Dr P. Calogeras, minist L’Aéronautique brésilienne La grande république des Etats-Unis du Brésil célèbre en ce moment, par des fêtes grandioses où l’Aviation a sa place, Je centenaire de l’Indépendance. Le moment nous semble donc propice pour attirer l’attention sur l’Aéronautique brésilienne; et nous le faisons encore de meilleur cœur, aujourd’hui que Santos-Dumont, par son récent séjour dans Paris, a réveillé dans toute une géné¬ ra lion le souvenir de grandes heures où un Brésilien fut acclamé comme un Français dans le ciel de France. Le Brésil, terre lointaine, inconnue presque de nous tous; mais pays de prodigieuse richesse et de vaste avenir, parsemé de villes à allure de capitale, pourvu de ports superbement équipés, nourri d’un afflux perpétuel d’émi- grants; vastes étendues peu à peu gagnées à la vie mo¬ derne par un effort dont l’Aéronautique sera l’un des instruments les plus efficaces. Pays à peine connu dans ses profondeurs, et où l’avion d’exploration, de photo¬ graphie aérienne et de cartographie secondera l’installa¬ tion de l’homme; pays si vaste que l’avion seul sans doute, el d’abord grâce à un prodigieux réseau fluvial, pourra lui donner une unité véritable. 11 y a, au Brésil, des hommes convaincus du grand rôle réservé dans leur pays à l’Aéronautique. Et sur celle terre qui a déjà vu naître, à travers les siècles, Gusmào « O’Voador », Augusto Severo, Alberto Santos-Dumont, nous voyons aujourd’hui se poursuivre un effort métho¬ dique qui vise à doter le grand Brésil d’une grande Avia I ion. C’est par l’Aviation militaire, souci naturel des gou¬ vernants responsables, que débute et s’assure cet effort. Et la création fondamentale, à partir de laquelle l’Aéro¬ nautique brésilienne peut se développer heureusement, est celle de l’Ecole d’ Aviation du Camp des Affonsos. Cette École d’ Aviation militaire est située à i5km au nord-ouest de Rio de Janeiro; les photographies que nous en publions donnent une idée de son importance; mais elles ne peuvent pas même suggérer les difficultés qu’il a Les premiers avions brésiliens. A gauche, le Rio- Janeiro , premier appareil brésilien du capitaine Lafay, construit en 1919 aux usines Loge frères et détenteur du record de durée en Amérique du Sud, avec onze heures de vol sans escale. — A droite, l’avion bimoteur Independencia qui vient d’être achevé et qui a volé avec cinq personnes à bord. 290 L’AÉRONAUTIQUE. L’Aviation Buésiliknne dans i.e Sud. En haut, vue verticale du premier centre d'aviation installé dans le Rio Grande do Su I ; on distingue trois Rveguet montés devant les hangars et de nombreuses caisses d’avions. — En bas transport d’une caisse d’avion amenée au terrain de Santa-Maria (Rio Grande do Sul) sur une remorque tirée par 16 bœufs; amusant rappro¬ chement, qui donne envie d'écrire : « Le progrès en marche ». fallu vaincre et les sommes qu’il a fallu dépenser pour combler les marais et pour rendre propice à l’avion le seul terrain qui ne l’excluait pas absolument. Quoi qu’il en soit, dès juin 1921, après deux ans d’efforts, il existait au Camp des Affonsos une École de pilotage à la création de laquelle une mission fran¬ çaise pouvait être fière d’avoir collaboré; l’Ecole comptait alors plus de 100 appareils, Nieuport, Sopwith, Breguet et Spad ; un service technique; des ateliers de moteurs, de montage, d’entoilage, de travail de bois parfaitement outillés; 3o pilotes brésiliens avaient été formés. On pouvait aller plus loin. C’est alors que furent créés ; une escadrille de per¬ fectionnement et de spécialisation des pilotes; un cours < t'élèves observateurs rattaché à cette escadrille; enfin une école de mécaniciens, rattachée aux ateliers. L’ac¬ tivité de ces trois organismes tendait à former au plus vite, en marge de l’École proprement dite, les éléments d’un premier groupe d’ Aviation militaire. A la fin de 1921, ces éléments étaient réunis. L’Ecole des Affonsos avait en effet formé à cette date : 38 pilotes militaires brésiliens, 20 officiers observateurs, 3o mé¬ caniciens. En meme temps le matériel avait été réuni pour un parc et trois escadrilles, l’une d’observation, équipée de Bréguet 1 j A- 2, l’autre de bombardement, en Bréguet 1.4 B- 2, la dernière pourvue de Spad VII , monoplaces de chasse. De fait, en mars 1922, la première escadrille brési¬ lienne constituée, escadrille d’observation et de recon¬ naissance, participait aux grandes Manœuvres d’ Armée et de Divisions qui se déroulaient dans le Rio Grande do Sul et travaillait journellement, de la façon la plus satisfaisante, avec les troupes de toutes armes. Cette participation avait exigé de longues recherches prépa- vovages dans le Rio Grande au cours desquels trois terrains furent choisis. C’est le premier acheté, non loin de Santa Maria, et vite pourvu de hangars et d’ateliers construits au Brésil par un archi¬ tecte de Sao Paulo, qui servit de base à la première escadrille. D’autre part, pendant la période des manœuvres de cadres, les cadres d’une Aéronautique d’armée (cinq escadrilles divisionnaires, deux excadrilles d’armée, un ont fonctionné régulièrement. C’est qu’en effet programme de l’Aéronautique brésilienne prévoit pour 192.4 douze escadrilles à dix avions : six d’obser- A l'Ecole Militaire du G a ml des Aeeonsos. En haut, revue îles avions de l’Ecole Militaire, le jour de la visite du général .Mangin. — En bas, groupe d'aviateurs brésiliens et de membres de V Aéro- Club; au milieu du groupe, M11* Thereza de Marco, première aviatrice brési¬ lienne, qui visite l’Ecole. L’AÉRONAUTIQUE 291 L’Aviation navale dispose d’une École, actuellement située dans 1 1 1 ha das Enxadas et dirigée par le capitaine (.le 1 régate Americo Cardoso, qui a pour second le caj»i- laine de corvette Dario Paes Leme. Deux escadrilles, 1 une (le bombardement et de patrouille, l’autre de chasse et de reconnaissance, ont été constituées déjà. Enfin le Congrès National a voté récemment un crédit de huit millions pour 1 organisation du nouveau centre d Aviation navale de 1 Uha do Governador, qui dispo¬ sera d’un champ d’aviation terrestre et d’une base pour hydravions; on conçoit l’intérêt de cette juxtaposition pour la formation des pilotes. L Aviation navale brésilienne vise d’ailleurs à contrôler les cotes du pays, et des bases sont recherchées à Santos, 1' I orra n o polis e t Porto - Ale g r e . 1 ) au Ire part le grand raid transatlantique que les aviateurs port ugais Gago Cou- tin ho et Sacadura Cabrai ont achevé, Je 17 juin, en rade de Rio — où leur arrivée donna lieu à une récept ion triom¬ phale, deux esca¬ drilles allant à la rencontre des grands n a v i g a leurs - a suscité un enthou¬ siasme dont l’Avia¬ tion navale va béné¬ ficier. Déjà le Brésil veut rendre au Por¬ tugal l’hommage qu’il en a reçu, et deux aviateurs na¬ vals brésiliens sur¬ veillent aux États- L ms la construction de leur hydravion transatlantique. L’Aviation civile n’a été représentée jusqu’ici au Brésil que par des écoles, dont les plus florissantes sont encore celles de l’Etat de Sao Paulo, favorisé par le terrain. Il faut surtout faire une mention spéciale de l’Ecole de la b orce de police de l’Etat de Sao Paulo — il y a six lieutenants pilotes dans le corps de la Police — et de celle de M. Edu Chavez, héros du voyage Rio-Buenos-Ayres ; il faut noter aussi les premiers brevets féminins, ceux de M 11(18 Thereza de Marzo (brevet brésilien, n°96)et Annezio Pinheiro Machado dont les vocations ont suivi de près les belles démonstrations données, à Guapira, par Mlle Rolland. vat ion, d raisoiPd’une par division et d’une pour la brigade mixte de Matto Grosso; trois de chasse, et trois de bom¬ bardement, formant respectivement un groupe; deux parcs, à Rio Grande et Sao Paulo; enfin, à côté de l’École de Rio, une école de tir et de bombardement, dans le Rio Grande, à Pelotas. Notons que, depuis juillet, l’escadrille de la troisième division est définitivement installée à Santa Maria, avec un parc, et que la première escadrille de bom¬ bardement a occupé le terrain d’Allegrete. Enfin les aviateurs militaires brésiliens sont animés d’un ardent esprit sportif, qui se traduit par des raids comme ceux de Rio Sao Paulo et retour, sur Spad VII, comme ceux aussi, vers Montevideo et Assuncion, dont les fêtes du Centenaire vont être l’occasion. On voit Toréa- O nisme capable d’heu¬ reuse croissance que constitue déjà l’A¬ viation militaire bré¬ silienne. Parmi ses créateurs, nous devons nommer d’abord le major J.- Evangelista Souza Yienna. comman¬ dant de T Ecole ; le J capitaine aviateur Dkux aspkcts aëhiens. Yillella. chef des Ser- En ,iaut’ Vue aér‘cimc (le l’Kcole d’Aviation militaire du Camp des Àffonsos, à Rio de Janeiro. En bas, vue aérienne de Rio de Janeiro, et notamment des quartiers de Rotafogo et de frai a Vermelha. des Ateliers; le capi¬ taine aviateur Alzir Mendes Rodrigues Lima, commandant du Groupe d’escadrilles du Rio Grande do Sul. vices techniques et L’AÉRONAUTIQUE. 292 Bien qu’on signale à Baura une entreprise d’aviation civile qui se propose des transports aériens, on peut cepen¬ dant dire que l’Aéronautique marchande brésilienne u est pas née. Le Gouvernement vient toutefois de prendre une initiative bien faite pour hâter cet te naissance. Le Président de la République a en effet sanctionné le projet de loi « | u i autorise la création de deux itinéraires de navigation aérienne, l'un côtier, l’autre intérieur, entre Rio de .Janeiro cl Porto-Alegre et qui ouvre les crédits nécessaires (plus de 4 millions de francs) à leur réalisa¬ tion. Ainsi se définit la route aérienne du Sud, et surtout celte route littorale illustrée par les audacieuses et per¬ sévérantes tentatives des lieutenant de vaisseau Lamare, des John Pinder, des Aliatar Mari ins, des Edu Chavez. Bientôt jalonnée de terrains d’escale, qui — à coup sûr coïncideront avec les bases de l’Aviation navale, cette route, mieux gardée contre les surprises brutales du temps, verra naître l’Aéronautique marchande brésilienne. Sans doute les tracés prévus peuvent-ils seulement, aux termes de la loi, être ouverts aux avions civils contre redevances; il n’est pourtant pas douteux que l’intérêt des liaisons aériennes à travers cet immense territoire ne conduise le Gouvernement brésilien à adopter, à ce propos, une politique analogue à celle des nations aéronautiques euro¬ péennes. Peut-être d’ailleurs, au moment où paraîtront ces lignes, les premiers voyages réguliers auront-ils eu lieu entre Rio et Porto-Alegre. L’accord réalisé déjà avec l’ Uruguay, comme l’entente prochaine avec la République Argent ine pour la navigation aérienne internationale, sont enfin des signes décisifs de l’intérêt reconnu à l’Aéronau¬ tique marchande. Notons d’ailleurs qu’à côté de l’avion, 1 hydravion et l’hydroglisseur, grâce à l’incomparable réseau fluvial du Brésil, rendront, pour l’exploration du territoire et pour la police même des fleuves, les plus notoires services. A toute exploitation doit correspondre une industrie. En aviation, où les conditions locales, topographiques et climatériques ont une telle influence sur le matériel, il est spécialement naturel qu’un grand pays désire avoir une industrie aéronautique. Le Brésil a eu ce désir, et nous devons signaler ici les premières réalisations de la construction brésilienne. Sur les plans du capitaine Lafay, de la Mission fran¬ çaise d’ Aviation, les usines Loge frères, qui avaient déjà construit, voici trois ans, le monomoteur « Rio de Janeiro », viennent d’achever le bimoteur « Independencia », appa¬ reil à poutre de réunion entièrement fabriqué avec du matériel national, à l’exception des deux moteurs Rhône ; cet appareil, emmenant un pilote et quatre passagers, a fait avec un plein succès ses essais avec charge complète. Bien que nous ayons été amenés à présenter l’Aéronau¬ tique brésilienne comme une institution d’Etat, il faut noter l’appui d’opinion que des éléments privés ont apporté aux dirigeants responsables. L , Aéro-Club du Brésil , fondé en 1911, et dont le Président et l’animateur est M. le Sénateur Sampaio Corrêa, doit être nommé ici pour son action de propagande. U Aéro-Club de Sao Paulo vient de se créer sous la dircetion de M. Luiz Fonseca et de s’allilier au premier. Ainsi se groupent des hommes résolus à aider de toutes leurs forces l’Aéronau¬ tique naissante, et parmi lesquels nous nommerons MM. Amilcar Marchesini, Irineu Marinho, le Dr Adolphe Ivonder, le Dr Octavio Rocha, le Dr Rodolphe Riegel Filho, le capitaine Newton Braga. Au moment du Centenaire de l’Indépendance, au mo¬ ment aussi où toutes les grandes nations — et la France parmi elles — apportent leur hommage au Bré’sil, nous adressons à l’Aéronautique brésilienne les vœux île l’Aéronautique française. L’AÉRONAUTIQUE. DE GUATEMALA Le 3 août, le lieutenant aviateur français Fromont, en mission au Guatemala, a réussi, sur Caudron G- 3, le beau voyage Guatemala-San Salvador, unissant ainsi par la voie des airs, pour la première fois, les deux républiques de l’Amérique Centrale. Les quelque ?.f>okm du parcours réellement effectué ont été couverts en a heures 5o minutes; aucun incident n’a troublé le raid, véritable exploit si l’on tient compte du terrain plus que mouvementé au-dessus duquel il a été conduit. SAN SALVADOR. Une réception chaleureuse a été faite au lieutenant Fromont et à son passager, M. Jeanneau, lorsqu’ils sc posèrent à « Venecia », propriété de M. Menendez, Prési¬ dent de la République de San Salvador, qui avait porté à ce voyage le plus vif intérêt et fait aménager à cette occasion un vaste terrain. Nommons encore ici le capitaine aviateur Humberto Aberle, qui donna tous scs soins à l’organisation de ce beau voyage. L’AERONAUTIQUE. 293 Détails de construction des NiKuroaT-DKLAGK. A gauclic, structure d’aile du scsquiplan type iy>i, avec revêtement en contreplaqué. Au centre, béquille du scsquiplan type iy?.:>, sans l’enve¬ loppe fuselée qui la prolile presque entière; à droite, structure de V empennage fixe du même appareil sur la coque. Les avions de la Coupe Deutsch de la Meurthe Les trois avions Nieuport-Delage. La Société Nieuport-Astra, celle année encore, a engagé trois appareils : un biplan qui ne fait qu’améliorer celui que nous avons vu en course en 1920 et en 1921, mais muni cette fois d’un Il i s p a no - S u i z a poussé à 33o HP ; un premier «sesquiplan » qui améliore égale¬ ment l’avion vain¬ queur de la Coupe Deutsch 1921, et qui est muni lui aussi d’un 11 ispano-Suiza poussé; enfin l’ap¬ pareil nouveau de l’année, un « sesqui¬ plan» aussi, mais de silhouette différente et dont le moteur est un H ispano- Suiza 4ooIlP, établi aux Etats-Unis, sur Poste de pilotage du scsquiplan NlKlU’ORT-1 > El, AG K type 1 y Ce croquis, pris en cours de construction, montre bien ' la fixation du palonnier au-dessus du moteur et la place du pilote par rapport à celui-ci. licence, par fa Wright Aeronautical Corporation. 11 est intéressant de noter que ces deux sesqui plans n’ont, pas procédé du meme esprit. L’avion de 1921 était un avion de course pur, à l’élaboration duquel avait seul présidé le souci de la plus grande vitesse par alimentent aérodynamique, l’appareil comportant un moteur de série. L’avion de 1922, au contraire, est, si l’on peut dire, un instrument, de laboratoire, qui doit faire indirectement subir à un aulre appareil de formule nouvelle, et dont l’application serait militaire, l'épreuve de la course; c’est ainsi qu’au « sesquiplan » 1922 de la Coupe sont incor¬ porés nombre de- détails de structure et de forme qui n ont pas été imaginés à son propos , mais qui vont, par son inter¬ médiaire , être éprou¬ vés plus réellement (ju’en laboratoire et qu’en usine. La Société Nieu¬ port-Astra estime en effet que lout type nouveau d’avion rapide doit su bir trois séries d’é¬ preuves : les essais aéro d y n a m i q u e s d’abord, les essais statiques ensuite, enfin Y épreuve de la- course qui, poussant un appareil jusqu’aux limites des efforts auxquels il doit être égal, procure Ja seule vérification expérimentale possible. II v a dans cette affirmation, émanant d’ingénieurs qui sont eu celle affaire les plus qualifiés spécialistes, une réponse décisive aux adversaires des courses de vitesse à formule libre. 294 L'AERONAUTIQUE. Les appareils anciens. Le biplan 33o IIP et le sesquiplan de même puissance, <[iii seront respectivement confiés à MM. Berlhelin et Lasne, ne diffèrent des appareils Nieuport-Delage , vain¬ queurs de la Coupe. en 1920 el 1921, que par des amélio- Elévation des sesrjuiplans Nikufout-Delage 19a i modifié {en haut) et 192a ( en bas). Les envergures des deux appareils sont très voisines : S™ et 8”, >0. rations de détail. Notons que, sur le sesquiplan, un contreplaqué recouvre l’aile jusqu’au longeron supplé¬ mentaire qui sert d’articulation aux ailerons. Les caractéristiques sont celles que nous avons publiées l’an dernier (n° 21), p. 387 à 089). Toutefois, alors que les charges au mètre carré restent, pour le biplan, de 76^ et, pour le sesquiplan, de8Qkg, la charge au cheval est réduite, par l’accroissement de puissance, à 2kg,p2o et 3k",o6o. Le sesquiplan 400 HP. Sesquiplan à hélice tractive de 2m,/|i de diamètre et de 3m,2o de pas, actionnée par un moteur 1 lin pano- Suiza 8 cy¬ lindres (1 4 o X i5o), donnant joo IIP à 2000 tours. Caractéristiques principales : Longueur, 7™, 80 : hauteur, 2m,5o; envergure maximum, 8m,2o; surface portante totale, i2ra2,7o. Poids à vide, 8ook®; poids total en charge, io6okg; charge au mètre carré, 83k",5oo; charge au cheval, 2ks,o65. Le fuselage est formé d’une coque entoilée de 6m,475 de longueur et de im,5o X im,2o au maître-couple. Des longerons et des cercles en contreplaqué assurent la rigi¬ dité de l’ensemble; des cadres renforcés correspondent aux attaches des ailes et du train d’atterrissage. Deux carlingues dans le plan des jambes du train d’atterrissage et deux carlingues horizontales servent de berceau au moteur, complètement enfermé dans Pavant du fuselage. L’axe du moteur est à 3ocmni en dessous de l’axe de la coque. Cette disposition permet de loger le pilote en partie au-dessus du moteur, entre les deux premières poutres de l’aile, position qui lui assure une excellente visibilité vers l’avant. Le plan principal est constitué par quatre poutres en bois ayant pour longueur F envergure de F aile. Cette aile, de forme bi-trapézoïdale, est recouverte dessus et dessous de contreplaqué intervenant dans la rigidité de l’ensemble. Tille est fixée au fuselage en huit points; sur sa poutre arrière sont articulés les deux ailerons. Un petit plan inférieur, également porteur, sert de profilage à l’essieu et complète la cellule. Le cône arrière de la coque est traversé par des poutres formant la charpente des plans fixes, dont des nervures maintiennent le profil; le tout est recouvert de bordés moulés sur formes et raccordés à la coque par de grands arrondis. Sous l’arrière de la coque pivote une béquille élastique formée d’un ressort à lames articulées et d’un jeu de ron¬ delles Belleville. L’alimentation en essence se fait par deux pompes A . M . commandées par le moteur. Un réservoir décrochable d’une capacité de 200 litres est placé derrière le pilote. Le réservoir d’huile, d’une capacité de 22 litres, est situé dans la coque également derrière le réservoir d’essence. I n radiateur à lames, système Lamblin, et une nourrice d’eau en charge assurent le refroidissement de l’eau. L’appareil sera piloté par M. Sadi-Lecointe. L’avion Spad-Herbemont 58 L’avion engagé sous le nom de son pilote, M. Casale, est le Spad-U erbemoni 58, construit par Blériot, et direc¬ tement dérivé du monoplace de chasse Spad \i qui a fait le 17 juillet son premier vol à Bue, également piloté par M. Lasale. (Test par la substitution du nouveau mo- Vue Latérale du Spad-Hekbkmont 58. leur 45o MB Lorraine-Dietrich à l’ Il tspano-Suiza 3oo IIP que l’amélioration des performances de vitesse a été cherchée. A part ce changement de moteur et la sup¬ pression de l’armement, l’avion Spad 58 est rigoureuse¬ ment semblable au Spad /\i militaire, dont il doit même améliorer 1rs considérables qualités d’écart de vitesse (officieusement. : décollage en 63 mètres à pleine charge, atterrissage en 60 mètres); le Spad 58 en effet se présen- L’AÉRONAUTIQUE. 298 A gauche, attache d'une des jambes de force du train d’atterrissage et départ de hauban: noter surtout, sur celui-ci, la double articulation à cardan et le « triangle d’équilibrage» qui assure automatiquement une tension égale des deux haubans. Au centre, détail de structure de la partie centrale du plan supérieur : les deux, oreilles d’acier visibles au premier plan servent à la fixation de l'aile, les deux oreilles inférieures servant à fixer cette partie centrale de plan supérieur sur les chandelles. A droite, fixation du mât unique sur l’aile inférieure (gaine enlevée) et commande d’aileron : remarquer les deux bielles contre-fiches réglables qui permettent le réglage séparé des incidences des plans supérieur et inférieur. fera à Étampes avec un poids total inférieur à celui du monoplace militaire, d’où diminution des longueurs de roulement au décollage et à l’atterrissage; la puissance accrue de son moteur entraînera une augmentation de la vitesse en vol; d’où, par ces deux raisons, accroissement prévu de l’écart des vitesses. Dans ses grandes lignes, l’avion a con¬ servé l’allure géné¬ rale des cellules Her- bemont : biplan à mât unique, plan infé¬ rieur droit, plan su¬ périeur en flèche, ailerons au plan infé¬ rieur seulement, fu¬ selage monocoque en bois, très bien profilé. Mais la membrure de la ce Utile est, cette fois, entièrement mé¬ tallique, et normale¬ ment entoilée. Les longerons, nervures et mâts sont en dura¬ lumin ; les ferrures de haubannage en acier. Le train d’atterris¬ sage est également métallique; les ferrures d’assemblage sont articulées pour éviter tout travail anormal du métal par flexion, des gaines en aluminium les profilent. Les radiateurs sont des Lamblin latéraux; ils ne sont pas disposés parallèlement à l’axe de l’avion, mais bien dans la direction d’écoulement des filets d’air sur le fuselage. Les caractéristiques principales sont : longueur, (5m,5oo; hau¬ teur, am,8o ; envergure (les deux plans sont égaux), 8m,6o; profondeur d’aile, im,65 ; ailerons rectangulaires de 2m,65 sur ora,28. Surface totale, 25m2,8o. Poids en ordre de marche au départ de la course, i iooks. Charge par mètre carré, 44 ; charge par cheval, 2kg,56o. Le profd de l’aile est un profil honnête, dont l’emploi exprime le souci de présenter un appareil capable de vol normal. Notons que M. Herbemont, ré¬ cemment venu aux réalisations métal¬ liques, a réussi dans cet appareil à obtenir un gain de -!. sur le poids de la consi ruc- tion en bois corres¬ pondait le, et à ac¬ croît re de plus de 5o pouri oo le coeflicient de sécurité. L’avion “ Simplex La Société d e s A o ions Sim p I e x a engagé dans la Coupe un appareil « sans queue », qui dérive de celui avec lequel le capitaine Madon a fait, voici quelques essais réussis. principe de l’appareil, dû à M. Arnoux, eonsisle à équilibrer l’avion en ligne de vol en faisant varier le centre de pression (résultante) au moyen d’un aileron allant d’un bout à l’autre de l’aile; cet aileron est com¬ mandé par le manche à balai, qui peut donner à cet aileron, coupé à l’endroit du fuselage, la même incidence ou des incidences différentes, assurant ainsi dans ce der¬ nier cas l’équilibre transversal. On voit que l’application "296 L’ AÉRONAUTIQUE. de ce principe permet d’établir des appareils de chasse à grande défense arrière. Structure d'aile de l'avion Smmox. Kn haut, l'aile, vue de dessous, au voisinage du poste fie pilotage dont on voit l’appuie-tète; en bas, un tronçon d'aileron. L’avion établi, selon ce principe, pour la Coupe Deutsch est un monoplan à aile épaisse en une seule pièce; le profd en est biconvexe et symétrique, a fin d’assurer de faibles variations du centre de poussée sous les divers angles de vol; le fuselage est une coque fuselée au tiers, le maître-couple étant au tiers avant. Le maximum de finesse a été recherché par la suppres¬ sion de tout hauban et en fuselant toutes les parties exté¬ rieures suivant le profd 4 1 1 (!e brandi l. La construction est à carlingue et couples, du type naval. Deux carlingues supportent le moteur et vont jusqu’à l’extrême arrière; l’enveloppe est en double bordé d’acajou. L’aile comprend quatre épaisseurs au centre, (rois aux deux tiers et deux à l’extrémité, en bordé d’acajou également. Le train d’atterrissage, plein, est en grisard; les carlingues sont en bouleau, les longerons de liaison de la coque en frêne. L’aile est constituée par deux longerons principaux en spruce, cloisonnés par des feuilles de contreplaqué en grisard. Les nervures, espacées de 25i fig. et pi.; 1922. 10 fr. L AÉRONAUTIQUE AU JOUR LE JOUR. — AOUT. 2, 3 et 4. Concours de distance et d’atterrissage pour ballons libres à Genève. 6. Coupe Gordon-Bennett des sphériques à Genève. — Meeting de Dieppe. 7. Premiers vols du Congrès d 'Aviation sans moteur. — Inauguration de la ligne Paris-Lyon-Marseille, et des Concours de la Rhcin par la Compagnie des Messageries aériennes. — Derby aérien de Hendon : Ier James, sur Gloucestershire- Bamel. 10. Tentative infructueuse du commandant Vuillemin pour la Coupe Michelin. Panne à Saint- Inglevert. 12. Coupe Schneider à Naples : Ier Biard (anglais) sur hydravion Supermarine. — De Pischof se tue à Châtenay. 13. Inauguration du Monument Latham, à Sangattc. - — Meeting du Havre. 17. Sortie du dirigeable Méditerranée à Cuers. 19. Meeting de Saint-Picrre-sur-Dives. 20. Clôture officielle du Congrès d’Aviation sans moteur à Com- b egrasse. Meetings de Châteaurenard et d’Auxerre. Douchy s’envole de Puy de Dôme en planeur Potez et atterrit près de Royat. 21. Meeting de Saint-Pfcrrc-sur-Divcs (3e journée). 23. Coupet, Bossoutrot, Barbot et Douchy s’envolent du Puy de Dôme. 24. Clôture des concours de Vol à voile de la Rhon. 26. A Mirafiori-1 urin, Brack-Papa, sur Fiat, battrait le record du monde de vitesse sur ikl", par 336k,nll,468. 27. Meetings de Valenciennes et Châteauneuf-la-Forêt. 685-iO Paris. Imprimerie GAU 1 H IER-V1LLAHS et G1', Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Thouzf.li.ier. L'AERONAUTIQUE REVUE ME.NSVELLX ILLVSTRÉE DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF HENRI BOUCHÉ N* 41 - Octobre 1922 LIBRAIRIE GAUTHIER- VILLARS & Cis 55, Quai des Grandt-Augustini, PARIS La Coupe Deutsch de la Meurthe L'Aéronautique en République Argentine Les avions du Trophée Pulitzer Les profils d'aile JouKowshi et les vitesses «limites Avions nouveaux de sport et de tourisme Le N° 3U50 ■ Abonnements: France, 40^ - Union postale, 50fr •* Le N°3*,50 U L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur-Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAU TH I ER-V1 LLARS & C'c, Éditeurs, 55, quai des Gds-Augustins, P A RI S (vie) Téi. : Gob. 19-32 et 19-55 Abonnements : Un an, Trance : 40 fr. — "Étranger ; 50 /r. 1 COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’Ecole Polytechnique et à l’École Supérieure d’Aéronautique ; MARCHIS, Professeur d’ Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; Professeur à l’École Supérieure d’Aéronautique ; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE. N° 41 — 4e Année SOMMAIRE OCTOBRE 1922 La Coupe Deutsch de la Meurthe . . Editorial. Le sesquiplan Nieuport-Delage, avion de vitesse . . . . H. B. Le Trophée Pulitzer . Paris-Bucarest en 1- heures . . De Guatemala à San Salvador . . Le projet de budget de l’Aéronautique — Pour le record de durée — La Coupe Lamblin . Les essais de l’avion de marine Spad-Herbemont S. 39 . Le Prix Alfred Leblanc . . . . . . Trois nouveaux hydravions L. F. G. . S. Y. DIME. Avions allemands de sport et de tourisme . . Sur le pilotage du planeur . . . . Louis CONSTANTIN. Quelques termes impropres relatifs au vol plané . Jegm CONSTANTIN. La route aérienne Paris-Londres : Influence des vents . Capitaine de corvette J. ROUCH. L’Aéronautique en Argentine . . L’AÉRONAUTIQUE, Les profils d’aile Joukowski : Détermination des vitesses-limites . Maurice ROY. La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales L’Aéronautique au jour le jour, Septembre 1922 . Bibliographie . . n L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n" 10 La réorganisation des lignes anglaises . . . Paul GROSFILS. Le voyage de M Laurent-Eynac au Maroc . L’Aéronautique Marchande et l’Etat . Infrastructure. — Aéronefs marchands . Les Transports aériens . Sur les lignes aériennes . .« . . . Le Travail aérien. — L’avion qui écrit dans le ciel . 305 308 309 310 311 312 313 313 314 316 317 317 318 321 323 331 335 336 III 114 114 115 116 117 118 La reproduction, sans indication de source, des matières contenues dans L’Aéronautique est interdite. RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS PERMANENTS DE “L’AÉRONAUTIQUE” Pages. Aéronautique F rançaise (répertoire) x VIII Aéronavale (L’) . XII Ateliers des Mureaux . A. André fils (Spidoléines) . XXIV Marcel Besson . . Blériot- Aéronautique . . V Bréguet . ! Enc.art ** ( couleur CAMS . . VI Compagnie Aérienne Française. . . . a.M. 120 Compagnie Franco-Roumaine . XII C T M . Pages. Grands Express Aériens . Hanriot . VIII Ingénieurs-conseils (prop. industr.) xxv Lamblin ( Radiateurs ) . xxm Les Ailes . XX Levasseur . . . vu Librairie Gauthier-Villars . xx Lignes aériennes Latécoère (C.G.E.A.) xvil Lioré et Olivier . xn Luchaire . . XVII Lumière .... . xxil Pages. Polybiblion . xxv Potez . ( Encart / couleur Precimo . xxi Ratier . xxn S.E.C.M. (Avions métalliques) . m Société Financière pour l'industrie. XXIV Saint-Gobain . . Société commerciale des Stocks . . . Couv. c 0 Société des Métaux et du Bois . ix Société des Moteurs Salmson . xv Louis Schreck . . . Cyclecars Salmson . X VI Degroote . XXV Henri Dits . X Farman . Couv. D Gourdou et Leseurre . Messageries aériennes . xi Morane-Saulnier . xiv Moteurs Hispano-Suiza . XVI Nieuport-Astra . xin Oliver . XXVI Transports aériens Guyanais . Vion . xxi Voisin . . 1 Zénith (Carburateur) . xxm Zodiac .... . . . iv Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XII et XIII Répertoire systématique des firmes intéressées à l’Aéronautique, classées par rubriques B La Coupe Deutsch de la Meurthe La Coupe Deutsch a été courue pour la deuxième fois à Villesauvage-Étampes, le 3o septembre, sur ce terrain historique qui, plus que tout autre en France, en Europe peut-être, se prête actuellement à une épreuve de vitesse pure comprenant un parcours de 5okm en ligne droite sur la campagne, bien jalonné et permettant pratiquement d’atterrir en cas de panne à peu près sur tout ce trajet. Les éliminatoires françaises ont été supprimées par suite de l’accident survenu quelques jours auparavant au monoplan Simplex de Madon, qui fut blessé, de la défection de l’avion de Nungesser et du retrait du nouveau mono¬ plan Nieuport-Delage , qui n’était pas au point. Le 21 septembre Sadi-Lecointe avait battu, sur le ses- quiplan Nieuport-Delage 1921 transformé, le record de vitesse sur ikm, par 34ikmh,239, soit 9&m à la seconde. La grande épreuve, favorisée par un temps clair et un vent de côté qui ne força que vers le milieu de la journée, avait réuni un nombre important de spectateurs. Casale, sur Spad-Iierbemont , prit le premier départ, couvrit à peu près le parcours, mais vira avant le pylône de la Marmogne et dut atterrir à son retour à Ville- sauvage, avec un radiateur crevé. Brack-Papa fait ensuite les 3ookm, mais sa tentative est annulée, le pilote n’avant pas coupé régulièrement la ligne de départ sans qu’on ait pu, chose regrettable, le lui faire savoir par signaux. Les vitesses qu’il atteignit furent de 289kmh,5oo sur les iookm, de 288kmîl,4oo sur les 200 km et de 288kmh,7oo sur les 3ookm. Lasne, parti quelques minutes plus tard, effectue de façon remarquable le parcours, terminant par un ma¬ gistral atterrissage, avec le petit biplan Nieuport-Delage gagnant de la Coupe Gordon-Bennett 1920, dont le mo¬ teur avait été un peu plus poussé. Les vitesses atteintes par Lasne ont été de 289kmh,9oo sur iookm, 289kmh,48o sur 200 km et 289kmh,4o4 sur 3ookm. Les vitesses sont très L’Aéronautique. — N* 41. constantes. Lasne s’assurait, par le parcours régulier, la Coupe dont il était, le soir, nommé détenteur, aucune autre tentative n’ayant réussi. C’est un très beau succès pour ce pilote de grande habileté, et qui n’était que peu familiarisé avec, son appareil. L’alimentation des moteurs Hispano-Suiza de Lasne et de Sadi-Lecointe était faite au benzol. Herbert James, parti au début de l’après-midi, revint au bout de 20 minutes, sans avoir atteint la Marmogne et s’étant, dit-on, égaré après avoir perdu sa carte. Enfin Sadi-Lecointe, sur le « sesquiplan » Nieuport- Delage 1921 modifié, part et donne aussitôt une très forte impression de vitesse. 11 effectue les iookm en i8'26", à la vitesse de 32.5 krrih, 497, battant ainsi de loin et d’une manière remarquable un record de haute valeur. Peu après son virage de Villesauvage, on vit revenir son petit avion et, après un tour du terrain, il atterrit; mais, gêné par l’appareil de Casale arrêté au milieu de la piste, il dut, après avoir coupé l’essence et le contact, se poser un peu sur le bord du terrain et, ayant roulé un certain temps, il subit quelques secousses et capota à faible vi¬ tesse. Dégagé du fuselage dans lequel il s’était pelotonné, Sadi-Lecointe apparut indemne. Son retour avait été provoqué par la destruction de l’isolant d’une bougie. Le capotage de Sadi-Lecointe, qui n’a que légèrement avarié son avion, est dû à l’encombrement de la piste par l’avion de Casale qui, malgré les règlements, avait effectué hors course un vol au ralenti, fort intéressant par ailleurs. Il faut signaler ici qu’au cours de la journée, un amphibie V ickers-V iking a traversé tout l’aérodrome et qu’un avion se livrant à des acrobaties en bordure du terrain a couvert celui-ci de prospectus qui pouvaient constituer le plus grand danger pour les avions en course. En fin de séance, Brack-Papa prit un nouveau départ, couvrant les iookm en 20' 58", soit à 286kmh,i6o, vitesse 10 L’AÉRONAUTIQUE 306 A gauche, le Spacl-Herbemont à moleur Lorraine-Dietrich 43o IIP, qui fit une si brillante démonstration de maniabilité et d’écart de vitesses; à droite, le Simplex, construit par M. Carmier, mis hors de course avant la coupe par un accident d’atterrissage dont le pilote, le capitaine ISI adon, sortit à peu près indemne. 1 Le pilote Lasne, vainqueur de la Coupe Deutsch 1922, devant son biplan Nieuport-Delage. Lasne se montra grand pilote de vitesse en conduisant à 28()knih de moyenne cet appareil qui datait de 1920 et dont le moteur Hispano-Suiza avait été poussé à 3/jo HP. Radiateurs Lamblin, hélice Lumière , magnéto 5. F, V., bougies J. Â.M. Les concurrents étrangers de la Coupe Deutsch. A gauche, le Fiat à moteur Fiat 700 IIP; à droite le douces ter shire « Bamel » Mars à moteur Napier-Lion 5oo HP, qui a réussi officiellement sur base, le 4 octobre, la vitesse de 3 4 1 kmh , 42 ^ • L'AÉRONAUTJQUE. 30 Le sesquiplan Nieuport-Delage à moteur Hispano-Suiza 34o HP, muni de radiateurs Lamblin. C’est sur cet avion que 'Sadi-Lecointe a couvert, au cours de la Coupe Deutscli (3o octobre 1922), 100 kilomètres en circuit ferme en 18' 26", soit à 325kMh ( magnéto S. E. K., -carburateur Zénith , liélice Itégy). Sadi-Lecointe, en pilotant cet appareil de vitesse pure, sur circuit fermé de iookra, à une telle vitesse, a fait la plus décisive démonstration de^sa virtuosité. inférieure à celle qu’il avait réalisée le matin; victime d’une rupture de tuyaute¬ rie, il était d’ailleurs bientôt obligé de se poser près de Monnerville, sans incident. Il ressort de cette grande épreuve plusieurs faits im¬ portants : le beau succès de Lasnc, sur cet appareil déjà ancien, succès de pilote; le très remarquable record de Sadi-Lecointe sur les iook,n; la nécessité, déjà démontrée par le Grand Prix de l’Aéro- Club, de la bonne prépara¬ tion d’une épreuve de celte importance, les Etablisse¬ ments N ieu port - A st r a s’étant assuré, par l’entraî- Profil d'aile du sesquiplan Nieuport-Delage. 308 L’ AERONAUTIQUE. nement et la qualité de leurs pilotes et par leur tactique de course, un succès mérité. Le biplan Fiat type B 700 HP de Brack-Papa, à peu près semblable dans ses grandes lignes à celui présenté en 1921, avait pour caractéristiques principales : enver¬ gure, 1 om, 60 ; longueur, 7™, 85; surface, 33m2; poids avide, i88ok§. Son moteur Fiai 700 HP, type AV, 12 cylindres de 170 d’alésage et 210 de course, consommait i6oks d’essence et 2Ôkg d’huile à l’heure. Le biplan Gloucestershire Mars 1 « Bamel », transfor¬ mation de celui qui figura à la Coupe Deutsch 1921 et au Derby de Londres, a pour caractéristiques : Envergure, 6m,i6; longueur, 6m,55; hauteur, 2m,86: surface des ailes, i5m2,i4; surface de la queue, 2m2,6o: du gouvernail de profondeur, o'n2,92. Poids total. 1 202 k^ ; essence, 2271; huile, 27 •; eau, 45l; ailerons aux plans supérieurs; ailes à dièdre de 174°, et incidence de i°.5. Le moteur est un Napier-Lion 45o HP. Ch. D. Le sesquiplan Nieuport-Delage, avion de vitesse DEVIS DES POIDS. Poids total en charge : ioi4ks Moteur nu . ‘i5o Eau . 35 1 nourrice d’eau .. . 2 2 radiateurs . 28 1 cloche à essence.. o,45o Tuyauterie . . . 6,200 Hélice . i3 Moyeu . io,85o 1 réservoir d’essence (T731) . 18 1 réservoir d’huile (25') avec son ra¬ diateur . 10 Plan principal . 120 2 montants obliques. 33 Poids du groupe moto-propulseur : 34-5kg, 5oo Poids réservoirs 28k" ( Cellule: 1 53kg Châssisd’atterrissageavec ses essieux et son profilage inférieur . 5o,6oo 2 roues complètes . . 26,900 Coque aménagée avec son bâti moteur et ses empennages fixes Gouvernail de direction . Gouvernail de profondeur. ..... Béquille . kg ill'érences. Vdmiiiistration centrale. . Franc». Francs. Francs. I >3oo 'jo 1 >43 000 -t- I 1 2 C)(jo Service de la Navigation Aerienne . H;) “()() 1 jo lu i 000 — t 696 8. jo S e r v ice Tec h n iq ne de l 'Aéronautique . \ \ S M) | JO i!) j(ii) 000 i 1 09880 Service des Fabrications de i Aéronautique .... 7 2 i > 280 8 35oooo -T- 1 IO67JO Office National Météore - logique . > 3 :ï() 880 4 734 000 -t- i 3i)4 < 20 Divers. . . . 722 000 372 000 i5o5oo 1 i; 210970 1 35 78 1 000 -f- 8 570030 Les primes et subventions passaient, dans le projet de budget du S.N.Aé., de 45 382 ooofr à 54 368 ooofr, soit une augmentation de 8986000^; le Ministre des Finances, a 1 instigation de la Commission des Finances dont le rapporteur — pour ce budget spécial — cette année encore est M. Bouilloux-Laiont, a demandé en quelque sorte une transposition de crédits. Alors que la Commission des finances proposait des réductions de 4 4IC)t>oofr sur ie chapitre « Primes et subventions », et de 8 600 ooofr sur le chapitre « Travaux et installations du S.N.Aé. », un crédit nouveau de 11 700 ooofr était proposé en revanche pour le Service Technique; sur ce crédit, le S.T.Aé. disposerait de 1 1 millions supplémentaires pour acquisi¬ tion d’avions (4 millions), d’hydravions (3 millions) et de moteurs (4 millions) nouveaux. Nous examinerons dans notre prochain numéro le détail des propositions budgétaires et la façon dont M. Bouilloux-Lafont les a commentées. Notons qu’au total la Commission des Finances propose au vote de la Chambre un crédit de 1 5 1 678763^, soit une réduction de 4 202 237fr (2,7 pour 100) sur le projet présenté. Pour le record du monde de la durée Le 14 octobre, à 6ft I3»1 36s, un Goliath- F arman muni de deux moteurs Renault 3oo HP prenait son vol au Bourget. Bossoutrot et Droûhin étaient à bord; ils comptaient bien n atterrir qu’après épuisement des 4200 litres d essence qu’ils emportaient, pour battre largement le record du monde de la durée (Stinson et Berlaud, 2611 ipm 3os). La tentative réussit pleinement et, après un \ol sans histoire, le Goliath se posait au Bourget le i5 octobre à i6h 27 m 44s. Leur vol avait donc duré 34h couvert 1 4m 8S ; a u cours de ce temps les aviateurs avaient quelque >000 kin, mais ils ne s’attaquaient pas an record de la distance. Il faut noter que les moteurs étaient munis d’hélices en acier à trois pales, de type Lumi ère-Leitner . La presse a rapporté toutefois que, tout récemment, les aviateurs américains Mac Ready et Kelley, partis pour un vol transcontinental qui fut gêné par le temps, ont prolongé leur vol jusqu’à épuisement de leur essence et ont ainsi tenu l’air 35*li6m3os. Une telle performance, même contrôlée, n’a jusqu’à plus ample information aucun des caractères olliciels qui puissent la faire homolo¬ guer comme un record. La Coupe Lamblfn Le lieutenant Rabatte! détient, depuis le 16 octobre, la Loupe Lamblin, sur monoplan Gourdou-Leseurre , équipé avec un moteur Hispano- Suiza de 180 HP. Le lundi 9, il avait tenté l’épreuve et était sur le point de triompher quand, après être passé à Bruxelles et à Londres, il eut une panne aux environs de Creil. Après plusieurs vaines tentatives, lundi matin 16. à 9h 3om, il s’envolait à nouveau du Bourget. Il réussit pleinement, améliorant très sensiblement les temps du précédent détenteur, le capitaine Pinsard. Départ de Paris à gh 3om; arrivée à Bruxelles à ioh 45 m; départ de Bruxelles à nh 17™; arrivée à Londres à i2h35m; départ de Londres à i3ho5m; arrivée à Paris à i4h58m. J emps total, 5h 28m. Robert Bajac, premier détenteur de la Coupe, avait mis 6h i8m; le capitaine Pinsard, 5h45m. De nouvelles tentatives sont imminentes. OFFICE O F Kr.ViiL IETLLLIG.NCE 1 hecember 1922 TBÀEüI^ÏIOKs EL13 GOPYï EPS x'Tom: L'Aéronautique, Ko. 41, October 1922. TEIALS OP THF SPüD-HERBBMOHD Kavy Air plane S-39. In our ITo. 28 we gave a detai led description and the construction plans of the Spad-Eerbemont 3-39, a spécial type cf airplane intended for the Havy. Today we are publishing some photographs of this machine and of the trials to which it has just Deen subjected. The interest attaching to a machine of this kind, which is simply a waterti^it land plane capable of alighting on the water without injury, lies chiefly in the fact that the entire float System (the wing pont o on, the watertight fuselage -hui 1, the profiling of the landing carriage forming a float J is a part of the machine itself. The advantage of this arrangement over machines of the 3usteed type in which the inflation of the airbags demanas a decision and a delay^ and at the same time represents a certain risk, is obvious. ho oreliminary maneuver is required in landing with the S-39, the présent spreading of the wheels being only an additional précaution which no doubt will be omitted in the future. The float System does not too greatly increase the passive résistance, the 3-39 in fact making 210 kmh, while the 1-20, a one-seater pursuit land plane, makes 230 kmh. The machine is as easy to handle as a land plane. » Tnere should be noted in the photograph of the machine: 1. The fore pontoon whose displacement when complété ly unaer water combines with thaï of the v;ing pontoon in a different plane in order to give the machine a line of f location with a slixjht nose-lift; ; ■ I j. . - , , . ,_c * : w ' : . ■ c.a .. . ,• £3£I T9C!.:3Cdâ I a* vir . . . . .. i x ,u4 9 0 f_X£. o ,: tak t ïi»&a. -■ • ^ < * I aen.ujri®.> _X V ■- vO OIApil' - eitiMfitifi (îiï nubfij 'flt’n 3Ç Jj'il J" X :i.n Ôt alsll- . - ■ •. . t . . ■ . - %àt ■ ■ ■ fc" 1 1 i * - .i pci; >iru Vfi • ’-_ii 'i. • ' i a; ».W f ï ISW bi J HQ îUJJ;. XX- io :0 Üi:.»i9 ôr-3i‘ î ?. *71 Qj&Vf v üïxïo mc.. j triL & >& ods- ii \iisi r ikfüiitt roi ••eiiti o : .t i -;•••. . -riiîf: ' I.l r si ‘j !j 2C -simple . ..* , XXur>9 92^1 în, i: 183 JA 0i f t : 3 s. H oriî i : a lac e ai . J sol 9 ■ ■• y 3. ; 1*V J * -/’> üii? *! O 9j3î:tsvbi5 z)LVj! i)r;.£, v/i-.iej. a -li», .loiaio jd a £.0:1,-. ^ 8-^iidif.a 9ft3 ’io aotüaî^iâfî iS'S-ii... rti •UtftfoK ttn. •Xi’rrlrail oir 0 .aroiv& . . - . ... . X J . ' • • • jus^ti j pins aunpie liifgnôeftOi] ■ L n-3 OÜn ;cis qui pu ssent la faire ImmWi**'* fKJ i ii r*< m-j’l jC’^s d'eoX'l »a.. Jc_3l îfiaaifiqi f . *£> . sXiric/ . Airi OIS ^ntîteai iloa't cri . w ■émeut îés ?<*dj p$ dt* : afrïxicaiR viU :0~d *t: ôïbho a, U il ioîroa &'• dm.-. (à -0 ^ (P TCûwi .V 10)4. TX ; anivee à Hruateile* » J()î» ,xa. . )wi ol . Too"A:ji. ; a t i . /. i.qç, J ip‘: -j,:- .1 . ^v‘ ;?•. :X-0£ii .1 ^vi-.AO.-U'-^çXA •ioVul' û ^îiiioam ©X? Z. In the tube guide and exteriorly on the right side of the hull, the control for re leasing the wheels; the hand grip is close to the pilot* s seat; 3. The trouais placed on the wheels which force them in turn constantly while in flight in order to facilitate their release when the moment arrives unaer the pressure of a spring in the spring tube. lst photograph: ïhe Kavy Spad-Herbemont S-39, Eispano-Suiza 275 H. P. 2nd k 3rd photograph s: The Eavy s-39 alighting under full load. The photographs were tahen at Saint -Ha phaél on July 28, 1922, The plane is shown alighting on the v/ater and then being towed to port. The pilot was Lieutenant Hurel. : : ■ 1* 1 ' • . 0 : ... . •*.. , - : ’ I .. v.:- 3 .. * ÛOl'U - *'*' • 1 3 ’ A' •• A &&•’■* 50'is l lioi.:, a S t>yii : îtij rto ;'‘.'oa£q g^toxj ui£ .5 . - , . .* ' - - . ; . - î?S Ô3ÎL .-OlLSJ gf î • • •*- • • •• -° 1' -- * • S*.; r-. axtr.v zAtè t%:jx e: „ -- ï* oi : ,:0t --'--"üd - r • xs>j i.iy *o ; .iJiT il; a .>lui si sa* j - - .IrmTri Ja^oïtoiu. 23V* JOl il. K L’AERONAUTIQUE. 313 Lesifessais de l'avion de marine Spad-Herbemont S-39 L'avion cle marine Spad-Herbemont S-39, Hispano-Suiza 276 HP. Dans notre n° 28, nous avons donné la description dé¬ taillée et les croquis de construction du Spad-Herbemont S-3 9, avion de type spécial destiné à la Marine. Nous pouvons publier aujourd’hui quelques photographies de cet appareil et des essais auxquels il vient de donner lieu. L’intérêt d’un tel avion, qui est en somme un avion terrestre étanche capable de se poser sur l’eau sans dom¬ mage, réside surtout dans ce fait que le système flotteur tout entier (aile inférieure-flotteur, fuselage-coque étanche, profilage du train d’atterrissage formant flot¬ teur) fait partie de l’appareil même. On voit l’avantage de ce dispositif par rapport à ceux du genre Busteed , où le gonflement des sacs à air de¬ mande une décision et un délai, en même temps qu’il pré¬ sente un aléa. L’amerrissage avec le S-3g n’exige aucune manœuvre préalable; le largage actuel des roues n’est qu’une précaution supplémentaire et qui sera sans doute supprimée dans 1 avenir. Le système flotteur n’accroît pas exagérément les résis¬ tances passives; le S-3g, en effet, réalise 2iokmh, alors que le S-20, monoplace terrestre de chasse, atteint a3ok,nh. La maniabilité de l’appareil est celle d’un « terrestre >\ 11 faut remarquer, sur la photographie d’ensemble : i° Le flotteur avant dont le déplacement, lorsqu’il est complètement immergé, se combine avec celui de l’aile inférieure-flotteur en contreplaqué pour assurer à l’avion une ligne de flottaison avec léger cabrage; 20 Dans le tube-guide et extérieurement au côté droit de la coque, la commande de déclenchement des roues; la poignée est près du trou du poste de pilotage; 3° Les augets placés sur les roues et qui forcent celles- ci à tourner constamment pendant le vol pour faciliter leur dégagement, le moment venu, sous la poussée d’un ressort intérieur au tube d’essieu. Un amerrissage, à /tleine charge, du S-39 Marine. Clichés pris à Saint-Raphaël, le 28 juillet 1922; l’avion amerrit, puis est remorque vers le port; le pilote est le lieutenant Hurel. Le Prix Alfred Leblanc Le Prix Alfred Leblanc a été couru pour la première fois à Saint-Cloud, le 7 octobre. Un vent violent poussait les ballons vers le Sud-Ouest, et força la plupart des pilotes à s’arrêter au bord de l’Atlantique, en pleine nuit. Deux pilotes ont franchi la Gironde : M. Charles Dollfus, qui, accompagné de M. F. Laporte, réussit, grâce à ses manœuvres, à rester à faible altitude; il put ainsi atteindre les Landes, puis gagner vers le Sud-Est et atterrir à Sainl- Martin-d’ Armagnac (Gers), couvrant 6aokrn en 21 heures, à bord de son ballon ÏOcta (900"1'), qu’il inaugurait, et gagner ainsi le concours par un voyage qui se distingue nettement des autres. M Demuyter s’esl: classé second, atterrissant près de Parentis (Landes), couvrant 076 km. Viennent ensuite MM. J. Dubois, descendu devant la Gironde, à Port- Maubert ; Cormier, à Saint-Palais; Lefebvre, à Dom- pierre, près La Rochelle; Ilirschauer, accompagné du lieutenant de vaisseau Husson et du lieutenant Le Petit, à la baie de l’Aiguillon; Ravaine près de Fontenay-Je- Comte et Seratzkv, à Neuvillette (Eure-et-Loir). 314 L’AÉRONAUTIQUE. Trois nouveaux hydravions L. F. G. Par S. Y. DIME Les usines L. F. G. ( Luft-Fahrzeug- Gesellschcift ), de Stralsund, viennent d’établir trois nouveaux types d’hydravions, L.F.G.-V- 19 ou P ut-bus , L.F.G.-V-i 4 ou Stettin et L.F .G.-V-i 5 ou Ruegen. Le type Putbus est, un petit hydravion à flotteurs, monoplan monoplace de un monoplan bimoteur à coque centrale et à 17 personnes (i5 passagers). Le monoplan L. F .G. -Putbus est construit tout en duralumin, sans haubannages. 11 est muni d’un moteur rotatif Oberursel 110 HP et sa vitesse est de i8okrnh. Le « Stettin # « Putbus » « Ituesen » Les nouveaux hydravions marchands L. K. G. \u centre, le petit hydravion postal monoplace V-14 « Putbus », récemment construit et essayé à Stralsund. A gauche et à droite, les projets d’hydravions « Stettin » et « Ruegen-» qui ne pourraient pas être actuellement construits en Allemagne. sport, et, courrier, déjà construit et expérimenté. Les types Stettin et Ruegen sont des hydravions bimoteurs de con¬ ception nouvelle, que les restrictions imposées à l’indus¬ trie aéronautique allemande par la Commission des Ambassadeurs feront sans doute construire à l’étranger. Le type Stettin est un monoplan bimoteur à flotteurs et à i3 personnes (11 passagers), tandis que le Ruegen est réservoir d’essence suffit pour 2 heures de vol, ce qui donne un rayon d’action de 36okm. Poids à vide, 48okg; charge totale, 2iokg; poids total en ordre de marche, 690 kg. Knvergure, 9 ni,56 ; longueur, 6n',ôo; hauteur, 2m,45. I léliee tractive de 2m,4° de diamètre. La distance moyenne des flotteurs est de 2m,72, donc très grande eu égard à L’AÉRONAUTIQUE. 3io l’envergure. L’aile est en V et en flèche. Les gouvernails ne sont pas compensés. Cet hydravion est construit de façon à rendre très faciles le démontage et aussi le montage sans aucun ré¬ glage; il peut alors être transporté- facilement à bord d’un vapeur en vue de services spéciaux, aux colonies, ou pour des expéditions polaires. Arkona, construit en 1921. Il est muni de deux moteurs Benz Ill-a de i85 HP chacun (moteur Benz de 6 cylindres en ligne, analogue au moteur Benz 200-220 HP, mais muni de pistons en aluminium). Le constructeur, voulant réaliser \m hydravion de haute mer à grande charge utile et à grand rendement, a choisi le type à llotteurs, bimoteur et à ailes épaisses genre Junkers. Les moteurs, à hélices Deux vues de V hydravion métallique L. F. G. « Putbus »> à moteur O B k ru us ici. 110 111’. A gauche, l'appareil en cours de montage; à droite, trois des cinq cylindres utilisés pour le transport de l'appareil, après son démontage selon les ingénieux procédés que nous décrivons. L’avion entier, sauf Je groupe moteur, peut, en elfet, après démontage, être emballé pour le transport dans cinq cylindres en tôle d’acier de om,7o de dia¬ mètre et de 4m ou 4m>5o de long. Premier cylindre (4m) : un flotteur et ses montants; Deuxième cylindre (4m) : l’autre flotteur et ses mou¬ lants; Troisième cylindre (4m) : fuselage, derniers montants, une hélice de rechange; Quatrième cylindre (4m,5o) : une aile et les plans fixes de queue; Cinquième cylindre (4m,5o) : l’autre aile, les deux gou¬ vernails, l’hélice. Comme le diamètre du cylindre est très inférieur à la profondeur des ailes, celles-ci , pour V emballage, sont pliées en trois par rabattement des bandes externes autour des longerons , comme dans le cas d’un prospectus «dépliant?'. Les cylindres sont protégés par un revêtement de bois à claire-voie. Le groupe moteur reçoit une enveloppe d’étoffe qui doit le soustraire aux influences atmosphériques. Montage : 35 minutes. Démontage : i5 minutes. ü o Le constructeur de l’appareil, à qui sont dus ces ingé¬ nieux dispositifs, est M. Baatz, directeur technique de la L, F. G. Le monoplan Stettin esl une transformation, en bimo¬ teur, de l’hydravion monomoteur type L.F.G.-V- 20 ou tractives, sont placés au plus près l’un de 1 autre pour faciliter le vol avec un seul moteur. Les hélices sont placées en avant du fuselage central, comme dans le bi¬ moteur terrestre D or nier- Greif. Le fuselage central donne place à deux pilotes, assis côte à côte à l’avant. Les réser¬ voirs d’essence sont placés le long des parois latérales à l’intérieur du fuselage. La cabine peut recevoir 11 passa¬ gers; toilette, compartiment de bagages et de poste. Tous les gouvernails sont compensés. Les autres caractéris¬ tiques et les performances prévues du Stettin sont les suivantes : Envergure, 22111; longueur, i3m,7o; hauteur, 3m,45; profondeur d’aile, 3m,5o à 4m>5o; surface de 1 aile, environ 80 m" ; distance moyenne des flotteurs, 4m,-3o; poids à vide, 2200kg ; charge totale, i2ookg; poids total, 34ookg. Essence, Sôo1; vitesse, i65kmh; montée à 2ooom en 20 minutes; rayon d action, 56okni en 3 heures 26 minutes. Charge par mètre carré, 4akg*5; charge par cheval, 9kg,2. L’hvdravion Ruegen est de nouvelle conception. Son aspect général ferait croire à une construction Junkers: aile épaisse en porte à faux, de im,20 d’épaisseur maxima, résistances passives réduites à la coque centrale, aux mo¬ teurs et à la queue. L’aile est placée directement sur la coque centrale, si bien que la face supérieure de l’aile, non interrompue, concourt tout entière a la sustentation; ce point est fort important, spécialement pour l’aile épaisse où la face supérieure est beaucoup plus efficace L AÉRONAUTIQUE. 316 que l’intrados, et plus spécialement pour cei avion où la coque centrale atteint une largeur de 4m; comme la pro¬ fondeur de l’aile atteint 6m, on aurait perdu près de 24111' de surface avec une autre disposition. L'avion est muni de deux moteurs Maybach type Mb IV -a de 260 HP chacun, installé à l’avant de l’aile et munis d’hélices tractives; on a pu réduire ainsi au mi¬ nimum la résistance entre les axes des hélices pour faci¬ liter le vol avec un seul moteur. Les deux pilotes et les réservoirs d’essence, dont chacun contient 3001, sont placés dans la coque comme dans le type Stettin. La cabine peut recevoir i5 passagers.- Les gouvernails sont tous compensés. Il n’y a pas de flotteurs auxiliaires sous les ailes et la coque n’est pas davantage munie d’organes stabilisateurs, comme sont par exemple les « ailes rudi¬ mentaires » des hydravions Dornier. La construction est métallique. Les caractéristiques et les performances pré¬ vues du Ruegen sont les suivantes : Envergure, 28™; longueur, i3m,65; hauteur, 3m,35; profondeur de l’aile, 4nl à 6m; surface portante, environ i4om". Poids à vide, 2900 kg; charge totale, i7ookg; poids total, 4bookg. Essence, (ioo1; vitesse, i8okmh; montée à2ooomen 16 minutes ; rayon d’action, 72okm en 4 heures. Charge par mètre carré, 32kg, 9 ; charge par cheval, 8kg, 85. ===== S. Y. DIME. t Avions allemands de sport et de tourisme Le biplace métallique Entier. Un des anciens ingénieurs des usines Junkers , M. Entier, qui a fondé il y a un an les usines d’aviation Entier, à I.e double monoplan métallique Entrer. Wilhelmshafen vient de construire et d’essayer le pro¬ totype d’un nouvel avion de sport métallique biplace, biplan à ailes épaisses où l’on retrouve toutes les carac¬ téristiques des ailes Junkers , spécialement quant à la section, à la construction en porte à faux et au recou¬ vrement par tôle de duralumin régulièrement ondulé et nommé en Allemagne Wellblech. C’est seulement la con¬ struction intérieure des ailes qui diffère, de la construc¬ tion Junkers : les usines Junkers font usage de tubes de duralumin pour les longerons, tandis que la construction Entier emploie des longerons en tôle de duralumin profi¬ lée. Les ailes, de ~]m et de 6m d’envergure, sont d’une seule pièce; leur profondeur est de im,2Ô et de im. Le fuselage, tout en duralumin, est recouvert de tôles de duralumin ondulé. La queue est en porte à faux : les gouvernes ne sont pas compensées. On a fait des essais avec le moteur Jlaacke de 28 IIP. mais on n’a pas réussi à voler à deux avec ce moteur qui continue d’ailleurs à vibrer assez fortement autour d’un axe vertical; la vitesse avec ce moteur, et sans passager, a été de io4kmh. On a l’intention de munir l’appareil d’un 5o HP à cinq cylindres en étoile Siemens et Halske déjà employé pour le Dornier- Libellule et pour le petit Junkers. On essayera aussi l’avion avec un moteur anglais Green de 35 à /\o HP. On prévoit, avec ce dernier moteur, une vitesse de i3okmh et un rayon d’action, sans passager, de i3ookm par vent nul. Envergure, 7m; longueur, 5 m , 1 a ; hauteur, am,65; sur¬ face, i2n'J,2; poids à vide, i7okg; charge totale, 22ôkg; poids total en ordre de marche, 3q5kg; poids par cheval,' i3kg; poids par mètre carré, 33kg. Le biplace Dietrich. Le biplace Dietiucii, à moteur Gnome, -o IIP. La maison Richard Dietrich, de Mannheim, a construit un petit biplan de tourisme biplace qui rappelle dans ses grandes lignes les premiers biplans Fokker. Le fuselage, le train d’atterrissage et la queue sont en tubes d’acier, les ailes en bois. Pe moteur est un Gnome 70 IIP. Envergure, (im,20 ; longueur, 5nl,8o; hauteur, 2m,4°? surface, i4m’; poids à vide, 35okg; poids en charge, 55okg; charge au mètre carré, 39kg„3; charge au cheval, 8kg; vitesse, i4o-i6okrah; plafond, 34ooni. L’AÉRONAUTIQUE. 317 Deux lettres sur Sur le pilotage du planeur. Monsieur le Directeur, L’article de M. Margoulis (x) sur « Le pilotage du planeur » (. L’Aéronautique , août 199,2) me suggère quelques réflexions. Voulez- vous m’auLoriser à les soumettre à vos lecteurs ? M. Margoulis dit avec raison que, contrairement à ce qui se fait en avion, le pilote du planeur doit tirer sur son manche au com¬ mencement d’une rafale. Mais il ajoute que, ce faisant, il risque de perdre sa vitesse et de glisser sur l’aile. De plus, les pilotes allemands regrettent, selon lui, qu’il n’existe pas un « indicateur de rafales ». Il est pourtant un instrument de bord qui, au pilote attentif, rendrait à peu près les mêmes services et permettrait de manœuvrer sans danger : c’est l’indicateur d’angles cl’altaque , instrument qui, comme on sait, mesure avec une grande précision, et pratique¬ ment sans retard, toute déviation du vent relatif. Je m’explique : Si la vitesse relative du vent par rapport au planeur croît sans changer de direction, le planeur monte, tout en restant en prin¬ cipe parallèle à lui-même. Mais de ce fait l’angle d’attaque des ailes diminue et cette diminution est décelée par l’instrument proposé. Le pilote sait par suite à quel moment il doit faire sa manœuvre et il peut l’arrêter au point voulu, puisqu’il connaît toujours son angle d’attaque; la perte de vitesse n’est donc pas à craindre. Vienne la fin de la rafale : le pilote en sera averti sans retard, car son angle d’attaque augmentera alors rapidement, ce qui lui commandera de piquer. Il en sera de même dans le vol en orbes et aussi dans les vols par vent changeant de direction dans le plan vertical : le pilote sera toujours averti de l’opportunité de telle ou telle manœuvre ainsi que de la portée de cette manœuvre. Quels sont maintenant les meilleurs angles de vol à voile ? L’ana¬ lyse du phénomène est terriblement complexe et je ne vais certes pas l’aborder ici. Pourtant on peut faire les remarques suivantes : Pour voler à voile il faut utiliser l’énergie interne du vent. Or il y a en aviation deux angles d’attaque qui permettent d’utiliser au mieux l’énergie, soit que celle-ci soit fournie par le moteur, soit qu’elle soit fournie par la pesanteur; l’un est l’angle du minimum de traction i minimum ) pour les trajets suivant l’horizontale; hy . , . R* l’autre est l’angle du minimum de puissance - - minimum pour 1 • • . 1 Ri/'2 les trajets suivant la verticale. Il y a donc gros à parier que, puisque l’utilisation de l’énergie se fait, ici d’après le même mécanisme, c’est-à-dire la poussée du vent relatif sur la voilure, les meilleurs angles à employer seront compris entre ces deux mêmes angles, plus près de l’un ou de l’autre, sans doute, suivant qu’on se proposera de faire un trajet donné ou de monter à une. certaine hauteur. Quoi qu’il en soit, le champ d’expérimentation se trouve ainsi réduit et il peut être exploré avec plus de méthode. Il résulte d’autre part de ce qui précède que, quoi qu’il arrive, il faut probablement maintenir l’angle d’attaque à peu près constant : cela veut dire que, outre une grande finesse, il y a lieu de donner aux planeurs une faible inertie lon¬ gitudinale, une grande stabilité longitudinale propre et des com¬ mandes très efficaces. Les planeurs « veaux » ne feront jamais de (*) Dans cette courte Note, M. Margoulis n’a pas exprimé d’opi¬ nions personnelles; il s’est borné à résumer clairement celles des pilotes allemands de planeurs dont il a analysé les écrits. (N. D. L. B.) le vol à voile bons voiliers. Il en résulte aussi que, si l’indicateur d’angles d’attaque était assez puissant — ce qui est fort possible — pour tirer directement sur les commandes sans l’intermédiaire d’un pilote, on pourrait facilement expérimenter des planeurs non montés et faire faire ainsi peut-être, sans danger pour la vie de nos pilotes, un grand pas à la question. Veuillez agréer, etc. Louis CONSTANTIN. [Nous devons préciser que les pilotes allemands de planeur ont demandé un instrument permettant de prévoir les mouvements de l’air et non pas seulement un appareil qui leur indiquerait un des effets du mouvement de l’air sur le planeur. (iV. D. L. /?.)]. De quelques termes impropres. ...On a répété partout que le vol plané (animé ou artificiel) était la reproduction du vol des oiseaux dits voiliers ; or il n’en est rien. Ce vol plané, s’il est semblable au vol plané ordinaire des oiseaux, est nettement différent du vol spécial des voiliers (*), aussi bien comme moyen d’utilisation de la pesanteur, que pour la forme de la trajectoire du chemin parcouru. Tous ceux, en effet, qui ont étudié ou seulement observé avec attention ce qu’on a appelé à tort vol à voile, ont remarqué que le centre de surface de l’oiseau pendant ce vol est situé très sensi¬ blement en avant du centre de gravité, si bien qu’il est matérielle¬ ment impossible que la pesanteur puisse entraîner l’oiseau vers 1 avant, comme elle le fait dans le vol plané ordinaire. Quant à la trajectoire suivie contre le vent, elle est chez les gros voiliers sensi¬ blement rectiligne, tandis que dans le planement ordinaire elle n’est et ne peut être qu’une ligne fortement ondulée produite par des descentes et des montées ou ressources très accentuées. Les deux genres de vol sont donc nettement dissemblables et, tandis que l’un a un mécanisme bien connu, l’autre garde son mystère. L’importance de cette constatation ne serait pas grande et ne jus¬ tifierait pas cette rectification si elle ne suggérait pas l’existence chez l’oiseau de mouvements particuliers, que les études de Marcy et de la plupart des physiologistes ou observateurs n’ont pu faire découvrir. Parmi ces mouvements de l’oiseau, il en est un qui doit jouer, selon nous, un rôle capital dans son vol battu ou à voile (mais non dans les planements) : c’est un mouvement de bascule ou balan¬ cement sur la verticale du centre de gravité, situé à l’arrière du centre de surface. Dès qu’on se sera rendu compte de l’existence de ce mouvement et qu’on en aura fait une étude sérieuse, l’obscu¬ rité qui règne actuellement sur le vol de l’oiseau sera dissipée, et la véritable solution du problème de l’Aviation sera aussitôt entrevue. Jean CONSTANTIN. (*) Une autre cause de confusion dans l’étude des vols sans bat¬ tements a été que les expressions de vol plané et de vol à voile ont été appliquées à l’inverse de ce qui aurait dû être. Dans le vol qu’on a appelé vol plané , en effet, les surfaces de l’oiseau qui avance par le vent jouent presque constamment un rôle analogue à celui des voiles, alors que dans le vol dit à voile les surfaces 11e jouent ce rôle que par courtes intermittences (réglées sur les moindres oscillations du vent, et encore avec un angle d’incidence toujours très faible). Quant aux rémiges leur rôle semble devoir être surtout, dans ce vol, par une sensibilité particulière, d’indiquer à I oiseau la direc¬ tion ainsi que la force du vent et probablement aussi de lui faire pressentir ce que sera l’onde qui va suivre. J. C. 318 L’AERONAUTIQUE. La route aérienne Paris-Londres INFLUENCE DES VENTS EN FONCTION DE L’ALTITUDE Par le Capitaine de corvette J. ROUCH Dans un petit Livre, publié en 1920 et intitulé Prépa¬ ration ntéléorologique des Voyages aériens , je posais de la façon suivante le problème de l’établissement d’une ligne aérienne : l)our calculer le rendement habituel d'un service aérien régulier , il faut savoir dans quelles conditions atmosphé¬ riques il pourra normalement fonctionner , si telle ou telle saison est plus ou moins favorable, si V emplacement des points de départ et d'arrivée est bien choisi, combien d' escales il faut prévoir, à quelle altitude il sera préférable de voler, quelle sera la vitesse moyenne d'une série de voyages et, par suite . la consommation ordinaire d'essence, etc. .l’essaye, dans cette courte Note, d’appliquer ces prin¬ cipes à la route aérienne Paris-Londres, en ce qui concerne seulement le vent. Pendant l’année 1918, la station aérologique du centre de dirigeables de la marine de Marquise-Rinxent (Pas- de-Calais) a exécuté 267 sondages aérologiques par ballons- pilot.es jusqu’à l’altitude de 3ooom. Ce sont ces sondages qui servent de base à ce travail : la station de Marquise- Rinxent est à peu près située à mi-chemin entre Paris et Londres, et l’on peut admettre, en première approxima¬ tion, que les vents en altitude qu’on y observe sont les vents observés en moyenne pendant tout le voyage. POSSIBILITÉ DU VOYAGE. D’abord, le fait même qu’un sondage aérologique est exécuté jusqu’à 3ooom d’altitude montre que le plafond est au moins à 3ooom et que, par suite, un voyage aérien est possible, sans avoir à traverser les nuages et à perdre le sol de vue. Les sondages aérologiques étaient faits à Marquise vers 711 et vers i3h. 267 fois dans le cours de l’année, le plafond a été à 3ooom à ces heures-là, c’est-à-dire une fois sur trois. Un voyageur aérien, qui s’imposerait comme condition d’atteindre l’altitude de 3ooom en gardant le sol visible, et qui devrait partir à heure fixe, 11e pourrait accomplir le voyage Paris-Londres qu’une fois sur trois. La répartition des sondages dans le cours de l’année est la suivante : Hiver. 38; printemps, 83; été, 8b; automne, 60. En été et au printemps, les conditions sont deux fois plus favorables qu’en hiver. En été, près d’un voyage sur deux pourra être réalisé dans les conditions indiquées plus haut. 600 sondages ont atteint l’altitude de 5oom au moins, dusqu’à 5oom de hauteur, le voyage est donc possible, à heures fixes , huit fois sur dix. VITESSES MOYENNES DE TRAJET. La distance de Paris à Londres est d’environ 35okm. et elle est orientée du S 3o E au N 3o W. Supposons que nous ayons alfaire à un avion commer¬ cial, dont la vitesse propre est de i20km à l’heure. Con¬ naissant la direction et la vitesse du vent aux différentes altitudes, il est facile de calculer la vitesse réelle de l’avion sur le trajet en question. Nous examinerons successivement chaque saison. Hiver. Les directions et les vitesses moyennes du vent sont les suivantes : Altitude A itcsse (en mètres). Direction, (en km ;i l’heure). o . S r o E 1 5 5oo . S 18 AV 'ii 1000 . S 4 j W ' > i ■>.ooo . S 4 1 W ig 3ooo . S 4‘.iW j/j Pour avoir la vitesse réelle de l’avion, il faut composer la vitesse propre et la vitesse du vent, de façon1 que la résultante soit sur le trajet à parcourir : c’est la valeur de cette résultante qui est la vitesse réelle. Faisons la cons¬ truction pour l’altitude de 3ooom ( fg . t). Traçons la droite OA suivant la direction du trajet à parcourir. Au point O, portons en direction et en grandeur la vitesse du vent OR. OR est égal à 44 et est dirigé du S 42 W. La direction que devra suivre l’avion pour compenser la dérive due au vent et pour se maintenir sur la trajec¬ toire OA sera OC, tel que OC soit égal à la vitesse de l’avion (120 à l’échelle adoptée) et CA égal et parallèle à OR. Pour obtenir Jes points C et A, il suffit de tracer une circonférence de centre 0 et de rayon égal à 120, de porter OR' égal et opposé à OR. La parallèle R7 C à OA donne le point C, et la parallèle CA à OR donne le point A. La vitesse réelle de l’avion est OA. Le gain de vitesse est égal à AD, soit 5km à l’échelle adoptée. En sens inverse, la perte de vitesse sera égale à EO, ou E7 R7, le point E7 étant l’intersection de R7 C avec la circonférence de rayon 120 et de centre D. E7 R7 est égal L’AÉRONAUTIQUE. 319 à 20km à l’échelle adoptée. On voit que, contrairement à une idée fort répandue, le gain de vitesse dans un sens n’est pas égal à la perte de vitesse en sens inverse. En faisant une construction analogue pour les diverses altitudes, on obtient les résultats suivants : De Paris à Londres. De Londres à Paris. Vitesse Vitesse moyenne Durée moyenne Durée réelle moyenne réelle moyenne Altitude ( en km de (en km de (en mètres). îi l'heure). trajet. à l’heure). trajet. h m li ni o . 1 35 2.35 106 3 . 1 8 5oo . 1 38 2. >2 97 3 . 3 G I ooo . 1 2.6 2 . 46 1 04 3 . 22 2000 . 12.5 >.43 loi 3.27 looo . 12) 2.48 100 >.3o S’il n’v avait pas de vent du tout, Ja durée de trajet serait de 2 heures 55 minutes. Les durées de trajet réelles s’écartent de 10 à 4o minutes de ce trajet théorique. Pendant l’hiver, à toute altitude, les voyages de Paris à Londres sont notablement plus courts que les voyages de Londres à Paris. De Paris à Londres, l’altitude favorable est de 5oom; de Londres à Paris, le voisinage du sol. Dans ces condi¬ tions, le voyage aller et retour demande 5 heures 5o mi¬ nutes. En volant à l’aller et au retour à la même altitude, les durées totales de trajet sont les suivantes : Au voisinage du sol : 5 11 53m; à 5oom, 6’1 o8m; à iooom, (jh 0gm. à 2ooom, 6h i5m; à 3ooom, 6h i8m. Si, à l’aller et au retour, on choisissait l’altitude la plus défavorable, on aurait une durée de trajet de 6h 2/jm. Printemps. Les directions et les vitesses moyennes du vent sont les suivantes : Altitude ( en mètres ). Direction. \ itesse (en km ii l’heure). 0 . N 48 f: 1 5 00 . \ 19 Fi 26 1 000 . Est 27 2000 . A 79 é 3ooo . Nord 27 Les vitesses moyennes réelles et les durées de trajet sont : 1 >e Paris à Londres. De Londre is à Paris. \ il esse moyen ne Durée \ itesse moyenne Durée réelle moyenne réelle moyenne Altitude ( en km de ( en km de (en mètres). à l’heure). trajet. à l’heure). trajet. O ..... . 1 1 5 h m 3.o4 123 h m 2 . 5 1 5oo . 1 17 5 . 00 118 3.00 1 000 . i3a 2.09 ioi 3.’>.4 2000 . 127 2.45 107 3 . 1 5 3ooo . 96 3.39 145 2.24 L’altitude la plus favorable est, à l’aller, iooom, et au retour 3ooo m. Le trajet complet, dans ces conditions, demande 5h o3m. A la même altitude à l’aller et au retour, il demanderait : Au voisinage du sol, 5k 55m; à 5oom, 6hoom; à ioooni. 6ho3m; à 2000m, 6hoom; à 3ooom, 6h o3m. En choisissant à l’aller et au retour l’altitude la plus défavorable, la durée du voyage serait de o3ni. On voit qu’au printemps l’utilisation rationnelle des renseignements météorologiques permet de gagner une heure environ par voyage aller et retour. Été. Les directions et les vitesses moyennes du vent sont les suivantes : Vitesse Altitude ^eu k 1,1 (en mètres). Direction. à l’heure). o . S40W 14 5oo. . . . . S82W 26 1000 . . . . . . N 75 \\ 28 2000 . . . jN 7 5 W 53 5ooo . A 70 \Y 55 L’AÉRONAUTIQUE. ;*20 Les vil esse ■s moyennes réelles et les durées de trajet sont : De Paris ii Londres. De Londre s à Paris. Vitesse \ itesse moyenne Du rée moyenne Durée réelle moyenne réelle moyenne \ 1 1 i l iule ( en km de ( en km de ( en mètres). i 1 l'heure ). 1 rajet . ii l’heure ). trajet. h m a m O . 1 2 > 9. 4 H ' '4 >• <>4 >()() . 1 oS *> « / a. 1 l 12'. 2.48 1 000 . ■ <)(S 3 . >() t38 2 . >9 2000. . «P 3. jS 14 • 2.28 ><>()() . 89 3.58 1 R 2. >4 L’altitude la plus favorable est, à l’aller, le voisinage du sol, au retour l’altitude de 3ooom. Dans ces conditions, le trajet complet demande 5h iam. En volant à la meme altitude à l’aller et au retour, le trajet complet demanderait : Au voisinage du sol, 511 5am; à 5oom , 6h 02m; à iooom, 6h o8m; à 2000111, 6 11 i6m; à 3ooo,n, 6h 2im. IA» choisissant, à l’aller et au retour, l’altitude la plus défavorable, la durée de trajet serait de 7 heures. Automne. Les directions el les vitesses moyennes du vent sont les suivantes : \ itesse Altitude ’ (en km (en mètres). • Direction. à l’heure). o . S 1 3 K 1 G 5 00 . . : S 1 5 \\ 33 1000 . S 4 > W ï(') 9.000 . S 5o AV 89 3ooo . S (io \\ 4t Les vitesses moyennes et les durées de trajet sont : 1 >e Paris à ! Londres. De Londres ii Paris. Vitesse \ itesse moyenne Durée moyenne D u rée réel le moyen ne réelle moyen ne \ Itilufle ( en km de (en km de ( en mètres ) . à l’heure ). trajet. ii l'heure ). trajet. h m Il ni O . 1 38 A . 3 2 io5 8.19 OOO . 142 2.9.8 94 •> / •> >•43 1000 . 1 9.5 2.48 iof) 3.l8 9000 . 1 20 2.54 107 3 . 1 5 5o<><> . 1 1 3 8 . 06 1 1 2 8 . 08 L’altitude la plus favorable à l’aller est 5oom, au retour 3ooom. La durée totale de trajet , dans ces condit ions, est, de 5h 36m. En volant à la même altitude, on a les durées totales de (rajet suivantes : Au voisinage du sol, 5h 5im; à 5oom, 6 11 iim; à ioooni, (jh o6m; à 2000m, 6h oq111 ; à 3ooom, 611 i4m. Les altitudes les plus défavorables donnent une durée de 1 ra jet de 4f)m- En résumé , en choisissant, à l’aller comme au retour, l’altitucle la plus favorable, la durée totale de trajet sera : En hiver, 5h 5om; au printemps, 5h o3m; en été, 5h 12111; en automne, 5h 36m; en moyenne, 5h 25m. S’il n’y avait pas de vent du tout, la durée totale de trajet serait de 5h 5om. On peut donc espérer gagner en moyenne 20 minutes par voyage aller et retour en utili¬ sant rationnellement les renseignements fournis par la météorologie, sans avoir à dépasser l’altitude de 3ooom. Si l’on veut voler à l’aller et au retour à la même alti¬ tude, les durées cl e trajet, les plus favorables sont les sui¬ vantes : En hiver, 5h53m; au printemps, 6hoom; en été, 5 h 5 2 m ; en automne, 5h5im; soit, en moyenne, 5h 54m- On perdrait ainsi, en moyenne, 3o minutes par voyage, par rapport au vol aux altitudes les plus favorables. Si, toute l’année, le voyage se faisait à la même a J I i - tude, les durées de trajet seraient, en moyenne, les sui¬ vantes : Au sol, 5h53m; à 5oom. 6h o5m ; à iooom, 6ho6m; à 2ooom, 6h iom; à 3ooom, 6 11 i7m. Les altitudes les plus basses seraient plus favorables que les autres. Si, par malechance, on choisissait les altitudes les plus défavorables, la durée moyenne «lu voyage serait de 6h 4qm. On voit qu’il 11’est pas exagéré de dire que l’utilisation rationnelle de la météorologie peut faire gagner, par voyage Paris-Londres aller et retour, 3o minutes, soit, si l’on fait un voyage par jour, 180 heures de vol en une année. L’économie qui en résulte est très importante, surtout si l’on songe que les heures de vol que peut fournir un avion sont à peu près de cet ordre-là. Mettons, si l’on veut être optimiste, qu’il en fournisse le double; la météoro¬ logie permet d’économiser un avion tous les deux ans. C’est là un bénéfice très sérieux. Nous avons supposé, dans tout ce qui précède, que le pilote de l’avion corrigeait à tout instant sa route pour compenser la dérive due au vent. S’il ne le fait pas, les pertes de temps et de matériel peuvenl être beaucoup plus grandes. .1. Rouen. L’AERONAUTIQUE L’Aéronautique en Argentine •j- L’ Ingénieur Jorge Xewbery , arronautc et aviateur, mort pour l’Aviation le i"' mars 1 9 1 4 - Newbery, technicien, pion¬ nier, organisateur et pilote, est la plus haute ligure de l’Aéronautique argentine. La Ré p u blicjue Argentine paraît être la contrée de l’Amérique du Sud la plus favorable au développement de l’aviation com¬ merciale. C’est aussi en Argentine que les débuts de l’avia¬ tion sud-américaine ont été les plus flo¬ rissants, sous l’in¬ fluence de quelques hommes de sport pleins de dévoue¬ ment et d’activité aérienne. Au xixe siècle, l’aéronautique n’était représentée en Argentine que par des ascensions souvent acrobatiques, et plusieurs fois terminées par des accidents mortels, exécutées par des aéronautes étrangers, de passage, en tournée, tel, entre 1860 et 1870, l’Américain W élis, le b ran- çais Barailie, et plus tard le Français Yarillon et les Italiens Silimboni et sa femme qui se noya, comme Barailie, dans Je Rio de la Plata. Il faut signaler les tentatives, terminées aussi par une catastrophe, du comte russe Pedrowski, avec une montgolfière, en 1887, et l’installation à Buenos- Ayres, en 1888, d’un grand ballon captif d’exploitation, dirigé par Panis et Mutin-Godard. En 1908, M. Aaron de Anchorena, revenant de France, créa un grand mouvement en faveur de l’aérostation spor¬ tive, et fonda Y Aéro-Club Argentino , dont les membres, appartenant à l’aristocratie argentine, se consacrèrent d’abord aux ascensions libres. 35 pilotes furent formés et employèrent 10 ballons. Les plus enthousiastes de ces aéronautes furent les frères Eduardo et Jorge Newbery, ingénieurs de haute valeur et sportmen convaincus. Eduardo Newbery se perdit en mer avec le ballon Pampero. Les ascensions furent con¬ tinuées jusqu’à ces dernières années, où le prix du gaz les arrêta presque complètement. Plusieurs voyages remar¬ quables furent exécutés : citons la traversée des Andes, à leur plus grande hauteur, de Santiago de Chili à l spal- lata, par MM. Bradley etZuloaga, qui montèrent à'8ioom. L aviation argen- O line doit son déve¬ loppement initial aux efforts de Jorge Newbery, qui fit. venir d’Europe, et de France notam¬ ment, les pi lotes nécessaires pour l’instruction de ses compatriotes. Au début de 1910, de petits vols furent accomplis à 1 lurlin- gham, par l’ Italien Ponzelli, mais c’est Henri B régi qui, Le colonel E urique Mosconi, le grand chef de l’Aéronautique argentine, à côté de qui nous aurions voulu placer, pour marquer leur entente dans faction, AT . Martinez de Hoz, président de \' Aéro- Club cl’ Argentine. quel q u e s j o u r s après, révéla l’aviation aux Argentinas, avec son biplan Voisin. Un meeting organisé à Villa Lugano, pour le Cen¬ tenaire Argentin, réunit les pilotes français Dolphin, Val- leton, Aubrun, Pequet, Bregi et Prévost. Bregi forma ensuite une première série d’élèves. Cattaneo, Italien, vint, en 1910-1911, faire de belles démonstrations : raid Rosario-Buenos-Ayres, traversée du Rio tle la Plata, de Buenos-Ayres en Uruguay. Paillette, venu de France, succéda à Bregi; puis Garros, Audemars et Barrier firent, en 1912, des exhibitions remarquables. C’est en 1911 que fut fondé, aux environs de Buenos- Ayres, l’aérodrome d’El-Palomar, dirigé par les Argentins de Bruyn et Paris-Leclerc. A la même époque, Castaibert et Fais, également Argentins, apprenaient seuls à voler sur le terrain de Villa-Lugano. Mais, au point de vue sportif, Jorge Newbery reste le grand pionnier et le meil¬ leur pilote sud-américain de son temps. Il y a lieu de men¬ tionner encore parmi les premiers aviateurs 1 ingénieur Ma scia s, qui présida Y Aero-Club Argentino. En 1912, sous l’inlluence de Newbery et du major Arturo P. Luisoni, un mouvement fut créé pour donner à l’Argentine une Aviation militaire : le Gouvernement O 11e disposant pas des crédits nécessaires, une souscription nationale fut ouverte et permit aussitôt d’acheter en France 10 aéroplanes. V Aero-Club Argentino offrit quatre hangars, et prêta ses ballons, donnant en outre 100 ooom de gaz. L’aviation L’AÉRONAUTIQUE. 322 sportive disparut presque entièrement, surtout après la mort de Jorge Newbery, tombé pour l’aviation le ier mars iyij- Rappelons ici le nom de la première vic¬ time de l’Aviation argentine : le lieu¬ tenant Manuel Félix ( frigo ne, mort le ig janvier igi3. \f Aéro-Club Ar¬ gentine, présidé par M. Fiorencio Mar¬ tinez de Hoz, s’oc¬ cupe plus spéciale¬ ment de la régle¬ mentation des ques¬ tions sportives; son organe est El Avion. L’activité de l’avia¬ tion civile se mani¬ feste surtout au Centra de Aviacion Civil, fondé en 191.4 à Villa Lugano pour encourager le développement prati¬ que de la navigation aérienne. Ce Centre possède six bi¬ plans Caudron. il édite depuis près de deux ans une importante revue Aviacion, la plus ancienne. D’autre part, un certain nom¬ bre de clubs locaux se sont formés : à Rosa- rio, Je très im¬ portant Aero- C l u b R o sa r i o qui possède le matériel fran¬ çais le plus mo¬ derne, des Cau¬ dron, B r e guet, Buenos- Ay res en avion : V aristocratique faubourg de Palermo. arm an, M o- Deux importants collaborateurs du colonel Moscou i. V gauche, l’Ingénieur d’aéronautique Edmundo Lucius, directeur des ateliers d’EI Palomar à droite, le major Don Jorge Crespo, commandant le icr groupe d’Axiation. F rane et Spad ; les Aéro-Club de Cordoba, Tucumàn, Balcarce, Santa-Fe, Pergamino, Mendoza. Quelques écoles privées sont installées, mais n’ont qu’un fonctionnement réduit : La River Plate Aviation C°, à San Isidro, Curtiss à San Fernando et à Necochea, des entreprises italiennes à Castelar et à Pehuajd, enfin la Sociedad Anglo-Argentino de Aviacién, à l’aérodrome de Longchamp. Il n’existe actuellement qu’une seule ligne de transport : elle a été établie par le major a n g 1 a i s Kingsley, avec du matériel français cl exploite la ligne Buenos- Ayr^g - Mon¬ tevideo. Depuis la fondation de cette ligne, au début de 1922, environ 3oo passagers ont effec¬ tué ce voyage, qui ne dure que 1 heure 45 minutes, au lieu de 9 heures en ba¬ teau. 11 ne semble pas tpie cette exploi¬ tation soit prospère. Le Gouvernement projette l’établisse¬ ment de six grandes lignes, partant de Buenos- Ayres vers Posadao, Jujuy, La Rioja, Mendoza, Lago Xahuel Huapi et Callegos. Le colonel Mosconi a l’intention d’ouvrir la pre¬ mière ligne en¬ tre la capitale et Punta-Are n a (ferre de Feu), avec des pilotes militaires dont l’entraînement sera ainsi gran¬ de m e n t d é ve- loppé. Notons enfin le très im¬ portant projet de liaison Sé¬ ville - Bu en os Ayres par diri¬ geables rigides, qui a reçu, en Ar¬ gentine comme en Espagne, un accueil extrêmement favorable. L’Aviation militaire argentine est en pleine voie de développement et deviendra certainement une des plus L’AÉRONAUTIQUE. Vue aérienne de l'aérodrome et de l'Ecole d' Aviation Militaire d'El Palomar, près de Buenos- ivres. Buenos-Ayres dispose de cinq aulrés terrains : en pleine ville, à Villa Lugano, celui du Centro de Aviacion civil; à San Isidro, celui de YAéro Club d'Argentine ; enfin ceux de Longchamp, Castelar et San Fernando. importantes parmi celles qui s’orga¬ nisent hors d’Eu¬ rope. À la suite de la souscrip tion de 1 9 1 2, une Ecole militaire fut créée à El 'Palo¬ mar et dirigée par Marcel Paillette. Les appareils, comme tous ceux de l’avia¬ tion civile, venaient de France. On y ad- j oignit une Com¬ mission technique. Actuelle m e n t , l’Ecole, tour à tour commandée par les lieu tenants - colonels Arenales Uriburu et Alejandro Obligado, puis par le colonel Mosconi, a été re¬ fondue et organisée sur des bases nou¬ velles. L’Aviation militaire est placée, depuis 1919, entiè¬ rement sous la direc¬ tion du colonel Mos- coni, officier de haute valeur, qui a également dans ses attributions l’étude Projet d’organisation des liaisons aériennes en République Argentine. C’est de Buenos-Ayres (Kl Palomar) cfiie doivent rayonner les diverses lignes. La seule ligne existante est celle de Buenos-Ayres à Montevideo. et la fondai ion de terrains d’atterris¬ sage, le programme de lignes aériennes, et le contrôle offi¬ ciel de l Aéronau¬ tique civile. L’Aviation mili¬ taire est divisée en deux groupes, dont le premier est con¬ sacré à l’instruction, commandés par les majors Crespo et Zuloaga. Le dernier cours de l’Ecole d’avia¬ tion comprenait 26 élèves. En 1922, on donna 12 brevets simples de pilotes et 1 4 brevets supérieurs d’aviation, contre 2 en 1921; au total, 8(i élèves ont été formés en six cours. Les pilotes re¬ çoivent un entraîne¬ ment qui leur per¬ met de faire des raids i m p 0 r L a n t s , stimulés par les voyages remarqua¬ bles effectués ces dernières années par L' AÉRONAUTIQUE. Quelques personnalités de T Aéronautique argentine. De gauclie à droite : M. Fernando Ménendez, président du Centro de Aviacion civil; le capitaine Don Pedro Zanni, le plus fameux aviateur militaire argentin; M. Alfredo .1. Bouillon, Français d’origine, président de V Aéro-Club de Ilosario; M. Virgilio Mira, ingénieur, le pilote le plus populaire, constructeur de l’avion Golondrina, monoplan triplace muni du moteur Gnome 5o IIP n° 248 et qui, après avoir élé le moteur de Cattaneo, puis de Roland Garros, continue de marcher à merveille. des pilotes appartenant aux missions italienne, anglaise, française et des Etats-Unis, envoyées avec du matériel qui a été acquis peu à peu par l’Aviation militaire et qu’elle utilise actuellement au mieux, malgré les difficultés que donne la diversité des types d’avions. Les plus belles performances ont été, en 1918, la pre¬ mière traversée des Andes en avion par le lieutenant Can- delaria, sur Morane, de Zapata à Cunco (Chili), les raids Valparaiso-Buenos Ayres par Locatelli et Palomar- Tucumun (ii6okm) par le lieutenant Matienzo et l’ingé¬ nieur Lucius, qui fit un long stage en France; en 1920, le raid Buenos Ayres-Santiago de Chili et retour, avec double traversée des Andes sans escale par les capitaines Zanni et Parodi, et la traversée des Andes par Alrno- naeid, puis Mlle Bolland; en 1921, les raids de Hearne et Brezzi d’El Palomar à Sorocaba (Brésil), et de Rio de Janeiro à Buenos-Avres. Les ateliers du Palomar sont très bien organisés, sous la direction de l’ingénieur Lucius : on peut y mener la réfec¬ tion complète des avions en bois, dont l’usage est presque exclusif, étant données les ressources locales en bois de toutes qualités. La réparation des moteurs est également faite avec beaucoup de soin, malgré la faiblesse des crédits alfectés à ces ateliers. Les avions militaires en état de vol sont au nombre de plus de 5o. Il existe d’autre part environ 120 avions civils, de valeur inégale. L’Aviation maritime, après une première tentative à Rio-Santiago en 1910, a été réorganisée en 1919. Elle a son centre à Bahia-Blanca. Le chef en est le capitaine de vaisseau Fliess et l’école, qui comprend cinq pilotes et dix élèves, est dirigée par le capitaine de frégate Gre- gores. Le matériel se compose d’hydravions Avro, Macchi et Curtiss. La Marine possède, en outre, un dirigeable- vedette de construction italienne. Le capitaine Marcos Zar a accompli en hydravion le raid Bahia Blanca-Mar de! Plata-San Fernando en 1919 et, en 1920, le voyage San Fernando- Asunciôn del Para¬ guay et retour, soit 2.5ookm. Les grandes plaines de la Pampa sont de remarquables terrains d’atterrissage, les distances considérables qui y séparent les agglomérations ne peuvent être franchies qu’à cheval; d’autre part, les grandes rivières au long des¬ quelles, sur des milliers de kilomètres, s’alignent les estancias et les exploitations de bois forment des lignes pour les hydravions, pour les « amphibies » notamment. Déjà de nombreux particuliers possèdent de confor¬ tables avions de sport et de tourisme, carrosses, à mo¬ teur fixe de 100 HP, spécialement américains. Déjà le chef de la Police de la Plata, M. Alganarez, emploie l’avion pour surveiller la prairie où opèrent les voleurs de bétail. Déjà l’on peut assurer que le plus grand avenir est ouvert à l’aviation dans la grande Répu¬ blique du Sud. l’Aêrona u tique. L'AERONAUTIQUE. 32:> Les profils d’aile Joukowski Détermination des vitesses limites Par Maurice ROY, CORPS DES MINES. INGENIEUR AU L’hypothèse sur laquelle est basée la théorie de Jou¬ kowski peut s’énoncer de la façon suivante : Dans une masse fluide indéfinie, au sein de laquelle une aile à profil constant et d'envergure infinie est animée d'une translation rectiligne uniforme, la distribution des vitesses est régie , lorsque le régime permanent par rapport à l'aile est établi, par un potentiel cyclique continu dans tout le fluide. De cette hypothèse, il résulte que la relation est vérifiée- en tout point du fluide, p et Y désignant la pression et la vitesse dans le mouvement rapporté à un système de référence lié à l’aile, p0 et V0 les grandeurs correspondantes à l’infini et o la densité du fluide. On déduit de l’équation (i) que le minimum de la pres¬ sion p correspond au maximum de Ja vitesse Y . Comme celle-ci peut devenir notablement supérieure à V„, la pression p court le risque en certains points du fluide de devenir négative, éventualité incompatible avec les pro¬ priétés connues des fluides. Nous appellerons vitesse limite, pour un profil et une incidence donnés, la vitesse à l’infini V01im du courant pour lequel la pression p est nulle en certains points du fluide et positive partout ailleurs. Le même profil, déplacé sous la même incidence à une vitesse supérieure à V(Hilll, engendrerait dans le fluide des pressions négatives. Cette conséquence inadmissible con¬ duit à rejeter pour ce courant l’hypothèse de l’absence de discontinuités dans le champ des vitesses. La vitesse V01im marque donc dans ces conditions la limite de validité de la théorie de Joukowski. Nous nous proposons dans la présente Note de déter¬ miner l’ordre de grandeur des vitesses limites dans un cas particulier, celui des profils d’ailes J oukowshi dont nous rappellerons d’abord brièvement la définition. Profils d’aile Joukowski. Appliquons, dans le plan de la variable complexe z = x -j- iy, au cercle C passant par le point A (b, o) et de centre M( — - 1 b, (i -f- s) /), la transformation définie par Cette représentation conforme fait correspondre au cercle C un contour 1\ dont la construction géométrique très simple peut s’effectuer de la manière suivante : Tra¬ çons le cercle C', tangent au cercle C au point A et ayant pour centre le point M ' du segment AM défini par ur=-^L. I -+- >. t Faisons correspondre au point courant z du cercle ( le point z' du cercle C situé sur le rayon vecteur () zr symé-» trique de O z par rapport à Taxe Ox. Le milieu Z du segment zz1 est le point du contour K correspondant au point z du cercle C. Le profil obtenu K enveloppe l’arc de cercle AM' A' de flèche / et de corde 2 b. Cet arc est appelé le squelette du profil et caractérisé par le paramètre .0 = ~ • L’épaisseur du profil enveloppant un squelette déter¬ miné est caractérisée par le paramètre essentiellement On sait que, pour obtenir la configuration autour du profil K du courant de vitesse à l’infini Y0 inclinée de l’angle (3 sur la corde AA' du squelette du profil K, il suffit d’appliquer la transformation (2) au champ des vitesses du courant contournant le cercle C et dont la vitesse à l’infini ^0 — ~ est dirigée suivant la direc¬ tion 13A inclinée de l’angle (3 sur l’axe Ox. L’AÉRONAUTIQUE. 326 La circulation autour du profil K, égale à celle rela¬ tive au cercle C, est déterminée par la condition que le point A soit un point de vitesse nulle du courant con¬ tournant le cercle C. Si l’on désigne par f (z) la fonction de z définissant l’écoulement autour du cercle C. la fonction F (Z), obtenue eu elfectuant la substitution (a) dans là fonction f (z), définit l’écoulement autour du profil K. Les vitesses sont reliées dans les deux courants par la relation dV _ df dz dz Z ~ dZ = ~dz Î/Z = ' = dZ ' Pour le profil K, la vitesse au point A prend là forme indéterminée (V/ )., = ( V- )a = ° X X . Cette indétermination est facile à lever; la valeur absolue de cette vitesse est Vz V„ b ( i PV^+./- cos f\ a i v ta n g y- \ )' La vitesse d’échappement au bord de sortie A est donc finie. Sa direction est tangente au point A à l’arc de cercle AM" A; en même temps qu’aux deux bords du profil K, eux-mêmes tangents en ce point au squelette du profil. La forme effilée qui en résulte pour le profil Joukowski rappelle la forme du profil des ailes d’oiseaux. Détermination des vitesses limites. ( )n obtiendra, pour un profil et une incidence donnés, la vitesse limite correspondante en exprimant en fonction de la vitesse à l’infini \ „ du courant la vitesse maxinia (V/Jmax au sein du fluide et calculant la valeur de Vn qui annule la pression correspondante. Le maximum de la vitesse Vz a lieu en un point du contour K qu’il s’agit de déterminer. La valeur absolue de la vitesse Vz est donnée par ! N Z | « t Va I X dz dZ La variable complexe ‘C = ç H~ irh dont le plan a pour centre le point M et dont les axes sont parallèles à ceux du plan z, est fiée à la variable s par la relation x _ ~ _ ^ z0 désignant l’alïixe dans le plan z du point M. Un point du cercle C peut être défini dans le plan Ç par ses coor¬ données polaires IL 0 et l’on a c = lt eus 0. r, = K sin 0. La valeur absolue de la vitesse \ - dans le courant con¬ tournant, le cercle C, en un point (R, fl) de ce cercle, a pour expression i V;. I = i 2 e0 sin (0 — p) — ; . La circulation V est déterminée par la condition que cet te vitesse s’annule au point A^R, — >- 0o = - — - arc tang ^ j v.ru sin ( 0o-+- fi) = — ce qui permet d’écrire, en introduisant la vitesse à l’in¬ fini Y „ = 2 a0 du courant relatif au contour K, | V; | = V0 1 si n ( 0 — [i ) -i- si n ( 0o -f- 3 ) On peut vérifier sur cette expression que le point B de la direction AB inclinée de l’angle [3 sur l’axe des ç, et défini par 0 .= ~ -f- 0„ -)- a [3, est le deuxième point de vitesse nulle sur le cercle C. L’angle (3 que fait la corde du squelette du profil avec la direction de la vitesse à l’infini du courant peut être appelé angle d’incidence du profil par rapport au courant. L’étude des profils ne présentant d’intérêt que dans le domaine des portances positives, nous supposerons ici P compris entre o° et 90° et nous considérerons comme seule vraiment intéressante au point de vue pratique la zone de o° à 2o°-25°, correspondant aux angles d’attaque usuels en aviation. En utilisant l’angle 0 pour définir un point du cercle C et par suite le point correspondant du profil K l’expres¬ sion de la valeur absolue de la vitesse sur ce contour peut s’écrire I Vz | = 2 V0| sin'(G — £)-+- sin ( 0O -S— p)j x 1 fo" ou, en posant ( > ) a - î b -h H cos 0. !3=RsinO ( 1 — t— e ) j\ Vz | = 2 V0 1 si n ( 0 — [j ) - si 11 ( 0o 4- ; | x — — y/( b 2 )* 1 k- et la vitesse maxima a lieu au point pour lequel s’annule la dérivée de cette expression par rapport à 0, c’est-à-dire pour (4) (a- -H rpi) [2 y eos(0 - fi) y' sim 0 — £)] -t- 4 T sin (f) — fi ) (ota'-t- fift') — o, en désignant par y la fonction y/( oc- b- )* -r i oc2 â- el par oc\ [3b y' les dérivées des fonctions a, [3, y. L’équat ion (4) étant du septième degré par rapport aux lignes trigonométriques de la variable 0, ou ne peut espérer la résoudre directement, mais on peut tourner cette difficulté de la manière suivante. L'AERONAUTIQUE. :L27 Soit L le point du contour K transformé du point H (R, 0 = ~ -f- 0o) du cercle C. Ce point est un point de vitesse nulle sur le contour K pour l’incidence p = o° du profil. Pour cette incidence, le maximum de la vitesse a lieu sur l’extrados de l’aile et au voisinage du point L. Soit maintenant p, l’incidence pour laquelle le maxi¬ mum de la vitesse a lieu au point L. Lorsque P varie de o° à pi5 ce maximum se déplace sur l’extrados, de sa position primitive vers le point L. D’autre part, il est facile de vérifier que pour un point du contour K défini par 0„ ■+■ 2 (L : [j i . Si le maximum de la vitesse pour [i — o° est situé sur La vitesse limite pour l’incidence px que permet de déterminer la vitesse (V|,)r représente par suite une limite supérieure des vitesses limites correspondant aux incidences comprises. entre o° et pr Le point L est défini par 0 = r. + 0O; a — — 6(1 + as), [3 = 0; la dérivée de la vitesse calculée plus haul (3) y a pour valeur '>. Y0 1 si n ( 0„ — (3 ) x ■>/ ( i + £ £2 ) + cos ( 0o — [3 ) b z ( i et s’annule pour l’incidence (3-, telle que 03 tang< 0„ - pi) = tan g Pi = ••/ - |) <>• 5 ; ) 8 (4si-6- ,) Application numérique. Le Tableau 1 donne, pour les ailes 429, 430, 431, 432, 433 du type Joukowski , essayées au Laboratoire aérodyna¬ mique de Gottingen, les valeurs des paramètres £ et o, des angles pi9 Ô0, 0o + 2 Pi et de la vitesse limite Von,,, cor¬ respondant à l’incidence (3X et déterminée par P — Po -+* ^ I 4' olim | (4 l.)p, I | = °' l’arc LN du profil K, on esl certain que la vitesse au point L pour p = (3-, : ( V, )^i est le maximum maximorum de la vitesse sur le contour lorsque l’incidence (3 varie de c>° à (3r En effet, cette vitesse surpasse celle de chacun des points de l’arc LN pour l’incidence Pj. et celles-ci à leur tour surpassent toutes les valeurs que prennent en ces memes points les vitesses lorsque p varie de o° à [31? donc en particulier les vitesses maxima correspondant à cette marge de variation de l’incidence qui affectent toutes des points de l’arc LN. où p0 désigne la pression atmosphérique, p la densité de l’air dans les conditions normales de température et de pression et (Vj)^ la vitesse au point L pour 1 incidence [it. La valeur absolue de cette vitesse est ( | + ■> z )* | ( \ 1. )pt | = •>. V (, | sin ( O,, + [3 j ) + sin ( [3 1 0o * | ^ ^ ( r ^ * Les unités adoptées 'sont le mètre, le kilogramme et la seconde pour lesquelles p0 == i o 33o. p = o , 1 3a L'AERONAUTIQUE 328 Tableau I. Numéro du prolîl. S. 0. Pr rv 0„ -1- ■> 'i , . v. llm- 0 0 0 \ i le 32!). . . 0, 10 0,00 9° O 1 80 3o. 4 m » 430... 0, 10 ) 0, 10 35. k/ 5. î >' 77 )5 » » 431... 0 , 10 0 , 1 > 28 . \o S . '{( ) ()5 . 5o 65, 5 >) » 432. . . 0,09 0 , 20 2 5 11.20 fi 1 . 20 69 )> » 433. . . 0 ? 1 > 0, m \> . 20 5. \> 90.22 56 » (le Tableau montre (|ue, si l’on soumet l’aile 432, par exemple, a un courant d’air la rencontrant sous une inci¬ dence comprise entre o° et a5°, la pression restera posi¬ tive dans tout, le fluide, les vitesses étant supposées partout continues, tant que la vitesse V0 sera inférieure à 69 m par seconde ou aàokni à l’heure environ. Pour les profils 433, 430 et surtout 433, il est certain (pie, dans la zone o°-20° des incidences usuelles, la limite dangereuse de la vitesse \ „ serait notablement supérieure à celle indiquée par le Tableau et correspondant à l’inter¬ valle o° — de l’incidence où [i1 est notablement supé¬ rieur à 2,5°. On peut remarquer sur ce Tableau que augmente pour une épaisseur donnée de profil lorsque la flèche rela¬ tive 0 du squelette du profil diminue! Il en résulte que, pour des profils suffisamment aplatis, l’arc LN est très réduit et ne contient plus sûrement les points de maxi¬ mum de la vitesse pour les incidences comprises entre o° et (31. La vitesse V0|iin ne représente plus alors, d’une façon certaine, la limite dangereuse de la vitesse V0 pour la totalité de cet intervalle de variation de l’incidence. Pour les profils symétriques ou pisciformes caracté¬ risés par 0 = 0, Tare LN se réduit au point L. Il y a lieu par suite de reprendre la question par une autre voie pour cette famille de profils caractérisés par le seul paramètre e. Cas particulier des profils pisciformes. Ibi gardant les memes notations, les expressions données plus haut se simplifient de la manière suivante : dz dZ I \"z | = v0| sili [j sin< 0 — 3) | X Lorsque 0 varie de o° à 1800, la fonction minimum $i le paramètre 3 vérifie l’inégalité dz 7ÏZ, passe par un O <" c /5-, toujours satisfaite pour les profils usuels. Pour déterminer ce minimum il suffi L d’annuler la dérivée de la fonction prise par rapport à 6. Faisant b = 1, ce qui est toujours possible par un chan¬ gement d’unité approprié, et posant Cp = ( I — f— £ ) COS 0 — £. = (1 4- e) si 11 8, ce qui entraîne 'b-= 1 2e ( I — es ) — es2, dz 7T I - ~ 2 S ( I — © ) dont la dérivée, prise par rapport à n, s’annule pour — 2 ses2 ( e2 — e i ) -L- es ( i -+- £ ) ( 2 e 2 -I- s -+- 1 ) — e ( t + s ) = o. Cette équation possède des racines qui sont certainement réelles et de signes contraires si £ < i yA. Cette condition déjà admis est certainement vérifiée, 2 puisqu’on a L’une des racines est comprise entre o et 1, l’autre est inférieure à — (1 -f- 2 z). La première conduit seule à une valeur réelle de l’angle 0 définie par ce qui entraîne o <(i-f-s)cos0 — £ <1 1 , o < cos 8 < 1 . Le minimum de d +3 dz a donc lieu pour un angle 0 compris entre o° et <)o°. En outre, cette fonction possède deux points remarquables correspondant aux racines de l’équation / / tr\ si 11 0 = 0. c/cp dt) O (III c’est-à-dire à 0 = o°, 0 = 180°. L’AÉRONAUTIQUE. 329 Ce résultat était facile à prévoir en raison de la symétrie des figures transformées. Il est aisé de vérifier que la fonction passe par l’infini pour f) = o° et par un maxi¬ mum pour 9 = i8o°. En résumé, la variation de la fonction dz 777 en fonction de la variable 9 est représentée par une courbe ayant l’allure de la courbe I de la figure 5. La fonction | sin (3 + sin (9 — (3)| est représentée par la courbe II déduite par la translation définie par le vec¬ teur TT' de composantes ((3, sin (3) de la courbe 1I0 repré¬ sentant la fonction sin 0. L’allure de la variation de la fonction inconnue |VZ| est indiquée par la courbe III, le maximum a lieu au voi¬ sinage de 0 = i8o° et s’en rapproche d’autant plus que l’incidence (3 est plus voisine de = 900. On peut construire effectivement la courbe III dans le voisinage de 0 = 1800 pour l’incidence particulière (3 = 200 et une aile déterminée, l’aile 429 par exemple. La valeur absolue de la vitesse sur le contour K est donnée par l’expression Vz 1 = •■>. V0 [sin fi H- sin ( 0 — fi)] y/ ( cp'2 — 41’2 — t Y1 “I- 4 rT r. 2 'il * Le Tableau II donne, pour & = 0,1 et (3 = 20°, la valeur du rapport — Pour différentes valeurs de 9. Tableau II. 1 '20' . 135°. 150° 165'. 175". 178". 180". 1,82 2,5i 2 , 72 3,66 4,98 4,70 4,48 et ces valeurs permettent de construire la courbe repré¬ sentée par la figure 6. On voit que la fonction atteint son maximum pour une valeur de 9 voisine de 1770 et la valeur de ce maximum est approximativement 4>72- On ne retiendra de cette courbe ainsi déterminée point par point que l’indication qu’elle donne au su jet de la faible distance séparant la position du maximum de la vitesse de l’arête avant L ainsi que de la décroissance très S 4,5 4. 3,r 3. z,f 2 rapide de la vitesse sur l’extrados de l’aile. Cette allure de la courbe théorique des vitesses correspond d’ailleurs bien à la forme de la courbe des dépressions sur les sur¬ faces portantes déterminée par l’expérience dans les laboratoires aérodynamiques. Tenant compte de ces indications, nous nous contente¬ rons, pour la recherche des vitesses limites, d’une mé¬ thode d’approximation. 11 suffit pour cela de faire dans l’expression de I Vz| 0 = TT - X, e„ Vz Vo 110°. 1 , 66 x étant supposé petit. On obtient, en négligeant les termes d’ordre supérieur, ( I —H 2 £ ) . tfl = X ( I -t- E ) , 2 V0 1 2 sin p X COS fi j (1 -+- 2£)- (1 + 6) CS = en posant /4 e2 H" >■** A — I + 2E + 2 c2. Le maximum de cette fonction a lieu pour cos 3 ( 4 E2 -+- Ax - ) — IyJy. cos fi -4- 2 sin fi) = O ou X ta n g fi Appliquons ces formules à 1 aile 429 pour laquelle £ - 0,1 330 L’AÉRONAUTIQUE et A = 1,22 en supposant (3 = 200. Il vient x = 0,0^5 = 2" .'35', et la faible valeur de x justifie l’approximation faite en négligeant les termes d’ordre supérieur à x. La valeur du maximum de la vitesse pour cette inci¬ dence est [ 2 sin 20° -t- o,o45 cos2o°] I ' /. 1 20“ = ' n — ■ - ■■ V O , 04 -1- 1 , 22 ( O , 045 ) 2 (i ,2<>)2 66 No- La détermination point par point de la courbe des vitesses avait donné dans les mêmes conditions pour l’angle du maximum 0 = 1770 au lieu de 1770 25' et pour la vitesse maxima 4,72 V„ au lieu de 4,66 Y0. La méthode approchée est donc très satisfaisante dans le cas présent. Lorsque [3 varie de o° à 20°, la construction de la courhe III montre qu’en un point donné la vitesse aug¬ mente sûrement si l’angle 0 correspondant est compris entre 1800 et 90° -j- 20° = no0. La vitesse maxima pour [3 = 200 est certainement le maximum maximorum de la vitesse dans l’intervalle de variation de l’incidence o°-20° si la vitesse maxima pour [3 = o° a lieu en un point du profil défini par une valeur de 0 comprise entre no0 et 1800, c’est-à-dire en définitive si, pour (3 = o° et 0 = no0, la dérivée de la vitesse prise par rapport à 0 est négative. On vérifie aisément que cette dérivée pour [3 = o° a le signe de f( 0, s) — 2 cos 0 1 1 — t— 2 e ( 1 — r ) 1 X [(o2-+- IO — I — £ )2 -t— O2 ( I -t- 2 S — 1 E® — O 2 ) ] — ( I -4- e)sill2 0 [2E02( I -1- 2c — e2)-4“'f (i-+- £ ) ( I +- £ — 2 S2) — e(l-t-£ )]. En faisant 6 = no0 et cp = - — -0,477, cette expression a pour valeur, après réduction, f( 1 10"; 0,1)— — o,348. Il en résulte qu’il suffit, pour n’avoir pas à craindre l’exis¬ tence de pressions négatives dans le fluide, de considérer la vitesse limite définie par la vitesse maxima pour l’incidence extrême [3 = 20° que nous prendrons égale à | ( V/ ) 20“ | = N 0 = 4 , 7 Vo • La vitesse limite correspondante est V 0 lim — 396 y/ p-2— 1 86,5 m : s ou 3a 1 km : h. Conclusion. Les indications obtenues sur l’ordre de grandeur des vitesses limites ci-dessus déterminées permettent d’af¬ firmer que : pour les ailes Joukowski analogues aux ailes d’avions, dans l’atmosphère, aux vitesses usuelles (okmll-25okmh) et pour la marge des angles d’incidence utilisés en aviation (o°-25°), l’hypothèse du contourne¬ ment de l’aile par le fluide sans formation de sillage n’entraîne de pressions négatives en aucun point du fluide, Par contre, si l’on se place en dehors de ces conditions, il faut prévoir (et le calcul permet de s’en assurer) l’exis¬ tence de pressions négatives et par suite abandonner l’hypothèse dont elles sont la conséquence. Il faudrait alors recourir à une autre conception de la forme de l’écoulement du fluide autour des ailes envisagées pour compléter l’Aérodynamique des surfaces portantes. Peut-être serait-il alors nécessaire, à partir des conditions entraînant dans le fluide l’existence de pressions très faibles ou quasi nulles, d’imaginer la formation d’un sillage (avec ou sans tourbillons) par lequel la théorie de Joukowski pourrait rejoindre celle du sillage indéfini que les beaux travaux de M. Ilenry Villat ont définitivement complétée et mise au point en fournissant, dans le cas le plus général, la solution du problème mathématique posé par KirchholT. Rien ne permet en effet de proscrire a priori l’expli¬ cation des phénomènes aérodynamiques par deux théories basées sur des hypothèses de nature différente et valables dans des domaines distincts séparés par une zone de tran¬ sition caractérisée par un régime instable. Il faut noter toutefois que la juxtaposition des théories de Joukowski et de KirchholT soulèverait une difficulté spéciale due à la valeur de la résistance qui, pour un fluide dénué de viscosité, est nulle avec la première, non nulle avec la seconde. Ces considérations très générales soulignent l’impor¬ tance fondamentale des hypothèses relatives à la forme de l’écoulement des fluides autour des solides immergés sur lesquelles se base toute théorie aérodynamique et dont la justification doit être demandée au critérium sou¬ verain de l’expérience. Maurice ROY. L’AÉRONAUTIQUE. 331 LA VIE AÉRONAUTIQUE -- Politique et Législation - Budget aéronautique de V Espagne. Les crédits pour l’exercice 1922-1928 viennent d’être connus. Le budget de l’Aéronautique militaire est de 36 millions et demi de pesetas, contre 5 millions et demi l’année dernière. L’Àéronautiquc navale n’a pas de crédits qui lui soient spécialement affectés dans le budget de la Marine, qui se monte à 127 millions de pesetas. Toutefois l’arlicle 16 de la loi du Budget prévoit le désarmement de plusieurs bateaux, et le produit intégral des économies réalisées de ce fait sera, semble-t-il, consacré à l’achat de matériel pour l’Aviation maritime. L’ Aéronautique Marchande ne figure pas au Budget; mais le Ministère des Ira vaux publies dispose d’un crédit de 4o millions de pesetas pour « Communications mari¬ times et aériennes ». Un article additionnel de la loi du Budget autorise enfin le Gouvernement à traiter avec une Société légale¬ ment constituée pour l’établissement de la ligne Séville- Buenos-Ayres par dirigeables, du type le mieux adapté à un tel parcours, au moment de la réalisation du projet : l’État contribuera, au moyen d’une subvention annuelle, à la création à Séville d’un port aérien, qui deviendra sa propriété dans un délai de 5o ans. Il devra en outre accorder les subsides indispensables pour l’établisse¬ ment du service postal par cette ligne aérienne. Le Gouvernement demandera aux Chambres, en temps opportun, les crédits nécessaires. L’ Aéronautique au Japon. Les stations d’aviation navale de Yokosuka, Kasumi- Gauba et Sasemo seront complétées par celle d’Omura. On transforme en navires porte-avions deux croiseurs déclassés qui prendront les noms de Taigei et Chogei. On a inauguré le 10 juin un service aérien à travers la baie de Tokyo, de Tsudanuma à Shibaura, et l’on doit créer une ligne entre Tokyo et Osaka. Un concours de vitesse sera organisé en novembre sur ce dernier par¬ cours. D’autre part, l’aviation militaire fait périodiquement des exercices de transport postal sur différentes lignes, qui comportent des terrains d’atterrissage de fortune, installés sur des champs de manœuvre. 1:: . Aérotechnique et Construction ■ Un double train d' atterrissage. M. I -.aurence Sperry vient d’expérimenter avec succès aux Etats-Unis un curieux dispositif : le train d’atterris¬ sage détachable, auquel se substitue une paire de skis. Le fonctionnement de ce dispositif a été excel¬ lent. M. Sperry a aban¬ donné en plein vol son train d’atterrissage com¬ plet et a atterri sur les skis, s’arrêtant en une quinzaine de mètres. Cette conception se justifie par les raisons suivantes : allégement et diminution de la résis¬ tance à l’avancement, ce qui augmente le plafond et la vitesse de l’avion; facilité d’atterrissage par l’usage des skis sur un terrain très court et ru¬ gueux, dans l’eau, etc., et application de ce système aux gros hydravions pour leur permettre de décoller de la glace et, après avoir abandonné les roues, d’amerrir nor¬ malement. Un levier à main commandant une came dégage simul¬ tanément les quatre goupilles des jambes de force. Un petit parachute sert à orienter le système qui tombe et, de ce fait, touche la terre par ses pneus et en laissant fonctionner les amortisseurs. Les pneus servent aussi de flotteurs lorsque l’atterrisseur est lâché sur l’eau. Les skis sont disposés très à l’avant et abaissent le centre de gravité de la machine, de sorte que le capotage a été évité dans tous les essais, même sur très mauvais terrains. - Avions nouveaux =zz= Les avions Huff-Daland. La Compagnie lîufj-Daland , d’Ogdensburg (New-York), a récemment sorti deux appareils intéressants, à ailes L’AERONAUTIQUE. :i:s2 L'avion Huff-Daland « Petrel» à moteur Curtis s OX-5. épaisses. Ces deux biplans sont sensiblement analogues dans leur conception générale : le premier est appelé IlD-g-A, le second HD-S-A ou Petrel. Les fuselages sont en bois, sans aucun haubannage. Une large place est réservée aux pilote et passagers. Les ailes sont établies sur le profil Gotlingen 887. Les deux plans sont montés sur longerons en contreplaqué. Ces longerons se terminent de chaque côté, à une distance du bout de l’aile égale à un cinquième de l’envergure. Les nervures sont formées de baguettes indépendantes reliées par des entretoises, et l’étolïe est fixée séparément sur le dessus et le dessous du plan. Cette construction est remarquablement solide. Les mâts rappellent, comme disposition et principe, ceux du Fokker D- 7. Les ailerons compensés et situés au plan supérieur sont également identiques à ceux du Fokker D-'j. Leur com¬ mande rigide passe par l’intérieur des ailes. Les plans fixes et gouvernes sont analogues à ceux employés pré¬ cédemment sur le Huff-Daland- 4. Les deux réservoirs d’essence, de 5o litres chacun, sont placés dans le plan supérieur, entre les longerons et au-dessus des mâts reliant le plan au fuselage. L’essence descend en charge au carburateur. O11 a cherché, par leur position, à mettre les réservoirs à distance du fuselage et à les protéger pour les cas les plus fréquents d’incidents d’atterrissage. Le train d’atterrissage 11e présente pas de particularité importante. Le moteur du IID-g-A est, comme dans le HD-4, un Anzani 100 IIP, 10 cylindres. Il est fixé par 4 boulons à un cercle, à l’avant du fuselage, et est facilement amovible. Le Petrel est muni d’un Curtiss OX-5, 90 I IP, 8 cylindres en \ , qui est également fixé de manière à pouvoir être facilement enlevé, sans avoir à démonter aucun acces¬ soire. Dans 1 ensemble, ces deux appareils d’entraînement sont caractérisés par la simplicité de conception et la faci¬ lité de réparation. La vitesse est intentionnellement faible. » Les dimensions du DlI-g-A et du Petrel sont les mêmes. Le poids du premier est légèrement inférieur : avec deux passagers, combustible pour 2 heures et demie et l’équi¬ pement réglementaire, le poids total en est de 778 kg, soit 7kg,7o par cheval. Caractéristiques du Petrel : Envergure, plan supérieur, 8m,83; plan inférieur, 6,55; longueur, 7m,3i ; hauteur, 2m,74; corde des ailes supérieures, 1 in,f>7 ; inférieures, im,2i; entreplan moyen, im,2Ô; surface totale, 2im':; épaisseur des ailes, om,26. Poids à vide, 5ookg; poids en charge, 807 kg. Écart de vitesse, 5o-i36kmh; montée de ii2m à la minute. Charge au mètre carré, 38kg,6; charge au IIP, 9kU Des avions de faible puissance. Lilrwin Aircraft C" , de Sacramento, vient de sortir un petit biplan de sport à très faible puissance, appelé Meteorplane. Ce biplan à fuselage, monoplace, à hélice tractive, est construit en bois. Les quatre mâts, très profilés, sont, en contreplaqué. Les plans peuvent être déplacés le long du fuselage pour le réglage de l’appareil. Le fuselage est également en contreplaqué, et de forme très fuyante. L’AERONAUTIQUE. 333 L'avion expérimental à surface variable Bille H.-B.-l. à moteur Clergkt i3o HP. L’appareil, piloté par M. Bille qui s’est souvenu des temps anciens où il était un grand pilote de Farman , a réussi ses essais de variations de surface en vol. A gauclie, la voilure au minimum ; à droite, la voilure déployée. Pour tous les détails de constructions, voir L’ Aeronautique n"38, p. 22.L Le moteur est un deux-cylindres à refroidissement par air, donnant i5 HP à i4oo tours. Envergure, 6m,o5; longueur, 4 m ? 1 5 ; hauteur, 1 m,7Ô ; surface des ailes, 9m2,94- Poids à vide, io9kg; poids total en charge, i8okg. Charge au mètre carré, 1 7 kg,o8 ; charge au cheval, nkg,79. Vitesse : de 5okmh à 9okml1. Ulleath Air plane C° a établi, de son côté, un petit biplan de sport ayant pour caractéristiques : envergure, 7 m,3 1 ; longueur, 5m,4S; hauteur, im,99; surface des ailes, i5m2,32. Poids à vide, i5gkg; poids en charge, 249 kg. Charge au mètre carré, 1 5 kg,9 ; charge au cheval, i2kg,5. Vitesse : de 46kmh à 9Ôkml1. Cet appareil monoplace présente des particularités curieuses. Il est actionné par un moteur de motocyclette Thoz de 20 HP à deux cylindres en V à refroidisse¬ ment par air. L’hélice à deux pales porte deux petites pales auxiliaires destinées à augmenter le refroidisse¬ ment. Le moteur tourne à 3ooo tours et l’hélice à io5o. Le train d’atterrissage porte une troisième roue sous l’avant du fuselage. — 1 Appareils de bord — Nouveaux instruments de bord. La Précision Moderne vient de présenter un tachymèlre à transmission à distance comportant un dispositif nouveau. Cet appareil, dû à MM. Amyot et Le Prieur, est basé sur la pression centrifuge produite par une masse d’huile entraînée en mouvement circulaire par la rotation de l’organe dont on veut mesurer le nombre de tours. Cette pression est transmise, par l’intermédiaire d’une masse d’air, à des manomètres gradués en nombre de tours. L’appareil est formé du tachvmètre ou générateur de pression composé d’une turbine et d’organes donnant à la masse d’huile une même vitesse angulaire, d’un réser¬ voir d’alimentation et d’un réservoir de refoulement où l’huile communique sa pression à la masse d’air qui sert à la transmission à distance par tube aux manomètres indicateurs. En outre, le manomètre comprend un cadran à voyant pneumatique actionné par un petit compresseur spécial, pour indiquer le sens de rotation de la machine. MM. Amyot et Le Prieur ont construit d’autre part un loch aérien formé d’un tachvmètre oléo-pneumatique du type décrit et actionné par une hélice. On sait qu’une hélice libre tournera à une vitesse sensiblement corres¬ pondante à celle du courant d’air, quelle que soit la densité de cet air, donc quelle que soit l’alti¬ tude, ce qui n’est pas le cas pour les appareils basés sur l’emploi des tubes de Pitot et des Venturi. "■ 1 - • Vol sans moteur = 20 minutes en planeur. Le 16 septembre, Barbot, sur monoplan Dewoitine, est parti de la plate-forme de Superbagnères, à l’altitude de i8iom. Le temps était nuageux et l’atmosphère pleine de remous. Barbot commença par décrire de grandes orbes, puis plana longuement à 5oom au-dessus de la vallée de Luchon. Il vint atterrir près de Bagnères, après un vol d’une durée de 20 minutes 33 secondes. Le record précédent, rappelons-le, appartenait à Douchy, sur biplan Potez, par 9 minutes 2 secondes. Quelques jours après, au cours d’un vol de 1 1 minutes, Barbot lit un remarquable virage. 33 i L’AÉRONAUTIQUE. Les planeurs marins. L’idée d’utiliser les courants aériens de surface dont les oiseaux de mer tirent parti dans leurs admirables vols à voile a conduit, ces dernières semaines, à deux réalisations. Curtiss, aux États-Unis, a construit un hydravion L’ hydravion sans moteur Curtiss, biplan en duralumin , photographié en septembre au cours de ses essais en remorque. sans moteur avec lequel il a fait, en remorque, des essais préliminaires. Mais c’est sur les côtes allemandes qu’au¬ raient eu lieu, le 19 septembre, un essai décisif : un planeur monoplan de 29 mJ de surface et à ailes oscillantes parallèlement aux longerons, selon les théories de Knoller et Betz, aurait réussi deux vols libres de 2 minutes 3o secondes et 3 minutes, dans un vent de 18 m : s; l’appareil s’est brisé sur l’eau à la fin du second vol. Un nouveau prix . Les derniers donateurs qui aient répondu à l’appel du colonel Quinton sont MM. Goudard et Mennesson, administrateurs délégués de la Société des Carburateurs Solex. Le règlement provisoire du nouveau prix tient en ces quelques lignes : i° La Société Solex institue un prix de 5o ooofr qu’elle versera au premier aviateur français qui, avant le ier jan¬ vier 1926, en un seul vol, aura franchi la distance de Paris à Rouen, avec une dépense totale d’essence et d’huile inférieure à un litre. 20 Le départ pourra être pris dans un rayon de i5km autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et l’atter¬ rissage pourra se faire dans un rayon de iokm autour de la cathédrale de Rouen. 3° L’appareil devra prendre le départ par ses propres moyens. La distance à franchir est au minimum de 90 km. Le dirigeable Astra-Torrès A.-T.-1 3. de satisfaire, à Rochefort, à ses épreuves de réception. Les moteurs sont deux Darracq-Coatalen 3oo HP, dont le refroidissement est assuré au total par quatre radiateurs ~ Groupes moteurs - Un “ biroîatif " de 20 HP. Le principe du moteur birotatif, appliqué dans les Le moteur Majola - IIP, d'où dérive te 20 HP. y remarquables moteurs d’aviation de chasse Siemens- Schuckert, a reçu une application nouvelle dans le Majola 7 HP, monté sur motocyclette. Nous croyons savoir qu’à partir de ce moteur, le constructeur est en train d’établir un moteur d’aviation de 20 HP. — . — . Aérostation .. . .. , , — Un nouveau dirigeable français. Ce dirigeable, construit pour la Marine japonaise, vient L’AERONAUTIQUE. 333 Lamblin S- i. C’est, à notre connaissance, la seconde appli¬ cation de ces radiateurs à l’Aérostation. Un voyage. Un beau voyage en ballon libre a été exécuté le 3 septembre, par M. Fleury, accompagné d’un passager : parti du Meeting de Rouen, à bord d’un 4oom’ à l’hy¬ drogène, M. Fleury a atterri le 4 devant les Pyrénées, couvrant plus de 6f>okm. — 1 : Aéronautique sportive : 1 La Coupe du Roi d’ Angleterre. La coupe du Roi d’Angleterre s’est courue le 9 sep¬ tembre. Cette épreuve comprenait un parcours Lon¬ dres, Crovdon, Birmingham, Newcastle. Glascow, Man¬ chester, Bristol, Croydon, soit i3ookm. Le vainqueur a été le capitaine F.-L. Barnard, montant un biplan De Ilavilland -4 a, à moteur Rolls- Royce* E a gle, engagé par M. ïnstone. Vitesse moyenne : i97kmh. M. Barnard attribue sa victoire au fait qu’il s’est appliqué à ne pas dévier de ikm du parcours prévu. Une erreur de départ — - M. Barnard s’étant envolé 10 secondes avant le signal - — * a provoqué une certaine émotion dans les milieux sportifs britanniques. 21 concurrents prirent le départ, dont i3 atteignirent Glascow et 1 1 seulement revinrent à Croydon. La plupart des appareils — le vainqueur, notamment — étaient des avions fort anciens, provenant des stocks. — - . — ■ Aéronautique militaire Eu Pologne. Le 16 septembre s’est disputé le Circuit National aérien. Quinze appareils étaient engagés dans cette épreuve qui comportait un parcours de i3ookm. Sept se classèrent et, sur ce nombre, cinq Breguet- 14 équipés de moteurs Renault 3oo HP. Les Breguet prirent les trois premières places. Sous la direction du colonel Ryski, trois pilotes prirent brillamment part au meeting de Zurich; puis, partant de Zurich, sur leurs Breguet- Renault, ils vinrent atterrir au Bourget d’où ils regagnèrent Varsovie parla voie des airs, en vol de groupe. — Dans l’Aéronautique — Henri Hervé . Nous apprenons tardivement la mort d’Henri Hervé, qui, après avoir fait les plus remarquables travaux aéro¬ nautiques, s’était retiré dans une solitude complète. C’est en 1 884 qu’ Hervé commença ses travaux, qui portèrent d’abord sur le perfectionnement du matériel aérostatique. Esprit très inventif, Hervé imagina des soupapes et surtout une ancre nouvelle et excellente. Après avoir exéculé une série de beaux voyages (Paris- Coblentz), Hervé s’adonna aux recherches d’aérostation maritime et il n’hésita pas, en 1886, à essayer, en pleine mer du Nord, les déviateurs et stabilisateurs installés sous son ballon le National. Son voyage maritime dura 24 heures 10 minutes — record de durée — et se termina au large de Yarmouth. De 1901 à 1904, Hervé prit part aux fameuses expériences du Méditerranéen , dont il avait conçu les organes déviateurs. En 1888, il avait fondé la Revue de V Aéronautique, admirable publication qu’il soutint pendant plusieurs années entièrement à ses frais, comme ses expériences d’aérostation. Il avait, d’autre part, réuni une biblio¬ thèque technique et historique du plus haut intérêt, qu’il a offerte à Y École supérieure d’ Aéronautique. - zi Informations et Avis - — Nous apprenons le récent mariage de M. Léo Nathan, lieutenant pilote aviateur de chasse durant la guerre, avec Mlle Georgine Leib-Getting. L’AÉRONAUTIQUE AU JOUR LE JOUR. — SEPTEMBRE. 3. Meetings de Zurich et de Tirlemont. 6. Le commandant Vuillemin est premier tenant de la Coupe Michelin. — Départ du lieutenant Battelicr pour le raid Yillacoublay- Afrique, interrompu près de Rabat. 7. Meeting de La Baule. Chutes mortelles du capitaine Echard près de Bellinzona; du lieutenant américain Maynard et de ses deux passagers en avion : et de l’aéronaute Smith dont le parachute ne s’ouvre pas, à Rolland. — Raid Strasbourg-Dijon-Istres et retour par l’adjudant Per- rotey : 2200km en 1 4 11 1 5 111 , à la vitesse de vol de 2o6kmh. — Tentative du lieutenant Puget pour la Coupe Michelin. 8. Raid Le Bourget-Le Crotoy-Marseillc-Le Bourget en 10 11 3om. par le lieutenant Carrier. 8 et 9. Coupe du Roi d’Angleterre. 9 et 10. Meetings de Zurich, Rotterdam (I.C.A.R.), Pontarlier. 16. Barbot, sur planeur Dewoitine, effectue, à Superbagnères, un vol sans moteur de 20 minutes 33 secondes. 20. Meeting à Rio-Janeiro, avec Fronval et Fonck. Le colonel de Séguin, chef de la Mission française d’aviation, descend en para¬ chute de l’avion de Fronval. 21. Sadi-Lccointe, sur Nieuporl-Delage, bat le record moud. al de vitesse sur I km par 34lkmh>2H- 22. Le commandant Vuillemin et le capitaine Dagnaux, sur Breguet, vont de Paris a Bucarest en 12 heures, avec escale de 2 heures à Prague. 3o. Coupe Deutsch à Villesauvagc, gagnée par Lasne sur Nieuporl- Delage, à 289 kmh. 336 L’AÉRONAUTIQUE. Recherches d’Hydrodynamique Sur les équations géné¬ rales du mouvement de corps solides dans un liquide incompres¬ sible. Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris, par Dimitrj Riabouchinski, fon¬ dateur et directeur de l’Institut Aérodynamique de Koutchino ('). Après avoir examiné certaines propositions générales se ratta¬ chant au théorème d’énergie minima de Lord Kelvin, l’auteur étudie le mouvement plan d’un fluide autour de deux plans minces, normaux au courant, disposés l’un derrière l’autre et dont les arêtes sont réunies par des surfaces de glissement, tandis que dans les mouvements discontinus, considérés jusqu’ici, on avait toujours admis que les surfaces de glissement s’étendaient à l’infini. L’auteur compare ensuite l’inertie additive d’un contour rectan¬ gulaire qui se meut dans un liquide en supposant d’abord qu’il ne se forme pas de surfaces de glissement sur les côtés parallèles au mouvement, et en admettant ensuite l’existence de ces surfaces de glissement. Dans le Chapitre suivant l’auteur étudie le problème du mouve¬ ment d’un liquide avec tourbillons adjoints; il en donne la solution dans le cas du mouvement d’un liquide autour de deux plans minces, comprenant deux tourbillons disposés entre ces plans, sur l’axe de symétrie. Enfin, dans le dernier Chapitre de la première Thèse, M. Ria¬ bouchinski examine une forme spéciale de mouvement, déterminant l’apparition d’une cavitation auprès d’un solide, mis brusquement en mouvement dans un liquide La seconde Thèse débute par une étude systématique des modi¬ fications que subissent les principales formules de l’Hydrodyna¬ mique lorsqu’on les rapporte à des axes mobiles. Quelques proposi¬ tions sur la résistance des fluides visqueux sont ensuite démontrées. On met actuellement à la base de 1 étude de la résistance des fluides réels le théorème d’Euler Ce théorème se rapporte au mouvement permanent d’un fluide parfait. L’auteur déduit des propositions qui se rapprochent davantage des conditions qui déterminent les mou¬ vements des fluides réels. L’auteur aborde ensuite l’étude du problème du mouvement de n corps solides dans un liquide parfait incompressible animé d’un mouvement cyclique irrotationnel. Il analyse les causes qui ne per¬ mettent pas d’appliquer les équations de Lord Kelvin au problème de Joukowski et démontre que les théorèmes de Kelvin et de Joukowski peuvent être considérés comme des cas particuliers d’un théorème plus général. Une application des équations générales obtenues, au problème du mouvement cyclique plan d’un liquide autour d’un solide qui se meut parallèlement à un mur rectiligne, est ensuite donnée. Le cas particulier où le contour de l’obstacle est une circonférence est étudié en détail. W. M. (x) Gauthier-ViUars et Cie, éditeurs, 55, quai des Grands-Augus- tins, Paris. Grundlagen der Flugtechnik (Entwerfen und Berechnen von Flugzeugen), par le Dr-Ing. H. -G. Bader (1). Important Ouvrage qui, laissant entièrement de côté les questions de résistance des matériaux et de calcul statique des cellules, traite de la dynamique du vol dans ses relations avec la conception et le calcul des appareils. Successivement sont étudiés le calcul de la poussée et de la traînée; le calcul des profondeurs d’ailes et des angles d attaque; le calcul des portances; le calcul du gouvernail de profondeur et de la position du centre de gravité; les méthodes de calcul des mouvement de l’avion; le calcul des mouvements longitudinaux, puis transversaux; le départ et l’atterrissage. Enfin un exemple concret de calcul d’avion est très développé. L’Ouvrage, qui est d’une belle tenue technique, comporte 47 figures; l’édition est moins plaisante que celle de la plupart des ouvrages techniques allemands. L' Année Aéronautique 1921-1922, par Louis Hirsciiauer et Charles Dollftjs (2). Ce Volume est le troisième d’une série qui devient classique et où se trouvent résumés de la façon la plus claire les grands faits sportifs, les exploitations commerciales de l’année aéronautique qui vient de s’écouler. Cet exposé est accompagné, comme dans les pré¬ cédents volumes, de descriptions des principaux appareils essayés ou mis en service en 1921-1922, descriptions illustrées de nombreuses photographies. Ce Livre, clair et net, a sa place sur le bureau de tous ceux qui s’intéressent à l’Aéronautique contemporaine. Aircraft Year Book 1922 (3). L ’ Aeronautical Chamber of Commerce of America continue la bonne tradition de la Manufacturées Aircraft Association en pu¬ bliant cet excellent Annuaire dont on voudrait voir l’équivalent en Europe. Abondamment illustré, ce Recueil donne des résumés des faits de l’année 1921, des statistiques des plus instructives (exploi¬ tation, accidents), des études sur l’état de l’aéronautique dans les différents pays, ainsi que différents rapports d’un haut intérêt. Revues nouvelles. Nous signalons avec plaisir l’apparition d’une Revue mensuelle italienne d’aéronautique, L’Ala d’ Italia (l), qui groupe une très importante collaboration. Le fondateur est M. Attilio Longoni, déjà fondateur de la Gazzelta dell’Aviazione; le rédacteur en chef est M. Piero Magni. Signalons aussi Alas (»), revue bimensuelle espagnole d’aéronau¬ tique, dont le directeur est M. D. Francisco Rubio Fernandez. On a pu lire sous cette rubrique (n° -4-0, p. 3o4) une annonce rela¬ tive à un récent Ouvrage. Les analyses publiées ici n’ayant aucun caractère de publicité, nous prions nos lecteurs de nous excuser de cette erreur. H. B. (*) (*) B. -G. Teubner, Leipzig et Berlin. (2) Dunod, 49> quai des Grands-Augustins, Paris. (3) Aeronautical Chamber of Commerce, 5oi, Fifth Avenue, New- York. (4) A Y Editoriale italiane aerea, Via Valpetrosa, 2, Milano. (3) Plaza de Canalcjas, 3, Madrid. 08674 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS & C'% Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : E. Thouzellier. L’aviation devant la Commission des Finances L’Aéronautique en Finlande La victoire française d’Itford Hill Le vol à voile dynamique en terrain horizontal Le problème de la plus grande vitesse des avions \/ i V/ KJ Le N° 3fc50 ■ Abonnements: France, 40t - Union postale, 50b- * Le N°3fc50 N* 42 - Novembre 1922 LIBRAIRIE GAUTHIER-VILLARS & C« 55, Quai des Grandf'Aug>\stins, PARIS DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF HENRI BOUCHÉ L'AERONAUTIQUE REVUE MENSVELLE ILLVSTRÉE ! Tf' 1 ■ !A .. an ri -9>:3 W\ “ L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur-Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTHÎ ER-VI LLARS & C'c, Éditeurs, 55, quai des Gds-Augustins, PARIS (vie) Téi. : Gob. 19-32 et 19-55 Abonnements : Tir. an, "France : 10 fr, — "Etranger : 50 fr. ===== — COLLABORATION MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l’Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique et à l’École Supérieure d’Aéronautique ; MARCHIS, Professeur d’Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; TECHNIQUE ===== MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; Professeur à l’École Supérieure d’Aéronautique ; SOREAU, Vice-Président de l’ Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE. N° 42 — 4e Année SOMMAIRE NOVEMBRE 1922 L’Aéronautique devant la Commission des Finances . H. B. Pour la Navigation aérienne internationale . . Un planeur français gagne le prix du Daily Mail . . . Au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne . . Le vol à voile en terrain plat . . . . S. Y. DIME . Le moteur d’avion Farman 18-W.D. 600 HP . . • . Note sur le problème des plus grandes vitesses des avions . Louis BREGUET. L’Aviation en Finlande . . . Raoul ÉTIENNE. Gibraltar, base aéronautique . H. B. Un radiateur de refroidissement d’huile . . . . . . Après le record du monde de durée . 337 338 339 340 341 343 349 353 358 359 360 La Vie aéronautique. Revue systématique des informations mondiales . . . . • . 361 L’Aéronautique au jour le jour, octobre 1922 . . . 348 Bibliographie . . . 367 Revue des brevets . A. de CARSALADE et P. REGIMBEAU. 368 L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n" 11 Les avions qui durent : enquête sur la longévité aéronautique . . 123 L’atterrissage nocturne par les cercles de Hœnig . . . 125 Le contrôle aéronautique par le Bureau Veritas . . 126 La réunion de la C. I. N. A . . . 126 L’équipement du Bourget pour les atterrissages de nuit . 127 Sur les lignes aériennes. — Nouveaux services . . 128 Le Travail aérien . 130 La reproduction, sans indication de source, des matières contenues dans L’Aéronautique est interdite. RÉPERTOIRE DES ANNONCIERS PERMANENTS DE “L’AÉRONAUTIQUE” Pages. Aéronautique Française (répertoire) XVIII Aéronavale (L’) . m Ateliers des Mureaux . A. André fils (Spidoléines) . xxi Marcel Besson . Blériot-Aéronautique . iv Bréguet . ) En(;art ° ( couleur CAMS . Compagnie Aérienne Française. . . . a.m. 132 Compagnie Franco-Roumaine . C. T. M . Cyclecars Salmson . . xiv Degroote . xxil Henri Dits . XI Farman . Couv. D Gourdou et Leseurre Pages. Grands Express Aériens . Hanriot . IX Ingénieurs-conseils (prop. industr.) xxil Lamblin ( Radiateurs ) . xxiii Les Ailes . xxiv Levasseur . vu Librairie Gauthier-Villars . XXIV Lignes aériennes Latécoère (C.G.E.A.) xvil Lioré et Olivier . . . m Luchaire ... . Lumière . Couv. C Messageries aériennes . x Morane-Saulnier . xil Moteurs Hispano-Suiza . xv Nieuport-Astra . il Oliver . XIV Pages. Polybiblion . xxil Potez . . ! Enc“rt I couleur Precimo . Ratier . xxi S.E.C.M. (Avions métalliques) . vm Société Financière pour l’industrie, xvn Saint-Gobain . . . Couv. C Société commerciale des Stocks . . . Société des Métaux et du Bois . vi Société des Moteurs Salmson . xm Louis Schreck . Transports aériens Guyanais . Vion . Voisin . i Zénith (Carburateur) . XXIII Zodiac . v Consulter L’AÉRONAUTIQUE FRANÇAISE, pages XVIII et XIX Répertoire systématique des firmes intéressées à l'Aéronautique, classées par rubriques B 4me Année. — N° 42 NOVEMBRE 1922 L’Aéronautique devant la Commission des Finances Le Rapport l'ail au nom de la Commission des Finances, sur le budget du Sous-Secrétarjat d’Etat de l’Aéronau¬ tique, a suscité dans la presse de nombreux articles, de tendance souvent polémique. M. Bouilloux-Lafont, rap¬ porteur, n’a pas manqué d’y cire pris à part.e. Beaucoup de ces attaques, dépassant la mesure, ont assuré à leur bénéficiaire une publicité qu’il ne cherchait sans doute pas, mais dont il profitera tout de même. Nous avons tenu, dès le mois dernier, à souligner le très faible coefficient de réduction — moins de 3 pour ioo — appliqué au budget de l’Aéronautique; ce maintien presque intégral des crédits prouve que la Commission des Finances sait parfaitement l’importance du problème de l’Aviation. Nous sommes donc à l'aise pour apporter ici les observations que nous suggère le travail de son rapporteur. M. Bouilloux-Lafont a voulu savoir si les sacrifices que le pays s’impose pour hâter l’avènement de la navigation aérienne provoquaient des progrès réels. Il n’hésite pas à affirmer une disproportion entre les crédits alloués et les résultats obtenus. 11 croit que cette disproportion s’atté¬ nuera d’autant plus vite que nous aurons plus vite des avions et des hydravions marchands dignes de ce nom ? Mais qui ne le croirait avec lui ? Le crédit complémentaire de ri millions que le Gouver¬ nement, d’accord avec la Commission des Finances, a pris l’initiative de proposer aux Chambres en faveur du S.T.Aé., pour l’acquisition d'avions, d’hydravions et de moteurs nouveaux, contribuera sans doute à nous donner plus vite un matériel apte aux transports aériens écono¬ miques; mais M. Bouilloux-Lafont aurait tort de croire que ce résultat puisse être obtenu avant plusieurs années. L’Aéronautique. — N® 42. Raison de plus, dirait-il, pour le poursuivre dès aujour¬ d’hui. Raison, dirons-nous, pour pousser, du moins, à fond l’étude technique de l’avion marchand, non pas seulement sur le programme idéal d’un hydravion géant dont nous sommes loin, mais bien selon les problèmes immédiats posés par les liaisons existantes, et grâce à elles. Ici en effet l’étude n’est rien sans la vérification expéri¬ mentale. Vérification par les essais en vol, au Service Technique; et M. Bouilloux-Lafont a bien tort de réduire les moyens d’essais de ce service, déjà débordé, alors qu’il prétend augmenter son travail. Vérification en vraie grandeur surtout, sur les lignes mêmes où Je trafic réel permet seul l’épreuve concluante. Or ce n’est pas encore de l’avion ou de l’hydravion géant que les Compagnies, en iqa3 et en 1924, auront besoin. De tels appareils doivent être mis à l’étude, avec la volonté qu’ils « sortent » au plus tôt; mais c’est à des avions marchands de moyen tonnage (i5ookg à 25ookg de charge marchande) qu’il faut affecter cette année la majeure part des crédits nou¬ veaux, si nous voulons garder dans l’Aéronautique inter¬ nationale la place que notre politique nous a assurée. Nous ne reprendrons pas ici le détail des diverses « compressions » proposées parle Rapport de M. Bouilloux- Lafont. Aucune n’atteint de façon grave l’Aéronautique marchande; beaucoup tendent sincèrement à assurer son avenir, en définissant sa voie. Recherche des grands parcours internationaux; réduction de l’infrastructure aux escales et aux liaisons que ces parcours exigent pour leur actuelle sécurité; affirmation que le plus grand avenir appartient à l’hydravion sur les routes maritimes et transocéaniques, le jour où il sera le navire ailé qu’il doit 11 338 L’AÉRONAUTIQUE. devenir; il y a là les éléments d’une doctrine saine. Que son adoption contrarie des intérêts particuliers, ce n’est pas ce qui nous en éloignera. Mais M. Bouilloux-Lafont se trompe, quand il croit possible et souhaitable de faire assurer par l’Aviation militaire les travaux de photographie aérienne exécutés par des compagnies privées; ce travail commercial est le fait d’entreprises commerciales dont l’expérience tech¬ nique constitue déjà un très important capital; ce capital est susceptible d’exportation, il permet une propagande très convaincante et qui porte sur l’élite ; c’est dire la place du travail aérien , à côté des transports aériens, dans un programme d’aéronautique marchande. Pourquoi, ne contestant en somme que des points de détail dans le Rapport de M. Bouilloux-Lafont, trouvons- nous ce rapport mauvais ? Parce que, pour mieux souligner l’insuffisance pré¬ tendue des résultats, il passe sous silence l’acquis méri¬ toire de quatre années. Parce que, exposant en 20 pages V effort allemand, dans des termes d’ailleurs souvent erronés et de tendance dis¬ cutable, il ne dit pas un mot de l’effort français. Parce que, dénombrant avec complaisance les labora¬ toires et les bureaux d’études des Zeppelin et des Junkers , il affirme : « Chez nous, les bureaux d’études font pitié », ce qui prouve qu’il n’est pas allé les voir. Parce que, dénonçant « la grande pitié de nos labora¬ toires », il propose ensuite « de réduire de 5o ooofr l’augmen¬ tation de 162 ooofr pour la force motrice » précisément demandée pour les nouveaux laboratoires du S. T. A é. Parce que, voulant prouver le rendement infime de nos compagnies, il divise simplement le total des primes versées par le nombre des voyageurs, négligeant messa¬ geries et postes qui sont les deux tiers du trafic et souvent sa meilleure raison d'être. Parce qu’il établit cette même statistique sur la période janvier-juin 1922 et non sur juin 1921-juin 1922 comme il eût fallu, et que s’il dit plus loin : « Ces chiffres se réfèrent, pour ainsi dire, aux plus mauvais mois de l’année », lesdits chiffres n’en restent pas moins et sont reproduits par la presse. Parce que... Plus simplement, parce que ce Rapport a été fait d’après des idées abstraites, sans contact avec la réalité de notre effort aéronautique. M. Bouilloux-Lafont n’a pas été sévère; l’eût -il été, d’ailleurs, que nous l’en féliciterions, pour peu qu’il jus¬ tifiât ses reproches; un rapporteur défend les deniers publies, il n’a pas à tresser de couronnes. ^ Mais un rapporteur traitant de l’Aéronautique fran¬ çaise doit s’informer de l’ Aéronautique française. Si M. Bouilloux-Lafont avait poussé plus loin une enquête plus critique, il eût étudié le danger (pii menace, dans son effort de rétablissement, notre Aéronautique. Il eût cherché pourquoi notre effort technique, appuyé par des crédits importants de création et de fabrication, n’aboutit pas plus nettement; pourquoi une industrie aéronautique qui aura construit en 1922 trois mille trois cents avions , dont un bon nombre pour l’étranger, est cependant sans grande force. Sur celte voie purement doctrinale, il reste à faire des découvertes plus décisives encore que ne sera l'hydra¬ vion pour 60 passagers, d’ailleurs bien souhaitable. II. IL Pour la Navigation aérienne internationale Dans un « Communiqué » que nous adresse en dernière heure le Secrétariat général de la C.l.N.A. ( Commission internationale de Navigation aérienne), nous relevons les passages suivants : « La Commission , saisie d'une proposition de la Délégation belge tendant à modifier l'Article 34 de la Convention Internationale, de façon à donner à chacun des États repré¬ sentés une seule voix, a décidé de renvoyer à une session ultérieure l'examen de cette question qui est d'ores et déjà considérée avec sympathie par les Délégations française , japonaise et britannique qui bénéficiaient jusqu'ici d'une majoration de voix. ...Enfin la Commission, adoptant la proposition faite en juillet par la Délégation française, a décidé à l' unanimité de modifier l'Article 5 de façon à permettre aux Etais parties à la Convention de conclure des accords particuliers, conformément au principe inclus dans la Convention, avec des Nations non contractantes. Un protocole spécial qui devra être signé par les Délégués des États contractants et ratifié par les Gouvernements de ces Etats a été adopté à cet effet. » Nous prions nos lecteurs de se reporter à l’étude que M. P.-E. Flandin a publiée en novembre 1921, dans notre numéro spécial du Congrès, sur La circulation aérienne (p. 5 1-53) ; ils y trouveront un commentaire de l’Article 5 qui éclairera pour eux le « Communiqué » ci-dessus. Nos lecteurs trouveront plus loin le compte rendu du Meeting d' Itford Hill et le récit du vol-record réussi par M aney roi. Nous sommes doublement heureux de cette vic¬ toire ; d'abord parce qu elle récompense en Peyret un pion¬ nier de l' aviation, en Maneyrol un pilote de grande classe , et que la modestie de tous deux les rend plus sympathiques encore ; ensuite parce que la nationalité des vainqueurs nous met parfaitement à l'aise pour apprécier publiquement la valeur technique de ce succès J Si Fokker, en effet, au lieu de Maneyrol , avait volé 3 heures 22 minutes à Itford Ilill et si nous avions écrit que ce vol ne prouvait rien de plus que le pleinement de 5 minutes réussi à Combegrasse, on n'eût pas manqué de nous rappeler le : « Ils sont trop verts... » du fabuliste. Peyret , sollicité par un journal sportif d' accompagner de quelques mots sa signature, a écrit : « En souvenir du prix du Dailv Mail et du record de vol sans moteur , en attendant le record du vol à voile. » Il a donné là une preuve de son sens critique, en même temps que de sa modestie. La durée des vols sans moteur au-dessus d'un terrain favorable ne dépend plus que de la constance du vent et de l'endurance du pilote; un planeur peut voler demain plus longtemps que ne l'a fait, le mois dernier, le Goliath bimotew qui tint l'air 35 heures ; le problème du vol à voile n'en sera pas beaucoup plus près d'être résolu. Le vol sans moteur au-dessus d'un terrain horizontal, ou vol «à voile cinématique, par opposition aux planements statiques de Combegrasse, de la Rhôn et d' Itford Ihll, est le seul problème que doive solliciter le chercheur; en fait, c'est celui auquel s' attaquent nos ingénieurs, quoique les réalisa¬ tions techniques qui s'en inspirent soient encore fort rares. Nous sommes d'autant plus heureux de publier dans ce numéro une étude sur ce sujet ; on y trouvera la descrip¬ tion du «voilier» Sb-3, appareil qui mérite l' attention. If. li. Le Concours britannique d’aviation sans moteur, orga¬ nisé par le Daily Mail, s’est tenu du r6 au 21 octobre, à Itford Hill, entre Newhaven et Lewes, dans une région de collines et de falaises bien exposées au vent. Les appareils pré¬ sentés étaient nom¬ breux et variés : pla¬ neurs anglais origi¬ naux, biplan biplace de Fokker, planeur de type K l e m pore r présenté par un pilote technicien anglais M. Jeyes, enfin les appareils français de Dewoitine et de Pey¬ ret. Il faut citer, parmi les performances les plus remarquables, un vol de 37 minutes 6 se¬ condes, effectué dans la première journée par Fokker, puis un vol remarquable effectué le 17 par Raynham qui, sans aucun entraînement préalable, battit le record bri¬ tannique par 1 heure 53 minutes, performance effectuée sur un planeur monoplan J I andasyde, très rapidement construit, mais très fin. Le 21, au matin, peu après l’accident assez sérieux de Gor¬ don England, un autre pilote anglais, M. Ol- le y , sur le biplan Fokker, emmenant un passager, M. Rogers, et 4ok§ de lest, effec¬ tua un vol de 49 ni*" nu tes, record du vol sans moteur avec pas¬ sager. G’est au cours du dernier après-midi du Concours que Maney¬ rol s’envola sur le mo¬ noplan Peyret. Cet ap¬ pareil a déjà été décrit ici (J) : c’est un mo¬ noplan type Langley . modèle auquel M. Pey¬ ret est fidèle depuis iqo5 et dont c’est la première grande performance. Le système décommandé par quatre grands (9 Cf IJ Aéronautique, n° 40, p. 278. I.e planeur Pkyret. piloté par Maneyrol, au cours do son vol record de 3h 22“. a Itford Hill, le u octobre. - fts V *4 « ■ v 340 L’AÉRONAUTIQUE. Deux des planeurs britanniques du Concours ( d’après The Aekoi’Lane ). A droite, le Gordon-Engtand. — A gauche, le Ilandasyde, piloté par Raynham : monoplan à aile épaisse en porte à faux. Envergure, io"*,97; longeron, r8 ; hauteur, i m ; surface, i3m2; poids à vide, 72^. Ailes à deux longerons, avec bord d’attaque en contreplaqué, skis d’atterrissage. Le pilote est placé entre les deux longerons d’ailes. Charge totale par m2 : nkt\ ailerons, donnant les mouvements en profondeur et l’équi¬ libre latéral, est tout à fait nouveau en application et s’est montré très efficace. L'appareil, considéré d’abord sans bienveillance, a fait ensuite l’objet d’une vive attention en Angleterre où l'on veut y entrevoir, non sons raison, la forme générale de futurs grands avions de transport. Maneyrol quitta terre par vent violent avec, par moments, une pluie gla¬ ciale. Il tint l’air jusqu’à la nuit et demanda à la voix que l’on éclaire le terrain, ce qui fut fait au moyen de phares d’automobiles. Pendant ce temps, Raynham fit une vaine tentative pour ne pas se laisser ravir la victoire; puis le major Gray, sur un étrange et lourd monoplan formé d’un fuselage de Bristol et d’un plan supérieur de FokkerD.VII, fit, pour son premier vol sans moteur, une performance remarquable, tenant l’air plus d’une heure, dont une vingtaine de minutes aux côtés de Maneyrol, qui continua son vol en pleine obscu¬ rité, atterrissant enfui à quelques mètres de son point Poste de pilotage du Pkyrkt ( d ’;i près Fl igh t ) . de départ; il gagnait le Prix du Daily Mail (1000 livres sterling) et battait le record de durée par 3 heures 21 mi¬ nutes 7 secondes. Ce succès français a eu dans le monde un grand retentisse¬ ment; il y a là une victoire méritée par le persévérant cher¬ cheur, élève de Fer- ber, et l’un des jeunes doyens de l’aviation, Louis Peyre t, et par l’ex¬ cellent et modeste pilote Maneyrol, dont les débuts re¬ montent à 1911 et qui pratiquait pour la première fois le vol sans moteur. IP A POKK £ R DVII WiMÇj C/X N Uft A RChSTO l'F'ÛàTt* fUSEUA&E, Aâ SQrsj L-C)R &flAV’S MACHINE PftOVEÛ - SUR&LV TKER& «S V'jR.QrM <3 WiTH Tuê FOKKER GUOEB tf* T M. /VT iT DiD MOT 1>FT MêRA. POKKEUA CADILLAC Humour technique. En bas, le planeur Fokker sur l'automobile Cadillac aménagée pour son transport; en haut, en vol, l'étrange machine du major Gray (un plan supérieur de Fokker D.VIl, un lourd fuselage de Bristol « Fighter », le tout acheté 10 shillings aux stocks), qui vola^ih aom. Et M. Bridgman, le bon dessinateur de The Aéroplane , de rappro¬ cher les deux appareils par cette réflexion : «Si un plan de Fokker D.VJI peut faire voler un fuselage de Bristol « Fighter », le planeur Fokker est sûrement affligé de quelque tare, puisqu’il n’est même pas ca¬ pable d’enlever une Cadillac. » Au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne Le 26 octobre, V Association Française Aérienne donnait, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, une séance publique consacrée au vol sans moteur. Salle comble. Le publie a chaleureusement applaudi Maneyrol et Pevret. Après un discours de M. Laurent-Eynac, ou entendit M. Henry Couânnier, puis un exposé du lieutenant-colonel Paul Renard sur le vol à voile, enfin un discours de M. René Quinton. M. Couânnier, prononçant un Eloge de Mouillard, a cru devoir montrer une hostilité systématique aux frères W right, qui nous ont donné l’aviation à moteur; il a égale¬ ment opposé d’une façon regrettable Mouillard et le chercheur, non moins convaincu, réalisateur et expérimen¬ tateur incomparable, dont les travaux et l’exemple ont orienté toute l’aviation contemporaine : Lilienthal. 11 a, enfin, éliminé presque tout autre nom que celui de Mouillard : on aurait aimé que fût associée à cet hommage, un peu partial, la mémoire de Cailey, Henson, Le Bris, du génial Pénaud, de D’Esterno, de Goupil et de Maxim. M. Quinton, croyons-nous, fut à la fois trop vague et trop précis : trop vague quand il affirma sa foi dans l’avenir du vol à voile, trop précis quand il prétendit expliquer le succès de certains planeurs par leurs caractéristiques de construction et proposer ces planeurs aux méditations des constructeurs d’avions. Ce sont au contraire ces pla¬ neurs qui, pour l’instant, doivent tout à l’avion à moteur. Le vol à voile L’AERONAUTIQUE. en 341 SELON LES THÉORIES ET LES EXPÉRIENCES DE Le planeur spécial SI>-3, piloté par Eric Meyer. terrain plat KNOLLER ET BETZ AU TUNNEL AÉRODYNAMIQUE Par S. Y. DIME Les expériences des derniers concours de vol à voile, spécialement celles du concours de la Rhoen de ip22» ont clairement démontré qu’il est possible de voler sans moteur, sur un terrain accidenté, si l’on dispose : d’un avion bien étudié, où le rapport ph soit le plus grand A. y possible; d’un terrain et d’un vent tels qu’il en résulte pour celui-ci une composante ascendante égale ou supé¬ rieure à la plus faible perte de hauteur dont l'avion soit capable en vol plané, par unité de temps; d’un pilote enfin qui a suffisamment étudié d’une part l’influence des formes du terrain, d’autre part les influences thermiques ou météorologiques sur la structure du vent. Ces trois conditions sont nécessaires pour ellectuer sur terrain accidenté le vol à voile statique. Mais la forme parfaite du vol à voile est le vol à voile dynamique ( 1 ), c’est- à-dire le vol sans moteur par utilisation de l’énergie interne du vent. Ces définitions du vol à voile statique et du vol à voile dynamique ont été établies, à notre connaissance, par le professeur von Karman, d’Aix-la-Chapelle. Le vol à voile dynamique n’exige pas de terrain spécial. On espère pouvoir voler à voile selon ce mode sur les grandes plaines et sur la mer. Cette sorte du vol à voile n’exige donc que les conditions suivantes : Un avion construit dans le but de pouvoir transformer l’énergie interne du vent, c’est-à-dire les rafales et les pulsations, en « travail de vol »; un vent turbulent , c’est-à-dire un vent qui possède assez d’énergie interne; un pilote qui a étudié les qualités du vent et le pilotage d’un tel avion. Des essais de ce genre ont eu lieu avec le monoplan 56-3, dessiné par Ernst von Lœssl, construit par les usines Caspar à Travemünde et piloté par E. Meyer, aussitôt après le concours de la Rhoen de 1922, puis plus récemment. La photographie que nous publions montre cet appareil en vol. (l) M. Breguet préfère à cette expression celle de vol à voile ciné¬ matique; il semble bien en efïel que cinématique s’oppose mieux à statique, et, de plus, tout vol à voile est dynamique par le seul fait qu’il traduit une composante de forces. [N. D. L. R.) La théorie du vol à voile dynamique. La théorie du vol à voile dynamique a été établie dès 1911 par le professeur Knoller en Autriche. Puis le Dr Betz, de Gottingen, a fait des expériences au tunnel aérodynamique pour tenter la vérification expé¬ rimentale de la théorie de Knoller. Enfin le Dr Katz- mayer, de Vienne, vient de faire les mêmes expé¬ riences, avec les mêmes résultats. La théorie est la suivante : Un vent irrégulier, avec rafales et pulsations , ne peut jamais être absolument horizontal. 11 est nécessaire que ce vent ait toujours tantôt une composante ascendante et tantôt une composante descendante. 11 est assez connu qu’un avion de vol à voile peut voler sans moteur et sans perte de vitesse pendant la période ou le vent a une composante ascendante. Pendant cette phase du vol, la force résultante de tout l’avion, sous un angle d’incidence convenable, est inclinée vers 1 avant, c est-a-dire qu 011 obtient en même temps la sustentation et la propulsion horizontale. Mais, pendant la période où le vent a une composante descendante, la lorce résultante de (oui. l’avion, sous un angle d incidence variable, est mclinee vers l’arrière, c’est-à-dire qu’on obtient à la fois la sus¬ tentation verticale et la résistance à V avancement hori¬ zontal. Si l’on dispose d’une courbure d’aile favorable pour ces essais, la composante propulsive pendant la phase ascendante est plus grande que la composante 1 esistante pendant la phase descendante. Si maintenant 011 additionne toutes les composantes propulsives et toutes les composantes résis i antes, la somme des premières est aussi plus grande que la somme des dernières. Si enfin 011 construit un avion dont les ailes puissent prendre automatiquement et régulièrement les angles d'incidence les plus favorables, on obtient dans un vent avec rafales une composanle propulsive. L energie intérieure du vent est ainsi utilisée, les différences de vitesse du vent étant diminuées par les ailes. On peut donc conclure qu’il doit être possible de voler à voile selon cette théorie. 342 L’AÉRONAUTIQUE. Les expériences de Gôttingen. Pour tenter la démonstration de celle théorie, on a fait à Gôttingen les expériences aérodynamiques sui¬ vantes : Devant un modèle d'aile, qui semblait capable d’apporter cel te démonstration, on a disposé une «jalousie» réglable « à la hausse » et « à la baisse ». Le courant d’air du tunnel était ainsi dévié, tantôt de façon à donner une composante ascendante, tantôt une composante descendante. Kn même temps, on produisait des rafales, c’est-à-dire des variations de la vitesse du courant d’air. Cette expérience permit d’observer très exactement que le modèle n’avait plus de résistance à l’avancement, mais bien une composante propulsive en outre de la com¬ posante de sustentation; le modèle avait tendance à pro¬ gresser contre le vent. Naturellement, c’était ici sur le vent et non sur la voilure qu’on agissait, mais les con¬ ditions générales de cette expérience n’en sont pas moins les mêmes que celles du vol pour l’avion de vol à voile dynamique. Ces expériences ont été faites à Gôttingen par le Dr Betz et à Vienne par le Dr Katzmayer. Tous deux ont fait les mêmes observations. Un planeur de vol à voile dynamique : le “ Sb-3 Théoriquement, il n’est pas nécessaire de construire un avion spécial pour obtenir ce vol à voile dynamique. Il suffirait de piloter un avion normal de façon qu’il satis¬ fasse aux conditions sur lesquelles la théorie Knoller- Betz est fondée; pratiquement, il n’a pas encore été possible, dans le pilotage d’un avion normal, de réussir régulièrement à « saisir » les rafales; on l’a pourtant bien souvent essayé, spécialement M. \\ . Klemperer sur son planeur Souris bleue. Pratiquement, on peut dire qu’il est nécessaire de construire un avion qui vise à rendre automatique cette partie du pilotage. A ce jour, seuls le monoplan Sb-Z et un hydravion planeur à coque ont été établis selon cette conception. L’hydravion a fait deux vols de 2 minutes et demi et de 3 minutes; mais, après le second, il fut détruit par les vagues et la tempête, le 19 septembre, dans la mer Bal¬ tique. On ne peut donc pas encore porter de jugement sur cet appareil. Reste le monoplan Sb- 3, intéressant au point de vue technique. Le fuselage de cet avion est formé par un seul longeron en bois, établi en contreplaqué comme les longerons des ailes. Le pilote est assis sur ce longeron-fuselage, dans une petite nacelle qui diminue la résistance à l’avancement, entre les deux ailes et à peu près à hauteur de leur surface inférieure. Le train d’atterrissage est un simple « ski », véritable ski de sport d’hiver, réuni au longeron-fuselage par deux haubans en bois bien fuselés; le hauban avant est articulé sur le fuselage-longeron et le hauban arrière agit sur des ressorts h boudin placés entre ce hauban et Je longeron-fuselage. Ce hauban est directement réuni aux longerons des ailes, c’est-à-dire qu’au moment où les res¬ sorts sont actionnés les ailes le sont aussi et changent leur angle d’incidence. Le « manche à balai » du pilote est relié aux longerons avant des ailes; ainsi, outre le changement automatique de l’angle d’incidence, on dis¬ pose encore du changement d’incidence à la volonté du pilote. Ces manœuvres assurent le pilotage en profondeur. D’autre part, le « manche à balai » est disposé de telle sorte que le pilote peut changer différen Bellement l’inci¬ dence des deux ailes, droite et gauche. Ainsi la direction en profondeur se combine avec les manœuvres de stabi¬ lité latérale. Chaque aile 11’est, pour ainsi dire, qu’un grand aileron. De chaque côté du fuselage, il y a un hauban latéral : il aurait été en effet très difficile d’appliquer cette méthode de direction avec une aile épaisse de formule Junkers. Les deux haubans latéraux, le hauban vertical arrière et les longerons arrière de l’aile forment donc un double A fixe; ce double A se meut relativement au longeron- fuselage, automatiquement, selon la force et la direction des rafales, selon la structure interne du vent. La queue consiste en un plan horizontal fixe qui n’est que stabili¬ sateur, et en un gouvernail de direction normal Le pilotage du “ Sb-3 Le pilotage de cet avion est très intéressant. Tout autre appareil, à moteur ou sans moteur, a tendance tantôt à « piquer du nez », tantôt à « cabrer », et c’est pourquoi des manœuvres de défense sont nécessaires. Il en est tout autrement avec le Sb- 3. On n’a guère d’action sur le « manche à balai » qui semble, pour ainsi dire, être relié à des élastiques très mous, ce qui ne manque pas d’agré¬ ment dans le vent vif et dans les rafales. De plus, l’avion n’a tendance ni à « piquer du nez » ni à « cabrer »; sans aucune manœuvre, le fuselage-longeron est toujours horizontal. On peut en même temps constater que cet appareil a une grande vitesse, et ce sont vraiment les rafales qui sont ici transformées en vitesse. La commande de profondeur est très efficace, spécialement pour Je départ et pour l’atterrissage; si l’on augmente très brusquement l’incidence dans une rafale un peu vive, il est possible de décoller sans aucune aide. Le système adopté pour la stabilisation latérale n’est pas satisfaisant; la construction est compliquée, l’effica¬ cité n’est pas celle que l’on avait espérée; il semble préfé¬ rable d’utiliser un gauchissement des parties extrêmes de l’aile ou des ailerons normaux. Quelques modifications sont apportées en ce moment au monoplan Sb- 3; les essais seront ensuite repris. S. Y. DIME pâbuab airplahe bbgihe, 600 hp, is ».d.* The following is the first teehnio&l description of the Farmah airplane origine, 600 HP, 18 W.D» and olso holds good for the 400 HP Farraan engins of similar design* General dispositions*" The cylinders, of 130 mm. (5.12 in.) bore and 180 ram. { 7.09 in.) 3troke, are arr&nged in the form of a Vf above a central shaft with six oranks. There are three rows of six cylinders each, set et angles of 40°. This angle of 40° is deterrained by the need of having a regular couple. The ergine gives, in fact, 18 motive impulses in 720° ftwo révolutions), or one impulse for every 40°. The W arrangement enablcs a réduction in the size of the master section and g von of the orankcase, the upper part of which is oompletely utilized for ettaching the cylinders. The crankshaft différa from that of a six-cylinder engine only in its dimensions. The réduction of the cylinder oapacity enable3 a high degree of corapres3ion, vlthout danger of auto-ignition by the conter of the pistons, and a high spoed, important from the view point of the powor-loading. . The weight of the engino, when functioning in direct drive with ail its magnétos, carbure tors, pumps, etc*, does rot exceed 780 kg. {1720 lb. ) for an effective power of about 800 HP at 200 H.P.34. The normal HP of 600 is att&ined at 1750 B •P.iî. The réduction gear, mounted in front, *From Lf Aeronautique, Hoverober 1922, pp. 343-348. - 2 - welghs 45 kg. (99.2 1b. ) ; the propeller hub, 26 kg. (57.3 lb.); the 1200 watt dynamo, with alterriator for radio, 34 kg. (75 lb.). The total weight of the power plant with ail acceBsorios is about 925 kg. (2040 lb.). Cylinàerg.~ These are arrange! in paire. The oom- pression ratio is 9. Bach cylinder is held in a forged tube, the uppor part of tàiioh is threaded to receive the cylinder head. The latter is hold in a pièce of ewaged steeî and earries the seats and oaps of the four valves and the holes for tho spark plugs. The cylinder and its hoed are joined by autogenous welding. The cylinàers are then welded together in pairs, with a common water-jacket of sheet steel autogenously welded around each pair. Bach blinder has four volves, in ordor to enable a rapid passage of the gases, while avoiding the distortions of larger valves. They are mode of steel with a large content of nickel. Their dimensions are ample. Each valve has two springs, oppor.it ely coiled so that they can not catch on each other. Each cylinder has three holes for spark plugs, two being place! side by Bide and the third at 180° from the others for starting by cartridge of by coispressed eir. Crank-shaft. - This has six cranks arranged in pairs at 120° from one another. It3 dimensions are ample, so ss to reduce the unit pressure. The long arm3 of tho crankshaft are reinforeed. The crankshaft is drilled, to enable the passage of lubrioati. ng oil, and the plugs of the holes are romovable. A t its forw&rd end, the cranksheft car ries a cog-wheel, whîch engages with tho réduction gear. At the other end of the front - 3 - bearing is mounted the cam-shaft gearing, whioh therefore con¬ sista of two parte. In the rear. the crank-shaft is providad wîtb attachmenta for the starter. Pistons and connecting-rods.- The pistons are made of an alnrainum alloy and strongly rîbbed* The piston pins beer directly on tho slurainam of the pistons. They are lubricatod by moana of the oil scraped off the cylinder by the lowest piston ring. Saoh piston bas three rings, the last one being the scraper whioh throws the oil into the inter ior of the piston through a large nnmber of orifices of large cross-section. The central piston of each tranaverse gronp of cylindera is attaohed to the crank-shaft by raeans of a master connectîng- rod with an H oross-secti on. while the latéral pistons are jointed to the head of the master rod. The bearing cap of the master connecti ng-rod is strongly ribbed and the attaohiaent of the connecting-rods is especially strong, whieh assnrea an absolute rigidity of the bushings. This is particularly im¬ portant for the durability of the bushings. The bushings of the conneeting-rods, as well as those of the crank-shaft bearings are made of bronze contalning antimony. Valve control.- The valves are contre lied by two eam- ehafts inside the crank-oase in the angles of the longitudinal groupe of cylinders. One of the two oam-shafts Controls the valves of one longitudinal group and the other shaft Controls the valves of the two other groupe. This control is effected by the » • intermeàiation of cam-followers and rois parallol to the oylinders^. which rode are hinged to a double-ended rocker. Both cara-shefts - 4 - are driven by spur-gesrs on the front end of the ongiîie. The adjustment of the cam-shafts la made for good when the engine is built. Ignition. - Kaoh cylinder has two spark-plugs. One sériés of apark-plugs is aupplied by tho magnétos and the other by two commutât or s oonneeted with induction coils, tho primary circuits of which take their current from the storage battery. ure hâve, therefore, as ignition devices, two magnétos with nine-segiaent commutât or s and two Delco commutât ors, likewiae with 9 segments. Due to the ignition by battery, which gîvee eparks at any révolution speed of the engine, we hâve a very simple starting device. Moreover, thia method of starting adds vGry little weight, since it only requirea, as supplementary apperatus, the two commutators and an induction eoil, the storago batteries being neoessary for other purposes. The ignition by magnéto, on the other hand, enables the running of tho engine, even when ail the eleotric sources of pov/er are out of commission* Magnétos and Delco comprise, therefore, the variable adjustraent and the probleæ is to synchronîze the adjustment on the four devices controlled by a single lever. According to one device testod, both magnétos are mounted on a tranavorse sheft and their armatures are driven by njeans of a clutch engaging s long-pitohed screw on tho drlving shaft. The adjustment of the two magnéto armatures oan be varied by shifting the driving sleeve longitudinally on its hélicoïdal cottors. - 5 - À âimilar device le monnted on the distributers of the Delco. The driving oint oh of the magnétos is joîned kinemati oally to th&t of tho Delcos, so thet the shifting of one also shifts the other. It ie thns obvions that, by s simple device, the operation of a single lever enables the ad^natraont, simultané ously and to tho seine degree, of the fonr ignition devioes. This adjnsting devioe 1s pl&ced st the end of the crank-oase and ia readi ly accessible. Lubri cation. - The oil pump proper is a geared pnmp whieh pnmps the oil from a tank and sends it to the engino bearings* From these bearings, it passes, through a channel drilled in the crank-shaft, to the connectl ng-rod heads. The connecti ng-rod feet and the cyllnders are lnbricated mechanically. The oil whieh collects in the crank-case is returned to the oil tank by two geared pnmps plaeed at either end of the bottera port of tho crank-oase, so that one of tho pnmps is always at the lo?/er end 6f the eng ine. A fonrth pump pnmps the oll from the réservoir into the oil radiator, whence it issues coolcd and ready to be ssnt ont agein by the force pnrap. Three of the pnmpB {force ptirap, circulation pump and one of the snction pnmps) are installe! in superposed hous- ings and are driven by the s&œe vertical shaft. The fourth, looated at the opposite end of the engine, is driven by a hori¬ zontal shaft with bevel gearing. i The oil tank is looated in the lower part of the crank- case and is eeparated from the crank-case proper by a partition wîth a filter. The oil flowa throngh two filters, whioh are - 6 - accessible sdiile the englue is running. Those filters, con- trolleâ by a three-way eock, are toth utilized ordin&rily, the handle of the cock being vertical. If it is desired to in- speot one of the fi Itéra, the handle is turnad toward the side opposite the filter to te removed, which is thus shut ont of the circulation. It is thon resdi ly removed and oleaned, without loss of oil. a safety devine prevents the reraoval of a filter, before the handle of the three-way cock ha3 been placed so as to shut it off from the circulation. Th© 3 ©vol of the oil in indicated by a gla3s tube on the side of the tank. A safety valve on the oil pump ope ns when the pressure becoraes excessive. This prevents the burst- ing of the oil radiator, àuring the racing of the angine while the oil is still very thick. Cooling System. - The water pump is placed in the lower part of the crank-case and is conséquent ly always chargad whatever the inclination of the airplane. It is a centrifugal pump with a vertical shaft end bronze turbine. It haa three outleta 120° spart, one for each row of cylinders. From the cylinders the water flows to the radiator and thence baok to the pump. Garburetion. - This is acooraplisfced by four Zenith carburetors, two single and two double, making six outlet3 for the carburetted gas. Fach outlot supplies three cylinders. The c&rburetors are provided with Zenith reguletors. The car- huretors are suppli ed by means of two nA.M.w pumps, mounted in paTallal, the output of either being suffi oient for ail four carbure tors  device is provided for automat ically etarting the pusips, as soon as the electrie starter for the angine is itself in action* If the starting is effecteà by &ny other means tharç the eleotrie starter, the pumps may he opérât ed by hand for supplying the carbu retors before the ongine starts* Electric starter*- 3ueh en ongine can not bo started by hand, sinco the force reqnirod exeeeds 100 kg (220 lb.). The electric starter is employed so as to teko advunt&ge of the strong storage batteries, neeessary for th© illumination and heeti ng of the airplane and for the radio. The starter is con¬ necter with the crank-shaft by means of spur-gears* The ré¬ duction ratio between the starter and the crank-shaft is 80:1* Sinoc the réduction goars conatitnte an irréversible assemblage, a safoty clutch limiting tho amount of force transmit ted pre- vents breaks due to return shocks frora tho engine* The starter opérâtes tho purap supplying tho carburetors It aloo oporates a startlnf magnéto ?hioh can replace the battery in case of failure of the latter* Lastly, it autoraati e&lly opérâtes a fuel enrayer, mounted on the intake pipes, which is supplied from the fuel under pressure in the return pipe of the pumps* This sprayer sends into the intake pipe an extremely fine spray of gaeolino, thereby supplying a rich mixture to the engine end insur ing its start* The starter itself irtay be out of commission* Thore t is therefore a hand-s tartina crank, eonnected with the starting magnéto, and v&ioh is espeoially convonient for tnrning the engine for inspection and ad Justifient* - 8 - Electric equipment - This also includes a dynamo driven directly by the cranfe-shuft . This dynamo is mounted in tandem with a high-frequoncy alternat or for supplying the radio trans- mitter. The dynamo sends its ourrent into a storage battery of 24 volts and 40 empere-houra. ît bas a power of 1200 watts. The angine drives the dynamo and eonaequeritly the cl- ternator. ïïith this ou "fit radio messages can thon bo sent. But, if the air plane is out of order and the engine can not be started, it œay still be neoessary to employ radiotelegraphy, if only for signala of distress. .ho dynamo can then be disconnocte^ from tho engino and zaaào to function by me ans of current provided by tho battery» It then drives tho alturnator directly, both beîng attaohed to the sanie shaft* ^inco the alternator requirea considérable power, the dynamo has been made powerful enough to run it. Heduc tl on g car. - This consista of a shaft with dif- ferential gearing. On the lntter are mounted conictl satellites engaging, on the one hand, with a crown-gàs.r rîgidly attaohed to the front part of the gear-housing and, on the other hand, with a poeterior crown driven by tho crank-shaft and mounted loosely on the propelle r shaft. If the rear crown, revolving at the speeà of the engine, is of the same siae as the stetionary crown, it drives the différentiel ge&r at half-speed, thus giving & ré¬ duction ratio of 1;2. The réduction gear is driven by the crank-sh&ft by means of a motion piece nearly 11 ke a gear wheel and forged with the erank-shaft itself. The teeth of this fais© gear engage - 9 - with correspond ing teeth inside the mobilo conical crown* This method of assenbling raakes it possible to separate or disassemble înstantly tho réduction gear and the engine. There is required, in fact, no adjnstment of the longitudinal play between the driving and the driven gear. It is only necessary for the two parts to be accuretely centered, which is easily aocomplishod by mortising with the réduction- gear housing. The réduction gear is lubricated by the continuou3 circulation of the oil, not only on the shaft bearings but elso between the gear teeth. This oil serves for lubricating and, perhaps still more, for oooling. Obviously this engine was not designed simply for developing great power on the test benoh. Its builder, knowing tho requirements for mechenical flight, wished to roake a complété engine, provided not only with ail its own accessorios, but also, in large part, with tho acceasories, which are ordinarily ins telle d subsequently, in a more or lésa meohanical nanner, on the airplane itaolf. It représente, therefore, an effort to make a roal airplane engine and not simply a light fixed engine. i ■ L’AERONAUTIQUE. Vue latérale du moteur Karman tioo IIP. Le moteur d’avion Farman 600 HP 18-W.D. Nous publions ci-dessous la première description technique du nouveau moteur d'avion Farman 18-W.D. 600 HP; celle description vaut pour le Farman 4oo IIP, conçu de façon semblable. On verra l’effort vers le moteur d’avion que cette réalisation mécanique traduit. Il est spécialement important de voir des constructeurs d'avions comme les frères Farman se consacrer, avec autant d' obstination qu'ils l'ont fait depuis quatre ans, à l'étude et gation aérienne qui doit bénéficier de cette unité technique, ensemble industriel l'avion et le moteur qui lui est destiné Curtiss, Aeromarine, Wright aux Etats-Unis • Dispositions générales. — J. es cylindres, de i3ommd alé¬ sage et iSomm de course, sont disposés en W au-dessus d’un arbre central à six coudes. Il v a donc trois rangées de six cylindres, décalées de 4°°; cet angle de 4o° est déter¬ miné par l’obligation d’avoir un couple régulier : le moteur donne en effet 18 impulsions motrices pour 720° (deux tours), soit une impulsion tous les 4o°. L’adoption de la disposition des cylindres en W pré¬ sente d’abord l’avantage de réduire, d’une part Je maître- couple, et ensuite le carter même, dont la partie supé¬ rieure est utilisée complètement pour l’attache des cylindres. Enfin, le vilebrequin ne diffère de celui d’un six cylindres que par les dimensions. La réduction de la cylindrée unitaire permet un taux de compression élevé, sans auto-allumage par le centre à la construction du moteur. C'est, en fin de compte, la ncivi- N otons d'ailleurs que cette tendance à réunir dans le même se généralise heureusement : Breguet en France : les firmes ■ Fiat en Italie doivent être nommés à ce propos. des pistons, el une grande vitesse, intéressante au point de vue de la puissance spécifique. Le poids du moteur, fonctionnant en prise directe avec tous ses appareils propres d’allumage, ses carburateurs, ses pompes, etc., ne dépasse pas 780^ pour une puis¬ sance effective d’environ 800 HP à 2200 tours; la puis¬ sance nominale de 600 IIP est atteinte à 1760 tours. Le réducteur, qui se monte à l’avant, pèse 4^kg; le moyeu d’hélice, 2bkg;la dynamo génératrice de 1200 watts, avec l’alternateur pour T.S.F., atteint 34kg; le poids total de Limité motrice avec tous ses accessoires est de q25kg. Les cylindres sont disposés par paires. Le taux de com¬ pression est de 6. Le cylindre.' — Chaque cylindre est pris dans une ébauche forgée en forme de tube, dont la partie supérieure W. N. £, A . L’AERONAUTIQUE. 3 U est lilelée pour recevoir la culasse; celle-ci est prise dans un morceau d’acier matrice el porte les sièges et les cha¬ pelles des quatre soupapes et les trous des bougies. L’assemblage de la culasse et du cylindre esi rendu définitif par soudure autogène. Les cylindres sont ensuite soudés par groupes de deux. Une chemise d’eau commune, en tôle d’acier, est soudée à l’autogène sur le groupe. Les soupapes sont au nombre de quatre par cylindre, ceci pour obtenir de larges sections de passage tout en évitant le voilage des soupapes de grand diamètre; elles sont en acier à haute teneur en nickel; leurs dimensions ont été très largement calculées. Les ressorts des soupapes sont au nombre de deux, disposés concentriquement, le sens d’enroulement des deux ressorts étant inversé, de façon qu’en aucun cas leurs spires ne puissent s’accrocher. Chaque cylindre porte trois bossages de bougies, dont deux placés côte à côte, et le troisième à i8o° des précé¬ dents; le troisième bossage a été prévu pour les dispo¬ sitifs de démarrage par cartouche ou par air comprimé. Le vilebrequin. — Le vilebrequin comporte six coudes disposés deux par deux à 1200 l’un de l’autre. Les dimensions du vilebrequin ont été largement cal¬ culées, de façon à réduire les pressions unitaires. Les grands bras du vilebrequin ont été renforcés; le vilebrequin est foré de façon à permettre la circulation de l’huile de graissage, et les bouchons rapportés sur ces forages sont amovibles. A l’avant, le vilebrequin porte un entraîneur denté qui, ainsi que nous le verrons plus loin, vient s’enquiller dans le démultiplicateur; à l’autre bout du palier avant est monté le pignon de commande delà distribution, lequel se trouve par conséquent fait en deux pièces. A l’arrière, le vilebrequin est pourvu de tocs par lesquels le démarreur l’entraîne. tC'/v^y vhkjA. Pistons et embiellage. — Les pistons sont en alliage d’aluminium, et fortement nervurés; les axes de pied de bielle sont fixés à l’extrémité supérieure des bielles et tourillonnent directement dans l’aluminium des pistons; leur graissage s’effectue au moyen de l’huile raclée dans les cylindres parle segment inférieur. Il y a trois segments par pistons, le dernier faisant segment racleur et ren¬ voyant l’huile à l’intérieur du piston par un grand nombre d’orifices de section large. Les pistons d’un même groupe transversal de cylindres attaquent k. vilebrequin : le piston central par une bielle maîtresse à section en double T, les pistons latéraux par des biellettes tubulaires articulées sur la tête de bielle principale. Le chapeau de la bielle maîtresse est fortement ner- vuré et l’attache des biellettes est particulièrement robuste, ce qui assure une indéformabilité absolue des coussinets. Ceci est particulièrement important pour la tenue du régule. Les coussinets des bielles sont, çomme ceux des paliers du vilebrequin, en bronze régulé. Distribution. — La distribution se fait par deux arbres à cames à l’intérieur du carter dans les angles des groupes longitudinaux de cylindres; l’un des deux arbres à cames commande les soupapes d’un groupe longitudinal, et l’autre les soupapes des deux autres groupes. Cette com¬ mande se fait par l’intermédiaire de poussoirs à galets et de tiges parallèles aux cylindres, qui sont articulées sur un culbuteur à double doigt. Ces deux arbres à cames sont commandés à l’avant du moteur par des pignons à denture droite. Le réglage de la distribution est établi une fois pour toutes lors de la construction du moteur. Allumage. - — - Chaque cylindre comporte deux bougies. Une série de bougies est alimentée par des magnétos, l’autre par deux distributeurs dont les primaires em¬ pruntent leur courant à la batterie d’éclairage. Nous trouvons donc, comme appareils d’allumage, deux ma¬ gnétos à volet, tournant à neuf plots, et deux distribu¬ teurs Delco, également à neuf plots. Grâce à l’allumage par batterie, qui donne des étin¬ celles quelle que soit la vitesse de rotation du moteur, on a un démarrage très facile; d’autre part, ce système d’allu¬ mage est très léger puisqu’il ne comporte, comme appa¬ reils supplémentaires, que les deux distributeurs et une bobine, la batterie d’accumulateurs étant déjà nécessaire pour d’autres buts. L’allumage par magnéto permet d’autre part la marche du moteur, même si toutes les installations électriques se trouvent en panne. Magnétos et Delco comportent l’avance variable. Le problème se posait donc de synchroniser l’avance sur les quatre appareils commandés par une seule ma¬ nette. Selon un dispositif éprouvé, les deux magnétos sont montées sur un arbre transversal, et leurs induits sont entraînés au moyen d’une douille s’engageant sur une vis à long pas portée par l’arbre d’entraînement. s _ En déplaçant longitudinalement le manchon d’entraî¬ nement sur ses clavettes hélicoïdales, on va donc faire varier le calage des deux induits de la magnéto. Un dispositif analogue est monté sur les distributeurs ç - des Delco. La douille d’entraînement des magnétos est reliée cinématiquement à celle des Delco, de telle façon que le déplacement imprimé à l’une soit transmise à / Cv / / // / t .fit - tAsL L’AÉ|p)NAUTJQUE. /y *t r 345 Délai/s de construction du moteur Karman 'ioo III’. En haut et à gauche, vue du vilebrequin et de l’embiellage; en haut et à droite, vue d'un groupe de cxlindies, montrant la disposition des soupapes et leur commande par culbuteurs ; en bas, le carier supérieur, vu par-dessous. <£sJ\ volts et de .fo ampères-heure; elle a une puissance de ia.00 watts,- imposée par des considéra¬ tions d’emploi. Quand le moteur tourne, la dynamo est entraînée, et donc l’alternateur; l'équipage peut alors émettre des mes¬ sages de T. S. F.; mais, si I avion est en panne et qu'il soit impossible de metlre son moteur en marche, il faut encore pouvoir se servir de la télégraphie sans fil, ne fût-ee que jiour le signal de détresse. La dynamo peut donc être débrayée du moteur, et l’on peut la faire fonctionner eu réceptrice en l'alimentant au moyen du courant provenant de la batterie. File entraîne alors directement l’alterna¬ teur calé sur le même arbre qu’elle. Cel alternateur absor¬ bant une puissance importante, il faut que la dynamo soit capable de l’entraîner, et c’est pour cette raison qu’elle a été elle-même largement prévue. arriére, tournant à la vitesse du moteur, a la même di¬ mension < 1 1 le la couronne lixe, elle entraîne le croisillon des satelhtesm une vitesse moitié moindre, ou réalise ainsi la démultiplication t/m. On a même pu, en donnant à la couronne lixe et à la couronne mobile des diamètres dil- férents, réaliser îles démultiplications différentes de i/a. Le réducteur est entraîné par l’arbre de vilebrequin au moyen d’un entraîneur taillé à peu près comme un pignon, et venu de forge avec le vilebrequin lui-même; la denture de ce faux pignon pénètre dans une denture intérieure de forme correspondante faisant corps avec la couronne conique mobile. F.e mode de montage permet de séparer ou d’assembler instantanément réducteur et moteur : on n’est tenu en effet à aucun réglage de jeu longitudinal entre l'entraî¬ neur et la roue entraînée; il siillit que ces lieux pièces soient exactement centrées, ce qu'il est facile de réaliser au moven de l’embrèvemenl ménagé dans le carter du réducteur. Le graissage du réducteur s’effectue par circulai ion continue de l’huile non seulement sur les portées des arbres, mais encore à J intérieur de la dent lire des pignons; cette huile sert au graissage, mais surtout peut-être au refroidissement de l'ensemble; elle part du moteur pour y revenir et cède sa chaleur au radiateur de lubrifiant. Réducteur. - Le réducteur se compose d’un arbre venu de forge avec un croisillon de différentiel; sur ce croisillon sont montés des satellites coniques qui engrènent d’une part avec une couronne fixée invariablement à la partie a van I du cari er il u réiluet cur, et d au I rc part avec une cou¬ ronne postérieure entraînée par Je vilebrequin du moteur et montée folle sur l’arbre porte-hélice. Si la couronne Le mo I eur, on le voil . n’a pas él é ét ud lé seule me n I pour développer une grande puissance au banc d’essai: son consl met eur, connaissait I les nécessités du vol mécanique, a voulu en faire un moteur compJrl , muni non seulement de tous ses accessoires propres, mais aussi, en grande L'AÉRONAUTIQUE. 848 in« j / _ j _ / s 1 _ J _ _ y ' £/ J ç \Y éy - - _ r — — — — — "*fc*-**«. - . | _ 1 1. , _ _ Courbes de puissance, de consommation et de couple, à pleine admission et par réduction des gaz, du Faiiman 600 HP. /■L^érujtyl/ > .^{cCA* v . ».>v/ j partie, de ceux que l’on installe d’ordinaire après coup, (l’est donc un effort vers le véritable moteur a asnon,' et d’une fanon plus ou moins mécanique, sur l’avion même. non pas seulement vers le moteur fixe léger. / . . iiiiiiii!iiiiiiii:iiiiiilii!iiriiiiiiiMiiiiiiiliniiiiiii!i)iu.) S = ^ min b i max La plus grande vitesse est donnée par la formule, éga lement bien connue, _ \\f pT (:i) Nm,,x~\ anwTcjs* En effet, les courbes caractéristiques des bonnes ailes (K, en fonction de K.,) sont telles que les avions a grand excès de puissance comme ceux considères volent en palier près du sol précisément à un régime ou le K.r est très voisin, sinon même égal, du K, minimum. i 1 i II existe des ailes in ni r lescmelles le rapport K, nias il IOO. 350 L' AERONAUTIQUE Si I on remplace clans la formule (■>) S par sa valeur (•>.), Il vient ■i — ft / r T \ - • K / d 1 * min *m iuhx :t / ? lA ,fi in 1 n ; 1 \ w 1 0 ( l\ f- m i|, —h- 1 . ) ^ J |v: té, min ^ min K, + ^ 1* c, o, I", o, Vmi„ <0 I* élan! donnés, ou voit ) Cette conclusion importante pourrait s'énoncer en théorème* E hypothèse faite de K.rmi|, -j c = 0,002:1 revient dyne à supposer, dans ces conditions, que le terme c est égal ;i 0,0010; or, une telle valeur est bien celle que I on peut obtenir avec des avions à fuselage bien étudié, munis de I ram d’at t errissage non effaçable, mais établis pour donner le moins île résistance à l’avancement. ( ) 1 1 vérifie, en effet, que la seule résistance d’un fuse¬ lage bien étudié, d’une section de im' fuselage qui peut facilement contenir un homme cl un moteur de foi) C\ peut être chiffrée par un eoellicienl de l’ordre de o,i)i)i)oà. Quant aux résistances passives du train il atterrissage, du radiateur et des différentes aspérités résistantes de l’appareil, il est également possible de ne les compter que par le chiffre de 0.00076. Si nous supposons réalisable un appareil de même importance, monoplan sans haubans mais à train d’atterrissage effaçable et, de ce fait, soustrait à la résis¬ tance de l’air, on peut, parfaitement conclure que le terme c puisse avoir une valeur de l’ordre de 0,00070 seulement et, de ce fait, on peut obtenir pour (K.,-,,.;,, -f- c) une valeur de 0,0017. Dans ce cas. la oit esse maximum de 36okmh passe à près de /(00kmh. * 4- 4 Dans l’exemple précédent, nous avons admis la réalisa¬ tion d’un appareil pesant 9 kg,o par cheval. Il est à prévoir que dans quelques années des poids par cheval, beaucoup plus faibles, pourront être obtenus. En effet les moteurs qui pèsent aujourd’hui nus environ 1 kg par cheval pour¬ ront 11e plus peser que 5oog seulement, et il n’est pas absurde de supposer qu’un jour on puisse établir un avion monoplan destiné à des records de vitesse, d’un poids de 1 kg par cheval. Dans ce cas, si la valeur de (KXmin -|- c) est prise égale à 0,0016, des vitesses de 55okmh pourront être approchées par un avion de 1 000 kg, de 1000 CV et de iom' de surface, la vitesse à l’atterris¬ sage restant toujours de l’ordre de i25kmh. ★ 4 4 Nous avons supposé, dans l’exemple ci-dessus, que l’avion était muni d’ailes à surface immuable et à cour¬ bure également immuable. Si cette courbure pouvait varier, la surface restant néanmoins invariable, le KVniax pourrait être accru et approcher de la valeur de 0,1, cl KVlllin pourrait descendre vers la valeur de 0,0007. Dans ce cas, pour la même vitesse à l’atterrissage, la charge au mètre carré pourrait être augmentée de 9.0 pour 100, et un calcul analogue à celui précédemment effectué montre que des vitesses de l' ordre de .6 ookml1 pour¬ ront être approchées à des altitudes voisines du sol. L’AERONAUTIQUE. Deuxième cas. L’avion est supposé voler à une alti¬ tude déterminée, mais la surface de ses ailes est variable. , 1 Dans ce cas, le problème se pose et se traite d’une façon Ion te différente. Nous supposerons qu’à l’origine le développement de ses ailes shit t’êl qu’ilreude faciles le départ et l’atterrissage. Le pilote aura ensuite la faculté de réduire leur surface jusqu’à la valeur qui sera la plus favorable à l’obtention de la plus grande vitesse. On démontre facilement que cette surface sera celle qui permettra au pilote de na¬ viguer au régime d’incidence donnant, pour l'aile .seule munie de ses empennages, la meilleure finesse. Nous appellerons tanga' la finesse de l’aile seule munie de ses empennages, et tanga la finesse de l’avion complet, lin effet, l'équation de puissance d’un avion s’écrit » I ’ ( ', ) p T = I* tiings' V -+- ot V'3. ô étant la densité relative de l’air par rapport à ce qu’elle est au niveau de la mer, T la puissance en kilogrammètres- seeonde du moteur à l’altitude considérée, lin divisant par ! cet le équat ion, on obt ienl 8*v, P, Y V--E tango \ = p. Elle est du troisième degré par rapport à Y et peut se résoudre facilement. De l’étude de cette équation, il apparaît immédiate¬ ment que V sera d’autant plus grand que sera plus , , . . i» ; réduit, comme aussi .y, et tango . A titre d’exemple, nous supposerons, comme dans le cas précédent, que le fuselage de l’avion considéré a une section de im' et qu’il est réalisé avec les meilleures lignes; nous supposerons aussi que, dans un tel fuselage, il soit possible de loger un moteur de 1000 CV, ainsi que le pilote et les réservoirs d’essence, et que le poids total soit de ioookg. Nous supposerons aussi que l’avion ainsi réalisé est muni d’un train d’atterrissage eiïaçable. Dans ces conditions, si l’on prend pour c les mêmes valeurs que précédemment, on vérifie que le terme ,-p aura une valeur de l’ordre de 0,10.10 ''’. Il est à remarquer que, si dans le même fuselage on pouvait placer un moteur de puissance double, le terme rp n’aurait plus comme valeur que o,o5.io fi. On voit alors qu’en donnant à tango' la valeur de o,o5a5 et à ,p celle de 0,07.10 une vitesse de 738kmh pourra être atteinte, pour une densité relative de 1 air de 1 , c’est-à-dire au niveau du sol. 351 La valeur tango' — o,o5a5 est une valeur tout a lait admissible et réalisable dès aujourd’hui. Il est à remarquer que les ailes de cet appareil étant utilisées à l’incidence ori tango' est minimum, Kr aura la valeur de o,o?.5. Dans ce cas, pour ioook”s, 1000 CV et 738knih, la surface des deux ailes sera d’environ inv, ce qui donne une charge au mètre carré de ioookb\ Un tel avion sera assez curieux ; il se rapprochera en effet beaucoup plus d'un poisson que d'un oiseau ; ses ailes n ayant. chacune qu'un demi-mètre carré île surface ressem¬ bleront davantage à des nageoires qu'à des ailes. ★ * ¥ Si. grâce à une suralimentation des moteurs, on peut supposer que la puissance se maintienne constante jusqu a (34oom, altitude où 0 = ~ • prend la valeur o,o35.io et l’on trouve une vitesse \ de a 5 4 111 à la seconde, soit sensiblement qookl,lk à (i4°()rn de hauteur. Troisième cas. — L’avion, avec une voilure invariable et un moteur suralimenté, peut choisir 1 altitude la plus favorable à l’obtention de la plus grande vitesse. Dans ce cas, la décroissance du couple-moteur avec l’altitude, c’est-à-dire avec la densité de l’air ambiant, est ii considérer et tout le problème de la suralimentation des moteurs se pose. Ce problème est d’ailleurs trop vaste pour être traité dans cet article, et je me bornerai seulement à indiquer que, dans ce cas, la vitesse se .calcule par la formule très simple P T _ pair/C/i 1 ' ) p tango I* tango dans laquelle : I a n o- es est le coefficient de résistance de 1 avion que 1 on a coutume d’appeler « finesse »; I est la puissance du moteur à l instant considéré, v est le coefficient de décroissance du couple-moteur avec l’altitude; n est le nombre de tours par seconde de l’hélice ; C est le couple-moteur appliqué à 1 hélice au sol. a. Si le couple-moteur était maintenu constant a toute altitude, c’est-à-dire si v égalait 1, l’incidence de vol serait constante, V et n croissant tous deux en raison diverse de la racine carrée de la densité de 1 air, et 0 et reste¬ raient eux aussi invariables. L’augmentation de Y n’est alors limitée que par celle de n, et des vitesses excessivement élevées pourraient être atteintes, si n était susceptible de croître dans de grandes limites. L AÉRONAUTIQUE xm b. Si la puissance utile p I est maintenue constante quelle < | u e soit la densité de l’air ambiant, la meilleure vitesse sera obtenue à l'altitude qui permettra d’utiliser l’avion à sa meilleure finesse globale tang z>. Si nous désignons par ’Ç la valeur du coefficient d’éco¬ nomie de puissance — — - — pour ( incidence du mini- muni de langes, on vérifie immédiatement que l’alti¬ tude correspondante se détermine par la connaissance de o 1 1 u c donne la formule lormule qui s’établit facilement si l’on se rappelle que la puissance consommée en vol horizontal par un avion a I • pour valeur I’ 4 — — • \ ^ \J o La limite supérieure de vitesse pour lange = o,o5a.5 et poui' des avions d un poids de i lv- par cheval est donnée par I expression V = ",7 » x 73 o,o5>5 1075 ms. soi l : 3850 U m : 1 1 . Ceci suppose que les lois actuelles admises de la résis¬ tance de I air se vérifient dans de telles limites de vitesse. Les chiffres sont d’ailleurs donnés à titre de limite , et l’on ne doit pas leur attacher d'autre importance. On voit cependant (pie, dans ees conditions, pour p p = 0,70, - = 100, Ç = o,35, 0 serait égal à o,oo34, quai National, Puteaux (Seine). L'AERONAUTIQUE 353 L’Aviation en Finlande Par Raoul ÉTIENNE PILOTE-A VIATEL R, ANCIEN CHEF DE LA MISSION MILITAI H E FRANÇAISE DA V I A I ION EN FINLANDE Il esl admis en Europe que les routes aériennes ne dou¬ blent pas les voies ferrées ; pourtant, pour des raisons éco¬ nomiques, cette vérité esl loin d’être absolue en Finlande. Dans ce pays de rocs et de sapinières, les locomotives sont chauffées au bois; c’est dire que la vitesse commer¬ ciale des trains les plus rapides n’excède pas 35kml1, et encore ne fonctionnent-ils que dans trois directions prin- o eipales ( I lelsingfors-Abo ; I lelsingfors-Viborg-Petrograd ; I lelsingfors- Kuojiio. Sur chacune de ces lignes, deux trains seulement dans chaque sens par a 4 heures. Les transports par mer sont plus importants. Les Fin¬ landais ont toujours été un peuple de marins, et les prin¬ cipales agglomérations sont situées le long des côtes. En dehors des Compagnies de navigation, les plus grosses industries du bois et du papier possèdent leur flotte. Les o messageries sont assurées par la Finska Anfartig Aktie- holagel (*), des frères Krogius, qui possède les navires les plus rapides. La Finlande possède au. total, environ 5ooo bâtiments, représentant plus de 5o ooo tonnes. Mais si I Ariadnae met a4 heures pour aller d’Ilel- singfors à Stockholm, un avion de transport met 3 heures pour franchir les jookm qui séparent les deux capitales. d) Le correspondant de celle compagnie, à Paris, esl M. le Consul général tic Finlande, >, rue Nouvelle. Le golfe de Finlande, gelé de décembre à mai, interdit presque la navigation, car la Finlande n’a qu’un brise- glaces, de fonctionnement très onéreux. Les avions, eux, se jouent de cette entrave : les llol leurs sont garés en hiver, et la liaison I felsingfors-Reval, par exemple, est faite par des avions militaires à skis ou à roues. Il est vrai que la violence des tempêtes de neige et les quelque 35° de froid au sol, assez fréquents, réduisent fort les jours « volailles ». Pourtant, au cours des hivers les plus rigoureux, on peut compter effectuer deux voyages par semaine dans chaque sens. Enfin, quoique la Finlande soit le pays aux mille lacs, ceux-ci ne sont pas reliés entre eux ni à la côte par des voies navigables, mais bien par des torrents qu’affrontent seulement quelques sportifs cl qui servent, à la fonte des neiges, à flotter les bois. Donc, en dehors des voies ferrées, il n’existe que quelques routes qui leur sont parallèles et qui, seules, sont praticables aux automobiles de toute catégorie. Malheu¬ reusement, la grande étendue du territoire (plus des deux tiers du territoire français) pour une population de 3 8oo ooo habitants, par conséquent le manque de main-d’œuvre et aussi un Trésor public assez pauvre, interdisent sur ce chapitre les vastes programmes. L'AÉRONAUTIQUE 354 A un trafic par fer, par terre ou par eau dont la vitesse de transport commercial n’excède pas 35kmh, l’aviation peut opposer en Finlande des transports à i5oknih. Qui pourrait profiter de ce mode de locomotion, plus rapide, mais aussi plus coûteux ? F’ Fiai d’abord qui, en attendant de pouvoir créer de nouvelles voies ferrées et de nouvelles roules, aura sans doute intérêt à subventionner des Compagnies aériennes chargées de la poste à travers le territoire pendant toute l’année et le long des cotes en hiver. L’Etal encore pour l’exploration des régions du Nord encore mal connues. Quelques hommes d’aflaires, les paysans mêmes, qui souvent très riches, mettent quelquefois plusieurs jours pour aller à la ville et montent volontiers en avion. La douane pour la surveillance des côtes. Le Service géogra¬ phique, enfin, pour la composition de la carte au ^ I--- commencée avant 191/1 et qui n’a pu être terminée. L’exportation finlandaise atteint annuellement le chiffre imposant de 1 milliard de marks-or (1). Les ressources du sol sont immenses. Les chutes d’eau représentent plus de 2 millions de chevaux. Le trafic postal annuel atteint 100 millions de lettres et environ 200 millions de journaux et revues. L’importation approche de 2 milliards de marks lin- landais. La Finlande est donc un pays assez riche pour qu’une organisation aéronautique y trouve place. Ce peuple tra¬ vailleur, intelligent, est venu d’ailleurs très rapidement au progrès et nous serions très étonnés, nous Français, qui avons des idées très fausses sur ces nations perdues quelque part aux environs du Pôle Nord, de voir, en visi¬ tant l’industrie finlandaise, combien les idées nouvelles l’ont pénétrée. Conditions atmosphériques générales. On peut compter sur iôo à 200 jours « valables » par an. L’hiver est, très rigoureux et sec, très froid, coupé de tourmentes de neige formidables, mais avec des journées d’une clârlé étonnante; par contre, de mi-janvier à fin février, quelques heures d’un jour pâle* pénible. Vent fort et glacial de l’Est et du Nord-Est. Mai, mois de dégel, pluies intermittentes, du soleil. Juin le plus beau mois; le jour est continu; volant à minuit au-dessus d’Helsingfors, vers 3ooom, j’ai vu le soleil nettement au-dessus de l’horizon. Juillet, très chaud; des orages, de la pluie, mais généra¬ lement de belles journées. Août, la plupart du temps plu¬ vieux et orageux. Septembre, c’est déjà l’automne; les journées, plus (‘) Le mark or finlandais équivaut, au franc-or. belles quàen août, sont fraîches. Octobre et novembre, pluvieux cl tristes; quelques tempêtes de neige. Décem¬ bre, sec, froid, mais généralement beau jusqu’au 20, date vers laquelle les neiges et les fortes gelées font leur appa¬ rition. Le vent Est-Nord-Est est celui du froid et de la neige, Celui dDuest-Sud-Ouest, très fort, mais régulier, corres¬ pond au beau temps. Le vent du Sud, assez fort et très fort, accompagne ia pluie. Enfin les vents du Nord, rares dans la journée, apportent aussi la pluie, mais sont beau¬ coup moins forts. Les hangars seront donc, autant que possible, ouverts vers le Nord. L’organisation météorologique est assez rudimentaire : Le poste central de T. S. F. est dans I ’ île de Sandham. C’est un poste militaire assez puissant installé par les Russes. Si la capacité d’émission de ce poste 11e dépasse pas quelques centaines de kilomètres, du moins reçoit-il les radios du monde entier, ce qui permet de suivre la marche des pressions et des dépressions. Un ou deux postes de campagne le long de la frontière russe, f n laboratoire bien organisé à Helsingfors est dirigé par un savant, M. Tipping, professeur à la Faculté. Je ne devrais pas dire terrains , mais bassins, car, en dehors des terrains d’Utti, de Perkjàrvi, de Villmans- trand et de quelques terrains reconnus dans l’Ouest, la Terre de Finlande est impropre à l’aviation à roues. L’élément principal est donc l’eau. Eau en été, glace en hiver; glace recouverte de neige rapidement durcie sous les vents glacés d’Est. Le port d’attache le plus important se trouve dans l’île de Sandhamn, à 3km au sud d’ Helsingfors. Il comprend un hangar pouvant abriter une vingtaine d’hydravions du type Georges Lévy, et deux grands slips robustes. Sur l’île, de vastes ateliers servent aux réparations; un bataillon de spécialistes est cantonné à proximité. A côté de Sandhamn, Sveaborg, ancienne forteresse construite par les Russes, contient une petite usine, nou¬ vellement remise en état, où l’Aviation militaire fabri¬ quera quelques-uns des types qui lui sont nécessaires. Deux H ansa- Brandenburg, dont la Finlande a acheté la licence à l’Allemagne, y sont en construction. A Viborg, un hangar en bois, du même modèle qu’à Sandhamn; deux slips. A Bjork , près de Viborg, un hangar en bois un peu plus petit, avec un beau slip. A Sortavala, sur le lac Ladoga, un hangar et son slip. Deux postes avancés sur le Ladoga, constitués par des slips, à Kexholm et Salmi. A l’Ouest, sur le golfe de Bothnie, à l’abri des îles d’Âland, Âbo, avec un hangar de l’importance de celui de Sandhamn, et deux slips. En dehors de ces terrains et de ces bases maritimes, L'AERONAUTJQUE. 355 lieux aspects aériens des côtes finlandaises. A gaudie, l'aspect t|uc donne fréquemment aux eûtes la Iras impoipyntc industrie du bois. — A droite, l’aspecl le plus ordinaire du rivage finlandais: de nombreux rochers, affleurant presque, y sont un danger fréquent pour l'hydravion. lotis les lacs sont accessibles aux hydravions; mais il y a lieu, en approchant de la berge, d’hydroglisser avec pré¬ caution, car de nombreux rocs sonl à fleur d’eau et les plages de sable sont très rares. Les côtes, dentelées et abritées par de nombreux îlots, sont toujours, même par gros temps, des refuges certains. Par contre, le secours n’y est pas assuré, car il est des espaces immenses inhabités ci exempts de toute communication avec l’intérieur. Jalonnement des routes aériennes. I .es roules aériennes importantes, déjà reconnues, son I : - • 0 ® I lelsingfors - Ilango - Abo, 2ookm environ; Abo- Stockholm, ?.5okm; l lelsingfors- l’ammerfors, i5okrn; Tammerfors-Àbo, 1 20 km ; a Tammerfors-Wasa, 20okm; I lelsiugl'ors-\ iborg, 2ookin; \ îhorg-Sorlavala , i5ok,n; Yiborg-Petrograd, i20km; I lelsingfors-Kuopio, 3fiok,n; I lelsingfors-Reval , S5kn\ l’ontes jiassenl sur des multitudes de j ) e 1 1 1 s lacs acces¬ sibles aux hydravions; donc sécurité absolue en cas d’amerrissage forcé. Il est très facile d’établir des relais, avec essence et huile, le long de ees parcours. L’avion employé en Finlande devra donc être un hydra¬ vion; mais les faibles distances à parcourir en mer, loin des côtes, et la facilité qui en résulte de se mettre rapide¬ ment à sec, même en cas de panne, font qu’il n’est pas nécessaire de prévoir des hydravions à coque, qui em¬ portent moins de charge utile au cheval et qui présentent des difficultés de réparations. Carte schématique de la Finlande méridionale, avec indication de son équipement aéronautique , 35 li L AERONAUTIQUE Il la mira un hydravion à (lutteurs , à flotteurs solides, à cause des rocs à Heur d’eau. D’autre part, toute guerre visant à porter la bataille riiez l’adversaire, pour le cas d’une guerre avec la Russie, la Finlande a installé des centres importants d’aviation I erres! re à proximité de I Isthme de Carélie, et deux beaux terrains, parfaitement organisés, avec hangars et ateliers, se trouvent à l ui et Perkjarvi. De plus, comme en hiver il n’y a plus que de vastes étendues de glace et de neige, le type d’avion à choisir devra, en définitive, pouvoir recevoir indifféremment soit des flot leurs, soit des roues, soit des skis. Les autres caractéristiques de l'avion varieront sui¬ vant l’emploi. Toutefois, I os moteurs devront être de préférence ( Wiône , Clerget ou Jupiter) à refroidissement par air: les hélices seront blindées, et les avions, (pii auront à subir des variations de température formidables, devront avoir, autant que possible, leurs organes essen¬ tiels métalliques. L’emploi du mult imolenr est à recom¬ mander. Rayon d’action minimum pour tous types : 45okm. Deux Sociétés d’aviation finlandaises, dont l'une avait un personnel français, ont réussi à jalonner quelques routes aériennes; et si, pour des raisons politiques, elles n’ont pu coordonner leurs efforts, elles ont du moins accompli une tâche très utile, d’abord en étudiant, avec de faibles moyens et sans appui financier de l'Etat, la possibilité d’une navigation aérienne en Finlande, ensuite en donnant par centaines des baptêmes de l'air qui ont vulgarisé l’idée du transport aérien. L’opinion est donc préparée. Il est à souhaiter que cette initiative soit reprise dans un esprit purement aéronau- I ique et avec l’appui financier de l' F.tat, qui trouvera dans Celte aviation civile une réserve d'avions de guerre, de pilotes endurcis et de spécialistes expérimentés, réserve dont l’encouragement par subvention coûtera moins cher que l’entretien d’escadrilles militaires équivalentes. Les débuts de l’Aviation militaire finlandaise remontent au lendemain de l’expédition Von der Gollz, c’est-à-dire au commencement de 1918, après la déclaration de l’ Indé¬ pendance finlandaise. Aviation bien embryonnaire, quelques vieux Frie- drichshafen cédés par les Allemands, quelques appareils russes de modèle français qui, au départ des « Rouges », furent considérés comme [irise de guerre. Deux ou trois Finlandais pilotes, ayant servi dans l’armée du Tsar, purent seuls alors mettre leurs services à la disposition de leur pays. Les mécaniciens et les spécia¬ listes n’existaient pas. Far contre, les stations russes d'atterrissage, sinon complètes, du moins spacieuses et en bon état, purent être utilisées. La situation n’était donc pas brillante, mais le danger que courait la jeune armée à n’avoir pas d aviation était atténué do ce fait que l'armée russo-bolchevique, avec laquelle elle était en guerre, voyait sa propre aviation tomber dans un délabrement indescriptible. D’autre part, le général Mannerheim régnait sur la Finlande avec tout le prestige d’un sauveur et y réta¬ blissait la paix, cependant que les bolcheviques, encore étourdis de leur échec, se tenaient prudemment en arrière de la frontière tracée par les Finlandais. L'est donc dans le calme que l'Aéronautique s’organisa. Le capitaine Zoeber, chef de l’aviat ion de \ on der Goltz, avait mis ses services à la disposition des aviateurs et en avait pris le commandement; mais ceux-ci ne purent se résoudre à se voir commander par un étranger, malgré le souvenir encore aimable de l’intervention de \ on der Goltz; le capitaine Zoeber, de son côté, ne voulut aban¬ donner aucune de ses prérogatives. La situation semblait donc assez délicate, lorsque le 1 1 novembre 1918 apporta la solution : le capitaine Zoeber se retira. Le colonel finlandais ïljelmann prit alors le eommande- dement de l’Aviation. Estimé de tous, il réussit à jeter les bases de l’organisation de l’aviation, aidé par quelques collaborateurs revenus d’Allemagne, la guerre terminée, et qui apportaient l’expérience des derniers combats aériens. C’est alors que le général Mannerheim, grand ami de la France, désireux de rejeter le danger bolchevik au delà de la Xéva, demanda et obtint du gouvernement Clemen¬ ceau, l’envoi d’une mission militaire importante et la cession de matériel de guerre pour toutes armes. C’est ainsi que la. Mission du colonel Gendre partit pour Ilelsingfors où, pour la première fois, on vil l’uniforme français se mêler à l’uniforme finlandais. de passerai sur les événements politiques, si imprévus, qui obligèrent le général Mannerheim à quitter le pouvoir, emportant avec lui tout projet militaire offensif, et me bornerai à parler du rôle dévolu à la Mission d’aviation. Celle-ci fut commandée à ses débuts par le capitaine d’Astier de la Vigerie, un de nos plus célèbres bombardiers, et c’est son impulsion énergique et intelligente que son successeur n’eut qu’à continuer. Vingt lire guet 1 .f .4-2 et dix hydros (Forges- Lévy cons¬ tituèrent les deux escadrilles de base, pour lesquelles une douzaine d’ofliciers finlandais furent envoyés dans les écoles françaises afin d’y apprendre le pilotage; les pilotes français instructeurs en Finlande, au nombre d’une dizaine, mirent au point les appareils et en apprirent la conduite aux pilotes finlandais brevetés, tandis qu une vingtaine de mécaniciens et de spécialistes, répartis dans L'AERONAUTIQUE. ;557 Aviateurs militaires finlandais; à droite, sur le cliché central, le lieutenant Vnlhoni, l'un des meilleurs pilotes de Sandharnn. La station de Sandharnn en hiver. Celte base, réservée l'été aux hydravions, est employée en hiver par les terrestres. les principaux centres, formaient une première sélection de mécaniciens finlandais. De son côté, la Direction de l’Aéronautitjue présentait au Chef d ivtat-Major un projet d’organisation de l’Aéro¬ nautique sur le pied de paix et sur le pied de guerre, et obtenait les premiers crédits nécessaires à l’organisation des ateliers de réparation. Plusieurs centaines de mille francs furent consacrés à l’achat de rechanges el d’ou tillage. 1 ne nouvelle promotion d’olliciers fui bientôt envoyée dans les écoles françaises pour y apprendre le pilotage, l’observation; trois d’entre eux furent désignés poursuivre les cours de V Ecole supérieure d1 Aéronautique à Paris, où ils obtinrent le diplôme d’ingénieur. Tous trois, le major Mârtenson, le capitaine Holmqvist et le lieutenant Heljt, furent d’ailleurs très brillants. La création d’une école de pilotage fut mise à l’étude et 6 Caudron G- 3 furent commandés pour les essais. Les premiers pilotes finlandais rentraient de France et d’autre part le Gouvernement français, décidé à l’économie, rédui¬ sait bientôt sa Mission d’aviation à quelques membres; l’aviation finlandaise déploya seule alors ses ailes, sans timidité, sûre d’elle-même. Les deuils ne lui furent pas épargnés. Deux oflieiers périrent dans une chute avec l’adjudant français Argoud; ce fut d’ailleurs l’occasion de témoignages de sincère s\ m- pathie à l’égard des nôtres. Plus tard, le lieutenant Tuompo se tuait à la fin d’une vrille; le commandant Mikkola et le lieutenant Lever faisaient une chute mor¬ telle dans les Alpes, au cours d’une téméraire traversée d’Italie en Finlande; le lieutenant Micclielson s’écrasait sur le sol au cours d’un vol. D’autres encore. Malgré ces deuils, le personnel navigant s’augmentait chaque jour. Aujourd’hui l’Aviation militaire compte une trentaine de pilotes de l’armée active, et une vingtaine de la réserve. Une élite d’observateurs sont susceptibles de remplir toutes les missions et d’enseigner avec autorité à l’ Fcole qui fonctionne à Sandharnn. Une centaine de mécaniciens et de spécialistes entre¬ tiennent le matériel, sous la conduite du lieutenant Jarvi- nen, un des plus brillants ingénieurs de l’Armée finlandaise. Ainsi, à l’heure présente, l’ Aéronautique militaire est apte à sa tâche. Chaque jour, d’ailleurs, cette situation s’améliorera encore sous l’impulsion avertie du major Somersalo, successeur du colonel Ujelmmnan. Raoul ÉTIENNE. Un Caudkon G— i à skis, sur le lac gelé de Munksnds , à quelques kilométrés d’ IlelsingJ ors. L'AÉRONAUTIQUE. 338 Gibraltar, base aéronautique I ne generale , en coupe t ransversale, du projet prête , à la Grande- B relu g ne, d 'aménagement de Gibraltar en base aéronautique ( f — 5.V" ). La revue espagnole -1 las a publié sur une transforma¬ tion de Gibraltar des rensei¬ gnements <|ue la presse quo¬ tidienne a reproduits. Selon notre confrère, les autorités britanniques navales et mili¬ taires auraient vu dans P Aé¬ ronautique le moyen de ren¬ dre à la fameuse position la valeur stratégique que l’ar¬ mement moderne semblait devoir lui enlever. De fait, nous avons eu entre les mains, sur ee projet p ré I e n d u . des dominent s dont nous ne pouvons ga¬ ra il t i r Pau I lien t ici t é. mais dont nous reproduisons ici, à litre d’information, quel¬ ques détails. D’après ees documents, il s’agit d’établir dans le pro¬ montoire de Gibraltar une base aéronautique souter¬ raine : on pourra 1 1 ainsi tenir à l’abri du feu ennemi une /date- forme a bascule obstruant l'issue d' un tunnel. Au dessus le fort destiné ;i cou\rir de son feu la rentrée des avions. \oir. sur le plan d'ensemble, la plate-forme opposée rabattue pour l'atterrissage des appareils. Fort (cuootc rs c,*ry)ol «j et Cafnon /o nôtir tAcr/cv- HiV Batterie i c. Canons de .3 ait n à tir r^oto-c DCA. Ascenseur nydro EUctrtdut, rrjapceu verni l& Covsbà!*- m f/S ton hyclrsuh'ctuc- m.gnoeuvrpni 'Am masse considérable d ations el d hydravions, des ballons d observa I ion . el même un dirigeable de grand culte, avec le personnel, les ateliers et les approvisionnements correspondait t s. De plusieurs places d’ar¬ mes centrales superposées, el desservies par des ascenseurs hydro-électriques dont les | tlal es- 1 ormes a 1 1 eindraien I quelque 5o m de diamètre, ra yo n n e ra i e n I des 1 unnels orientés selon les vents les plus fréquents el dont les issues permet I raien I le dé¬ part et l’a I Lerrissage des axions. (,<*s issues seraient obsl ruées, dissimulées et pro¬ tégées par des plales-lormes oseï I lan tes don I le ra ba 1 1 e- men I . selon un angle qui serai I lonel ion de la force du vent 'extérieur et de la vitesse propre des aéronefs, fournirait à ceux-ci un 1er- L' AERONAUTIQUE. 3o9 raiii d’atterrissage comparable à celui que constitue la plage d’un navire porte-avions; les memes ^nêthddes de freinage y seraient sans doute employées. Le feu de forts spéciaux couvrirait., s’il le fallait, ces manœuvres. La mise à l’eau des hydravions se ferait par des slips intérieurs donnant accès à des canaux, qui conduiraient à la mer. L’approvisionnement en essence serait assuré par des pétroliers, sous-marins ou de surface, utilisant un va- et-vient . Si l’on pense que la masse terrestre utilisable a quelque ()ooIn de plus grand diamètre et plus de 3oo,n d altitude, on conviendra qu’il n’est pas chimérique d \ projeter *de* pareils travaux. Celte base pourrait apporter à une Hotte moderne, pour son éclairage, sa protection et le réglage de ses tirs, un appoint précieux. A elle seule, la base aéronautique de Gibraltar eonst.it lierait une forteresse dont le champ de tir serait le rayon d’action même de ses aéronefs oflen- sifs. Ce projet ou tel autre analogue - une fois réalisé, Gibraltar serait comme un gigantesque navire porte- avions défiant le torpillage, et perpétuellement à l’ancre entre les colonnes d’ilercule. II. B. Un radiateur de refroidissement d’huile Les constructeurs d ax ions, qui cmplqienl des moteurs toujours plus puissan ts, en visagen I , pour le bon fonction - neinent de ces moteurs, l’emploi d’un radiateur de refroi- u n radiateur d’huile qui présente d intéressantes particu¬ larités. Nous reproduisons ici le schéma d’un type de série; le groupement des éléments sur les collecteurs cl la boupe XY Le nouveau radiateur I, ambu N pour le refroidissement de V huile i 'v&j \ _ / f t - _ y - — - - — — J — — - - . b 1 L L f 1 l — =4 1 ----- ' "T1 1 I ■Y... & i.i - 1 — T i .Z..X&2. - j.. ‘ T i r-'TT'-~* **+€%**■<* u . . r-^ - - LJ - dissemenl pour l’huile de graissage. La plupart des cons¬ tructeurs de moteurs en sont également partisans et prévoient sur leurs types nouveaux une pompe supplé- men I aire. Les Etablissements Lamblin construisent actuellement forme même de ces - collecteurs peuvent d ailleurs cire modifiés pour adaptai ion sur un profil quelconque. Deux dimensions d’éléments sont fabriquées en série. On trou¬ vera d’autre part leurs caractéristiques. Le radiateur représenté sur le schéma se compose de 360 L’AERONAUTIQUE. deux collecteurs, a et h. Ces collecteurs sont réunis par des lamelles c dont la forme générale rappelle celle des lamelles des radiateurs à eau de même marque. 1 .a sec¬ tion des éléments c est triangulaire; elle présente une base très large et les deux autres côtés sont incurvés de façon à former une section assez importante ( mnpq ) où l’huile circule toujours eu marche normale; cette sec¬ tion est prolongée par une partie très amincie (nuis) où le lubrifiant peut se congeler sur une certaine étendue, suivant le refroidissement, et donc régulariser celui-ci. Les deux faces des éléments sont réunies par places au moyen d’entretoises d, pour éviter le gonflement. Ces entretoises permettent également la canalisation de l’huile et la séparation partielle des deux sections mnpq et mus. Les lamelles sont protégées et entretoisées entre elles. Les tubulures d’arrivée et de sortie g et h sont soudées sur les collecteurs. Les bords extérieurs des collecteurs a et b sont percés de trous i renforcés par des bagues serties et soudées, ces trous servant à la fixation du radiateur, qui peut se monter sur le réservoir d’huile ou sur le fuselage dans une position quelconque. Comme pour le radiateur d’eau, tous ces organes ont été étudiés pour la meilleure pénétration dans l’air et la résistance de l’ensemble à l’avancement est très faible. L’emploi du radiateur d’huile permet de maintenir le lubrifiant à la pression nécessaire malgré un échauf- fement anormal du moteur. Les avions A ieuport-Delage de la Coupe Dcutsch étaient munis du radiateur d’huile Lamblin. Après le record du inonde de durée On sait <[ue Bossoutrot et Drouhin, par leur vol de 34h i4ra 7S 1 /5 accompli les if et i5 octobre 1922 sur avion Far mari- Goliath à moteurs Renault , ont ramené en France le record mondial de la durée, détenu par les Américains Stinson et Bertaud (a6h 1 qm 3os). Voici quelques précisions techniques sur celle très remar¬ quable performance. Les deux aviateurs ont quitté Le Bourget à 6h i3m 3is 4/5, le 14 octobre au matin, contrôlés par M. Lallier, commissaire spyrlif de Y Aéro-Club de France, assisté du chronométreur M. Carpe. Après avoir roulé 200m, l’avion s’est élevé facilement. La ronde aérienne s’est continuée pendant tout le i4, toute la nuit du i4 au i5, et le i5 jusqu’à i6h27m44s, heure à laquelle les deux pi lo Les ont atterri. Fendant tout l’envol, les pilotes ont survolé la région parisienne, s’élevant à mesure que la consommation d’essence allégeait leur appareil. La plus grande alti¬ tude atteinte a été de 2ooom. L’avion a consommé 42001 d’essence et 1091 d’huile. Des réservoirs rempla¬ çaient les cabines des passagers sur l’avion Goliath, du type en service sur Paris-Londres. La distance parcourue doit représenter plus de joookm, soit un parcours tel que Paris-Dakar ou la traversée de l’Atlantique. L’appareil pesa i t, à vide 3oookg. Il emportait 420()1 d’essence, doo1 d’huile, i8okg représentés par les deux pilotes, 6okg de ravitaillement et d’accessoires. Pour le décollage, les moteurs étant à plein gaz, les hélices tournaient à i58o tours. Dès que l’avion eut atteint ioom, le régime des hélices fut ramené à 1000 tours. L’angle de vol de l’avion était d’environ j°. Deux heures après le départ, le régime des moteurs fut ramené à 1 4 20, puis à i4oo tours et enfin, pendant 24 heures environ, maintenu entre i4oo et i38o tours. Cette vitesse fut encore réduite, à partir de minuit, dans la nuit du 1 \ au i5. La température de l’eau pendant la journée fut de 70° et, pendant la nuit, de 65°. Pour maintenir l’équilibre longitudinal de l’appareil, sans réglage sur la profondeur, les pilotes prenaient l’essence sur les réservoirs soit d’avant, soit d’arrière. L’utilisation des hélices métalliques de type Leitner pendant ce record a produit, nous écrivent MM. Farman, « une impression merveilleuse. Le bruit des hélices en l’air n’existe plus, de même qu’il n’existe plus aucune vibration sur les moteurs ni par conséquent dans le fuselage et la cellule. On entend parfaitement les bruits du moteur lui-même, bruits de soupapes, bruit de cames ». Pendant toute la journée du 1 4 - II* seul souci de l’équi¬ page fut de faire tourner les moteurs à l’extrême ralenti. Les pilotes ne furent aucunement gênés par le froid, grâce à des combinaisons chauffantes spéciales, établies par M. Lemercier. Un des moteurs s’arrêta en vol par suile du manque total d’essence, et le second au moment où l’appareil toucha le sol; il restait dans son réservoir la valeur d’une cuillerée d’essence. La consommation d’eau de refroidissement pen¬ dant les 34h 1 4 m 7 s T /5 de vol fui de 21 pour un moteur et de 21,5 pour l’autre, sur 801 emportés. L’AÉRONAUTIQUE. 361 Le Goliath-Farman à moteurs Renault 3oo H P , à bord duquel Bossoutrot et Drouliin ont battu, par 3 jh i4m 7 s ’/s» record mondial de la durée. Les propulseurs sont des hélices métal¬ liques à trois pales, de type Leitner. Carburateurs Zénith. ( Voir l’article p. 36o.) LA VIE AÉRONAUTIQUE - Industrie aéronautique = Le prochain Salon. Le prochain Salon de l’Aéronautique, qui se tiendra au Grand Palais, du i5 décembre au a janvier, s’annonce comme une grande manifestation. Presque toute l’industrie aéronautique française y figurera, et nous souhaitons que la participation étrangère y soit considérable. Les organi¬ sateurs ont jugé préférable, pour des raisons d’ordre publie, de 11e pas admettre au Salon les avions Fokker , dont la présence avait provoqué, l’an dernier, des manifestations. L’Exposition officielle du S.S.E. présentera l’industrie du moteur d’aéronautique. - Aérotechnique et Construction ~~ r L’aile Malinowski . On a procédé, en Pologne, aux essais en vol d’un avion à courbure d'aile variable établi par l’ingénieur Malinowski. Les essais ont été exécutés parle colonel-pilote Kossowski. L’avion Malinowski est constitué par un fuselage Nieuport portant, en parasol, l’aile spéciale. Celle-ci se compose à l’avant d’un longeron épais et fixe, tenant à la cabane. Un second longeron fixe donne la rigidité à l’ensemble fixe de l’aile; les nervures n’ont pas de contact avec ce second longeron. Les nervures articulées sont formées essentiellement cà l’arrière par deux lattes, reliées par une charnière; l’avant des nervures s’appuie sur le longeron antérieur. Au milieu des lattes passent, perpen¬ diculairement, deux tubes, formant longerons arrière, mais mobiles, et qui passent, l’un dans les lattes supé¬ rieures, l’autre dans les lattes inférieures. Si l’on écarte ou rapproche ces tubes, on obtient un renflement ou un amincissement des nervures, d’où résulte un profil bi¬ convexe ou un profil creux très porteur. Un levier et un dispositif, dit clef, commandent cette manœuvre. On a obtenu un profil d’une régularité parfaite, sans poches dans l’entoilage, l’aile étant plate ou courbée. La manœuvre s’elfectue parfaitement en vol à pleine vitesse. Aux essais statiques, l’aile a présenté un coefficient de sécurité de 8, et l’on a pu changer le profil, du minimum au maximum, sans enlever la charge. Le dispositif Malinowski serait adopté par l’aviation militaire polonaise. Structure de L’aile à profil variable Malinowski. En haut, mode de fixation, dans la nerv tire-caisson, des deux lubes- longerons arrière qui, rapprochés ou écartés, modifient le profil. En bas, entre les deux tubes, la clef qui les manœuvre. La métallisation en aéroteclinique. On vient de faire en Allemagne des études et expé¬ riences sur le procédé de métallisation de l’ingénieur 362 L’AÉRONAUTIQUE. suisse Sehoop. L'ancien procédé consistait a enflammer et liquéfier le métal à la flamme d'un mélange hydrogène et oxygène, et à projeter ee métal sur les objets à métal¬ lisé r, au moyen d un jet d air comprimé. Dans Y Elcklro- A I e I a llisator- P / s tôle de M. Sclioop, les métaux sont fondus par un courant élec¬ trique et projetés par air comprimé. J/appareil est très maniable; le prix de revient serait fi* dixième environ du prix de l’an¬ cienne méthode. Les essais faits sur avion ont prouvé que la métallisation des ailes et du fuselage d un appareil en bois et toile ne résistait pas aux vibrations et s’écaillait. Par contre, la métallisation s’applique par¬ faitement aux parties déjà métalliques de l’avion ou qui ne sont pas soumises à des vibrations, telles que les bords d’hélices pour hydravions, les flotteurs et coques d’hydra¬ vions en duralumin ou en bois que l’on recouvre de zinc. •" - Avions nouveaux ~ z tzz Le Vickers-1 Vanguard ”. Les Etablissements Vickers viennent de sortir un nouvel avion de grand transport, dérivé du Vimy et (fui porte le nom de Vanguard. Cet appareil peut également servir au transport des troupes. C’est un biplan, bimoteur, à cellule en bois de spruce et tubes de bois système Fyan. Le fuselage, construit en trois sections, est en contreplaqué appliqué sur des lon¬ gerons et entretoises. Il contient une vaste cabine de r> 3m 1 , comprenant a3 confortables places de passagers, une toi¬ lette et, en dessous, des armoires pour le fret postal, etc. Le coffre à bagages est à l’avant, sous le cockpit du pilote et. du mécanicien qui ont une vue parfaitement dégagée. La queue et les gouvernes ne présentent pas de particularités. Les moteurs sont deux Napier-Lion de 468 IIP, placés latéralement dans des nacelles, plus éloignées de la cabine que dans le Vimy. Les hélices sont tractives. L’essence, contenue dans le réservoir principal placé sous le plancher de la cabine, est amenée par pompes à une nourrice en charge directement sur les moteurs. L’avion repose sur quatre grandes roues à amortis¬ seurs pneumatiques et roule aisément au sol. Principales caractéristiques : Envergure, 26m,9?.; lon¬ gueur, i6m,4°; hauteur, 5m,a5. Envergure, ailes repliées, i3iu,20. Corde des ailes, 3m,f)6; entreplan, 3m,35. Surface, Métallisation cl'hélice par le procédé Sclioop. 202m’,5n. Poids à vide, j i î ikg; poids total en vol, 7434kg. Charge au mètre carré, 36kg,8oo; au cheval, f7kg,'7ii. Yi- c!> J t y 7 / Le Vickers « Vanguard » à deux moteurs Napier-Lion. tesses extrêmes au sol, 1 7 5 -7 a ■ktnl1 ; vitesse à 3ooom, i6okmlî ; montée à 3ooom en 27 minutes; rayon d’action moyen, 885 km. Le Gouvernement britannique s’est vivement intéressé à cet appareil, conçu comme « transporteur de troupes ». L’avion de sport monoplan LJdet. Le lieutenant Udet vient de fonder une nouvelle firme de constructions aéronautiques, nommée Udet- F lu gzeug- bau, à Ramersdorf, près de Munich, pour y construire son nouvel avion de sport monoplace. C’est un petit monoplan en bois et toile à aile épaisse en porte à faux installée à hauteur du plancher du fuselage, comme dans la limousine Junkers type F. Les premiers essais ont réussi. L’envergure est de 9m; la profondeur de l’aile atteint im,oi ; la longueur totale, 5m,o2. L’aile est en Y et elle a du dièdre; elle pèse 5kg,6 au mètre carré. Le poids à vide est de i65kg. La charge utile est de i5okg à 2ookg. La charge par mètre carré est de 32 kg à 35 kg. Le moteur L’AERONAUTIQUE 363 L’avion de bombardement Schneider, principalement construit en acier , qui rient de réussir ses premiers rois. II est muni de quatre moteurs Lor raine- Dietrich 3~]o HP, disposés deux à deux eu tandem de part et d’autre du fuselage. est le 28 HP Iîaacke à deux cylindres. L’appareil, dont la construction a été dirigée par M. Scheuermann, ancien ingénieur en chef des Bayerische Flugzeugwerke, a montré une vitesse très grande; la vitesse de iookmh, indiquée par M. Udet qui pilotait, semble pourtant excessive; Le monoplan cle sport Udet. En liaut, vue générale de l’appareil; en bas, structure de l’aile. d’après un de nos correspondants, i2okmh à i3okmh pa¬ raît avoir été, pendant les essais, la véritable vitesse. ~=zi~~ ~ — Groupes moteurs zzzzzzzi Le moteur Curtiss D-12. Le moteur Curtiss D-12 , (pii équipait les avions vain¬ queurs du Trophée Pulitzer, est dérivé du moteur CD-12. Après étude complète de son fonctionnement, ce dernier a été repris entièrement pour obtenir le nouveau moteur, de plus faible poids et plus grande puissance. On a cherché également à faciliter l’accès des pièces mobiles. Les 12 cylindres, en V à 6o°, sont en aluminium et acier, avec quatre soupapes. L’alésage a été maintenu à 1 i3mm et la course à i52mm Le moteur Curtiss, modèle D-12, 4°o UE» qui équipe les avions Curtiss détenteurs des records mondiaux de vitesse. D’importantes modifications ont été apportées dans les paliers du vilebrequin, dans les soupapes, la fixation de l’hélice, etc. Le moteur D- 12 pèse 3o3k£ à vide, pour une puissance de 4oo HP à la vitesse normale de 2000 tours, et l’on en peut obtenir, avec une plus grande compression et un combustible « dopé », 480 HP à 2200 tours. Sa légè¬ reté permet son emploi à plus faible puissance, avec une grande réserve en cas de besoin. 364 L’AÉRONAUTIQUE. l^es radiateurs Junkers. Les radiateurs de type Junkers ont été notamment employés sur l’avion à six moteurs Siemens- Schuckert et nous donnons ci-après la nomenclature des brevets les concernant. Brevet allemand 299 799, déposé le 17 janvier 1910 (Hugo Junkers, Dessau). — Agencement du radiateur sur les véhicules aériens et autres. Le radiateur pen¬ dant la marche, par suite du mouvement relatif de l’avion dans l’air, est traversé rapidement par un cou¬ rant d’air. Le radiateur est un tube dont la section change constamment. 11 est placé au maître-couple, tandis que les orifices d’entrée et de sortie du tube présentent une plus petite section dans le but de réduire le plus possible la résistance à l’avancement du radiateur, et dans le but de faire varier avec le moins de pertes la vitesse du courant d’air dans le tube. Les parois du tube servent de support au radiateur et ont des formes fuyantes ««« tî pour réduire la résistance de l’air et éviter les remous qui se produisent à l’entrée et à la sortie du tube. En disposant le radiateur contre une paroi fixe, celle-ci est utilisée comme partie de la conduite tubulaire. Brevet 299 800, déposé le 20 avril ipi5. - — - Dispositif pour le réglage du refroidissement dans les radiateurs présentant une moindre résistance à l’avancement (brevet 299 799). L’enveloppe tubulaire est établie entièrement, ou seulement aux endroits où la section doit varier, avec des matériaux pouvant se plier selon une direction perpendiculaire à l’axe du tube (fig. 1 , 2 et 5). Pour varier la section des parties libres, on a disposé des corps pleins profilés longitudinalement en forme de gouttes. Ils peuvent être déplacés selon l’axe du tube (fig. 3). Pour l’écoulement d’une partie de l’air qui a pénétré, la paroi du tube est percée, en avant du radiateur, d’orifices de section variable (fig. 4)- De l’enveloppe tubulaire principale en avant du radiateur se détache une canalisation cl’air à section variable ; elle rejoint l’enveloppe principale derrière le radiateur (fig. 5). En avant et en arrière de l’enveloppe tubulaire b enveloppant le radiateur, est disposée une pièce tubu¬ laire m, r tronconique pouvant se déplacer dans le sens du courant d’air. Selon la position de ces pièces, une plus ou moins grande partie de l’air qui pénètre est amenée à l’enveloppe tubulaire b qui supporte le radiateur et est rassemblée à la sortie de celle-ci. Brevet anglais 148 889, du 10 juillet 1920. — Disposition des radiateurs d’avions. Les radiateurs sont disposés dans une enveloppe établie de telle sorte que sa ligne centrale ait son extrémité inférieure plus basse que son extrémité avant, de manière à donner naissance à une force por¬ tante. Le côté supérieur ou le côté inférieur de l’enve¬ loppe peut être constitué comme plan porteur, ou bien le côté inférieur peut former la surface portante supé¬ rieure d’un avion. Une hélice à pas variable. La Société Paragon Engineers, de Baltimore, a mis au point l’hélice à pas variable dont M. Ileath avait entrepris la construction et les essais dès 1919-1920. Le mécanisme de changement de pas a été décrit dans L ’ Aéronautique , n° 38, p. 218, par le capitaine M. Lamé. Le pas de cette hélice réversible peut varier de o° à 260°, e.11 cours de rotation. Le chan¬ gement, de l’angle normal pourle vol à l'angle opposé, se fait à pleine vitesse en 3 secondes 2/5. Un système in¬ dicateur fait con¬ naître la position exacte des pales et l’angle qui leur a été donné. Les essais offi¬ ciels du 1 1 octobre ont été faits au moyen d’une automobile portant un moteur Il ispano- Suiza de i5o HP, et ont donné d’excellents résul¬ tats, tous les mouvements de la voiture étant dirigés par le propulseur aérien, marche avant et arrière, à volonté, aux différentes vitesses. O11 comprend toutes les applications de L'AÉRONAUTIQUE. Un avion postal D. H. de /’U. S. Air Mail Service, muni de l’aile nouvelle Aehomarinh établie par M. Paul G. Zimmermann. Au cours d’essais contrôlés par M. J.-E. Whitbeck, fonctionnaire supérieur des Postes aériennes, la charge postale de cet appareil aurait été portée à 3^o et même à 465kf?, alors qu’avec l’aile normale elle ne dépasse pas igok&. Cette aile nouvelle, qui ne résulterait pas de coûteuses expériences, réunirait à la fois des qualités exceptionnelles de portance et de vitesse. Nous attendons à ce propos des précisions techniques. telles hélices dans les vols d’altitude, pour l’envol et le freinage à l’atterrissage des avions, pour les manœuvres des dirigeables, etc. L'étude des combustibles liquides . Parmi les Communications faites au Congrès interna¬ tional des Combustibles liquides , qui s’est tenu à Paris du 9 au i5 octobre, il en est plusieurs qui intéressent l’Aéronautique : Le transport des combustibles liquides sous pression cons¬ tante, par M. Mauclère ; La question des carburants dans ses rapports avec les nouveaux procédés d'hydrogénation des huiles, par M. Connerade; U emploi des divers combustibles liquides dans les moteurs à combustion interne , par M. Schwers; Etude sur le graissage, par M. Gaudouin; Production générale du benzol, par M. Mallet; La produc¬ tion d'alcool pour moteurs à explosion, par sir F. Nathan: Etude sur les mélanges essence-alcool, leur emploi comme carburant., par M. Guinot. - - - . Parachutes ~ - - - . . : Les parachutes au Concours de Rome. Le premier grand Concours de parachutes montés s’est tenu à Rome au mois d’octobre. Des descentes ont été exécutées par Romaneschi, Mlle Grabv et Ors en parachutes Ors, Miss Grey, avec parachute Grey , Maddaluno, en parachute Freri- Maddaluno, Félicien Blanquier père, en parachute Blan- quier , Ereno en parachute Ileinecke. Toutes les descentes se sont passé sans incident : les parachutistes devaient se lancer de moins de 3ooni et atterrir dans un cercle de 3oom de diamètre, le plus près possible du centre. Le classement pour la précision d’atterrissage a donné, sous réserve des conditions spéciales d’ouverture, de résistance, etc. des parachutes, les résultats suivants : ier : Maddaluno, 79111; ae : Blanquier, io4m; 3e Ereno io8m. En France, la Société Nieuport-Astra vient de créer un prix important pour les parachutes d’avions, et, d’autre part, Y Aéronautique-Club de France institue un Concours de parachutes pour iqa3. Nous reviendrons sur la très importante question des parachutes qui se pose de deux manières différentes, selon les domaines qu’elle concerne : aviation militaire et essais d’appareils ; aviation marchande. Photographie aérienne - O b j ecti f hyper ch romatique. Le Dr Polaek vient de créer un objectif hyperchrorna- tique qui peut devenir intéressant pour la photographie aérienne. Cet objectif, parfaitement corrigé des aberra¬ tions sphériques, et où le chromatisme est exalté au point d’atteindre au moins celui de l’œil, permettra de repro¬ duire la nature sous les aspects recherchés par les peintres. Le Dr Polaek a résumé ses recherches dans le Bulletin de la Direction des Recherches et Inventions. L'AÉRONAUTIQUE. 366 : Aéronautique sportive =mr Record mondial de vitesse. Le brigadier-général William Mitchell, ancien Com¬ mandant de l’Aviation militaire américaine sur le front français, a battu le record mondial de vil esse sur ikm, à la vitesse moyenne de 36okmh,496, les temps relevés ayant correspondu à 392km,5i5, 3a8km,702, 389kni,io4, 33 1 kliil,6g5. Cette performance a eu lieu le 18 octobre, à Mount-Clemens (Michigan), Le général Mitchell bat le record olliciel du lieutenant Maughan (355 kmh) qui, d’autre part, aurait réalisé sur base une vitesse non encore homologuée de 373kmh,288. Toutes ces performances ont eu lieu avec le Curtiss Artny Racer. Pour le record de hauteur. L’adjudant Moutonnier a tenté de battre, sur biplan Nleuporl- 29 à moteur fl ispano- Suiza, les records d’alti¬ tude de Schrœder (10093™) et de Mac Readv (io5i8in). Le i/\ octobre, il est monté à 9600™, et le a3 octobre, il aurait atteint, sauf vérification, 10020™. D’autre part, Mac Readv a l’intention de s’attaquer prochainement à son propre record, toujours sur le même biplan Le père. La prochaine Conférence aura lieu en 1923 à Gotenburg, en Suède. Vol plané et vol à voile Avant le Concours de Bishra. On sait qu’un important Concours de planeurs doit se dérouler à Biskra pendant tout le mois de janvier et constituer au fort de la « saison » une attraction dont les organisateurs espèrent beaucoup. Le lieutenant Thoret, que la 12e Direction vient de mettre à la dispo¬ sition de M. Laurent-Eynac pour des expériences de vol à voile, vient d’être envoyé à Biskra. pour reconnaître les terrains les plus propices à ce Concours. Jlydi avion ouicriss sans moteur. La coque en duralumin pèse 23k»'. L avion de faible puissance. Après un voyage Yillacoublay-Charlres-Etampes-Paris mené à bien sur le petit Caudron C-6 8 à moteur Anzani 25 HP, malgré six atterrissages en campagne, le lieute¬ nant Thoret a réussi, avec le même appareil, les i4 et i5 octobre, le voyage Paris-Le Crotoy et retour. A l’aller, le parcours Paris-Abbeville a été couvert en 2 heures. Le « voyage » avec un tel appareil, (fui est d’ailleurs d’une maniabilité rare, ne va pas sans difficulté. Le 6’-t>8 n’en est pas moins une intéressante étape vers ce qu’il est convenu d’appeler la « moto-aviette '. A la F. A. I. La Conférence annuelle de la Fédération Aéronautique I nier nationale s’est tenue, cette année, à Rome. Peu de questions importantes ont été abordées, il faut signaler cependant celle de l’admission des concur¬ rents allemands dans les épreuves sportives aéronau¬ tiques : il a été décidé d’admettre les pilotes allemands dans les pays qui leur délivreraient une licence. La Coupe Michelin pour 1921 a été retirée à Poirée et attribuée à Martinetti. Regrettons que, pour cette grave question, qui paraît avoir été résolue d’une façon inquié¬ tante pour le sport aéronautique, la F. A. F n’ait pas cru devoir se réunir spécialement dans un pays neutre. - Dans l’Aéronautique — — Le qénâral von Hœppner . Le général von Hœppner, qui fut pendant toute la guerre le chef des forces aériennes allemandes, est mort le 26 septembre; selon la presse d’outre-Rhin, son action personnelle aurait puissamment contribué à faire alors de l’Aéronautique allemande l’organisme vigoureux qui a obstinément tenu tête aux Aéronautiques de l’Entente. ~ ~ Nécrologie — — Me Clunet est mort subitement, à l’âge de 82 ans, à Strasbourg, au retour du Congrès de Droit aérien de Prague. M° Clunet, président de la Commission de droit et de législation de l Aéro-Club, s’était spécialisé dans ce genre d’études. Il rappelait volontiers qu’il avait effectué en 1864 nue ascension, avec Eugène Godard, à bord de la montgolfière F Aigle. — Eugène Bouchez est mort à la suiLe d’une longue et douloureuse maladie, à l’âge de 3p ans. 11 avait exécuté, comme pilote de ballon libre, de 1910 à 1914, nombre de beaux voyages, participant à la plupart des concours et coupes del’ Aéro-Club, avec atterrissages en Allemagne, en Autriche, etc. L'AÉRONAUTIQUE. 367 Les Avions par J. -A. Lefranc (1). Un livre excellent. Livre de propagande, technique sans excès, d o c u m e n t é parfaite¬ ment, constituant une suite attendue depuis longtemps aux Ou¬ vrages de Flammarion et de O. Tissandier qui, dans la précédente Collection de la Bibliothèque des Merveilles, ont nourri notre jeu¬ nesse. Les Avions compléteront, pour toutes personnes qui veulent avoir une notion juste et suffisante des formes actuelles de la loco¬ motion aérienne, les bons livres de la même série consacrés aux chemins de fer et aux navires. Cet Ouvrage est nécessaire à tout étudiant qui veut compléter son éducation scientifique générale, et atout jeune homme qui s’intéresse à l’aviation. M. Lefranc donne des notions nettes et bien réparties sur les éléments constituant un avion; les principales caractéristiques des appareils et les procédés de construction; l’évolution du maté¬ riel et de la conception de l’avion pendant la guerre; les problèmes posés : forme des ailes, répartition des groupes moto-propulseurs, hydravions, amphibies, sécurité; les procédés de navigation aérienne dans les différentes conditions; l’aviation marchande. Ces informations ont l’avantage d’être de la plus récente actua¬ lité. Signalons seulement quelques légères erreurs historiques et des noms propres un peu écorchés, faciles à corriger dans les éditions futures qui ne manqueront pas à ce Livre. L’exposé est accompagné de plus de 3o planches, donnant de nombreuses photographies d’avions et de détails constructifs et d’une centaine de figures qui, bien qu’un peu petites, contribuent encore à la clarté du texte. Étude sur le Ballon captif et les Aéronefs marins, par le Commandant Ch. Lafox (2). Cet Ouvrage constitue un ensemble de documents intéressants sur une question qui n’avait pas encore été produite en Livre. La première partie est un exposé général sur le ballon captif de marine et sa manœuvre — utile, documentation sur ce sujet intéres¬ sant et peu connu — suivi d’une étude sur les câbles et la stabilité particulière des ballons captifs marins, puis d’une étude analytique! sur l’équilibre des ballons captifs allongés en général. Les Chapitres suivants, purement mathématiques, contiennent les théories de l’auteur sur la tactique des aéronefs de marine, dirigeables, avions et hydravions, et les conclusions qu’il en tire pour l’application aux manœuvres aéronautiques et navales. IA Océanographie, par J Thoulet (3). Publié par M. J. Thoulet, professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Nancy, dans la Collection Science et civilisation, cet Ouvrage résume les connaissances utiles sur la mer, les fonds, l’eau de mer et ses mouvements, vagues, marées et courants. On aurait souhaité pour cet Ouvrage une illustration un peu plus abondante, et surtout il faut regretter de n’y voir, dans les pages consa¬ crées aux procédés d’observation, à l’optique de la mer et aux (*) Paris, Hachette. (2) et (:i) Paris, Gauthicr-Villars, 55, quai des Grands-Àugustins. vagues, aucune mention de l’intérêt considérable que présenteront et présentent déjà les observations faites au-dessus de la mer par dirigeable ou avion : par ces moyens, observation directe et pho¬ tographie donneront des résultats de la plus grande valeur, aussitôt qu’elles seront systématiquement mises en application pour l’Océanographie. Leçons sur la Mécanique et la Construction de l'avion, par E. Allard (>). Ces leçons ont été professées par M. Allard à V Université Libre de Bruxelles. Recueillies et autographiées, elles forment la première partie, condensée en 200 pages, d’un cours sur la construction de ( avion que l’on regrette de ne pas trouver en France à la disposi¬ tion des élèves des Universités. Les notions les plus actuelles, avec les données mathématiques nécessaires, y sont groupées en Cha¬ pitres donnant la théorie de la conception et de la construction des avions. Premier Congrès international de la Navigation aérienne. Tome IV des Rapports (2). Ce quatrième Volume contient le compte rendu des séances et le texte des discussions, joint aux Communications plus courtes qui n’ont pas figuré dans les Tomes précédents. Le texte des dis¬ cussions constitue un document curieux à tous égards. Rapport sur les expériences de levés de plans aux grandes échelles avec emploi de la photographie aérienne (3). Ce rapport copieux, publié par la Section Reconstitution Foncière et Cadastre du Ministère des régions libérées, donne le compte rendu des expériences faites en 1921 et 1922, sous la direc¬ tion de M. Roussilhe, sur le territoire de Vignemont (Oise). Ce tra¬ vail important et fortement documenté, avec graphiques et pho¬ tographies, sera précieux pour tous ceux qui suivent les travaux d’application de la photographie aérienne au cadastre. Manuel opératoire pour l’emploi de l’appareil de photorestitution système Roussilhe aux levés de précision à grandes échelles (4). Ce premier Manuel opératoire qui vient d’être mis au point par les Services de la reconstitution des régions libérées peut être consi¬ déré comme un signe de l’importance que prend la levée des plans par la photographie aérienne. Il prouve qu’un sérieux personnel est employé à ces opérations qui, sorties de la période d’expérience, donnent des résultats pratiques nombreux et excellents. Who’s who in American Aeronautics (»). Cet Ouvrage est un Recueil d’un millier de biographies som¬ maires mais précises, souvent accompagnées de portraits, des prin¬ cipales personnalités de l’Aéronautique américaine, biographies qui ont paru séparément dans la Revue Aviation. L’Ouvrage donne en outre un état des officiers de l’Air Service et la liste des membres des services officiels de l’Aéronautique, des membres de la Chambre syndicale et des dirigeants des Aéro-Clubs. C) Cours de l’Université libre de Bruxelles. (2) q, rue Anatole-de-la-Forge, Paris. (:1) (;t (') 77> boulevard Péreire, Paris. (6) Gardner, Mofïat C°, 225 Fourth Avenue, New-York. 368 L’AÉRONAUTIQUE. Introduction à V examen des Compas gyroscopiques, par Henri Bencker f1). Ce petit Ouvrage, illustré de ioo figures, résume de façon excel¬ lente la question, qui deviendra si importante pour la navigation aérienne, des compas gyroscopiques. L’auteur rappelle les principes de l’effet gyroscopiquc et les lois du mouvement relatif, qu’il appuie en citant des faits d’expérience, (x) Paris et Liège, Béranger, éditeur. puis il établit la constitution des compas gyrosopiques ; il donne enfin la description des principaux types, avec les règles nécessaires à leur utilisation, El Avion (1). Cette Revue, organe de l’Aéro-Club delà République Argentine, a été récemment créée. C’est une publication mensuelle, à la fois d’information et de technique. (x) Buenos-Ayres, G. Gucmcs, 5° piso, U. T. 6290 Av. REVUE DES BREVETS. Commande d’hélice noua marche-avant et marche-arrière. Société Luftschiffbau Zeppelin G-m-b-H (Allemagne). Brevet n° 533 530 du 21 février 1921. Ce dispositif permet de donner aux pales de l’hélice une posi¬ tion décalée de 1800 de leur position primitive, en même temps que l’on renverse le sens de rotation de l’hélice. L’arbre moteur A se prolonge par un carter B à l’intérieur duquel peut tourner une douille C munie de deux méplats cl1. Dans la douille C se trouve l’hélice D fixée par les boulons E. La rotation de la douille est déterminée par une couronne hélicoïdale C1 en prise avec une vis sans fin G calée sur un arbre sur lequel est monté un pignon de chaîne F commandé à distance. Perfectionnements aux appareils d’aviation dénommés g yro planes. Société anonyme des appareils d’aviation Louis Breguet. Brevet n° 534599 du a5 avril 1921. Il s’agit d’un appareil dont la sustentation est obtenue par la réaction sur l’air d’un système d’ailes tournantes. Ce système est constitué par quatre bras a, a', a'1, a "' entraînés par un moyeu b , actionné par le moteur. Ces bras (a) portent des surfaces c, c1, c2, c3 montées librement autour des bras a, a , a2, a3 et pouvant par conséquent prendre toutes incidences. Chacune de ces surfaces oscillantes est empennée par une surface auxiliaire d, d1, d~, d'K Ces empennages sont réglés de façon que, pour l’inci¬ dence la plus avantageuse, la force résultante des réactions aériennes sur ces surfaces passe par l’axe d’oscillation des bras (a). On réa¬ lise ainsi un réglage automatique des incidences de planemcnt. A. de CARSALADE et P. REGIMBKAU. 68702 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS & C1", Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : E. Thouzellier. REVUE MENSVELLE ILLVSTRÉE LE SALON DE L’AÉRONAUTIQUE 15 DÉCEMBRE 1922 - 2 JANVIER 1923 Ce numéro, 5h- - Un an : France, 40fc- - Étranger, 5^- - Ce numéro, 5lu DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF HENRI BOUCHÉ N° 43 - Décembre 1922 - r, LIBRAIRIE GAUTHIER-VILLARS & C:° '«•mm i 55, Quai des Grands-Augustin», PARIS lu .-mm “ L’Aéronautique ”, Revue Mensuelle Illustrée Directeur-Rédacteur en chef : HENRI BOUCHÉ GAUTH1 ER-V1 LLARS & C'% Éditeurs, 55, quai des Gds-Augustins, PARIS (vie) tôi. : Gob. 19-32 et 19-55 Abonnements ; Ur. an, Trance : 40 fr. — "Étranger : 50 fr. COLLABORATION TECHNIQUE MM. APPELL, Membre de l’Institut, Recteur de l’Uni¬ versité de Paris ; LECORNU, Membre de l'Institut, Inspecteur géné¬ ral des Mines, Professeur à l’École Polytechnique et à l’École Supérieure d’Aéronautique ; MARCHIS, Professeur d' Aérodynamique à la Faculté des Sciences de Paris ; MM. PAINLEVÉ, Membre de l’Institut, Professeur à l’École Polytechnique ; Lieutenant-Colonel RENARD, Ancien Président de la Société française de Navigation aérienne ; Professeur à l’École Supérieure d’Aéronautique ; SOREAU, Vice-Président de l’Aéro-Club ; LE SERVICE TECHNIQUE DE L’AÉRONAUTIQUE; LE SERVICE DE LA NAVIGATION AÉRIENNE. N° 43 — 4e Année SOMMAIRE DÉCEMBRE 1922 NUMÉRO DU SALON DE L’AÉRONAUTIQUE Un débat aéronautique à la Chambre. . . . . . L’avion et la chasse sportive • . . Les laboratoires du Service Technique de l’Aéronautique . . L’avion et la guerre navale. Documents communiqués par le Le Grand Prix des Avions de transport . Le vol à voile et les courants ascendants . Les tendances actuelles de la construction des avions . ■ . H. B Lieutenant-Colonel ROBERT. . . U. S. Naval Air Service. . Ch. D. . Henri FABRE. . . Capitaine P. GRIMAULT. 369 372 373 379 383 383 387 AU SALON : LES APPAREILS NOUVEAUX Les nouveaux avions Henry Potez . . ■ L’avion de chasse Bernard C. I • • . • Les nouveaux avions Hanriot . Les avions Caudron . . L’avion Borel type C. A. P. 2 . La “conduite intérieure” Morane-Saulnier Les nouveaux avions Farman . Les avions Lioré et Olivier . L’avion torpilleur Handley-Page .... Les nouveaux avions Nieuport-Delage . • Le dirigeable Astra-Torrès 48 . Les hydravions de la C. A. M. S. • . • 393 398 400 401 403 404 406 408 409 411 412 413 L’avion Buscaylet-de Monge, type 32 C !.. La vedette Zodiac de SNOOnd . L’hydravion Bellanger-Denhaut . Les avions Louis Breguet . L’avion Wibault, type •> C. I. . L’avion quadrimoteur Schneider . L’avion marin Levasseur . L’hydravion Schreck F. B. A. 16 H.E. 2 L’avion Latécoère L. A. T. 6 . L’avion de chasse Letord-Béchereau. • . Les hélicoptères Pescara . Les avions de la S, E. C. M . L’hydroglisseur de Lambert, type léger 430 Avec 70 croquis originaux de construction, par P. Soulier. 414 413 417 418 420 421 422 423 42 i 423 426 429 La Vie aéronautique. — Revue systématique des informations mondiales . . 431 Revue des brevets . A. de CARSALADE et P. REGIMBEAU, 439 Revue des Livres. — L’Aéronautique au jour le jour . . . . . . . 440 “ L’Aéronautique Marchande ”, Bulletin mensuel — n° 12 Rabat. — Vue aérienne des Oudaïas. — Cliché des . Lignes aériennes Latécoère. 133 L’Aéronautique marchande . Lieutenant-Colonel CASSE. 133 Le domaine des transports aériens . . . Emile PIERROT et Henri BOUCHÉ. 138 Pour le confort en avion . . L’ Aéronautique Marchande. 143 L’aménagement des carrosseries d’avion. — Projets des . Etablissements Million-Guiet et Kellner frères. 143 Dans les Compagnies — Sur les lignes . * . • • . . . . 149 “ Messieurs les Voyageurs, en avion ”, croquis en couleur pris à l’aérodrome du Bourget, par. . . . Pierre LISSAC. 131 En hors texte : Le nouvel avion de course de la Maison X... va sortir. Composition inédite, en couleurs, de Marcel JEANJEAN Répertoire commercial de l’Aéronautique française, Avions, Hydravions, Dirigeables. Équipements Notices techniques en français, anglais et espagnol. Voir la Table, page ! du Répertoire, à la fin du texte Table des annonciers de 1’ “Aéronautique”, voir la Table, page 1, après le Répertoire La reproduction, sans indication de source, des matières contenues dans L’Aéronautique est interdite. B Le nouvel Appareil de Course de la Maison X ... va sortir. Composition inédite de Marcel Jeanjean, ex-pilote. Supplément au n° 43 — N'} du Salon de “ L’Aéronautique ” — Décembre 1922. Un débat aéronautique à la Chambre Trois séances entières de la Chambre, après-midi du 27 novembre et journée du 28, ont été occupées par un débat aéronautique assez vif dont le budget du Sous- Secrétariat d’Etat a été l’occasion. Débat assez vif, mais confus, et où trop souvent il a semblé que les défenseurs des thèses opposées prêtaient généreusement à leurs adversaires des idées et des argu¬ ments par trop faciles à combattre. Sur ce point M. Bouilloux-Lafont fut si largement servi qu’on finit presque par lui donner le beau rôle. Nous avons dit ici même le mal que nous pensions de son rapport, et pour¬ quoi ; mais nous 11e croyons pas lui avoir prêté d’absurdités gratuites ni voulu voir chez lui d’ hostilité à l’aéronau¬ tique, puisqu’il n’en a pas. M. Bouilloux-Lafont a d’abord porté à la tribune son rapport; une édition revue, corrigée, concentrée, dont l’audition lut morne parce que le rapporteur n’est pas un orateur, mais qui 11e manque pas de force à la lecture. Traitant, cette fois, de l’industrie aéronautique — et c’est, nous l’avons dit, le centre du problème — M. Bouilloux-Lafont porta ce jugement : U aviation civile date de 1919. Je m'efforce surtout de découvrir les causes de stagnation de cette aviation et de pré¬ venir son déclin possible. Nous ne serions point inquiets de l'avenir si, parallèle¬ ment à V impulsion donnée aux Compagnies de navigation aérienne et qui n'a pas toujours été heureuse, on avait poussé avec une vigueur égale les études et les expériences aéronautiques, si Von avait accordé autant d' attention au problème technique , de façon à hâter V amélioration du matériel volant et à rendre plus rapide l'essor de l'aviation commerciale.. .... Vous saisissez ici l'enchaînement des causes et des effets. La navigation aérienne est en péril, parce qu'elle ne Aéronautique — N* 43 dispose pas des types d' appareils qui lui conviennent ; et ces types d'appareils ne se créent point, à cause de l'activité restreinte de notre industrie des superavions, parce que l'effort technique de notre aéronautique, ralenti déjà par la lenteur naturelle des administrations et mal encouragé par V Etat dans l'industrie privée , est demeuré au second plan des préoccupations officielles, celles-ci ayant porté d'abord et principalement sur V aménagement des routes, la création d' exploitations plus ou moins précaires et le fonctionnement vaille que vaille, d'un important réseau de lignes. El le rapporteur conclut : En ce qui concerne la navigation aérienne, révisons soi¬ gneusement V attribution des primes et subventions inutiles et n'ouvrons de lignes nouvelles qu'avec la plus grande circonspection, tant que les conditions onéreuses de l'exploi¬ tation et du trafic ne seront pas profondément améliorées. Pour les études et les expériences, orientons nettement les recherches vers la réalisation d' appareils et de moteurs qui permettront d'appliquer aux entreprises aériennes un régime véritablement économique. Etablissons, en conséquence, des programmes d'ensemble, répartis sur plusieurs années, étudiés en vue du but à atteindre, tant pour les avions que pour les moteurs. (Très bien ! très bien !) E aci liions ensuite aux constructeurs V exécution de ces programmes en abrégeant les délais et en modifiant la for¬ mule actuelle de passation des marchés pour les avions et les moteurs d' expérience. Donnons enfin au personnel des services techniques le statut nécessaire tant à son recrutement qu'à sa stabilité. Ces réformes sont indispensables si Von veut que les crédits que nous vous demandons de voter portent tous leurs fruits. 12 L’AÉRONAUTIQUE. :?70 Nous souscrivons à celle conclusion, si les « pro¬ grammes d’ensemble » dont elle parle doivent concerner non seulement la recherche technique mais encore, mais surtout le tracé des liaisons aeriennes présentes et à venir. M. Charles Guilhaumon, succédant au rapporteur, lit preuve d’un optimisme cordial, méridional et lyrique. 11 reprit, à l’adresse de M. Bouilloux-Lafont, la plupart des reproches dont celui-ci s’était lavé de son mieux. Il fut, selon nous, plus heureux quand d analysa à son tour la faiblesse technique de notre aviation marchande, et qu’il conclut : Alors que l'aviation militaire commande des appareils par centaines, l'aviation commerciale les commande par quelques unités, par douzaines au plus. Tout naturellement, l'effort des bureaux d'études privés se trouve orienté vers la grosse cliente aux commandes fructueuses plutôt que vers la parente pauvre qui n apportera que bien peu de bénéfices. Je voudrais qu'un régime de primes à la construction, quelle qu'en soit la formule, pût compenser pour ces indus¬ triels, pour ces constructeurs, les dépenses qu'ils feront dans la recherche d' appareils nouveaux de locomotion aérienne. Nous lui ferons par ailleurs le reproche d’avoir peul- êlre forcé l'optimisme lorsqu’il crut opportun de pré¬ senter à la Chambre comme des résultats — insistant à plusieurs reprises sur le terme — une liste d’avions et moteurs nouveaux dont le plus grand nombre sont encore à 1 étude, en cours de construction ou en essai. Sous une telle énumération, les résultats véritables, ceux qu’un effort de quatre ans nous a acquis, risquaient de dispa¬ raître. D’autre part, présenter comme « un magnifique résul¬ tat » la construction, en 192a, de près de 35oo avions, c'est fermer les yeux au vrai problème, ou c’est vouloir le cacher à la Chambre. Nous ne pouvons pas croire que telle fut la pensée de M. Guilhaumon, et c’est pourquoi nous n’avons pas trouvé que cette partie de son interven¬ tion ait été la plus heureuse. Après que M. Charles Tisseyre eut fait preuve d’une prédilection marquée, et peut-être un peu exclusive, pour les liaisons aériennes coloniales, M. Pierre-Etienne Flandin prit la parole sur les rapports de la recherche technique cl de la pratique aéronautique : Ce n'est pas tout que de donner des crédits au Service Technique et que le Service Technique, à son tour, les répar¬ tisse entre les bureaux d'études et les usines de construction aéronautique. Je pense — c'est un peu le résultat d'une expérience personnelle — que ce progrès technique certes naît dans les laboratoires et dans les bureaux d' éludes, mais qu'il ne devient définitif et qu'il ne prend sa forme utili¬ sable pour le progrès aéronautique qu'à partir du moment où il a été confirmé par l' expérimentation pratique. (Très bien ! très bien !) Je considère que les crédits qui seraient affectés aux ser¬ vices techniques ne serviraient à rien s' ils ne se complétaient par des crédits accordés à la navigation aérienne , permettant d' expérimenter en vraie grandeur, dans les conditions de véritable exploitation, les progrès réalisés par les bureaux d'études. Sur le tracé général des routes aériennes et la place de la France dans ce réseau : Le transport aérien restera, pendant très longtemps, beaucoup plus coûteux que tout autre moyen de transport. Il faut donc qu’il s'assure une clientèle qui puisse payer le prix, laquelle est à prélever sur l'immense clientèle qui dépi suit un grand courant mondial d' échanges. Cela est si vrai que, si vous adoptez cette thèse et cette doctrine, vous êtes conduits immédiatement à choisir comme itinéraire à exploiter d'abord celui sur lequel il existe un grand courant, postal parce que la poste est le véhicule des échanges. Si vous appliquez celte règle aux grands courants mon¬ diaux d' échanges préétablis dont je parlais à l'instant, et qui intéressent la T rance, vous verrez tout de suite que deux itinéraires nous concernent spécialement : le premier est celui qui est déjà en partie desservi, par une ligne française, celle qui relie l'Europe occidentale et l' Amérique du Sud. ... [je second est la grande route traditionnelle des Indes. Nous avons là un intérêt capital : que la route des Indes passe par la Syrie française if). C'est au surplus la route la plus courte; elle cadre avec les meilleures conditions météo¬ rologiques, puisque c'est la voie par laquelle les grandes chaînes de montagnes sont évitées. (Très bien ! très bien !) ... Nous devons veiller à ne pas laisser disparaître les intérêts français de cette grande voie aérienne au bénéfice des intérêts britanniques. Ces derniers sont fort respectables, ils sont même supé¬ rieurs aux nôtres, je. n'hésite pas à le proclamer ; mats ils ne doivent pas être tout et nous rien. (Applaudissements.) Ce langage, je me rappelle l'avoir tenu lorsque j'avais la charge des intérêts de V aéronautique, à nos amis anglais. Très loyalement et très sincèrement, je reconnais que nos amis ont louiours eu la même opinion que celle qui leur était exprimée au nom du Couvernemenl français, ils sont tout prêts à nous faire notre part sur celte ligne. (!) Tel est le texte de l 'Officiel; mais M. Flandin a certainement voulu parler de la partie de la Syrie placée sous le mandat français. (N. D. L. II.) L’AÉRONAUTIQUE. 371 Sur l’incl us I rie aéronautique : ( ne industrie aéronautique exposée du jour au lendemain à des dépôts de bilans, à des faillites, faute de commandes su j fisantes, ne serait pas une force pour la France. D'autre part, personne ne comprendrait, dans la situa¬ tion financière générale où nous nous trouvons, que V État distribuât des commandes ci l'industrie aéronautique en nombre considérable, uniquement pour la faire vivre. J'exprime le vœu que vous restreigniez le nombre des maisons de construction aéronautique, pour pouvoir leur donner des commandes de séries plus importantes. Vous pourrez ainsi réaliser une économie sur le prix unitaire. Bien entendu, en contre- partie de l'avantage que vous réser¬ verez à ces industries, vous leur imposerez un effort tech¬ nique considérable. Sur ce dernier point — à propos duquel il est impos¬ sible qu’une décision gouvernementale n’intervienne pas bientôt — nous émettons à notre tour un vœu, d’une plus modeste tribune : qu'aucune des valeurs techniques, qui sont la plus précieuse richesse de notre industrie aéronautique, ne soit sacrifiée à ce regroupement néces¬ saire. 11 va place pour tous, si vous demandez à chacune le travail qui correspond à ses forces, techniques ou industrielles. M. ( iuy de Montjou, qui parle un peu comme on donne l’assaut, mais qui n’en a pas moins la répartie prompte (‘I l’humour facile, défendit avec une habileté fougueuse la thèse — sans cesse combattue ici — que, dans l’aéro¬ nautique civile, c’est la force de l’aviation militaire qui est et doit être en puissance. lit il affirma : Pour mériter une subvention, il faut que ces lignes aériennes soient une cause de progrès pour la construction des appareils, et qu'elles servent à la mise au point de notre matériel de guerre et à la formation d'un grand nombre de mécaniciens et de pilotes. Il faut, en outre, quelles pré¬ parent le développement commercial de notre pays. Il proposa que le système du concours technique soit adopté comme forme normale d’encouragement à l'in¬ dustrie aéronautique : Evidemment , il y aurait des catastrophes parmi les con¬ currents. Mais c'est la loi générale de la concurrence indus¬ trielle. l 'est une loi dure, mais c'est une loi évidente et fatale, et c'est une loi bienfaisante sans laquelle aucun progrès ne serait jamais atteint. 1 oilà, messieurs, la politique que j' envisagerais à ce point' de vue. File est discutable, comme toute politique, mais elle en vaut peut-être d'autres. h n lin, il mit le Parlement en garde contre le danger de l’étatisme administratif que certains songent à appli¬ quer aux entreprises d’aéronautique marchande, en contre-partie d’uiruppui de l’Elat. M. Fonck lut un exposé 1res sobre où il souligna le défaut d unité dont soullre notre aéronautique; la Chambre l’écoula avec une attention et une faveur marquées et méritées. M. Raoul Angles, dans un discours de polémique amusée et amère à la fois, dénonça en traits grossis l'esprit de paresse que, selon lui, le régime actuel des primes déve¬ loppe dans les Compagnies de transports aériens. Tout en reconnaissant les efforts accomplis, ce que n’a pas cru devoir faire M. Anglès, nous croyons nous aussi qu’il faut placer plus résolument les entreprises sur le terrain éco¬ nomique véritable, en appliquant à leur effort technique el leur rendement commercial les primes qui vont actuelle¬ ment en fait, pour la plus large pari, aux kilomètres qu’elles alignent. Mais cela n’est possible qu’après attri¬ bution des garanties et contrats de longue durée. Au cours du vote des chapitres, M. Anglès proposa, comme conclusion de son intervention, de réduire de 6 millions les crédits du chapitre 17 : Primes et subven¬ tions aux Compagnies. M. Laurent-Eynac accepta une réduction de 3 millions, M. Anglès y souscrivit. Le chapitre 18 : Subventions pour le développement de F Aéronautique, bénéficia d’un million supplémentaire, à la suite d’une intervention de M. P.-E. Flandin en faveur du rétablissement de la prime d’achat pour les avions de tourisme. Enfin, à la smie d’une attaque énergique menée par M. Ernest Flandin contre l'Office National Météorolo¬ gique, le chapitre 12, relatif à cet organisme, fui renvoyé à la Commission des finances pour examen d’ensemble de la question. De meme fut réservé le chapitre 19 qui, à propos des aménagements terrestres, posait la question des diri¬ geables; il sera discuté en même temps que le budget de la Marine. M. Laurent-Eynac a fait devant la Chambre un exposé général île sa politique. 11 a présenté, sous un jour moins lyriquement favorable que ne l’avait fait M. Guilhaumon, l’elfort de technique et d’exploitation de ces quatre der¬ nières années; il a très heureusement marqué l’abus que l’on faisait de progrès prétendument réalisés à I étranger, alors que l’étranger porte la plus vive attention à l’ell’ort 372 L’AÉRONAUTIQUE. français, alors qu’il le loue et qu’il est souvent le client de notre industrie aéronautique. Parlant de cette industrie, il a marqué lu dilïiculté d’y procéder à un choix : Qu'on fasse du resserrement des commandes , qu'il faille ne retenir que les maisons susceptibles vraiment de réaliser un effort technique et dotées de possibilités industrielles, oui certes. Encore faut-il le faire avec circonspection pour ne pas écarter les nouveaux venus à V aéronautique lors¬ qu'ils y apportent un effort technique sérieux, des concep¬ tions nouvelles et des réalisations intéressantes. Et il a tenu à dire devant la Chambre que le grand problème de l’heure était d’organiser V unité aéronautique, surtout par « une liaison plus étroite encore et une homo¬ généité plus complète des divers services ». A ce propos s’est produite une intervention de M. Jean Fabry qui, après avoir marqué qu’un statut propre était nécessaire au personnel militaire de l’aviation, a conclu : Vous n obtiendrez ce statut spècial que lorsque vous aurez réalisé la concentration des services dans une direc¬ tion unique. On a souvent prononcé le mot de « Ministère de l'air ». Il a effrayé quelques-uns de nos collègues. Mais je suis sûr que ce mot ne fera pas obstacle à l'idée d'une centralisation énergique. Je sais que les Ministères de la guerre, et de la marine s' opposent à la création d'un Ministère de l'air, parce qu'ils craignent . très justement d'ailleurs, que l'emploi des moyens mis à leur disposition, qui est dans leurs attributions propres, n'en soit compromis. Mais le problème n'est pas insoluble. Il suffit de vouloir pour que sa création devienne possible. Au cours de ce long débat, les conceptions de politique aéronautique les plus diverses s’opposèrent. La plupart recueillirent de chaleureuses approbations, et des mêmes auditeurs; le fait est qu’elles enfermaient presque toutes de bonnes parts de vérité, auxquelles la Chambre fut sensible. 11 apparaît ainsi chaque jour plus clairement que la politique aéronautique du pays est un très vaste problème, une question d’Etat. Il est spécialement opportun que cette vérité se manifeste devant la Chambre. H. B. L’avion et la chasse sportive Les deux porteurs d'outardes tuées : sont à gauche M. Sanchez Guerra, à droite le général Echagiie. 1 ’outardc, assez commune en Espagne, est d’une chasse dillicile. Sa très grande défiance et aussi sa vitesse- — -quelque g0kmh malgré un poids considérable - — - font qu’elle a été jusqu’ici chassée surtout à la hutte. Mais elle connaît, depuis quelques semaines, un nouvel ennemi : l’avion. Le lieutenant Lecea en effet, professeur de pilotage à l’Ecole militaire de Getafe, a imaginé de donner la chasse aux outardes: soit pour qu’un passager les lire de l’avion même, ce qui ne va pas sans difficultés à cause du hau¬ bannage et de l’hélice; soit en contraignant l’outarde pourchassée à prendre terre, où elle est alors forcée par des traqueurs à pied ou à cheval. Sous cette dernière forme, la chasse à I outarde donne lieu à des « chasses à courre » comparables aux plus clas¬ siques, et qui ont été accueillies avec la même faveur. Nos clichés montrent les épisodes cl’une de ces chasses : l’outarde forcée par l’avion, puis un groupe de chasseurs montés, parmi lesquels le Ministre de la Guerre espagnol, M Sanchez Guerra, et le général Echagüe, Directeur- de l’Aéronautique. L'AÉRONAUTIQUE. 373 Vue d'ensemble des laboratoires du Service Technique du e’ Aéronautique ; au fond, le hall de la grande soufflerie. Les laboratoires du Service Technique de l'Aéronautique Par le Lieutenant-Colonel ROBERT C'est très prochainement , et peut-être pendant le Salon même , que seront inaugurées les nouvelles installa¬ tions du S.T.Aé. La valeur de V élude que l'on va lire est donc double : d' actualité d'abord , de critique technique ensuite. Le colonel Robert ne s' est pas contenté en effet de décrire des laboratoires ; il a défini V esprit qui a présidé à lent' création comme à leur aménagement. Nous souhaitons que la conclusion de ces pages , oit le colonel Robert réclame les techniciens d'élite et le personnel nécessaires à ces belles installations retienne V attention des autorités responsables. H. B. HISTORIQUE SUCCINCT. Avant la guerre, l’Aéronautique possédait deux labo¬ ratoires, d’une importance très restreinte d’ailleurs; l’un à Chalais-Meudon, plus spécialement réservé à l’aérosta- tion, l’autre à Yincennes pour l’aviation. En t q 1 4 , ds cessèrent complètement leurs travaux et leur personnel fut dispersé. Mais très rapidement le rôle qu’allait jouer l’aviation apparut au Commandement et les fabrications prirent en peu de temps un développe¬ ment imprévu. La nécessité d’un contrôle des matières premières se fit immédiatement sentir, puis bientôt celle d’organes capables de réaliser les études que les besoins nouveaux suscitaient chaque jour. Or, dans l’industrie, l’ingénieur chargé d’une étude peut prendre comme point de départ un organe, un dispositif, ou un procédé se rapprochant beaucoup de ce qu’il doit réaliser et qui est déjà l’aboutissement de recherches, de réalisations et de perfectionnements antérieurs; il lui suffît alors de le mo¬ difier ou de le compléter pour l’adapter à son nouvel objet. En aviation, il n’en est pas ainsi et presque tous les pro¬ blèmes qui se posent sont entièrement nouveaux. Alors, sous la pression des nécessités, fut décidée en fin 1 9 1 5 une organisation de laboratoires qui comprenait : i° La création à Chalais-Meudon d’un service d’essais avec des laboratoires appartenant au Service des Fabri¬ cations; 2° L’utilisation de laboratoires extérieurs tels que : Conservatoire des Arts et Métiers, Muséum, Monnaie, laboratoire de l’Ecole supérieure d’ Électricité, etc. Les deux laboratoires de Chalais étaient destinés aux essais mécaniques des métaux, bois et toutes matières premières, et aux essais chimiques. Pour toutes les recherches d’autre nature, il fallait avoir recours à des services extérieurs; en particulier, pour l’aérodynamique, aux deux seuls laboratoires privés existant en France : celui de M. Eifl’el et l’Institut aéro¬ technique de Saint-Cyr, appartenant à l’Université de Paris. L’utilisation de locaux et de des établissements étrangers à possible pendant la période où matériel appartenant à l’aéronautique avait été tous les services concou- L’ AÉRONAUTIQUE. 37 i raient à la Défense nationale; mais, dès le début de 1919, les locaux furent successivement réclamés par leurs pro¬ priétaires et en juillet de la meme année il n’en restait aucun à la disposition du Service Technique. A la meme époque, tout le personnel d’ingénieurs, de chimistes et d’expérimentateurs mobilisés qui avait été affecté à la fin de la guerre au service des laboratoires fut démobilisé et le service des laboratoires et recherches de l’ Aéronautique se trouva à peu près complètement dépourvu de personnel technique. L’organisation était donc à reprendre presque entière¬ ment à la fois sous le rapport installation de locaux, et sous celui de la formation d’un personnel spécialisé. C’est celle organisation qui a été poursuivie depuis trois ans à Issy-les-Moulineaux et qui esl actuellement à peu près complètement terminée. Du reste, la nécessité de disposer de moyens de re¬ cherche sçrieux, organisés en vue de répondre à des besoins spéciaux, avait été reconnue dès 1917 et c’est à ce moment que fut décidée la construction à Issy-les-Moulineaux d’un établissement groupant les services d’étude, les ateliers et les laboratoires. Un tel établissement d’Ktat, où se trouvent concentrés les trois services cités plus haut, n’existe ni en Allemagne, ni en Angleterre, ni en Italie. En Allemagne, ces organes se trouvent répartis chez les constructeurs ( Zeppelin , Junkers, etc.) ou dans les laboratoires techniques des Universités (G ttingen, Bonn, Aix-la-Chapelle, Leipzig). En Angleterre, un essai de centralisation a été fait à Farnborôugh, mais il n’est que partiel, et une partie des recherches, en particulier celles relatives à l’aérodyna- mique, sont poursuivies dans une section du National Physical La boratory. Le système adopté en Allemagne n’est possible que parce qu’en réalité les industriels et les Universités acceptent un contrôle et une direction effective du service technique d’Etat; il a peut-être l’avantage de diffuser davantage dans les milieux des étudiants et des jeunes ingénieurs l’étude de toutes les questions intéressant l’Aéronautique, mais il a par contre l’inconvénient de disperser les moyens en personnel et en matériel. Enfin, il exige une discipline parfaite de tous pour travailler avec une unité de vues et pour conduire les recherches d’après un programme et des méthodes communes; chez nous le caractère national plus indépendant et fait d’initiative individuelle se prêterait moins aisément à cette méthode de travail. D’autre part, le fait de séparer les services d’études des services d’essais et de ceux de recherches comme en Angle¬ terre crée un manque de liaison. Il semble que, compte tenu de notre tempérament, de notre individualisme et de la nécessité impérieuse de tirer d’un effort financier le meilleur rendement possible, la solution adoptée chez nous soit la meilleure. Nous trouverons donc groupés dans un établissement d'Etat, sous une direction unique, chargée d’orienter les efforts de tous vers des buts bien déterminés, les services suivants : — un service d’études, avec bureaux de dessin, chargé de la préparation des questions techniques, de l’examen des projets élaborés par l’industrie privée ou d’élnblir lui-même des projets complets; des ateliers, chargés de réaliser certaines études allant jusqu’à la construction d’un prototype d’avion, mais 11e faisant aucune construction en série; un service des essais du matériel terminé, c’est- à-dire des essais en vol des avions et des essais au banc des groupes moto-propulseurs ; enfin un service des recherches et des laboratoires. Ce sont les installations de ce dernier service dont nous nous occuperons ici. Elles comportent : i° un laboratoire d’aérodynamique; 20 un laboratoire d’essais mécaniques et de traitement thermique des métaux; 3° un laboratoire de chimie et d’essais de matières premières (toiles, fds, caoutchoucs, etc.); 4° un laboratoire de physique et. de mécanique appli¬ quées ; 5° un laboratoire de métrologie ou service de la pré¬ cision pour l’établissement et la vérification des calibres destinés à la fabrication en série (principalement mo¬ teurs). Pour chacun de ces laboratoires nous examinerons sommairement l’installation matérielle et la nature des travaux qui y sont exécutés. D’une façon générale, ces derniers peuvent se ranger dans les deux classes suivantes : i° Essais de contrôle ou recherches demandés soit par les différentes sections du Service Technique, soit par un autre service de l’Aéronautique, Service des Fabrications, Direc¬ tion de V Aéronautique militaire, Service de la Navi galion aérienne, etc., soit par les constructeurs. Ce sont en général des essais courants demandés par les services au fur et à mesure des besoins; dans la majorité des cas ils devront être entrepris et terminés le plus rapide¬ ment possible. 20 Recherches de laboratoire, touchant l’utilisation de nouveaux matériaux ou les questions scientifiques fie tous ordres dont la solution entraînera l’évolution de I aviation vers le progrès. Ces recherches, comme Ions L'AERONAUTJQUE. 37.'i A gauche, la soufflerie aérodynamique (vitesse du courant d’air : 3ook,":’ ) vue du côté du collec¬ teur; la balustrade qui apparaît à l’intérieur du collecteur est une installation provisoire pour déterminer l’u\c de la soufflerie. Au centre , dis¬ positif réalise sur machine verticale de traction pour l’essai des pneumatiques de roues d’avion. — A droite , machine d'essai statique des hélices à la flexion. les travaux scientifiques, devront souvent être poursuivies méthodiquement et ne pas être limitées de façon trop absolue par le temps. LABORATOIRES D’AÉRODYNAMIQUE. Ceux-ci tiennent la première place dans l’organisation des laboratoires du Service Technique, tant par leur déve¬ loppement matériel et par l’importance, pour les progrès de l’aviation, des problèmes à y résoudre que par le fait qu’il n’en existe nulle pari dans les Services de recherches des établissements scientifiques ou industriels. L’exposé même succinct de leur rôle et leur description sortiraient du cadre de cet article et feront l’objet d’une note publiée ultérieurement. Le Service Technique de V Aéronautique dispose actuelle¬ ment du laboratoire de M. Eiffel à Auteuil cl de V Institut aérotechnique de Saint-Cyr : les avionneurs ne disposant d’aucune soufflerie, tous les essais demandés par leurs bureaux d’études sont effectués par le Service Technique, à titre gratuit, dans ces deux laboratoires. Une grande soufflerie, qui sera l’installation la plus puissante de ce genre, en Europe ou en Amérique, vient d’être terminée à Issy-les-Moulineaux et entrera en ser¬ vice au début de 1928. Cette soufflerie utilise une puis¬ sance de 1000 HP pour produire un courant d’air de 3 m de diamètre et d’une vitesse de 80 m ; sec à 85 m : sec, soit 3ookm à l’heure environ. LABORATOIRE DES ESSAIS MÉCANIQUES ET DES TRAITEMENTS THERMIQUES. Ce laboratoire comprend deux sections : celle des métaux et celle des bois d’aviation. Il occupe deux pavillons de chacun 35om2 de superficie. L’équipement de celui destiné aux essais mécaniques des métaux se compose de machines du type le plus moderne : on peut citer quaire machines de traction, flexion et com¬ pression à dispositif universel, dont deux de 5o tonnes, deux moutons pour essais de choc, et des machines d’essais à la torsion simple, à la flexion rotative et aux chocs répétés. Des dispositifs spéciaux permettent en outre d’essayer des pièces terminées telles que les hélices et les roues d’avion. Une salle est réservée à la métallographie microsco¬ pique, procédé d’investigation qui renseigne sur la struc¬ ture cristalline des solutions solides que sont les métaux usuels (acier, laiton, bronze, alliages d’aluminium) et par suite sur la succession des traitements thermiques subis par le métal : l’appareil employé est le banc microgra¬ phique Le Chatelier. Dans la même salle se trouve un dispositif Saladin et un dilatomètre différentiel Chevenard pour déterminer les températures critiques ou points de transformation des métaux. Un local est spécialement aménagé pour l’étude des traitements thermiques. L’installation comporte une série de fours chauffés au gaz : un four à sole de 1 m,/|0 de profondeur, pouvant recevoir de grosses pièces (par exemple un vilebrequin); un four à moufle permettant de traiter les pièces qui craignent l’oxydation ou la réduc¬ tion sous l’influence des gaz brûlés (la température at teinte dans ces deux fours est de 9000 à 10000); deux petits fours à moufle pour éprouvettes permettent d’atteindre I 200°. Des bacs de trempe à huile et à eau, un four à bain de sels pour revenus jusqu’à 6oo°, une forge du type sans fumée et plusieurs dispositifs pyrométriques enregis¬ treurs complètent l’équipement. t 376 L’AERONAUTIQUE. Tous les fours sont branchés sur un large conduit placé dans Je sol où une pompe aspire les gaz brûlés pour les rejeter dans l’air par une cheminée centrale. l'in aviation, la toile est un élément de construction qui intéresse directement la sécurité, aussi les essais méca¬ niques et chimiques des textiles ont-ils pris une impor¬ tance particulière : une salle leur est réservée avec des machines de traction spéciales (deux d’un modèle réalisé au Service Technique et trois dynamomètres Chevefy). J. a section des essais de bois et des recherches relatives à l’emploi rationnel de ce matériau dans la construction des avions tient une place modeste par le local occupé et le matériel utilisé, mais son rôle a cependant été des plus importants. Les travaux méthodiques de l’Inspec¬ teur des Eaux et Forêts Monnin ont jeté pour la première fois un peu de clarté dans les essais mécaniques des bois; ces travaux bien connus maintenant des spécialistes ont servi de base à l’établissement des cahiers des charges spéciaux pour les bois d’aviation et même de ceux établis par la Commission permanente de Standardisation du Ministère du Commerce pour l’emploi général des bois. Le laboratoire des essais mécaniques est pour le moment absorbé presque entièrement par l’exécution de tous les essais de contrôle demandés pour les agents récep¬ tionnaires de matériel du Service des Fabrications : en 1921 il a effectué ainsi plus de 600 essais de métaux ou bois, 700 de toiles, cordes et fils, et 80 de pièces usinées (roues, hélices, tendeurs, ete.J. Une excellente mesure a été prise par le Service des Fabrications , mesure d’ailleurs en cours d’exécution; c’est de rendre réglementaire chez les avionneurs la pré¬ sence de machines permettant les essais mécaniques usuels. Ce Service aura ainsi l’avantage de pouvoir con¬ trôler rapidement sur place les matières premières entrant dans la construction et d’un autre côté le laboratoire du Service Technique , déchargé de la majeure partie des essais courants, pourra consacrer ses efforts, plus qu’il ne peut le faire actuellement, à des recherches d’ordre général ou à certains essais particuliers. Parmi ceux-ci on peut citer ceux ayant pour but de déterminer les causes de rupture ou d’usure anormale de pièces ayant provoqué des incidents de fonctionnement. Les résultats de ces essais sont des plus instructifs, car ils permettent de suivre au laboratoire la qualité de la fabrication, et les enseignements qu’on en tire se tra¬ duisent par une amélioration continue de la construction. Comme exemple on peut donner le cas des vilebrequins de moteur : ceux rompus en vol sont toujours examinés. Dans l’un, qui avait provoqué un grave accident, la soie d’un maneton s’était rompue vers son milieu. La couleur du métal et des traces de métal antifriction incrusté sur la soie aux environs de la rupture ont tout d’abord montré que la cause déterminante de l’accident avait été un grippage provoqué par un défaut de graissage. Mais les essais mécaniques (traction, dureté, résilience) d’éprou¬ vettes, puis l’analyse chimique du métal et enfin l’examen micrographique ont mis en évidence une autre cause : le métal employé était un acier spécial de composition adaptée à son emploi mais ayant subi un mauvais traite¬ ment thermique, le revenu après trempe avait été poussé trop loin et était devenu un véritable recuit. L’emploi des alliages légers d’aluminium et de ceux extra-légers à base de magnésium nécessite de nombreuses recherches sur ces métaux : étude de leurs propriétés mécaniques générales et des traitements thermiques optimum, de leur altération par les agents atmosphé¬ riques ou l’eau de mer et de leur protection contre celte altération; conditions de vieillissement de ces alliages et influence des variations de température de grande ampli¬ tude sur leurs propriétés mécaniques (de — 5o° à -{- 5o°) ; influence des chocs répétés et des vibrations (effet du moteur) sur leur structure cristalline; étude du rivetage et de la soudure. Des méthodes spéciales d’essai ont été instituées pour certains organes entiers d’avion tels que les roues et les hélices; en les plaçant dans les conditions où ils travaillent sur l’avion, on peut déterminer le nombre de kilogram- mètres absorbés avant rupture, rapporté au kilogramme de roue ou d’hélice. LABORATOIRE DE PHYSIQUE ET MÉCANIQUE. Ce laboratoire occupe un pavillon à un rez-de-chaussée, de 35om2 de superficie. Toutes les salles disposent du gaz, de 1’ eau, d’une canalisation à courant continu et d’une à courant alternatif. L’organisation comportera une série d’installations expérimentales permanentes adaptées aux divers types d’essais les plus courants et qui seront entretenues en état de service pour ces essais. Ces installations se rapportent aux diverses catégories d’essais suivants. Essais et études de matières et ingrédients. Installations de mesures physico-chimiques : Mesures moléculaires et thermiques. - — Dispositifs de mesure des viscosités et pouvoirs lubrifiants; outre les appareils classiques, un appareil de mesure absolue des viscosités, établi conformément aux indications de recherches effectuées l’année dernière à la Faculté des Sciences de Paris, permettra les contrôles et étalonnages de viscosimètres pratiques. Appareillages pour mesure de tensions capillaires, de chaleurs spécifiques, de coefficients de dilatation et points de fusion. L'AÉRONAUTIQUE. Mesures optiques. — Ces mesures sont essentielle¬ ment destinées aux identifications de matières et’ pro¬ duits où elles jouent un rôle important. Outre un spectroscopc ordinaire, un grand spcctro- grajdie en quartz permettra les identifications dans tout l’ ultraviolet utile; il est complété par une transformation haute fréquence pour l’étude des spectres d’étincelles des métaux. Les données des réfractomètres et diasporamètres cou¬ rants seront contrôlées au moyen d’un goniomètre de précision acquis pour l’étude de l’identification des car- hures par les dispersions spécifiques. Un grand dispositif polarimétrique de précision sera affecté tant aux mesures de pouvoirs rotatoires naturels qu’aux mesures magnéto-optiques et électro-optiques. Des dispositifs de mesure néphélémétriquess compléte¬ ront les appareils ci-dessus, pour l’étude des altérations manifestées par les variations de transparence. Mesures électriques et magnétiques. — Elles com¬ portent spécialement des installations permanentes pour : mesure des différences de potentiel au contact spéciale¬ ment pour l’étude des alliages; mesure des isolements des pouvoirs inducteurs spécifiques, des polarisations diélectriques, des perméabilités. L’installation comporte, outre des transformateurs haute tension, un appareillage haute tension continue, par redresseurs électroniques et condensateurs. Installations pour les essais cV altérabilité des matières. Ces essais sont effectués en exagérant les facteurs d’altération physique auxquels les matières seront lente¬ ment exposées en pratique. Les installations comportent des étuves chaudes, des étuves froides alimentées par une machine frigorigène, des chambres à illumination par la lumière ultraviolette. Installations pour mesures thermodynamiques des car¬ burants. Pour compléter les mesures sur moteurs effectués par le Service des Essais de moteurs, il est prévu un matériel pour mesures de pouvoirs calorifiques, de tensions de vapeurs, de chaleurs de vaporisation, etc. Essais et études de mécanismes. Les installations permanentes comporteront en parti¬ culier : — un appareillage de contrôle de la précision et de la stabilité des dispositifs gyrostatiques ; — une installation de contrôle des mécanismes d’hor¬ logerie et des tachymètres; — une installation pour la réalisation méthodique des 377 mouvements périodiques perturbateurs (à accélérations bien définies) et l’évaluation des perturbations ainsi apportées aux appareils de mesure; une installation d’essai et d’étude des mécanismes de synchronisation et d’horlogerie. Essais et éludes des instruments et appareillages élec¬ triques de bord. Installation pour l’étude du fonctionnement des ther¬ momètres, baromètres, et altimètres sous l’inlluence de variations simultanées de pression et de température. Etude dans les memes conditions des compas. Installa¬ tions pour essais et études des bougies, des appareils de chauffage et des génératrices de bord. LABORATOIRE D’OPTIQUE ET DE PHOTOGRAPHIE. Il occupe également un pavillon à rez-de-chaussée, de 35om‘ de superficie. Le caractère presque toujours très spécial des pro¬ blèmes d’optique et de photographie posés par l’aviation et en particulier par la photographie aérienne nécessite un laboratoire propre .à l’aviation. Il contient 1 équipe¬ ment moderne permettant les mesures de toutes sortes sur les objectifs, les appareils photographiques, l’optique des phares, les appareils à enregistrement optique; des appareils sénsitométriques particuliers permettront les recherches spéciales de physico-chimie et de photo¬ chimie relatives aux émulsions photographiques. Un banc optique de qm de longueur est destiné principa¬ lement aux mesures optiques sur des surfaces à long foyer (objectifs d’appareils de photographie aérienne) et des éléments à faible courbure (optique de phares) : sa construction et son réglage assurent la disposition d’une glissière parfaitement horizontale : en aucun point celte glissière ne s’écarte de l’horizontale moyenne de plus de yô de millimètre. La mesure de temps uniformes courts et surtout leur répétition, choses nécessitées pour les méthodes sensito- métriques avec grand éclairement, seront réalisées a l’aide d’un dispositif dont la partie essentielle est un volant de i tonne de 2m de diamètre. Des locaux obscurs, se commandant avec entrées en chicane, permettront des expériences à l’abri de toute lumière, expériences prolongées au besoin pendant plu¬ sieurs semaines. LABORATOIRE DE MÉTROLOGIE. Le rôle essentiel de ce laboratoire est l’établissement et la conservation des calibres étalons ainsi que la vérifica¬ tion des calibres secondaires nécessaires a une fabrication en s’érie (principalement pour les moteurs). 378 L’AÉRONAUTIQUE. Il doit en outre entreprendre l’étude et la mise au point de tous les instruments de mesure qui peuvent parfaire les mesures de ces étalons. Pour le moment il n’est pas encore outillé pour effec¬ tuer les mesures directes de longueur : toutes les mesures sont faites par comparaison avec des calibres Johansort . Les machines de comparaison sont les suivantes : un comparateur de longueur qui permet d’appré¬ cier facilement le y 0'0 0 de millimètre; un niveau fixe la mesure initiale, détermine l’erreur en plus ou en moins de la grandeur à comparer et permet à tout moment de répéter la mesure de base; un sphêromèlre donnant également le ~~ de millimètre ; un appareil spécial, étudié et construit par les soins du laboratoire, permet par une combinaison de procédés optiques et mécaniques la mesure des angles d’un filetage, de leur position sur l’axe, des conieités diverses et de la longueur du pas; un dispositif donnant par projection sur un écran le tracé fortement agrandi d’un profil quelconque, en particulier des filetages. Le laboratoire construit ou fait construire les étalons de calibre eu double exemplaire, un de ces étalons demeu¬ rera la base de la mesure qu’il doit fixer et l’autre servira à faire des copies. Enfin le laboratoire assurera la vérification des calibres, il délivrera un procès-verbal de visite et poinçonnera ceux reconnus exacts. LABORATOIRE DE CHIMIE. Ce laboratoire occupe un pavillon de 35om" de super¬ ficie; il dispose en outre d’une salle en plein air couverte pour les expériences dégageant des vapeurs ou odeurs noci vos. On y trouve des locaux d’usage général : magasin de produits chimiques et de verrerie, salle de balances, salle avec installation pour analyses électrolytiques, etc. Les Irois salles principales sont disposées pour servir aux trois catégories de travaux principaux incombant au laboratoire : analyses de métaux et d’alliages, analvses et recherches sur les essences et huiles de graissage, ana¬ lyses et recherches sur les enduits, vernis et pein¬ tures. Les essais de contrôle pour la réception de tous les pro¬ duits de ce genre entrant dans la fabrication des avions ont porté en 1921 sur 5io échantillons d’enduits à l’acé- tylcellulose et de vernis, sur /\o essences et huiles et sur 70 métaux ou alliages. J O Parmi les recherches plus générales nécessitées par l’emploi de ces matières dans l’aviation on peut citer les suivantes : — substitution aux enduits à l’acétate de cellulose, pas assez imperméables, des enduits nouveaux à base de résines synthétiques; recherches d’un vernis pour étoffes baudruchées de dirigeable; étude de l’influence, sur les toiles cle lin, de l’acidité acétique dans les enduits à base d’acétate de cellulose: recherches fies différents hydrocarbures consti¬ tuant une essence de pétrole : détermination par la méthode des températures critiques de dissolution, d’abord des pourcentages respectifs des différentes séries de carbures (cycliques, acycliques. éthyléniques et aro¬ matiques), puis des proportions de chacun des carbures des diverses séries; établissement de méthodes d’analyses pour les nouveaux alliages légers à base d’aluminium ou de magnésium. L’organisation des laboratoires d’Etat du Service Technique de F Aéronautique, qui vient d’ètre succincte¬ ment décrite, sera matériellement, tant pour le développe¬ ment de ses locaux et de son matériel que par la nature de son équipement composé de machines et instruments modernes et perfectionnes, en état de répondre aux besoins des divers services de l’Aéronautique. Il me faut pour terminer dire un mot de la très impor¬ tante question du personnel. Actuellement, un petit noyau de bons spécialistes, agrégés de l’Lniversité, ingénieurs de f Ecole Centrale et d’autres Ecoles techniques, a déjà pu être constitué. En dehors d’eux, il sera fait appel, clans la plus large mesure possible, au concours de savants ou d’ingénieurs tra¬ vaillant à l’ extérieur : cette collaboration est déjà réalisée pour l’étude de quelques questions. Mais si l’on veut obtenir des laboratoires créés un ren¬ dement qui soit en rapport avec leur importance maté¬ rielle et les sacrifices pécunaires consentis, il faudra de toute nécessité renforcer le personnel d’ingénieurs et d’expérimentateurs qui y sont affectés. 11 serait vrai¬ ment paradoxal de voir ici faire défaut la matière céré¬ brale, alors que tous les débats sur « la grande pitié des laboratoires de France » nous ont montré presque par¬ tout un personnel de recherche nombreux et cl’une haute valeur scientifique manquant de moyens matériels. La question est du reste en bonne voie, car le Parle¬ ment vient de voter, dans le budget de 1923, l’augmenta¬ tion de crédits pour le personnel demandée par le Sous- Secrétaire d’Etat de l’Aéronautique et des Transports aériens. Lieutenant-Colonel ROBERT. L’AERONAUTIQUE. 379 L’avion et la guerre navale Nous douons à F obligeance de M. F Amiral Mojfett, chef du Naval Air Service des États-Unis, les admirables documents dont cette Note est le simple commentaire ; nous tenons à F en remercier ici. Le rôle de l’aéronautique, et plus spécialement de l’avion offensif, dans l’armement naval s’élargit et se précise à mesure que s’étend à ce propos l’expé¬ rience. Cette expé- r i e n c e , nous la devons pour la plus large part à la Marine des Etats- Unis qui y a sa¬ crifié, depuis oc¬ tobre 1920, le cui¬ rassé Indiana , les bâtiments livrés par l’Allemagne — sous-marin U- 117, destroyer G- 102, croiseur léger Frankfurt, cuirassé Ostfriesland — , en¬ fin les cuirassés américains lowa et Alabamci. Toutes ces expériences ont été relatives au bombardement par avion. Plus récem¬ ment, ce sont les avions torpilleurs qui ont été essayés contre le cuirassé Arkansas. Le pourcentage des coups efficaces avait varié, pour les bombardements, en Ire 8 pour ioo ( U- 1 17) et a5 p. 100 ( Ostfriesland ), à des altitudes de lance¬ ment comprises entre 25o"' et 1200"’ ; encore les bâti¬ ments attaqués étaient-ils au mouillage, sauf le lowa qui, manœuvré par T. S. F. du bord d eVOhio, croisait à 10 nœuds. Sur dix- sept torpilles lancées, neuf ont frappé F « Arkansas » qui marchait à 17 nœuds en zigzags continuels. Cet ensemble d’expériences, commenté dans les Naval Institut e Prc- ceedings par le contre-amiral Bra- tlley Fiske, permet à celui-ci, sans qu’j I scus-estime le bom¬ bardement aérien, de croire plus effi¬ caces les attaques d’avions torpil¬ leurs; une des prin¬ cipales raisons de cette su péri orité est, selon lui, la très faible vulnérabilité du lance-torpille; l’avion de bombar¬ dement doit en effet, dans l’état actuel de la tech¬ nique, survoler son objectif et s’ex¬ poser à sa défense spéciale; l’avion torpilleur, au con¬ traire, peut non seulement lâcher son engin pour le moins de 2000111, mais encore lancer la torpille, munie d’appareils direc¬ teurs orientables, dans une direction de son choix qui rende plus difficile tout réglage de tir contre lui. Les milieux com¬ pétents des principales nations maritimes attachenl à ces expériences une grande valeur et d faul noter a ce ‘ Document officiel de VU. S, Nttw. Un coup direct, au cours du bombardement du « Alabama ». 380 L’AÉRONAUTIQUE En haut, rideau de fumées produit par bombes spéciales lancées d’avion. En bas, coup direct par bombe d’avion sur une tourelle. L'AVION ET LA GUERRE NAVALE L’AÉRONAUTIQUE. En haut, explosion d’une bombe phosphoreuse. En bas, 1' “Alabama” aussitôt après le bombardement aérien. Documents ofjici'ls de l’U. S. Navy BOMBARDEMENT DU “ ALABAMA ” 382 L’AÉRONAUTIQUE. C Document officiel de VU. S. Wtvv. Le bombardement du « Alabama » : l’explosion d'une bombe phosphoreuse. propos certains commentaires de la presse spéciale. C’est ainsi que dans le Journal de la Marine [Le Yacht) du 4 novembre — organe qui passe, à tort ou à raison, pour exprimer l’opinion la pl us conservatrice des milieux mari¬ times — - on pouvait lire cette conclusion d’autant plus frappante que la forme en est plus modérée : « Ce qu’il faut retenir comme indubitablement établi, » c’est que l’avion torpilleur est pour les cuirassés les plus )' modernes un ennemi des plus redoutables et qu’aucune » marine ne peut désormais s’en désintéresser; quelque » valeur relative qu on lui attribue par rapport à V avion » de bombardement, il faut posséder V un et Vautre . Bien » que notre marine n’ait rien publié à ce sujet, on n’ignore » pas qu’elle a procédé aux études nécessaires, et qu’elle » apprécie toute l’importance de l’aviation comme moyen » d’attaque contre les cuirassés. 11 importe qu’on lui donne » les moyens de mettre au point son utilisation pratique, » de commander les appareils nécessaires et de préparer » le personnel et les installations qui doivent en garantir » l’efficacité. » Et il faut aussi que l’on pense au moyen d’étendre » son rayon d’action par l’emploi de navires porte-avions. » Une flotte moderne ne peut pas plus s’en passer que de » croiseurs ou de torpilleurs. . .. 11 n’est pas moins essen- » tiel de développer et de perfectionner l’armement anti- )> aérien à bord de tous les navires. » En somme..., l’aviation, au lieu de fournir un ins- » trument économique de guerre, n’a fait qu’ajouter à la » complication déjà grande du matériel naval. Su p pii - » niera-t-elle le cuirassé ? 11 serait bien téméraire de » l’affirmer. Pour le moment du moins, c’est une arme de » plus, dont il faut se munir et contre laquelle il faut se » défendre. Souhaitons qu’on lui fasse dans notre marine » la place qui lui revient. » Le même journal, étudiant, le 21 octobre : l.e remplace¬ ment du cuirassé « France » et le nouveau programme naval, assurait : « La plupart des Français qui s’occupent de la marine » seront d’avis que, nos dépenses navales étant forcément » limitées, les sommes que nous pouvons affecter aux cons- » tructions navales auront un meilleur rendement si nous » les employons à des unités légères et à des avions que si » nous nous en servons pour construire un cuirassé. » Il y a là des signes très clairs. Plus vite que beaucoup 11e semblaient le craindre, l’avion et l’hvdravion offensifs s’imposent dans l’armement naval. Puisque la France ne croit pas pouvoir renoncer à toute puissance de mer, elle doit, dans les limites du budget d’après-guerre, chercher pour ses crédits l’emploi le plus efficace. Personne ne contestera plus bientôt que l’avion marin n’assure ici le plus haut rendement. Au moment de mettre sous presse, nous recevons sur ce sujet, de M. l’amiral Mofett, une lettre que nous publierons en janvier. L’AERONAUTIQUE. 383 Le Grandi Prix des avions de transport Le Grand Prix des Avions de Transport s'est disputé au Bourget du y au i4 novembre. 11 a etc attristé par un grave accident et, d’autre part, s’est terminé de façon paradoxale. 11 11’a pas été favorisé par le temps; néan¬ moins on pouvait espérer des résultats bien meilleurs dans cette grande épreuve dont le réglement intéres- saut, bien étudié d’accord avec les constructeurs, devait permettre, non pas de révéler des nouveautés techniques, mais d’appré¬ cier les capacités d’utili¬ sation des grands avions multimoteurs existant en France. On sait (pie les avions devaient comprendre au moins deux sièges d’ équi¬ page et cinq sièges de cabine, emporter au moins 5ook", et satisfaire à deux épreuves de vitesse en circuit sur 600 km chacune, l’une avec une escale et la charge complète, l’autre sans escale avec charge réduite de moitié. /\oo points étaient attribués à l’épreuve de vitesse, et, d’autre part, il revenait i5o points au nombre de chevaux par passager (i5o au ier, 5o au 2e, au 3e), a5o aux vol, palier, et montée moteur arreté, et i5o à des performances telles que démarrage des moteurs facilités de décollage et d’atterrissage, et à la téléphonie sans fil. Les inscriptions furent trop peu nombreuses, et le Potez, victime d’une panne insignifiante alors qu’il gagnait le Bourget, ne put s’y présenter en temps utile. Les con¬ currents furent donc : Express- Mureaux , 2 moteurs Lorraine 370 HP; Brc guet- Léviathan- X, quadrimoteur Br e guet de f\ X 226 IIP ; Caudron f\ moteurs Hispano- Suiza 3oo 1 IIP -, Fannan-ijo, 1 moteur Salaison 3oo IIP. Par passager on trouve : Barman, 60 HP ; M ureaux , 74 HP; Breguet, 117 IIP; Caudron , 120 IIP. Les essais de mise en marche au sol ont eu lieu le 9 novembre. Le lende¬ main, jour très brumeux, on procéda aux essais d’envol et d’atterrissage sur minimum de distance et l’on obtint : Barman, départ, i5ç)ni,5o, atterris¬ sage, i8im,4°> Breguet, 298m,5o et i85m,5o; Mu¬ reaux, 260 m et 235m,3o; Caudron, 220™ et 298™, 5o. Les épreuves d’arrêt et de remise en marche d’un moteur en vol ont été accomplies parle Breguet , le Mureaux et le Caudron. Le 11 novembre, une brume épaisse lit ajourner la course de (5ookm et l’on termina les épreuves de sécurité. Thiérv, sur le Breguet, emmenant toute sa charge, a pu, avec trois moteurs sur f\, décoller, monter à 5oom, voler en conservant toute sa maniabilité, pendant 10 minutes entre 5oom et 65om; redescendre à 5oom et monter de 5oom L aeion Karman à moteur Salmson tZ-9, 3oo lit’, vainqueur du Grand Prix de Paris des avions de transports. 381 L’AÉRONAUTIQUE. à iooom en 8 minutes, toutes ces épreuves accomplies avec aisance, malgré des circonstances atmosphé¬ riques défavorables. Ces performances sont, au point de vue technique, les plus intéressantes de toute l’épreuve. L’intérêt de la chambre des machines s’est, trouvé fortuitement démontré au cours de ce vol : le carburateur d’un des moteurs tournant s’étant trouvé bouché, l’ingénieur Denjean a pu aisément trouver la cause de l’in¬ cident et y remédier en plein vol. Poiré, sur le Caudron , accomplit les mêmes épreuves, saut l’envol a trois moteurs, qu’il réussit le lende¬ main, mais sans pouvoir gagner l’al¬ titude de Soo™. Les essais de télé¬ phonie sans fil furent tentés avec succès par les avions Caudron, Breguet et Mureaux. Le i2 novembre, jour de la visite du Président de la République, la brume resta aussi épaisse que la veille : tous ces jours, les services aériens réguliers furent totale¬ ment interrompus. Aucun contrôle n’étant possible sur le circuit, on dut remettre encore au lendemain et prévoir un nouveau circuit de 4okm sur le triangle Le Bourget- Compans - Villeneuve - sous - Dammartin. L’organisa tion excellente ne montra, malgré ces changements, aucune défaillance. Le public, venu assez nombreux les n et 12, fut distrait par les vols « hélice calée » de Thoret et de Cas, et par les évolutions du nouveau petit dirigeable Zodiac, venu de Saint-Cyr malgré le brouillard. La Société J l and ley- Page donna gratuitement de nombreux baptêmes de l’air, le meilleur des moyens de propagande, qu’il faut regretter d’avoir vu négliger par toutes les Com¬ pagnies françaises. Le lorsque fut brume, qui le départ offrit un joli spectacle. Les gagnants ont été Foiny ( Bre - guet), Magne [Breguet), Bate¬ lier (S.E.A.), Perrotey ( Spad ), Delépine ( Nieuport ). Le vol de l’escadrille S.E.A. fut très remarqué. L’esca¬ drille du 34e régiment gagna l’épreuve. Le départ des avions de transport a été donné le i4 novembre à ioh o(3m. Thiéry, volant très bas, fut arrêté presque aussitôt par une panne de bougie et une fausse manœuvre du mécanicien, ce qui empêcha la répa¬ ration avant d’atterrir. Labouchère, sur l’ Express- Mureaux, repartant pour le 8e tour, dut abandonner et revenir atterrir, à la suite d’une fuite à la tuyauterie d’un radiateur. Poiré, accompagné des mécaniciens Gourcy et Bobillier, fut victime d’un terrible accident : il entamait son 5e tour et passait près de Villepinte, à 200111 de haut, quand brusquement, le grand quadrimoteur s’inclina en avant, effectuant un vaste demi- looping à l’envers et vint s’abattre, les roues en l’air, dans un champ. L’avion fut com¬ plètement brisé. Poiré, broyé, était mort sur le coup, ainsi que Bobillier; Courcy 11e survécut que quelques instants. Quand l’appareil se retourna, plusieurs sièges chargés de lest furent projetés hors de la cabine. Les causes de ce douloureux accident n’ont pas été établies. Bossoutrot, accompagné du mécanicien Carol, resté seul en piste sur son Farman- 90, effectua sans incident le parcours régulièrement en 4h7miaSi> y compris l’escale de 22 minutes, soit à une vitesse moyenne de i45kmh,5oo. Le lendemain. Bossoutrot couvrit les 600 km sans escale en 4h 1 1 m 24s f , à la vitesse de i43kmh, 3oo. 11 gagnait donc le Grand Prix des Avions de transport avec une vitesse moyenne de 1 44 kmîl, 4oo sur les i200km et rat- trappait ainsi les nombreux points d’avance qu’avaient o-agné les avions multimoteurs. C’est un résultat d’endu- rance de moteur d’une réelle valeur; c'était en effet la première course faite par le nouveau Salaison AZ- 9 qui n’a subi aucune défaillance. Quant à l’avion Farman-cjo, ce n’est évidemment pas un avion de transport pour voyageurs, mais cette grande épreuve l’a révélé comme un appareil intéressant pour le transport postal, lin résumé, épreuve simple, jugée avec quelque sévérité, mais dont les résultats auront de l’influence sur la prochaine grande épreuve d’avions de tran¬ sports. Ch. D. Le C.u nr.oN C-74, qui était muni de quatre IIispa.no- Suiza 3oo HP. Military, disputé sur le petit circuit le lundi soir, un peu levée la empêcha encore du Grand Prix, L’« Excrkss »-Mureaux, muni de deux Lorraine-Uietricu 3-;o HP. L’AERONAUTIQUE. 385 Le planeur Peyrkt, qui fut piloté par Maneyrol à l tford-llill, et qui est détenteur du record mondial de la duree pour les appareils sans moteur. Vol à voile et courants ascendants Par Henri FABRE M. Henri Fabre qui, bien avant V essor de l'aviation à moteur , s'était consacré à l'aéronautique, cl qui a été le premier homme à quitter l'eau sur un hydravion , appareil qu'il avait d'ailleurs conçu et construit lui-même ( février 1910), nous adresse l'étude suivante : Il y a quelque vingf^fhis, celui qui avouait travailler a l’aviation voyait autour de lui des sourires de pitié et, pour le décourager, on lui disait généralement : « Avec vos moteurs ultra-légers, votre dépense d’énergie fantas¬ tique, vous êtes dans l erreur; il va dans le vol de I oiseau une puissance mystérieuse que vous 11e parviendrez jamais à imiter : ce n’est pas une simple question de résis¬ tance de l’air. 11 y a quelque chose dans l’oiseau qui sup¬ prime la pesanteur, une radioactivité inconnue, etc. Bref, ce que vous faites n’est pas du vol. » Actuellement, pour le vol sans moteur, 011 nous dit la meme chose : « Ce que vous faites, Maneyrol et autres, 11’a rien de commun avec le vrai vol à voile de 1 oiseau : lui, sait profiter de forces inconnues » ou bien « il y a un frémissement invisible de ses rémiges extrêmes »; ou encore « la forme de son corps ou de sa tête produit sur l’arrière une récupération de la puissance dépensée sur l’avant ». Enfin ou nous lâche, comme mépris suprême : « Nous, vous ne savez voler que dans les vents ascendants. » Eli bien oui, nous 11e savons voler que dans les vents ascendants ; mais 1 oiseau ne fait pas autre chose. Et. il n’y a rien d autre, dans tous les cols a voile de tous les oiseaux du monde, que l’utilisation des vents ascendants. Seulement, il y a vent ascendant et vent ascendant : il en est de faciles à exploiter, et ceux que nous avons uti¬ lisés sont de ce nombre. Et puis, il en est d autres.... L’oiseau sait voler dans une quantité d’espèces de vents ascendants, ou plutôt il y a des genres d’oiseaux différents qui sont spécialisés pour l’utilisation d une certaine espèce de vent ascendant. Certains oiseaux volent à voile dans des zones de vent ascendant extrêmement étroites, de quelques mètres de largeur, où il leur faut une virtuosité incomparable pour se maintenir. 1) autres savent, dans un mélange intime de vents ascendants (‘l descendants, se servir des premiers sans se laisser des¬ servir par les seconds. L’oiseau sait souvent mieux que nous où se trouvent les bons vents ascendants, mais il a surtout un autre avantage : son aile, habituée dès son enfance a le sup¬ porter en battant dans de l’air calme d’1111 mouvement alternatif, est toute préparée à le faire supporter sans battre elle-même, mais en laissant agir utilement sur elle le battement alternatif d’un vent tantôt ascendant et tantôt descendant. Dans tout cela nous avons beaucoup a apprendre de l’oiseau; mais ne nous décourageons pas, nous sommes dans la bonne voie. Certainement, dans tel ou tel cas de vol a voile, il est 386 L’AÉRONAUTIQUE. Le planeur L. F. G premier hydravion sans moteur , étudié pour le vol dans un vent variable horizontal . parfois difficile de déceler cet invisible vent ascendant et d’en connaître la cause; niais ayons confiance, on y arrive toujours. En voici un exemple : Nous sommes dans la majes¬ tueuse vallée du Graisivaudan, entre Grenoble et Cham- . béry; l'Isère y coule dans une plaine fertile large de 3km. Au Sud, c’est, à 3ooom d’altitude, la chaîne de Belledonne : un massif de granit noir où s’accrochent des glaciers, plus bas des prairies alpestres, puis des bois en pente. Au Nord, c’est le massif de la Grande-Chartreuse avec les grands à pic en roches grises, qui dépassent aooom. C’est par une splendide après-midi d’août, sans un nuage, sans un souffle d’air. Au Nord, sur le flanc des rochers, une douzaine d’oi¬ seaux de proie planent à toutes les altitudes, montant, descendant sans coup d’aile. « Dans ce calme parfait de l’atmosphère, vous ne me parlerez pas aujourd’hui de vents ascendants », me dit mon interlocuteur. Et pour¬ tant c’est bien là du vent ascendant et du plus facile à exploiter. Tout le versant de Belledonne, avec ses neiges, ses prairies, son exposition au Midi, reçoit très peu de cha¬ leur du soleil et absorbe le peu qu’il reçoit. Au contraire, le massif de la Grande-Chartreuse avec ses rochers gris blanchâtres exposés depuis le matin au soleil réverbère une grande quantité de chaleur. Tout l’air ainsi chauffé s’élève au voisinage des rochers et est remplacé en bas par l’air froid qui vient des glaciers, des prairies et des bois d’en face : il y a, contre ces parois à pie de la Dent de Crolles, un violent tirage comme dans une cheminée, et il n’est pas étonnant que les oiseaux de proie s’y fassent hisser sans fa I igue. C’est meme là une région où le vol sans moteur serait peut-être [dus facile que partout ailleurs. Ici les courants ascendants sont vastes, réguliers, ont lieu toujours au même endroit, et non tantôt à un point tantôt à un autre comme les vents ascendants africains de provenance thermique décrits par M. Idrac. ils sont aussi fréquents puisqu’ils ont lieu tous les jours de beau temps. De plus, à part les endroits où le vent monte presque verticale¬ ment, mais tout de même à vitesse relativement faible, c’est partout ailleurs une atmosphère très calme où essors et atterrissages sont aisés. Le seul inconvénient de cette région, c’est que dans ees rochers l’atterrissage n’est pas partout possible et que l’on est souvent au-dessus d’à pic de plusieurs centaines de mètres peut-être un peu effrayants. On verrait cependant très bien dans cette région un service d’avions sans moteurs biplaces partant des pla¬ teaux qui sont à mi-hauteur et emmenant des touristes survoler la Dent de Crolles pour les ramener, après une ascension de plus de iooom d’altitude, qui n’aurail pas coûté un sou d’essence. Mais si certaines applications comme celles-ci paraissent possibles, il ne faut pas exagérer, de suis persuadé par exemple que l’on pourra voler sans moteur sur l’eau par vent et vagues favorables, mais il suffira que [très du port, vent ou vagues changent pour que le moteur devienne nécessaire, car il n’est pas ici question de prendre de la hauteur à l’avance, puisque sur l’eau ou ne peut faire le vol à voile qu’au ras des vagues. De plus, il faut bien avouer que tout ce que l’on ne peut faire que par certaines circonstances atmosphériques favorables ne peut être d’une très grande utilité pratique, les oiseaux s’en contentent, nous pas. Malgré cela, travaillons le vol à voile, nous ne perdrons pas notre temps; et ceux qui disent qu’aucun progrès n’en sortira ont beaucoup de chances de se tromper. Henri FABRE, président de Y Aéro-Club de Provence. L’AÉRONAUTIQUE :ïS7 Tendances actuelles de la construction des avions Par le Capitaine P. GRIMAI; LT La diversité de formes et de grandeur des appareils exposés dans un Salon, leur classement sans ordre logique risquent de dérouter le visiteur et de lui donner l’impres¬ sion d’une extrême confusion et d’une regrettable diver¬ gence d'efforts. Si l’on songe cependant à quelles fins différentes correspondent les divers modèles exposés, depuis le planeur de vol à voile ou l’avion d’école jus¬ qu’au monoplace rapide ou à l’appareil gros porteur, on conçoit sans peine qu’il n’existe pas de solution unique pour des problèmes si divers. Par ailleurs, le progrès n’exige pas que tous les problèmes nouveaux soient étudiés sur un seul appareil; une telle tentative serait vraisemblablement vouée à l’échec. L’emploi d’un matériau nouveau devra par exemple être tenté sur un type de charpente éprouvé, et réciproquement une nou¬ velle conception de construction devra être réalisée avec des matériaux dont l’emploi est bien connu. Chaque appa¬ reil doit donc comporter l’application d’un ensemble de connaissances déjà solidement assises et l’étude d’un point particulier en vue d’un progrès à accomplir. Nous allons essayer d’indiquer les principales données du pro¬ blème de la construction aéronautique, les solutions déjà acquises, et le sens dans lequel sont actuellement orientées les recherches. Nous espérons que ce travail permettra au visiteur du Salon de l’Aéronautique de se former une idée d’ensemble plus nette de l’état actuel de notre industrie, en mesurant le chemin déjà parcouru et en contemplant le champ immense qui reste encore à explorer. Un avion, chacun le sait, se compose essentiellement d’une voilure dont le déplacement dans l’air sous l’ effort d’une ou plusieurs hélices produit la poussée nécessaire à la sustentation de l’appareil. Un fuselage supporte les gouvernes et contient l’équipage, les passagers et la car¬ gaison de l’aéronef. Au point de vue constructif, la voilure et le fuselage constituent chacun respectivement une poutre , et les efforts qui leur sont appliqués en vol hori¬ zontal régulier sont connus. Le constructeur doit donc concevoir, calculer et réaliser cet ensemble pour résister à ces efforts, multipliés par un indice convenable, pour tenir compte à la fois des efforts supplémentaires, mis en jeu dans les évolutions de l’appareil, et d’une marge néces¬ saire de sécurité. Ce problème, très général et bien connu des ingénieurs, présente quelques difïicultés du fait que l’appareil doit posséder les qualités aérodynamiques déterminées et que le poids minimum de construction, compatible avec la sécurité imposée, doit être impéra¬ tivement recherché. La conception de l’avion doit donc tenir compte à la fois des propriétés aérodynamiques et mécaniques de la poutre, et de ses facilités de réalisation avec les matériaux usuels. Ces trois facteurs, choix des matériaux, choix du profil d'aile, choix du type de cons¬ truction, sont évidemment étroitement liés. Cependant nous les examinerons séparément, pour faire ensuite la synthèse de ces études partielles. LES MATÉRIAUX. Une des qualités essentielles de la construction aéro¬ nautique doit être, comme nous l’avons déjà indiqué, la légèreté. La préférence devra donc aller au matériau qui joindra à une faible densité des caractéristiques méca¬ niques sullisant.es. A poids sensiblement égal, le choix d’emploi ou d’approvisionnement, diminution du prix de revient; tous éléments dont il est nécessaire de tenir compte. Les divers matériaux dont l’utilisation est dès main¬ tenant courante pour les pièces de fatigue des avions sont le bois, les alliages légers d’aluminium, les aciers. Le bois. L’essence de bois la plus employée dans la construc¬ tion aéronautique est le spruce , sorte d’épicéa provenant de l’Amérique du Nord. Les essences indigènes, celles du Jura en particulier, pourraient être utilisées-, si l’exploi¬ tation en était dirigée dans ce sens. La densité du spruce est voisine de o.j et le taux de travail admissible dans les calculs est de 3kg par millimètre carré. Le bois est facile à travailler, nécessite un outillage relativement restreint; en outre, les ouvriers spécialistes, charpen¬ tiers, menuisiers, ébénistes, sont assez nombreux. A condition de le dessécher convenablement et de le vernir sur toutes ses faces avant assemblage, le bois se conserve bien et est relativement peu sensible aux agents atmo¬ sphériques : un essai statique effectué sur un Caudrou U- A/, après plusieurs années de stockage, a montré que la solidité de cet appareil était la même que celle d'un appareil neuf. Le principal inconvénient du bois provient de la varia¬ tion sensible des caractéristiques, d’un échantillon à l’autre, et par suite de l’impossibilité d’avoir des pièces L’AERONAUTIQUE. ;î8s identiques dans nue même série. Ce manque d’homogé¬ néité, joint dans certains cas à la difficulté d’obtenir un séchage suffisant, est la plus grande critique que l’on puisse faire à l’emploi de ce matériau. Il entre dans la construction d’un avion, principale¬ ment sous forme de longerons, mâts et nervures. Les lon¬ gerons forment une poutre composée ordinairement de deux .s emeUet;, d’une seule épaisseur de spruce et de deux fanes en bois contreplaqué. Cet ensemble est renforcé par des fourrures aux endroits convenables, et les punis sont marouflés. Le longeron du Farman Bn-.\ (1) est un bon exemple de ce type de construction. Les mâts sont le plus souvent constitués de deux parties convenablement toupillées, puis collées et marouflées. Dans le Latêcoère Lal.-1\ , la construction des mâts se rapproche de celle décrite pour les longerons. La plupart des nervures se composent d’une âme en contreplaqué et de deux semelles de spruce assemblées par collage. Le duralumin. L’alliage léger d’aluminium à haute résistance, connu sous le nom de duralumin, est un alliage d’aluminium- cmvre-zinc-magnésium et manganèse. Sa densité est. d environ 2,8. Le traitement thermique le plus conve¬ nable est la double trempe (trempe à 47 5°, revenu à 470°- :>oo° arreté par la trempe à l’eau), La dernière opération, appelée quelquefois normalisation, doit être faite lorsque la pièce traitée a reçu sa forme définitive. Auparavant, le métal peut subir sans inconvénient plusieurs recuits pendant Je façonnage. Les caractéristiques auxquelles on arrive finalement sont : limite de rupture, 4° kg-mm2; hmile élastique, z3 kg-mm2; allongement, 22 pour 100; résilience, ■> kilogrammètres. Le duralumin s’écrouit très facilement, mais jouit de cette curieuse propriété de ne prendre sa dureté que plu¬ sieurs heures après la trempe. La malléabilité momentanée qu il conserve ainsi permet, en particulier, de corriger les petites déformations survenues au cours de la trempe. Les températures de traitement doivent être obtenues avec précision. Comme elles sont relativement basses, la difficulté n’est pas trop considérable. Le duralumin se soude mal, aussi le mode normal d’assemblaoe est le O rivetage. Le duralumin recuit semble préférable aux autres métaux pour la constitution des rivets. Le duralumin s’emploie sous formes de tôles, de bandes, de tubes, de profilés, cornières, T- etc. Les longerons et les mâts les plus simples, suffisant la plupart du temps pour les appareils petits et moyens, sont de simples tubes, quelquefois allégés, tel le longeron (') La plupart des appareils cités dans cette élude sont décrits au cours du présent numéro. Les autres l'ont été ou cours de l’année. Gourduu-Leseurre, Les mâts des S pad- Herbe mont et du Breguel- 19 sont constitués par des coquilles rivées entre elles. Dans le B re guet-Léviathan, chaque mât est lui-même uné poutre composée. Il en est de même des longerons de beaucoup d’appareils. Comme exemples pris aux deux extrêmes de la construction, on peut citer le lon¬ geron du Breguel- Léviathan, véritable poutre à treillis, et celui du Dewoitine, où le constructeur s’est efforcé de réaliser un solide d’égale résistance. A cet effet les semelles sont lormées d épaisseurs superposées de bandes rivées entre elles et dont le nombre décroît du centre vers I extrémité, pendant que la section du longeron décroît également grâce à la diminution de la hauteur des deux âmes. Les nervures sont constituées tantôt par îles simples tôles embouties (F annan- 110), tantôt par des assem¬ blages de tubes ( W ibaiilt , Dewoiline ) ou d’U (Bord, llannot, Lioré et Olivier , Poteri), ou bien par des bandes étirées reliées par un croisillonnage convenable ( Gourcl ou , S.E.C-.M ., Spad ). Une solution particulière a été donnée dans l’avion Bille où la partie avant de la nervure est en duralumin et la partie arrière faite de deux coquilles de fer-blanc soudées, ces deux parties étant assemblées par une soudure à l’étain. Le duralumin n’est pratiquement pas attaqué .par les agents atmosphériques. Quelquefois, il se recouvre d’une petite couche d’alumine qui n’intéresse que la surface du métal et protège la pièce contre une attaque ultérieure. Par contre, l’eau de mer semble avoir une action assez sensible, et jusqu'ici en France le duralumin a été peu employé pour les hydravions et avions marins, La France est le gros producteur d’aluminium. D’impor¬ tants gisements de minerais de ce métal se trouvent dans la région alpestre et provençale. Le ravitaillement de ce côté, est toujours assuré. L’acier. La comparaison des caractéristiques mécaniques et des densités respectives des bois de construction et du dura¬ lumin montre que. dans l’ensemble, les poids de char¬ pente auxquels on est conduit en employant l’un ou l’autre matériau sont tout à fait comparables, avec un léger avantage cependant pour le duralumin. Pour pou¬ voir entrer en concurrence avec le bois et le duralumin, Varier, dont la densité moyenne est de 8. devrait avoir une limite élastique de l’ordre de 90 kg-mm2. Des ten¬ tatives sont faites actuellement pour obtenir un métal ayant celle qualité jointe à un allongement et à une résilience assez grands. Les aciers à haute résistance obtenus jusqu’ici présentent une fragilité trop grande pour pouvoir entrer dans la charpente d’un avion. Ils sont d’ailleurs d’un usinage assez difficile cl, en toute L’AERONAUTIQUE 380 1 RSHT >1 m m vh ■ mhhi i.iHi * ' '■ À I •t t» . tw: J’tv' . af La construction métallique du monoplan I U:\\ oitink. En liant, apprêt et struclure du longeron. — En lias, à gaiu lie, structure de l'empennage et de la coque; à droite, vue générale de l’appareil avant entoilage. hypothèse, ils ne pourraient èlre employés que dans des pièces d une importance telle que le calcul conduise à des épaisseurs de mêlai sullisantes pour résister aux flambemenls locaux. Dans le cas contraire, d faudrait dos épaisseurs plus grandes ou ajouter des éléments rai¬ dissent s, donc augmenter le poids. L’acier serait donc le métal des gros appareils de l’avenir. La seule tentative de charpente en acier, (pii ail été faite en France, est l’appareil Schneider, équipé avec quatre moteurs Lorraine- Structure d'aile de l'avion Sciinkidkr. Les longerons sont en acier au nickel-chrome; les nervures en alliage léger spécial d’aluminium. Dietiieh de 370 C\ , et dont les premiers essais en vol sonl encourageants, malgré un poids de construction un peu élevé. En Angleterre, la maison B oulton and Paul , qui a construit des avions en acier, ne semble pas avoir obtenu de résultats probants. Dans les autres avions, l’acier n’est guère employé que sous forme de câbles, de haubans, de ferrures d'assemblage. Pratiquement, le choix doi 1 donc s’exercer entre le bo»s et le duralumin. Nous avons indiqué rapidement les raisons qui peuvent faire pencher en faveur de l’un ou de l’autre mais sans faire état du prix de revient. Les éléments essentiels de celui-ci sonl, indépendamment du prix de la matière première, la main-d’œuvre et l’oulillage nécessaires. Le bois nécessite une main-d’œuvre relative¬ ment considérable et un outillage assez restreint ; il y aura donc intérêt à I employer pour les appareils cons¬ truits à un petit nombre d’exemplaires, et Je prix de revient variera peu si le nombre d’appareils augmente. Le métal au contraire est avantageux si l’on construit une série d’appareils suffisante pour que la part d’amor¬ tissement d outillage rentrant dans le prix d'un appareil soit très réduite. Le gain sera tel (pie, malgré le prix élevé de la matière première, l’avion métallique sera le moins cher. Les métaux extra-légers. lTn nouveau métal, alliage de magnésium et d'alu- minium, de densité 1,8, est à l’essai actuellement. Il esi intéressant, dès maintenant, comme métal de fonderie, pour les carters de moteurs en particulier; mais la tech¬ nique de son élaboration et de son emploi n’est pas encore sullisante pour qu’on puisse le juger comme matériau principal de la charpente. Les propriétés mécaniques sont voisines des chiffres suivants : limite élastique, 16 kg-min2; limite de rup¬ ture, 1?) kg-nim2. Les premières tentatives de construc¬ tion en magnésium sont en cours. L’AERONAUTIQUE. :î9<) LES CARACTÉRISTIQUES AÉRODYNAMIQUES. Les caractéristiques aérodynamiques d’un appareil se traduisent par sa polaire. Pour établir celle-ci eu faisant son projet, I ingénieur, qui doit choisir parmi les nom¬ breux prolils essayés dans les laboratoires, doit tenir compte des qualités propres à chaque aile et des modifi¬ cations que subissent ces qualités du fait (pie 1 aile rentre dans l’ensemble plus complexe que forme l’avion. Il est difficile de faire, parmi tous les profils qui ont été employés, des catégories bien tranchées. En pratique cependant les ailes minces et les ailes épaisses forment deux groupes distincts, possédant chacun, à quelques rares exceptions près, des propriétés caractéristiques suffisamment tranchées pour permettre de définir les conditions favorables d’emploi de I un ou l’autre groupe. Nous avons reproduit ici, sur la même figure, deux polaires caractéristiques, l’une des ailes minces (aile Halbronn), l’autre des ailes épaisses (aile 430). Ces deux polaires ont été obtenues toutes les deux à I Institut Aérotechnique de Saint-Cyr et dans les mômes condi¬ tions expérimentales. Cet exemple illustre et concrétise la discussion suivante. Les ailes minces, dont l’épaisseur maximum est au plus égale à io pour 100 de leur profondeur, sont carac¬ térisées par une faible résistance à l’avancement aux petits angles d’attaque, qui sont les angles de vol normal. Mais la traînée croît rapidement avec l’incidence, ce qui interdit le vol aux grands angles. La faible différence entre les incidences possibles a aussi pour conséquence un écart relativement faible entre les vitesses maximum et minimum réalisables. Dans les ailes épaisses, l’épaisseur est voisine de 17 pour 100 de la profondeur. Ces ailes ont ordinairement des portances élevées, et l’intervalle des angles d’attaque utilisables y est plus grand que dans les ailes minces, la traînée, ordinairement plus forte pour les petits angles, variant beaucoup moins quand l’incidence augmente. Par suite, ces profils permettent en général une charge au mètre carré plus grande, donc une voilure plus réduite qu’avec une aile mince; l’écart de vitesse est également plus considérable; par conséquent, à vitesse maximum égale, la vitesse d’atterrissage est plus faible. Les qualités de l’avion different de celles de l’aile qui a servi à le constituer du fait des résistances passives ajoutées à la résistance propre de l’aile et des interactions aérodynamiques des divers éléments de l’appareil. Les résistances dites passives sont celles de tous les organes extérieurs à l’aile, et elles s’ajoutent à la résis¬ tance propre de celle-ci. Ces organes sont les fuselages, fuseaux moteurs, radiateurs, trains d’atterrissage, mâts, câbles, haubans. Il importe donc de réduire leur nombre au minimum et en tout cas de leur donner des formes convenables pour que la résistance de chacun d’eux soit aussi petite que possible. Une aile, en se déplaçant dans l’air, produit une dévia¬ tion des filets fluides qui est caractéristique des pro¬ priétés de cette aile. Si une cause quelconque vient modifier le régime de cet écoulement, les qualités de l’aile sont également modifiées, bout corps placé dans la zone fluide troublée par la voilure produit ce résultat, de môme que le voisinage de l’aile modifie les qualités du corps en question. Ce phénomène constitue I inter¬ action aérodynamique des corps entre eux. Les ailes d’un multiplan en particulier réagissent l’une sur l’autre et la portance de l’ensemble est diminuée. Dans un biplan dont les ailes à profil mince ont un inter¬ valle égal à leur profondeur, la portance est sensiblement les neuf-dixièmes de celle d’un monoplan de même profil, de même surface totale et de même allongement. Pour les profils épais, la diminution de portance est encore beaucoup plus considérable, en sorte qu’une des qualités principales de ces profils est fortement amoindrie dans les biplans, au point de les rendre presque inutilisables dans ce type d’appareil. Au point de vue purement aérodynamique, la formule du monoplan à ailes épaisses sera donc le plus souvent préférable à tout autre. Mais les exigences de la cons¬ truction viennent, dans beaucoup de cas, modifier cette conclusion. LA CHARPENTE DE L’AVION. Les deux tvpes de construction adoptés jusqu’ici sont, sauf de rares exceptions, le biplan et le monoplan. Dans le premier, la poutre est formée par l’ensemble des deux ailes et des organes intermédiaires, mâts, haubans, etc., qui transmettent les efforts. Dans le monoplan, la char¬ pente de l’aile seule, étayée quelquefois par des organes L'AÉRONAUTIQUE. extérieurs, doit supporter tous les efforts auxquels est soumis l’avion en vol. La structure générale de la presque totalité des biplans est la même. Chaque aile comporte deux longerons prin¬ cipaux et ces quatre longerons forment la partie résis¬ tante de la poutre, fis sont reliés entre eux par des en- Iretoises dans le plan de l’aile et par des mâts dans le plan perpendiculaire, le tout convenablement croisil- lonné. Les longerons supportent le revêtement destiné à donner la forme du profil par l’intermédiaire des ner¬ vures. Les appareils de la fin de la guerre, Spad-Vl 1 et XIII, Bregu-et- 1/\ et 16, comportaient plusieurs travées, c’est- à-dire au moins deux paires de mâts pour chaque demi- cellule. La tendanc eactuelle est de faire une seule travée. Le croisillonnage est diminué et la cellule beaucoup plus dégagée ; tels sont, par exemple, le Farman-i\o, le Wibault Bn-o, le Br e guet- 19. Divers constructeurs ont cherché à réduire encore la résistance à l’avancement en remplaçant la paire de mâts extrêmes par un mât unique qui. par un artifice quel¬ conque, doit venir s’appuyer sur les longerons avant et arrière. Les éléments de liaison peuvent être dans le plan du mât, comme dans la série des Spad-Iierbemont , ou dans le plan de l’aile, comme dans le Latêcoère- 1 V ; une solution intermédiaire est à remarquer dans le Brc- guet- 19. Cet appareil offre encore une autre particularité remar¬ quable : Des haubans partant de l’extrémité inférieure du mât et venant se fixer au train d’atterrissage supportent une partie des efforts de bas en haut auxquels est sou¬ mise la poutre; le train d’atterrissage n’est plus alors seulement un organe rapporté, mais il fait partie inté¬ grante de la charpente; il y a là une économie de poids sensible, du fait «pie cet organe, ordinairement inerte en vol, soulage dans ce cas les longerons et permet de les faire plus légers; des solutions analogues seront signalées dans les monoplans. Des tentatives ont été faites dans le Hanriot-16 et l’hydravion Dits- Moineau pour remplacer le croisillonnage souple par un haubannage rigide en tube de duralumin travaillant en compression; comme la portée est assez considérable, des précautions particu¬ lières sont nécessaires pour éviter le flambage. De plus, dans le ïlanriot, les mâts proprement^ dits sont supprimés. Le système mâts-croisillons souples est remplacé par un X rigide en tubes de duralumin. Une construction différente de la forme classique est celle du Latêcoère- 1 I ; il n’y a plus d’éléments résistants comme les longerons chargés de recevoir tous les efforts: ce sont les ailes elles-mêmes, conçues comme un ensemble résistant complet, qui forment les semelles de la poutre. Chaque aile se compose de sept longerons supportant un ;DI croisillonnage sur lequel est rivé un revêtement de tôles de duralumin. Les ailes viennent finalement s’encastrer en deux points dans Je fuselage. Les efforts sont transmis des sept longerons à ces deux points d’encastrement par un dispositif analogue à la liaison entre les longerons et le mât unique du Latêcoère- 1 U. Parmi les monoplans on peut distinguer deux grandes catégories : les monoplans purs, où l’aile n’a aucun haubannage extérieur, et ceux qui au contraire com¬ portent ce haubannage. La plupart des constructeurs français ont adopté cette deuxième solution. A l’origine, dans les anciens Blénot et Morane par exemple, le hauban¬ nage était souple et constitué par des câbles venant s’attacher en dessous au fuselage et au-dessus à une cabane. L’ensemble de l’appareil ainsi constitué était aussi résistant qu’un biplan et sans avantage marqué sur celui-ci. Comme les ellorts en dessus qui se produisent dans certains cas sont notablement inférieurs aux efforts en dessous, des barres travaillant en traction pour ré¬ sister aux seconds seront en général suffisantes, travail¬ lant en compression, pour résister aux premiers. I elle est actuellement la solution la plus courante. L’aile est constituée ordinairement, comme celle du biplan, par des longerons et nervures. Les solutions différentes pro¬ viennent de l’endroit où viennent s’encastrer les ailes, et de l’attache inférieure des haubans. I antôt le point d’encastrement des ailes est fixé au-dessus du fuselage à une cabine dans les appareils dits Parasols ( (lourdou , Dewoitine, Lioré et Olivier Can-2, Letord-Béchereau), tantôt à la partie supérieure du fuselage ( Nieuport.-l)elage de la Coupe Deutsch), tantôt à la partie inférieure du fuse¬ lage ( Lioré et Olivier C-i). Dans ce dernier appareil le haubannage est souple, et les efforts en dessus sont sup¬ portés par les longerons travaillant en flexion. Les mats peuvent venir s’attacher au fuselage lui-meme ( Cm ourdou , Dewoitine, de Monge) ou au train d atterrissage (A leuport L AERONAUTIQUE Lioré el Olivier C-i et Ccin-2, Letord- Bêcher eau). En plus des avantages signalés à propos . -2 à turbo-compresseur Rateau. A gauche , le montage du Bateau : le turbo-compresseur est monté à Carrière du moteur, la partie turbine étant tournée vers l’avant et venant se placer entre les 2 rangées de cylindres, Le turbo est supporté par une tôle dont le croquis montre une des branches, de forme triangulaire, qui vient se fixer sur le longeron du fuselage. Le tube d’échappement du côté droit se retourne vers l'arrière pour conduire les gaz à la turbine (le tube de gauche porte en outre la dérivation d’échappement libre). La tuyauterie d’air de droite sort du compresseur à l’arrière et vers le haut; elle passe entre le carter d’arbre à cames et le tuyau d’échappement, pour aboutir au radiateur d’air. Celui-ci est constitué par deux collecteurs relies par une série de tubes d’aluminium dudgeonnés et fixés au carlingage par des consoles ajourées. L’échappement des gaz sortant de la turbine se fait par une manche qui débouche au-dessus du plan supérieur. Le compartiment moteur est entièrement fermé à Carrière par une tôle. Cette tôle n’est percée que pour le passage des commandes; on voit en particulier le flexible du compte-tours qui part horizontalement, de l’arrière de l’arbre à cames, tandis qu’une autre transmission en descend pour aller à la pompe, placée dans la partie basse du carlingage. A droite, l'arrière du fuselage : le croquis montre la constitution du fuselage en cornière de duralumin. Le montant arrière, qui reçoit les arti¬ culations du gouvernail, est formé d’un caisson rectangulaire également en duralumin. Les ferrures de jonction sont en tôle d’acier. La béquille orientable est tenue par une chape et un axe fixé sur une pyramide en tôle de duralumin. Caractéristiques générales : Envergure, i2m,7o; longueur, Qm,o8o; hauteur, 3m,i6; profondeur d’aile et entreplan, im,8o; surface totale 44m'; section du fuselage, im X 1 m,5o. Poids à vide, is5okg; charge totale, (iookg; poids total en charge, iqook". Charge par mètre carre, 43kg; charge par cheval, 4kg,7o. Vitesse calculée, à 4°°°™, 220 kml1 (avec turbo); pla¬ fond (avec turbo), 8ooom. Le Henry Potez type VIII. Cet avion à double commande est muni d'un moteur Anzani 60 IIP. Les deux postes de pilotage, placés très près l'un de l’autre, sont également confortables. Pc fuselage est constitué par des panneaux de contre¬ plaqué, sans interposition d’aucune ferrure. En cas d’a¬ varie, il suflit de changer, dans la partie intéressée, la feuille de contreplaqué qui forme la paroi. Les carcasses de la cellule cl des empennages sont en duralumin. Sur les avions de tourisme Potez en service depuis plus de deux ans, ces armatures étaient en aussi bon état qu’au début. Le duralumin n’intervient qu’en quatre profilés standards dans toute la voilure; pour réparer, il sullit de couper ces profilés ;i la longueur voulue ('I de les river. Le châssis d’atterrissage est soit à quatre roues avec freins, soit à deux roues avec béquille. Le groupe moteur est un Anzani, les moteurs de celte marque ayant toujours donné toute satisfaction à la maison Potez pour ce type d’avion. Caractéristiques générales : Envergure, 8m; longueur, 5 111 ,70 ; hauteur, 2m,5o; surface, 20m‘. Poids à vide, a3okg; charge totale, ?.3okg; poids total, 480 kg. Charge par mèlro carré, 24 kg ; charge par cheval, 8k". Avec Y Anzani 5 5 -Go HP (6 cylindres à soupapes d’ad¬ mission automatiques), le plafond a l teint 35oom. la vit esse au sol, i3okmh; la vitesse d’atterrissage ne dépasse pas 4okmh, et la montée à 2.ooom se fait en 10 miaules. Cet avion a eu le record du décollage rapide dans tous les concours de 1922, notamment au Bourget et à Bruxelles. L’AERONAUTIQUE. '398 L’avion de chasse Bernard C-l L’avion de chasse présenté au Salon par la Société industrielle des Métaux et du Bois ( Anciens établissements Bernard) est une des nouveautés techniques les plus hardies de cette exposition. .Nous en donnerons donc une description complète Cet appareil, licence J. Hubert, est dénommé Bernard type C-i ; c’est un monoplan mono¬ place, entièrement construit en duralumin. Les carac¬ téristiques sont : Envergure, iom,2oo; longueur, 6m,6oo; hauteur, 2m,75o; puissance. 3oo HL; surface, i7m‘,2. Poids, tition des charges entre les caissons. Les ailerons métal- liques, de 4ocm de largeur, occupent la moitié de l’enver¬ gure;- Ils sont à commande intérieure directe par tubes de duralumin travaillant à la torsion. U empennage est constitué, comme l’aile, par des treillis et des tôles de ~ à ~ renforcées contre le cloquage par des boudins de duralumin; il comprend un plan lixe, réglable par coins boulonnés, et un stabilisateur ordi¬ naire. La dérive est prolongée par un gouvernail non com¬ pensé dont la partie inférieure porte un renflement en Détails de construction du monoplan métallique Bernard C-l ( licence ./. Hubert ) à moteur Hrspano-Suiza 3oo lit’. A gauche , la partie médiane de l’appareil; on y distingue, en haut, les consoles supports du moteur et les entreloises cl e ces consoles; en luis, le treillis, l’enveloppe et le fer en U d’assemldage sur le pylône. A droite et en haut , vue intérieure d'une aile : semelles à bords tombés, et treillis. .4 droite et en bas , arrière du bâti-moteur , montrant la partie arrière des consoles supports île moteur. i2ookg; charge au mètre carré, 7okg. Performances calculées : vitesse, 3i5kmh; plafond, 58oom. L’aile, placée à la partie inférieure du fuselage, est à profil épais (profondeur 2m, io, hauteur om,3o). D’épais¬ seur et de largeur décroissantes de l’encastrement à l’extrémité, en forme de solide d’égale résistance, elle ne comporte ni mâts, ni haubans, mais constitue par elle- même une poutre dont tous les éléments et, en parti¬ culier, le revêtement métallique, concourent à la soli¬ dité de l’ensemble. Elle est formée par la réunion de cais¬ sons parallèles à l’envergure, dont chacun comprend deux semelles réunies par un treillis, (-es semelles sont fixées entre elles par rivetage sur bords tombés inté¬ rieurs et leur épaisseur, qui varie de ~ à ~ de millimètre, est maximum à l’endroit de plus grande hauteur de l’aile, afin d’obtenir du métal le meilleur rendement. Chaque treillis, découpé d’une seule pièce dans une bande de duralumin, est renforcé par des emboutis en forme de demi-boudins et rivé sur les bords tombés des semelles. Des nervures assurent la constance du profil et la répar¬ regard de l’extrémité du fuselage, afin d’éviter les remous. Les commandes se font intérieurement par câbles et guignols. cj o Les roues avant, entoilées, à essieux articulés et sandows, sont montées sur un pylône profilé constitué par l’assemblage de tôles galbées de ~ avec des treillis. Ce pvlône se raccorde à sa base avec un petit plan bicon¬ vexe, capotant et soutenant les essieux et les sandows. La béquille est en frêne, année par une plaque de dura¬ lumin profilée et terminée par un sabot d acier. De section presque circulaire au maître couple (r avant) et ovoïde allongée vers le bas à l’arrière, le fuselage pré¬ sente des coupes horizontales géométriquement sem¬ blables à un profil de résistance mini ma donné par essais au tunnel; sa construction est celle des coques marines, par bandes et couples. Il comprend des bandes longitu¬ dinales de duralumin de fixées entre elles par rivetage sur bords tombés intérieurs et réunies aux couples a section en caisson par des goussets d’acier. La résistance à la torsion est obtenue par le renforcement des bords L’AÉRONAUTIQUE 399 Semelles Treillis de l'aile; en Las, le treillis qui paiticipe à cette structure. tombés au moyen de profilés spéciaux augmentant le moment d’inertie polaire des sections. Le fuselage com¬ porte trois tronçons réunis par boulonnage, de leurs couples extrêmes, en vue d’un démontage facile, pour le transport et les réparations. Une partie médiane est rivée sur le tronçon avant du fuselage; son but est de relier à celui-ci les ailes, le train d’atterrissage et le moteur. Elle réunit les parties centrales tendues des ailes au moyen de tôles de duralumin, pat- liaison directe. Le dos de la voilure étant coupé par le moteur et. le poste de pilotage, les compressions de celte partie sont transmises et absorbées par une pièce de 4mm d’épaisseur formant arc entre les deux ailes et prenant appui sur le carter du moteur, qui participe ainsi à la résistance de l’appareil. La liaison des ailes se complète par le rivetage des treillis de celles-ci avec ceux de la partie médiane. La réunion avec le train d’atterrissage est assurée par le boulonnage de deux profilés en U res¬ pectivement rivés sur chacune des deux pièces, ce qui assure la démon labilité. Le moteur, enfin, est boulonné sur deux consoles en pro filés de 5mm entretoisés latérale¬ ment par deux pièces en forme de cônes destinées à empêcher leur voilement. Le groupe moto- propulseur comporte un moteur 3oo IIP Ilispano- Suiza dont une partie seulement des têtes de cylindre fait sadlie hors du fuselage, sous capotage pro¬ filé. A un niveau inférieur, dans les ailes, au droit du centre de gravité de l’appareil, se trouvent les réservoirs d’essence (2601) démontables, à enveloppe protectrice, alimentant le moteur par deux pompes A.M. sans nour¬ rice intermédiaire. Le réservoir d’huile est logé dans le pylône et porte, en avant de celui-ci, ses ailettes de radia¬ teur. Les radiateurs de circulation d’eau sont des Lamblin placés de chaque côté du pylône, au-dessus du petit plan. Dessins de construction du Bkunaüd C-l. En haut, structure du fuselage; on distingue, dans le croquis pers¬ pectif, sur le pourtour du couple extrême, les trous d’assemblage - par boulons- avec le tronçon précédent de la coque. — Au-dessous, dis¬ tribution des tronçons. — En bas, raccord du fuselage el du gouvernail de direction. L’AÉRONAUTIQUE. *00 Delà Us de construction du Uanimot 11-20 à moteur Salmson Z-(J, 2b«> Ht’. A gauche, manchon d'acier | oui- la fixation tic l'aile supérieure sur le fuselage; au milieu, nœud d'assemblage et manchon d’acier pris sur ce nœud pour L'adaptation de l'aile inférieure aux longerons inférieurs du fuselage; à droite, structure d’aile montrant les trois longerons, les deux extrêmes tubulaires cl le central formé d’un caisson en duralumin rive et embouti. Les nouveaux Les Etablissements Ilanriot pré¬ sentent au Salon un type amélioré de leur avion d’école, et un mono¬ place de chasse de conception entiè¬ rement nouvelle. Le Hanriot d’école HD 14 1923. Cet avion, qui dérive directement de l’appareil école exposé en KJd2, a la même voilure divisée en plans centraux et plans extrêmes, avec celle particularité notable que tous les plans extrêmes sont inter¬ changeables entre eux immédiate¬ ment el sans aucune modification. Il sulïit donc d'un demi-plan stan¬ dard pour réparer immédiatement une avarie survenue à la partie avions Hanrioi supérieure ou inférieure, droite ou gauche, de la cellule. Le fuselage est à sections rec¬ tangulaires, et non trapézoïdales comme dans le III)- 1 f ; même mode de construction. Les mats de cabane ont été sup¬ primés et la cellule est réunie au fuselage par un double Y en tube de duralumin profilé. Empennage identique à celui du ///.)- 1 4, avec légère augmentation du plan fixe el diminution correspon¬ dante du gouvernail de profondeur. La vote du train d atterrissage a élé réduite de façon à pouvoir placer directement l’appareil sur une remorque. Détails de construction du Haniuot 11-20 à moteur Salmson Z-9, 260 HP. I gauche . caisson arrière «lu fuselage; à droite, patte d’attache du caisson berceau-moteur. L’AÉRONAUTIQUE. KM Cet appareil esl muni de la nouvelle double cumulande débrayable brevetée llanriot type ipad. La soudure auto¬ gène y a été proscrite des ferrures d’assemblage. Caractéristiques principales : Envergure, 9m,73; longueur, 7 m,a5 ; surface, 3im'J,65. Poids total en charge, 7 54 ; moteur Rhône 80 HP. Charge par cheval, 9ks, 4 ; par mètre carré, 24kg. Montée à aooom en 1 4 minutes; vitesse à 2ooom, i2okmh; plafond, i4oom; coefficient d’essai statique, 7. Le Hanriot de chasse H-26. Au moment où l’on cherche l’amélioration des perfor¬ mances par I accroissement des puissances motrices, cel avion, muni d’un Salaison 260 IIP, est un effort intéres¬ sant vers le haut rendement aérodynamique. La cellule est scsquiplane. L’aile supérieure, d’une seule pièce, esl directement attachée sur les longerons du luselage. sans cabane, par des manchons d’acier. L aile inférieure est en deux parties et adaptée aussi aux longerons inférieurs du fuselage par des manchons d acier pris sur les nœuds d’assemblage. Le haubannage est constitué par deux haubans s’atta¬ chant à l’arrière du tram d a 1 1 errissage et joignant soli¬ dairement les longerons principaux des deux ailes. Lu (•(‘Mille esl calculée aux «‘Morts eu dessous avec un eoefli- eien I de séeuri t é de 1 2. Lhaque aile comporte trois longerons réunis par d«‘s eut reluises et des croisillons en corde à piano. Les lon¬ gerons extrêmes sont tubulaires, le longeron central est un caisson en duralumin rivé et embouti. Les nervures sont des poutres armées en 1 de dura¬ lumin, enfilées sur les longerons et réunies entre elles par des éléments de section analogue. Elles sont inégalement espacées de façon «pie la poutre ainsi formée se rapproche d’un solide d’égale résistance. Les ailes sont entoilées, mais le bord d'allaque est recouvert en tôle de magnésium. Le fuselage esl constitué par quatre poutres en treillis dont les éléments sont des l de duralumin. Il se termine à l’arrière par un caisson en duralumin rivé et embouti, auquel sont fixés les longerons d’empennage horizontal. Le berceau moteur, entièrement en duralumin, esl formé d’un caisson muni de quatre pattes d’attache où s’encastrent les longerons du fuselage. I >e train d’al t errissage est consl il ué par deux t él raèdres- supports. Chaque tétraèdre comprend une jambe «pu s attache à l’encastrement des ailes supérieures, et au longeron A\ du plan inférieur; les autres jambes sont toutes dans un même plan. Le \ avant s’attache au ber¬ ceau moteur et aux longerons inférieurs du fuselage. La troisième jambe située à barrière sert d’attache aux haubans de cellule. Lu petit plan porteur dans le train sert de carénage à l’essieu et au tube Alt enlreloise. Le radiateur esl un Botalli disposé entre les jambes du train d’a 1 1 errissage. Le réservoir d’essence protégé, d'une capacité de ado1, sullil pour 3 heures de vol à pleine puissance au sol, la cir¬ culation d’essence est assurée par une pomjie A.M. ('aractéri slnpies pnnci pales : Envergure, pm; longueur, 7'", 33: hauteur, 2ni,fm; en I replan , v 1 m,i o ; surface, iS"*2; surface d'empennage vert ieal lixe,om ,3 1 ; mobile, omV>a : horizontal, fixe 1 '".7 1 : mobile, im,57. Poids de construction, 5ooks; poids utile. Nokg: pouls de eombiisl ible, i8ok^: pouls du groupe moto-propulseur, 3aokg; jioids total. io8oks. Performances calculées : plafond, 83ooni; vitesse au sol. g(jokmk; vitesse à aooom, 2o5kml1; rayon d’action. 3 heures de vol à pleine puissance au sol. Les avions Caudron Les Etablissements Caudron exposent au Salon la série de leurs appareils d’école et de tourisme; ils y présentent a nouveau le trimoteur de transport lypeé -bi. Nous ne reproduirons pas ici les caractéristiques de cel appareil, décrit dans notre n° 30 (novembre 192.1). Mais le ( ’-(>i a. depuis lors, réalisé en essais ollieiels les perfor¬ mances suivantes : I téeollage en 177"' et roulement à l’ai I errissage eu 2.1 1 111 avec une charge utile totale de 1 3 j 1 ( HP. ils ne présentent pas de particularité nou¬ velle de consl met ion. Les Caudron C-67 et C-88. Ces deux appareils, créés en 1922, sont 1111 inléressanl elforl vers l'avion économique cl vers le haut rendement, dont les problèmes de guerre ont trop écarté le souci. Am L’AÉRONAUTIQUE. Avion de tourisme Caudron C-68. A -gauche, système de repliement des ailes : les portions de cellule, droite et gauche, sont articulées au moyen de charnières AA aux deux extrémités du mât arrière de fuselage, le plan central supérieur restant fixe. Le mât avant de fuselage sc divise en deux parties. 1 une faisant corps avec le fuselage et l’autre servant à haubanner la cellule. Ces deux parties sc raccordent en leur milieu, au moyen d une tige filetée L fixée dans la partie fuselage et munie d'un écrou à ailettes. Quant aux longerons avant, haut et bas, ils portent des ferrures I > I » ' CC, qui s’encastrent l’une dans 1 autre et se fixent chacune au moyen de 2 broches pointues mettant en communication les trous de fixation. — Au centre, la béquille arrière et sa rallonge. A droite, le train d'atterrissage. Le monoplace, -de 3a6kg (le poids total pour i6m'J de surface, est muni d’un Anzani a 5 IIP. Charge par mètre carré, 2okg,4 ; charge par cheval, i3kg. C’est avec cet appa¬ reil que le lieutenant Thoret a réussi de nombreux voyages comme Paris-Le Crotoy et retour. Le C-68, biplace de tourisme, vainqueur du Concours de Bruxelles 1922 pour avions de ce type est un biplan à ailes repliables le long du fuselage. sans avoir besoin de nouveau réglage (Meeting de Bruxelles : démontage 1 minute 5 2 secondes; remontage, 2 minutes 4° secondes). Pour effectuer cette opération, on soulève d’abord l’appareil par la béquille arrière (iokg Détail du plan inférieur , avant entoila ge. Noter le large contreplaqué qui soutient profondément le bon d'allaquc, et l’épaisse nervure-caisson qui avoisine le fuselage. Ivinn-d'éeole et de perfectionnement C-.VJ. Berceau du moteur. Les caractéristiques en son! : surlace, i6m2; enver¬ gure, 7m,65o ; hauteur, 2m,fou; longueur, 5m,8oo; voie des roues im, joo. Poids à vide. a5okg; poids utile, i5okg; pouls de eombusl ible, aikg; poids total, 4^ik*h Vitesse, i:C>kml1; moteur Anzani ou IIP. L’appareil se replie et se remonte en quelques minutes. environ) qui est faite pour recevoir un tube-rallonge, maintenu par deux goupilles. Ce tube permet, en sou¬ levant la queue, de dégager du sol les extrémités du plan inférieur une fois replié. Il comporte en outre un anneau pour permettre, le cas échéant, de remorquer l’appareil. L’AÉRONAUTIQUE. 403 Démouler ensuite Je volet amovible fixé à l’arrière du plan centra]. Dévisser les écrous à ailettes fixant le milieu des mats avant centraux. Retirer les huit broches. Ra¬ mener I (‘s ailes le long du fuselage et les y fixer au moyen d’une petite tige dont on a préalablement desserré la courroie et qui vient se présenter contre un boulon à œil à l’extrémité inférieure du mût arrière. D’appareil ainsi replié se réduit à am, 4°o de largeur. Pendant ces opérations, il n y a pas beu de s inquiéter des fils de commande des ailerons. Ceux-ci restent main¬ tenus dans le profil des ailes, grâce au 1 il de conjugaison sur le plan supérieur dont les renvois sont étudiés pour éviter qu’il ne mollisse quel que soit l’angle de repli des ailes. Quant au câble de commande inférieure, il n’y a pas d’inconvénient à le laisser mollir au repliage. L’avion Borel, type C.A.P.-2 Détails clc construction du Borel G. V. I ’ . — '2 à moteur IIispano-Suiza 3oo lit’. , I gauche et en haut , tes pièces d’al tache de faite inférieure sous le fuselage; à gauche et en bas, attache arrière de cabane à droite , l'ensemble des doubles commandes de vol. sur le fuselage : L’avion Bord C.A.P.-2 exposé est muni d’un moteur Uispano-Suiza 3oo IIP surcomprimé; c’est un biplan biplace de combat et de reconnaissance auquel le I urbo-com pressai ir Bat eau doit permettre l’accès des grandes altitudes. Des ailes, que nos- croquis ne mont relit pas, sont consi 1 1 nées par des longerons, des nervures et des cnlroloiscs eu dura¬ lumin, de formule très classique; elles sont entoilées. Des coeHicicnls prevus pour I essai sialique sont de 10 pour la cellule, de 6 pour le fuselage et de 5 pour le train d atterrissage. L’essence est contenue dans un seul réservoir, largable. L’aile supérieure a un V de 2°; les ailes, une flèche de 4°. Caractéristiques principales : Envergure. i3m; longueur, H ni .17; profondeur de l aile supérieure. 1 111 ,po ; inférieure, 1 m,ao. Sur¬ face portante, dp"1 : surlace do I empen¬ nage lixe. amVujo ; surlaee de I empen¬ nage mobile, a.111'. \ jo. Pouls a vide, . poids total eu charge, 1700^". D barge par mètre carré, nkDq: charge par eheva I . :> ku.S. Performances calculées : Vitesse au sol, :ioo*'’ll'D a dooom. aa.8^mh • à 5ooom, aj8kmh ; à 7000"1, a.4gkmli. à](jooom, i8?.knih. \itesse mi¬ ni ma au sol, ioakmh. Plafond ihéorique. 1 o ooom. Cadré arrière du fuselage L'AÉRONAUTIQUE. m La “ conduite intérieure ” A.V. Morane- Saulnier I fat/ueltr de la « conduite intérieure » Moiîane-Saulmkk. L’avion Moranc-Saulnicr .1.1 exposé au Salon est un monoplan à aile rigide, sans haubannage extérieur, destiné au tourisme. Le moteur choisi a ôté celui que l’on peut considérer à l’heure actuelle comme présentant le maximum de secu¬ rité pour le tourisme. C’est le i5o IIP / / ispano-Stuzu. eu prise directe, qui était monté sur les Spad en 1916 et a acquis par son emploi sur plusieurs milliers d’avions la réputation d’être pratiquement à l’abri de la panne. La construction vise à réduire au minimum les Irais d’en trel icn. L’avion, à l’exception élu bâti moteur, est entièrement en bois. L’aile est d’une seule pièce à profil décroissant ; elle est constituée par un caisson central rectangulaire en contreplaqué, qui est recouvert par deux peaux en placage collé sur moule qui donnent à la voilure sa forme extérieure. L’épaisseur de ees peaux varie suivant I impor¬ tance des efforts que doit supporter I aile; le nombre de couches de placage qui les composent est de trois aux extrémités el atteint neul dans la partie centrale. L’aile, munie de deux ailerons non compensés, est reliée au fuselage par quatre ferrures d’attache et possédé en outre quatre ferrures sur sa partie supérieure pour en faciliter la manutention; deux ferrures à ses extrémités permettent d’amarrer l’avion au sol. Le fuselage rectangulaire est formé par quatre lon¬ gerons de spruce entretoisés par des cadres en lamelles de bois collées. Il 11e comporte pas de croisillons et est recou¬ vert entièrement par des feuilles de contreplaqué vissées et collées. L’aile repose directement sur la face supé¬ rieure du I u sel âge, dont la part'e avant constitue la cabine. Lelle-ci comporte quatre sièges conlorlables; (‘Ile est complètement close, comme le sont en automobile les carrosseries dites « conduite intérieure », de sorte que le pilote et les passagers sont à l’abri du froid et de la pluie. Absolument dégagée intérieurement grâce à l’emploi des cadres en lamelles collées qui ont supprimé câbles et croi- 1 gauche, ie démontage du groupe-moteur ; a droite, disposition generale du train d atterrissage. L'AERONAUTJQUE. 405 sillons, la cabine esl éclairée sur les côtés par quatre glaces mues par lève-glaces et à I avant par trois larges pan¬ neaux vitrés qui ont chacun à leur partie inférieure cl supérieure une glace fixe; la glace centrale étant articulée sur un pare-brise; cet en¬ semble de glaces doit assurer au pilote des vues excellentes, meme par temps de pluie. On accède a la cabine par une large porte latérale sur le côté droit; porte de secours, plus petite, sur le côté gau¬ che. L’empennage arrière est monoplan; la partie fixe du stabilisateur est réglable en vol à la volonté du pilote; la partie mobile est com¬ pensée. La dérive est de section triangulaire [et le gouvernail de direction est compensé. I ous ces organes sont recouverts de contre¬ plaqué. Le revêtement en bois épais de l’aile et du fuselage est aussi résistant que celui des voitures automobiles, ce qui doit permettre à l’avion de passer plusieurs nuits en plein air. Le fuselage et l’aile sont monobloc , sans hauban ni tendeur, donc indérégla¬ bles. L e planeur de cet avion constitue donc un ensemble indéformable dont on ne doit jamais avoir à s’occuper, que L ko k sniî (suite) fierons supports du moteur Hispano- Suizct iio 11 I ’ sou t en dura lu min. tes contrc-liches du moteur sont des tubes d’acier; support du radiateur nid d'abeille et cloison intermédiaire du groupe moteur en duralumin. En bas, structure du fuselage , eu par Vacant; au premier plan, la cloison avant du fuselage, sur laquelle vient s’appliquer la cloison arrière du groupe-moteur ; les évide¬ ments ménagés dans cette cloison Détails de construction du Mokanc-S.u'i.nikh A. Y. En haut. I ' ossature de l'aile, représentée avec la face supérieure du caisson central enlevée; la face inférieure, les flancs et les cadres de ce caisson sont en contreplaqué; le bord d’attaque, le bord de fuite et les lisses d’ossature sont en spruee. \u centre, le groupe moteur , sans son capot et sans son tube d’échappement. La cloison arrière du groupe-moteur et les lon- pour le ne 1 1 oyage et la bonne apparence. Le moteur esl fixé à La¬ vant de I avion par quatre boulons qu'il subit de dévis¬ ser pour démonter d’un seul coup tout Je bloc moteur avec son hélice, son radia¬ teur, ses supports, ses cana¬ lisai ions, son réservoir d’huile et ses accessoires. Ce groupe moteur représente dans l’a¬ vion la seule partie qui ail besoin du regard du spécia- liste, mais le premier venu est (j uah lié pour démonter le moteur et l’envoyer à un atelier de réparation. Le réservoir d’essence, éta¬ bli pour 23c1, soit (i à y heures de marche, est en dessous du fuselage, et décrocha ble. Comme, d’aut re part, a m ime canalisation d’essence ne tra¬ verse la cabine, toul danger d’incendie en vol est évité. Le chariot d’atterrissage et la béquille sont munis de ressorts à boudin en acier, freinés au retour par un frein à huile; ces organes, extrê¬ mement robustes, doivent pou voir loncl ion ner plusieurs années sans entretien ni ré¬ parai ion. Caractér isti t/ lies princi¬ pales : Envergure, i3m,6a ; lon¬ gueur, qm,53; profondeur d’aile, 2m,2Ô. Poids à vide, noo^; poids utile, looks. Léùkndi: (/in) sont destinés à laisser passer les instruments de bord, la commande des gaz et la porte de visite des magnétos. Les cadres de fuselage sont en lamelles de bois collées, les longerons en spruee. On dis¬ tingue à droite une porte de secours; la porte d'entrce, plus grande, est située dans la paroi opposée du fuselage et n’est pas \isiblc. L’em¬ placement des glaces latérales est encore masque pur le contreplaqué. L'AÉRONAUTIQUE. 40(> L<> poids I o l a 1 avec quaire passagers à bord el le plein d’essence est d’environ if)ookg (charge par mètre carré. 4<>. lainbours moulés sur balancier. \ 1 1 esse prévue : i Sà k,,|k. Caractéristiques générales : Envergure, 17111; longueur, iom,7oo; hauteur, 3m,qoo; profondeur d’aile, «m; entreplan, am; surface totale 63ni\ Poids à vide, 1 36okg ; poids de c o m b us tible. 3a.olîf charge u t ile, ^680 kg; poids total en charge, 2 fookg. L barge au mètre carré, 38kg; charge par che¬ val, 6kg,6oo. Ailerons a u plan supérieur se uh 'ment, com¬ mandés par c⬠ble et guignols. Le fusela ge est quadrangu- Le troisième appareil est un avion de transport mono¬ moteur bon IIP. Cellule de type ( ndialh , d envergure el de mâture différentes. Cet avion a élé établi pour les premiers m o- I cnrs /' a r m a n (ioollP. ( araelérisl njaes générales : n v e r gu r e . loti g u e 1 1 r 1 0 m hauteur, 5,n,?.5o; entreplan, 3m ; p r o I o n d e u r d’aile, 3m,o65; surface, 1 uo"1. Poi d s a ville, 3 00 o1 Structure generale du fuselage métallique du nouveau F annan type B-'l à moteur Lorraine -Dietrich 3-o banc, le plan supérieur reposant sur le fuselage même. Longerons en profilé de duralumin en LL montants cl traverses en luîtes. Deux grands caissons en duralumin, à l’aplomb des longerons d’àile, reçoivent les ailes supé¬ rieures et inférieures et supportent en même temps le lance-bombes principal et ses accessoires. kg ; poids de e o m 1) u s t i b I e, 6aokg; charge utile, Sookg, plus i6okg pour équipage, soit 960 kg ; poids total, 458okg. Le moteur donne 'joo IIP à 1800 tours avec réducteur dans le rapport i/a. L‘ hélice esl une Lumière à quatre pales de /pn,5o de diamètre. Le pilote est placé à l’avant du plan supérieur sur le moteur, ce qui lui assure des vues totales. Le passager, placé derrière les ailes, peut occuper une position haute comme mitrailleur, d’où il peut tirer dans toutes les directions, même à l’avant au-dessus de l’hélice, et une position inférieure comme bombardier et naviga¬ teur, où il peut faire ses visées et observations. L’avion comporte les équipements réglementaires d’ar¬ mement, de bombardement, de photographies, de T. S. F. Le moteur est un Lorraine- Dietrich 370 IIP. Radiateur nid d’abeilles sous Je fuselage. Réservoirs protégés, pour 7 heures d’essence. Alimentation par pompe A.M. Deux \ réunis à leur partie inférieure par une poutre fuselée portent les deux demi-essieux du train d’atter- Le train d’atterrissage est constitué par deux Y en bois, réunis par une poutre fuselée; essieu brisé articulé en deux points. immédiatement derrière le moteur se trouvent le pilote et le mécanicien, ce qui peut leur permettre un contrôle constant et quelques petites réparations du groupe motopropulseur. Le mécanicien a à sa disposition les appareils de T. S. F., émetteur et récepteurs, ces derniers dans une cabine étanche au son. L’essence pour 5 heures se trouve derrière le pilote dans un compartiment séparé de la cabine par une double cloison. La cabine pour huit passagers est confortable. La vitesse calculée est de i8okmk. L’AÉRONAUTIQUE A DS Les avions Lioré et Olivier Les Etablissemen I s Lioré ijt Olivier exposent au Salon un avion militaire et un hydravion de transport. LE MONOPLAN LeO-8. Cet appareil est un biplace monomoteur, muni du 3oo ML Renault. L’aile placée un peu plus haut que les y eux du pilote, et légèrement échancrée, permet de voir au-dessus. Les vues du pilote devant lui et vers le sol sont très étendues. Les ailes sont soutenues par de gros tubes en dura¬ lumin. profilés, lieux partent de la partie inférieure du châssis, deux autres de la partie inférieure du fuse¬ lage. Les longerons du fuselage sont des tubes de dura¬ lumin. de section carrée; celte forme permet de les assembler facilement par des goussets plats boulonnés. Le train d’atterrissage comporte quatre jambes de force réunissant le fuselage à deux cadres rectangulaires r' o Détails île construction de l'arion militaire Lient: i.t Ouvu-n Li:Q-S. \ gauche, le train d'atterrissage : essieu brisé supporté de paît et d'autre de la roue par des sandows, dont l'effort est supporté par une poutre en duralumin; un plan de châssis enveloppe l'essieu. On voit à gauche une pâlie d’allaehc des haubans d’aile. — Y droite et en haut, exire mile d’aile métallique : nervure d’aile formée d’U en duralumin de 1 5/ ' o , rivé* les uns sur les autres; longeron en duralumin étiré; une tôle, raidie par quelques ondulations, recouvre les nervures a l’avant. — lin lias et au centre, embout de nuit réglable : écrou à double filet en acier à liante résistance. — En lias et à droite, porte en aluminium formant capot : on voit l'un des deux verrous permettant d'enlever complètement la porte. Envergure, i5m,5o; profondeur de l’aile, im,()4o; lon¬ gueur totale, 8m,7o; surface portante, 3anv'; surface arrière, 4m\ Voie, 2m; roues de 800/1 5o. Poids total ert ordre de marche, i8ookg, dont 4>5okK de charge utile et :>.3okg de combustible. Vitesse à 3ooom, aiokmh; vitesse minima, 8okmlb L’appareil a subi des essais statiques sévères. La cel¬ lule ;i résisté à 1 5 fois ht charge normale; le fuselage a cassé à 18 fois la charge normale: le train d’atterrissage à résisté à 6,5 fois le poids de I appareil, l’essai n’étant pas poussé jusqu’à la rupture. Le planeur, entièrement métallique, ne pèse que 53okg. Les ailes, entièrement en duralumin, sont constituées par deux longerons en tube rectangulaire étiré, entre¬ toisés par des tubes ronds et des cordes à piano rivées. Dans les- nervures, les semelles sont, des L venant coiffer d’autres I plus petits formant le croisillonnement inté- tieur. emboîtant les roues; ces deux cadres sont reliés entre eux par un plan entoilé. L’appareil, et ce n’est pas une de ses particularités les moins intéressantes, a été étudié en vue de la construc¬ tion en série. L’est ainsi que les pièces de duralumin sont généralement planes, ce qui permet de les travailler sans les détremper, el que les caissons cl les pièces embouties ont élé évités presque complet emenl . L’HYDRAVION BI-MOTEUR H-13. Nous avons décrit cet appareil, dès ses premières sorties, dans notre n° 39 (p. a53). Caractéristiques principales : Envergure, i6m; longueur, nm,5o; hauteur, 3m,~o. Longueur de la cocpte, iom,8o; largeur maxirna de la coque, im,43. Surface portante, 58nv; puissance totale, L’AÉRONAUTIQUE 409 3oo III*. Poids à vide. 1 (i<>okg: charge de combustible, pour 4h de vol à pleine puissance, 3ookg: charge utile, donnerons prochainement la description de ce châssis. Dans ce cas l’appareil est équipé avec deux 180 HP 77/5- Détails de construction clr V hydravion LkO 11-13. A droite , l'un des groupes uioLours moulé sur un cadre dont on voit les éléments supérieurs, tenant lieu de longerons supérieurs des plans. V l'arriére, les trois branches d'un V , à l'avant, les deux branches d'un \. réunies par un caisson, enfin deux branches horizontales reliant les jambes du Y et le nœud de 1\ supportent le moteur par l'intermédiaire de carlingues. On distingue la nourrice d’eau, le radiateur Landdin , enfin la partie inférieure du capotage, les autres éléments du capot n’étant pas montés. — A droite et en haut , le plan central supérieur, dans lequel est logé le réservoir d’essence d'une contenance de joo litres. Celle ligure montre également les attaches de l’ï arrière, les attaches du V avant des supports moteurs; et les ferrures des attaches d’ailes. Les nervures sont en contreplaqué découpé raidi par des baguettes en sprucc collées et clouées; les longerons d'ailes sont des caissons en sprucc. A gauche et en bus , les attaches d'ailes du plan inférieur à la coque. On voit les ferrures d’attache des longerons des plans inférieuis, les haubans fuselés de la cellule, un des tubes de compression; les ares-bon tant s qui partent du droit des supp >rls-moteurs et viennent se réunir sur le carlingue centrale du fond de coque; une nervure caisson. Le plan central inférieur, recouvert en contreplaqué, fait corps avec la coque. Les poutres d’ailes la traversant et étant rivées avec les cloisons médianes, sont solidement liées aux longerons supérieurs de coque par des cales en sprucc, à la carlingue centrale par des montants en sprucc rivés avec les cloisons, aux quilles d’angle inférieures par des arcs-boutants en spruce rivés avec le bordé latéral. 55okg; poids total, t>4f>okg. Charge au mètre carré. /j;ikg,2; charge par cheval, 8kg,2. Cet hydravion a été réalisé également avec un train d'a 1 1 errissage relevahle, qui en fait un «amphibie ». .Nous pcino-Suiza, ce qui lui permet d’emporl cr, en plus du com¬ bustible pour 4h de vol à pleine puissance, àook4 de charge utile comme « amphibie » el 6ookg sans son châssis rede¬ vable. Sa vitesse csl de i6okmk. L’avion torpilleur Handley-Page L’avion-torpilleur exposé par la maison 1 1 andley- Page est un biplan monoplace à fuselage et hélice tractive. Les ailes sont repliables, et l’avion est destiné à être attaché à un navire porte-avions. La torpille est placée en long, sous le fuselage. Le train d’atterrissage, à amortisseur oléo-pneiimatique, est en deux parties sans essieu commun. On peut remplacer la torpille par deux bombes s’attachant sous les ailes. Les ailes sont construites suivant le système llandley-Page dit slolted-wing (aile à fenle\ à mouvement commandé par un levier à main. .Les ailerons comportent le même dispositif, ce qui leur donne une grande puissance. La queue est à incidence réglable suivant la charge. I n dispositif spécial permet, pour assurer le fonction¬ nement du mécanisme de lit torpille, de réchauffer celle-ci L’AERONAUTIQUE. on vol, an moyen des gaz d'échappement . Ce rcehaulle- men I , i ml i<| né par un I liermomèl re, esl réglai île à vol on I é. Il n cas de chute en mer, le pilote peut vider en moins de à » secondes le réservot r d'essence, ce (fui empêche l'avion de pujiier dans l'eau, 1 )e plus, le réservoir vide joint sa Ilot I a Inli I é à celle des sacs à air contenus dans le fuselage. I ne corde de secours parlant du plan supérieur s’attache à la m à la minute. Plafond, 3qoom. L’aile / landlei/- Page comprend, sur toute sa partie antérieure, un volet mobile, profilé comme une aile et pouvant pivoter autour de son centre de pression, (à1 volet esl porté par des supports s’appuyant sur le lon¬ geron avant de l’aile principale. D’après M. 1 landley- Page, on obtiendrait ainsi des écarts de vitesse consolé- râbles et qui accroîtraient beaucoup la sécurité de l’envol et de l’atterrissage. Plusieurs avions seraient construits avec ce dispositif, en iqad, pour le compte des Gouvernements britannique, russe et des Ktats-l nis. I n avion de transport lL-8/ià slolted wing serait mis en service sur Paris-Londres. L'aile à fente de l avion-torpilleur II andlf.y- Page ( d'après Klight). à gauche, détail du mécanisme de commande delà fente. Le mbe actionné par la commande du pilote porle à l avant une vis sans lin engrenant un pignon sur le tube transversal situé dans le bord d’attaque. La rotation de ce tube élève ou abaisse l’aile auxiliaire au moyen de leviers lixes sur le tube, ouvrant ou fermant ainsi la fente. — Au centre, section partielle d’une portion de l'aile auxiliaire-, la forme de cette aile rappelle les profils d’aile Joukowski. — A droite, mode de commande de la fente. L'AÉRONAUTIQUE. il 1 Détails de construction du sescjuiplan Nikupoht-I > kl agi; type 37. (uoquis de fia u die : structure du plan principal. l,’exlrado> du plan, rcvèlu de contreplaqué, e>t posé sur le sut; le revêtement de l'intrados n’élant pas en place, on dislingue : les trois poutres en caisson: la poutre arrière sur laquelle l'aileron s’articule; à gauche, l'armature de liaison des poutres au droit des mâts de cellule et les oreilles de fixation de ces mâts: à droite, les nervures de liaison des poutres au droit de la fixa¬ tion à la coque: tout au long de l'aile. lrans\ers, dément et à intervalles égaux, les lisses de soutien du revêtement supérieur du plan Croquis de droite : structure de la partie fixe de l'empennage. Les nouveaux avions Nieuport-Delage Les Llablissemonts .Y ieuporl-Aslra présentent tut Salon deux avions X i eu port- Delà ge de type nouveau. Le biplan Nieuport-Delage 29, type 22'"'. Le premier esl l'adaptai ion du I ype connu :>.() é’-i à une cell ti I o de 22m\ Les principales différences en î re les deux I y pes peuvi sut) : sc rosit nier coin tue I \ pe ■'<)('. i . type i. Longue» i' . . (V". ho hm, j<> Envergure . iom iSm Prnfondeurd’aile 1 ho 1 ‘.O Surface portante. <)(> •Z. 1 ’ 0 i 1 1 s à vide . 8001'" 7ht1'" Poids utile . 9.\W 1 h;k;: Poids total . | ZOO1'" 1 1 ook* Cha rge au ni2. . . . /|Ol'6,010 5okg ( ’diargc au cheval. /kg 1 La vitesse an sol calculée du I ype aL1' est de 25okmL Sa béquille orien labié est formée d'un ressort à lames. Les deux lypes sont munis de deux radiateurs Lantblin. Le sesquiplan Nieuport- Delage 37 C-l. Ce monoplace de chasse est muni d’un moteur II ispanoSuiza huit cy¬ lindres (i4° X i5o) donnant 3 20 HP à 1800 tours (M muni du turbo-com- presseur Holean. Montage de /llisr.wo -Sciza sur le type .">7 . Quatre carlingues, deux obliques, dans le pro longement des jambes de force avant du train d’atterrissage, et deux horizontales, supportent le moteur par l'intermédiaire d'un longeron d’appui. On distingue au dessus du carburateur, placé entre les deux groupes de cylindres, le palonnier qui commande la direction et, à droite, l'une des glissières aménagées pour les pieds du pilote. Le fuselage-coque es! de même slrueltire que celui du aq ; des cadres renforcés corresponde!! I aux al lâches des ailes cl du Irait) d’a 1 1 errissage. Le berceau moteur esl formé de quaire carlingues; l’axe du mnleur esl à 8oom,n au-dessous de l'axe de la coque, ce qui permel (h* loger le pilule en partie au-dessus du moleur. Le plan principal, en une seule pièce, esl fixé au milieu par six points (Pal¬ ladio à la coque. De chaque colé, il esl soutenu par un arc-boutant en Y dont le sommet part du ventre de la coque et dont chaque branche est fixée à I aile au niveau d’un plan séparant en deux moitiés sensiblement égales o la demi-envergure. Le poste de commande est en avant de l’aile, de façon à assurer au pilule des vues parfaites vers Pavant. La parti); centrale de l’aile esl donc re¬ portée vers I arrière el le bord (l'al¬ la) pie prend dans ce 1 1 e région , en plan, la forme d’un arc de cercle de très grand rayon, rejoignant la coque au niveau du dossier du siège pilote. Néanmoins on a conservé une pro¬ fondeur constante à l’aile en I ranspor- I a n I le profil parallèlement à lui -mérite et sans l’altérer. Le bord de fuite de¬ vient donc lui aussi un are de cercle qui se raccorde à la coque. Le plan principal comporte quatre poutres- longerons et esl recouvert dessus et O L’AÉRONAUTIQUE. 112 dessous de contreplaqué intervenant dans la rigidité de l'ensemble. Le plan inférieur, également porteur, est. destiné à accroître la surface portante tout en reportant le centre de poussée général vers l'avant. (>1 à profiler les essieux et en partie les roues. Il est fixé sur les montants du train d'ail errissage. Le cône arrière de la coque est traversé par des poutres formant la charpente des plans fixes, des nervures main¬ tiennent le profil. Sous l'arrière de la coque pivote une béquille élastique formée d un ressort à lames articulées et d'un jeu de rondelles Belleville. 1 / alimentai ion en essence se fai t par deux pompes . 1 .M . commandées par le moteur. Le réservoir décrochable, d une capacité de 9 qJ,i8; surface du plan inférieur, 5m\o9; sur¬ face portante totale, a6m ,20. Kmpennage vertical de in,;,9S, comprenant un gouvernail de direction de o111'’, 68 et une dérive de om‘,6o: empennage horizontal de /jm ,85. comprenant un plan fixe de 3‘n',o2 et un gou¬ vernail de profondeur de im',83. Poids à vide, 980^; poids utile, ->90^8; poids de combustible, 1 80 ; poids total, if3olîS: charge au mètre carré, d \ kR,6oo ; charge au cheval. fkfy. f6. Le dirigeable Astra-Torrès-48 Ensemble de la nacelle du dirigeable I, nacelle du pilotage; nacelle motrice; "3, coques des moteurs: A, moteur 1 faybach', I>, pots d'échappement; C, radiateurs; I), liélices; E, joints de cardan; E, ventilateur; (J, moteur auxiliaire; II, manche fuselée; I. réservoirs 71 essence ; .1, passerelles d’accès aux moteurs; K, chambre de repos; L, volant de commande de di¬ rection; M, volant de commande d’altitude; A, poste de pilotage; O, compas de i'|o; P, mitrailleuses; Q, guidc-ropc; H, cène-ancre; S, bombes; T, W.-C. et lavabos; U, poste de l’opérateur de T. S. F.; \V, dynamo d’éclairage; \. pompe à essence; V, ouïes de prise d'air; Z. patins d'atterrissage. Astra-Toiuiks de i i ooo|n5, lype 19 02. La Société .X ieu port- A.slra expose la nacelle du diri¬ geable . I .stra-l orré.s- f 8 , type A . / -9 f. L’enveloppe est du système bien connu Astra-Torrès à suspension intérieure par poutres en toile, hile est donc divisée longitudinalement en trois lobes réguliers. Le dia¬ mètre 'théorique de chaque lobe est de t im,8o. La longueur totale de l’enveloppe est de 8am, la lar¬ geur au maître-couple de i7ni,70, et l’encombrement en largeur aux empennages atteint iç)m,90. Le volume théo¬ rique est de 1 1 4oom\ ce qui donne, avec de I hydrogène à 1160" au mètre cube, une force ascensionnelle de l3 99 \ La nacelle mesure i.V".7o de long sur 9m,i6 «h* large et 9.ni,f)9 de haut. ISM e porte sur pylônes deux moteurs Maybach 960 III’, actionnant chacun en prise directe une hélice à deux pales de 3m,f><> de diamètre et 1 111 , 1 5 de pas. I 11 moteur auxiliaire Ballot de 10 IIP actionne le venti¬ lateur de ballonnet. La nacelle contient en outre les huits réservoirs d’essence déclenchables, d’une conte¬ nance totale de aqoo litres. Les ballonnets à air ont un volume total de 45oom '. Ils sont commandés par le ventilateur et par des ouïes de prise d’air. Les empennages horizontaux ont une surface totale L’AÉRONAUTIQUE. •413 de 94'"'; celle des <| u i Iles verticales est de i i8m'. Les gou¬ vernails de profondeur ont 35"1' en tout el le gouvernail de direction a L’équipement comprend, outre I armement de guerre, i ookg, et dix pa raclm 1rs individuels. mort , vitesse jirévue est de 8;)kml1. poids sc décomposent de la façon suivante : poids 700 T. S. F. et Tp.S. F., 1 3okg : armement , 620 kg ; agrès et outillage, 2.5okg; lest, 2i7«>kg; combustible. aoookK, à quoi s’ajoute l'équipage. Les hydravions Les livdravions de la ( .A.M.S. sont de quatre modèles différent s, niais ce sont tons des a p pareil s biplaces à coq ne. Le C.A.M.S-33 est un hydravion commercial bi¬ moteur d’une puissance totale de 55o MIL Les deux mo¬ teurs ! lis pano- Suiza 270 NI* sont disposés en tandem, et doivent donner une vitesse maxiraa de 1 kg, avec i7okg d équi- de la C.A.M.S. page (‘I i2Ùkg de combustible. La charge au mètre carré est de 27kg,5oo et celle au cheval de Le moteur est un / / ispano-Siuza 100 IIP. \ itesse au sol, 1 j5k,nh. Le C A ,j\I.S-3o 7 ., hvdravion de tourisme, a exacte¬ ment les mêmes caractéristiques que le précédent. Son poids est un peu plus élevé : à vide, il pèse 9Iokg5 Ie pouls utile est porté à 24okg et celui du combustible reste a i2okg, soit un poids total de 1270^, donnant une charge au mètre carré, de 29 kg, 65 et au cheval, de 8kr-,5. La vitesse est de 1 jokinl’. L hvdravion de chasse ( .A.M.S-oi. modèle 1922. a comme données principales : envergure, 1 1 m,2o ; lon¬ gueur. 8m,8o; surface, 33",s. Moteur / / ispuno-Suiza kü . ,)<><> P. Poids ;i vide, u >■>( > kg ; eonibus- lible, 2jikg; poids total, i5o6k*. (diarge au mètre •1 1 1 E)kg.T( >o ; au i heval, 5kg,o2. Vitesse au sol, 2.00 k mh carre, 1:1^,700; Il est probable «pie seul le type 31, < j u 1 vient de laire ses premiers essais, sera exposé. L’AÉRONAUTIQUE. 41 4 Ce monoplace militaire est un monoplan parasol à voilure biconvexe dissymétrique; le profil est spécial, dénommé de Monge Al. h .A. L empennage es! à profil symétrique. La construction est entièrement métallique, sauf pour une partie de la coque. La partie avant du fuselage est. constituée par deux forts caissons transversaux en Iule de duralumin, sur lesquels viennent se fixer le bail moteur, la cabane et le train, et qui se continuent vers l’arrière par une coque métallique renforcée par quatre longerons et des couples. La partie arrière, à partir du siège du pilote, est cons¬ tituée en monocoque renforcée par des longerons et des couples qui s’amincissent et s’épanouissent vers l’arrière pour former dérive. La cabane est métallique, constituée par un caisson transversal travaillant en porte à faux et deux tubes en N recouverts par un capotage. Le train d’atterrissage est également constitué par deux caissons en V de chaque côté de l’appareil. Voilure métallique . longerons composés de deux Details de construction du monoplan BusCaylet-de Momie type 52. -C'I. Nervure de l'aile', construite en forme de caisson, et entièrement en duralumin de 5/io etio/io d épaisseur, celte nervure est en trois pièces assemblées à chaque longeron par deux boulons. Ceci rend très aisé le démontage comme le remplacement d’une nervure ou partie de nervure endommagée. Dans le longeron, les semelles, constituées par des profilés en U, sont disposées a l’inverse de ce qui se fait habituellement. On obtient ainsi une plus grande facilité pour la pose des rivets, dont la tète est accessible par l’extérieur. Le profil adopte est biconvexe, comme on pouvait s’y attendre de la part de l’ingénieur rie Monge qui fut l’un des premiers à utiliser ce genre de profil; 1 épaisseur de l'aile, qui atteint 3o centimètres, parait forte pour un avion monoplan de chasse; mais le coefficient de sécurité exigé pour cet appareil atteint le ebifire énorme de iq, ce qui impose des longerons à grand moment d’inertie. — Aspect intérieur de la cotjue : on voit les dix points d attache par lesquels cette partie arrière, construite en monocoque bois, se raccorde à la partie avant du fuselage entièrement métallique. Le raccordement se fait immé¬ diatement derrière le siège du pilote. Ce dispositif facilite le transport de l'appareil et satisfait au programme du Service Techniijue qui exige que la plus grande dimension de tout élément de l’appareil démonte soit inférieure à 6 mètres. La photographie jointe est celle de la maquette d'essais aérodynamiques. Selon la méthode adoptée au laboratoire, les mâts de haubannage ne figurent pas sur le modèle. Il est tenu compte, pour le calcul, de leur résistance en vraie grandeur. Noter le fuselage effiléen queue de poisson . L’AÉRONAUTJQUE. 413 Détails de construction de l’avion Buscaylet- de Monge, type 52.— *3,. Charpente métallique constituant V armature intérieure de la roque clans sa partie métallique. On voit à gauche le bàli-moteur, puis les deux caissons principaux sur lesquels sont fixés, par des charnières qui en assurent l'encastrement, les jambes du train d’atterrissage; c’est sur ces deux mêmes caissons que viennent se fixera la partie supérieure la cabane et à la partie inférieure les mâts du haubannage rigide de l’aile. L’ensemble est croisillonné par le revêtement en tôle de duralumin. — Train d'atterrissage : Les jambes du train sont encastrées dans le fuselage à l’aide des ferrures-charnières; quatre axes servent ainsi d’assemblage, ce qui rend le démontage très aisé. Les jambes sont constituées par des caissons en duralumin, très rigides latéralement, ce qui a permis de supprimer tout croisillonnagc par hauban. Une disposition nouvelle des sandows procure une flexibilité progressive; au premier plan, les amortisseurs a friction complétant la «suspension » en évitant le rebondissement de I appareil a l’atterrissage. Un carénage «pantalon » vient recouvrir les jambes du train: I essieu est également caréné flasques et de deux Y opposés et raidis intérieurement par des tôles minces 1res allégées; nervures eroisillonnées en Y de duralumin. Le haubannage est constitué, de chaque côté de l’appareil, par un mât unique qui s’attache inférieurement aux caissons centraux. Le moteur est un II ispano-Suiza 3oo LIP. Caractéristiques principales : envergure, iom.goo; lon¬ gueur, 7in; surface, t/p»'. Poids total en charge, i35ok". Charge par mètre carré, 56kg; charge par cheval, .fkf*,u. Performances calculées : Vitesse au sol, c>7oknih ; vitesse à »ooom, :>.(>okmh; vitesse à jooom. a5okmil ; vitesse à 6ooom, :i3okml1. Plalond, 7ooom. Vitesse minimum d’atterrissage, io5kml1. La Vedette Zodiac de 3800 La nacelle du nouveau dirigeable Zodiac de 38oom esl exposée dans la Section de la Marine, qui a fait construire cette intéressante vedette. L’enveloppe en tissu caoutchouté double à i(i iuseaux contient an centre de poussée du volume un ballonne! compensateur, donl le gonflement est assuré par une manche à air mobile donnant une vent dation- à pression automatique par le courant d air des hélices. 1 nventda- leur à moleur auxiliaire peut y suppléer en cas de panne. La peau porte deux panneaux de déchirure, et deux soupapes à gaz, l’une inférieure automatique, 1 autre supérieure commandée. Suspension à ponts, en câbles d’acier à tendeurs et isolants en chanvre. Les empennages cruciformes à quatre éléments sont établis comme dans le Zodiac- EST : les quilles épaisses H les gouvernails sorti en luîtes de duralumin. Les quilles sont entreloisées par, deux mâts de compression Ira ver¬ sant 1 enveloppe dans une manche, ce qui assure, sans inconvénient, une excellente rigidité et une bonne obéissance aux commandes, même avec le ballon en dépression. La nacelle est 1res intéressante : elle comprend une poulre triangulaire en lubes d’acier, le plancher élaul placé sur la face supérieure de ce Iriangle. Laos la poulre sont placés les réservoirs d essence, water-ballasl et guide- ropes, I e dessus de la poulre esl recouvert d une carros¬ serie fermée en tôle de duralumin et toile sur baguette, formant une cabine de tm,8o de haut. L avant est occupe par le poste de pilotage qui comprend une colonne oscil¬ lante commandant la profondeur et un volant pour la direction. Les différentes manettes de moteurs, com¬ mandes de soupapes, du réglage de pression automatique sont placées à la main du pilote. Derrière, un poste de pilotage auxiliaire avec commande de profondeur à volant. L’AÉRONAUTIQUE. 4t« La vedette Zodiac de 38oo de côlé et par t arant ('i' m représente à peu j>rès F"). La vue est donnée par les larges fenêtres amovibles gar¬ nissant le capot avant en duralumin. Les moteurs / lispano- Suiza i;n> ML uhlisés à 120 ML sont placés dans des fuselages aux extrémités d une pas¬ serelle formant pylônes, ils sont supportés directement par une suspente verticale. Hélices propulsives en prise directe. Les moteurs sont très accessibles. Le ventilateur de secours et son moteur sont situés dans la nacelle entre les deux moteurs principaux. Ce petit moteur actionne également la T. S. F. L’arrière de la nacelle porte la commande e! la fixation articulée de la manche à air automatique. Deux pal ins élasl iques son t placés sous l’arête de la nacelle. Caractéristiques principales : \ olume, 38oom'; longueur totale, a i111, 70; diamètre, 1 r in,'7 i ; hauteur totale théorique, 17™, 5o; largeur aux empennages, i3m,5o. Puissance totale, ‘>./\o ML. Vitesse 8okmh. t.n haut , à gauche, un [»;i t i n en bois creux maronite, garni «lune pelle en l «Me tl acier: deux patins semblables, montés élasli«|uement sous la nacelle, amortissent I atterrissage et t ruinent le ballon en glissant sur le sol. En bas à gauche , I une des deux nacelles motrices. Celles-ci sont supportées par un pylône en tôles et cornières de duralumin, reposant en son «'entre sur la nacelle principale. Les nacelles elles-mêmes sont construites en cornières de duralumin et carrossées en t«M < • d’aluminium, tilles contiennent un moteur 1 lispano- Sui za i5o HP, avec démarreur électrique cl mise en marche de secours par manivelle, hn avant du moteur est situé I « • poste du mécanicien où celui ci peut accéder en cours «I ascension en utilisant le pylône « «mime passerelle. \u -dessus du moteur, le support du radiateur Lamblin . En bas à droite , l’arrière «le la nacelle (vue ■ > \ avant). On remarque les > longerons et les montants en tube d’acii'r formant la charpente principale. Celle charpente est contenue dans une carrosserie « (instituée, «laus la plus grande partie d«‘ la nacelle, par une tôle tendue sur des baguettes de duralumin supportées par des arceaux en L de duralumin. La partie arrieri' de la nacelle est en l«’de d aluminium emboutie. \ l’intérieur de la poutre, on voit l'un «li s réservoirs d essence avec son clapet de vidange permettant l’évacuation rapide de l’essence, soit en cas «l’incendie, soit lorsqu'on est dans la nécessité d utiliser l’essence comme lest de secours. Enfin, la manche à air alimente, le ballonnet avec l’air sous pression pris dans le refoulement des hélices. Celte manche peut pivoter autour d’un axe parallèle à celui de la nacelle et placer son orifice avant derrière l une ou l’autre des hélices, assurant ainsi, par une disposition de clapets appropriés, la ventilation automatique. L’AÉRONAUTIQUE 117 L’hydravion Bellanger-Denhaut L’hydravion bimoteur conçu par M. Denhaut et exposé au Salon par les Etablissements l> cl langer marque un très notable effort vers l’ hydravion marchand Ions- •- o d atterrissage à amortisseur oléo-pneumal ique est prévu. Ailerons compensés au plan supérieur; plan fixe réglable. Les commandes, rigides cl amagnétiques, constituent un Détails de construction de l'hydravion bimoteur Bet.i.angkr-Dknhalt. En haut : à gauche, système cV articulation des ailerons; à droite, raccord de l'aile ci ta coque. En bas, de gauche à droite : l'un des bâtis supports de moteur; la coupe transversale d'un mât; le système de repliement d'une aile , vu de l'arrière à hauteur du pivot. courrier. Muni de deux moteurs II ispano- Suiza 3oo IIP, cet appareil est en effet susceptible de couvrir à pleine charge ioookni, à une vitesse maxima pour laquelle le calcul indique quelque 22okmh. Ce résultat sera dû en grande partie, au dessin général de la cellule dont les ailes triangulaires, égalés et non décalées, assurent une portance maxima pour un poids minimum de construction, eu même temps qu’elles ré¬ duisent les résistances parasites. Ces ailes sont d’ailleurs repliables, l’appareil pouvant être remis en état de vol, sans aucun réglage, en 5 minutes. O O 7 La coque est. construite selon une formule nouvelle qui doit assurer un décollage facile, et un amerrissage doux; sa tenue à la mer a été spécialement étudiée. I n châssis ensemble remarquable sur lequel nous devrons revenir. Les deux cabines de passagers, éloignées au maximum de l’axe de rotation des hélices, sont extrêmement con¬ fortables en même temps qu’agréables à l’œil. Éclairage et chauffage de bord. T. S. F. et T. p.S.F. L’appareil entier est remarquable par un effort rationnel de construction vraiment mécanique. i OKùc.3 Caractéristiques principales : Envergure, aom; surface portante, yO'"J. Poids à vide, 2oookg; poids total, 35ookg, pour une charge utile de six passagers, deux pilotes, i navigateur. Charge au mètre carré, 5okg; charge par cheval, 5kg,8. Vitesse maxima calculée, ?.20knih; plafond théorique, 70oo,n. 12 L'AÉRONAUTIQUE H8 Quelques exemples de Ut construction métallique Breguet. Lu b ;i s , vue avant d’un flotteur latéral en duralumin pour avion Breguet tspc 14. Les deux autres documents sont deux détails de cadres de fuselage pour avion du type « Léviathan ». Les avions Louis Breguet Les Etablissements Breguet exposent au Salon un fuselage de Breguet « Léviathan » type XXI équipé eu avion de bombardement de nuit; un biplace Breguet type X ! X muni du moteur Lorraine- Oietrich Z 70-400 IIP; enfin le nouvel avion marchand Breguet type XX 1 1 établi pour une charge correspondant à 20 passagers. Le type XXI ne se distingue pas, ({liant à la construc¬ tion du fuselage, du type XX déjà décrit dans cette revue. Le type Breguet A IX a été présenté et ses croquis de construction publiés (n° 39, p. 253). C’est le type XXII que nous décrirons ici. L’AVION MARCHAND TYPE XXII. Le Léviathan type XXII est un appareil directement dérivé d u I y pe XX. Sa puissance est également de 960 HP, mais répartie en deux groupes bimoteurs Breguet disposés dans des nacelles latérales, de part et d’autre du fuselage. Le fuselage, dont la construction est analogue à celle du type XX, comprend des cadres rectangulaires eu dura¬ lumin, reliés entre eux par des longerons tubulaires et des haubans. Les cadres ne présentent aucun crotsillon- nage dans leur plan, ce qm dégage complètement l’inté¬ rieur du fuselage, condition importante de bon aménage¬ ment marchand. Tout à 1 avant, on trouve le poste du navigateur, avec installation de T. S. P. et de radiogoniométrie ainsi que tous les instruments de bord : boussoles, dérivomètre, etc. nécessaires à la grande navigation. Derrière le navigateur, sur le côté droit du fuselage et en avant des ailes, on L’AÉRONAUTIQUE. 419 . Détail de construction des nacelles supports de moteurs, dans le Bukgl’kt-Lkviatiian type X\ll. Les nacelles support-moteui's comprennent un caisson spécial en duralumin, en forme de T, donl l'extrémité inférieure est li\ée par une chape au longeron avant de l’aile. Cette chape reçoit également le tube avant du train d’atterrissage et la rotule de la contre-fiche avant, allant au fuselage et rejoignant la cabane sur le longeron supérieur. Deux tubes torpédo en duralumin partent du cadre supérieur de la nacelle pour aboutir à une chape fixée au longeron avant du plan supérieur. La nacelle qui renferme le groupe moteur est constituée par un fuselage de sec¬ tion transversale carrée; ce fuselage est réalisé en tubes de duralumin; il est fixé à l’arrière sur le mât de cellule; les extrémités de ce niât sont fixés dune part au longeron supérieur Alt et, d’autre part, au longeron inférieur Alt. I>ans ce dernier cas, la pièce d’assemblage reçoit comme a l’avant la rotule d’extrémité de la contre-fiche allant au fuselage et l’un des tubes \ It du train d’atterrissage. Dans sa partie avant, la nacelle supporte le groupe bimoteur de jSo MP qui est fixé sur deux longerons en duralumin. \ l’arrière se trouvent des réservoirs d’essence d’une capacité de üo1, et d’huile, l\~[. Un capotage en tôle d’aluminium carène complètement chaque nacelle, en lui assurant la meilleure forme de pénétration. trouve le posle de pilotage, de façon à permettre au pilote une vue dégagée en avant de l’avion. Derrière ce poste commence la cabine des passagers, <[ui se prolonge jusqu’à l’avant-dernière travéedu fuselage, et qui a 7m de long sur 2m de large et 2m de haut. Une porte rectangulaire pratiquée sur le côté gauche du fuse¬ lage, derrière la cellule, sert à l’entrée et à ht sortie des passagers; cette porte est munie d’un système de ferme¬ ture spécial. Le fuselage comporte un revêtement métallique cons¬ titué par des U en tôle de duralumin de faible épaisseur, réunis au moyen d’œillets, suivant un procédé spécial breveté. Sur les côtés et dans la partie supérieure, de larges ouvertures reçoivent les fenêtres, manœuvrables de l’in¬ térieur au gré des passagers. La cellule biplane comprend trois parties : une partie centrale qui va du fuselage aux nacelles des moteurs, et sur laquelle viennent s’assembler les deux parties latérales. La structure est très analogue à celle du type XX. L’atterrisseur est analogue à celui du type XX. Les organes de gouverne comprennent : Un plan horizontal fixe comportant une partie avant réglable en vol et une partie arrière fixe; un équilibreur compensé; trois plans de dérive verticaux, c’est-à-dire un plan central dont une partie est réglable en vol et deux plans latéraux fixes; un gouvernail de direction compensé. Les commandes de gouverne sont réalisées au inoven de transmissions rigides spéciales, empêchant toutes vibrations des surfaces compensées et annulant les efforts de torsion dans les arbres de commande et les longerons des surfaces mobiles. Sur le type XX, ce système, aux dires d’un de nos collaborateurs, s’est montré remarqua¬ blement ellicace. Chaque groupe moto-propulseur comprend un bimoteur ! ire guet constitué par deux lignes de S cylindres de 108 X i5o. Chaque groupe de cylindres attaque un vilebrequin , les deux vilebrequins agissent sur un réduc¬ teur au bout duquel est montée I hélice. Le radiateur est constitué par deux éléments « nids d’abeille », placés de part et d’autre de chaque nacelle. Les nacelles supports de moteurs sont décrites en légende de nos croquis. 420 L'AERONAUTIQUE. Les passagers sont installés à l’intérieur du fuselage, sur des sièges spéciaux eri tubes de duralumin, recouverts en cuir; les dossiers de ces sièges peuvenl prendre deux positions, assurant ainsi un confort réel. Des coffres à bagages et une toilette, à l’arrière du fuselage, complètent ces aménagements. Caractéristiques principales : Envergure du plan supérieur (avec ailerons compensés). 25m,538; envergure du plan inférieur. 23™. 600; lon¬ gueur, i4m,oi6; hauteur, 5m,i35; entreplan. 3m,i5o; surface portante, i4om'. Poids de l’avion à vide, 3i5okg; combustible, ”5okg; charge, 2:>ook"; poids de l’avion en ordre de marche, 64ookg. Performances calculées : Vitesse au sol, i8okmk; vitesse à aooom, i;Okl"1*; vitesse à l’atterrissage, ()okmh; temps de montée à 2ooom. 20 minutes; plafond, 45oom; longueur de roulement au départ, aôo111 environ; longueur de roulement à l’atter¬ rissage, 200m. au Salon par îles pièces dé¬ tachées exposées au stand de la Société du Duralumin , est un avion de chasse pour grandes attitudes, mono¬ place. L’aile monoplane est du type parasol, épaisse et pro¬ gressivement amincie. La voilure, établie d’après les mêmes principes île cons¬ truction métallique que l’a¬ vion i.Bn-2. comporte les mêmes sections de tube. Le coellicient de sécurité est de 19, ce qui représente une charge de 20 tonnes. LÉGENDE {sut le). En liant, berceau du moteur His- caxo-Suiza 3oo IIP : le caisson slip - port est en duralumin rivé; l'arma¬ ture de raccord avec Je fuselage est en tubes d’acier; les flasques obliques ajourées, à bords tombés, sont en acier. — Kn lias eL à Uaucbe, V assemblasse du mât ar- II is pano- Suiza muni d’un turbo-compresseur R ateau , situé en arrière du moteur. Réservoirs protégés de 3oo litres pour 3 heures de vol. Le pilote, assis au centre d’une échancrure pratiquée dans l’aile, jouit de vues to¬ tales. Parachute à bord. Caractéristiques principales : Envergure , 1 1 m.6o lon¬ gueur, 8ra, 10; surface por tante 26n,î,5oo. Poids total en charge, i4aokg. Charge par mètre carré, 53kg, 600 ; charge par cheval, 4kg>73o. Détails de construction du monoplan de chasse Wibault 3 C-.t . Légende ( fin ). vibre de voilure et de ta jambe de force arrière du train d’atterrissage avec le longeron inférieur du fuse¬ lage. — En bas à droite, le guignol de commande du gouvernail do profondeur; l’étambot et l'axe des volets de profondeur sont deux tubes d’acier. L’AÉRONAUTIQUE. m L’avion quadrimoteur Schneider Le biplan métallique triplace à quatre moteurs que les Etablissements Schneider exposent au Salon a été cons¬ truit dans les usines d’Harfleur; il est conforme au pro¬ gramme des avions de bombardement de nuil. Nous en avons publié la photographie dans notre n° 42, p. 363. La surface portante est répartie en deux plans de même envergure. Les ailes comportent du Y en plan, et l’aile inférieure a un V transversal de 3 pour ioo. Les plans ne sont pas décalés l'un par rapport à l’autre. Chacune des ailes inférieure et supé¬ rieure possède des ailerons non compensés. La membrure de chaque aile est constituée par deux longerons en acier à section rectangulaire, formés de semelles embouties réunies par des montants et des diagonales également em- boutis. L’acier employé est un acier nickel-chrome, emboutissable à froid, et dont les caractéristiques mécaniques sont U I 7ok§; E 55 ks ; A pour i oo = 1 2 ; o ■'* 8k«m. I Ces longerons sont en¬ tretoisés par des tubes en alliage léger, à haute résis- tance, croisillonnés avec des cordes à piano munies de tendeurs. Les nervures, en alliage léger embouti, sont constituées par trois parties reliées aux longerons par des tôles rivées. Les ailes sont entoilées; le bord d’attaque jusqu’au longeron avant et le bord de fuite sont; métalliques. La cabane et les mâts de cellule sont constitués par des tubes d’acier, liés aux longerons inférieurs par des arti¬ culations à rotules et aux longerons supérieurs par des axes. Les mâts de cellule sont profilés par des habillages en aluminium. L’empennage horizontal est biplan; chaque plan porte un gouvernail de profondeur. Entre les plans sont dis¬ posés trois gouvernails de direction, dont l’un sert exclu¬ sivement à assurer une correction en cas d’arrêt de mo¬ teurs. Le fuselage est constitué par des tubes en alliage léger à haute résistance et en acier, assemblés par des raccords en tôle d’acier rivés, le tout entretoisé par cordes à piano. La partie avant du fuselage est garnie de tôles en alliage léger, la partie arrière est simplement entoilée. Le train d’atterrissage se compose de quatre roues de im,a5 X o,n,?.5, disposées en deux trains placés sous chaque fuseau moteur et écartés de 6m. Les amortisseurs sont constitués par des sandows indépendants installés suivant un dispositif breveté. Les groupes moto-propulseurs sont situés de chaque côté du fuselage; un groupe est constitué par deux mo¬ teurs 1 j orra i ne- J) i et r ich 370 1 IL. indépendants, dis¬ posés en tandem et ac¬ tionnant chacun une hélice montée en prise directe; les hélices avant sont à deux pales, leur diamètre est de am,qo; les hélices arrière sont à quatre pales et leur diamètre est de am,6o. Chaque moteur possède un démarreur Viet-Schnee- beli permettant la mise en marche pendant Je vol, à partir du poste de pilotage. Le poste de pilotage, situé en avant delà cellule, est à double commande débrayalde; la partie du fuselage située en avant du poste de pilotage est réservée au navigateur et au poste de télégraphie sans (il. Caractéristiques principales : Envergure, 3om; longueur, kjHÇqS; hauteur, 6m,io; surface portante totale (ailerons compris), 220™'. buis- sance, quatre moteurs Lorraine-Dietricli , de 370 HP chacun, soit 1480 HP. Poids à vide, 65ookg; poids de combustible, 1 700 kg ; poids utile, i8aoks; poids total en ordre de vol, 10 02.okg. Performances : Longueur de roulement au décollage, 3oom; à l’atter¬ rissage, 200 m. Vitesse maximum au sol, i6okmh; à 2000111, i5okmh; \ilesse minimum, 8okmh; temps de montée à 2000 m, i3 minutes; plafond théorique, 5ooom; rayon d’action, 700 km Les Etablissements Schneider ont, en outre, en cons¬ truction deux avions-canons quadrimoteurs, munis chacun L-AÉRONAUTIQUE. }<■>-) d'un matériel d’artillerie de D’autres projets d’avions et d’hydravions, retenus parle Service Technique oo ; surface portante, 58m\ Poids à vide, i335kg; poids de combustible, 3iokg: poids utile, 455kg; poids total en charge, 2iookg. Le moteur est un Lorraine-Dietrich Syo 111*. Poids par cheval, 5kg,6oo; poids par mètre carré, 37kg. Performances calculées : vitesse au sol, i8okml1; vitesse à 4ooom, i7 HP. Noter le mode de fixation des deux radiateurs Lamblin. LA VIE AÉRONAUTIQUE ■ — ~ Politique aéronautique Les dirigeants de V Aéronautique. La démission de M. Lloyd George et la formation du Ministère Bonar Law valent à la Grande-Bretagne, comme chefs de son Aéronautique, deux hommes nouveaux : Sir Samuel Hoare, dont la compétence passe surtout pour financière, succède au capitaine Guest comme Ministre de l’Air; le nouveau Sous-Secrétaire d’Etat est le Duc de Sutherland, d’ailleurs Président de la British Air League. En Italie, la victoire fasciste a permis à M. Mussolini d’appeler à la direction de l’Aéronautique militaire, le général Douhet et de faire de M. Arturo Mereanti, le chef des Services civils de l’Aéronautique ; les deux Directions seraient autonomes et indépendantes. Le grand-officier Mereanti, aviateur pendant la guerre, préside l 'Association nationale des pilotes d'aéronautique italienne; sa proverbiale activité s’est surtout exercée jusqu’ici dans le domaine de l’automobile sportive. Le général Douhet, officier d’une haute distinction, commandait, dès 1912, le bataillon italien des Aviateurs; son indépendance d’esprit lui valut en 1916 de graves sanctions militaires qui sont un honneur; le général Douhet est un remarquable écrivain aéronautique : son livre, H dominio delVAna, est peut-être le plus large exposé de doctrine aéronautique que nous connaissions. Il est enfin probable que la nomination de M. Finzi, aviateur militant, au poste de Sous-Secrétaire d Etat a l’Intérieur, contribuera encore à un « réveil aéronautique » qu’appelle de ses vœux la presse italienne. L'arme de l' Aéronautique militaire. M. Adolphe Girod, député, vient de terminer son Rap¬ port sur le projet de loi portant création de l’arme de l’Aéronautique. Ce Rapport conclut à la création de l’arme et au dépôt d’un projet de loi dont voici les premiers articles : Article premier. — L’Aéronautique constitue une 431 arme spéciale. Provisoirement , ses cadres sont fixés par décret, dans la limite des crédits ouverts par la loi de finances. Art. 2. — Jusqu’à promulgation de la loi spéciale fixant le statut de l'aéronautique militaire, sont classés dans les cadres de l’arme tous les personnels, officiers et hommes de troupe, actuellement détachés ou hors cadre dans l’Aéronautique. Art. 3. — L’avancement aura lieu sur l’ensemble de l’arme. En attendant la promulgation des lois organiques de l’armée future, les personnels de l’Aéronautique mili¬ taire seront régis, au point de vue de l’avancement, par les mêmes règles que celles applicables aux officiers des autres armes. ■ Industrie aéronautique rzzzznzz En Italie. Sous les auspices de la Confédération Générale des Indus¬ tries, une réunion d’un certain nombre d’industriels a eu lieu à Turin dans le but de créer une l mon des Industries Aeronautiques. M. Olivetti a été élu à la présidence; les représentants des maisons Breda , Caproni , Ansaldo , Fiat, Gabardini et Macchi assistaient à la réunion. Le but de l’Union est de coordonner les efforts des dilférentes entre¬ prises. Aérotechnique et Construction - Un enregistreur de vol. Le National Advisory Connniltee for Aeronaulics a établi un appareil permettant d’enregistrer la position des trois commandes d’un avion. Un tambour enregistreur à film est mû par un petit moteur à vitesse constante. Les mouvements des com¬ mandes sont transmis par trois câbles enroulés sur trois tambours contenant un ressort qui maintient la tension des câbles. Les mouvements sont communiqués par des leviers à trois miroirs qui reflètent le faisceau lumineux venant frapper le film, suivant le système employé sur tous les enregistreurs du N .A.C.A. Afin de distinguer les trois traits sur le film, deux des miroirs sont voilés pério¬ diquement par îles secteurs tournant à vitesses différentes, de sorte qu’un des traits est continu, un autre en points, le troisième en traits. L’appareil est réglé sur chaque avion par des repères pris à des angles donnés. Les angles enregistrés sont mesurés par leur distance à une ligne médiane sur le film. Cet instrument est aussi utile pour l’étude de la stabilité et des qualités de manœuvre d’un avion que pour celle des pilotes eux-mêmes, au point de vue physiologique. 432 L’AÉRONAUTIQUE. La construction métallique en Amérique . D’après Aviation, le Navy Department a poussé d’une manière tout à fait particulière les études sur l’emploi du duralumin, qui a été introduit aux Etats-Unis pour la construction du dirigeable rigide Z.R-i. La Naval Aircraft Factory de Philadelphie fabrique elle-même l’alliage léger, et les constructeurs en relation avec le Navy Department ont été invités à faire usage de cet alliage et à en suivre la fabrication. Plusieurs ailes et flotteurs métalliques ont été cons¬ truits par les ateliers de Philadelphie. D’autre part, la Glenn L. Martin C" a entrepris la construction d’hydra¬ vions en duralumin, de même que Stout , qui essaye un hydravion porte-torpille entièrement métallique. Avions nouveaux Le monoplan de chasse Dezvoitine. Le monoplan de chasse Dewoitine a été essayé en vol, les 18 et 19 novembre, sur les landes de Pont-Long, près de Pau. Le nouvel appareil est un monoplan monocoque en duralumin. Le fuselage pisciforme est formé de tôles. Le plan unique, très bas sur le fuselage, y est solide¬ ment fixé par une armature au centre sur toute sa pro¬ fondeur; des tubes d’acier, enfermés dans des gaines pro¬ filées en tôles de duralumin, partent des attaches du châssis d’atterrissage pour soutenir le plan aux trois- huitièmes de sa longueur. Le moteur est un Hispano- Suiza 3oo HP, l'hélice une Lumière, et les deux radiateurs Lamblin, placés immédia¬ tement sous le moteur en dehors du fuselage, sont coiffés d’une calotte profilée. Le pilote Barbot a évolué à 35om pendant plus de 20 minutes. L’appareil a un poids total de i200kg. Un “ amphibie ” français. L’avion 11 amphibie ” Schreck- “ F. B. A. ”, à moteur Darracq 420 LIP, vient de faire avec succès ses premiers vols à Argenteuil; il était piloté par M. Duhamel. Le nouvel “ amphibie Fokker. La coque, constituée par une ossature en duralumin, comporte une poutre centrale occupant toute sa hauteur; elle est divisée en 1 1 compartiments étanches. A Lavant se trouve l’observateur, qui dispose de com¬ mandes de secours; plus en arrière, le siège du mécani¬ cien et celui du pilote. Le dispositif de relèvement des roues peut être actionné, pendant la marche de l’appareil, par le pilote, le mécani¬ cien, ou même l’observateur. A l’intérieur de la coque, et en arrière du train d’atter¬ rissage, se trouve le combustible, réparti en quatre réser¬ voirs d’une capacité totale de 6001. Plus à l’arrière encore se trouve le siège du second observateur. L ' « amj/hibie » Kokkkr, à moteur Nai'ikk |.’><> HP et radiateurs Lamblin. Le plan supérieur est en deux parties et présente une flèche et un V accentués. Le plan inférieur est d’une seule pièce et fortement décalé vers l’arrière. La cellule, sans haubans, comporte des montants en « poutre Warren ». Le groupe moteur entier peut se démonter par le haut, à l’aide d’une grue, sans toucher au reste de l’appareil; le bâti du moteur est muni de pieds, de sorte que l’en¬ semble peut être posé à terre sans qu’on risque d’endom¬ mager les radiateurs ni le carter. Le nouveau monoplace de chasse Dounier « Falke » à moteur Wright Uispano-Suiza 3oo IJ P et radiateurs d’eau et d’huile I.amiîi.in. lînse.nble de I appareil, vue de face — Structure du fuselage — Montage des radiateurs, raccord des jambes de force du train d’atterrissage, capotage spécial relevé, sur le cliché, assurant l'accessibilité du moteur. Caractéristiques principales : Envergure du plan supérieur, i8m,20 ; du plan infé¬ rieur, iom,5o; profondeur du plan supérieur, 2ra,4o; du plan inférieur, im,8o; longueur, i2m; hauteur, 3m,3o. Poids à vide, i8ookg; poids total, 2Ôookg. Vitesse, igoknih. Décollage sur l’eau en 20 secondes. Le moteur Napier- Lion 45o HP. J ^es radiateurs sont des Lamblin. Le monoplan de chasse D or nier “ Falke Les usines suisses D or nier ont essayé avec succès au milieu de novembre le nouveau monoplan de chasse D or nier « Falke », appareil robuste et très maniable, qui constitue le développement moderne du biplan monoplace Damier l)-i de 1918. Le Falke est un monoplan monoplace, type parasol, ;i tule épaisse en porte à faux, prévu pour être utilisé sur des terrains courts et raboteux. Le train d’atterrissage a été, pour cela, établi de façon très robuste, avec des roues de grand diamètre. La section de l’aile, à grand K, et faible K,, permet un grand écart de vitesse. Le pro¬ blème de hi bonne visibilité a été résolu par la disposition eu parasol et par la disposition d’un siège de pilote à hauteur réglable. La construction est entièrement métallique. Seule une économie de poids a fait maintenir un entoilage sur barrière de l’aile et les gouvernes. On a employé de l’acier chrome-nickel d’une résis¬ tance de 75 kg : min2 et du duralumin de 4o kg : mm2. Les essais statiques ont permis de charger les ailes à dix fois le poids de l’avion. Le métal ne travaille, au coefficient de sécurité, qu’à 5o kg : mm2 pour l’acier et i5 kg : mm2 pour le duralumin. L’aile, de iom d’envergure sur 2m de profondeur, de forme rectangulaire, est établie d’une seule pièce sur deux longerons de tôle d’acier profilé. Les nervures en caissons sont en duralumin, et l’aile est recouverte en grande partie de tôle de duralumin. Elle s’attache au fuselage en quatre points par quatre boulons, ce qui la rend très facilement démontable. Le fuselage esl entièrement en duralumin, sans longeron, constitué seulement de tôles de duralumin renforcées par des nervures transver¬ sales de même matière, profilées en U, et rivées. Ce fuse¬ lage sans hauban, de même poids qu’un fuselage analogue eu bois, est d’une grande résistance. Des essais de torsion ont démontré que le métal ne travaille qu’à 7 kg: mm2 sous une charge égale à dix fois le poids total de l’avion, soit \ de la résistance du matériau employé. Gouvernes construites comme les ailes. Le gouvernail de direction est compensé, fous les câbles sont abrités et le gouvernail de profondeur esl commandé par tube. La queue, démontable, est reliée au fuselage par quelques boulons. Le train d’atterrissage, sans axe, très lin, esl formé de deux jambes profilées articulées au fuselage qui contient les amortisseurs. Les roues sont en disques de duralumin. Réservoir derrière le moteur, en avant du pilote, et con¬ tenant l’essence pour 2 heures de vol. 124 L'AERONAUTIQUE. Les radiateurs à eau et huile sont des Laniblin, placés sous le fusela ge. Caractéristiques principales : Envergure, iom; longueur, 7m,43; hauteur, 2rn,Cb. Surface, :u>ni'; surface de la queue horizontale, a"1 ,88. Atude d’incidence de l’aile, ad1, 5, Avec un moteur Wright- H ispano de doo-ujo MIL l’avion, portant 36ok" de charge utile, a donné des vil esses variant entre qokmk cl 265kmk; il a atteint iooom en i minute 8 secondes et 3ooom en 6 minutes et demie; son plafond paraît être de qooom. Le même appareil peut voler avec un moteur BM.W. de 1 85 IIP. La nationalité du moteur est une indication; il doit s’agir là d’un des premiers travaux exécutés, dans les usines suisses Donner , pour le compte des Ltats-Unis. Monoplan L F. G. pour 4 passagers. Les usines L.F.G. de Stralsund sortent un nouveau monoplan pour quatre passagers. Le L.F.G. V-27 ou Le monoplan - - - — - - 6856 - Déni mi il. Monoplan en porte à faux, l’aile épaisse de i5lu,4o d’envergure étant au-dessus du fuselage. C’est un avion de transport pour distances moyennes à bonne vitesse. Pilote et mécanicien côte à côte à I avant et à 1 intérieur de l’aile; pour éviter tout danger en cas d'in¬ cendie du carburateur, on a disposé entre le moteur et les sièges du pilote et du mécanicien une cloison en dura¬ lumin. Lue autre cloison se trouve entre ces sièges et la cabine. L'aile est iixée au fuselage par quatre boulons. Le train d’atterrissage est muni de deux roues jumelées pour éviter le danger de capotage en cas de crevaison. L’avion est muni d’un moteur B.M.W. 1 85 IIP. Cons¬ truction en acier et en duralumin. Caractéristiques princi pales : Envergure, i5in,4°î longueur, 8m,85; hauteur, 2m,po. Poids à vide, ioiok"; charge utile, 7(jok"; poids total, 1770^. Hayon d’action, ()8okm en \ heures; vitesse ascen- sionelle-, iooom en 8 minutes. Le monoplan de sport Rieseler R.lIl-21. Les usines Rieseler de Berlin-. lohannisthal viennent de finir la première série de trois exemplaires de leur nouveau petit monoplan de sport monoplace parasol type /1.///-22 à moteur llaacke , à deux cylindres opposés, de 28 MP. Cet avion est une modification du type R. II- 21 (ef. F Aéronautique, u° 37) et se distingue de celui-ci par les caractéristiques suivantes : Réservoir situé en charge sur l’aile pour améliorer la sécurité d’alimentation du carburateur; aile en deux pièces pour faciliter le transport, repliable le long du fuselage de façon .ooom, el à peu de distance de Naples, la jeune femme donna le jour à son enfant. Rappelons que, si l’on eu croit les journaux, deux naissances en ballon libre auraient eu lieu : en 1899, une dame Robertson aurait accouché en nacelle, au cours d’une ascension exécutée en Amérique, cl en 191 1, en Russie, une naissance analogue aurait eu lieu. Distinctions et récompenses. — L’Académie des Sciences a décerné le Prix Houlle- vigue de :>ooofr a M. Rodolphe Soreau, président de la Commission d Aviation de I Aéro-Club de h rance , pour l’ensemble de ses travaux aéronautiques. — - L’ Aéro-Club de France a décerné sa grande médaille d’or à Georges Blanchet, remarquable aéronaute, quatre fois vainqueur du Grand Prix et lauréat de nombreux concours, el à Lucien Bossoulrol, titulaire des deux re¬ cords du monde de durée et vainqueur de plusieurs grandes épreuves d’aviation. L ' Aéro-C luh a également attribué sa grande plaquette de vermeil à Maneyrol pour son record de vol sans moteur. Enseignement aéronautique. Le Cours de M. Marchis pour le Certificat de Technique aéronautique a lieu les mardi et jeudi, à 1711 3om,à l’Am¬ phithéâtre de Géologie de la Faculté des Sciences. M. Toussaint, directeur de l’Institut aérotechnique de Saint-Cyr, fait, à partir de décembre, dix leçons (une par semaine) sur tes Méthodes expérimentales en Aérodyna¬ mique. L’examen pour l’obtention du Certificat de lechnique aéronautique (Certificat de la Licence ès sciences) se pas¬ sera en juin. Communiqués. Nous apprenons la constitution du Comité aérien France — Outre-Mer , fondé sous le Haut Patronage des Ministres de la Guerre et des Colonies, du Sous-Secrétariat d’Ktat de l’Aéronautique et des Transports aériens, et de la Figue aéronautique de France. Ce Comité a pour but de favoriser l’essor de l'aviation dans nos Colonies, et de l’orienter vers son véritable but : les liaisons intercontinentales. Le Comité aérien France — Outre-Mer a pour président M. Daniel Vincent, ancien ministre, ancien sous- secrétaire d’Ktat de l’Aéronautique; pour vice-présidents, MM. C harles Tisseyre, député, et Dal Piaz, président de la ('ompagnie générale Transatlantique; secrétaires géné¬ raux, MM. de Saint-Blancard et Maurice Nau. Le siège social est 8, rue l lalévy. L’AERONAUTIQUE. 43it REVUE DES BREVETS. Dispositif pour l’alimentation des moteurs d’aéronefs. M. Bateau Auguste. Brevet n° 543 49t> du 12 novembre îqa t. (à- dispositif assure aux pompes un lion fonctionnement aux altitudes élevées où la pression atmosphérique devient faible. La pompe A aspire l’essence du réservoir B, puis la refoule dans la cuve à niveau constant C du carburateur où règne une pression égale à celle de la conduite D d'air d'alimentation du moteur. Une tubulure K met en communication le tuyau D avec le réservoir B par l’intermédiaire d’une sou¬ pape régulatrice, comportant un piston F dont la largeur est telle qu’il recouvre l’orifice d’une tubulure G communi¬ quant avec le réservoir et en même temps avec la chambre II dans laquelle est disposée une boîte manomé trique I. • Cette, boîte I commande directement le piston F par une tige .J. Enfin un ressort k que main¬ tient un écrou réglable L permet le réglage de la pression dans le réservoir à Ja valeur désirée. Quand la pression extérieure est supé¬ rieure à celle qui règne dans I, la boîte* manométrique se comprime, découvrant l’orifice de G et mettant le réservoir en communica¬ tion avec l'atmosphère par un trou M. Par suite la pompe À peut aspirer l’essence sans être gênée. Au fur (>l à mesure de la montée, la pression de l’air extérieur diminuant, la boîte manométrique se dilate et il arrive un moment ou le piston F coupe la communication de B avec l'atmosphère et établit celle de D avec B. A ce moment, la pression du réservoir augmente, et , par suite, la hauteur d’aspiration de la pompe diminue. Perfectionnements apportés aux dispositifs de sespension des trains d'atterrissage. M. lloiulaillo Maurice. Brevet. n° 543 iti(S du i t novembre îqat. L'appareil est constitué par la combinaison, sur un même train d’atterrissage, d'un dispositif amortissant le cltoc produit a I atter¬ rissage, avec un dispositif de freinage ralentissant le mouvement de rebondissement. L arbre 1 portant les roues 2, folles sur lui , est consl i t ué par un tube susceptible de déplacements angulaire s autour d'un point fixe du bâti, non visible sur la figure, mais plan * à l'intersection des axes a-a et b-b de la figure 2. Le 1 u b-* 1 traverse une ou vert lire allonge! ■ 3 du bâti \ , qui porte en à et (> de* ; point s d’a 1 1 aclie pour un sandow 7, s’enroulant en partant de 1 rattache (i pour passer sous l’axe B solidaire du bâti, puis sur l'arbre i, sous l’axe q solidaire du bâti, à nouveau sur I arbre t, etc. Quand la roue a louche b* sol, le bâti \ tend à se déplacer de haut en bas. Ce mouve¬ ment est gêné par le sandow 7 antagoniste qui amortit le premier choc et tend ensuite à reprendre sa forme primitive, donc à rejeter le bâti de bas en haut. Ce mouvement est énergiquement freiné par le dispositif amortisseur 10, fixé au bâti j par boulons ou d'autre manière. Ce dispositif amortisseur est par exemple un amortisseur hydrau¬ lique fonctionnant par déplacement d'une palette dans un liquide. Cette palette est reliée par la bielle il et la rotule 1 •> à un levier il de longueur réglable, relié lui-même par une rot nie 1 \ à une douille 1 > fixée sur 1 arbre I. A. de CA RS AL A DE et F. REG1MBEAU. L AERONAUTIQUE. 4 40 L’Aeronautique, des origines à 1922, par le comte DK la Vali.x, Paul Tissandi er ( I Charles Dollfcs Ç). Un très beau livre : ouvrage de luxe, d arl el d histoire, par¬ faitement présenté sur un beau papier et donnant la reproduction en fac-similé, de plus de i io documents, en noir et en couleurs. Ce. livre est établi suivant la formule de I introuvable et classique Aéronautique par les monuments peints, gravés et sculptés de Bruel, et en forme le complément. Toute personne ayant le goût de l’aéronautique aimera à avoir cel important et agréable ouvrage, à- le feuilleter; les nombreux amateurs qui recherchent les documents historiques sur l’aviation et l’aérostation devront posséder cet album plein de curiosités, gravures, sculptures et aquarelles anciennes, affiches amusantes des anciens aéronaules, projets d’aéroplanes bien remarquables pour leur lointaine époque, et documents de vie aéronautique : livres de bord sportifs et carnets de vol de la guerre, autographes... L’Ouvrage comprend une introduction du comte de la Vaulx, exposé général de l’évolution de l’idée aéronautique au cours des temps, puis le texte même, rédigé par MM. Paul Tissandier et Charles Dollfus, dont l’érudition en matière d’histoire aéronautique est bien connue. Cette partie est divisée en 3 chapitres expliquant chacun un certain nombre des documents reproduits; mais il y a lieu de souligner qu’il ne s’agit pas d’un simple commentaire : ce texte, précis, net, d’une rigoureuse exactitude, abondant en dates utiles, présente un haut intérêt. Il contient, chose assez rare dans ce genre d’ouvrages de luxe, quantité de faits inédits, que les histoires aéronautiques précédentes avaient méconnus, et il met au point bien des événements. (x) II. Ploury, libraire, i, boulevard des Capucines, Paris. Peut-être la période la plus récente, depuis 1900, ne vaut-elle pas la partie, purement historique — texte et documentation présentant quelques lacunes — , mais l’ensemble forme néanmoins un tout artistique. La couverture, amusante, et qui figure un bien beau ballon, ('s t la reproduction en couleurs d'une ancienne loile imprimée anglaise de 18 16. Cri résumé, un bel effort de présentation qui sera récompensé par le succès. Rapports du National Advisory Committee /or Aeronauti.es (5). On connaît l'importance ries publications du N.A.C.A. La liste ries principaux rapports publiés en 1922 est utile à connaître : Instruments altimétriques ; Instruments cle mesure de vitesse; Ins¬ truments de direction ( compas ) ; Navigation aérienne et instruments de navigation; Instruments aéronautiques , essais récents et problèmes à résoudre; Le plan de queue ; Essai d’un moteur Maybach 3oo IIP ; Essai d’ un moteur B.M.W. 18 3 HP; Essais sur la résistance du màl d’avion type Xavy n° 1 modifié; La résistance d'une enveloppe de dirigeable type C avec des portions cylindriques de différentes lon¬ gueurs; Influence de la surface du modèle el de la consistance du courant d'air sur la résistance d'un corps aérodynamique; Recherches expérimentales sur les hélices aériennes par Durand el Lesley; V atmo¬ sphère standard, par W. Ray Grcgg; la balance aérodynamique « six component », par Zahm; Distribution de la pression sim les sur¬ faces horizontales de queue d'un avion, par Norton el Brown. Cahier-journal de l’Aviation (*). Mme Louise Faure-Favier a eu l’heureuse idée de munir les ordi¬ naires cahiers d écolier d'une couverture de propagande pour l’avia¬ tion. Il paraît un cahier chaque mois, et sa couverture est consacrée à une importante actualité aéronautique. Le premier de ces cahiers est agréablement consacré au vol à voile. (:i) Washington, Government Printing Office. (1) Rédaction et Administration : 78 et 75, avenue de Verdun, Issy-les-Moulineaux. a a a a L’AÉRONAUTIQUE AU JOUR LE JOUR. — NOVEMBRE. >. Mac lleady et G. Kelly soient, sans escale, de San Diego (Californie) à Indianapolis ( l.iSo1'111) . 3. Chanteloup va de Java à l'île Bali (lies de la Sonde). — Meeting de La Rochelle. 8. Premier vol du (’audron quadrimoteur piloté par Poiréc. 11 et 12. Grand Prix des avions de transport; épreuves de clas¬ sement différées à cause du brouillard. 12. Meeting de Saintes. tj. Poirée, avec ses mécaniciens Courcy et Bobillier, fait une chute mortelle. - Maneyrol reçoit la croix de la Légion d’honneur; la Coupe Lamldin est remise à Raha tel. 1 3. Victoire de Bossoutrol, sur Canaan à moteur unique Salaison AZ-<), dans le Grand Prix des Avions de Transport. 17. Obsèques de Poiré, Courcy et Bobillier; de Max Laborie, tué à Saintes; de d ’ Argue fî. 18. Premier vol du nouveau monoplan de chasse Dewoiline. 2 4 . lissais, à Etampes, de I’ « avion sans pilote ». 2 5. Inauguration du Monument Auinout-Thié ville, à Noisy-Ie- ( ! rand. 27. Premiers essais de l’aile Lachassagne, à profil variable en vol, à Villacoublay. (38713 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS & C’°, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : E. Tuouzki.lier. L’affiche de Georges Villa, éditée par le Sous-Secrétariat d’Etat - de l’Aéronautique BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE l’aÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAJL AÉRIENS N° 1 - J ANNÉE - N" 1 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins en fin d'année. Supplément à L’Aéronautique, N" 32, Janvier 1922 AÉROPLANES MÉTALLIQUES MILITAIRES et COMMERCIAUX HYDRAVIONS 115, RUE DE LA Ateliers à Vélizy-Villacoublay — POMPE, PARIS (XVI'). — TÉL. PASSY 90-93 & 73-05 Téléphone : Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — Adresse télégraphique : Brégavion-Pans Publicité de L’Aéronautique Toux droits de reproduction réservés L’AÉRüNA UTIQ ü£ MARCHANDE. * > f> Quartiers d’hiver Mois d’hiver. Le Bourget, très calme, semble se reposer d’une saison brillante. Pourtant, sur Paris-Londres et sur Paris-Amsterdam, les avions passent presque chaque jour; la brume seule les retient encore; l’autre semaine, ils triomphèrent de la tempête qui retenait les navires au port. Mais le vrai travail n’est pas dans le trafic lui- même, ralenti sous nos climats, poursuivi du même train là où le soleil est meilleur prince. Le vrai travail de l’heure, c’est, la préparation de la campagne prochaine, c’est le souci de demain. Nos Compagnies savent l’importance de 1922. 11 va falloir montrer que la vive éclosion dé 1921 ne fut pas « iin feu de paille », comme l’ont dit les sceptiques. 11 va falloir poursuivre l’effort dans des conditions plus dures et sans le bénéfice d’indulgence qu’on accorde un mo¬ ment aux nouveautés hardies. 11 va falloir démontrer que l’Aéronautique marchande, transport et travail aériens, 11’est pas le produit artificiel d’un « doping » de primes, mais une affaire, et qui accepte d’être jugée comme telle; il va le falloir d’autant plus que les actuels régimes de primes n’ont plus longtemps à vivre, qu’ils seront fatale¬ ment remplacés par des systèmes plus liés au rendement, et qu’il faut se placer dès à présent pour s’en assurer le bénéfice. Notre Parlement vient d’ailleurs de manifester son désir d’avoir affaire ici à des entreprises ambitieuses, résolues à porter très loin à travers le monde le pacifique pavillon de nos avions marchands; il le faut, en effet, pour justifier les sacrifices et le crédit que le pays consent à nos compagnies d’aéronautique. 1922 sera donc sans doute l’année décisive. Dans quelles conditions cette campagne s’engage-t-elle pour nous? Financièrement, le budget du S.N.Aé. n’ayant pas subi de réduction capitale, nos Compagnies vont disposer d’un « plafond » de primes un peu supérieur à celui de l’an passé. Sur quelques lignes, la fréquence des services sera accrue; sur d’autres, l’effort portera sur le matériel et sur la publicité; sur d’autres enfin, la nécessité de pro¬ longer les services et d’ouvrir de nouveaux tronçons dic¬ tera l’essentiel du programme. Sur toutes, on doit espérer un net accroissement des recettes commerciales. Techniquement, la situation n’est pas très brillante. Nous ne disposerons, jusqu’en juillet au moins, que des avions de 1921, améliorés par des substitutions de mo¬ teurs et des modifications d’aménagement. Les grands avions de transport dont le Salon nous a montré les pro¬ totypes sortiront en série trop tard pour influer sur la campagne. Or, eu égard au matériel dont nous dispo¬ sions, la réussite de 1921 a dépassé les espoirs raisonnables; avec un matériel peu supérieur, 1922 risque donc, pour peu que le temps ou la fortune soient moins favorables, de nous apporter des déceptions. D’autant plus que, commercialement, les conditions sont moins favorables pour nous. Sur la plus active des lignes courtes, une très âpre concurrence entre cinq compagnies — trois étrangères, deux françaises, et celles-ci ne seront pas les moins particularistes — va s’exercer sur une clientèle qu’on voudra gagner par une publicité dispen¬ dieuse. Sur les grandes lignes internationales, où le crédit fait aux nouveautés sera déjà moindre, il va falloir, avec des moyens réduits, satisfaire des clients qu’il est encore plus facile de décevoir que de gagner. Et pourtant, il faut aller de l’avant. Et les programmes que fdn commence à connaître prouvent que cette néces¬ sité est aperçue des Compagnies. Il y a vraiment de l’ambition dans les plans des Messageries Aériennes qui, au terme de la grande artère Londres-Paris-Lyon-Mar- 1 \ L A É RONAUTIQU E MARCHA N I > E. seiile, veulent faire rayonner un réseau méditerranéen. 11 n’y a sans doute pas moins d’intentions dans le Londres- Paris-Lausanne des Grands Express. Pour la Compagnie Franco- Roumaine et pour les lignes Latécoère, leurs vastes desseins sont connus. Cette volonté d’expansion est un signe heureux. Il faut souhaiter, pour qu’elle se réalise plus aisément, que nos Compagnies connaissent dès cette année des recettes de trafic importantes. C’est affaire, pour une part, de bonne publicité et de propagande; c’est allaire surtout de progrès technique, et seul le bon moteur apportera salut et succès. Rappelons pourtant — et nous n’avons pas fini de le rappeler — - que la poste aérienne systéma¬ tique, c’est-à-dire le transport d’office du courrier postal, peut assurer dès à présent à l’Aéronautique marchande un fret rémunérateur; c’est là une affaire d' État, qui veut être organisée avec scrupule, mais dont ou peut attendre beaucoup. II. B. t Lois et Règlements. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE ET L’ÉTAT. Grande-Bretagne. C’est à partir de février que doit être appliqué le nouveau sys¬ tème de primes pour lequel un crédit de 660 000 £ (33 millions de francs au cours actuel du change), à répartir sur trois années budgétaires, a été voté. Ces primes vont d’abord à la recette brute, qu elles viennent majorer de 25 pour 100. De plus, pour chaque voyageur transporté, la Compagnie recevra de l’État 3£ et, pour chaque livre (ponnd) de marchandises, 3 pences. Ainsi un voyageur qui paie 6£, rap¬ portera en fait plus de 10 £ à la Compagnie (6£+ 3£ de bonifi¬ cation + 1 £ 10 sh. représentent les 25 pour 100 de la recette brute). D’autre part, l’.4 ir Ministry procure lui-même aux Compagnies autant d’avions qu’elles en possèdent elles-mêmes; ces avions de dotation complémentaire, assurés par les soins de l’Etat, leur sont loués au taux mensuel de 2,5 pour 100 de leur prix; après 3o verse¬ ments mensuels, l’appareil appartient à la Compagnie. C’est, sous une autre forme, la prime d’achat française. Il est intéressant de voir, pour 1922, la Grande-Bretagne ennemie de tout subside attribuer à son aviation marchande, presque sous la même forme, les trois primes françaises. Chaque Compagnie agréée doit faire au moins 45 voyages simples complets tous les trois mois. Seuls les voyages accomplis en moins de 4 heures (Paris-Londres, Londres-Bruxelles) sont primés. Si le bénéfice net permet de rembourser plus de i5 pour 100 du capital engagé, l’excédent doit, au delà de ces i5 pour 100, être reversé à l’État jusqu’à concurrence des primes reçues. Dans le London Observer, le major C.-C. Turner a critiqué ce sys¬ tème qui limite aux routes aériennes vers Paris et Bruxelles I effort de l’aéronautique anglaise, qui admet sur ees routes quatre compa¬ gnies concurrentes entre lesquelles le fret et les primes se répar¬ tiront, qui a pour moyen et pour fin principale le transport des passagers, alors que le fret postal, beaucoup moins incertain, aurait pu selon lui engendrer une puissante aéronautique marchande. Allemagne. Les Compagnies allemandes de navigation aérienne ont cessé tout trafic depuis le 1er novembre. A cette date, en effet, I État a suspendu l’attribution des primes et fait connaître qu il se réservait, avant de fixer la réouverture des services aériens, d indiquer les lignes subventionnées pour 1922, La liste de ees lignes n’a pas encore paru. Toutefois, les Compagnies menant campagne pour que le taux ries primes soit relevé, il est probable que, satisfaction leur étant donnée, le nombre des lignes reconnues sera réduit. Jusqu’ici les primes étaient attribuées à la distance parcourue : 10 marks par kilomètre jusqu’à 3ookm, et 11 marks au delà de 3ookm, plus 10 marks par atterrissage régulier entre les terminus. En échange de cette prime l’État avait le droit de faire transporter gratuitement iooks de fret postal par avion; l’excédent justi fiait le départ d’un deuxième avion, ou donnait lieu à une surprime de 10 marks par kilogramme de lettres et de 2 marks par kilogramme de journaux. Du Ier mai au Ier novembre, le montant des primes ainsi versées a été de t \ millions de marks. Projets de lignes de dirigeables. La Chambre et le Sénat d’Australie, sur la proposition do M. Hughes, ont décidé de demander au Gouvernement anglais de surseoir à une décision pouvant entraîner l’abandon total et par suite la destruction de ses dirigeables, de laçon a permettre au Parlement australien d étudier la possibilité de l’etablissement d’un service aérien, en coopération avec les autres dominions, et a titre d’essai, pendant deux ans. O11 estime que le coût d’établisse¬ ment de la ligne serait de 1 260000 livres, et que la part de l’Australie ressortirait à 200000 livres, D’autre part, on envisage, en Italie, l’utilisation du rigide Zeppelin Esperia , e.x-Bodensee, à un essai de service sur la ligne Rome-Tripoli: on vérifierait si cette exploitation est préférable à une ligne d’hydravions Syracuse-Tripoli. Actuellement, YEsperia fait des sorties au-dessus de Rome, et a elïeetué le voyage Rome- Naples, aller et retour. L’AÉKüNAUTK >U E MARCHAND E. Avions de tourisme et primes d’achat. On se souvient qu’à l’initiative, de notre S. S. E., la prime d’achat avait été acquise aux avions de tourisme. Cette heureuse extension de l’appui de l’Etat à la navigation aérienne n’a pas résisté à l’examen parlementaire du budget; la prime ne pourra dont jouer en 1922, mais nous croyons que son rétablissement sera demandé pour 192.3. AVIS AUX NAVIGATEURS AÉRIENS. — L’Autriche ayant été admise dans la Société des Nations, les dispositions du Traité de Saint-Germain-cn-Laye relatives au survol de son territoire par les aéronefs des puissances alliées cessent d’être en vigueur. En conséquence, les prescriptions de la législation autrichienne s’appliquent dorénavant en matière de navigation aérienne internationale. Le survol du territoire autrichien et V atterrissage sur ce territoire des aéronefs étrangers sont en parti¬ culier subordonnés à une autorisation délivrée par le Ministère fédéral des voies et communications. Les navigateurs aériens français désirant survoler le territoire autrichien sont invités à se conformer à ces dispositions. — L 'Air Minislry a fait connaître que tout individu navigant à bord d’un aéronef qui jettera de cet appareil un objet quel qu’il soit est passible des peines suivantes : six mois de prison ou 200 livres d’amende (ces deux peines pouvant d’ailleurs être cumulées). — Le Service de la Navigation aérienne a décidé d’instituer une prime de ofr,io par kilomètre parcouru par les avions de transport munis d’un appareil de téléphonie sans iü en état de bon fonction¬ nement. Organisations terrestres. Le Bourget et Orly. Les travaux d’aménagement de l’ Aéro-Port du Bourget suivent leur cours. La direction vient d’occuper les nouveaux locaux qui lui étaient destinés. La Compagnie des Messageries Aériennes est actuellement en train de prendre possession du premier des nou¬ veaux grands hangars en ciment. Le second de ces hangars sera, dans un délai d’environ un mois, mis à la disposition de la Com¬ pagnie des Grands Express Aériens. D’autre part, on a décidé la trans¬ formation des hangars du type standard : 011 renonce à l’emploi de la tôle peinte en raison des inconvénients qu’elle présente et de la difficulté de la fixation des (oies verticales. Les parois seront construites en briques et la toiture sera faite en tôle galvanisée. A Orly, les deux hangars standards sont à peu près terminés : les portes seules restent à achever. Le grand avion Farman 11. N- \ est déjà en montage dans l’un de ces hangars. L’état d’avancement, des travaux des grands hangars à dirigeables permet de se rendre compte, par la position des amorces de fermes, des dimensions considérables de ce monumental abri, dont la longueur sera d’en¬ viron 3oom. L’atelier annexe des dirigeables, qui mesure 56m de large, est à peu près terminé. Dans les Compagnies. Compagnie des Messageries Aériennes. Par l’entrée de deux membres de la Société Farman dans le Conseil d’administration des Messageries Aériennes , la dualité des services aériens sur Paris-Amsterdam a cessé dès à présent. Il n’est d’ailleurs pas exact que la Société générale de Transports aériens dis¬ paraisse du même coup, cette Compagnie assurant avant tout, dans le sein de la Société Farman, l'exploitation de l’aérodrome de Toussus-le-Noble (école, vols de tourisme, réceptions d’avions). Elle renonce seulement au service Paris-Amsterdam. L ue augmen¬ tation du capital des Messageries doit être la conséquence de l’entrée de la maison Farman dans cette « union de constructeurs » où 10 Goliath-F arman à moteurs Renault seront employés sur Paris- Londres. Le programme des Messageries Aériennes pour 1922 comprend ; l’intensification du service Paris-Londres, avec monopole du service postal: Paris-Bruxelles-Amsterdam en liaison avec la S. N. E. T. A. et la K. L. M.; le prolongement de ces deux lignes par la grande artère Paris-Lyon-Marseille, ville d’où rayonnerait plus tard un réseau méditerranéen : Marseille-Alger d’abord, et. Marseille- Gênes par avions. Entre Lyon et Genève serait établi d’autre part un raccordement dont on voit l’intérêt de dérivation pour l’activité de Marseille. Enfin le service Paris-Le Havre, en liaison avec les paquebots transatlantiques, sera repris vers le i5 mars. Compagnie des Grands Express Aériens. Les Grands Express Aériens, qui ont déjà obtenu en 1921 sur Paris-Londres un rendement commercial intéressant. (6,3 passa¬ gers par voyage), se proposent d’accroître leur effort sur cette ligne. Le service de Paris-Lausanne restera hebdomadaire; il s’in¬ téressera certainement à Genève, point d’escale ou terminus. L’étude des voyages de nuit sera poussée activement sur les deux parcours; leur réalisation commerciale sera sûrement entreprise quand les avions bimoteurs Express à moteur Napier ou Lorraine- Dietricli seront en service. Lignes Aériennes Latécoère. Le programme des Lignes Aériennes Latécoère pour 1922 com¬ porte d’abord un cinquième voyage hebdomadaire sur Toulouse- Casablanca, à partir du Ier mars. Dès avril, au moins une fois par semaine, le parcours France-Maroc sera couvert dans la journée; l’étude des voyages de nuit sera d’ailleurs poussée activement. Enfin, en juillet et août, les voyages d’essai sur Casablanca-Dakar prépareront l’ouverture de ce parcours au trafic commercial pour 1923. L’AÉ KONAUTIQ UE MA HCl IAND E. (i Si les essais du monomoteur L.A.T- 8 donnent satisfaction, ce type remplacera dans le courant de l’année les avions d’autre marque en service, en atendant la sortie des trimoteurs type L.A. T-l\. Un autre avion commercial, dérivé d’un type colo¬ nial commandé par l’État, va être mis en construction : c’est un monoplan à ailes triangulaires et à trois moteurs Lorraine- Di etric h 275 HP. Les Lignes Aériennes Laléeoère comptent organiser en 1922 une vaste expérience postale. Dès à présent, avec la régularité accrue des services, le trafic postal s’accroît sans cesse : de 1878 lettres par jour en novembre, on passe à i564 en décembre. Au lieu des 12 000 lettres transportées en février, on en a compté en décembre 47 245. La récente réduction des surtaxes postales (ofr,5o pour la lettre jusqu à 20g) ne pourra qu’accentuer cette progression. Il faut enfin noter que, la tempête ayant rompu les câbles en Méditer¬ ranée, l’avion assure en ce moment le transport de la plupart des télégrammes. Compagnie Franco Roumaine. La Compagnie Franco- Roumaine, qui vient d ’obtenir du Parlement les crédits nécessaires au prolongement de ses services jusqu’à Constantinople, va consacrer à cette extension tout son effort de 1922. Elle va devoir, à Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Constantinople, établir, comme elle l’a déjà fait pour Strasbourg, Prague et Varsovie, un service commercial et un service technique. Elle bénificiera, à Vienne, du terrain d’Aspern; à Budapest, d’un terrain avec hangar; à Belgrade, du terrain de Zenum ; à Bucarest, elle loue une partie du terrain militaire de Pipera et y édifie elle- même ses installations; à Constantinople enfin elle disposera, grâce aux efforts du colonel de Goys, des installations très complètes du port aérien de San Stefano. Les contrats qui lient la Franco-Roumaine avec les gouverne¬ ments des pays que la ligne survole lui reconnaissent généralement le monopole postal et des subventions. Mais ils lui imposent des délais de réalisation assez pressants. De fait, on compte ouvrir au trafic les tronçons : Prague-Vienne-Budapest, dès avril; Buda¬ pest-Belgrade vers le i5 mai; Belgrade-Bucarest en juillet; Cons¬ tantinople serait peut-être atteint le 1 4 juillet. On sait que MM. Deullin et de Marinier, partis le 10 octobre, ont réussi à faire de conserve le voyage d’étude Paris-Bucarest et retour, le premier sur Spad- 46, le second sur Potez-IX, les deux avions étant munis du Lorraine-Dietrich 870 HP et. de radiateurs Lamblin. Les deux pilotes, mais Marinier étant cette fois le passager de Deullin, poussèrent même jusqu’à Constantiople. Ils furent de retour en France le 23 décembre, après avoir été tout le long du voyage, et spécialement à Bucarest et à Vienne, l’objet, des attentions les plus flatteuses. Transports Aériens Guyanais. Les Transports Aériens Guyanais, dont le commandant Dutertre a décrit l’effort dans notre Revue, rencontrent toujours de grandes difficultés dans l’établissement de leurs organisations terrestres. Ils comptent cependant ouvrir en 1922 le tronçon Saint-Laurent- Paramaribo (Guyane hollandaise), et peut-être Cayenne-Saint- Georgcs-deTOyapock. Le service sera assuré par des Bréguet \\ T- 2 à flotteurs; la Compagnie compte d’autre part faire dès cette année les essais de l’intéressant hydravion Dits-Moineau à coque en bronze d’alu¬ minium. Compagnies anglaises. La Instone Air Line Ltd vient d’être enregistrée comme com¬ pagnie privée, au capital de 5o 000 actions de I £. Cette Compagnie est montée dans le but de transporter des passagers, marchandises et postes. Les administrateurs permanents sçfht : Sir S. Instone, A. Instone et M. P. Davis. D’autre part, une nouvelle Société s’est organisée pour exploiter les lignes Londres-Paris et Londres-Bruxelles, prolongée peut-être jusqu’à Cologne : c’est la Compagnie Daimler, qui emploiera des avions de Havilland D.II-3i et D.H- 34. Enfin le capitaine Guest, Ministre de l’Air de Grande-Bretagne, a déclaré récemment que le Gouvernement, avait entièrement rejeté la proposition tendant à créer un organisme, The national Air I ransport Co, qui serait en fait un monopole englobant toutes les lignes aériennes britanniques. L’Advisory Commit lee avait, en effet, déclaré que la mise en exécution d’un tel projet 11e ferait qu’en¬ traver le développement de l’aviation. V \ k jr \ VA A . 'X 1 \ y Les Transports aériens. Le mouvement du Bourget en décembre 1921. fyo V\ RÉSULTATS D’EXPLOITATION. Marchandises Le trafic du Bourget en 1921 et 1922. \ vions. Passagers. et bagages. 1' Marchandises Du i" au 10 . ... 4« 80 3-i 55l<* Avions. Passagers, et bagage*. Postes. Du 11 au 20 . 72 1 067 An née i 47 l''K Du 2 1 au il . 7<’> >07 •>. 555 Année 3 3o8 T olaux. . . . ... .48 359 7 277kg 7 1/A K HO N A Ut 1QU K M A HC I i A N I ) E. Les chiffres pour le mois de décembre 1920 étaient les sui- vants ; M a rchandises Avions. Passagers. el bagages. Postes. Du 1e1 au 10. . . 4» 79 3 97'>kR 32k* Du 1 1 au 20. . . 29 38 9 9,48 4 ( Du 21 au 3 1 . . . 28 2 5 2 581 18 T< U aux. . 97 142 8 8o6ks 91 k" En Hollande. Pendant la période d’activité de 199,1, la Koninklijke Lucht- vaarl Maatschapij a transporté 3o 855 k* de marchandises et 1.395 kR de postes. Le mouvement du port aérien d’Amsterdam a surpassé en impor¬ tance celui de Rotterdam. Du 1 4 avril au i3 octobre 199.1 plus de 1000 avions ont atterri sur cet aérodrome ou en sont partis. En Allemagne. En 1991, l’aviation allemande a disposé de r 5 9 avions dont une partie est déjà en mauvais état, puisque l’ l’intente ne permet pas de les remplacer ni d’augmenter leur nombre. Pendant 1 été 1991, 5 lignes ont fonctionné régulièrement. Les avions postaux oui chaque jour parcouru une moyenne de 8oookm, avec un coefficient de régularité de 96 pour 100. Jusqu’au mois d’août, 4000 vols oui eu lieu et 55oo passagers ont été transportés. Alors qu’en 1990, le poids de colis et de courrier enlevés par avion avait été de 4oooks environ, en 199,1 l’aviation allemande a transporté t 3 5ookK de cor¬ respondance et 35ook£ de colis postaux. En Italie. Les Compagnies italiennes n’assurent pas jusqu’à maintenant de services réguliers. Leur activité, se limite à des vols de propa¬ gande, baptêmes de Pair, vols sur commande, etc. La S. A . I. A . Al . , la plus active, a, pendant sa première année d’exploitation (du Ier juin 199,0 au Ier juin 199.1), obtenu les résultats suivants : Heures : 998*' nm. Kilomètres : 100000 envir. Passagers : 3991. En Suède. La Royal Waterfalls Ltd entretient en Suède, pour son trafic entre Porjus el les ateliers de production d’énergie électrique de Suorva, à l’extrême-nord ch; la Suède dans le cercle Arctique, une ligne aérienne d’un parcours de iook,n. Ce parcours est assuré par trois hydravions biplans à moteur Cierge I l3oHP. Un hangar; deux stations de T. S. F. aux points extrêmes donnent des renseigne¬ ments météorologiques. Depuis l’été 1990 que la ligne existe, il 11c s’est produit aucun accident. En 7 mois, ce voyage a été effectué 106 fois dans chaque sens. 36a personnes et 6681 kg de fret furent ainsi transportés. Le service, suspendu le 21 octobre, les hydravions ne pouvant se poser sur les lacs gelés, a été repris récemment, les appareils ayant tous été pourvus de patins à glace. L’exploitation de P “ Aeromarine ” en 1921. L’ Aeromarine Engineering and Sales C°, qui s’est spécialisée dans la construction des hydravions, a depuis octobre 1920 mis en service, pour le transport des passagers, un certain nombre d’appareils qui, au début, furent consacrés à une ligne New-York-Atlantic City et à des promenades autour de New-York. Le Ier novembre 1920, V Aeromarine inaugurait, avec six hydra¬ vions de marine transformés en appareils de transport pour 1 1 pas¬ sagers, la ligne de Key-West à la Havane, qui n’a pas cesse de fonc¬ tionner. On sait que Key-West est le point le plus méridional des Etats-Unis et que celte petite île est reliée à la Floride par un viaduc considérable. Le trajet, qui dure de 8 à 10 heures en bateau, se fait ainsi en 1 heure i5 minutes. Les hydravions de Y Aeromarine furent employés également à joindre les stations hivernales de Floride, de Palm Beach, Miami, Bimini et Nassau, qui consti¬ tuent véritablement la « Côte d’Azur » américaine. En un an, du 27 octobre 1920 au 27 octobre 1921, les hydravions de Y Aeromarine ont donné les résultats suivants : Six appareils à 1 1 passagers type F. 5 -L., à deux moteurs Liberty, ont parcouru 67GOOkm, transporté io44 passagers, non compris les équipages, 10 870kg de courrier et 2267^ de fret; six appa¬ reils à cinq passagers, type H. S- 2 L., à un moteur Liberty, ont volé 56oookm, emportant 4762 passagers, sans les équipages; trois Iri- places ont emporté, non compris les pilotes, 1008 passagers, et couvert 29 oookm ; soit au total plus de i5ooookm, 6814 passagers et 1 4 000 k® de courrier et fret, sans aucun accident. Les parcours ont tous été effectués régulièrement, sauf quatre, où l'hydravion dut se poser en raison du mauvais temps. Un seul appareil fut brisé, arraché par une tempête nocturne de son amarrage dans le port de la Havane. Ces chiffres comprennent l’exploitation de la ligne de la Havane, et des vols effectués soit régulièrement, soit pendant une période limitée, soit enfin pour des vols de tourisme, entre la Floride et les îles Bahamas; New-York, Atlantic City et les ports de Nouvelle-Angleterre; New-York et Albany; sur le Mississipi et les Grands Lacs. Le service Key-West-La Havane sera maintenu tout l’hiver, ainsi que les services Palm Beach-Miami et Bimini-Nassau. A titre de démonstration, l’ Aéromai ine a organisé, au printemps dernier, un grand raid par escales avec son hydravion Santa-Maria , type F. 5 -L. Cet appareil, qui avait servi sur la ligne de la Havane, partit de Key-West pour New- York, longeant toute la côte Atlan¬ tique, remonta F Hudson, traversa les lacs Georges et Champlain, et gagna Montréal, puis descendit le Saint-Laurent et passant à Toronto, Buffalo, Detroit, Mackinaw, s’arrêta à Chicago. Il longea ensuite le Mississipi sur la plus grande partie de son cours, et arriva à la Nouvelle-Orléans, d’où il regagna en longeant la côte du golfe du Mexique, son point de départ, Key-West. Au cours de ce raid remarquable, qui comprend un parcours de plus de 11 200km, l’hydravion 11e fut pas une fois mis à terre. 11 s'arrêta à presque toutes les villes rencontrées sur son parcours, et y effectua des vols de propagande avec passagers, au cours desquels il couvrit encore environ 45ookm. Un appareil H. S- 2 fit le tour complet des Grands Lacs, couvrant au total 12 oookm, et emmenant successivement 5oo passagers. M. Redden, directeur de Y Aeromarine, estime que, pour les trans¬ ports en Amérique, les hydravions présentent le plus grand intérêt et qu’ils offrent, pour leur exploitation, l avantage d éviter la plupart des frais des aérodromes, facilement remplacés par les grandes rivières et les grands lacs des Etats-Unis et du Canada. Il croit que, par suite, les exploitants d’hydravions sont appelés à faire des bénéfices supérieurs à ceux qui utilisent, dans des oon- ditions'analogues, des appareils terrestres. «s L’AE R ON A UT 1 ( ) U K M A I IC 1 1 AN DÉ LES SERVICES AÉRIENS. Ligne Séville-Maroc. Le service d’essai oro-anisé par une Compagnie espagnole entre Séville et Larache (Maroc) a été transformé en ligne régulière quotidienne. Le trajet dure t heure 45 minutes et est effectué par des avions anglais. Le gain de temps est do j8 heures. En Russie. Un service de poste aérienne aurait été ouvert entre Charkov et Kiev, en septembre. L’avion postal part de Charkov les dimanche et mercredi et de Kiev les lundi et jeudi. Nous igno¬ rons si ce service est actuellement encore en activité. D’Angleterre au Congo belge. Le Ministre des Postes de Grande-Bretagne annonce qu’après accord avec l’Administration du Congo belge, les relations postales entre ces deux pays seront assurées en partie, dès à présent, par la voie des airs. Biles empruntent à cet effet le service d’avions entre Kinshasa et Stanley-Ville. Le bateau met i j jours pour relier ces deux villes, les transports aériens 3 jours. Le courrier, pour toutes les localités situées sur les bords du Haut-Congo, de Kwamouth à Lovia, gagne ainsi 1 1 jours. Lettres et colis de toutes sortes sont admis, recommandés ou non. Tls devront être transportés par les steamers belges. L’envoyeur ne paye pas de surtaxe spéciale, mais il est perçu ‘.fr par 90" de cor¬ respondance ([uc reçoit le destinataire. Service aérien en Lybie. Un service régulier vient d’être organisé par le Commandement d’aéronautique de Lybie; il a lieu entre Tripoli et lloms une fois par semaine normalement et à la demande de la Colonie. Sont, affectés à ce service : des Caproni 45o IIP pour les passa¬ gers, et des S. V. A. pour la poste. La distance, qui est d’environ iookm, est couverte en une demi-heure ou une heure suivant l’appa¬ reil. L’avion qui atterrit à lloms s’y arrête environ trois heures et. repart ensuite pour Tripoli, de sorte que la double liaison entre les deux centres est effectuée en quatre ou cinq heures. Les relations entre Ho ms et P Italie ont été accélérées d’une semaine environ. Ligne aérienne mexicaine. La ligne aériennne Mexico-Tampico a été prolongée jusqu'à Mon* terrey. Le coût du transport par passager, de Mexico à Tampico, est de ‘.->.4 o pesos et, de Mexico à Monterrey, de Goo pesos. La route aérienne de Bagdad. Par suite des difficultés que l’on rencontre dans l’exploitation de la route aérienne de Bagdad, la direction de l’Àir-Force annonce que seuls les documents officiels seront transportés par Pair. Tarifs et surtaxes. Sur la ligne Paris-Londres, depuis le 6 janvier 192?., les disposi¬ tions suivantes sont adoptées : Les correspondances peuvent peser (lettres, papiers d’affaires, imprimés). Le poids des échantillons est limité à 5oog. Dimen¬ sions maxima : lettres, papiers d’affaires ou imprimés, om,45 sur chaque face; en rouleaux, om, 70 x om, 10; échantillons, om, 3o X o"V>o X om,T(>; en rouleaux, om, 3o X om,l5 de dia¬ mètre. La surtaxe aérienne est maintenue à ofr,5o par 20". Les valeurs déclarées, envois contre remboursement et recouvrements ne sont pas encore admis. D’autre part, les tarifs de messageries ont été réajustés sur la base des prix pratiqués pour la malle entre Paris et Londres. Le travail aérien. A la Compagnie Aérienne Française. La Compagnie Aérienne Française a notamment exécuté, durant les deux mois écoulés, les travaux suivants : Photo-topographie. — Livraison des plans des villes de Saintes, Troyes, Aurillac, Beauvais et de leur zone d extension. Livraison du plan au y U - du département de la Seine. Mise en chantier des plans des villes de Dinard, Aigues-Mortes, Alais. Photo-publicité. — Usines Communeau à Beauvais, usines Niclausse et Phares Blériot à Paris, Établissements Mauchauffée à Troyes, Hôtel Ruhl à Dinard; usines des Comptoirs Columeta, à Esch-sur- Alzettie, Knutange, Dudclange, Burbaeh, Dommeldange, Audun-le- Tiche, Belval. Publicité aérienne. — La publicité par lancement de prospectus et de parachutes étant interdite, la Compagnie Aérienne Française a, sur la demande de la Préfecture de Police, entrepris la publicité lumineuse. Actuellement, chaque soir de beau temps, une enseigne lumineuse de 9.Gm sur jm, Le Grand Bougnat, se déplace au-dessus des boulevards. Pour attirer les regards du public (application du prin¬ cipe de la liaison) les projecteurs de la Tour Eiffel suivent l'enseigne dans son vol. Cartographie en forêt. Trois officiers de Y Air hoard du Canada viennent de terminer une mission d’aviation topographique qui leur avait été confiée par l’Administration des forêts du Canada. Les relevés topo-photo¬ graphiques les plus importants ont été faits dans 1 Ontario du Nord. ] /AE RONA UT lui! E MA UC 1 LA N DE. 9 CE QUE DOIVENT ÊTRE LES AVIONS ET LES HYDRAVIONS MARCHANDS D’APRÈS L’ “ INTERNATIONAL AIR TRAFFIC ASSOCIATION ” PAYS-BAS. I 'International Air Traffic Association , qui a son siège à La lia ye, 1 3, Ileerengraeht, e> qui a réuni en Congrès à Stockholm les délégués des Compagnies de transports aériens de l’Allemagne, la Suède, le Danemark, les Pays- Bas, la Norvège et Dantzig, a publié un résumé des accords qu’elle a réglés et qui visent à fixer des règles générales et internationales dans la conception et la con¬ struction ries avions commerciaux. Tout d’abord, ces appareils sont divisés en trois classes : i° avions ayant une charge utile de 20okg et le combus¬ tible pour 6ookm (transport d’un ou deux passagers, cour¬ rier et petits colis); 2° charge utile de 6ookg à 8ookg et combustible pour 6ookm, pour la poste, le transport de six à huit passagers dont un mécanicien, les bagages, etc., ou un fret important; 3° gros transport et grand rayon d’action. Pour les hydravions, les divisions sont semblables, mais la charge utile est réduite à \ oo kg pour la ire classe et à ;>ookg-8ookg pour la 2e classe. On envisage, pour les avions nocturnes, une classifica¬ tion spéciale et qui sera établie ultérieurement. A l’heure actuelle, seules les deux premières classes d’avions et d’hvdravions sont considérées comme uti¬ lisées et l’on a fixé pour eux les règles suivantes : Capacités de vol : les avions doivent voler sans diffi¬ culté et, par temps calme, rester au moins i minutes en vol, sans qu’on touche aux commandes. La vitesse normale, à iooom, doit être, pour les avions, de i6okmh à i8okmh pour la ire classe et de i8okmh pour la ae classe; pour les hydravions, de i5okmh et de i6okmh. La vitesse normale et les bonnes conditions de vol s’entendent pour l’appareil n’utilisant pas la puissance motrice totale. On estime que deux tiers de la puissance doivent être suffisants pour le vol normal, ce chiiîre pou¬ vant être encore abaissé pour les avions polymoteurs. A pleine charge, les avions et hydravions doivent atteindre, pour la ire classe, iooom en 6 minutes et aooom en i 2 minutes, et pour la 2e, iooom en 8 minutes et 2.ooom eu i5 minutes. Le décollage se fera en moins de 200m et la course à l’atterrissage sera de i5om au plus. Les hydravions devront décoller par mer calme et sans vent en moins de 20 secondes pour la ire classe et de 3o secondes pour la deuxième. Ils supporteront sur l’eau, respectivement pour chaque classe, des vagues de2mà3m et un vent de 6 à 9 m : sec, et de 3m à 4m et 9 à 12 m : sec, tout en gouvernant suffisamment. D’autre part, on doit avoir la possibilité de changer rapidement les groupes moto-propulseurs; les tuyaux, commandes, arbres, etc. seront aussi simples que possible. Les hélices seront métalliques ou garnies de métal. On devra réduire le danger d’incendie en plaçant les réservoirs d’essence de façon spéciale et en isolant les groupes moteurs par des parois incombustibles. Des tampons amortisseurs protégeront les flotteurs et coques d’hydravions, dont la flottabilité devra dé¬ passer d’au moins 3o pour 100 le double du poids de l’appareil en pleine charge. Le pilote aura la vue dégagée vers l’avant et sur les côtés, et en arrière en position de vol. Son siège sera con¬ fortable. Sur les avions à plus de six passagers, il y aura une double commande et une communication entre la cabine des passagers et le siège du pilote. Chaque siège aura au moins 55cm à 6ocnl de large, 55tni de profondeur, qô0'11 de haut et l’espace libre pour les genoux sera d’au moins 3ocm. Les portes s’ouvriront de l’intérieur; le bruit du moteur devra être assourdi dans la cabine, et l’on devra pouvoir parler au pilote. La cabine comportera des ceintures et poignées pour tous les passa¬ gers. Les fenêtres donneront une vue suffisante aux voyageurs assis et les plus grandes devront pouvoir servir de sortie de secours. Les passagers devront toujours pou¬ voir sortir de l’avion, quelle que soit sa position. Les appareils de 2e classe seront munis de T. S. F. Le volume des réservoirs d’essence sera calculé sur les bases suivantes : Avions, ire classe, combustible pour 8ookm; 2e classe, ioookm; hvdravions, ire classe, 6ookm; 2e classe, 8ookm. On admet (pie les approvisionnements seront, pour un avion à pleine charge, suffisants pour 6ookm. En plus des cases à bagages, les appareils de 2e classe auront un compartiment postal de 5o°m de côté. L’avion, les ailes démontées, sera aisément transportable, notamment par chemin de fer. Ces conditions étant remplies, on classera les qualités des appareils d’après les formules qui suivent : Conditions techniques : i° Ecart de vitesse; 20 plus faible vitesse d’atterrissage; 3° plus grande vitesse com¬ merciale; 3° bis décollage rapide, flottabilité, etc. pour les hydravions; 4° visibilité pour le pilote. Conditions économiques : i° Plus basse consommation au kilogramme-kilomètre transporté; 20 prix d’achat; 3° longévité de l’appareil; 4° plus faible prix d’entretien. Conditions auxiliaires : i° Excédent de puissance; 20 meilleurs groupes-moteurs; 3° qualités de l’avion avec L ’ A K H<> NA U T I ( > U E M A RC 1 1 A N I ) E . lü puissance réduite ou charge supplémentaire; j0 moteurs utilisant différents combustibles et supportant diffé¬ rentes températures; 5° sécurité de l’équipage, des pas¬ sagers, du fret; 6° meilleur centre de gravité après con¬ sommation d’essence, etc.; 70 confort; 8° possibilité de changer le train d’atterrissage eti flotteur ou patins, et facilités de montage et démontage; y° modification facile de la cabine des passagers suivant le temps et la saison. Concours des Voyages aériens VOYAGES AÉRIENS ALLER ET RETOUR ABSOLUMENT GRATUITS 35.000" DE PRIX LISTE DES PRIX 1er Prix : Un voyage Paris-Constantinople ou Constantinople-Paris et retour (dès l’ouvei'ture de la ligne). 2e, 3e, 4e et 5e Prix : Quatre voyages dont Un voyage Paris- Varsovie ou Varsovie-Paris et retour ; Trois voyages Toulouse-Casablanca ou Casablanca-Toulouse et ret’ . 6- Prix : Un voyage Paris-Prague ou Prague-Paris et retour 7e, 8’, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e et 14e Prix : Huit voyages dont Six voyages Paris- Londres ou Londres-Paris et retour ; Deux voyages Paris-Amsterdam ou Amsterdam-Paris et retour. 15e, 16e, 17e et 18' Prix : Quatre voyages dont Deux voyages Paris-Bruxelles ou Bruxelles-Paris et retour; Deux voyages Paris-Strasbourg ou Strasbourg-Paris et retour. Du 19’ au 30e Prix : Promenades sur Paris en aéro-car. Du 30e au 80e Prix : Cinquante abonnements d'un an à L' Aéronau¬ tique et à la Revue de V Aéronautique Militaire En outre, des Réductions de 33 à 50 /„ seront accordées aux membres de la famille des bénéficiaires qui les accompagneront dans leur voyage. 35.000" DE PRIX CONDITIONS DU CONCOURS Le Concours est ouvert à tous les abonnés et lecteurs de L? Aéronautique. Les concurrents devront, avant le 30 avril 1922, répondre aux questions suivantes : 1 ’ — Combien de voyageurs seront transportés, du le< janvier au 31 mai 1922 inclus, sur les lignes aériennes régulières desservies par des appareils français ? Le chiffre du Service de la Navigation Aérienne fera foi. 2" (Question accessoire de classement) — Dans cette période, quel maximum d’heures de vol aura été atteint par un même avion de transport régulier français ? Depuis le N‘‘ 30 et jusqu'au N° 34 inclus (Mars 1922), * I ■ 1— 1 ■ . - " » ■■ chacun de nos Numéros contient un Bon de Concours placé dans nos pages de publicité ; les cinq bons devront être joints à la réponse. Les statistiques commentées que nous publions dans chacun de nos numéros donnent des indications utiles aux concurrents. Les résultats du Concours seront publiés dans notre Numéro de juillet. Les voyages aériens attribués en prix pourront ainsi avoir lieu pendant la période des vacances. Les plus grandes facilités d’échange, en ce qui concerne les parcours aériens, seront accordées aux bénéficiaires. En cas de suppression ou de suspension de lignes aériennes, la responsabilité de L' Aéronautique ne sera pas engagée. 14, RUE CLEMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) WAQRAM 85-35 Avions militaires Avions de transport Sport et tourisme Type IV — Biplace 370 HP. Type X Bp 2. — Trimoteur 840 HP. T ype XI Biplace à turbo-compresseur Type XII. — Monoplace 370 HP Type VII. Type IX. Type X T ype X bis 370 HP. — 2 passagers 370 HP. — 4 passagers 420 HP. Trimoteur. 840 HP. Trimoteur- Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP Type VIII R. — Biplace 80 HP Publicité de 1.' Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L'AÉRONAUTIQUE MARCHA N DK. HORAIRES et TARIFS des services réguliers français de transports aériens. .Janvier 1922 Li:S INDICATIONS CI-DESSOUS, MISES A JOUR CHAQUE MOIS, n’ont TRAIT QU’AUX RENSEIGNEMENTS ESSENTIELS. ES INTÉRESSÉS DEVRONT. POUR PLUS DE DÉTAILS, S’ADRESSER AUX COMPAGNIES, DONT NOUS DONNONS l’aDIÎESSE, OU CONSULTER LES INDICATEURS SPÉCIAUX (1). PARIS-LONDRES — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, (Passy 24-74 et 67-23). Départ tous les jours de Paris (Le Bourget) à i3h. Départ de Londres (Croydon) tous les jours a i3h. — Grands Express Aériens, 3, rue d’Anjou, Paris, Élysées 10-76. Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à nh 3om. Départ de Londres (Croydon) tous les jours à I2h. DURÉE VOYAGEURS. M. i\ (•’) PARI. OU h. b. trajet aérien Aller. A. el R. 2h 3o 3oof 6oor -f 5o 2h 3 O £ 6.6 £ 12 a 5f 1 sh. of,5o a 10 d . Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-BRUXELLES-ROTTERDAM-AMSTERDAM. — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris, (Passy 24-74 et 67-23) et S.N.E.T.A., 5, rue des Petits-Carmes, Bruxelles, (Tel. 1006). Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à ioh3o. Départ d’Amsterdam (Schiphol) tous les jours à ioh3o. DURÉE VOYAGEURS. M. 12) l>. p) PARCOURS. du trajet aérien. Aller. A. et U. Fiiris Bruxelles . lh4$ ouor 4f à 3f or3o Bruxelles-Rotterdam.. . R l2Ôf 200f 2f5ü à 2f — Rotterdam-Amsterdam . oh 00 — — — Paris-Amsterdam . 4" 3<>of ÔOo1 6f5o à 5f or5o Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-STRASBOURG-PRAGUE-VARSOVIE. C‘e franco-roumaine, 22, rue des Pyramides, Paris, Gut. 43-09 et 43-10. Service suspendu provisoirement PARIS-LE HAVRE — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris, Passy 24-74 et 67-23 (et à l’Agence Transatlantique, 8, rue Auber). Service suspendu provisoirement (x) Indicateur Aérien (mensuel), 5 rue de l’Isly. o fr. 5o (2) Prix des messageries, par kilogramme (dans presque toutes les Compagnies, des tarifs dégressifs sont appliqués). (:!) Surtaxe de la lettre de moins de 20*. TOULOUSE-ESPAGNE-MAROC. Compagnie générale d' Entreprises aéronautiques (Lignes Laté- coèrc), 182, boulevard llaussmann, Paris-Elysécs 32-40. Départ de Toulouse (Montaudran) les mardi, mercredi, ven¬ dredi et dimanche à 9h 3om. — Départ de Casablanca les mardi, mercredi, vendredi et dimanche à 7h. DURÉE VOYAGEURS. m. n J* |3) trajet aérien. Aller. A el R. Toulouse Barcelone .... Malaga Casablanca . Tou lousp-CasH hla nca. . . 2h 3o 4h3o i3h 23V 46of 8201 1 43. 5f of5o Arrêt d’une nuit à l’étape d’Alicante. Escales à Malaga et Rabat. Transport gratuit de iokg de bagages. BAYONNE-BILBAO-SANTANDER. Service suspendu provisoirement Compagnie franco-bilbaine, 3, rue Jacques-Lafitte, Bayonne. PARIS LAUSANNE Compagnie des Grands Express Aériens , 3. nie d’Anjou, Paris, Elysées 10-76. Départ du Bourget tous les samedis à ioh3o. Départ de Lausanne tous les lundis à loi'So. Prix du voyage: joo fr. Aller et retour: 700 fr., gratuité pour 1 ■)ks de bagages. Marchandises: 10 fr. le kilog. BORDEAUX-TOULOUSE-MONTPELLIER. Aéro-Transports Ernoül, 20 bis, rue Saint-IIilaire, Toulouse. (Tél. : 12-70.) et 1, cours du Chapeau-Rouge, à Bordeaux . Départs de Toulouse, pour Bordeaux et pour Montpellier, tous les jours à i4h. — Départs de Bordeaux et de Montpellier, pour Toulouse, tous les jours à I2h. DURÉE VOYAGEURS. PARCOURS. (tll — — - m. n i*. (N trajet aérien. Aller. A. et II. Toulouse-Bordeaux. .. 1 h 1 ô 8sf 3f3o Toulouse-Montpellier. . Ih 10 88f 3f3o i5kg de bagages en franchise. Services automobiles gratuits. NIMES-NICE. Service suspendu provisoirement Compagnie Aérienne Française, 34, rue Roussy, à Nîmes, et 39, rue Cambon, à Paris. ANTIBES-AJACCIO. L'Aéronavale, Port aérien d’Antibes. Départs d’Antibes, le mardi, et d’Ajaccio, le vendredi. Traversée en 2h i5. Prix du voyage : 205. fr. LAéronautique marchande LA JETÉE DE FOLKESTONE, ( Cliché Handley-Page ) VUE D’AVION BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE l’aÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 2 - lre ANNÉE - N° 2 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire , de réunir les bulletins en fin d'année. Supplément à L’Aéronautique, N" 33, Février 1922 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) — WAGRAM 85-35 Avions militaires Avions de transport Sport et tourisme Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-comnresseur Type XII. — Monoplace 370 HP Type VII. — 370 HP. — 2 passagers Type IX. — 370 HP. — 4 passagers Type X — 420 HP. Trimoteur. Type X bis — 840 HP. Trimoteur Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP. Type VIII R. — Biplace 80 HP. Publicité de T' Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. i M Pour une doctrine d’Aéronautique marchande. Vérité première : pour que F Aéronautique marchande survive, il faut qu’elle donne lieu à des entreprises pros¬ pères et rémunératrices. de vois bien quelque ironiste brandissant aussitôt un rapport parlementaire ou un numéro du Temps, d où il résulte que nos compagnies font des bénéfices. Ce ne sont pas de ces bénéfices-là que nous parlons, mais bien des bénéfices réels, commerciaux, assurés par un bilan où les trois quarts des recettes ne seraient pas des subsides d’Etat. Faute de tels bilans, nos compagnies ne sont pas encore des entreprises commerciales. Peuvent-elles le devenir? Oui. Le système actuel des primes les y conduit-il par le plus court chemin ? Non. N’en concluons pas trop vite que ce régime a été nui¬ sible, ni même qu’il faut le remplacer demain. Nous avons bien souvent déclaré ici qu’il fallait trouver un autre régime; mais nous devons pourtant reconnaître que le système actuel des primes a permis seul à l’Aéro¬ nautique marchande de « prendre le départ ». Le départ est pris. 11 est artificiel, si l’on veut. C’est « la charrue devant les bœufs », si i on y tient. Nous avons du moins, grâce à cet effort « prématuré », acquis une expérience infiniment précieuse des besoins réels de l’Aéronautique marchande. Mais ici le contribuable, qui porte à bras tendu cette Aéronautique, a le droit de dire : « Profitez du moins de l’expérience acquise. » 11 a le droit — et ses représentants ont le devoir — d’exiger (pie tout système de primes place nos compagnies sur la vraie voie, celle au bout de laquelle il y a les recettes commerciales, le bénéfice com¬ mercial, le rendement économique, l’autonomie financière. Cette voie, c’est celle du progrès technique. Ce progrès se marquera par le bon moteur, par la cellule robuste et indéréglable, par le combustible à bon marché. Tout ce qui incite à l’effort technique, tout ce (pii favorise cet effort est bon; tout ce qui n’impose pas l’effort technique est mauvais; à plus forte raison tout ce qui le freine. Voilà la pierre de touche d’un système de primes, aujour¬ d’hui qu’ont été publiquement démontrés la possibilité et l’intérêt de 1 Aéronautique marchande, aujourd’hui que le temps de la pure propagande est passé. On a surtout joué jusqu’ici, pour obtenir les crédits nécessaires à nos avions de commerce, d’un argument qui séduisait à coup sûr le Parlement et l’opinion publique. Il fallait, disait-on, gagner le pays à l’Aviation mar¬ chande, parce que celle-ci serait, si elle prenait force, la chrysalide d’où une aviation de guerre sortirait toute armée, le jour venu. Ainsi le fond de la « doctrine » était ouvertement militaire. La riposte devait venir, le jour où l’opinion prévaudrait que l’avion marchand digne de ce nom est sans rapport possible d’emploi avec l’avion de guerre. Et la riposte est venue. Il est facile, pour y répondre, d’indiquer les très nom¬ breux rôles militaires — liaison, ravitaillement, trans¬ ports — - que les avions marchands peuvent tenir; d’in¬ diquer 1 unité de la technique aéronautique; de prouver que les transports aériens commerciaux conduiront seuls à résoudre des problèmes de régularité, de sécurité, d’économie dont la solution influera sur les missions mêmes de l’avion de guerre. On peut encore marquer que la défense nationale s’assure autant par le prestige d’un peuple et par les amitiés qu’il sait gagner que par de vastes armements; qu’à ce titre l’Aéronautique mar¬ chande, promenant le pavillon à travers le monde, alors (pie le chemin de fer perd sa nationalité à ^chaque frontière, est une très belle arme, pacifique etœfïicace; qu’en temps de guerre même le meilleur emploi de nos avions de commerce serait sans doute dans le maintien o If» L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. des liaisons régulières qu ils assurent. Tout cela est juste; tout cela ne prête à aucune objection valable. Il est clair pourtant que de telles raisons ne suffiraient pas à faire de l’Aéronautique marchande une affaire: or elle doit devenir une affaire, ou disparaître. La vérité seule est un bon point d’appui, et c’est pour cela qu’on l’honore. Nous prédisons donc un beau succès à ceux qui oseront, pour défendre et servir l’Aéronau¬ tique marchande, exposer sa vraie doctrine et déclarer qu’ils s’y tiendront. Ne cherchez pas à l’avion commercial — • comme s’il avait besoin d’excuses — des justifications extérieures. Il en possède de fort bonnes, et bien à lui : demain il sera l’instrument de la puissance économique, l’instru¬ ment d’une puissance de bon aloi, à propos de laquelle nous pourrions ici transposer les pages que Colbert, voici bientôt trois siècles, consacrait à la marine marchande. Et l’avion, que n’asservit aucun rivage, est plus fort que le navire. H. B. L’Aéronautique marchande et l'État L’ “ Air Conférence de Londres La seconde Air Conférence de Londres s’est ouverte le 7 février au Guildhall, sous la présidence du capitaine F.-E. Guest, Secré¬ taire d’Etat pour l’Aéronautique. La veille, les personnalités parti¬ cipant à la Conférence avaient visité le port aérien de Croydon où près de 200 avions non militaires étaient réunis. Nous étudierons dans notre prochain Bulletin les documents produits au cours de la Conférence et les discussions auxquelles ils ont donné lieu. En Afrique du Nord. Le programme aérien du Sous-Secrétariat de l’Aéronautique est actuellement le suivant : i° Deux routes africaines, la route côtière Gabès, Tunis, Alger, Oran, Casablanca, Agadir et la route de pénétration Alger, Biskra, Touggourt. 2° Dix bases d' hydravions , Gabès, Sfax, Sousse, Tunis, Bizerte, Bône, Alger, Oran, Azemmour, Agadir. Pour les transports- par dirigeables, on prévoit comme prin¬ cipal itinéraire de l’exploitation future la route Paris, Marseille1, Alger, Casablanca, Dakar, Pernambuco. Des bifurcations acces¬ soires ont été envisagées d'Alger sur Tunis, puis de Tunis vers le Caire et le fond du bassin méditerranéen. Quatre grandes bases, intéressantes tant pour la défense de nos côtes et de nos lignes maritimes que pour la liaison entre les deux rives de la Méditci- ranée et entre la France, l’Algérie, le Maroc, l’Afrique Occiden¬ tale française et l’Amérique du Sud ont été prévues à Marseille, Alger, Casablanca et Dakar. Orly resterait le centre de construc¬ tion et le port aérien de Paris. Les lignes d’empire britannique. Le Times écrit : L’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, après avoir mûrement considéré les propositions pour l’établissement d’un service aérien par dirigeables au travers de l’Empire britannique, ont fait savoir à Londres qu elles ont définitivement décidé de ne pas entrer dans cette entreprise. Leur abstention est causée, paraît-il, par la médio¬ crité de l’état actuel de leurs finances. On attend encore la décision des Indes. O11 sait qu’il y a eu un échange de vues très actif entre le Gouvernement des Indes et le Gouvernement de l’Australie. La décision du premier n’est pas encore connue. On pense cependant qu’elle sera favorable au projet. Malgré la défection de l’Afrique du Sud et delà Nouvelle-Zélande, on pourra procéder à l’établissement d’une route aérienne impé¬ riale qui serait : Angleterre, Égypte, Indes, Australie. Cependant P abstention de la Nouvelle-Zélande et de l’Afrique du Sud rend nécessaire une révision des subventions allouées à ce service. Plus tard, quand cette ligne fonctionnera normalement, on pourra d ailleurs établir des correspondances pour la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Mais, sans les Indes, ce projet est voué à un échec inévitable. Le programme allemand. C’est vraisemblablement en mars que les services aériens alle¬ mands vont reprendre leur activité. Toutefois, la presse alle¬ mande mène actuellement une vive campagne pour que les subsides aux Compagnies soient relevés de façon à tenir compte de la dépré¬ ciation du mark. Celle-ci aurait fait passer le prix de revient du kilomètre aérien de 22 marks, en mai, à 5o marks, en octobrt . 11 faudrait doue, pour que les lignes aériennes aient la même acti¬ vité qu’en 1921, que le crédit affecté à la navigation aérienne (29 millions de marks en 1921) soit au moins doublé. Les mêmes journaux signalent aussi l’état de vétusté des avions employés, en raison des interdictions opposées jusqu’ici par l’En¬ tente à la construction des avions neufs. L’hiver a été employé à remettre en état ce matériel ; on peut d’ailleurs supposer que 1 indus¬ trie aéronautique allemande ne tardera pas à reprendre la construc¬ tion des appareils marchands: Les expériences, depuis longtemps poursuivies pour la substi¬ tution régulière du benzol à l’essence, auraient abouti à un plein succès; on sait l'importance, pour l’Allemagne gênée dans ses importations, de cette question des combustibles liquides. Il est très probable que l’année 1922 verra l’établissement des L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 17 relations aériennes avec l’Allemagne. Il est donc d’un intérêt actuel de savoir selon quel plan d’ensemble va essayer de se développer l’aéronautique marchande d’outre-Rhin. On peut trouver une indication de ce plan dans l’étude que M. Schnitzler, inspecteur principal aéronautique du Reich, vient de publier. Après avoir montré l’existence de deux grandes diagonales européennes, l’une S. O. -N. E., et déjà réalisée par Casablanca, Toulon, Paris, Bruxelles, Amsterdam, Brême, Berlin, Dantzig, Riga et Reval; l’autre N. O. -S. E., et amorcée par Londres, Paris et Prague vers l’Orient, l’auteur conclut que cette seconde diagonale ne se réalisera sous sa vraie forme qu’à travers l’Allemagne et de là vers Constan¬ tinople, par l’Autriche et la Hongrie. Enfin l’Allemagne voudrait prolonger vers l’Amérique du Sud, par dirigeables, la première de ces diagonales; M. Schnitzler pré¬ cise qu’une Commission hispano-allemande étudie la réalisation de ce projet. 11 est d’autre part certain que les relations aériennes Berlin- Moscou seront très prochainement établies Les projets de la Suède. Une Commission gouvernementale vient d’être formée, qui a pour mission de créer et de mettre en exploitation de nouvelles lignes aériennes. On envisage actuellement la création des lignes Stockholm- Gothenbourg, Stockholm- Malmo et Gothcnbourg- Malmo. La ligne Stockholm-Goth nbourg serait desservie par dirigeables avec correspondances vers l’Angleterre et la Russie. Le service de la ligne de Malmo se continuerait vers Berlin. Les frais nécessités par la fondation et la mise en activité de ces diverses lignes s’élèveraient d’après les prévisions à 3 8oo ooo cou¬ ronnes suédoises. Ce chiffre nous paraît d’ailleurs bien faible eu égard à un tel programme. Le programme russe. On annonce de B ;rlin que le Gouvernement des Soviets, d’accord avec une compagnie aérienne allemande qui serait l’ Aero-Union, a approuvé l’établissement d’un service aérien régulier pour le transport des postes et des passagers entre Moscou et Berlin, via Kovno et Konigsberg. Les gouvernements letton et lithuanien auraient donné leur assentiment à ce projet. D’autre part, le Gouvernement russe vient de constituer une commission composée de représentants des Commissariats du peuple de l’Extérieur, des Postes et de la Guerre, qui doit s'occuper de la création d’une ligne aérienne Moscou-Stockholm, via Petro- grad. Les membres de cette commission doivent rencontrer pro¬ chainement des délégués allemands et suédois. Ils discuteraient ensemble les correspondances que l’on pourrait établir éventuelle- mmt entre cette ligne et celles de Berlin-Riga et Stockholm- Reval. De fait, des travaux sont entrepris dès à présent, près de Petro- grad, en vue de la construction d’un aérodrome. Cet aérodrome, de très grandes dimensions, est destiné à recevoir les avions commer¬ ciaux et même les dirigeables qui assureraient dans un avenir assez proche les communications entre Moscou et la Suède dont nous venons de parler. On annonce d’autre part que la ligne Kiew-Charkow est en ser¬ vice. Les avions accomplissent le parcours deux fois par semaine et servent principalement au transport du courrier du gouverne¬ ment central. Aux États-Unis. Il n’est pas du tout certain que les crédits pour la poste aérienne, qui s’élèvent pour 1922 à 2 3oo 000 dollars, soient votés sans com¬ pression. Il n’est en tout cas aucunement question d’accorder des subsides aux entreprises de transports aériens comme celle de P Aeromarine sur le parcours Ivey West-La Havane. A ce propos, il est intéressant de noter l’opinion de l’aéronaute américain Ralph Upson, telle qu’il la publie, à son retour d’Europe, dans les revues spéciales. Selon lui, un vice fondamental empêche les systèmes européens de subsides de porter de bons fruits : et ce sont les préoccupations militaires qui y apparaissent toujours. M. Ralph Upson marque que, pour cette raison notamment, de tels systèmes, peu propices au progrès technique, ne sauraient être appliqués aux États-Unis; mais il suggère que le Gouvernement américain, s’il était décidé à dépenser pour l’aéronautique mar¬ chande, et une fois pour toutes, le cinquième des primes annuelles distribuées en France, soit 6 millions de francs, pourrait doter de grands concours consacrés aux problèmes suivants : sécurité des passagers, transport économique de la poste et des marchandises, vol de nuit. On pourrait, scion lui, attendre beaucoup de telles initiatives. L’effort australien. Les mesures successives prises par le Gouvernement australien pour contrôler et encourager le développement de l’aviation civile peuvent être résumées ainsi : - — le vote de la Loi sur la Navigation Aérienne (1920) qui fait, entrer en vigueur, en Australie, la Convention Internationale régle¬ mentant la Navigation Aérienne signée à Paris en octobre 1919; — la formation, au « Department of Defence », d’un bureau d'aéronautique. Ce bureau est chargé de surveiller l’application des règlements de contrôle entrés en vigueur en mars 1921; — la nomination d'un Contrôleur général de l’Aviation civile au Conseil de l’Air est prévue; — l’organisation d’un service chargé de la topographie et de la cartographie de routes aériennes d’importance nationale, à savoir : Geraldlon-Derby, Sidney-Brisbane, Sidney- Adélaïde, Melbourne-IIay, Charleville-Cloncurry et Sidney-Charleville. Les autorités municipales des régions précitées ont assuré le Gouvernement de leur entière coopération. Les premières routes dont l’exploitation est prévue sont les suivantes : 1. Geraldton à Derby, i925km. Subvention maxima : 25 000 £. 2. Sidney à Adélaïde, I 225km. Subvention maxima : 1.7 000 £. 3. Sidney à Brisbane, 885km. Subvention maxima : 11 5oo £. La proposition du Major Brearley, de monter une compagnie pour l’exploitation d’un service aérien dans l’Australie occiden¬ tale, a été acceptée. A moins d’un manquement au Cahier des Charges, cette compagnie recevra de l’État 25 000 £ de subven¬ tion maxima pour la première année d’exploitation. Six « coupés » Bristol ont été commandés. D’autre part, les soumissions présentées pour l’exploitation des deux services aériens Sidney-Brisbane et Sydney-Adélaïde ont été également acceptées par le Gouvernement. Le service doit commencer en 1922. Lois et Règlements. Pour les brevets de navigateurs. Les examens pour la délivrance des brevets de navigateur aérien auront lieu au Service de la Navigation Aérienne. Pour le brevet élémentaire : ire session, 25 mars 1922; 2e session, 28 mars 1922; 3e session, 3o mars 1922. Pour le brevet supérieur, Ier avril 1922. Les candidats seront convoqués individuellement et informés de l’heure et de la session à laquelle ils seront examinés. 18 L'AERONAUTIQUE MARCHANDE. La limite d’inscription est fixée an i5 mars. Le Service de la Navigation Aérienne organise, en vue de la pré¬ paration à ces examens, des exercices pratiques auxquels seront admis les candidats régulièrement inscrits, tous les vendredis, «à i4h3om, au Bourget. En outre, le S. N. Aé. met à la disposition des candidats des cortrs pratiques imprimés, qui sont en vente à un prix très faible. S’adresser au S. N . Aé., 2, boulevard Victor, Paris. La loi aérienne en Allemagne. - Une Commission vient d’être formée au Reichtag pour la préparation et la rédaction du projet de loi sur le trafic aérien; elle est composée de r f membres qui sont : MM. Lübbring, Schu¬ mann, Steinkopf, Essor, Dr Herschel, Janeba, Dr Barth, Dr Rei- chert, Dr Gildemeister, Von Ivemnitz, Schirxner, Brodauf, Weiss, Dr Deermann; la Commission est présidée par AI. Weiss, le secré¬ taire est M. Esser. Par décret en date du 23 novembre 1921, l’Allemagne déclare ratifier la convention postale universelle qui vient d’être renou¬ velée à Madrid et qui contient un article réglementant les commu¬ nications postales aériennes. Les assurances aéronautiques. Au cours de la dernière assemblée de V Aéro-Club d' Allemagne, il a été lu un rapport indiquant que les assurances contre les acci¬ dents et les assurances en garantie de responsabilité sont arrivées peu à peu à fixer des primes dont le taux est constant, en se basant sur des statistiques qui deviennent de plus en plus favorables. Par contre, pour les assurances contre le bris de matériel, on a enregistré jusqu’à présent une augmentation continuelle du taux des primes. On se préoccupe de mettre un terme à cette hausse dangereuse. Organisations terrestres. Le réseau français. — L’organisation des terrains d’atterrissages et ports aériens civils de l’Etat français se résume actuellement dans les chiffres sui¬ vants : 3o terrains, 278 employés, y3 hangars d’avions, 3 d’hydra¬ vions, ‘2 usines d’hydrogène, 1 hangar de dirigeable, 2 en cons¬ truction, 10 ateliers de réparations, 21 postes de T. S. F., 12 phares, 1 1 postes météorologiques et un magasin de matériel. A Croydon. La téléphonie sans fil a pris, à l’aérodrome de Croydon, une nou¬ velle et intéressante extension : les surveillants de l'aérodrome peuvent entrer en communication avec tout avion en vol, et lorsque l’appareil est proche de l’aérodrome, on lui indique, grâce à un système de plan du terrain divisé en sections, au-dessus de quelle section il se trouve. Ce système doit pouvoir rendre de grands services par les temps de brouillard. Des essais ont été faits récemment à Croydon avec l’« impulse- tube », appareil destiné à projeter jusqu’à une hauteur de 6oom des fusées à parachutes et des bombes à fumée, destinées à signaler les aérodromes dans le brouillard ou la nuit. La mise au point do l’appareil ne paraît pas terminée. Aérodrome d’Aspern ( Vienne ). Notre correspondant de Vienne. M. Hans Kostiwal, nous envoie la communication suivante : « Tous les aviateurs désireux d’utiliser l’aérodrome d’Aspern (Vienne) et île s’y ravitailler n’ont qu'à prévenir par télégramme M. Hans Kostiwal (I. Friedriclistrasse , Flugfeld Aspern-Wien), qui se mettra à leur disposition pour tous préparatifs. Hangars et essence sur le terrain. » Paris-Le Bourget. Le Conseil municipal de Paris et le Conseil général de la Seine ont voté le principe d'une ligne d’autobus destinée à relier l’aéro-port du Bourget et Paris. 11 est probable que cette ligne partirait de la porte de Flandre ou d’un point central de Paris, et qu’elle serait ouverte au printemps. Dans les Compagnies. Compagnie des Messageries Aériennes. Le premier des grands hangars en ciment armé que le S. N. Aé. fait édifier au Bourget va être achevé; on finit d’y installer eau, électricité, téléphone, et les Messageries Aériennes vont en prendre R o u t e Aménagement du hangar des Messaukiuks Aériennes. t, direction de l’exploitation. — 2, pilotes. — 3, chef d'aérogare. — 4, service» de l'exploitation. — 5, vestiaire des ouvriers. — l>, téléphone. — T, garage. — 8, atelier des moteurs. — !). magasin. — Ht, cave à essence. — 11, distribu¬ teur d'essence Bowser, possession. Notre schéma indique l’aménagement des bas côtés, adopté par la Compagnie pour scs services. Derrière le grand hangar, et clc l’autre côté de la route, un hangar qui servira d’atelier d’avions va être construit. Malgré leurs vastes proportions, ces hangars risqueraient d’être vile trop étroits, si le matériel dos Messageries devait encore s’ac- L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. l9 croître; il compterait, en ce moment, 17 Brèguet 14 T- 2, 12 berlines Spad 33, 1 1 Goliath-Salmson et 1 Goliath-Renault, les autres Goliath- Renault commandés devant sortir dès mars. La Compagnie dispose actuellement de 17 pilotes. L’effort des Messageries sur Paris-Londres paraît devoir être important; elles viennent d 'installer à Londres un directeur, M. Gros- lils, dont les bureaux seront 32, Haymarkct. M. Gros fils représen¬ tera également la Compagnie Franco-Roumaine, les Lignes aé¬ riennes Lalécoère, la Compagnie belge S. JY. E. T. A. et la K. L. AJ. C’est le 1 1 mars que les Messageries vont reprendre le service Paris-Le Havre, en liaison avec les paquebots de la Compagnie générale Transatlantique, départs et arrivées; il y aura donc environ 6 services par mois. La préparation de la ligne se poursuit activement par la recherche de terrains de secours et l’organisation de liaisons automobiles de dépannage. La T. S. F. de la Chambre de commerce du Havre, et sans doute aussi de Rouen pourra être utilisée par les Messageries. La Com¬ pagnie générale Transatlantique porte un vif intérêt à ce service aérien, dont M. dal Piaz est un chaud partisan. De plus, l’attribution à ce service des seules primes commerciales va rendre son exploitation spécialement instructive. Compagnie Aérienne Française. Le programme de la C .A.F. pour l’année 1922 comporte : — L’intensification des voyages sur commande pour toutes destinations, en avion A. R. (2 passagers), F- 70 [i passagers), Goliath (12 passagers). — Le développement de ses « essaims », organisations régionales de Travail aérien, notamment de l’essaim de Paris, de 1 essaim du Midi et de l’essaim du Sud-Ouest. — L’organisation et l’exploitation active du trajet Paris-Cher¬ bourg, en correspondance avec les paquebots transatlantiques, au moyen d’avions F- 70 et Goliath. — La préparation d’un service aérien de transport public, par¬ tant du Sud-Est de la France vers l'Algérie et la Tunisie. Parmi les commandes récentes relatives au travail aérien, citons : Plans photographiques : Les plans des villes de : Romans. La Ro¬ chelle, Évian, La Palice, Montélimar, Meudon, Suresnes. Publicité photographiques : Vues des usines de la Capelette (Mar¬ seille), des Salins d’IIyères, des filatures de Cernay (Haut-Rhin), des usines Siegel (Isère). Publicité lumineuse : Les vols de publicité lumineuse au-dessus de Paris ont continué pour la Maison du « Grand Bougnat >> et vont reprendre pour de nouvelles firmes. 1 oyages à la demande : L’activité de cette branche porte surtout actuellement sur les circuits promenades autour de Nîmes, de Nice et de Paris. Enfin, une commande très importante est celle que la C.A.F. vient de recevoir du Gouvernement de la Guyane, à savoir réta¬ blissement progressif de la carte au (| de la Guyane Française. Grands Express Aériens. C’est à partir d’avril que les Grands Express donneront à leur service Paris-Londres sa pleine intensité. Ils pensent disposer pour ce service de trois nouveaux Goliath-Renault et d’un nombre d’ Ex¬ press Vimy qui, dans le courant de la saison, doit atteindre dix. — A l’occasion de la visite de l’Air Conférence au port aérien de Croydon, deux Goliath- S almson de la Compagnie ont pris part aux vols de démonstration et emmené de nombreux passagers. Parmi ceux-ci, citons les consuls des Etats-Unis, de Belgique, de Perse et de France; le colonel Matton, attaché militaire belge. — La ville de Lausanne, pour marquer l’intérêt qu’elle porte à la ligne aérienne Londres-Paris-Lausanne et à ses prolongements éventuels, spécialement vers Milan, vient d’accorder aux Grands Express une subvention annuelle de 6oooofr français. L’usage gra¬ tuit du terrain de la Blécherette et de ses aménagements (hangars, T. S. F., etc.) est concédé à la Compagnie jusqu’au jour où le ren¬ dement commercial de la ligne permettra un nouvel arrangement. Compagnie Franco-Roumaine. Depuis le i5 février, la Compagnie Franco-Roumaine a repris le service quotidien sur Paris-Varsovie-Paris, dimanches et fêtes compris. Elle dispose, pour ce service, d’avions Potez-V 1 1 , Polez-JX et Spad- 33; de plus 12 Spad- 46 à moteur Lorraine-Dietrich 370 HP doivent être livrés avant le 5 mars. L’aménagement des avions a été amélioré : aération, au gré des passagers, par l’ouverture réglable des hublots ou le coulissage des vitres; dans le Spad- 33, système nouveau de ventilateur à manche; coussins et housses; eau de Cologne, alcool de menthe, etc. Et la publicité va apparaître dans les avions, comme elle a déjà envahi nos tramways. Les 21 pilotes de la Compagnie sont répartis par 7 entre les trois sections Paris-Strasbourg, Strasbourg-Prague et Prague-Varsovie. Le prix du voyage Paris-Strasbourg est porté de i 5ofr à 3oifr. Mais il y a une compensation : à Prague, les lettres arrivées par avion seront distribuées par exprès, sans surtaxe, grâce à un accord avec le Gouvernement tchéco-slovaque. Le service “ Daimler Hire ”. On sait que la grande entreprise londonienne de location d’au¬ tomobiles, la Daimler Hire, organise dès avril prochain un scr- v-ice aérien — le cinquième — sur Londres-Paris. 11 semble que ce service doive être spécialement intéressant à suivre, le programme de la Daimler lJire pour 1922 étant : essayer d’organiser une entre¬ prise commerciale. Dans cette intention, le matériel volant se réduirait à six avions, dont quatre en service; ceux-ci assureraient quatre services quo¬ tidiens aller et retour, chaque avion devant faire deux aller et retour par jour, avec 45 minutes d’arrêt entre deux trajets. Les appareils seraient des DH- 32 à moteur A'apier 45o HP. Le service et le personnel à Paris seraient réduits au minimum; pas de hangars au Bourget, seulement une place à l’abri commun, les avions devant rentrer le soir à Londres. On compte que l’entre¬ tien des cellules sera réduit au minimum grâce au haubannage très simple et à la suppression des commandes par câbles. En ce qui concerne les moteurs, dont le démontage rapide a été étudié, aucun travail de révision ne serait fait à l’aérodrome de Croydon ; des camionnettes automobiles spécialement aménagées transpor- teraient les moteurs à l’usine Daimler. Tout ce programme est ambitieux; sa réalisation, même par¬ tielle, n’en serait que plus démonstrative. Instone Air Line. La Compagnie Instone a l’intention de développer considérable¬ ment son exploitation au courant de l’été 1922. Elle mettra nol ani¬ ment en service des avions de marchandises construits spécialemen pour cet usage. Le personnel des lignes Instone portera, à l’avenir, un uniforme 20 L A É RO NAUTIQUE MARCHA N D E. spécial, qui vient d’apparaître à Croydon. Cet uniforme est assez semblable à ceux de la marine de commerce. Un moteur Napier Lion 45o HP, qui fut longtemps monté sur un .4ira>-i6 de l’ancienne Aircrajt Transport ancl Travel C°, est actuel¬ lement encore en service sur Y historié Air Line. Ce moteur n’a pas moins de 4°7 heures de vol. Nous ignorons d’ailleurs les ré¬ visions ou réparations importantes auxquelles il a pu donner lieu. Las u Sarrey Flying Services Le capitaine Muir, des Sarrey Flying Services, organise pour la fin de mars un « service de taxis-aériens pour n’importe où » qui fonctionnera à la demande. Cette entreprise assurera notamment les services Croydon-Southampton et Croydon-Liverpool, en liaison avec les arrivées et les départs de transatlantiques. L’International Air Traffic Association. — L’ International Air Traffic Association qui groupe : la Danske Luftfarlselskab, la Finska Lufttrafik Aktiebolaget , la Danziger Luftreederei, la Svenska Lufttrafik Aktiebolaget , la Deutsche Luft- reederei, la Koningklijke Nederlandsche Luchtoaart Maatschappij et dont nous avons relaté les précédents travaux, tiendra prochai¬ nement une nouvelle réunion générale à la Haye. Les compagnies françaises y seront représentées par un « auditeur », M. Hermant, directeur commercial de la Compagnie Franco-Roumaine. Divers faits. — - A Noël, le Victoria Hôtel a offert, à titre de publicité, aux voya¬ geurs de l’avion Iiandley-Page, > entre Londres et Paris, un dîner complet de Noël, avec la dinde classique, dîner servi en plein vol par un garçon en tenue du soir. La Compagnie Espagnole de Transport Aérien a acheté 2 avions Fokker, qui sont destinés à la ligne postale Séville-Larache. — Une nouvelle compagnie suédoise est née de la fusion de la P- O. Flygkompani et de l'école de pilotage de Karlslund. La nou¬ velle société a pris le nom de Oerebro Flygkompani. Elle s’occupera de la formation de pilotes et de photographie aérienne. Les Transports aériens. LE TRAFIC. Mouvement du Bourget. Le mouvement général du Port aérien du Bourget, pendant le mois de janvier 1922, se résume de la façon suivante : Marchandises Avions. Passagers. et bagages. Postes. (en kgs) (en kgs) Du ier au 1 0 janvier. 34 __ 0 72 1 577 20 Du 11 au 20 » . 07 108 2579 28 Du 21 au 3o R . O 4 73 i875 20 Toi a u \ 2 > 4 5 83 1 I X 1 Ces chiffres comparés aux chiffres correspondants du mois de janvier 1921 montrent une progression importante dans le trafic et surtout dans le rendement. En janvier 1921, 129 avions n’avaient transporté en effet que 118 passagers et 5286k§ de marchandises. Mouvement des lignes aériennes belges. Le mouvement général de s lignes aériennes belges. durant le quatrième trimestre de 1921, se décompose ainsi : Octobre. No v. Déc. Total. Nombre de vols . 1 0 1 42 >7 160 Heures de vol . . . 1 271' 6qh 38"’ 2Ôh 4 5"’ 2 2 2 11 23m Durée moyenne des vols.. . 1 11 1 à"1 1 h 39m 1 h 3 1 m lh23 Kilomètres parcourus . i > 3 80 8 0 1 0 2 627 2(1 0 1 7 Passagers transportés . Ma relia ndises t ra nsportée s 109 22 4 1 \5 ( en tonnes) . ,,3 8 0,2.50 9,55o LES LIGNES AÉRIENNES. Les transports aériens en Pologne. Devantpe succès de la Compagnie Franco-Roumaine, plusieurs sociétés aéronautiques locales se seraient constituées. Ces sociétés sont : La Société Aero-Transport qui a obtenu pour 10 ans le monopole de l’exploitation de la ligne Varsovie-Moscou. La société Plage et Laskiewicz, qui a obtenu pour 10 ans le mono¬ pole de l’exploitation de la ligne Dantzig-Varsovie-Lublin-Lwow, avec projet de prolongement sur Bucarest et Odessa. Pour ces deux sociétés, le Gouvernement polonais n’accorde aucune subvention ; pourtant il est question de donner à ces sociétés de vieux avions militaires ainsi que de construire des cel¬ lules, type commercial, pour utiliser un lot de moteurs Austro- Daimler en bon état. Une troisième société serait aussi en formation à Lwow; elle aurait en projet la ligne Cracovie-Lwow-Kiew-Odessa. Pour la foire de Leipzig. Du 4 au i f mars, à l’occasion de la Foire de printemps, Leipzig sera relié à Berlin, Dresde, Nuremberg, Munich, Augsbourg, Mag- debourg et Hambourg par des services aériens quotidiens destinés à la poste et aux passagers. C’est la Deutsche Luftreederei qui assu¬ rera ccs transports. En Hongrie. Il existe, actuellement, deux lignes d’essai de navigation aérienne en Hongrie : i° Budapest-Szombathely (depuis le 7 novembre 1920); 20 Bu- dapest-Szcged (depuis le 4 décembre 1920). Une troisième ligne est projetée entre Budapest et Miskolo. Ces lignes sont exploitées par la Sl(' anrae hongroise des trans- L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 21 ports aériens [Magyar Aeroforgalmi), à Budapest, au capital de 5o millions de couronnes. Nouvelles compagnies aux États-Unis. — Une nouvelle compagnie d'aviation a été fondée à Lexington elle a pris le nom de Lexington Aviation C" . Cette maison a ouvert une école d’aviation et a l'intention de s’occuper surtout des trans¬ ports commerciaux. — La Gréai Lakes Airways C° va bientôt établir un service aérien entre Cleveland et Detroit. Les hydravions à coque Aero- marine H.S.Z.L., à cinq places, seront utilisés: il y aurait, deux voyages par jour. — Le Commercial Airship Syndicale est en train de monter le dirigeable qui va être mis en service entre Saint-Louis et Chicago. La Compagnie veut aussi établir un service d’avions qui desser¬ virait Hannibal, Kecluk, Kockisland, Muscanine, Burlington, Dubuque, Davenport, La Crosse et Minneapolis. — On va inaugurer prochainement un service quotidien de New- York à Chicago. Les avions auront huit places. Le prix du voyage sera de 5i dollars 80 par personne, de i dollar par livre de bagages (trois voyages aller et retour chaque jour). En Amérique. — Le 17 décembre dernier a été inauguré entre Montevideo et Buenos-Ayres un service aérien de transport, assuré par la Com¬ pagnie Rioplatense de Aviacion. Ce service fonctionnera dans les deux sens, deux fois par semaine. Il sera assuré par des avions pou¬ vant transporter quatre passagers. La distance de 22okm, qui sépare Buenos-Ayres de Montevideo, est parcourue en 1 heure 20 minutes en moyenne. L’Administration des postes uruguayennes s’est entendue avec cette compagnie d’aviation pour le transport de la correspondance. Il y a lieu de supposer, dans le cas où cet essai donnerait de bons résultats, que le nombre de voyages hebdomadaires sera rapide¬ ment augmenté. Dans le Conseil d’administration de la nouvelle société, nous relevons les noms de MM. Hentsch et Guichard, officiers avia¬ teurs français pendant la guerre. — Les transports aériens paraissent devoir prendre de l’impor¬ tance au Mexique. Une compagnie étrangère a obtenu 1 autorisation d exploiter la ligne Mexico-Tampico, avec i5 avions. Le Ier septembre, un pre¬ mier essai avec passagers et fret a été fait : l’avion a parcouru en 2 heures 3o minutes la distance de Mexico à la \ era-C.ruz et en 1 heure celle de la Vera-Cruz à Tampico, ce qui constitue un gain considérable de temps sur le trajet par voie ferrée. La ligne sera ensuite prolongée vers San-Luis-Potosi, Monterey, Laredo et Matamoros. On prévoit également l’établissement d’une ligne américaine de 370km entre Juarez et Chihuahua. — Le Gouvernement du Chili étudie un projet de contrat avec une société française pour l’exploitation d un service aérien entre Iquique et Concepcion, puis entre Santiago et Antofogasta. Le contrat prévoit un privilège de i5 ou 20 ans et réserve au Gouver¬ nement des droits en échange de la mise à la disposition des ter¬ rains nécessaires à l’exploitation. — Le principal journal de Guayaquil (Equateur), « El Telegrafo » vient d’acheter un avion Nieuport i3o HP. Cet avion transporte les journaux de Guayaquil à Cuenca, i6okm, de Cuenca à Riobamba, Aménagement intérieur de l’avion Bristol, 10 places. i8okm, de Riobamba à Quito, i8.jkm, de Quito à Ibarra, gjkm. de Ibarra à Tulcan, 83km, et de Tulean à Pasto, iookm. — Un service d’hydravions a été organisé en Colombie entre Barranquilla, Girardot et Nieva. 5 appareils triplaces seraient affectés à cette ligne. Au Congo belge. Une très importante extension des services actuels est envisagée : la ligne aérienne serait poussée entre Kinshasa et Bukarna, jus¬ qu’aux confins de la Rhodésie septentrionale. L’étape Kinshasa- Basongo serait couverte le premier jour en hydravion, et le trajet Basongo-Bukama, assuré par des Goliath, conduirait le second jour au terminus du chemin de fer de Katanga. Ce voyage coû¬ terait le même prix que par l’itinéraire actuel, via Le Cap ; le cour¬ rier emprunterait sans surtaxe la voie nouvelle. Le parcours Kinshasa-Basongo pourrait être équipé en un an, et en deux ans la ligne entière. Lignes syriennes. Deux nouvelle lignes aériennes régulières, ouvertes au courrier civil, viennent d’être créées au Levant. La première relie Damas et Palmyre, situé en plein désert de Syrie, et constitue le premier tronçon d’une route aérienne possible entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate. La seconde relie Damas et Soweida, capitale du Hauran. Ces services ont lieu une fois par semaine dans chaque sens et sont encore assurés par le personnel et les avions militaires de l’Aéronautique de l’Armée française du Levant qui utilise le B ré¬ git et ij A- 2 3oo HP. Le travail aérien. Un vaste travail de photo-topograpliie aérienne. Nous avons signalé d'autre part que la Compagnie Aérienne Française venait de recevoir la commande de la cartographie pro¬ gressive au 200 000e de la Guyane française. Ce travail, qui doit être exécuté en collaboration avec la Société des Transports Aériens Guyanais, comporte comme travaux de première urgence : a. Le lever du fleuve frontière Maroni et de ses principaux affluents avec les terres riveraines sur une largeur de 20km et sur 5ookm de longueur. L’AERONAUTIQUE MARCHANDE. b. Le lever de la région côtière de la Guyane française s’étendant entre la fleuve frontière Maroni et le lleuvc frontière Oyapock sur une largeur de 20kra et sur un développement de 8ookm. Le travail aérien de la Compagnie Rumpler. Au cours de l’année 1921, la compagnie Rumpler , en dehors des services réguliers qu’elle assure, a exécuté, sur [demande 233 vols, au cours desquels elle a emmené 4^5 passagers. Parmi ces vols, 1 64 ont été des promenades aériennes en circuit, 79 ont été exécutés sur des itinéraires imposés, 22 ont servi à la prise de photographies aériennes, et 28 à la prise [de films aériens. Concours des Voyages aériens VOYAGES AÉRIENS ALLER ET RETOUR ABSOLUMENT GRATUITS 35.000” DE PRIX LISTE DES PRIX ltr Prix : Un voyage Paris-Constantinople ou Constantinople-Paris et retour (dès l’ouverture de la ligne). 2e, 3e, 4e et 5e Prix : Quatre voyages dont Un voyage Paris- Varsovie ott Varsovie-Paris et retour ; Trois voyages Toulouse-Casablanca ou Casablanca-Toulouse et ret1'. 6" Prix : Un voyage Paris-Prague ou Prague-Paris et retour. 7e, 8', 9e, J 0e, 11e, 12e, 13e et 14e Prix : Huit voyages dont Six voyages Paris- Londres ou Londres- Paris et retour ; Deux voyages Paris- Amsterdam ou Amsterdam-Paris et retour. 15e, 16e, 17e et 18e Prix : Quatre^voyages dont Deux voyages Paris-Bruxelles ou Bruxelles-Paris et retour; Deux voyages Paris-Strasbourg ou Strasbourg-Paris et retour. Du 19e au 30e Prix : Promenades sur Paris en aéro-car. Du 30e au 80e Prix : Cinquante abonnements d'un an [à H Aéronau¬ tique et à la Revue de V Aéronautique Militaire. En outre, des Réductions de 33 à 50 "/„ seront accordées aux membres de la famille des bénéficiaires qui les accompagneront dans leur voyage. 35.000” DE PRIX CONDITIONS DU CONCOURS Le Concours est ouvert à tous les abonnés et lecteurs de L' Aéronautique. Les concurrents devront, avant le 30 avril 1922, répondre aux questions suivantes : 1° — Combien de voyageurs seront transportés, du Ie janvier au 31 mai 1922 inclus, sur les lignes aériennes régulières desservies par des appareils français ? Le chiffre du Service de la Navigation Aérienne fera foi. 2" (Question accessoire de classement) — Dans cette période, quel maximum d’heures de vol aura été atteint par un même avion de transport régulier français ? Depuis le N° 30 et jusqu’au N" 34 inclus ( Mars 1922 ), chacun de nos Numéros contient un Don de Concours placé dans nos pages de publicité ; les cinq bons devront être joints à la réponse. Les statistiques commentées que nous publions dans chacun de nos numéros donnent des indications utiles aux concurrents. Les résultats du Concours seront publiés dans notre Numéro de juillet. Les voyages aériens attribués en prix pourront ainsi avoir lieu pendant la période des vacances. Les plus grandes facilités d’échange, en ce qui concerne les parcours aériens, seront accordées aux bénéficiaires. En cas de suppression ou de suspension de lignes aériennes, la responsabilité de L' Aéronautique ne sera pas engagée. a ® m s HHERCIAVX 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (XVI-) — TEL. PASSY 90-93 & 73-05 Ateliers à Vélizy-Villacoublay — Téléphone : Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Velizy 6 Adresse télégraphique : Bregavion-Paris Publicité de Z.’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L’AÉRONAUTIQUE MARCHA N D E . U HORAIRES et TARIFS DES SERVICES RÉGULIERS FRANÇAIS DE TRANSPORTS AÉRIENS. Février 1922 Les indications ci-dessous, mises a jour chaque mois, n’ont trait qu’aux renseignements essentiels. Les intéressés devront, pour pi. us de détails, s’adresser aux Compagnies, dont nous donnons l’adresse, ou consulter les indicateurs spéciaux (1). PARIS-LONDRES — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, ( Passy 24-74 t 67-25). Départ tous les jours de Paris (Le Bourget) à i3h. Départ de Londres (Croydon) tous les jours à i3». — Grands Express Aériens, 3, rue d’Anjou, Paris, Élysécs 10-76. Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à iih 3om. Départ de Londres (Croydon) tous les jours à I2h. DUREE VOYAGEURS. M 1*1 PARCOURS. (1 U i'. i»i Irajet aérien Aller . A. et R. 2h3o 3oof 6oof 7 Cio ci 5f 0f,.")0 I.onrl rps- Paris . . . . 2h 3o £ 6.6 i‘ 19 1 SI). à iod Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-BRUXELLES-ROTTERDAM-AMSTERDAM. — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris, (Passy 24-74 et 67-25) et S .N .E .T .A., 5, rue des Petits-Carmes, Bruxelles, (Tél. 1006). Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à ioh3o. Départ d’Amsterdam (Schiphol) tous les jours à ioh3o. DURÉE VOYAGEURS. PARCOURS. cl 11 lu - M (2) P. (») Irajel aerien. Aller. A. el H. Paris-Bruxelles . ih43 l75f O f oocr 4r à 3f of3o Bruxelles-Rotterdam.. . lh I2Df 200* 2f5o à 2r — Rotterdam-Amsterdam . oh 3o — — — — Paris- Amsterdam . 4h 3oor 5oof 6é)o à néon Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-STRASBOURG-PRAGUE-VARSOVIE. Cie franco-roumaine, 22, rue des Pyramides, Paris, Gut. 45-09 et 45-10. — Départs de Paris (Le Bourget) tous les jours à 8h. DURÉE VOYAGEURS. M. i2) P. 1») trajet aérien. Aller, A. et II. Paris Strasbourg . 2h 3o 3oif 60 2 f 2f 5o of7D Paris-Prague . 6h 5oof Paris-Varsovie . ÎÉ 8oor Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gra¬ tuits entre les villes et les aérodromes. Bars-restaurants aux aéro¬ dromes de Strasbourg et Prague. (1) Indicateur Aérien (mensuel), 5 rue de l’Isly. o fr. 5o (2) Prix des messageries, par kilogramme (dans presque toutes les Compagnies, des tarifs dégressifs sont appliqués). (:i) Surtaxe de la lettre de moins de 20 K. PARIS-LE HAVRE Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris, Passy 24-74 et 67-25 (et à l’Agence Transatlantique, 8, rue Auber). Ser\ ice de correspondance avec les paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique, le Samedi de Paris au Havre, le Lundi du Havre à Paris. Prix 200 fr. PARIS-CHERBOURG Compagnie Aérienne Française , 18, rue de Nanterre, Suresnes Aérodrome du Bourget : Tél. Nord 48-08. — Agence de Paris, 09, rue Cambon. Tel. : Louvre 80-27 et Gutemberg 78-21. Service Paris Cherbourg et Cherbourg-Paris en correspon¬ dance avec les paquebots des Conpagnies Cunard Line , White Star Line , Hambour g- American Line , par avions privés sur demande. Trajet aérien en 2h 3o. TOULOUSE-ESPAGNE-MAROC. Compagnie générale d’ Entreprises aéronautiques (Lignes Laté- coère), 182, boulevard Ilaussmann, Paris-Élysées 52-40. Départ de Toulouse (Montaudran) les mardi, mercredi, ven¬ dredi et dimanche à 9h 3om. — Départ de Casablanca les mardi, mercredi, vendredi et dimanche à 7h. PARCOURS. DUR KE du trajet aerien. VOYAt Aller. EUHS. A el R. M.r-i V. éi Tou loti se- Barcelone . . . . Qh3o 234r 397 f Malaga- Casablanca . 4h3o 46of 8aor Toulouse-Casablanca. . . i3" of 143.U V or5o Arrêt d’une nuit à l’étape d’Alicante. Escales à Malaga et Rabat. Transport gratuit de iokg de bagages. BAYONNE-BILBAO-SANTANDER. Service suspendu provisoirement Compagnie franco-h ilbaine, 3, rue Jacques-Lafitte, Bayonne. PARIS LAUSANNE Compagnie des Grands Express Aériens , 3, rue d’Anjou, Paris, Ëlysées 10-76. Départ du Bourget tous les samedis à io*>3o. Départ de Lausanne tous les lundis à ioh3o. Prix du voyage: 400 fr. Aller et retour: 700 fr., gratuité pour i5kg de bagages. Marchandises: 10 fr. le kilog. BORDEAUX-TOULOUSE-MONTPELLIER. Service suspendu provisoirement Aéro-Transports Ernoul, 20 bis, rue Saint-Hilaire, Toulouse. (Tél. : 12-70.) et 1, cours du Chapeau-Rouge, à Bordeaux . ANTIBES AJACCIO. L’Aéronavale, Port aérien d’Antibes. Départs d’Antibes, le mardi, et d’Ajaccio, le vendredi. Traversée en 2h i5. Prix du voyage : ao5 fr. Le Gérant : II. Thouzellier. LAéronautique marchande VUE AÉRIENNE DE LWOW (LEMBERG) BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 3 - lre ANNÉE - N” 3 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro , est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins en fin d'année. Supplément à L’Aéronautique, N' 34, Mars 1922 AÉROPLANES MÉTALLIQUES MILITAIRES cr COMMERCIAUX HYDRAVIONS 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (XVI9 — TÊL. PASSY 90-93 & 73-05 Ateliers à Vélizy-Villacoublay — Téléphone: Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — ■ Adresse télégraphique : Brégavion- Paris Publicité de L' Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L’Ali KO NAUTIQUE MARCHANDE. 27 Pour l’avenir du trafic aérien, un organisme international est-il nécessaire ? Par Paul HERMANT Lors du premier Congrès international de Navigation aérienne, les direeteurs des Compagnies hollandaises, danoises et suédoises invitèrent plusieurs Compagnies françaises à assister à la prochaine réunion de Y Inter¬ national Air Traffic Association ( I . A. T. A.). Le Sous-Secrétaire d’Etat de l’Aéronautique ayant reconnu l’intérêt de notre présence à La Haye comme auditeurs, nous avons donc assisté M. Pierrot et moi à la septième Conférence de 1’/. A. T. A., les 20 et 21 février i<)22. A nous s’était joint le Directeur de l’Exploitation de la Compagnie belge S. A . E. T. A., M. Renard. Les membres présents à cette Conférence étaient : M. Plesman, directeur de la Compagnie hollandaise l\ oninklij ke Luchtvaart- Maatschappij ; M. Jacobson, diree- teur de la Compagnie suédoise Svenska Luftrafic Aktie- bolaget j M. Meisterlin, directeur de la Compagnie danoise Danske Luftfartselskab ; M. Wronskv, directeur des Com¬ pagnies allemandes (1) Danziger Luft Reederei et Deutsche Luft Reederei. Le programme comportait 16 paragraphes dont plu¬ sieurs, s’adressant plus particulièrement au fonctionne¬ ment intérieur de l’Association, ne furent pas discutés pendant les quatre premières séances auxquelles nous avons assisté, et pendant lesquelles les questions sui¬ vantes furent traitées en anglais, langue ollicielle : Étude et proposition d’un modèle de manifeste de chargement pour les marchandises passant en transit à travers plusieurs pays. Proposition d’un ensemble de règles facilitant aux pilotes, voyageant à travers plusieurs pays, les paiements et, les avances de fonds. Étude sur les difficultés de règlement de comptes entre compagnies étrangères. Etude sur l’établissement et la communication des statistiques, sur les règles générales de discipline d aéro¬ dromes, et sur les améliorations et perfectionnements à apporter à la construction en vue d’augmenter le confort des passagers. A signaler, au sujet de la construction, une proposition tendant à déterminer dans tous les pays, au moyen d’une même formule, les performances des avions commer¬ ciaux. Des projets de codes de téléphonie sans lil et de météo¬ rologie, des suggestions intéressantes concernant la publi¬ cité, les liaisons entre compagnies, les horaires, les cor¬ respondances ferroviaires, maritimes et aériennes, tel fut, en résumé, le travail de la septième Conférence de 17. A. T. A. Tous ceux qui s’intéressent aux transports publics aériens verront, par l’exposé des questions mises à l’étude, combien serait puissant un organisme inter¬ national, groupant toutes les principales compagnies exploitantes du monde et de 1 Europe en particulier. A l’avion, qui survole les frontières, passe les obstacles les plus divers sans être contraint de suivre rigoureusement un chemin tracé, il faut les grandes distances, les loin- laines liaisons. Ces grands réseaux aériens, desservant ou survolant de nombreux pays, ne pourront fonctionner régulièrement qu’à la condition de rendre internationales toutes les questions de trafic, de radiotélégraphie et, de météorologie. L7. A. T. A. est-il l’organisme international pouvant (l) Dantzig, selon te Traité de Versailles, est ville libre. (N.D.L.R.) g 8 L ’ A É K O N A U T I Q U K M A R C 1 1 A NUE. satisfaire à de semblables nécessités ? .le ne crois pas que sa puissance soit assez grande actuellement, puisqu’il ne compte guère que quatre ou cinq pays, dont la plupart n’ont qu’une aviation commerciale très restreinte. Fondée en août 1919 par un anglais, M. 1 1 oit I humas, VI. A. T. A. a perdu de sa force le jour où son fonda¬ teur disparut avec sa compagnie: Y Airco. Depuis lors, aucune autre grande compagnie anglaise n’est venue participer activement aux travaux de l’Association. Pourtant un semblable organisme, s’il arrivait à grouper les compagnies les plus importantes de tous les pays, aurait une puissance incontestable et ses membres y trou¬ veraient un appui et des avantages réels, dont les trans¬ ports publics aériens 11e pourront bientôt plus se passer. Les questions si compliquées de passeports, de douanes, de censure qui actuellement retardent passagers, colis et sacs postaux, recevraient, j’en suis certain, une solution favorable, si les administrations intéressées étaient saisies de propositions nées d’études approfondies et présentées par un groupe important de compagnies exploitantes de différents pays. La Commission des Transports de la Chambre .syndi¬ cale des Industries aéronautiques traite toutes ces ques¬ tions, mais seulement au point de vue national, forcé¬ ment trop restreint. Les lignes nationales 11e sont que des amorces de lignes internationales qui, dans un avenir prochain, déchargeront ou arrêteront des avions à 3oookm de Paris, desservant ou traversant cinq ou six pays différents; c’est alors la Commission internationale des Transports publics aériens qui sera indispensable, si l’on veut conserver à ces transports leur rapidité et leur souplesse. P a u 1. II E RM A N T , Directeur commercial de la Compagnie Franco-Roumaine. L’ I. A. T. A. et les transports aériens Par Émile PIERROT Les transports aériens sont essentiellement interna¬ tionaux. Seules peuvent retenir l’attention les lignes per¬ mettant d’effectuer des parcours de plusieurs milliers de kilomètres. Ces parcours doivent du reste pouvoir s’effec¬ tuer soit uniquement grâce aux appareils aériens, soit aussi par la combinaison de ces derniers et d’autres modes de transport, chemin de fer, bateaux, etc. Mais I idée qui doit présider à toute discussion relative aux transports aé¬ riens est celle de leur caractère essentiellement international. D’autre part, la souveraineté absolue de V atmosphère au-dessus (Y un territoire national est évidente. Cette souve¬ raineté a du reste été consacrée par la première phrase de la Convention internationale du i3 octobre 1919. Chaque pays exigera certainement un contrôle très sévère des appareils circulant dans son atmosphère. Il pourra, en raison de multiples considérations, réserver là, sinon l’exclusivité, du moins des droits préférentiels à ses nationaux. Pour concilier ces deux caractères essentiels des trans¬ ports aériens : internationalisme et souveraineté natio¬ nale de l’atmosphère, des ententes internationales c m- stitueront obligatoirement la base de tout projet de ligne aérienne. Ces ententes devront intervenir tout d’abord pour l’établissement de ces lignes et se poursuivre ensuite, étroitement, au furet à mesure de l’exploitation et du travail en commun. Les Gouvernements devront évidemment intervenir dans le principe de ces ententes, surtout dans la période actuelle de tutelle financière des entreprises privées. Ce sera le rôle de la Commission (C. f. N. A.) prévue par l’article 34 de la Convention internationale de préparer le terrain à ces ententes. Mais une entreprise de transport, même aérien, est une entreprise commerciale. Et une entreprise commer¬ ciale exige le concours actif d’hommes d’affaires, de com¬ merçants. Quand il s’agit de soigner un malade, on con¬ sulte un médecin. Pour des entreprises commerciales les commerçants avec leur expérience doivent discuter et traiter seuls entre eux. Les commerçants peuvent, en examinant les sujets qui leur sont soumis, se dégager des considérations qui, nécessairement et très justement, restreignent l’horizon et l’activité des fonctionnaires et des hommes d’Etat lorsque ceux-ci examinent les mêmes affaires. Les commerçants n’ont pas à se préoccuper avant tout des directives nationales, politiques, géogra¬ phiques. Leur premier devoir est de faire des affaires, comme la première préoccupation d’un homme politique doit être de faire de bonne politique. Et pour 11e prendre qu’un exemple, que pourront faire ces fonctionnaires pour « unifier les tarifs » et « éviter la lutte de tarifs » ? Comment pourraient-ils résoudre une question qui est faite d’opérations quotidiennes qu’ils ne peuvent pas connaître, commissions, pourboires, remises, et dans lesquelles entrent tant d individus : clients, courtiers, agents, employés d’agence, portiers d’hôtel, employés de compagnie, etc. ? L’AÊIlüNAUTlQUK MA HCllANDE. 29 Ainsi apparaît l’utilité de réunir, à côté des ollieiels de chaque pays, les hommes d’affaires exploitant les trans¬ ports aériens. Le programme de ces réunions devra être d’ordre purement corporatif et commercial. Les mul¬ tiples questions soulevées par l’exploitation quotidienne devront y venir en discussion et aboutir à des solutions. Pour les questions qui supposent l’assentiment des Gou¬ vernements, des propositions pratiques devront être discutées et transmises aux Gouvernements pour être approuvées au sein de la C. I. N. A. Les questions dont on peut prévoir dès maintenant la discussion sont nom¬ breuses. Unification des termes et des mé¬ thodes, arbitrage com¬ mercial, assurance, unification des nomen¬ clatures de douane, manifestes pour tran¬ sit, prohibitions, faci¬ lités télégraphiques et téléphoniques, services postaux internatio¬ naux, correspondances, ententes financières entre compagnies en correspondance, com¬ mission aux agences, tenue des livres, tarifs, publicité réciproque, etc. Cette réunion des exploitants apparaît ainsi comme une vraie Chambre syndicale Internationale des 1 ransports aériens. Elle doit du reste grouper de réelles compétences et des individus rompus à 1 économie des transports aériens. Elle doit aussi chercher et conserver le contact avec les autres transporteurs. Nous la verrions très bien constituant un Comité spécialiste de la Chambre de Commerce internationale constituée en 1920 après le Congrès d Atlantic City (octobre 1919). Celle-ci, présidée par M. Clémentel, a pour but de mettre en contact sur le terrain international et professionnel les industriels, les commerçants et les financiers de tous les pays. L’industrie des transports aériens, nous venons de le voir, de par sa nature même, a besoin de ces contacts permanents. Mais un organisme existe déjà qui semble animé des mêmes intentions. C’est 1 International Air 7 raffic Asso¬ ciation (l.A. T. A.) dont U Aéronautique a souvent entre¬ tenu ses lecteurs et que M. Hermant définit d’autre part. Mais une telle Association n’a de valeur que par les membres qui la constituent. L ’/. A. T. A., contrairement à la C. L, et de par ses statuts, ne limitait pas son champ d’action aux pays signataires de la Convention internationale. Aussi, pour les pays non signataires, ce fut là un excellent moyen de se grouper. Et, de fait, ils y adhérèrent immédiatement : Hollandais, Allemands, Danois, Suédois, Norvégiens. Cette Association a donc pu paraître sinon en opposi¬ tion, du moins faisant double emploi avec la C. I. N. A. Le principe même de cette comparaison est erroné. Ces deux organismes ont également leur raison d’être. Et c’est pourtant cette impression non con¬ trôlée, et l’aspect des articles 5 et Cl de la Convention internatio¬ nale, qui réglèrent l’ab¬ stention quasi officielle des entreprises fran¬ çaises. Cette confusion pro¬ vient du mélange des questions politiques et des questions commer¬ ciales. Elle est un témoignage de plus du milieu impropre dans lequel vit actuellement la navigation aérienne civile, particulièrement en France. Ce milieu est encore trop imprégné des principes officiels et militaires qui ont présidé à son éclosion. L’/. A. T. A. a son siège actuel à La Hâve. Un bureau permanent fonctionne dans cette ville. Des conférences se tiennent en janvier et en août de chaque année avant les saisons d’été et d’hiver. Au cours de ces réunions, les délégués examinent les questions soulevées pendant l’exploitation passée et cherchent à coordonner leur pro¬ gramme pour la nouvelle saison. Sept conférences se sont déjà tenues. Les procès-verbaux témoignent des efforts développés et des résultats acquis. L ’/. A T. A. doit pouvoir constituer le noyau de ce Comité aéronautique delà Chambre de Commerce interna¬ tionale. Certaines modifications aux statuts seront deman¬ dées pour affirmer davantage le caractère de cette Associa¬ tion. Les puissances sollicitées, la Belgique et la France, le demanderont vraisemblablement comme gage de sincérité. Les entreprises de transport de ces deux pays représentent une force suffisante pour justifier une telle demande. En particulier il conviendra de spécifier explicitement que l’Association s’interdit toute ingérence dans le domaine politique. Le siège social de f Association devra être transféré dans une ville plus proche du centre de Après les réunions de /’ 1. A. T. A. De gauche à droite : debout. MM. Devère, chef de l'Aéroport de Rotterdam; Piesman, directeur de la K. L. M. ; le chef de l’Aéroport d Amsterdam ; Meisterlin- directeur de la Danske Lujtfartselskab; assis. MM. Renard de la S.N.E. T. A.. Pierrot. Hermant, Wronsky, directeur de la / >. !.. //. L’A É RONA UT IQU L M A RC HAN U E. 30 gravité dt;s lignes; Bruxelles semble assez indiqué à diffé¬ rents points de vue. Le paragraphe b de l’article 5 qui prévoit le droit de veto pour l’admission d’une compagnie nouvelle est à abroger; son esprit est contraire au principe de l’Association telle que nous l’entendons. Ce paragraphe tendrait à restreindre la portée de l'Association, à la limiter au rôle de cartel. Foutes les compagnies agréées par un Etat doivent être admises. Enfin, en ce qui con¬ cerne les votes, les voix devraient être attribuées, selon nous, non plus par pays, mais au prorata des tonnes kilo¬ métriques transportées, par exemple, pour tenir compte de la puissance relative de ces pays. Telles sont, brièvement indiquées, quelques modifica¬ tions qui seront vraisemblablement demandées pour qu’on puisse travailler ensuite dans le calme et sans passion. Le besoin d’une Institution centralisant les questions commerciales relatives aux transports aériens est indis¬ cutable et urgente. Les Transports aériens sont encore trop frêles pour être livrés à eux-mêmes, au hasard de la concurrence ou des décisions officielles souvent les mieux inten¬ tionnées. Ils ont besoin d’être constamment guidés : avec sollicitude et cependant avec hardiesse. Ils auront besoin d’être défendus. De l’ organisation sérieuse de l’organisme international dont nous avons parlé, quelle que soit son étiquette, peut dépendre l’orientation que prendra l’industrie nouvelle des transports aériens. Il convient que tous ceux qui ont foi dans son avenir v réfléchissent et agissent en conséquence. Émile PIERROT. L’emploi de la carte normale. L’extension des grands voyages aériens a rendu indispensable la réalisation d’un assemblage permettant l’utilisation commode, par les navigateurs des aéronefs gros porteurs, de la carte normale La Cahte nou.male assemblée en volume p;tr pliage en double accordéon (Système M. Destrem, éditeur cartographe Blondel et Rougery). déterminée par les diverses Conférences aéronautiques interna¬ tionales. Ces Conférences ont admis que la navigation proprement dite s’effectuerait à l’aide de la carte mondiale au — , mais qu’il 1 0 U 0 0 U U ’ n serait occasionnellement nécessaire au voyageur aérien (pannes, changement d’itinéraire, renseignements divers) de se reporter à une carte plus détaillée, dite normale. Pour nos régions, cette carte normale est la carte de Y Aéro-Club au ~ -(| ; mais il n’en est paru jusqu’ici que quelques feuilles. C’est donc avec la carte ordinaire du Service géographique de V Armée, à la même échelle de - 1 - et dont toutes les feuilles ont été éditées, que l’assem- '1 1)0 00(1 blage pratique a été réalisé, par pliage en double accordéon, sous reliure de protection, en trois volumes seulement, du format de 20 X 45 X 5rm et du poids total d’environ 5kK pour les trois. Le premier Volume contient toutes les feuilles de l’Océan au méridien de Rambouillet et de la Manche au parallèle des Sables- d’Olonne ; le deuxième Volume, celles du méridien d’Evreux au méridien de Zurich et du parallèle de Gclsenkirchen (nord d’Essen) à celui de Lons-le-Saunier; le troisième Volume comprend tout le sud de la France (avec partie de la Suisse, de l’Italie et de F Espagne) entre les méridiens limites des deux précédents. Grâce à des bandes de recouvrement (de la valeur d une feuille de la carte) communes à chacun des Volumes 2 à 2, le navigateur est assuré de n avoir jamais en vol à consulter simultanément deux Volumes. Bien que cette carte ne doit être consultée que momentanément et soigneusement, elle n’est absolument pas destinée à remplacer le porte-carte des pilotes d’appareils monoplace, et ce n’est pas sur elle que doit s’effectuer, ni surtout se tracer, la navigation. D’autre part elle n’est pas, du fait de la fragilité du papier cons¬ tituant les cartes, exempte de risques sérieux de détérioration après de fréquentes manipulations. Toutefois, les nécessités de l’assem¬ blage de multiples feuilles interdisent tout entoilage. Mais on peut, espérer les plus heureux et prochains résultats de l’étude, actuelle¬ ment très poussée, de Y impression directe sur toile. Quand ce dernier progrès sera acquis pour la constitution des Volumes de la carte normale, tout gros aéronef pourra posséder, sous une forme à peu près inaltérable, le document de base de la bibliothèque de sa chambre de navigation. M. D. L’AERONAUTIQUE MARCHANDE. 31 L’Aéronautique marchande et l’État. La politique française. Au terme de la conférence qu’il a prononcée, le 17 février à Y Aéro-Club de Belgique, le colonel Saconney a indiqué de quel prin¬ cipe devait, selon lui, s’inspirer encore l’État dans ses rapports avec l’Aéronautique marchande : « Nous avons fait naître, a-t-il dit, une force d’expansion, il faut maintenant la contenir, la diriger, ne permettre l’allongement de nos lignes que lorsqu’elles se seront fortifiées sur leur parcours actuel, lorsque le matériel de navigation devenu plus rapide, plus puissant comme tonnage et comme rayon d’action, nous permettra de franchir, sans escale intermédiaire et à plein chargement, non plus des étapes de 5ookm, mais bien des distances de ioookm à 9000km. » Et, arrivés à ce nouveau palier, attendre, pour essayer nos ailes sur de plus longs parcours encore, que le progrès technique ait à nouveau fait son œuvre. » Projets de la Commission suédoise pour l’Aéronautique. La Commission Suédoise pour l’Aéronautique vient de faire con¬ naître le budget prévu pour la création des relations aériennes entre la Suède, la Russie, l’Angleterre et l’Europe centrale. Ces dépenses peuvent être résumées ainsi qu’il suit : Création d’aérodromes, 9 6q5 000 couronnes; Aménagement des parcours, 3a5ooo; Service météorologique, 96 800; Ecole aéronautique de l’État, 7°4 Goo; Total : 3 821 joo. D’autre part, les dépenses courantes pour l’année sont évaluées à 5 80 a5o couronnes. La Commission demande d’autres crédits pour des subventions aux sociétés s’occupant de transports aériens et la création d’un cours d’aéronautique à V Ecole des liantes Etudes de Stockholm. En Lithuanie. Un décret présidentiel ratifié par l’Assemblée nationale vient d’être promulgué pour fixer la réglementation de la navigation aérienne en Lithuanie. L’Aéronautique marchande au Japon. Pour aider au développement de l’aéronautique marchande, le Gouvernement japonais vient de décider la construction, dans les environs de Tokio, d’un très vaste aéroport ouvert à la naviga¬ tion aérienne internationale. Une école pour les aviateurs civils y serait installée. Un crédit de un million de yens est prévu. Les lignes d'Empire britanniques. Au Parlement britannique, M. Rosa, ayant demandé à M. Mon- tagu, secrétaire d’État des Indes, si le Gouvernement indien serait prêt à assumer une partie des frais du service aérien par dirigeable : Angleterre — Égypte — les Indes — Australie, M. Montagu répondit que le Gouvernement des Indes l’avait informé que la situation financière, du pays l’empêchait de contribuer à l’éta¬ blissement du Service aérien impérial proposé. L’Aviation en Australie. Une somme de 100 000 livres a été allouée comme subsides à l’Aviation civile en Australie. Au début, on avait pensé à utiliser cette somme à l’installation des aérodromes et terrains de secours sur les lignes projetées, mais la nécessité d’aider les Compagnies assurant déjà un service, obligea le Conseil de l’Air australien à affecter 54 000 livres comme aide directe à trois compagnies approu¬ vées par le Gouvernement. Les lignes approuvées sont celles de Geraldton-Derby (iqookni), Sydney-Adelaïde (i270km), Sydney-Brisbane (95okm). Des offres ont été sollicitées par le Conseil de l’Air pour 1 exploi¬ tation de ces lignes; une seide a été acceptée par le Gouvernement australien. Pendant un an, un service hebdomadaire de postes sera assuré entre Geraldton et Derby. La Compagnie exploitante s’engage à transporter 100 livres de postes par voyage et le personnel devra faire partie de la Réserve de l’Air Force australien. Des propositions ont été demandées par le Gouvernement pour l’exploitation des deux autres lignes; le service Sydney-Brisbane serait assuré par hydravions. Dans l’avenir, le réseau aérien sera complété par les lignes Mel¬ bourne, Ilay, Charleville, Cloncurry et Sydncy-Charleville. La Queensland and Northern Territory Aerial Service Lld. va établir en Queensland un service aérien de Bourke ou Mungidi à Darwin en le faisant correspondre avec les chemins de fer à Char¬ leville, Blackhall, Longreacb, Winton et Cloncurry. Le but immé¬ diat est d’établir la poste aérienne entre Charleville et Cloncurry. Ce service sera soutenu par le Gouvernement. Les subsides cou¬ vriront les frais de transports, les avions devant transporter à chaque voyage 100 livres de postes. L'intensité clu trafic aérien en Allemagne en 1921. Cette carie, empruntée aux A achrichten fur Luftfahrer, est établie à l’aide des signes suivants juxtaposés : - - de 1 ii 5o, - de 5o à 100, — — — de a5o à 3oo personnes transportées dans l'année. 32 L’Ali RO NA UT IQUE M A RC I IA N DR. Organisations terrestres. Paris-Le Bourget. Le service d’autobus Paris-Le Bourget sera ouvert prochainement sur l’itinéraire Madeleine-Opéra-Aéro-Porl. Il y aura deux sec¬ tions à tarifs spéciaux : irr,5o pour h' trajet intra-muros et ifr,5o pour le trajet exira-muros , soit 3fr pour le parcours total. Indépen¬ damment, un service auxiliaire reliera la gare du Bourget avec l’Aéro-Port au tarif de 9,5 centimes en secondes et jo centimes en premières de 6h à 7 11 et de 1711 3om à J911 3om; 4° centimes en secondes et 5o centimes en premières le reste du temps. A l'aérodrome de Lympne. Le système de signalisation à terre fonctionnant à Lympne (Angleterre) pour indiquer aux pilotes la hauteur des nuages, la visibilité et le temps aux aérodromes de Biggin Ilill et de Croydon, est complété de façon à donner les renseignements concernant l’aérodrome de Saint-Inglevert. Montage de moteurs Maybach sur un F a km an- Go math employé sur ses lignes par la compagnie belge .S. N. E. A. Les nouveaux aéroports en Allemagne. Le Ministère des transports (Section des relations aériennes) envisage la création d’un aérodrome intermédiaire sur le champ de Tempelhof. Actuellement les avions postaux sont obligés d’atterrir sur les aérodromes fort éloignés de Johannistal et de Staaken situés res¬ pectivement à i3km et 22km de Berlin; il est impossible de faire correspondre deux lignes aboutissant l’une à Johannistal et l’autre à Staaken. On 11e créera pas une installation modèle, car Tempelhof ne doit servir aux Compagnies aériennes que comme terrain d’atterrissage intermédiaire et les dépôts des compagnies resteront à Staaken et Johannistal. Le nouveau terrain qui aura 5oom de long sur 5oom de large sera largement suffisant pour assurer le service qu'on lui demande. On transforme en ce moment le terrain d’aviation de Stettin en un vaste champ d’atterrissage pour les avions civils. Les tra¬ vaux doivent être terminés pour Tété. Stettin sera ainsi une des gares aériennes les plus importantes sur la ligne Berlin-Stettin- Danzig-Künigsberg ; Stettin sera plus tard le point de départ de la ligne de Scandinavie. — La proposition du Sénat hambourgeois, relative au vote de crédits pour l’aménagement du terrain d’aviation du Fülhsbuttel a été acceptée par la municipalité. Cette décision est un pas en avant vers la création d’une station aérienne à Hambourg. L’aména¬ gement du terrain a déjà fait de. notables progrès. La station aérienne de Hambourg intéresse les lignes Londres-Amsterdam- I lambourg-Copenhaguc-Stockholm, 1 lambourg-Stettin-Künigsberg, Hambourg-Berlin-Dresde, Hambourg et la Rhéno-Wesphalie et Hambourg- Westenvald. Cette dernière est certainement une des plus lucratives de T Allemagne; le parcours se faisant en 1 heure et demie, au lieu de 12 heures par bateau ou chemin de for. Les propriétaires des terrains qui devaient, être expropriés par les autorités militaires en 191 B à Dortmund pour créer une station aérienne se sont réunis pour faire reprendre le projet de 191 B par les autorités civiles dans le but d’agrandir le terrain apparte¬ nant au Flugverein Dortmund-Hôrde, à Dortmund-Brackol. SUR LES LIGNES Un pilote. La Commission d’aviation de V Aéro-Club a accordé une médaille de vermeil au pilote Antoine Chailloux, cette récompense étant destinée au pilote qui a rendu les plus grands services dans les com¬ pagnies de navigation en 1921. Depuis 1919, Antoine Chailloux a totalisé aux Messageries aériennes 407 heures de vol et 5i 64okm sur les lignes Paris-Londres, Paris-Bruxelles-Amsterdam ou Paris-Le Havre. Sur Paris-Londres. Par décret du 9 février 199,2, la surtaxe de la correspondance par avion entre Paris et Londres a été réduite à ofr.9,5 par 9,og, en sus de la taxe postale ordinaire. La responsabilité de l’Administration reste celle prévue par les lois régissant les transports par la poste. La “ Daimler Hire Co ”. La Daimler J lire Co commencera ses services anglo-continentaux le 3 avril. Cette, compagnie possède des avions D .11. 4. M. Hinchclifîe, l’ancien chef-pilote de la a été engagé. Faut-il deux pilotes? Un incident récent vient attirer l’attention sur l’utilité d’avoir, à bord des gros avions de transport, deux pilotes : Labouchère, pendant un voyage Londres-Paris, a été frappé à l’œil et sérieuse¬ ment touché par un gros grêlon. Il put résister avec peine à l’extrême douleur. Si Ton n’envisage pas la nécessité d’un second pilote, il paraît utile de posséder à bord un mécanicien sachant suffisamment piloter pour faire fonction de pilote de fortune. L 'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Les Transports aériens. LE TRAFIC. Mouvement du Bourget. Le mouvement du Port aérien du Bourget, pendant le mois de février 1922, se résume de la façon suivante : Pas- Marchandises \ viens, sagers. et bagages. Postes. k« kg kg Du icr au 10 . 65 1 57 6oir 38 Du 11 au 20 . 73 1 58 5 2i8 37 Du 21 au 28 . 73 172 3 g36 5‘2 Totaux . 21 1 487 i5 1 65 127 Ces chiffres, comparés aux chiffres correspondants du mois de février 1921, montrent une très sensible progression dans le trafic » comme dans le rendement. En février 1921, 127 avions n’avaient transporté que 170 passagers et 6876^ de marchandises. Les douanes au Bourget. En 1921, l’aéro-port du Bourget a eu un mouvement commercial de 16000000 de francs d’exportation et de 7000000 de francs d importation. Les recettes douanières ont atteint environ 4oo ooofr. La poste aérienne France-Maroc. Les statistiques de la progression du trafic aérien postal des Lignes aériennes Latécoère. sur le parcours France-Maroc, de février 1921 à février 1922, montrent une progression constante et absolument régulière. En un an, le nombre des lettres mensuel¬ lement transportées est passé de 12 02.5 à 53 699, la moyenne journalière s’élevant ainsi de j3o à 1919 correspondances. Les services aériens britanniques Durant une période de six mois (avril à septembre), le nombre des départs et des arrivées des avions britanniques vers le Conti¬ nent a été de 671, le nombre des passagers transportés est de 4°o6 Le poids des marchandises atteint 9 tonnes, et la valeur des expor¬ tations 1 10 j 00 livres. 1 .0 nombre de lettres transportées par air de Londres à Paris est d’environ 42 84o. La régularité des vols pendant cette période a atteint 92 pour 100. Ce sont les Compagnies Instone et Handleij-Page qui ont assuré ces services. La Compagnie Stràhle. La Lujtverkehr Strahle , entre le 3 janvier et le >1 octobre 1921, a obtenu sur la ligne aérienne Stuttgart-Constance les résultats suivants : nombre total des vols, 63o; voyageurs transportés, 700; distance parcourue, 70 000 km. La régularité de l'exploitation a été très satisfaisante. La section île photographie aérienne a été également très active; des vues ont été prises pour de nombreux établissements indus¬ triels. Enfin, les vols circulaires au-dessus de Stuttgart et Constance ont eu un réel succès. LES LIGNES AÉRIENNES. Les communications aériennes Moscou-Berlin. Nous avons déjà signalé que le représentant dos Soviets à Berlin aurait conclu un accord avec la Aero Union A. G. de cette ville, en vue d’assurer des communications aériennes régulières entre l’Allemagne et la Russie. Dans ce but, on aurait constit ué la Deutsch- Russische Luftverkehrs Gesellschaft. Cette entreprise mettrait en service, dès avril, des appareils fournis par le Gouvernement russe sur la ligne Moscou-Konigsberg et une correspondance serait ensuite établie de et pour Berlin. La Deutsche Luftreederei entrerait également dans la combinaison. Parmi les groupes dont on se serait assuré le concours, on cite la H amburg-Amerika Linie, la Allgemeine Eleklrizitats Gesellschaft et le Zeppelin- K on zern. Il s’agirait, en somme, d’une opération assez semblable à celle qui a permis la création de la Deulsche-Russische Transport gesellschaft, à laquelle participe déjà la U amburg-Amerika Linie. L’objet principal de cette nouvelle société serait d’organiser un trafic postal aérien ultra-rapide entre Berlin et Moscou et suce versa. O11 estime qu’une lettre, qui met aujourd’hui une semaine pour accomplir ce parcours, pourrait être transportée en 22 heures environ. Services de foire. Des services aériens réguliers ont été établis, à 1 occasion de la foire de Konigsberg, entre Danzig et K onigsberg, deux fois par jour dans chaque sens, du 18 au 22 février. De même, à l’occasion de la foire de Leipzig, cette ville a été reliée à Berlin, du 4 au ij mars, par un service tri-journalier, avec des correspondances sur les lignes aériennes, rétablies temporaire¬ ment, de N uremherg-Munieh-Augsbourg, Magdehourg-Hambourg, et Dresde. Pendant la grève allemande des chemins de fer. Pour remédier à la crise postale provoquée par la grève des che¬ mins de fer en Allemagne, plusieurs lignes aériennes ont été remises en activité, notamment celles de Berlin-Hambourg, Berlin-Dort- rnund, Berlin-Bremen, Berlin-Stettin. Lignes postales aériennes. La ligne postale aérienne Séville-Larache fonctionne régulière¬ ment depuis le i5 octobre 1921. Elle est desservie par la Compagnie espagnole de Trafic aérien. L horaire et les tarifs de la ligne Séville-Larache sont les sui¬ vants : Départ de Séville : 11"; arrivée à Larache : 1 » 11 . Départ de Larache : 1 5 11 ; arrivée à Séville : i7h. Prix du passage : 200 pesetas par personne. Aller et retour : LA É RO N A UT 1 n U E MARCHA N 1)E. :u 3oo pesetas. Billet militaire : demi-tarif. Paquets : 5 pesetas le kilo. Sont admis tous les objets de correspondance ordinaire et les mandats postaux, excepté les valeurs, les plis recommandés et les colis postaux. Poids maximum : 5oog. En plus de l’affranchisse¬ ment, surtaxe de 5o centimes par ?,og, pour la correspondance. En Suisse. La Maison Alfred Comte a inauguré la ligne Zurich- Davos. Le premier lieutenant Frick, parti de Dubendorf à midi avec deux passagers, survolait 4° minutes plus tard l’Engadine à l’altitude de 4yoom et, à i3h i"m, atterrissait sur le lac de Davos. Dans le Proche-Orient. Le service postal Bagdad-Amman est assuré par une escadrille de sept avions Vickers-Vimy, moteurs Rolls-Royce, qui sera portée à dix appareils. La durée du trajet Bagdad-Amman est d’environ 5 heures et demie à 6 heures. Les avions suivent une piste qui a été jalonnée par le raid d’auto-mitrailleuses de cet été, qui aurait eu ce travail./' pour but principal. Des points d’atterrissage ont été reconnus, mais ils ne comportent pas de réserve d’essence. Cette liaison, utilisée surtout par les banques, a lieu deux fois par mois. Le courrier augmentant chaque fois nécessitera à bref délai trois avions à chaque voyage. La Compania Rio Platense de Aviacion. La Compania Rio Plaleuse de. Aviacion s’est créée récemment en Argentine pour l’exploitation de lignes aériennes et la location d’avions. Elle est dirigée par le major S. -G. Kingsley, assisté de MM. Tornquist, II. -C. Thompson, Hentsch et Guichard, ceux-ci français, Paz Anchorena et R. Clusellas. Parmi les principaux actionnaires argentins, on peut citer MM. S. -J. Unzué, A. de; Urquiza et MM. Aaron et Enrique de Anchorena. La compagnie possède plusieurs limousines De f lavilland- Rolls-Royce, et des limousines Bré guet-Renault . Un service d’automobile est organisé entre Buenos-Aires et l’aérodrome de San Isidro. La ligne de Buenos-Aires à Montevideo a été récemment inaugurée : le trajet est de jookm environ, il s’effectue en ‘i heures 3o minutes. En dehors de cette ligne, la Com¬ pagnie tient à la disposition des voyageurs, des avions à 4 places pour le? conduire à Punta del Este. D’autres services seront établis dans la province de Entre Bios, notamment entre Concordia et Buenos-Aires. Le travail aérien - La frontière vénézuélo-colombienne. On sait le différend qui sépare actuellement la Colombie et le Vénézuela. La région contestée étant entièrement boisée, inabor¬ dable et occupée par des tribus guerrières, les travaux de la Com¬ mission suisse d’arbitrage sont interrompus. Le capitaine Fieselii, chef de la Mission militaire française d 'Avia¬ tion, a présenté un projet de délimitation par la photo aérienne. Cette étude a vivement intéressé le Ministère Vénézuélien des relations extérieures qui l’a transmise à la Commission d’arbitrage à Berne. L’Aéronautique à l’armée du Levant. L’escadrille de Lattaquieh, en dehors des liaisons postales régu¬ lières qu’elle assure avec Homs, a entrepris l’exécution du levé photographique des itinéraires qu’emprunteront les routes pro¬ jetées à l’intérieur du territoire des Alaouites. Malgré le mauvais temps persistant, ^45 clichés ont été exécutés en dix missions pendant le mois de décembre par cette escadrille. L’escadrille de Palmyre s’occupe des renseignements concernant les tribus bédouines cl de l’assistance médicale. Le médecin-major Martinet a déjà pris part ainsi à trois recon¬ naissances en avion auprès de certaines tribus du désert de Syrie et les Bédouins ont montré un grand empressement à venir à sa consultation. Une centaine d’entre eux ont déjà reçu les soins du Dr Martinet. Le mauvais temps a nui à la régularité des services postaux par avion, qui ont cependant été assurés sur toutes les lignes. Oui été transportés : 3g 3 plis officiels; 'ijS sacs de courrier militaire; 8 sacs de courrier ci vil ; 41 paquets. Durant le mois de décembre, six blessés ont été évacués par avions. L’Exposition de Topographie de Magdebourg. L'Exposition de Topographie et d Arpentage, (pii doit avoir lieu à Magdebourg, de juin à septembre, comprendra une section de travaux de topographie et relevés de cadastre par avions. CONCOURS DES VOYAGES AÉRIENS. VOYAGES AÉRIENS ALLER ET RETOUR ENTIÈREMENT GRATUITS. Paris-Constantmople, Paris- Varsovie, Toulouse-Casablanca, Pans- Londres, Pans- Amsterdam, etc... Voir à la page XVII de nos annonces le BON n° 5 du Concours. 14, RUE CLÉMENT, Avions militaires LEVALLOIS-PERRET (SEINE) — Avions de transport 370 HP. — 2 passagers 370 HP. — 4 passagers 420 HP. Trimoteur. 840 HP. Trimoteur- Type VII. Type IX. Type X T ype X bis HP Type 50 R place VIII A HP Biplace 60 TyP VIII G Bip] 80 HP Type VIII R ace Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-compresseur Type XII. — Monoplace 370 HP Sport et tourisme WAGRAM 85-35 Publicité de 7.' Aéronautique Tous droits de reproduction reserves. I/A K 1 K ) N A I TIQUE MAllCII AN I > I ■ . HORAIRES et TARIFS DES SERVICES RÉGULIERS FRANÇAIS DE TRANSPORTS AÉRIENS. Mars 1Q2 2 Lus indications ci-dessous, mises a jour chaque mois, n’ont trait qu’aux renseignements essentiels. .ES INTÉRESSÉS DEVRONT. POUR PLUS DE DETAILS, S ADRESSER AUX COMPAGNIES, DONT NOUS DONNONS l’ ADRESSE, OU CONSULTER LES INDICATEURS SPECIAUX (X). PARIS-LONDRES — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, (Passy 24-74 t 07-25). Départ tous les jours Je Paris (Le Bourget) à i3h. ifépart de Londres (Croydon) tous les jours à i3h. — Grands Express Aériens, 3, rue d’Anjou, Paris, Élysées 10-70. Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à iih 3om. Départ de Londres (Croydon) tous les jours à I2h. PARCOURS. DURÉE du VOYAGE U US. M n, r. t-1 trajet aérien Aller. A. et l’> . Paris-Londres . 2h 3o 6oof -r jo Londres-Paris . 2h3o £ 6.6 £ 12 a ôr t sh. or,üo à 1 0 d . Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-BRUXELLES-ROTTERDAM-AMSTERDAM. — Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris, (Passy 24-74 et 67-25) et S.N.E.T.A., 5, rue des Petits-Carmes, Bruxelles, (Tél. 10U6). Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à îoMo. Départ d’Amsterdam (Schiphol) tous les jours à ioh3o. PARCOURS. DUR K K ‘lu. trajoi aôrion. VOYAC Aller. rKURS. .rTTn M l») P. (3) Paris-Bru xelles . ih43 ,-T 3oor 4f à 3f of3o Bruxelles-Rotterdam.. . 1 h I20f 20t. f 2f5o à 2f — Rotterdam- Amsterdam . o*1 3o - — — — Pari s- Amsterdam . 4” 3nOf 5oof 6'âo à r>r of5o Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-STRASBOURG-PRAGUE-VARSOVIE. Cie franco-roumaine, 22, rue des Pyramides, Paris, Gut. 45-09 et 45-10. — Départs de Paris (Le Bourget) tous les jours à 8h. PARCOURS. DURÉE VoYAC Kl lis. M. t2, Ira jet aérien. Aller. \ .1 t: . Paris-Strasbourg . 2 11 3o (,o’ 5o Paris-Prague . (ih r>oof Paris-\ ar.mvie . |lh Hoor Transport gratuit de t5kg de bagages. Services automobiles gra¬ tuits entre les villes et les aérodromes. Bars-restaurants aux aéro¬ dromes de Strasbourg et Prague. ( 1 ) Indicateur Aérien (mensuel), 5 rue de l’Isly. o fr. 5o (2) Prix des messageries, par kilogramme (dans presque toutes les Compagnies, des tarifs dégressifs sont appliqués). (:f) Surtaxe de la lettre de moins de 2og. PARIS-LE HAVRE Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris, Passy 24-74 et 67-25 (et à l’Agence Transatlantique, 8, rue Auber). Service de correspondance avec les paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique, le Samedi de Pai is au Havre, le Lundi du Havre à Paris. Prix 200 fr. PARIS-CHEREOURG Compagnie Aérienne Française . 18, rue de Nanterre, Suresnes Aérodrome du Bourget: Tél. Nord 48-08. — Agence de Paris, 3g, rue Cambon. Tél. : Louvre 80-27 Gutemberg 78-21. Service Paris-Cherbourg et Cherbourg-Paris en correspon¬ dance avec les paquebots des Conpagnies Cunard Line , White Star Line , H ambour g- American Line , par avions privés sur demande. Trajet aérien en 2h 3o. TOULOUSE-ESPAGNE-MAROC. Compagnie générale d’ Entreprises aéronautiques (Lignes Laté- coèrc), 182, boulevard Haussmann, Paris-Élysées 52-40. Départ de Toulouse (Montaudran) les mardi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche à 9h. — Départ de Casablanca les mardi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche à 7h. DURÉE VOYAGEURS. PARCOURS. (J II ^ ■ M. P) P. I9) irajet aérien. Aller. A . et li. Toulouse-Barcelone.. . . 2*> 3o a34f 3f)7 f Malaga- Casablanca . 41' 3o 46of 82 of Toulouse-Casablanca. . . i3h .433 f Ôf orôo Arrêt d’une nuit à l’étape d’Alicante. Escales à Malaga et Rabat. Transport gratuit de iokg de bagages. BAYONNE-BILBAO-SANTANDER. Service suspendu provisoirement Compagnie franco- b ilbaine, 3, rue Jacques-Lafitte, Bayonne. PARIS LAUSANNE Compagnie des Grands Express Aériens, 3, rue d’Anjou, Paris, Elysées 10-76. Départ du Bourget tous les samedis à iot'3o. Départ de Lausanne tous les lundis à ioh3o. Prix du voyage: J 00 fr. Aller et retour: j5o fr., gratuité pour i )kg de bagages. Marchandises : 10 fr. le kilog. n o o BORDEAUX-TOULOUSE-MONTPELLIER. Service suspendu provisoirement Aéro-'Lransports Ernoul, 20 bis, rue Saint-Hilaire, Toulouse. (Tél. : 12-70.) et 1, cours du Chapeau-Rouge, à Bordeaux . ANTIBES-AJACCIO. L'Aéronavale, Port aérien d’Antibes. Départs d’Antibes, le mardi, et d’Ajaccio, le vendredi. Traversée en 2hi5. Prix du voyage : 205 fr. Le Gerant • II. Thouxku.ikr. LAéronautique marchande - 'i- : -fl VUE AÉRIENNE DE LARACHE (MAROC) BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. TRANSPORTS ET TRAVAIL AERIENS Directeur- fondateur : HENRI BOUCHÉ N" 4 - ! ANNÉE - N° 4 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins en fin d'année. Supplément à L’Aéronautique, N" 35, Avril 1922 14, RUE CLÉMENT WAGRAM 85-35 LEVALLOIS-PERRET (SEINE) Avions de transport Avions militaires Type IV — Biplace 37Ü HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-comoresseur Type XII. — Monoplace 370 HP' 370 HP. — 2 passa; 370 HP. — 4 rassa: 420 HP. Trimoteur. 840 HP. Trimoteur Type VU Type IX. Type X T ype X hl Type VIII A Type VIII G Type VIII R Biplace 50 HP. Biplace 60 HP. Biplace 80 HP î j ï H E N r < Ml Publicité de 1.’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L’AERONAUTIQUE MARCHANDE. :59 L’aviation marchande et la sécurité Le 7 avril, au-dessus du village de Thieuloy, deux avions marchands, l'un anglais, un DJI-iS aj>partenant à la Compagnie Daimler , l’autre français, un Farman- Goliath des Grands Express Aériens, sont entrés en col¬ lision : passagers et équipages, au total sept personnes, ont trouvé la mort dans cette catastrophe. Le temps était mauvais, nuages à ioom, pluie très fine, vent fort. La visibilité était faible, mais il n’y avait pas de brouillard, et le pilote des Grands Express, M. Mire, après avoir tourné au-dessus du terrain de Beauvais jusqu’à très faible altitude, dans l’évidente intention d’atterrir, avait repris sa route vers Londres, encouragé par une éclaircie. Le récit des témoins, l’examen des débris des appareils, enfin les points de chute confirment une même version de l’accident. Les deux avions, naviguant sous le pla¬ fond bas d’après les repères terrestres, suivaient la grande route de Beauvais à Abbeville. Cette route, presque absolument rectiligne entre Marseille-le-Petit et Grand- milliers, décrit précisément dans le village de Thieuloy un coude prononcé, si bien que les tronçons de route, à l’entrée et à la sortie du village, restent parallèles, mais ne sont plus dans le prolongement l’un de l’autre. Tout pilote donc qui, conformément aux prescriptions de la Convention Internationale [Annexe C, art 31 (1)], tiendrait ici d’un peu près la droite de la route, serait amené à la couper dans le village s'il ignorait ou négli¬ geait ce détour brusque ou si la disposition de son poste de pilotage ne lui permettait pas une perception ni une ( 1 ) Ce Icxle dit formellement : « Tout aéronef qui suit une route aérienne reconnue devra garder la droite de cette route, si la chose est possible et sans danger. » correction de route instantanées. Il est donc hautement probable qu’un simple détail topographique a été la cause immédiate de l’accident, mais il ne nous appartient pas de prononcer sur les responsabilités encourues de ce chef par les acteurs mêmes du drame ou parles Compagnies qu’ils ont engagées. Nous voulons plutôt saluer d’abord la mémoire de M. Duke et de M. Mire, deux pilotes de grande classe dont la perte alfecte vivement l’avia¬ tion marchande ; donner une pensée aux autres vic¬ times de ce malheur; enfin souhaiter que les Compa¬ gnies de transports aériens, que cet accident atteint, n’en soient pas gênées dans leur effort. Notre confrère britannique Flight , dont nous appré¬ cions la courtoisie et la tenue technique, écrit à pro¬ pos de la collision de Thieuloy : « il y a là un accident qui a bien peu de chances de se reproduire, même si les systèmes de sécurité proposés ne sont pas adoptés. La probabilité pour que deux avions se heurtent ainsi de front est très faillie. » Nous ne sommes pas de l’avis de Flight. Pour des avions naviguant sous un plafond très lias, assujettis à l’observation continuelle de repères ter¬ restres fugitifs et suivant en sens inverse la même route aérienne, le rectangle de rencontre est en fait de très petite surface si des règles strictes n’y parent. Et il suffit que la possibilité de collision existe pour que le devoir urgent soit d’y parer. Le moins que nous puissions dire, à ce propos, c’est que cette possibilité n’avait pas été jusqu’ici considérée assez sérieusement, bien qu’il y ait eu déjà dans l’Aviation marchande plusieurs exemples de collisions évitées de justesse. Parmi les systèmes de sécurité proposés, certains ont le tort de supposer résolu le problème de la navigation aérienne véritable ; c’est ainsi que l’échelonnement en 40 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. altitude, si naturellement indiqué, est impossible dans le cas, le plus dangereux précisément, d’un plafond très bas au-dessous duquel les avions se tiennent pour ne pas perdre le sol de vue. Or ils ont encore, pour tant tenir au sol, des raisons excellentes qui ne disparaîtront qu’avec le groupe moteur absolument sûr. Pour les avions actuels, asservis aux repères terrestres, il faut seulement transformer en voies doubles nos « lignes à voie unique », pauvres en signalisation et dépourvues de tout « block-système ». Par beau temps, où les trois dimensions de l’espace sont accessibles, il est inutile, selon nous, d imposer aucune rtgle; mais dès que le pla¬ fond J descendra au-dessous d’une valeur limite, 3oom ou 4oom par exemple, la consigne formelle sera de tenir sa droite par rapport à la roule fixée et à la plus grande distance où il est possible de garder la roule en eue. Nous croyons mauvaise la solution de deux itinéraires distincts, montant et descendant, d’abord parce qu’elle contredit la nature de la navigation aérienne, ensuite parce que, dans l’état actuel des choses, elle conduirait à mul¬ tiplier à grands frais les terrains de secours. Certains croient que les câbles de guidage expérimentés par M. Lotli apportent la solution du problème; notre avis est tout autre; le câble Loth rendra de très grands services pour le départ, l atterrissage et la prise, en cours de voyage. îles éléments de route; c’est un instrument de navigat ion très précieux, mais on n en ferait pas sans danger le fil d’Ariane des aéronefs actuels dans le labyrinthe indéfini de l’espace. L’avion ne réalisera pleinement les promesses de sa nature que par la navigation aérienne véritable; celle-ci suppose, comme première et décisive condition, le fonction¬ nement assuré des groupes-moteurs. Tant que l’éventualité contraire menacera l’avion, b s transports aériens assu¬ reront leur sécurité aux dépens des autres facteurs, régularité, vitesse et liberté de route. Mais nous aurons d’autant moins à sacrifier sur ces chapitres que nous donnerons à l’avion plus d'autonomie, plus de oie propre, en l’équipant; car il est paradoxal que des aéronefs, transportant des hommes à 2ookmh au-dessus de zones souvent dangereuses, doivent encore se contenter des sens ii très faible portée de leur équipage ; à des vitesses accrues, à des rayons d’action multipliés doivent correspondre un contrôle et une sensibilité étendus d’autant; sinon, c’est une infirmité que vous appelez une conquête. Sur la ligne Paris-Londres, tous les avions anglais disposent d’un poste radio qui fonctionne; sur la même ligne, pas un avion français n’est encore équipé ainsi. Sut' le territoire français que ce parcours Paris-Londres intéresse, il existe deux postes terrestres de T. S. F. : celui du Bourget fonctionne mal, celui de Saint- Inglevert, détruit par l’incendie voici bientôt trois mois, n’est pas encore rétabli. Le lundi de Pâques, par mauvais temps, un Goliath des Messageries aériennes est dépassé sur la route de Londres par deux avions anglais qui, équipés en T. S. F., sont informés du temps qu’il fait à Croydon; ils gagnent ce port en trois heures, pendant que le Goliath met six heures, contraint — par ignorance du temps — à une escale dont un avion de Y Instone Air Line prévient notre compagnie. Toute la sécurité actuellement possible sur la ligne Paris-Londres sera assurée, demain si l’on s’y décide : i° Par l’installation ou le bon entretien de quelques postes terrestres de T. S. F. : Le Bourget. Poix, Saint - Inglevert, Croydon ; 20 Par l’organisation de postes météorologiques laté¬ raux, en liaison sûre avec ces postes; 3° Par l’équipement radioélectrique de tous les avions de transport, avec, de bons postes, d’où qu’ils viennent; 4° Par l’emploi obligatoire d’un compas digne de ce nom et, peut-être, d’un a indicateur de pdotage »; 5° Par l’installation, à bord, des moyens de secours qui s’imposent quand la mer doit être franchie ; 6° Par l’observation, dans des cas de mauvais temps définis et portés à la connaissance des équipages par tous les modes possibles de signalisation, de règles très simples de circulation ; 7° Par la transformation du terrain de secours de Berck en une aéro-halte, qui se substituerait d’autant plus aisément à celle de S imt-Inglevert que celle-ci est, pour l’heure, totalement désorganisée. S’il faut de l'argent pour ces équipements, s il faut des primes nouvelles pour compenser la diminution de charge marchande qui en résultera, qu’on crée les res¬ sources nécessaires en renonçant à quelques dépenses somptuaires ou prématurées d’infrastructure (s’il s’en trouve), ou en traitant moins également les avions vraiment équipés... et les autres. De telles sévérités aideront à nous donner une flotte d’aéronautique marchande plus réelle ; et, si les statis¬ tiques en souffrent, elles ne feront qu’y gagner. 11. R. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. il Une Conférence de M. Louis Bréguet. M. I mois Bréguet a fait, le 6 avril, à Londres, devant la Royal Aeronautical Society , présidée par le colonel Mervyn O’Gorman, en présence des principaux techniciens et constructeurs anglais, une Conférence dans laquelle il a traité des possibilités d’augmenter le rendement des aéroplanes et par suite de réduire considérablement le prix des transports aériens. Il s’est attaché à examiner par quelles étapes le prix de revient de la tonne kilo¬ métrique pouvait être abaissé en fonction des progrès de la construction aéronautique. M. Bréguet a d’abord montré qu’avec le meilleur avion, placé dans les meilleures conditions d’exploitation, le prix de revient actuel de la tonne kilométrique est de i7fr,4o, et en fait de 3ofr environ pour tenir compte des cas très fréquents où l’avion ne voyage pas avec son chargement complet. Selon M. Bréguet, Je même avion pouvant être amélioré dans ses formes et dans la diminution de ses résistances nuisibles, il en résultera une économie de puissance, ainsi qu’un prix d’achat inférieur d’environ a5 pour ioo. Le prix de revient de la tonne kilométrique descend alors à à 7fr, J o, ou i4fr,8o avec la demi-charge. Ces résultats sont obtenus avec la longévité actuelle des avions et des moteurs, soit 200 heures; mais, dès que l’on pourra compter sur une vie moyenne de 1000 heures, le prix de la tonne kilométrique tombera à afr,8o ou 5fr,6o à demi-charge, ce qui mettra le prix réel du billet « Paris- Londres » à i9ofr, prix inférieur au tarif actuel du chemin de fer. Poussant plus loin ses théories, M. Bréguet a démontré qu’en faisant usage de l’huile lourde comme combustible et en comptant sur 2000 heures de vol, le prix de la tonne kilométrique n’est plus que de afr,35, ce qui est très faillie en comparaison des tarifs des Compagnies de Navigation maritime où un voyageur de première classe représente en effet 6fr par tonne kilométrique, et un voyageur de cabine de luxe, iofr. M. Bréguet estime que, dans une dizaine d’années, les prix actuels des transports aériens seront réduits dans la proportion de 7 à 1 et, dans une vingtaine d’années, de 1 0 à 1 . M. Louis Bréguet a naturellement pu conclure que, lorsque nous en serons là, la navigation aérienne, au moins en ce qui concerne les communications interna¬ tionales, ne pourra être concurrencée par aucun des autres moyens de communication, la sécurité et la rapidité s’ajoutant pour elle aux avantages de prix de revient; ajoutons que, du même coup, les transports aériens n’auront alors sans doute plus besoin de primes. Nos lecteurs reconnaîtront dans ces développements le robuste optimisme de M. Bréguet. Chacun sait d’ail¬ leurs que, dans ce monde, les optimistes finissent toujours par avoir raison. CONCOURS DES VOYAGES AÉRIENS. VOYAGES AÉRIENS ALLER ET RETOUR ENTIÈREMENT GRATUITS. Le dernier des cinq Bons de concours qui doivent accompagner les réponses a paru dans notre Numéro 3q; pour tenir compte du fait que certains de nos lecteurs n'ont reçu ce Numéro 3q que tardivement, nous accepterons toutes les réponses mises à la poste avant le 1er mai . L’AÉRONAUTIQUE MA RC H A N D E . A-l L’Aeronautique marchande et l’État. L’Aéronautique et la Loi. La discussion du projet de loi sur la navigation aérienne a déjà donné lieu, à la Société d' Etudes législatives, à deux séances d’un très haut intérêt; M. Laurent-Eynac a présidé la première. Le rapporteur de la Commission est M. le professeur Ripert; M. le conseiller Fabry, président de la Commission, dirige les débats. Au cours de ceux-ci, MM. Boivin-Champeaux, sénateur, président de (a Société; Delagen, avocat à la Cour d’Appei, vice-président du Comité juridique international de l’Aviation ; Henry Couannicr, rédacteur en chef de la Revue J uridique Internationale de la Loco¬ motion Aérienne ; Lvon-Caen, doyen honoraire de la Faculté de Droit ; P.-E. Flandin, ancien sous-secrétaire d’Etat de l’Aéronau¬ tique ; Vannoir, avocat à la Cour d’Appel; Talamon, avocat au Conseil d’Etat; le colonel Saconney, directeur du N. N. Aé; Lacour professeur à la Faculté de Droit; Capitant, professeur à la Faculté de Droit, ont été amenés à développer des considérations qui prouvent à quel point l’aéronautique marchande apparaît à tous déjà comme une réalité. Notre seul souhait est qu’on ne prête pas à cette réalité une force et une consistance qu’elle n’a pas encore. II faut laisser faire le temps. La meilleure loi sera celle qui, au lieu de gêner celte action naturelle, visera à la favoriser. L’effort allemand. Le Ministre des Communications a donné son assentiment à la mise en exploitation des lignes suivantes : Rotterdam-Amsterdam- Brême- Hambourg (1 service aller et retour par jour), par la Deutsche Luflreederei ; Berlin-Stettin-Dantzig-Koenigsberg (aller et retour i fois par jour), par le Lloyd Ostjlug ; Hambourg-Stettin, par la même société (1 aller et retour par jour); Berlin-Brême (1 aller et retour par jour), par Sablalnig ; Brême-Hanovre-Magdebourg-Leip- zig-Drcsdc (i aller et retour par jour), par le Deutscher LufÜloyd ; Bexlin-Leipzig-Furth-Nuremberg (i lois par jour aller et retour), par Rurnpler; Munich-Constance (i fois par jour aller Vt retour), par le Bayerischer Lujtlloyd; Stuttgari-Nurembcrg-Schodorf (T fois par jour aller et retour); Hambourg-Berlin-Dresde (*> fois par jour aller et retour), par la Deutsche Luflreederei; Kœnisberg-Kowno-Riga (3 fois par semaine), par le Lloyd Ostflug ; Dantzig- lvœnisborg- Memcl-Riga-Reval, par la Deutsche Luflreederei; Dantzig-Riga (■>. fois par semaine); Riga-Reval (i fois par jour); Rrème-Wangeroog- Norderney (x fois aller et retour par jour), par Sablalnig; I Iambourg- W esterland et retour (i fois par jour). Au Danemark. Le gouvernement Danois a décidé d accorder à la Danske Luft- jarlselskab une subvention annuelle correspondant à la moitié de ses dépenses. L’État percevra entièrement le produit des recettes postales. En mai sera inaugurée la ligne Copenhague-Hambourg-Berlin; puis d’autres lignes vers la Suède et la Norvège. Un service Prague-Berlin. Des pourparlers sont en cours entre les gouvernement tchèque et allemand pour l’organisation entre Prague et Berlin de trans¬ ports par avion. Un accord paritaire doit intervenir entre une société tchèque et une société allemande. La ligne aérienne Moscou-Berlin. Pour faciliter l’organisation de la liaison directe Moscou-Berlin, les gouvernements russe et allemand se sont adressés au gouver¬ nement letton, en vue d obtenir l’autorisation de survoler le terri¬ toire de la Lettonie, sans y atterrir. Organisations terrestres. En Belgique. Les installations du port aérien de llarcn sonL actuellement en modification complète : Les hangars Dessonneau et en bois ont été remplacé? en 19 >. 1 par des hangars métalliques provenant de matériel saisj en Alle¬ magne; trois hangars (à trois travées) de Go X 3o et de 4m;5o d * hauteur disponible sont actuellement complètement édifiés; un hangar (à deux travées) de Go X 3o et de 6m,5o de hauteur dispo¬ nible est en construction, ainsi qu’un hangar triple de Go X yo et de 4m,5o de hauteur disponible. Ces hangars appartiennent a l’État. D’autre part, un hangar de Go X 'met de Gm,5odc lia îteur dispo¬ nible appartient à la S. A. B. C. A. cl c’est là qu • sont garés provi¬ soirement les avions Goliath. La S. N. E. T. A. emploie depuis le mois de janvier et avec entière satisfaction le Goliath avec mol urs Maybach. Lî e mtr.* d‘ traction de l’hélice a été un peu surhaussé et le mât unique remplacé par un mât en losange, ce qui assure une plus grande rigidité au cadre. Les essais faits avec cet avion et la charge commv'ciale officielle de 1 200 k8 (rz.ook£ de sable en plus du pilote, du mécanicien, des instruments de bord, du plein d essence et il huile) oui permis d’atteindre 35oom en jo minutes lors du premier essai d altitud >. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Avec cet avion, la S. A. E. T. A. espère diminuer fortement ses dépenses d’exploitation par suite de l’usure moindre des moteurs, qui proviennent du matériel saisi en Allemagne. Depuis sa mise en Service, cet avion aurait montré une stabilité de route plus grande que le même avion muni d’un moteur Salmson ou Renault, ce que las dirigeants de la S. N. E. T. A. attribuent à un meilleur centrage et à une plus grande rigidité des fuselages des moteurs. Pays Bas. La K.L.M. va transporter au port aérien de Waalhaven (Hol- terdam) les ateliers de réparation de moteur et d’avions qu elle avait installé à Schiphol (Amsterdam). Les transports aériens. Mouvement du Bourget. Le mou venir ut du port aérien du llourget pendant le mois de mars [ < i y 2 s< résume ainsi : Ma rcliandises V vions. Passagers. et bagages. Postes. ( eu kgs ) ( en kgs ) Du 1e1 au n .... 7 36 6 558 5 1 Du 11 au 20 .... . .... ni >0 1 7 " 1 8 1 Du 2 1 an 3o. . . . . ni )0() 8 ■ > )( > () 1 Tôt; IU\ . 8 jti 2 1 908 196 Ces chiffres, comparés à ceux du mois de mars 1921, montrent une très sensible progression tant dans le trafic que dans le ren¬ dement. En mars 1921, 254 avions n’avaient transporté que 681 pas¬ sagers et 872,5 ks de marchandises. Les services postaux. — Les statistiques des Lignes aériennes Lalécoère accusent une progression très forte du trafic postal France-Maroc. En mars, 73 900 lettres ont été transportées par la voie aérienne, au lieu de 53 699 en février 1922 et de i4 00 5 en mars 1921. La lettre qui part de Toulouse à 911 du matin est à Casablanca 2 ) heures après, trois ou quatre jours plus tôt que par la vo e mari¬ time. — La surtaxe des lettres par avions entre Paris et Londres a été abaissée de ofr,5o à ofr,2j. Ligue aérienne Bucarest-Galatz-Kichinev. Le Conseil supérieur du Ministère des Communications de Rou¬ manie a fixé les tarifs des transports de postes et passagers sur la ligne aérienne Bucarest-! ialatz-Kieliinev (jiokm). Ces tarifs seront le double de ceux des chemins de fer de l’État Roumain. La ligne sera mise en service au 1er juin. En Colombie. Le service Barranquilla-! lirardot-Nicva, exploité par la Coin- pan ia Colombo- A le maria de 'Cran s port es Aereos, est subventionné par le Gouvernement de Colombie de la façon suivante : 100 s par voyage et une prime de o,o3 S par i5& de courrier transporté. La correspondance entre Barranquilla et Bogota est transportée par les moyens ordinaires en une à deux semaines, et par avion en 24 à 3o heures. La Compagnie possède 5 hydravions de 5oo IIP à trois places de passagers. Un service hebdomadaire relie en outre Barranquilla au port de Cartagena. Les lignes aériennes SUR PARIS LONDRES. Un service de presse. Depuis le 3 avril, la Compagnie des Messageries Aériennes assure un service quotidien de presse entre Paris et Londres. Les départs ont actuellement lieu du Bourget entre 6h 3om et Jh ; à partir de mai, ils auront lieu vers 5h du matin. Les journaux de Paris et de Londres sont ainsi, dès à présent, distribués au cœur de Londres et de Paris entre 1 1 11 et r.P1 au lieu de i8h. L’effort britannique. Les Compagnies anglaises qui assurent le service Londres-Paris font en ce moment à Londres un très remarquable effort de publi¬ cité. L’une de’Vos Compagnies fait notamment passer une annonce quotidienne dans tous les grands journaux du matin et dans plusieurs journaux du soir. La même firme fait de la publicité lumineuse ; on voit tous les soirs, dans les vitrines des agences de voyage, des globes lumineux où, dans un ciel nuageux, passent et repassent en ombres chinoises les avions de la Compagnie. A cet effort de publicité correspond un effort technique qui se marque par la mise en service et la préparation d’un matériel nouveau. L ’Inslone Air Line va employer, à côté des Vick ers- A api er et. des D.1I. -18, le Bristol- Xapier à dix passagers. La H andley- Page va éliminer ses bimoteurs 0-400 pour les remplacer par les Il andley-Page U .-8è à deux moteurs Rolls-Royce 36o IIP; on lui prête aussi I intention d'utiliser un monoplan muni cette fois, outre l’inévitable Xapier j5o HP. île la fameuse aile spéciale II andley- Page que nous ne croyions pas, pour notre part, déjà capable d’un emploi commereia 1. 44 L ’ A É RO N A U T I Q U E MA RC H A N D E . Les journaux anglais publient, enfin que, d ici quelques semaines les hommes'd 'affaires voyageant par air entre Londres et Paris pour¬ ront téléphoner directement avec leurs bureaux à Londres. I n service commercial de téléphonie sans fil va être installé pour relier les avions du service anglais Paris-Londres avec le service télé¬ phonique de Londres. Les appareils nécessaires sont en cours d ins¬ tallation à Croydon. Chaque passager aurait droit à deux messages par voyage. L’avion pourrait également être appelé, durant le vol, par un des abonnés du service téléphonique de Londres. Vers Dakar. Le G avril, en présence du président de la République, a été inauguré le service aérien Casablanca-Mogador, première étape du prolongement, vers Dakar, de la ligne France-Maroc. De Mogador les voyages d’étude vont être poussés vers la Mauritanie par les Lignes aériennes Latécoère. Bordeaux-Marseille. Les Aéro-Transports Ernoul ont repris, depuis le 1 5 février, l'exploitation de leur service quotidien Bordeaux-Toulouse-Mont¬ pellier. En mai, ils comptent prolonger leur service jusqu’à Marseille, réalisant ainsi entre la Méditerranée et l’Atlantique une liaison directe rapide qui offre de l’intérêt; l’extension des services actuels est toujours subordonnée à l’aménagement du terrain marseillais de Marignane. Paris Constantinople. La Compagnie franco-roumaine communique le Tableau d’or¬ ganisation de sa ligne transeuropéenne et de l’embranchement Prague-Varsovie. Pari s— Constantinople. Depuis Paris. Par section. Dis- Durée Dis- Durée tances. du vol. tances. de vol. Aéro-Gares. km h m J 1 Paris (Le Bourget). km Il m 4()l 3 4o l 2 . 3o 544 > . 3o j . Strasbourg ( Neuhof). 945 G TP •>, J " ) l Prague ( K bel y ). I 24° 8 23 D 1 . J ) p j I terme 1 Vspern ). I 47 » 9-45 3 3 5 2 . ! üj ' R u d a pes / ( Ma tya s f<"> 1 d ). l8lO 1 2 5o 5 3. 4 » , J Belgrade (Zémun). 2 3 1 5 ij./,) 5 1 G 4 1 1 1 Bucarest ( Banéasa ). 2 83 1 19.40 1 1 Constantinople (San-Stéfano) Prague- Varsovie. 94^ 6 ) ) ) 0 J . 3o 1 Prague ( K bel v ). I I 1 5 00 9 . 3o . . . . . r # i Varsovie ( Mokotow). A partir d’août, le service Paris-Constantinople doit être assuré en deux jours avec une nuit d’arrêt à Budapest. Le nouveau tronçon Prague-Budapest, va être ouvert au trafic. Amsterdam-Londres. La Konin glijke Luchlvaart Maalschappij a remis en exploita¬ tion le service Amsterdam-Londres, le 18 avril. Il y aura deux départs quotidiens dans chaque sens : les avions quittent Londres à ioh3o,n et à i.jh et Amsterdam à to11 et Pj1*. Actuellement tous les pilotes employés par la K.L.M. sont, hollandais. Aménagement intérieur d'une limousine .Iinkkks F.-i. En Allemagne . Il vient de se créer en Allemagne une nouvelle Société, la Lufl- fahrtlechnische Sludien-und Verwertungs Gesellschaft, qui s’occupera spécialement de l’étude des services transocéaniens. Le capital actuel est de 3oo ooo marks. Le directeur est M. Gunther von Siemens. Kœnigsuerg-Moscou. La ligne Kœnigsberg-Moscou, longue de l20okm, sera divisée en deux sections : à Witebsk se fera la seule escale et le changement d’avions. Ces appareils, au nombre de IO, seront des Fokker F- A à moteur Rolls-Royce Eagle 35o HP. L’inauguration des services quotidiens aura lieu le 1er mai. D’autre part, la Deutsche Luft Reederei exploitera en 1922 les lignes quotidiennes Amsterdam-Brême-Hambourg et Berlin-Dresde- Prague; biquotidienne Westerland-Hambourg-Berlin, et en été la ligne Hambourg-Travemünde-Warncmünde-Sassnitz-Swine- mündc. Transport par dirigeables. Il vient de se former aux États-Unis une puissante société, la General Air Service Corporation, dont le but est d’établir des lignes de dirigeables. On espère pouvoir mettre deux dirigeables en service pendant l’été iijoA. La première route exploitée serait New-York-Chicago. Cette ligne pourrait être étendue jusqu’à la côte du Pacifique et plus tard d’autres lignes seraient établies, se dirigeant vers l’Amé¬ rique du Sud et vers l’Europe. Les premiers dirigeables construits L AÉRONAUTIQUE MA RC HA N D E . 4> auraient une capacité de 120 ooo"1' et pourraient transporter 100 passagers et 3o tonnes de postes el marchandises. Us seraient construits par une filiale de la société allemande SchüUe-Lanz, qui a envoyé pour cela, aux États-Unis, une mission d’étude dirigée par le J )r Sch ii 1 1 e. La S û damer i.kan ische Gesellschaft Zeppelin s’est constituée, avec des fonds espagnols et américains. Son capital est de Bo millions de pesetas, dont 5o millions souscrits par 1 industrie et 3o par les gouvernement s intéressés. Werner Triebner vient de sauter en parachute. Elle exploitera la ligne Cadix-Bucnos-Ayres par grands diri¬ geables, qui feraient le trajet en 90 heures et transporteraient 20 passagers. Trois dirigeables seront mis en construction sous peu. Le travail aérien. Compagnie Aérienne Française. Parmi les commandes récentes relatives au travail aérien, reçues par cette Compagnie, citons les plans photographiques d’Angou- lême et de Pau. En publicité photographique, des vues du Port dcT Marseille ont été commandées par la Chambre de Commerce de celte ville; les Usines de la Société des Raffineries de Sucre de Saint-Louis. à Marseille et à Orange, de la Société des Blancs de zinc, des Etablis¬ sements Poliet et Chausson, , de la Société des Forges de V izille doivent être également photographiées. Pour un /il m allemand de jn'opagandc aéronautique. Notre cliché montre le fameux opérateur Willi Ruge, installé dans la cel I n le, en train de 11 I mer le saut d u para chu l iste Triebner. Avec la belle saison, la Compagnie Aérienne Française 'reprend d’autre part la série de ses circuits autour de Paris en avion A. R. (2 passagers) et Farman-Goliath (12 passagers); les départs ont lieu de I aérodrome du Bourget. L 'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 46 HORAIRES et TARIFS DES SERVICES RÉGULIERS FRANÇAIS DE TRANSPORTS AÉRIENS. Avril 1922 Les indications ci-dessous, mises a jour chaque mois, n’ont trait qu’aux renseignements essentiels. Les intéressés devront, pour plus de détails, s’adresser aux Compagnies, dont nous donnons l’adresse, OU CONSULTER LES INDICATEURS SPECIAUX (1). PARIS-LONDRES. Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée (Passy 2-4-74 et 67-25). Départ tous les jours de Paris (Le Bourget) et de Londres (Croydon), à 7h (transport des journaux) et à i3h. Grands Express Aériens, 3, rue d'Anjou, Paris (Elysées 10-76.) Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à nh 3om. Départ de Londres (Croydon) tous les jours à 121'. DURÉE YOY.U K uns. M i*| |‘ <3, trajet aérien Aller . A. et 1!. Paris- Londres . 21' 3o 3oof 6oof -r ôo Londres- Paris . 2’' 3o JC ü.G - à .)r 1 sli . à 10 d or,r>f> Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gra¬ tuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-BRUXELLES-ROTTERDAM-AMSTERDAM. Compagnie des Messageries Aériennes, 2, rue Galilée, Paris (Passy 24-74 et 67-25) et S . N . E .T . A., 5, rue des Petits-Carmes, Bruxelles (Tél. 1006). Départ de Paris (Le Bourget) tous les jours à ioh3o. Départ d’Amsterdam (Schiphol) tous les jours à ioh3o. DURÉE VO VA! KIRS. PARCOURS. (II) - — _ _ M. I-) 1*. Ç) Inijel aérien. Aller. A. et K. P h r i > - 1{ i' 1 1 \ e 1 1 e ' . B I-.V 3oof 41' à 3* of3o Bru xe lles-Hol t enla m .. . P 12Ôf 200f •- * 1 . ) 1 > à 2f Rot terda m- Amsterdam. Oh .il) — — — — Paris- Amsterdam . V 3 on* OOu* (j'ao à âr uf5n Pas de service le dimanche. Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gratuits entre les villes et les aérodromes. PARIS-STRASBOURG-PRAGUE-VARSOVIE. C"' franco-roumaine, 22, rue des Pyramides, Paris (Gut. 45-09 et 45-10). — Départs de Paris (Le Bourget) tous les jours à 8h. PARCOURS. DURÉE 1I1 trajet aerien. VilVAf Aller EU lis. A. et 11. 11. 12, P. 1») Paris Strasbourg . 2h 3r» 2-5r 2 r 5 O "r75 Paris Prague . tjh DOOf Paris- Var-ovie . 8our Transport gratuit de i5kg de bagages. Services automobiles gra¬ tuits entre les villes et les aérodromes. Bars-restaurants aux aéro¬ dromes de Strasbourg et Prague. J1) Indicateur Aérien (mensuel), 5, rue de l’Isly. o Ir. 5o (2) Prix dos messageries, par kilogramme (dans presque toutes les Compagnies, des tarifs dégressifs sont appliqués). (:i) Surtaxe de la lettre de moins de 20G PARIS-LE HAVRE Compagnie des Messageries 'Aériennes, 2, rue Galilée, Paris (Passy 24-74 et 67-25) (et à l’Agence Transatlantique, 8, rue Auber). Ser\ ire de con/espomia nce avec les paquebots de la ( ’ompa g nie Générale Transatlantique , le samedi de Paris an Havre, le lundi du Havre à Paris. Prix 200 IV. PARIS-CHERBOURG. Compagnie Aérienne Française , 18, rue de Nanterre, Suresnes Aérodrome du Bourget (Tél. Nord 48-08). — Agence de Paris, >9, rue Cambon. Tel. : Couvre 30-27 et Gutembeig 78-21. Service Paris-Cherbourg et Cherbourg-Paris en correspon¬ dance avec les paquebots des Conpagnies Clinard Line, Jf Iule Star Line , Hambourg- American Line , par avions privés sur demande. Trajet aérien en 2h 3o. TO ULOUSE-ESPAGNE-M AROC. Compagnie générale ld’ Entreprises aéronautiques (Lignes Laté- coère), 182, boulevard Haussmann, Paris (Elysées 52-40). Départ de Toulouse (Montaudran) les mardi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche à gh. — Départ de Casablanca les mardi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche à 7h. l‘.\ RCUURS. DURÉ K (ltl ira jet aérien. VO VA! aTdm^! echs. A el lt. VI. pi IV A Toulouse-Barcelone .... 2h 3 O 2 3 j 1 :>97f Vlalaga-Casa blanra . 4h 3o 4bof S:>.of Tou lou se -Casa b la nca. . . 1 3 h 8 jof 1 4 3 . > f y orîn Arrêt d’une nuit à l’étape d’Alicante. Escales à Malaga et Rabat. Transport gratuit de iokg de bagages. PARIS LAUSANNE. Compagnie des Grands Express Aériens , 3, rue d'Anjou, Paris Elysées 10- 6). Départ du Bourget Ions les samedis à 1 oi> 3o. Départ de Lausanne, tous les lundis à io>'3o. Prix du voyage: joo fr. Aller et retour : 720 fr., gratuité pour iâlig de bagages. Marchandises: 10 fr. le kilog. BORDEAUX-TOULOUSE-MONTPELLIER. Aèro-Trans ports Ernoul, 20 bis, rue Saint-Hilaire, Toulouse (Tél. : 12-70.), et 1, cours du Chapeau-Rouge, à Bordeaux . Départ tous les jouis de Bordeaux et de Montpellier à 1 d1 ; arrivée à Montpellier et Bordeaux à i5h3o. DURÉE VO V 1 G EU IIS. PARCOURS. (lu - ■r- >l(!) p. (»■ trajet aerien. Aller. A. el II. Bordeaux-Toulouse.. . 1 ’'3o N.sf 3r3o Toulouse-Mont pei 1 icr . . i'Bo 8Xf 3f3o En mai. inauguration fl 11 service Bordeaux-Marseille. ANTIBES AJACCIO. L’Aéronavale, Port aérien d’Antibes. Départs d’Antibes, le mardi, et d’Ajaccio, le vendredi. Traversée en 2hi5. Prix du voyage : 205 fr. AVION COMMERCIAVX 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (XVIe) — TEL. PASSY 90-93 & 73-05 Ateliers à Vélizy-Villacoublay — Téléphone : Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — Adresse télégraphique : Brégavion- Paris Publicité de 7. ’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés 48 I , ’A 15 RO NA UTIQI’ K MA RCII A ND K. 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TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 5 — I ANNÉE - N" 5 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins en fin d’année. Supplément à L’Aéronautique, N" 36, Mai 1922 AÉROPLANES MÉTALLIQUES MILITAIRES et COMMERCIAUX HYDRAVIONS 115, RUE DE LA Ateliers à Vélizy-Villacoublay — POMPE, PARIS (XVl') — TEL. Téléphone: Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — PASSY 90-93 & 73-05 Adresse télégraphique : Brégavioh- Paris Publicité de L'Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L ’ AÉ RO NA U T 1 QUE MARCHAND E. 51 Le rendement aérodynamique des avions et le prix des transports aériens CONFÉRENCE FAITE A LONDRES. LE (1 AVRIL l<)22. DEVANT LA " ROYAL AERONAUTICAL SOCIETY Par Louis B R LG U ET La possibilité d’organiser des services de transports aériens à des prix rémunérateurs a été jusqu ici sou¬ vent mise eu doute à cause du prix de revient actuel de la tonne-kilométrique. J’ai l'intention de vous démontrer que l’on peut dès maintenant prédire une réduction importante du prix des frets aériens, réduction acquise non seulement par une sécurité de vol plus grande (ce qui, ayant pour consé¬ quence une durée plus longue de service, tant de l’aéro¬ plane que de ses moteurs, entraînera une diminution des frais d’amortissement et d entretien), mais aussi par l’amélioration de certains coefficients qui caractérisent les qualités aérodynamiques des aéroplanes. Examinons tout d’abord les possibilités qu’ollrent ces coellieients. Leur étude peut être entreprise, soit par des expériences de laboratoire sur des modèles réduits, soit par des essais en vol qui, s’ils sont judicieusement inter¬ prétés, fourniront des informations suffisamment précises pour des résultats pratiques. Il est nécessaire, pour la clarté de ma démonstration, que je vous rappelle certaines des formules bien connues sur lesquelles reposent les principes de l’Aérodynamique du vol. En premier lieu, la formule (l) R.r= (Vt-h SV! dans laquelle : R,- est la résistance totale de l’aéroplane suivant sa tra¬ jectoire ; K est un coefficient se rapportant à R, et dépendant de la valeur de l’angle d’incidence en vol; i est la surface normale à la trajectoire représentant les résistances passives de l’aéroplane; S est la surface des ailes projetée sur un plan parallèle à la trajectoire; V est la vitesse de l’aéroplane sur sa trajectoire. Ensuite la formule (2) l w = H,-x V = |)sv* dans laquelle : W est la puissance en kilogrammètres ; R, est la résistance totale (en kilogs) calculée par la formule ( i ) ; S est la surface portante des ailes (en mètres carrés); Y est la vitesse de l’aéroplane (en mètres par seconde). D’autre part, la valeur de la portance, telle qu’elle a été donnée par la formule (2), est égale au poids total P île l’aéroplane en vol horizontal. Nous avons ainsi (6) p = Rv=K,SV*. Si donc nous éliminons la vitesse à entre les deux équa¬ tions (à) et (6), nous obtenons la formule générale suivante qui donne la puissance W : Nous voyons ainsi que la puissance strictement néces¬ saire au vol horizontal est en proportion directe de la valeur du terme ( K,r J’ai proposé de représenter ce terme par la lettre' grecque Z et de l’appeler coefficient de puissance de l'avion. A chaque régime d’incidence de vol d’un avion donné correspond une valeur de Z déterminée et différente. Pour un certain angle d’incidence en vol, la valeur de 7 passera par un minimum et à cette valeur particulière de ^ cor¬ respondra le minimum de puissance nécessaire pour voler horizontalement : c’est cette valeur particulière que je propose d’appeler coefficient de puissance minimum {Z„,). On utilisera ce coefficient de puissance minimum pour calculer la puissance minimum nécessaire au vol horizontal d’un aéroplane déterminé, et la hauteur de plafond (pie l’on aura choisie déterminera de combien la puissance du moteur à placer sur l’avion devra dépasser cette puis¬ sance minimum. On voit donc que, s’il était possible de réduire de moitié par exemple la valeur de Z,„, un moteur de puissance moitié moindre serait suffisant pour atteindre le même plafond avec le même poids total. L’intérêt de l’amélioration des coefficients tang -o,,, et Zm étant établi avec précision et étant par ailleurs chiffrés, je vais pouvoir vous montrer comment on peut prévoir d’abord, en se basant sur les aéroplanes actuels, rétablissement de nouveaux types d’appareils améliorés qui permettraient, dans un avenir peut-être assez pro¬ chain, de diminuer de plus de moitié les prix de revient actuels à la tonne-kilométrique, et comment ensuite, grâce à des améliorations d’un autre ordre, on pourra être conduit à envisager la possibilité de voir ces prix de revient devenir comparables aux tarifs que paie actuelle¬ ment un voyageur de première classe sur les chemins de fer français. Pour cette démonstration, considérons tout d’abord un aéroplane actuel de bonne qualité courante. 11 possède : une finesse égale à . 0,12 un coefficient de puissance minima de . o,55 un rendement d’hélice de . 0,73 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. une consommation de son moteur, en essence et huile, à une altitude de 2ûooin, par cheval et par heure, de 2(jog. Nous admettrons, en outre, que Je poids total de l’appa¬ reil est tel qu’en utilisant ses moteurs à pleine admission il lui permet d’atteindre l’altitude de 45oom en i heure et demie, ce qui revient à admettre que la puissance de ses moteurs au sol, multipliée par le rendement de l’hélice, c’est-à-dire 0,73, est égale à 2,3 fois environ la puissance minimum nécessaire au vol horizontal. Nous considérerons enfin une ligne aérienne dont les terminus sont distants de 8ookm et parcourue en vol sans escale. Nous supposerons que l'appareil considéré a une sur¬ face portante de ioom2 par exemple, et une puissance de 600 IIP; son poids total, pour remplir les conditions de plafond ci-dessus, ne devra pas dépasser 43ookg. Comme un tel appareil a, à l’heure actuelle, un poids mort de 22ookg, il pourra porter une charge de 2iookg. Cette charge comprend : l’essence et l’huile, l’équipage, les instruments et enfin le fret payant (voyageurs et mar¬ chandises). La vitesse de vol de cet appareil à pleine puissance, à une altitude (le aooom, atteindra 175 kmR, et l’on peut considérer ([ue sa vitesse commerciale à la même altitude sera de 100 à i55kmh. Le poids d’essence et huile nécessaire pour un vol de 800 km sans arrêt, par vent nul, nous est donné par la formule (4) : 8ook"’ = (y> i X o . 7 1 . 4 loo - - log — - , 0,ïl|UX0.1ï 4 )OD — p ce qui donne p = )GSkL Mais la pratique a démontré que l’on doit prévoir un veut contraire possible de 5okmh, et c’est pourquoi il est prudent de disposer à bord d’une marge de sécurité d’au moins 5o pour 100; en d’autres termes, on devra emporter un poids total d’essence et huile égal à 568 X 1 ,5 = 85okg. Toutefois, la consommation réelle moyenne, déter¬ minée d’après les résultats de plusieurs centaines de vols où l’on eut tantôt des vents contraires et tantôt des vents favorables, ne sera guère que de 10 pour 100 supérieure à la quantité calculée par vent nul, c’est-à-dire que cette consommation réelle sera d’environ 568 X 1,1 = 6a5kg. L’équipage, comprenant le chef-pilote et un pilote adjoint-mécanicien, représente un poids d’environ i8okg: il faut prévoir en outre 7okg environ pour les divers instruments de bord et les appareds de télégraphie sans fil. Le poids total d’essence et huile, équipage et appareils de bord atteint ainsi iiookg, laissant une marge dispo¬ nible de ioookg pour les passagers et les marchandises payantes. Actuellement le prix coûtant d’exploitation d’une ligne aérienne de 8ooknl avec un aéroplane du modèle ci-dessus se décompose environ comme suit : IvilomèOc. I r Essence : 820 litres à ifr,8'2 pour 8ookm de vol . 1,87 Huile : 5o litres à 3fr . 0.19 Équipage (l o,35 \ chef pilote. ... . 0,20 / I mécanicien... 0,1 5 \ Amortissement de l’aéroplane et du moteur . 6,5o Entretien de l’aéroplane et du moteur, dépenses d’aéro¬ ports et imprévus . 4 1 5o Frais généraux de la Compagnie . 4 -00 ’7>4i Si un aéroplane devait toujours voler à pleine charge utile, le prix coûtant par tonne-kilométrique serait ainsi de i7fr,4o. Mais il faut tenir compte de ce que certains voyages seront faits avec chargement réduit, et c’est pourquoi il est prudent de calculer le prix de la tonne pour une charge moyenne de moitié seulement de la capacité maxima (certaines Compagnies n’atteignent meme que 35 pour 100). Nous arrivons ainsi à 35fr comme prix de la tonne-kilo¬ métrique : cest à ce prix que travaillent actuellement les meilleures Compagnies aériennes. Certaines ont travaillé en 1921 à 4ofr et même 5ofr la tonne-kilométrique. Si le prix de 35fr n’était pas susceptible de réduction, il serait pratiquement prohibitif et l’aviation commerciale aurait peu de chances de vivre, car il faudrait compter iioofr à i2oafr par passager pour un voyage simple de Paris à Londres, sans bénéfice pour la Compagnie. Comment peut-on arriver à réduire, dans un avenir pro¬ chain, les prix de revient ci-dessus indiqués ? Nous considérerons : i° Les avantages à retirer uniquement de l’amélioration des qualités aérodynamiques des aéroplanes et du rende¬ ment thermique des moteurs; 20 Les avantages résultant des améliorations dans les moteurs et les aéroplanes, qui permettraient de réduire les prévisions pour amortissement, entretien et frais géné¬ raux. P) Plusieurs Compagnies, à l’heure actuelle, dépensent en moyenne ofr,5o par kilomètre pour l’équipage. Cela tient au fait que les lignes qu’elles exploitent sont plutôt courtes ( 3 7 5 k 111 de Paris à Londres) et que l’équipage ne fait qu’un voyage simple par jour, et encore pas tous les jours. Étant donné le minimum de salaire qu’on doit lui assurer et le nombre de pilotes que l'on est obligé, d entretenir par suite des conventions avec le Gouvernement, les pilotes sont loin d’avoir un bon rendement au point de vue des distances par¬ courues. Les chiffres que j’ai pris. deofr,35 par kilomètre, s’appliquent à des lignes de 8ookm de vol sans escale, dont quelques-unes sont en voie d’organisation. L ’AÉ RO NAUTIQUE MARC HAN D E. ru I. — AVANTAGES A RETIRER UNIQUEMENT DE L’AMÉLIORATION DES QUALITÉS AÉRODYNA¬ MIQUES DES AÉROPLANES ET DU RENDEMENT THERMIQUE DES MOTEURS. Pour faciliter la démonstration, nous prendrons un aéroplane de la même grandeur que celui déjà considéré, c’est-à-dire : surface d’ailes, ioom2; poids total, 43ookg au départ ; plafond, 45oom; et nous supposerons que cette nouvelle machine améliorée possédera : une finesse de o,o65 (au lieu de 0,12); un coefficient de puissance nomma de 0,28 (au lieu de o,55) ; un rendement d’hélice de 0,775 (au lieu de 0,78); une consommation en essence et huile des moteurs de 2i5R par cheval et par heure (au lieu de 290). Dans ces conditions, l’aéroplane n’aura pas besoin de plus de 288 HP de puissance pour atteindre le même plafond de 45oom, ainsi que l’on peut le calculer par la formule \VA= (]uo III' x 0,28 x 0,78 o,55 x 0,773 == >88 IIP, puisque la puissance nécessaire est inversement propor¬ tionnelle au rendement des hélices, et proportionnelle au coefïicient de puissance minimum. On peut donc ainsi économiser 3i2 I IP sur (ioo l IP, ce qui signifie une économie de poids mort de 46okg (eu comptant 1 kg,5 par cheval pour le moteur et ses accessoires). La quantité d’essence et huile à emporter sera donnée par la formule (4) : y u, ‘>22x0,775 43«>o 800 m = - ; - — log — - - 3 o , 2 1 5 X o , o(>2 43oo — /> d’où l’on déduit une consommation p — 23okg. Le poids à emporter sera de 23o X 1 ,5 = 345kg, pour parer à l’éventualité des vents contraires et des erreurs de route possibles, comme nous l’avons justifié tout à l’heure, et la consommation réelle moyenne sera de 2 3o x 1 , J — 255kg. Ainsi l’économie de poids d’essence et huile à emporter avec le second modèle d’aéroplane considéré sera de 85 o — 345 = 5o5kg. On pourra donc disposer, pour la charge utile, d’un excédent de 468 -f 5o5 = 973kg sur le premier type d’appareil. Le rendement commercial de cet aéroplane se trouvera donc presque doublé, puisqu’il pourra transporter 1 973 kg de passagers ou de marchandises au lieu de ioookg (*-). En outre, le prix d’achat de cet aéroplane sera de 23 pour 100 inférieur à celui du premier type, puisque ses moteurs seront moitié moins puissants et qu’à l’heure actuelle les moteurs représentent environ moitié du prix de l’appareil complet. Le prix coûtant d’exploitation de ce nouveau type d’appareil se décomposera donc comme suit : Par kilomètre lï Essence (335 litres à ifr,8'2 pour 8ookm) . 0.765 Huile (20 litres à 3fr) . . . 0.075 Équipage . . o. >5o Amortissement (75 pour 100 de 6fr,5o, puisque le prix de revient de l’aéroplane a été rédui I dans cette proportion) . . L 90 Entretien de 1 aéroplane et du moteur et dépenses d aéro¬ port et imprévus . i • 5o Frais généraux de la Compagnie . i - 00 14.39 Comme le poids utile payant a été porté à i973kg, le prix de revient par tonne-kilométrique est de 7,r'4° (U9 sl on le calcule sur une demi-charge utile, de 1 ifr,8o (au lieu du prix actuel de 35fr). Dans ces conditions, le prix d’un vovage simple Pans-Londres est ramené a 4;)()tr ou 5oofr par passager, sans bénéfice pour la Compagnie. Ce prix est encore élevé, mais d est toutefois encoura¬ geant et permet presque une exploitation. II. AVANTAGES, RÉSULTANT D’AMÉLIORATIONS DANS LES MOTEURS ET LES AÉROPLANES, QUI PERMETTRAIENT DE RÉDUIRE LES PRÉVISIONS POUR AMORTISSEMENT, ENTRETIEN ET FRAIS GÉNÉRAUX. Lorsque I on pourra compter sur une vie moyenne de 1000 heures, tant pour l’aéroplane que pour le moteur (au lieu des 200 ou 2Ûo heures actuelles), on obtiendra de bien meilleures conditions. En admettant, en effet, que le prix de l’appareil soit le même que celui du second type que nous axons exa¬ miné, le taux d’amortissement (pour 1000 heures) s’abais¬ sera à ifr,io par tonne-kilométrique. O11 peut en outre considérer que I entretien de cet appareil et de son moteur coûtera moitié moins cher par suite de la meilleure qua¬ lité et de la plus grande résistance de l’appareil amélioré. Le taux des frais généraux, enfin, se trouvera certai¬ nement considérablement réduit par suite du chiffre d’affaires beaucoup plus important (pie les Compagnies seront à même de réaliser. Dans ces conditions, le prix coûtant d’exploitation se décomposera environ comme suit : (!) En fait, il faudrait déduire de ce poids i8okg à 200 kg pour l’aménagement du surplus des passagers et du fret. Mais, d’autre part, on peut raisonnablement espérer que les progrès incessants que l’on fait dans la fabrication des aéroplanes et dans l’utilisation de matériaux de plus grande résistance permettront des économies de poids mort du même ordre de grandeur. L ’ A E E O N A U T I Q U E M A R C H A N D F, . ki ’ ( > ri lè I r c, Essence . Huile . . 0 . 760 . 0.075 Équipage . Amortissement . . 1 . 10 Entretien . . y . *2 5 Frais généraux . . 1 . oc ) E5/i C’est dire que la tonne-kilométrique reviendra à 2fr,82 ou - — si I on calcule sur des transports à demi-charge à 5fr,65. A ce moment, le trajet Paris-Londres tombera à i9ofr. Lorsque nous en serons là, les Compagnies de Trans¬ port aériens seront des entreprises florissantes et n’auront plus besoin de subventions de l’Etat, car le temps gagné sur le trajet Paris- Londres, par exemple, par voie de l’air, vaudra bien de payer 6 livres pour le voyage, prix qui est à la portée de bien des bourses. Le prix actuel en première classe par chemin de 1er et bateau est d’environ â3ofr. Il est à remarquer que, dans le dernier prix de revient que nous avons établi, l’essence et l’huile, quoique très chères par elles-mêmes, représentent seulement i5 pour ioo du prix de revient total, tandis que l’équipage absorbe 6,4 pour 100. D’autre part, l’amortissement, l’entretien et les frais généraux, qui à l’heure actuelle représentent 86 pour ioo du prix coûtant de 35fr, ont passé à 92 pour 100 dans le second exemple considéré, pour descendre à 78 pour 100 dans le dernier cas. Je puis donc faire remarquer que, contrairement à ce 2 1 1 7'hS 54 Du 11 au 20 . . . . 1 5 1 583 1 > 9 > > 76 Du 2 1 a u 3o . . . . 1 69 5 » 5 1 2 1 j ~> 106 Totaux . , . . 138 1271 36 >3 ’) >.3o ■s chiffres totaux pour le mois d’avril 1921 sont les suivants >85 9 8 j 1 0 0 (8 2 18 La progression en ce qui concerne le transport des marchandises, où les Compagnies françaises sont spécialement actives, est donc de près de 3oo pour 100 depuis un an. Sur Toulouse-Casablanca. Le nombre de lettres transportées s’est élevé, au cours du mois d’avril, à 80 556, formant, un poids de 22i6kg,goo. En 1919, 9124 lettres ont été confiées à la ligne; en 1920, 182 061 ; en 1921, 327 8o5 ; dans les quatre premiers mois de 1922, 261 01 5. Pendant le mois d’avril, les avions ont effectué 46 lois le voyage Toulouse-Casablanca, couvrant 84 870km et transportant 56 passagers. Dans la première quinzaine du mois, lors du voyage présidentiel au Maroc, les avions des Lignes aériennes Lalécoère ont effectué la liaison régulière, entre la France et le Maroc, de la suite présiden¬ tielle. M. Latécoère a reçu à ce propos une lettre de félicitations de M. Millerand. Sur Paris-Londres. Le trafic sur Paris-Londres croît sans cesse. Le gain par rapport aux résultats des mois correspondants de 1921 est cette année de 80 à 100 pour J 00 pour les passagers, de 220 à 3oo pour 100 pour les messageries; le trafic postal est stationnaire. L’effort des compagnies anglaises se développe; les avions de type nouveau 1). 77-34 , Brislol-Napier, Ilandley-Page 1F-8 6 se font plus nombreux; on annonce la prochaine mise en service du V ickers-V ulcan et de l’avion spécial pour marchandises de la Gloucestershire. Du côté français, les premiers Goliath-Renault employés sur la ligne ont été sincèrement admirés à Croydon. x\lors que les Compagnies françaises absorbent de plus en plus le transport des messageries, les services anglais, favorisés par la nationalité de presque tous les voyageurs, emportent plus des deux tiers des passagers. Du 10 au 16 avril, 1 53 passagers contre S'J trans¬ portés par avions français; du 17 au 23 avril, 1 1 4 contre 36; du Ier au 7 mai, 1 7 3 contre 46. Les méthodes d’exploitation, conséquence des systèmes diffé¬ rents de primes appliqués de part et d’autre, s’opposent très nette¬ ment. Du côté anglais, réduction au minimum du matériel en ser¬ vice et accélération de sa rotation. Dans la semaine du 1er au 7 niai, un avion D .U -34, de Daimler Airways, le G.EBBS, fait vingt fois en cinq jours de trafic le trajet Londres-Paris ou retour; deux avions d Instone Air Line font chacun dix voyages; un Handley-Page en fait sept; du côté français, dans la même semaine, l’avion le plus « amorti », un Goliath des Messageries aériennes, fait quatre voyages. Signalons enfin l’exploit du capitaine Herne qui, le Ier mai, a piloté le G.EBBS sur ses quatre trajets Londres-Paris ou retour, couverts en 211 3m, 2k 8m, 2h i6m et 2h iom. Quelques nouveautés. Sur Paris-Londres, la CM' des Grands Express Aériens poursuit la mise au point de son matériel de T. S. F., les postes D. C. L. de la Société Française Radioélectrique donnent maintenant satis¬ faction; un poste nouveau de téléphonie sans fil, établi par la Société indépendante de T. S. F., va être mis en essai. La même compagnie entreprend le montage du silencieux Ad Aslra sur ses Goliath; le premier avion Express (licence Vickers), muni de deux moteurs Lorraine-Dietrich 170 IIP et destiné au service Paris-Londres, va entreprendre ses vols de réception à Villacoublay. Le Handley-Page IF-8 h. à moteurs Rolls-Royce 36o 1 1 P, a fait son premier vol: au retour il a endommagé sa béquille en atterrissant à Lympne. Le V ickers-V ulcan à moteur Rolls-Royce, que nous avons décrit dans notre n° 34 et qui est dû à M. Rex Pierson, a fait, piloté par M. Cockerell, des essais heureux avec charge réduite. Les avions Fokker employés sur la ligne Londres-Amsterdam sont maintenant munis, à la face supérieure du fuselage, d’une sortie de secours, pour le cas d’amerrissage forcé, donnant accès à l’aile, radeau véritable. Les avions d 'Instone ont expérimenté 1 hélice métallique à trois pales Leifner qui est maintenant tout à fait au point et dont l’emploi va se généraliser. Il faut signaler à Croydon 1 installation, a titre d’essai, d’un I orientable de grandes dimensions éclairé la nuit par des sources lumineuses dirigées, de 27 000 bougies; l’appareil a été construit par la Gas Accumulator Crj. Notons enfin les aménagements coûteux, mais d’un haut intérêt d’exploitation, que la Daimler Airways vient d’achever, «à Croydon encore, pour les changements rapides de groupes moteurs. Pilote et aide-pilote. Notre écho sur la nécessité d’un aide-pilote à bord des grands avions de transport, pour parer à une défaillance d un pilote, nous a valu d’intéressantes communications. Beaucoup de pilotes, sur nos lignes, se préoccupent de la question; c’est ainsi que M. Antoine Chailloux, pilote des Messageries aériennes, a formé depuis longtemps au pilotage en vol son mécanicien de bord, M. Gabriel Ducos. Deux incidents de vol. Le 27 avril, M. Mac Intosh approchant de Paris sur un Bristol- Napier, une partie du capotage de son moteur se dégrafa et se mit à flotter dangereusement dans le vent. Le pilote lut contraint, de ce fait, à des manœuvres complexes et à un atterrissage très diffi¬ cile qui lui fit honneur. Le vendredi 6 mai, un Bristol-S apier quittait h' Bourget avec six passagers à bora; au départ un des mâts du dispositif amortis¬ seur du train d’atterrissage se dégageait de son axe et pendait dans le vide, à l’insu du pilote. La T. S. F. du Bourget prévint Croydon, qui se mit au plus tôt en rapports de téléphonie sans iil avec I avion L’AERONAUTIQUE MARCHANDE. a, S en danger; le pilote, prévenu, réussit sur une roue un admirable atterrissage dont l’appareil sortit presque indemne et les passagers sains et saufs. Le service Alger-Biskra. Le i a. avril 7992 a eu lieu à Biskra la pose du premier dé de ciment du hangar que le Service de la Navigation aérienne y fait installer pour l’Aviation civile. Le terrain d’atterrissage se trouve à l’extré¬ mité sud de l’oasis de Reni-Mora, face au grand désert, au bord de la voie ferrée' qui se dirige vers Touggourt. Etaient présents : 31. Cazenave, maire de Riskra; 31. le comman¬ dant Bérau, commandant le territoire de Touggourt: 3Ime Rérau ; Bou-Aziz-ben-Cana, bach-agha des Zihan; 31. Seyer, ingénieur des 3Iines à Constantine; 31. le l)r Crespin, président du Syndicat d’ Initiative, et 31me Crespin (en littérature Magali Roisnard, auteur de L Alerte an Désert): 31. Balleyguier, délégué par la Société du Réseau aérien transafricain et par la Compagnie aérienne française ; 31. Duras, directeur de la ligne aérienne Alger-Biskra. Sur te terrain de Beni-Mora ( Biskra). Pose de la première pierre de l'aéro-gare, terminas d'Alger- Biskra. La création du terrain d aviation commerciale de Biskra marque la première étape de la réalisation du programme que le Gouver- nement général de 1 Algérie a établi, d’accord avec le (Gouverne¬ ment français. Ce programme comporte dès cette année le service Alger-Biskra et l’organisation du tourisme aérien en Algérie. Le Service Alger-Biskra, concédé d’abord à la Société A ungesser- Avialion. est maintenant assuré parla Société du Réseau aérien transafricain , dont le président est le colonel Dhé, ancien directeur de E Aéronautique au Ministère de la Guerre. Ce service actuelle¬ ment bihebdomadaire, sera prochainement suspendu en raison des conditions climatériques locales, auxquelles la saison de Biskra est d’ailleurs liée; le service î éprendra à l’automne pour se poursuivre, chaque année, jusqu'à mai ou juin. La liaison Alger-Biskra est assurée ainsi en moins de 3 heures, alors que le trajet par voie ferrée exige r8 heures. Le premier voyage a été exécuté le 29. avril par 3131. Ducas et Perrier, transportant d \lger à Biskra, le courrier du Président de la République. JA organisation du tourisme aérien en Algérie est faite par la Compagnie aérienne française qui établit dès cette année en Afrique du Nord des services de tourisme et de voyages sur commande analogues à ceux qu’elle fait fonctionner depuis trois ans dans toute la France et qui ont dans la région de Biskra un intérêt particulier; toutes les formes du travail aérien seront également appliquées. S. N. E. T. A. et S. A. B. E. N. A. Au 1er juin, la Société nationale pour 1 Étude des transports aériens cesse ses services; afin de bien comprendre la situation, il faut rappeler que la S.N.E.T.A. est une Société d’études, société mère, destinée à devenir société à portefeuille et qui crée donc des filiales pour chacune des branches qu'elle a étudiées. La première filiale créée a été la Société anonyme belge de Cons¬ tructions aèron antiques (S.A.B.C.A.), fondée en janvier 1921. D’autre part, la S..X.E.T.A., après avoir étudié les transports aériens théoriquement en 1919, pratiquement en 1920 et 1921, cesse son exploitation le Ier juin 1922 pour passer la main à une nouvelle filial»' dénommée Société anonyme belge d’ Exploitation de la Navigation aérienne ( S. A. B. E. N. A .) : un contrat spécial est en discussion, à ce propos, avec l’Etat. Le trafic aérien russo-allemand. Le io avril, un avion Fokker E. II I de la Deutsch- R ussische Luftver- kehrsgesellscliafl, piloté par 31. Erich .Just, quittait Kœnigsberg et atterrissait, après 9 heures de vol et une escale à Smolensk, au terrain de 3Ioscou-Chodynka. Le ter mai eurent lieu les fêtes d’inauguration auxquelles prirent part presque toutes les autorités soviétiques et au cours desquelles arriva, vers le soir, le premier avion de service régulier piloté par 31. Joachim Stollbrock. Le 3 mai, partit de Moscou le premier avion postal, emportant le courrier pour l’Allemagne. Le nouveau service met Berlin à 22 heures de Moscou, le rapide de nuit étant utilisé entre Berlin et Kœnigsberg; il fallait jusqu’ici plus de cinq jours. Les transports aériens en Autriche. Il vient de se fonder en Autriche une Compagnie de transports aériens, la Œslerreichische Post-Passagier Aero Transport Gesells- chaft, sous les auspices de la Universal Technical Conlractors Limited : le directeur général est le I )r A.-\ . Coboly, le directeur technique 31. l’ingénieur Maurice A. de Vos. La Compagnie veut assurer cet été les services Vienne- YVr. N eus lad l-( iraz-Wolfsberg- K I âge n fur t- Vil lac h et Vienne-S t. P.ilten- Linz - YVels- V<” eklabruek -Salzburg - Kufstein - Scliwaz - I nnsbruck - Imst-Brcgenz. Les aérodromes de la Compagnie se trouveront à Vicnne-Aspern, Linz, Salzburg, ïnnsbruck, Bregenz, Wr. Ncustadt, Graz, Klagenfurt et Villaeh. Les autres villes seront seulement survolées et la poste envoyée par parachute à terre. La Compagnie s’intéresse également aux trajets Budapest-Agram-Trieste et Trieste-Udine-Munich- Prague. Elle portera les passagers, la poste et les colis. En Australie. La proposition de la Queensland and Northern Territory Aerial Services Ltd pour l’établissement d’un service aérien entre Char- leville et Cloncurry (925km environ) a été ratifiée par le Ministre de la Défense. La Compagnie va commander immédiatement deux avions \ ickers à huit passagers. Les avions représentant la partici¬ pation du Gouvernement seront : un D.II-\, un triplan Avro et un Avro 5oj K. Le service doit être inauguré avant juillet. Un autobus pour Le Bourget. Depuis le 20 mai, un service d’autobus quotidien, organisé par la S.T.C.R. P. fonctionne entre la Madeleine (stationnement du côté de la statue Jules Simon) et l’aéroport du Bourget. Départs de la Madeleine à loh et ijh3om. Départs du Bourget à I2h et 1811 l5m. Prix du parcours complet ; 3 francs. 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 Avions militaires Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbocompresseur Type XII. — Monoplace 370 HP Avions de transport Type VII. — 370 HP. — 2 passagers Type IX. — 370 HP. — 4 passagers TypeX — 420 HP. Trimoteur. Type X bis — 840 HP. Trimoteur- Sport et tourisme Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP. Type VIII P. — Biplace 80 HP Publicité de 1 .Aéronautique Tous droits de reproduction reserves. 60 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE COMPAGNIE AERIENNE FRANÇAISE TOUTES APPLICATIONS DU TRAVAIL AÉRIEN VOYAGES AÉRIENS sur commande pour TOUTE DESTINATION SERVICE PARIS-CHERBOURG, PAR AVIONS PRIVÉS EN CORRESPONDANCE AVEC LES TRANSATLANTIQUES PROMENADES & CIRCUITS AÉRIENS au départ des aérodromes du BOURGET (Tél. Nord 48-08), NIMES, ANGOULÊME, NICE, etc- TRAVAUX DE TOPOGRAPHIE Plans de villes — Plans cadastraux — Plans de remembrement, etc. CARTOGRAPHIE - ÉTABLISSEMENT DES CARTES COLONIALES _ VUES PANORAMIQUES D’USINES ET DE CHANTIERS _ ÉCOLE RÉGIONALE DE PILOTAGE A NIMES (Gard) PUBLICITÉ AÉRIENNE — PUBLICITÉ LUMINEUSE Le Gérant : E. Thouzellier. BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeu r - fondate ur : HENRI BOUCHÉ N° 6 - »r*‘ ANNÉE — N° 6 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro , est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins eu fin d'année. Supplétinebt à L’ Aéronautique, Nu 37, juin 1922 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) — WAGRAM 85-35 Avions militaires Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-comoresseur Type XII. — Monoplace 370 HP Avions de transport Type VII. — 370 HP. — 2 passagers Type IX. — 370 HP. — 4 passagers TypeX — 420 HP. Trimoteur. TypeX^'» — 840 HP. Trimoteur- Sport et tourisme Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP. Type VIII R. — Biplace 80 HP. Publicité de 7.’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L’AERONAUTIQUE MARCHANDE. 6 Les transports aériens en Belgique Par le Commandant J. RENARD En mars 1919 11,1 consortium de grosses banques belges a créé le Syndicat National pour l'Etude défi Transports Aériens ( S.N.E.T.A. ), ayant pour objet : a. L’étude de la question des transports aériens et de 1 industrie aéronautique, cette élude comportant au besoin des essais industriels de toute espèce en matière d’aéronaut ique ; b. Eventuellement la constitution de sociétés anonymes (pu auraient pour objet toutes opérations se rapportant dans le sens le plus général aux transports aériens et aux industries connexes. ÉTUDE DES TRANSPORTS. En Europe. Ce Syndicat a étudié théoriquement les transports aériens el a passé différents contrats, notamment avec la Compagnie des Messageries aériennes. Le ii novembre 1919 ce Syndicat s’est transformé en Société, ce qui lui permit de participer à l’exploitation de la ligne Paris-Bruxelles organisée par la Compagnie des Messageries aériennes. La participation, à ce moment, se faisait sous forme de représentation, en Belgique, îles intérêts de la Compagnie des Messageries aériennes. Le ier août 1920 la S.A.E.I .A. a exploité, en collabo¬ ration avec la Compagnie des Messageries aériennes , la ligne Bruxelles- Paris et, en collaboration avec la Compagnie llandley-Page, la ligne Bruxelles-Londres. En 1921 l’exploitation a continué sur Bruxelles-Paris dans les mômes conditions, mais la ligne a été prolongée le Ier mai sur Bruxelles-Amsterdam. Quant à la ligne Bruxelles- Londres, elle a été exploitée par la S.N .E.T.A. seule jusqu’au 3o septembre, date à laquelle la S. A .E. T. A. a dû cesser cette exploitation, un incendie ayant détruit une grande partie du matériel dans les installations de l’aérodrome de Haren. En 1922 l'exploitation a continué du ier janvier au ier juin uniquement sur Bruxelles-Amsterdam, la Com¬ pagnie des Messageries aériennes exploitant seule le tronçon Paris-Bruxelles, de sorte rpie la ligne Paris- Bruxelles-Amsterdam était ainsi complète. Au ier juin 1922 la S.N.E.T.A. a décidé de cesser ses travaux d’études; le but de la Société est en ellet atteint, celui-ci étant l’étude des transports aériens. L’étude a été faite pendant environ deux ans. De celle-ci il ressort qu’actuellement l’aviation doit être soutenue par des subsides. La forme de subside annuel actuel¬ lement en usage dans les dillérents pays n’est pas une forme recommandable, car elle ne conduit à rien. Au Congo. La Société Nationale pour V Étude des I ransporls Aeriens a proposé au Gouvernement belge un contrat de longue durée, lequel est eu discussion actuellement. Par arrêté roval du 26 juin 1 9 1 9 5 a l’initiative de Sa Majesté le Roi des Belges, il avait été créé un Comité d' Etudes pour la Navigation Aérienne au Congo belge (C. E.N.A.C.). Le programme fixé prévoyait : i° L’établissement, à titre d’expérience, d’une ligue t; (il L’AERONAUTIQUE MARCHANDE. aérienne dénommée Ligne Aerienne Uni- Albert, pour pas¬ sagers el transports postaux, entre Kinshasa et Stan- leyville, en suivant le parcours du Heure Congo (dis¬ tance de 1724km); 20 L’étude de la possibilité de lever la carte du Heure par la photographie aérienne. La S.N.E.T.A. avait été chargée de l'exécution de ce programme, en tant qu’entrepreneur. Jusqu’à présent., la seconde partie de ce programme n’a pas encore été abordée; le but poursuivi fut surtout de mener à bien les essais de transport sur toute F étendue de la ligne. L’exploitation régulière réalisée à ce jour (deux départs par mois à dates fixes à l’aller et au retour) démontre que ce premier but est atteint. Les hydravions actuellement en service sont du type Georges- Lévy , à moteurs Renault 3oo HP, donnant une vitesse commerciale d’environ i2okm à l’heure. La Ligne Aérienne Roi- Albert fut mise en exploitation régulière sur la totalité de son parcours dans le courant de l’année 1921. Elle se subdivise en trois sections d’une longueur moyenne de 6ookm avec des postes de secours et de ravitaillement intermédiaires tous les 3ookm : i° La piemière section de Kinshasa à Gombé (57okm) avec escale à Bolobo, fut mise en exploitation le xer avril 1920 ; 20 La deuxième section de Gombé à Lisala (64ikm) avec postes d’escale à Coquilhatville, Bolombo et Mobeka, lut mise en exploitation le ier mars 1921 ; 3° La troisième section de Lisala à Stanley ville, ter¬ minus de la ligne (5i3km), avec escales à Bumba et Basoko, est en exploitation régulière depuis le ier juillet 1921 . Actuellement le parcours total s’effectue en 3 jours, soit 1 jour par section. La durée de ce voyage par bateau à la montée est de 17 jours. Grâce aux services aériens, les commerçants de Stanley ville et des environs peuvent recevoir leur courrier d’Europe et y répondre par retour du même bateau. CONSTRUCTION. La S.N.E.T.A. avait non seulement dans ses attribu¬ tions l’étude des transports, mais également celle de la construction et de tout ce qui est connexe à l’aviation. En ce qui concerne la construction, les études de la S.N.E.T.A. ont abouti en 1920 (16 décembre) à la cons¬ titution de la Société Anonyme Belge de Constructions Aéronautiques ( S.A.B.C.A .). D’après un contrat avec le Gouvernement, contrat d’une durée de cinq ans, l’Etat s’engage à commander annuellement à l’usine pour un minimum de 6 millions. L’usine est actuellement en pleine activité et a pris en Belgique la licence de construction de nombreux appa¬ reils tels que : Nieuport-Delage , Morane-Saulnier , Spad, F annan, etc. Elle a pris également la licence de certaines firmes anglaises telle que De Ilavilland. La S.A.B.C.A., dans laquelle la S.N.E.T.A. a la majorité du capital, groupe non seulement, de ce fait, les grosses banques, mais également toutes les industries connexes à l’aviation, c’est-à-dire les grosses usines métallurgiques et d’automobiles; les fonderies; les manu¬ factures de caoutchouc, de magnétos, de cordages, les fabriques de toiles et de produits colorants, etc., de façon (jue l’aviation puisse se suffire à elle-même en Belgique. CONCLUSION. De toute l’œuvre de la S.N.E.T.A., est actuellement envie définitive la S.A.B.C.A. ( Société Anonyme Belge de Constructions Aéronautiques), et en étude de contrat définitif avec le Gouvernement et de création de filiales : i° une société de transport aérien en Europe, la S.A.B.E.N.A. ( Société Anonyme Belge pour V Exploitation de la Navigation Aérienne)-, 20 une société de transport aérien en Afrique, la S.A.N.A. (Société Afncuine de Navi¬ gation aérienne). J. RENARD. STATISTIQUES DES LIGNES AÉRIENNES DE LA “ S.N.E.T.A. ” EN 1921. Ëphémérides de 1921 : a. Ligne Bruxelles-Paris et retour, du ier janvier au ier mai 1921, exploitée par moitié par C.M.A. et S.N.E.T.A.; b. Ligne Paris-Bruxelles-Amsterdam et retour, exploitée du ier mai au ier octobre 1921 par moitié par C.M.A. et Ligne aérienne “ Nombre de kilomètres parcourus par les avions : plus de 65oookm; nombre d’heures de vol : 070. S.N.E.T.A., exploitée du ier octobre au 3i décembre 192 1 par tiers par C.M.A., F annan et S.N.E.T.A-, c. Ligne Bruxelles-Londres et retour, exploitée par S.N.E.T.A. seule du ier janvier au 26 septembre 1921, arrêtée par suite de l’incendie des installations de llarcu. Roi-Albert ” — 1921. Nombre de voyages effectués : 60; nombre de passagers transportés : 84; poids du courrier transporté : i625kg. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. b.» LIGNES. JOURS ouvrables. \ Lh AO K S eiïTrl nés. PASSAGERS payants. MAIil II \ N H 1 si:s Poids eu kilogs. COURRIER postal ( en kg ). re.v \ Aw; disponible ( en kg ). TON N A (SK t ransportc» 1 en kg). i»oi iu:i. vr.sor de rendement . Bruxelles- 1 >i rert . U i 3 276 , 3 p) 1.4 1 , 6*2.0 Boris . Transit A. P. I (>() i3-i3. > 1 G ) 1 , 686 Tut al... '5 tb •» / / > 1 1 6>3 jq 1 9 . G.) G 1 9 3 , 3o6 |8). 800 Gt . 1 83 38,2.8 Boris- Direct. 6G5 7182,610 160, > > t Bruxelles. Transit P. A. 1 17 4 900 , 9. 1 0 1 GG ,9 ’>7 1 niai . . . 3 1 6 S i ) I >08 J , 8 '20 3 '2. 7 , 5o8 l 8 > . < 1011 82.498 46.21 Bruxelles - 1 )i réel . •2 1 2 •2.002 , 34o 31,227 1 msterduni . Transit P. A. 1 47 4 900 ,710 166,927 Total . . *)>“ 33i) 6902 , ) jo 198, 184 ni. 4•>7 3-2- 3oG 3o38 , 4 36 1 _ t , 2.26 I 1 1 . 40G 3o . 720 27,61 Bruxelles- 1 >i réel . in •>.6o 4 ,*>70 1 7 2 .1 1 9 Londres. . Transit \. L. 88,484 Total. . . ■). jo 4 ' ' 2 Go \ ,G70 2,68 , 708 7 T .800 89 . 828 2 5 , 5 1 Londres- ) . . .. > Direct. Bruxelles. \ •>. ■> 1 1 •2.3 i 3'2 1 2G;m ,4 io 1 80 , ViG 69 . 1)00 31.72.2 4V>8 | T< )T A G. . . 1 538 i«7 i •j».83'>. 3 2. '2. 02 , 572 1834,788 "•>. . >00 288.417 07 , ) ) Lignes continentales de la “ S.N,E T.A. ” 1921. Un voyageur avec ses bagages est compté, pour le tonnage transporté, à raison de pok-r. Le pilote peut-il être un navigateur? A présenter la navigation aérienne comme une science abstraite, domaine dont les abords sont hérissés de for¬ mules mathématiques, on rend un bien mauvais service à l’aviation. Si vous dites au pilote qu’il doit naviguer, vous devez lui montrer clairement qu’il peut naviguer. La vérité est que les modes successifs des transports aériens, tels que le progrès technique les déterminera, imposeront des méthodes progressives de navigation, jusqu’au jour où, la libre évolution dans les trois dimen¬ sions de l’espace étant acquise, la navigation aérienne sera à la fois la plus complète et la plus facile de toutes. Mais, dès à présent, les pilotes de nos compagnies et de nos escadrilles se trouvent aux prises avec des problèmes simples de navigation dont la solution rapide assure seule le maximum de rendement et de sécurité. Cette solution rapide exige que les équipages soient familiarisés avec les règles générales de la navigation aérienne, estimée ou observée ; avec le compas, qu’il faut juger à sa valeur, mais dont il faut savoir interpréter les indications ; avec les instruments de bord et de navigation, qui ne sont déjà que trop nombreux, et qu’il faut connaître à fond si l’on ne veut courir par leur fait aucun risque supplémentaire. Le capitaine L. Hébrard, dont on sait le rôle dans l’aviation de nuit pendant la guerre, et M. A. -IL Duval, lieutenant de vaisseau de réserve, un des premiers navigateurs aériens que la guerre ait formés, ont voulu mettre dans un livre clair ce que les équipages d’aujourd'hui doivent savoir pour naviguer sur les avions d’aujourd’hui. Leur « Traité pratique de navigation aérienne » (1), écrit par deux pilotes pour des pilotes, répond bien à celte intention. C’est un Livre dégagé de toute mathématique superflue et illustré de plus de 100 figures, mais qui, par sa parfaite tenue technique et son information rigoureusement à jour, intéresse aussi les techniciens. É) Gauthicr-Villars cl G' , 55, quai des Gramls-Augusl.ins, Paris. 6(r net. 1 . ’ A É RO N A II T T Q UE MA R C T I A N D E . (ib d’accord avec le ministre de la Reichspost. Dans une Note récente • lu Reiehsverkehrsniinister , nous soulignons les points suivants : L'autorisation de prolonger les lignes vers l'étranger sera sou¬ mise aux conditions suivantes : il Faut que les avions utilisés soient de fabrication allemande, que le personnel soit allemand et que b* trafic soit entre des mains allemandes. Les sociétés devront établir leur horaire de manière que l’on puisse effectuer en avion le plus long voyage possible dans la même journée; et notamment : a. que Reval puisse être atteint en un jour de Berlin et Hambourg; b. que les lignes Brême-Hambourg, •à l’aller et au retour, aient autant que possible la correspondance avec la ligne Rotterdam-Hambourg. Politique aéronautique. Les services aériens belges. La cessation de ces services est due aux retards intervenus dans la mise sur pied des contrats d exploitation définitifs. La >S. A . A'. T. A. repousse la forme actuelle de subside annuel et demande soil la garantie d’intérêt, soit la participation au capital, avec, de la part de l’Etat, des versements mensuels cl annuels pour combler le déficit. La S. .V. E. T. A. demande à l’État belge d employer pour les transports les gros avions de bombardement dont l’achat est néces¬ saire pour l’Armée. La question est importante, car, à l’heure actuelle, il n'y a en Belgique, semble-t-il, aucune réserve de pilotes, de personnel mécanicien, ni de matériel. Comme l’Etat doit d’une part acheter du matériel pour l’armée et d autre part donner des subsides à l’aviation civile, la A. A. E. 7 . I. croit plus écono¬ mique de créer directement u ne réserve d avions de bombardement exploités commercialement par une société de transports aériens, où seraient employés les pilotes démobilisés. En Allemagne. Le Reichsverkehrsministcriiun a accepté pour l'exercice tqo.9 l'exploitai ion de i ! lignes aériennes sous réserve que les autorités législa I i v es accord en I les subsides nécessaires. Les lignes ont été fixées Le réseau esthonien. La Société esthonienne d’aviation Aeronaut vient de passer un contrat de io ans avec le Ministère des Voies et Communications, aux termes duquel le monopole des lignes aériennes suivantes lui est octroyé : Reval-Petrograd et retour, Reval-Riga èt retour, Reval-Stockholm et retour, Reval-llapsal-Arensbourg et retour, Reval-Dorpat-Walk et retour. La société s’est engagée à organiser un service régulier au moins entre Reval et -Riga et à couvrir un parcours annuel en Esthonie d’au moins 4° oookm. Le capital social serait presque entièrement allemand et suédois. Projet de réseau mexicain. Le Gouvernement mexicain semble décidé à établir des services aériens réguliers qu’il subventionnera en principe. Les roules qui nul été choisies sont les suivantes : I. I )e Mexico à ( luadalajara, puis à Mazatlau via Tepic; retour par Durango. L2. De Mexico à Tampico, direct, et retour. •"î. De Vera-Cruz à Campêehe, par Puerto-Mexico et Carmen; retour par le même iténérairc. On pense que 3oo ooo dollars seraient un capital initial suffisant pour une Compagnie qui assurerait un service bihebdomadaire sur ces lignes. Les lignes aériennes Premiers voyages de nuit. Le - juin, à 9,‘A' 9.9., un Goliath- F annan à moteurs Salmson des Grands Express Aériens, ayant à bord dix passagers, quittait le Bourget pour Londres. Il atterrissait, à Croydon à iu du matin, en repartait à a*1 >o, atteignait à nouveau |e Bourget à 5h VI, malgré la brume qui gêna le retour. Le pilote de ce remarquable voyage fut M. Labo uc hère, secondé par M. Gastoux. Parmi les passagers notons Mme Louise Eaure- Favier, M. Villiers, directeur des Grands Express, M. A. -B. Duval, le capitaine Volmerange, qui tirera pour notre revue les enseigne¬ ments de ce premier voyage nocturne d’aéronautique marchande. Le général Brancher, directeur de l’Aviation civile britannique, accompagné du colonel Blandy, contrôleur de la Navigation aérienne, a d’autre part effectué de nuit, le 3i mai, le voyage Londres- Paris par la voie aérienne sur un avion militaire britannique. Ce voyage avait spécialement pour but de juger de l’efïîcacilé du balisage nocturne installé sur la route Londres-Paris. Pendant toute la durée du voyage le pilote a pu se diriger facilement et repérer sa route, sur territoire français, grâce aux phares installés à Saint Inglevert. Berck, Abbeville, Poix, Beauvais et au Bourget. Sur Paris-Londres. La Daimler Airways maintient un taux d’exploitation tout à DEUX IMAGES DE BELGIQUE VUE GÉNÉRALE DE BRUXELLES Supplément au n° 37 de L’Aéronautique Juin 1922 Clichés de la S ■ /V ■ E • T . A ' i. m':.' il/ S'. jjj £. a; DEUX IMAGES DES PAYS-BAS LA MEUSE PRÈS D’AMSTERDAM «VÊ-V* RL, r* X» ^ CT' '-JT „ j n f ' .; * T ?ïTâ| *, . u fl Il »- ' ■ •*# 1» *0* 771 4 vt 43 *•: ètfsâ? AMSTERDAM Supplément au n° 37 de L'Aéronautique Juin 1 922 Clichés de la Koninklijke Luchivaart Maatschappi). % 1/ AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 67 t 'ne voilure Cituokn io III', munie de propulseurs K ko h esse-H i n stin, remorque un < Iouatu-Fakman. L'elTorl de traction au crochet obtenu est, sur terrain moyen, de ioookjr environ. La voilure ainsi équipée, apte à tous les transports sur route, permet, de plus, tous les transports sur le terrain; elle peut remorquer les avions jusque sous les hanyars dont elle ne détériore [tas le sol. fait remarquable : presque lotis les jours, elle assurent (rois voyages dans chaque direction, avec seulement trois avions. Le nombre de passagers transportés par cette Compagnie est toujours croissant. A deux reprises encore, la téléphonie sans iil a permis d avertir les pilotes d avions Dll- 3j et Handley-Page IV -8 que leur train d atterrissage était avarié; ainsi prévenus, ils ont encore pu effectuer «les atterrissages sans incident. Sur Londres-Amsterdam. Par temps de brouillard épais, visibilité de 2 5 ,n à peine, le pilote Warnaar, de la K. L. A/., a été obligé d’atterrir en Angleterre, près de la cote. Tl a rencontré au sol deux grands arbres qui ont été fauchés. L’avion a été complètement brisé et le passager blessé. Warnaar, qui a montré un sang-froid remarquable, est indemne. Un avion tombe en mer. Le 3 juin, vers ii11 3o,n, une berline Spad de la Compagnie des Messageries Aériennes, en route «1e Londres vers Paris, franchis¬ sait la côte anglaise à hauteur «le Folkestone. A 2 ou 3km en mer l’avion piqua soudain à la verticale, comme privé «!<• pilote, «d tomba de iooom, soulevant une trombe d eau. Le patjuebot Maid of Orléans se porta à toute vapeur sur les lieux de 1 acci- «lent; l’avion avait disparu; on recueillit seulement les cadavres du pilote, M. Morin, et d un des passagers, le chirurgien anglais Cordon Ley; le second passager, M. Carroll, ne fut pas retrouvé. Les nombreux témoignages recueillis écartent 1 hypothèse • d’une rupture du planeur ou d une défaillance brutale du moteur; les Alessugeries Aériennes ont d’ailleurs en service i4 berlines Spad, de ce type, et beaucoup d’entre elles ont déjà de i5o à 160 heures de vol sans que leur robustesse ait donné lieu à aucune observation. 11 est au contraire très probable que 1 accident est du à une indisposition grave du pilote, et ceci nous ramène à la question que nous avons posée à plusieurs reprises : un pilote suffi t-il ? Le fait que l’avion est tombé en mer a paru frapper spéciale¬ ment l’opinion; il n a pourtant ici qu’une valeur narrative : au- dessus des terres, au-dessus d un champ d aviation, un tel acci¬ dent aurait eu les mêmes tragi«[ues conséquences. Nous déplorons ce malheur, pour les deuils qu il a causés, et pour l’épreuve qu il apporte à la plus ancienne des compagnies de transports aériens. Un avion pour une compagnie. Deux de ses appareils étant entrés en collision au sol, la Daimler Airways a assuré pendant quinze jours son service Paris-Londres, avec un seul avion, 1«« D. Il- 3 j G-EBBS. Dans la semaine du 29 mai au \ juin, cet appareil a fait 2.4 voyages Londres-Paris ou retour, dont 5 le 2 juin, ce qui constitue un double record. Au cours de ces 2.4 voyages, 56 passagers seulement ont été trans¬ portés, ce qui correspond à 33 pour 100 des places offertes. La Daimler Airways considère d’ailleurs ce résultat comme insuflisanl et on lui prête l’intention de demander une modification du régime des primes qui garantisse une recette minima. Formons les pilotes à la navigation. Dans les derniers jours de mai, en dépit du beau temps qu il faisait à Paris et à Londres, la brume et les nuages bas ont sou¬ vent rendu très difficile la traversée de la Manche. Un de nos amis, revenu de Londres, le 25, sur un D.ll- 34 de V Instone Air Bine . nous signale à ce propos la très faible instruction de navi¬ gation aérienne que possédait son pilote : celui-ci navigua long¬ temps à quelques mètres d’altitude au-dessus de la mer, dérivé d’abord vers le large de Dunkerque; aucune terre n’étant en vue il fit demi-tour et eut la chance, après 4° minutes, de retrouver la côte anglaise, doù il piqua à nouveau vers le continent; celui-ci fut atteint d’ailleurs assez loin du point nor¬ mal de franchissement. Le voyage dura près de 4 heures. 11 semble qu’il eût été abrégé et rendu plus sûr par quelques notions élé¬ mentaires de navigation aérienne. Pour les pilotes de transports publics. Une suggestion très intéressante a été récemment émise par M. Émile Pierrot dans le Bulletin de la Direction des Centres d' En¬ traînement, proposant l’établissement d’une école pour la formation spéciale et le perfectionnement des pilotes de transports publics. Cette école, qui serait organisée en tenant compte des conditions où se trouvent les pilotes appartenant aux Compagnies de trans¬ port, donnerait des connaissances précises sur le pilotage des avions de transport, polymoteurs notamment, la navigation, la météoro¬ logie, la téléphonie, la mécanique, la législation, les douanes, etc. L’idée est excellente et il est à souhaiter qu’elle arrive à réalisation. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. r>8 Mouvement du port du Bourget ( chiffres recueillis par le Poste de contrôle ) MOIS DE MAI 1922 Voyages divers, essais, baptêmes de l'air >i|t) vols, i.)i passages. GOMPAGNIKS F 1ÎANGAISI ]S. CO. Ml A GM HS KTKANG 11! •:s. L MINES. YOI.S ( départs ot arrivons ) . PASSAGER S non compris iVqtiipnge j. MESSA¬ GERIES (PII kg). POSTES 1 en kfcç ) . VOLS 1 Oepail et arrivées ). PASSAGERS non pompris 1 équipage g .MESSA¬ GERIES PI» kg). POSTES i pu ky ». Paris Londres.... 1 ~2 2 ).’> ;,7 l7° HT,'1 29» SoS >0 l)|.) iQ Paris Bruxelles. . . ~ > 1 1 >1 1 1 4 ‘É» a 5,3 J '2 1 0 0 Pnris-St rasbourg . No I07 2 <)20 > ;. ( , 7 Paris-Lausanne . . . .) l •> 1 O Paris-Le lian e. . . O 0 0 Total des lignes. 334 r f ■' 1 ’ :i i %'> 3o \ ■>()(» S 10 JOO).) 9<> Résumé du mouvement général du port. N ois (départs-)- arrivées) : — Passagers: i ào’L — Messageries: 549'3oKi;. — Postes : 4°°kL âoo. Douanes du port aérien du Bourget (mai 1921). Droits encaissés . > i 3oof* \ a leur des ( Importation . qrjd) 43o marchandises ( Exportation . ! à 5 11)70 Transports aériens. Aux États-Unis. — Une ligne aérienne entre DeLroit et, Cleveland va être mise mi exploitation par II. Eddie Slinson, recordman du monde de durée. Il utilisera des avions mé¬ talliques de type Junkers qu’il a achetés au Gouvernement. O11 prévoit un service régulier avec huit voyages par jour. — La Compagnie Curtiss-Iowa va organiser une ligne Chicago- Kansas-City, avec des limousines Curiiss-Eagle, à neuf places de passagers. Le centre de la ligne, d’où partiront des branchements dans différentes directions, est Des Moines. — La Western Airways C ", de San-Francisco, vient d’ouvrir un service aérien régulier par hydra¬ vions entre San-Francisco et Los Angeles. Les départs dans chaque sens ont lieu à 8h 3om. Le prix est de 5o $ par passager. Les ap¬ pareils employés sont deux Aero- marine type Naay IIS. Une nouvelle société allemande. Une nouvelle société vient de sc former à Stuttgart sous le nom de Schwd bische Luftdienst G.m.bJJ. avec la participation de l’État, des villes de Stuttgart et de Boblingen, de la Chambre do commerce wurtembergeoise et de l’Union des industriels wurtembergeois. Légion d’honneur. Le Journal officiel du 23 mai 1922 publie la nomination au rang de chevalier de la Légion d honneur, à titre posthume, de MM. Mire et Simonet, le pilote et le mécanicien qui ont succombé lors de l’accident de Thieuloy (Oise). Le Prix Lahm. Le prix fondé parM. Lahm pour récompenser, chaque année, l’ex¬ ploit aéronautique le plus remar¬ quable accompli par un membre de 1 ’ Aéro-Club, a été attribué pour 1921 àM. Delrieu, pilote des Lignes Aériennes Latécoère, qui, en 1921, a effectué 123 voyages, totalisant 455 heures de vol, voyageant par tous les temps, sans casse aucune, donnant ainsi le meilleur appui à la cause de la navigation aérienne. Services spéciaux. La Compagnie Instone va inaugurer des « trains de plaisir aériens» qui feront le parcours cir¬ culaire Londres -Bruxelles - Paris- Londres. Handley- Page, d’autre part, organise pour le Grand Prix hippique de Paris, un service spé¬ cial aller et retour dans la journée. Mouvement du port de Croydon DU 30 AVRIL AU 27 MAI 1922 INCLUS LIGNES. NOMBRE lie voyage*!1) NOMBRE de passagers nombre d Ira 10 pi Postes. C VOYAGES ri an 1 : Messagi»». NOMBRE de vo;nf,C» termine» (G. DURÉE moyenne u vo\age DURÉE du voyage le plus rapide. C roydon Pu ris . 23 0 1°7 7 2 •4L 21)6 li m 2..',5 Ii m >•43 Paris- C roydon . >20 5j8 3 2 1 35 202 2.42 2 C roydon- Rotterdam -Amsterdam . . . 3 I 16 27 as 3 1 2.4') 2.10 Amsterda/n-Iiotterdam-Croydon . . . 3 2 18 3o 2 7 29 3 . 10 2.07 Croydon- Bruxelles . 1 2 23 9 10 1 1 2.09 l> Bruxelles-C roydon . . 1 2 4° 7 1 2 2 . 34 2 . 2 G Total . u 7 io5? 170 3.33 49 • ( 1 ) Non compris les voyages sur commande. ( - ) Y compris les voyages avec atterrissage en cours de route. L 'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 69 Sur Toulouse Casablanca. Au cours du mois de mai 1921. il a été transporté par les Lignes Aériennes Latccoère y H 8^7 lettres, formant un poids de 2 /|8ykg, contre 80 556 pesant 22i6kg en avril. Au cours des 5 premiers mois de l’année 1922, il a donc été trans¬ porté plus de lettres que pendant toute l’année 1921 : 354852, pesant 8687ks, contre 827 8o5 pesant 6337kg. La base aérienne de Séville. L’aérodrome de Séville est situé dans la plaine de Tablada, à \ km au sud-ouest de la ville, dans une boucle du Cuadalquivir. Ses dimensions, sa situation, son aménagement en font le plus bel aérodrome d’Espagne. On y compte par an 3oo jours de beau temps et à peine 10 jours de tempête. Séville sera la première des quatre bases aériennes d’Espagne. Cette base aérienne est plutôt considérée, pour le moment, comme une réserve de personnel et de matériel pour les escadrilles du Maroc occidental. Aux Indes. Il n’existe actuellement aucun service postal aérien aux Indes. Le Gouvernement des Indes a décidé de préparer la ligne de Bombay à Calcutta et Rangoon, puis d’en proposer aux compagnies 1 exploitation totale ou par sections. La situation financière actuelle des Indes n’est pas faite pour activer la création de cette ligne. Personnel et matériel des compagnies françaises au 31 mai 1922 APPAREILS. COMPAGNIES. NOM B RIS 1 (le pilules. TYPES. MONOMOTEURS DK *. bi motel: RS DE : 1 :i places. 0 à (» places. 3 à fi places. au-dessus. .) lire guet ij-7'. .J ff ff tt 1 O Rréguet 1 j - T. bis. // 10 ft tf 1 Spad-:>.~. 1 // ff ff Compagnie de 2 Salnison >-A. a. '■! ff ff *t Messageries Aériennes. 1 2 Spad- 33. If Y 2 ff ft \\ Spad-Do. ft 2 n ft I .) Goliat h-Farman , tl ff ft 1 ) I Sopivi lit -Limousine. Y ft ft tf Compagnie de 6 8 G o liath-Farman. tt ff ff 8 ï I -5o Farman. ft ff I ff Grands Express Aeriens. Y Express- 1 imy. // ff tt 1 iij Rotez- VU. ii) ff tr rr Compagnie 2 a M) 1 2 Spad-A, Spad-fj. fl ft ly 1 2 tt ft ft /t Franco- Hou ma me. •j Rotez-IX // 'j tf tr '4 Saint son 2- F. «j ff tf tr Aéro- Transports Ernoul. i> . f 1 1 Sa/ /tison 3 -A2. >j ft ft tf C"' Aérienne Française. 2 0 A. R. i-A-, a 3 ff n tt i3 I Goliath-Farman. n ff tt 1 •7 Salaison 2 -A-, '7 ff tf rt Lignes i criâmes Latécoere. \ I f) 6 Rréguet 1 5 tr tt tr lire guet - Latécoere / / mou sine . g ft tt tt 2 5 Rréguet - Latécoere torpédo. :» 5 ft tf tf IA Aéronavale. 4 O .•> Bonnet B. (hydros). 3 b tt tt Transports Aériens Guyanais. 5 Lévy- Le Ren ( hydres). Rréguet \\-T. bis (hydros). 5 ft tf rt i 5 tt 5 rt tt ltéseau. Aerien Transafricain . 3 i A. R. 170 IIP. A. R. 190 HP. 1 ff ft rt 3 0 n tt tt Tota 1 . ,o3 3 \ ' ft ' i1 _ r Tl tt 20 L 'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Le travail aérien A la Compagnie Aérienne Française. La reprise de la [belle saison a permis à la C.A.F. d’intensifier ses vols sur tout le territoire. Les vols de tourisme et notamment le « Tour de Paris » en « Aérocar » et les voyages sur demande ont été pratiqués par i5oo passagers en mai et en juin. Il est très net, et le Meeting récent du Bourget a permis de le constater, que la population parisienne montre maintenant beaucoup d’entrain pour les vols d’initiation. Cette propagande continue à être menée par la C.A.F. qui a organisé au Bourget des visites pour les différentes Sociétés et les Groupements professionnels suivants : Association Française Aérienne, Ligue Aéronautique de France, Aéronautique-Club de France, Aéro-Club s régionaux, Groupe Parisien des Anciens Elèves de V Ecole Polytechnique, l’Ecole des Travaux Publics, la Société « L’ Art pour Tous », l’Ecole Lavoisier, etc. 53 usines, notamment les suivantes : Usines des Gants Perrin (Grenoble), Établissements Cirons (Saint-Étienne), Établisse¬ ments Poliet et Chausson (Pagny-sur-Meuse), Établissements Bietie fils et C"’ (Nantes), Blin et Blin (Rouen), Établissements Lesieur et fils (Coudekerque-Branche), Do II fus Mieg et Cir (Mulhouse et Belfort), Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (Mulhouse et Graffenstaden), Société Provençale de Constructions A avales, etc. ont été photographiées par les avions de la C.A.F. 75 000 hectares ont été levés. A noter particulièrement les plans des villes de Montélimar, Angoulême, le lever d’une partie du port de Strasbourg pour le service des Ponts et Chaussées^ l’exécution des plans de remembrement des communes d’Avri- court, Amy, Crapeaumesnil et Fresnières, pour le Service de la Reconstitution Foncière du département de l’Oise, et des plans d’alignement de quatorze villages pour le même Service du dépar¬ tement de l'Aisne. Enfin un marché important vient d’être conclu entre le journal l’Echo de Paris et la Compagnie Aérienne Française pour l’exécution d’une campagne de publicité dans toute la France à l’occasion d’un concours organisé par ce journal; c’est encore une victoire intéressante de I industrie aérienne, aidée en cela par la rédaction île cc journal, dont un des plus ardents collaborateurs a été un de nos premiers aviateurs de guerre. Un beau voyage. M. Alan J. Cobham, grand spécialiste des Tours d’Europe, qui avait quitté Croydon le 18 mai avec un passager pressé, M. ..., a fait visitera cet homme d’affaires Paris, Cologne, Hanovre, Berlin, Vienne, Munich, Strasbourg, Calais, et était de retour à Londres le 27. A noter les parcours Berlin-Vienne sans escale en j1', et Munich-Londres dans la journée du 27 en 7h’’>o. Au total, plus de 4oookm de vol, selon un programme d’affaires établi parle passager qui repartait à jour fixe pour l'Amérique. D’autre part, un journaliste anglais se rendant à Brest à la suite de la catastrophe maritime du steamer Egypt a employé, pour aller de Londres à Brest, un avion Dll \A, appartenant à la Compa¬ gnie Instone et piloté par Keys. Le Derby d’Epsom et l’avion. Le 3i mai, huit films de tout le Derby furent pris à Epsom par huit opérateurs convenablement placés. Les rouleaux impressionnés furent recueillis par motocycliste et transportés par avion a Barnet où ils furent développés. De là deux D. I /-6 s livrèrent à l’aéro¬ drome de Stag Lane les jo positifs tirés que sept avions distribuèrent à travers le territoire britannique : Brighton, Portsmouth, Ply- mouth, Bristol, Birmingham, Manchester, Liverpool, Leeds furent notamment desservis. Mais il faut citer spécialement l’avion qui, piloté par A. -J. Cobham. quitta Stag Lane a 1 7 11 1 7 A gagna sans escale Aberdeen (700km) au fond de l’Ecosse, où le film passait sur l’écran à 22h35m. C’est par petits parachutes du type Guardian Angel que les films furent lancés sur les villes intermédiaires; par exemple, pour l’itinéraire de Cobham, sur York, Darlington, Newcastle et Edim¬ bourg. Ce « travail aérien » avait été organisé parla firme de J I avilland. Une publicité nouvelle. Nous avons déjà vu chez nous la publicité lumineuse par avion. Voici, en Angleterre, la première apparition de la publicité par fumées émises à bord d’avion. Un appareil imaginé par le major J.-C. Savage, et sur lequel nous n’avons pas encore de détails techniques, permet de tracer en plein ciel, par des fumées laissées à la traîne, telles inscriptions ou tels dessins que I on veut. La première application commerciale du procédé a été faite le 3o mai pour les huiles d’aviation « Castrol »; les suivantes pour le Daily Mail. Ce journal annonce que le volume de fumées néces¬ saire par seconde d’émission atteindrait 80001"1, que les mots Daily Mail seraient écrits en 5 minutes, subsisteraient aussi long¬ temps et s’étendraient alors sur environ iokm. Rappelons à ce propos les essais de télégraphie optique Morse par signaux de fumée faits par Bréguet, il y a dix ans, à Villaeoublay En 1879 d’ailleurs, à Blois, des essais analogues, par projection de poudres colorées, ont été faits en ballon libre par MM. Gauthier et Lhoste. AVIONS " CQMMERCIAVX 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (XVI'). — TÉL. PASSY 90-93 Ateliers à Vélizy-Villacoublay — Téléphone : Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — Adresse télégraphique : & 73-05 Brégavion-Paris Publicité de 7 .'Aéronautique Tous droits Je reproduction réservés I/AËRONAUTIQUE MARCHANDE G0MP&6NIC AERIENNE FRANÇAISE TOUTES OPPLICITIOUS 00 TRAVAIL OtOIEU VOYAGES AÉRIENS sur commande pour TOUTE DESTINATION SERVICE PARIS-CHERBOURG, PAR AVIONS PRIVÉS EN CORRESPONDANCE AVEC LES TRANSATLANTIQUES PROMENADES & CIRCUITS AÉRIENS au départ des aérodromes du BOURGET (Tél. Nord 48-08), NIMES, ANGOULÊME, NICE. etc. TRAVAUX DE TOPOGRAPHIE Plans de villes — Plans cadastraux — Plans de remembrement, etc. CARTOGRAPHIE - ÉTABLISSEMENT DES CARTES COLONIALES _ VUES PANORAMIQUES D’USINES ET DE CHANTIERS _ ÉCOLE RÉGIONALE DE PILOTAGE A NIMES (Gard) PUBLICITÉ AÉRIENNE — PUBLICITÉ LUMINEUSE Le Gérant : E. Thouzellier. LAéronautique marchande * ■ Mm* i un mi nu ,i)j ■ • • ' > . . y , , I 1 1 " * î n r , * » « « • i a ■ > ■ , '"IHIIIIi »>«•>> . , I I "•i*" 1 1 < 1 1 1 il> 1 1 , < > 1 1 ili I 1MI 1211 un Hfl J I Bit 1111 HH un ! I U» llll ml HH j uni ÏIH HH un I uni «il Kllôà: ' I ! S!! ',aj ,,H ,ut J «a •••> ali an ; i I <«M HO lin un I ' »« IU llll UH I I Mil HH «SI Mil » I ICI 112* «H oh 2 i tua un is an i i un un nu lia l i un un mi ||U t i IHJ BU llll IH] J t un «in Hii un 1 i nu mi "« S3 « ma un mi mi î sa s s iSSîSSSSHl I nu un HH u" I «ni ne iiii H2i A J l«l lui UH HH ■ .111 * S»»i 2B t ** Mi i «• « * j NEW-YORK LES “ GRATTE-CIEL ” DE MANHATTAN Cliché pris d'un hydravion Aeromarine par le major Hamilton Maxwell. BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 7 - lr*‘ ANNÉE - N° 7 AVIS Le texte de ce bulletin, enoarté au centre de chaque numéro , est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire , de réunir les bulletins en fin d’année. Supplément à L’Aéronautique, N 38, Juillet 1922 AÉROPLANES MÉTALLIQUES MILITAIRES et COMMERCIAUX HYDRAVIONS 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (XVI-). - TÉL. PASSY 90-93 & 73-05 Ateliers à Vélizy-Villacoublay — Téléphone : Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — Adresse télégraphique : Brégavion- Paris Publicité de L’Aéronautique Tou s droits de reproduction réservés L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. i «> ► i-A* ;tV£ B- Le premier voyage nocturne d'aviation marchande PARIS-LONDRES-PARIS. Par le Capitaine A. VOLMERANGE. Nous avons présenté ici, il y a quelques mois (-1), le récit d’un voyage aérien de nuit relatant divers incidents susceptibles de mettre en évidence l’utilité des instru¬ ments de navigation. Il ne s’agissait que d’un voyage fictif, aucun service commercial nocturne n’ayant encore été entrepris. Cette circonstance nous avait permis de réunir en un même exposé diverses péripéties, toutes d’ailleurs très réelles, qui s’étaient produites au cours de vols d’études et de voyages de jour. Elle laissait malheu¬ reusement une apparence de raison aux objections des sceptiques irréductibles qui considéraient comme uto¬ pique l’idée d’un trafic nocturne d’aviation commerciale. La démonstration de la possibilité d’un tel trafic et même de sa facilité est maintenant chose faite. Un F arm an- Goliath de la Compagnie des Grands Express Aériens , conduit par l’excellent pilote Labouchère, est parti le 7 juin au soir du Bourget avec dix personnes à bord, a atterri à Croydon vers ih du matin, en est reparti moins de 2 heures après et était revenu à son point de départ vers 6h (*). Ce n’a encore été qu’un voyage d’étude, entrepris sur un avion affecté normalement à un service de jour et qui P) Cf. L’Aéronautique, numéro du Congrès, novembre 1921, p. 28 à 32. (2) Ont pris part à ce premier voyage. — Equipage : M. Labou- elière, pilote; M. Gastou, pilote en second; M. Dessaigne, méca¬ nicien. — Passagers : Mme Louise Faure-Favier, M. Milliers, direc¬ teur de la Compagnie des Grands Express Aériens, le capitaine Volinerangc, MM. Duval, Haguenau, Le Cerf. n’était muni que d’un équipement assez rudimentaire. Malgré tout, les enseignements techniques qu’on peut en retirer sont nombreux. En outre, cette double traversée, entreprise dans des conditions atmosphériques médiocres et néanmoins exempte de tout incident poignant, com¬ plète la démonstration que nous avions entreprise avec notre voyage fictif : après avoir saisi comment les ins¬ truments de navigation permettent de se tirer de mau¬ vaises situations, le lecteur constatera qu’elles 11e se pré¬ sentent pas aussi facilement qu’il aurait pu le craindre. E11 dehors des instruments de bord habituels, l’avion était muni d’un compas Vion de grande navigation, d’un navigraphe Le Prieur et d’un équipement complet pour vols de nuit (éclairage de bord, projecteurs d’atterris¬ sage, fusées H oll, bombes éclairantes Michelin). Le soir du voyage, dont la date avait été arrêtée i5 jours à l’avance, les conditions atmosphériques étaient médiocres. Les derniers bulletins météorologiques annon¬ çaient dans le centre de la France une zone de mauvais temps qui s’étendait jusqu’au nord de la Loire et des menaces d’orage dans le Nord. Par contre, ils signalaient un temps dégagé et relativement beau sur le sud de l’Angleterre. Vents de Sud à Est. Au moment du départ, la zone de mauvais temps avait gagné vers le Nord et largement dépassé Paris où il pleu¬ vait. En raison des bons renseignements venant d’Angle¬ terre, le départ fut néanmoins décidé. Les points les plus saillants du journal de bord sont les suivants : 7(1 L’AÉ ROM A UT 1 Q U E MA RC U A N D E. Aller. 2.2»2lm. — Décollage; ciel couvert, pluie. 22» a3m. — Départ du Bourget: cap sur Boulogne (34 2) — Varia¬ tion, + 11 — Dérive estimée, -j- 12 — Cap suivi au compas, 5. 22» 37m. — Traversée de l’Oise; forte pluie et brume; le pilote qui s’est élevé à 8oom doit descendre à 4oom; il oblique à l’Est pour éviter un grain. 22» 42ra. — Relevé sur la droite les lumières de la gare de Creil; cap 35o pour compenser l’écart précédent. 22» 48m. — On sort du grain, la visibilité s’améliore; le phare du terrain de Beauvais est en vue. 22» 53m. — Passé en vue et à l’est de Beauvais; diverses mesures de dérive faites donnent une moyenne inférieure à io°. On prend le cap O. 23» rom. — Survolé Poix et observé le phare; la vitesse moyenne de l’appareil est trouvée égale à I20km». Les prévisions suivantes en sont déduites pour l’horaire : Boulogne : oho5m; côte anglaise (Dungeness) : o» 2om; Croydon : 1 » iom. 23» 28m. — 2 ioom. Abbeville est laissé à l’Ouest. 2.3» 35m. — Lisière sud de la forêt de Crécy; le temps se dégage tout à fait; au-dessus d’une légère couche de brume, on aperçoit au Nord un reste de teintes crépusculaires. 23» 38 m. — O11 repère les phares de Berck et Etaples. 23» 4b111. — Repéré le phare de Boulogne. 23» 4bm. — On repère le phare du cap Gris-Nez, et un bateau- feu en Manche. 23» 48nk — Repéré le phare anglais de South-Foreland. 23» 58m. — On repère les feux et les phares de Calais. 23» 5qm. — On repère le phare anglais de Dungeness, les lumières de Folkestone et de Douvres. o» 02 m. — 9.5 oom. Boulogne (3 minutes d’avance sur l’horaire) ; l'avion change de cap (320) et s’engage sur la mer. o» i3m. — On repère les feux de l’embouchure de la Tamise. O» 2 1 m. — On aborde la côte anglaise à Dungeness (1 minute de retard sur l’ horaire). o» 4om. — Repéré le phare d’aviation de Cranbrook. o» 4 2m. — On aperçoit les premières lumières de Londres et le phare de Tatcsfield. o» 55m. — On survole le phare de Tatcsfield. o» 5gm. — 2Ô00m. On arrive au-dessus du terrain de Croydon. 1» um. — Atterrissage [une minute de retard sur l'horaire). Retour. Le plein des réservoirs une fois l'ait, le départ est résolu malgré le passage de bancs de brumes laisses, sur l’avis de Lympne que le ciel y est dégagé. 2» 48m. — - Décollage. 2» 49m. — Départ; dérive estimée nulle; cap 180. Brume épaisse au sol. 3» o6m. — On revoit le sol; une mesure de dérive donne io° Est. Le cap est corrigé à i4o. La ville de Marden est identifiée, le phare de Gris-Nez est repéré. 3» i5m. — Le phare de Lympne est repéré. 3» 2im. — Le phare de Cranbrook est repéré. 3» 9,8m. — Le phare de Douvres est repéré. 3» 34m. — 25oom. Ashford à gauche; l’aube se lève; on découvre le cours de la Tamise, de Londres à la mer, et toute la côte du comté de Kent. 3» 38m. — Lympne. 3» 4im. — Côte anglaise. Vitesse estimée : io5; horaire prévu : Boulogne : 4» iom; Abbeville, 4»55m; Beauvais, 5»35m; Le Bourget, 6» 9.om. 4»o8m. — Boulogne ( avance de 2 minutes sur l’horaire)', cap, 170. 4» i8m. — 28oom. Etaples. 4» 35m. — 3200m; dérive mesurée : 12°. 4» 4om. — • Lisière Nord de la forêt de Coucy. L’avion s’engage entre deux couches de nuages éclairées, l’une en dessous, l’autre en dessus par le soleil levant. 4»5im. — 25oom. Les deux couches tendant à se rejoindre, le pilote se met en descente pour passer en dessous de la couche infé¬ rieure qui baisse de plus en plus. Identifié à 2200111 Abbeville (3 minutes d’avance sur l’horaire). 5» 02 m. — Violente pluie. 5» iom. — 65om ; laissé à 2km à l’Ouest le terrain de Poix. 5» 32™. — 6oom; Beauvais (3 minutes d’avance sur l’horaire). 5» 4gm. — - L’avion n’est plus qu’à quelques mètres du sol en dessous d’une couche de brume basse qui rejoint par endroils le haut des collines. Il aborde la vallée de l’Oise à Précy et se dirige à vue par Viarmes et Gonosse. G» oGm. — Al teriissage (avance de i j minutes sur 1 horaire). Le premier fait que ce voyage permet de metlre en évidence est le rôle considérable que doit jouer la météorologie dans l’exploitation nocturne des lignes aériennes. Le plus grand ennemi de l’aviateur, c’est la brunie au sol. Ce sera à peu près le seul quand l’avion n’aura plus à compter avec la panne. De jour, en certaines saisons, la brume est dangereuse du fait de la rapidité avec laquelle elle se propage, mais le pilote a ses yeux pour la surveiller et son expérience pour lui dicter ses décisions. De nuit et par mauvaise visibilité, il pourrait se trouver à sa merci s’il était abandonné à lui-même. Heureusement, les services météorologiques des diffé¬ rents pays, avec leur réseau actuel de transmissions, sont en état de faire connaître très rapidement la situation atmosphérique sur les divers points de la ligne et de donner des prévisions à courte échéance d’une note très juste. Le pilote saura ainsi au départ ce qu’il rencontrera et ce qu’il pourra avoir à craindre : plus de surprises désagréables. Avec des terrains de secours judicieuse¬ ment répartis le long de l’itinéraire il pourra, dans cer¬ tains cas, affronter certains risques sans courir de dangers réels, surtout quand la T. S. F. sera d’un emploi tout à fait courant à bord des avions commerciaux. Le pilote pourra, en effet, avant de s’éloigner d’un terrain de secours, se faire confirmer l’absence de tout danger aux environs du terrain suivant. Le coefficient de régularité du trafic pourra ainsi devenir excellent. Pour en revenir à notre voyage, il est douteux que, sans les prévisions météorologiques, le programme fixé eût pu être complètement rempli. Un pilote, ayant une aussi lourde responsabilité qu’en avait Labouchère avec ses L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 1 1 neuf passagers, eût hésité à partir en plein orage, s’il n’avait été moralement sûr de retrouver le beau temps iookm plus loin. Et, à Londres, il eût été plus qu’impru¬ dent de partir à travers des lloeons de brume basse si, à iookm de là, un aérodrome de secours ne nous avait signalé un temps clair et un vent du sud qui ne pouvait que chasser ces brumes vers le Nord. Une autre constatation qu’il a été permis de faire au cours de notre expérience, c’est la facilité de la tenue de la route de nuit dès que l’on dispose d’instruments de navigation. Le pilote s’est dirigé exclusivement au compas et sur les indications des navigateurs : or les horaires prévus au début de chaque voyage ont été tenus avec une régularité presque parfaite. Le seul écart un peu impor¬ tant (i i minutes d’avance sur le tronçon Poix-Le Bourget) est dû aux conditions de ce parcours qui ont été totalement différentes de celles dans lesquelles avaient été prises les mesures, puisque l’avion est descendu de 3ooom à moins de ioo11'. Quand la T. S. F. sera à même d’intervenir dans les cas où les méthodes visuelles de mesure de dérive seront en défaut, les risques d’erreur de route seront réellement réduits à zéro. D’ailleurs, l’aspect nocturne de la Terre dans les régions civilisées est actuellement bien différent de celui qu’ont, connu les bombardiers de nuit pendant la guerre. Les villes et les gares sont, avec leur éclairage intense} de merveilleux repères qui schématisent en quelque sorte le paysage et rendent presque la lecture de la carte plus jacile qu en plein jour. Sur l’itinéraire Paris-Londres, les phares côtiers sont, en outre, des jalons ellicaces sur plus d’un tiers du parcours. Par contre, les phares d’aérodrome paraissent un peu mesquins. Certes, ils permettent d’identifier le terrain d’atterrissage survolé et même de le découvrir à une cer¬ taine distance, mais nous ne pensons pas qu’ils seraient d’un très grand secours pour un aviateur complètement perdu. La formule de ces petits phares, établis pour une utili¬ sation militaire et dans des conditions toutes différentes, ne semble plus correspondre aux données du problème actuel du balisage. Comme les phares de marine et les phares à grande puissance dont nous avons parlé ici même Q), ils concentrent leur flux lumineux en une mince nappe ou en un pinceau de peu d’ouverture. La visibilité à une certaine distance s’en trouve augmentée pour un observateur situé dans son champ, mais même (h Cf. L’ Aéronautique, n° 34, p. 67 à 74, alors son attention peut ne pas être attirée par le leu si celui-ci entre en concurrence avec les lumières d’une agglo¬ mération. D’ailleurs, l’avion est très généralement en dehors du faisceau ; alors le phare devient totalement invisible à des distances très sensiblement inférieures à celles annoncées par les constructeurs. De nouvelles éludes paraissent s’imposer à ce sujet dans des voies toutes différentes de celles suivies jusqu’ici. Après ces considérations techniques, nous tenons à dire un mot des vives impressions que nous a causées ce très beau voyage. Le crépuscule de minuit rejoignant l’aube; le miroir bleu acier de la mer éclairé par la lune; le spectacle de Londres, illuminée par ses myriades de lumières et se dégageant peu à peu de la nuit comme enveloppée d’une robe de féerie, sont des spectacles dont ou n’a guère idée à terre. Mais surtout le lever du soleil laisse à l’aviateur des souvenirs inoubliables. Les alpinistes peuvent certes contempler de magnifiques aurores, mais, outre que l’avion peut soustraire ses passagers aux contingences locales : nuages, brume, qui rendent si souvent vains les efforts des amateurs de cimes, il les conduit dans des régions où s’élaborent une lumière et des couleurs dont les objets terrestres ne reçoivent que des reflets. Comme le relate notre journal de route, nous nous sommes engagés quelques minutes après le lever du soleil entre deux couches de nuages. C’étaient, pour parler météorologie, deux zones de stratus distantes de 3oom à 4oom. De la couche inférieure s’élevaient, comme d’énormes piliers, des têtes de cumulo- nimbus^ Entre deux d’entre elles, le globe du soleil, d’une pourpre écla¬ tante, multipliait les jeux de lumière sur tout ce qu’il atteignait de ses rayons, laissant, par endroits, dans l’ombre, des cavernes d’un bleu un peu livide. O11 avait l’impression de voguer en pleine mythologie et de voir matérialisées les visions que les poètes anciens évoquaient à notre jeunesse : « Le palais du Soleil s’élevait sur de gigantesques colonnes. Partout, l’or y brillait et le rubis y lançait des flammes. Le plafond était d’un éclatant ivoire, le double vantail des portes faisait miroiter des reflets d’argent. » Plusieurs d’entre nous regrettèrent alors que la pho¬ tographie en couleur 11e puisse encore fixer d’un avion de semblables spectacles. Mais, au fond, n’est-il pas préfé¬ rable qu’ils restent la récompense de ceux qui vont les chercher, en attendant qu’une jeune école de peintres, renonçant à la recherche de nouveautés techniques parfois un peu enfantines, vienne ouvrir à l’art le domaine de l’air ? A. VOI.M ERANGE. 779 701 20 829 .84 Totaux . . . 54j 2.080 16 3 06 472 Les chiffres correspondants pour le mois de juin 1921 étaient les suivants : L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 81 Pas- Marchandises Avions. sagers. et bagages. Postes Du Ier au jo... i5o 633 kg 6 1 00 kg 127 Du 11 au 20 . . . . 160 6o3 4 4oo 98 Du 2 1 au 3o . . . J.|2 800 5 1 0 > l 1 1 T ota ux . . . . 002 20 3 6 1 5 60 5 336 Le chiffre des passagers et des avions est donc à peu près sta¬ tionnaire; mais l’accroissement de près de 3oo % sur les messa¬ geries est le signe d’un meilleur rendement commercial. Le confort des voyages aériens. Les deux voyages aériens qu’il nous a été donné de faire à l’occa¬ sion des fêtes de Bruxelles nous confirment dans l’opinion que le confort des passagers ne préoccupent assez ni les constructeurs, ni les transporteurs. Ce n’est pas quand les avions marchands ont un rendement commercial de 25 ou 3o pour ioo qu’on peut regretter le poids consacré à des commodités d’installation. Ce poids sera lar¬ gement payé s’il assure un confort supérieur au voyageur peu fana¬ tique qu’il faut gagner à tout prix. Notons qu’à notre retour de Bruxelles, l’avion des Messageries aériennes piloté par M. Rouyé a volé depuis Saint-Quentin dans la pluie battante et sous un plafond inférieur à ioom. Félicitons M. Kouyé qui, par une visibilité très mauvaise, a judicieusement combiné la navigation à la vue et au compas. Les transports aériens et la justice. A la suite de l’accident survenu le 3 juin, à un avion de transport du service Paris-Londres qui tomba en mer, M. Ameline, Commis¬ saire aux Délégations judiciaires, délégué par le juge d’instruction, et M. Marchis, désigné comme expert, ont tenu à se rendre person¬ nellement compte de la tenue en vol du type d’appareil incriminé. Pilotés par M. Casale, qui a présenté toutes les démonstrations nécessaires, ils ont constaté la stabilité propre du Spad-llerbemont et présenté leurs conclusions techniques. Toulouse-Casablanca en une seule journée. La presse parle souvent de ces voyages effectués en une seule journée. Us font honneur à l’activité des Lignes aériennes Laté- coère, mais ils ne sont pas encore réguliers. Dans le sens Toulouse- Casablanca ils sont rares, l’Administration postale s’y opposant, car l’avion part alors avant l’arrivée du train de Paris qui amène le courrier, pour lequel le gain de temps est alors très faible. Au retour, en juin, trois voyages sur quatre en moyenne ont été effectués en une seule journée. Les voyageurs qui ont utilisé ce moyen de transport le trouvent fatigant; les arrêts sont courts, les transbordements rapides, et le confort en avion est encore insuffisant pour que le trajet lui-même soit un repos. Un autre record vient d’être établi sur la ligne par le directeur de La Presse marocaine, M. Francis Busset, qu’accompagnait un jeune ingénieur. Les deux voyageurs n’attendirent pas le train de nuit à Toulouse et, partis de Casablanca à 5h, ils arrivèrent par avion à Villacoublay le jour même à iy1'. Ils changèrent de machine à Malaga, Alicante, Barcelone et Toulouse. L’Aéronavale. La Compagnie L’Aéronavale effectue régulièrement, depuis le Ier mai, deux aller et retour par semaine entre Antibes et Ajaccio. Elle utilise des hydravions Donnet-Denhaut 3oo HP et compte, sous peu, mettre en service les hydravions multimoteurs Lioré et Olivier, dont l’un est arrivé pour essais à Antibes. Cette ligne, exploitée comme ligne d’étude, sera prolongée au cours de cette année jusqu’à Cagliari (Sardaigne), puis l’an prochain jusqu’en Tunisie. La nationalité des voyageurs. Parmi les voyageurs qui ont utilisé en mai la ligne Paris-Bruxelles- Amsterdam, on compte, sur 173 personnes : 54 Hollandais, 41 Fran¬ çais, 35 Belges, 3a Américains du Nord, 6 Anglais, 3 Espagnols, 1 Italien et 1 Argentin. L’avion marchand Handlky-Page \\ -S n, à deux moteurs Rolls Royce 3 Go HP, en service sur Paris-Londres. Sur Paris-Londres. La ligne souffre du nombre réduit de passagers. On signale comme spécialement heureux un jour où 5o passagers sont transportés, alors que, l’an dernier à pareille époque, il n’était pas très rare d’approcher de la centaine. Une des raisons de cet état de choses semble être l’orientation nouvelle des touristes américains, qui gagnent en très grand nombre l’Europe centrale. Notons un jour de la première quinzaine de juin où 28 avions employés entre l’Angleterre et le continent n’ont transporté que 27 passagers. Il faut, naturellement, ajouter à ce fret la poste et surtout de très abondantes messageries. Pendant tout le mois de juin, l’avion G-EBBS des Daimler Airways a encore assuré seul, à raison de 24 trajets par semaine, le service de la Compagnie. En mai, cct appareil a fait 23o heures de vol, 'couvrant 36 oookm; le chiffre de juin n’est certainement pas inférieur. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Transports aériens. Cabine à huit places du Dorxier-« Wal », hydravion bimoteur actuellement construit en Suisse. Service postal Genève-Moscou. Le Ministre des Postes allemand vient d’autoriser l’ouverture d’un service direct de postes aériennes entre Genève, Nuremberg, Berlin, Ivœnigsberg et Moscou. Depuis le ier juillet, ce service est bihebdomadaire. Départ de Genève les mercredis et samedis par le service ordinaire Genève- Nuremberg; les lettres partent de Genève à 711 et arrivent à Berlin à i5h 55m. De là, elles sont transportées par train de nuit jusqu’à Kœnigsberg d’où elles partent à 8h 3om et arrivent à Kjh 1 5m à Moscou. Une surtaxe de ofr,25 est perçue. Toulouse-Casablanca. Les chiffres des transports postaux effectués par les Lignes Aériennes Latécoère entre Toulouse et Casablanca et retour sont toujours croissants. Pendant le mois de juin, il a été transporté sur cette ligne 119208 lettres, contre 9 3 8 3 77 au cours du mois de mai. Il 11’avait été transporté en juin 1921 que 22788 lettres. Au cours des six premiers mois de 1922, les Lignes Latécoère ont transporté 474110 lettres, au lieu de 3278o5 pendant toute l’année 1921. En Espagne. — Le Journal officiel du 16 mai a publié l’autorisation accordée à la Compagnie Aéro-Maritime Mayorquine d’établir un service d’hydravions de Barcelone à l'aima. M. Joaquin Davila a reçu, par décret royal du i3 mai, l’auto¬ risation d’établir une ligne aérienne de Madrid à Vigo. L’avion ferait en 4 heures un trajet qui demande 19 heures par chemin de fer. — La Compagnie Espagnole de Navigation Aérienne a pris la suite de la Société O. T. I. E. Son contrat prévoit un capital de x million de pesetas. Le but de la Société est de développer l’aviation en Espagne : importation et exportation d’appareils; fabrication de moteurs, d’accessoires, de pièces de rechange; établissement de services aériens pour pas¬ sagers, marchandises postes; établissement d’une école de pilotage. La Compagnie a loué pour cinq ans l’aérodrome de Lasarte, près de Saint-Sébastien. Elle y possède actuellement 16 appareils. Un service bihebdomadaire, de Madrid à Saint-Sébastien, est à l’étude. Bien que les autorisations nécessaires aient été accordées, le service 11’a pas encore commencé. Il semble qu’011 attende l’octroi d’une subvention promise par le Gouvernement. Entreprises nouvelles. — Le Ministre de l’Air anglais annonce qu’il a approuvé un service entre Southampton et les ports de Cherbourg et du Havre. Une Compagnie, The British Marine Air Navigation Company Limited, est en formation pour cette exploitation. Des hydravions Supermarine assureraient le trafic, auquel la Compagnie de Chemins de fer South Western porte intérêt. Le système de subsides prévu est très analogue à celui qui est appliqué sur Paris-Londres. — La Compagnie Aéronautique Française d’ Extrême-Orient se crée pour l’exploitation en Indo-Chine de lignes aériennes et la vente des appareils français en Extrême-Orient. Premiers admi¬ nistrateurs : MM. P. Lapicque, L. Salanson, II. Balleyguier, L. Breguet, M, Bienaimé, P. Lcderlin et E. ‘Bourcier-Saint-Chaffray. 14, RUE CLÉMENT, Avions militaires Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP . Type XI Biplace à turbo-compresscur Type XII. — Monoplace 370 HP' LEV A LLOIS-PER RET (SEINE) - Avions de transport 370 HP. — 2 passagers 370 HP. — 4 passagers 420 HP. Trimoteur. 840 HP. Trimoteur. Type VII. Type IX. Type X T ype X bis Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP. Type VIII R. — Biplace 80 HP Sport et tourisme WAORAM 85-35 Publicité de L’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés L'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE, Si COMPAGNIE AERIENNE FRANÇAISE TOUTES APPLICATIONS DU TRAVAIL AERIEN VOYAGES AÉRIENS sur commande pour TOUTE DESTINATION SERVICE PARIS-CHERBOURG, PAR AVIONS PRIVÉS EN CORRESPONDANCE AVEC LES TRANSATLANTIQUES PROMENADES & CIRCUITS AÉRIENS au départ des aérodromes du BOURGET tTél. Nord 48-08», NIMES, ANGOULÊME, NICE, etc TRAVAUX DE TOPOGRAPHIE \V! Plans de villes Plans cadastraux — Plans de remembrement, etc. CARTOGRAPHIE - ÉTABLISSEMENT DES CARTES COLONIALES _ VUES PANORAMIQUES D’USINES ET DE CHANTIERS - ÉCOLE RÉGIONALE DE PILOTAGE A NIMES (Gard) PUBLICITÉ AÉRIENNE — PUBLICITÉ LUMINEUSE Le Gérant : E. Thouzellier. LAéronautique marchande LE CHATEAU ET LES JARDINS DE VERSAILLES BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 8 - lr*‘ ANNÉE - N° 8 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins en fin d’année. Supplément à L’Aéronautique, N" 39, Août 1922 LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 Avions de transport Type VII. — 370 HP. — 2 passagers Type IX. — 370 HP. — 4 passagers Type X — 420 HP. Trimoteur. TypeX&u — 840 HP. Trimoteur. Sport et tourisme Type VIII A — Biplace 50 HP. / Type VIII G - Biplace 60 HP. Type VIII R. — Biplace 80 HP. 14, RUE CLÉMENT, Avions militaires Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-compresseur Type XII. — Monoplace 370 HP' t Publicité de 1.’ JtéronauHque Tou* droit * de reproduction réservé*. L 'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 87 Les tarifs et le prix de revient des transports aériens Par le Commandant J. RENARD A bien des reprises déjà, L’Aéronautique a signalé V importance vitale, pour b aviation marchande, des Nous sommes donc heureux de publier ci-dessous une élude sur Les journaux annoncent régulièrement le succès des entreprises officielles de transport aérien aux Etats-Unis, entre New- York et San-Francisco. On ajoute qu’il est prouvé expérimentalement que ce mode de transport du courrier postal est, quoique plus rapide, plus économique que le transport par fer. Aux derniers bruits, deux Sociétés américaines importantes s’intéressant à l’aéronautique, sur le vu de ces renseignements favorables, auraient solli¬ cité du Gouvernement américain la concession de ces transports. On publie même les principales données d’un contrat présenté à cet effet par l’une de ces Sociétés, la Wright Aeronautical Corp. (1). D’autre part, au Congrès des Etats-Unis, deux bills auraient été déposés, l’un par M. Malvor Steenerson, président du Comité des postes, et l’autre par M. Clyde- Kelly, membre de ce Comité. Les deux bills concluraient à la cession de l’exploitation des lignes postales aériennes à des entreprises privées, ces dernières assurant un progrès plus rapide et un service plus économique que les entre¬ prises d’Etat. Dans son Rapport, M. C.-G. Leterson, de la Wright Aeronautical Corp., propose que toute l’organisation des lignes postales, même b organisation terrestre, soit à la charge de la Compagnie, mais également sous sa direc¬ tion unique, et que le contrat ait une durée de 4 ans. ff) Cf. Aviation, juin 1922, (p. 1). transports postaux, ce sujet ■ nous la faisons suivre de nos observations. 11. I>. Cela étant, et après avoir estimé tous les frais, y compris l’organisation de l’infrastructure des lignes, c’est-à-dire : aérodromes, ILS. F., stations radiogoniométriques, bali¬ sage et éclairage de nuit, etc., d propose une surtaxe pos¬ tule de deux mills par livre et par nulle, soit, au taux théo¬ rique du dollar, 0,000274 par acg par kilomètre et, au taux actuel du change (i3fr), environ 0,0007124 par 2og par kilomètre. Cette surtaxe est basée sur l’hypothèse d’un seul voyage aller et retour par jour entre New-York et Chicago. Le seul subside de l’Etat serait l’assurance du plein de la cargaison, et elle serait sans doute bientôt superflue, étant donné le gain énorme de temps réalisé « 011e business day ». Et pourtant, en Europe, on subventionne largement l’aviation commerciale, et partout on étudie les statuts définitifs des Sociétés de navigation aérienne, afin d’arriver au plus tôt à une exploitation bénéficiaire. L’Amérique, pays du « biggest in the world », nous blufferait-elle ? Remarquons tout d abord que ce qui fait en partie l’économie des lignes postales aériennes américaines, c’est leur longueur; l’avion gagne ainsi environ une journée sur le train le plus rapide, et, en ce pays d’affaires, il n’v a rien d’ étonnant à ce que l’on ait examiné de près et com¬ paré les prix de revient du transport par fer (wagon, voie, personnel, traction, etc.) et du transport par avion. Il est un point intéressant, dans les tarifs européens 8 HS L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. de transport par avion, que le public n’a pas examiné en détail encore, et c’est de cet examen que va jaillir la lumière. Etudions donc les tarifs au départ de Paris, pour les passagers, les marchandises et le courrier postal en calculant, pour chacun de ces trois éléments, le prix de l’unité de transport, c’est-à-dire celui de la tonne- kilomètre; ou, en langage plus clair, le prix du transport d’une tonne sur ikm. Admettons, pour cela, que chaque passager pèse soixante- quinze (75) kilogs, ce qui, a jouté aux quinze (i5) kilogs de franchise de bagages, donne quatre-vingt-dix (90) kilogs. Remarquons, d’autre part, qu’une lettre internationale pèse en moyenne quinze (i5) grammes. Prenons les tarifs moyens des transports aériens au départ de Paris, et nous arrivons au Tableau ci-joint. Ce Tableau montre l’écart immense entre les tarifs pratiqués d’une part pour les passagers et les marchan¬ dises, et, d’autre part, pour le courrier postal. Il explique le peu de faveur que rencontre le transport du courrier postal par avion sur les petites distances (Paris-Londres, Bruxelles et Amsterdam), où la surtaxe ne correspond pas au gain de temps, et l’accroissement continu du courrier postal aérien France-Maroc où la surtaxe est raisonnable et le gain de temps assuré. Il nous reste à comparer actuellement ces prix de trans¬ port au prix de revient de la tonne-kilomètre. Des diffé¬ rentes statistiques parues jusqu’à ce jour, il ressort que le prix de revient de la tonne-kilomètre était, pendant le premier semestre 1921, pour un avion type Goliath- Salmson , de i6fr. En 1922, pendant la période correspon¬ dante de l’année, il est descendu vers douze (12) francs pour le meme avion. Nul doute qu’en équipant le Goliath avec des moteurs déplus longue vie, on puisse atteindre, dès aujourd’hui, environ dix (10) francs; les progrès de la construction, la création de nouveaux moteurs auto¬ risent à prévoir déjà le prix de huit (8) francs, et bientôt de six (6) francs, amortissement du matériel compris. Le Tableau ci-après montre les tarifs passagers, mar¬ chandises et postaux qu’il faudrait dès lors appliquer sur Paris-Londres pour qu’ils correspondent au prix de revient de la tonne-kilomètre, en supposant les avions voyageant à pleine charge. T A II r F. PRIX DE REVIENT SURTAXE par POSTALE tonne-kilomètre. PASSAGERS MARCHANDISES | par lettre). par vovageur ). 1 par kilogramme). fr fr fr fr tG 5o4 5 , Go 0,084 1 2 'A _Q 07H 4,20 0 , 06 5 10 3 1 5 3 . 5o 0,0 5 2 5 H >5 2 2 , 80 0 , 0 4 2 G 1 89 RIO o,o3t 5 Tarie actiiei.. 3oo 3 , 00 0,25 Tarie américain. 35,02 1 1 22 12,45 0 . 1 8Gÿ5 N’oublions pas que la ligne américaine est uniquement postale, que les frais d’infrastructure à charge du trans¬ porteur (ce qui n’est pas le cas en Europe) sont amortis en quatre ans et que le tarif est établi au cours actuel du dollar [environ treize (i3) francs]. Actuellement, en France, l’Etat, au moyen de subsides île formes diverses, comble le déficit. Or, si Ton maintient les tarifs actuels, ceux-ci 11c deviendront bénéficiaires que DE PARIS vers DISTANCES ( en km ). passagers. TARIFS MARCHANDISES. TARIFS COURRIER POSTAL. SURTAXES par voyageur. par tonne-km. au kilogramme. par tonne-km. par lettre. par tonne-km. Londres . 35o fr 3oo tr 9,52.3 fr 3 , 00 fr 8,571 fr 0,2 5 fr 47,619 Bruxelles . . 275 1/5 7,07(>7 2 , 5o 9,091 0 ,3o 72,7272 Amsterdam . 4 30 3oo 7,4074 4,oo 8 , 889 0 , 5o 74,074 Strasbourg. . . . 40 1 22.5 G, 234 2 . 5o G, 234 0,7-5 12.4,688 Prague . 945 5oo 5 , «79 7.00 7,4o7 1 ,25 88,1 83 Varsovie . 1000 800 5 , 926 9,oo G , 000 1 ,75 TT * 7 0 / / w / Vienne . . . 1240 647 5,977 7,5o 6,048 1 , 40 75,268 Budapest . i4;5 762 5,74° 8,2 5 5 , 5q8 1 , 5o 67,796 Belgrade . 1810 // // // '/ 1 ,7.5 64,456 Bucarest . 2 3 1 5 // ff /> // 2,00 57,595 Constantinople . 283 1 n r/ // tf 2 ,2.5 52,984 Toulouse-Casablanca . 1845 840 ( 85ks) Tr 5, 3 50 fr 5,00 lr 2,710 fr 0 3 5o fr 1 8 , 0668 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 89 si l’on arrive à abaisser le prix de revient de la tonne- kilomètre à 8fl*. Pourquoi, dès lors, ne pas abaisser la surtaxe postale à io centimes par lettre, io centimes versés aux transpor¬ teurs, organiser convenablement les services postaux terrestres, c’est-à-dire créer des bureaux de poste aux aéro- L’ KK FO UT AÉRONAUTIQUE BELGE. Les bâtiments de la grande soufflerie en construetion. dromes où se ferait la collection et le tri de la correspon¬ dance, de façon à assurer la rapidité du transport ter¬ restre du courrier de ou vers l’aérodrome. Les usines de la S. A. B. C. A. D’autre part, n’oublions pas que l’État paie actuelle¬ ment le transport du courrier par fer, et cela sous iule forme ou sous une autre. Certes, les crédits de l'Adminis¬ tration des postes n’en sont pas grevés, mais bien ceux de l’Administration des chemins de fer; et il serait désirable que l’Etat examine ce que lui coûte par fer et par bateau le transport d’une lettre de Paris à Londres, en comp¬ tant, bien entendu, tous les frais (wagons, voie, traction, personnel, etc), et l’amortissement des dépenses de pre¬ mier établissement. Une lettre ordinaire pour Londres exige actuellement une taxe de ofr, 5o. Que fait l’Administration des postes de la partie de cette taxe qui correspond aux frais de transport par fer, et pourquoi ne la remet-elle pas au transporteur par avion lorsqu’il s’agit de courrier postal aérien ? Si cette question était étudiée dans le détail, peut-être s’apercevrait-on que, en Europe également, le transport du courrier postal est plus économique par avion que par fer et, dès lors, le véritable mode de subside à l’aviation serait trouvé : lui confier le transport de tout le courrier postal , sans surtaxe, ou, s’il en faut une, de ofr,io pour toute l'Europe. Cela aiderait l’aviation à sortir de la période déficitaire actuelle et lui permettrait d’atteindre la période très proche où elle paiera, et cela, en diminuant fortement les subsides et par conséquent les budgets de l’ État. L’expérience prouve que, dès à présent, l’aviation peut assurer un service régulier. Ne vole-t-elle pas quand la tempête empêche le passage de la Manche ou détruit les câbles et iils télégraphiques reliant la France au Maroc ? J. RENARD. Cette étude , dont nous approuvons les tendances, appelle quelques précisions et quelques réserves de fait : i° Nous ne croyons pas que le prix de iofr pour la tonne kilométrique puisse être atteint aujourd’hui, même avec les meilleurs moteurs , sur des lignes un peu longues; les meil¬ leurs prix en 1922, pour les compagnies françaises , dépas¬ seront I2fr. 20 L' abaissement de la surtaxe est un point secondaire. Si la régularité véritable était acquise , le courrier d'affaires viendrait tout seul à l'avion, malgré les prix actuels , pour peu que les transports terrestres inévitables ne suppriment pas le gain de temps réalisé. 3° Or c'est actuellement le cas, sauf pour les lignes très longues. Faute de postes de triage installés sur les aéro-gares on voit la lettre-avion venant de Londres ci destination de Strasbourg descendre au Bureau central de Paris, pour remonter — le lendemain . . . — au Bourget. Faute de moyens spéciaux de livraison rapide aux bureaux de quartier ou même à domicile, on voit le fret postal redescendre avec les voyageurs, qu'on oblige ainsi à passer par la Poste centrale, où ils n'ont rien à faire. Une lettre fait, par avion, les /|Ookm entre Paris et Londres en 2 heures 3o minutes: mais, du Bourget ou de Croydon à son destinataire, de Paris ou de Londres, elle met de b à 10 heures, et parfois bien davan¬ tage. Le transport aérien 11e rend plus alors aucun ser¬ vice réel; étonnez-vous qu'on n'y recoure pas. 90 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 4° Si V Administration des P. T. T. est décidée à s'occuper de la poste aérienne, nous croyons plutôt qu elle devrait maintenir les surtaxes axtuelles ; mais elle devrait d’abord organiser un service complet et large de tri sur place et de livraison rapide directe; ces dépenses d' installation seraient vite payées par V excédent des surtaxes , le jour où la poste aérienne rendrait des services réels. Mais V Administration des P. T. T. est-elle décidée cl s'occuper de la poste aérienne P Tel est le vrai problème, et rien ne sera fait de bon si elle ne s'y prête pas. H. R. Politique aéronautique. Convention entre la Suisse et la Belgique. Le Conseil Fédéral a approuvé et ratifié la convention signée à Bruxelles et portant réglementation de la navigation aérienne entre la Suisse et la Belgique, convention identique, à part quelques détails, à celle que la Suisse a passé avec l’Angleterre, la France et l’Allemagne. Des pourparlers sont en cours avec la Hollande pour la conclusion d’une convention semblable. Enquêtes sur les accidents en Angleterre. Conformément au décret sur la navigation aérienne de 1922, l’Air Ministry a reçu tout pouvoir pour enquêter sur tous les acci¬ dents qui peuvent survenir aux aéronefs au-dessus des Iles Britan¬ niques. Certains accidents doivent être notifiés aussitôt que possible aux autorités. La responsabilité de la notification de l’acci¬ dent incombe au pilote, ou, à défaut, aux propriétaires ou usagers de l’aéronef. Si l’accident arrive au- dessus des Iles Britanni¬ ques, on doit avertir. l’Air Ministry et la police locale. Pour les accidents arrivés à l’étranger, on doit avertir l’Air Ministry par lettre. Ces règlements sont en vigueur depuis le 11 juil¬ let 199.9,. Signature de l’accord germano- danois pour la navigation aérienne. Un accord provisoire analogue à celui passé avec le Gouverne¬ ment suisse a été signé au début de mai 1922 entre le Gouverne¬ ment allemand et le Gouvernement danois. Cet accord fixe la régle¬ mentation du trafic aérien entre les deux pays. Une boite médicale de secours à bord des aéronefs de transport. Par arrêté en date du 2,5 juillet, le Sous-Secrétaire d'Etat de l’Aéronautique a prescrit qu'une boîte médicale de secours doit être installée à bord de tout aéronef de transport. La mise en vigueur de cet arrêté est fixée au i5 septembre 199,2. L ’ Aéro-Club de France a reçu le 27 juillet, à I7h, au siège social, 35, rue François- Ier, la Commission permanente internationale de Na¬ vigation aérienne. M. Laurent-Eynac assistait à cette réunion intime. Ligne nouvelle. Projet de ligne d’hydravions. L’Air Ministry a autorisé la Brilish Marine Air navi¬ gation Company à exploiter un service entre Southamp- ton, Cherbourg et les îles anglo-normandes avec sub¬ vention de 25 pour 100 des recettes commerciales brutes. En sus, l’Air Minis¬ try donnera 1 C 10 sh. par passager et i,5 penny par livre de marchandise trans¬ portée. On emploiera des hydravions à coque Super¬ marine, moteur Napier- Lion 45o IIP. Les pourpar¬ lers sont en cours pour favo¬ riser l’escale à Cherbourg, où aura lieu la douane pour les passagers et le fret à destination de la France. La crête des Vosges aux approches de Landau. 9.3 juin, le Tribunal de simple poliee de Troyes a condamné à un franc d’amende le nommé X..., pilote civil au service de la Compagnie X..., pour avoir, le 17 mars 1922, survolé la ville de Troyes en avion à une trop faible hauteur, contravention à l’arrêté ministériel du 26 août 1920, paragraphe 48. Le prévenu a expliqué à I audience qu’il prenait au moment de la contravention des vues photographiques d’usines et, en raison de la brume, il avait dû descendre à 8oom au lieu de se tenir à la hauteur réglementaire de iooom. Il a été condamné à un franc d'amende plus les frais. Un jugement. A notre connaissance, le premier jugement condam¬ nant un pilote pour infrac¬ tion aux règles delà circu¬ lation aérienne a été rendu à Troyes, le 25 juin 1922. A l’audience de ce jour L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 91 Sur les lignes aériennes. Prolongement de Paris Strasbourg-Varsovie. Depuis le ier mai, la (ompagnie-Franco-Roumaine assure un service quotidien aller cl retour Paris-Praguc-Viènne-Budapest , prolongeant ainsi vers l'Orient le tronçon Paris-Prague, de sa ligne Paris-Varsovie. Ce trajet est effectué dans la même journée, départ de Paris à O1', arrivée à Budapest à 1711 \ 5 m . Ligne Barcelone-Palma. Le service aérien Barcelone-Palma par hydravion fonctionne de nouveau depuis le 22 juin. Quotidiennement un appareil quitte Barcelone à ioh et revient à i5h. La durée du trajet est d’un peu plus d’une heure. La Compagnie possède six appareils et deux pilotes. Elle n’a pas le droit de transporter de passagers. Record de la Poste aérienne des États Unis. D’après le New-York Herald le Service de poste aérienne de. New-York à San Francisco a été exploité pendant un an, sans qu’il y ait eu un seul accident mortel. Pendant ce temps, les avions uti¬ lisés auraient parcouru 2 700 oookm et transporté 49 millions de lettres, pesant 55o 8ookg. Sur Paris -Londres. Pendant le mois de juin 1922, les circonstances atmosphériques ont été déplorables. Néanmoins le trafic a continué régulièrement. La Compagnie des Messageries Aériennes a assuré 107 voyages avec 2,5 avions, soit une moyenne de 1 7 5 5 k m par avion j1). ., La Compagnie des Grands Express Aériens a assuré 38 voyages avec quatre avions Goliath , soit une moyenne de 4 1 km par avion (2). La Compagnie Inslone a assuré 98 voyages avec huit avions, soit une moyenne de /Jbookm par avion. La Compagnie Handley-Page a assuré 70 voyages avec sept avions, soit 375okm par avion. Enfin la Compagnie Daimler a assuré 8j voyages avec un seul avion, soit 3i 5ookm par avion. j1) Sur ces 25 avions, trois ont effectué en outre l3 voyages Paris- Bruxelles et deux, 4 voyages Paris-Le Havre, portant à 44 4*8 le nombre de kilomètres parcourus. (2) L’un de ces quatre avions a en outre effectué six voyages Paris-Lausanne, ce qui porte à 1G 770 le nombre de kilomètres Ajoutons que la Compagnie Daimler a mis en service un deuxième avion au début de juillet et qu’elle compte porter sa flotte a trois. Sur Toulouse- Casablanca Le mouvement postal s’accentue. Il a été transporté, au cours du mois de juin 1922, par les Lignes aériennes Latécoère, 3o2,3kg de poste contre 2.489 kg le mois précédent. De plus, les avions «le cette Société ont transporté 74 passagers. Services aériens des Bains de mer. Devant l’importance du trafic sur la ligne I Iambourg-\\ esterland, ouverte au public le 21 juin, le service a dû être renforcé et est de¬ venu biquotidien depuis le Ier juillet. Le trafic sur la ligne Brême-Vangcroog est important, mais ne nécessitera sans doute pas d’extension analogue. Poste double de pilotage sur un Fokkkr marchand. Un accident sur Paris Strasbourg. Le 16 juillet 1922, vers i6h 3om, une berline Spad- 33 de la Com¬ pagnie Franco-Roumaine, en route de Strasbourg vers Paris, allait s’engager au-dessus du col de Saverne, dont le franchissement était rendu difficile par les nuages bas et le vont soufflant en tempête. Avant d’arriver à Saverne, le pilote, ayant des difficultés avec son moteur, descendit, fit un palier au cours duquel il vira pour atteindre un champ qui lui paraissait propice pour l’atterrissage. Au cours de ce virage, le moteur eut des ratés, et l’avion, glissant sur l’aile» s’écrasa sur le sol, tuant le pilote M. Louis et les quatre passagers. Il est probable que l’accident est dû à une perte de vitesse, dont la cause initiale est la défaillance du moteur et la difficulté que le pilote éprouvait à manœuvrer sans moteur, dans une véritable tem¬ pête dont les Vosges accentuaient les effets, un avion très chargé. Le même jour et presque à la même heure, trois autres berlines Spad de la même Compagnie transportaient leur plein de passagers de Strasbourg à Paris. A la suite de cet accident, M. Laurcnl-Eynac, voulant assurer un excédent de sécurité à ce type d’avion qui a satisfait aux épreuves pour l’obtention du certificat de navigabilité, a diminué de 2.5okg la charge utile. Ceci permet d utiliser le moteur à un régime moyen, et diminue la charge au mètre carré. Selon d’autres témoignages, il ne faudrait voir, dans l’accident, de l’avion Spad- 33 qui s’est écrasé à Saverne, qu'une chute pro¬ voquée par la tempête, sans qu’il y ait eu panne de moteur; de fait, l’examen de celui-ci n’a permis d’identifier aucun signe de panne sèche. parcourus. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 9“2 Il faut en effet noter que les trois autres avions, partis de Stras¬ bourg en même temps que celui du pilote Louis, ont évité la région du Col de Saverne, couverte très bas par des grains qui se sont déclenchés subitement avec une extrême violence. M. Louis au contraire s’y est engagé; ne pouvant bientôt plus continuer à voler de plus en plus bas, il aurait cherché à atterrir; c’est dans la ma¬ nœuvre de cet atterrissage qu’il aurait été plaqué au sol par une bourrasque. Miss Murray , fameuse actrice américaine cle cinéma, arrivée à La Havane, venant de key-West en i1' iom sur un hydravion des Aeromarine Airways à on/.e passagers, le Santa-Maria II. A titre de renseignement, nous reproduisons le Bulletin météoro¬ logique, remis à M. Louis le ib juillet, à i5h55m, c’est-à-dire quelques minutes avant son départ. Saverne. — i3h : Couvert avec trous, 100/200 au-dessus du col. Visibilité, ao/5o. Vent au sol : WSW 4- Bourget. — 1 1 11 : Couvert, G66/1000. Visibilité, 20/60. Vont : W 4, \\ 7, w }4. Bomilly. ■ — iih45m : Couvert, tioo/iooo. Visibilité, 10/20. Vent : SW S, WS, W 10. Nancy.- — i3h : Couvert, (ioo/iooo. Visibilité, 10/20. Vent : W 6, W x 3, W Q. Sainl-Dizier : Couvert, iooo/i5oo. Visibilité, 4/10- Vent : W 8. Soinrnesous. — i ih : Couvert, trous, 3oo/Goo. Visibilité, 4/to. Vent : W SW G. Avertissement de yh : i5o. Très nuageux, couvert, quelques averses, s’éclair¬ cissant momentanément. Vent secteur W, faible ou modéré. En altitude : W à N\Y 8 à i4m. Visibilité assez bonne, sauf région Somrnesous à Vosges. Aucun grain n’a été annoncé dans l’après-midi. Il semble donc que le Service météorologique, qui tire un remar¬ quable parti des faibles moyens dont il dispose pour l'heure, n’ait pas encore atteint le développement nécessaire. Or c'est du fonction¬ nement de ce service que dépend principalement aujourd' hui la sécurité des transports aériens. Nous croyons aussi que le système actuel des primes et surtout les pénalités infligées par le S.N .Aé. pour irrégularité dans le trafic incitent trop souvent les Compagnies à faire partir, même par temps douteux, même sans charge marchande, des avions mal équipés contre le mauvais temps. 11 est d’ailleurs clair que cette remarque ne s'applique pas ici, l’avion étant parti avec sa pleine charge et sur la foi de renseignements météorologiques assez favorables. L atterrissage forcé imposé le lendemain 17 juillet, près de Strasbourg, à un autre avion de la même Compagnie, sans que I avion capote et sans que les passagers aient seulement une égra- tignure, quoi qu’en ait dit la presse, est dû, lui, à une panne brutale de moteur : rupture d’un pignon d’entraînement de magnéto, pignon neuf dont cinq dents ont sauté d'un seul coup. Ici c’est la question des matières premières, et spécialement des aciers, qui est mise au premier plan; elle devrait retenir davantage l’attention de nos métallurgistes. Un tel fait fera comprendre que nous prô¬ nions sans cesse, pour les transports aériens, l’avion multimoteur. La nationalité des passagers. Il est curieux de rechercher les nationalités > des passagers qui voyagent par avion. Les statistiques du mois de ‘ juin 1922 donnent, pour le Port aérii 11 du Bourget, les c. hilîres suivants : .Nationalité. \rrivanl<. P allants. 1 ’o t a 1 . l 'ou r 1 00. Anglais . 2.5 1 4y° 4o.8 Américains . . 19.4 1 58 282 216 2.3,5 18.0 Français . . IOO 1 16 Hollandais.. . . IO I a 9,3 1 -9 Norvégiens . . 4 8 12 1 ,0 Japonais . . . . r 5 6 0 , 5 Belges . . 23 1 2 35 2-9 Suisses . . i? 12 29 2,4 Espagnols.. . . 1 3 8 2 1 1,8 Russes . . 5 10 0 . 8 Il faut y ajouter, en additionnant les arrivées et départs, 3 Alle¬ mands, 8 Argentins, 1 Autrichien, 4 Chinois, 2 Cubains, 8 Danois, 1 Ecuadorien, 1 Hongrois, 10 Italiens, 2 Persans, 7 Polonais 8 Suédois, 4 Tchéco-Slovaques, 3 Brésiliens, 4 Colombiens, 2 Mexi¬ cains, 2 Portugais, 2 Roumains et 4 divers. Le total a été de 584 arrivants et 616 partants, soit 1200 passagers. En résumé : 18 Français sur 100 passagers utilisèrent en juin les lignes partant du Bourget ou y aboutissant, contre 82 étrangers, Les Anglais sont dans la proportion de 4°>8; les Américains, de 23,5; les Français, de 18,0; et les autres nations (Belges et Suisses en tête] de 17,7 pour 100. Sur Paris-Londres, on relève : Anglais, 478, soit 53 pour 100; Américains, 248, soit 27,2 pour 100; Français, 86, soit 9, 5 pour 100 ; divers, 98, soit 10, 3 pour 100. Paris-Londres est une ligne intéressante, quant au trafic passager, car elle représente 75,5 pour 100 du trafic total de juin, pour les lignes du Bourget. Nous n’avons pas fait le relevé, mais de l’avis du Commissaire de Police spéciale, la plupart des passagers ne sont que des oiseaux de passage, empruntant l’avion une fois, quelquefois deux, mais très rares sont ceux qui volent plus régulièrement. Somme toute rien que des touristes ou des curieux, pas d’hommes d’affaires sauf quatre? ou cinq environ. Les appareils. Un biplan commercial tchèque. La Société Acro, de Prague, vient de créer un biplan-limousine qui esl le premier appareil commercial construit en Tcheco-Slovaquie Cet avion, type Ae- 10, est muni d’un moteur Maybach Mb-IY a de 260 ITP, avec hélice tractive de 3m,3o de diamètre. Le fuselage en contreplaqué contient, dans sa partie centrale, une cabine spacieuse; elle est meublée de trois fauteuils et de deux petites laides transformables instantanément en deux sièges. La cabine peut donc contenir cinq passagers. La construction de la cabine est robuste et les doubles parois de bois ou de métal doivent la protéger du bruit du moteur et des dangers d’incendie. En arrière L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. de la cabine se trouve le poste de pilotage, à deux sièges. Au-dessous, on a réservé une cale pour les bagages. Le réservoir d’essence est situé dans le plan supérieur et au centre; l’essence descend directement au carburateur. Le train d’atterris¬ sage est robuste et les chocs d’atterrissage sont divisés par 12 chan¬ delles appuyant sur six points fixes dans le fuselage. On a recherché dans tout cet appareil la robustesse et l’éco¬ nomie. 93 L’Ae-10 a donné de bons résultats de décollage, de maniabilité et de planement, en pleine charge. 11 sera utilisé sur les lignes Prague-Vienne et Prague-Dresde, qui seront inaugurées incessam¬ ment. Principales caractéristiques : Envergure, i/)m,20; longueur, iom,i4 ; surface, 5im2; poids à vide, i3ookg; poids total en charge 2o5okg; charge au mètre carré, 4°kgj charge au cheval, 7^,08; vitesse, ! fokmh; rayon, 4 heures. Les transports aériens. Le fuselage de la cabine de ta limousine , construite par la Société Akp.o, de Prague. Un Grand Prix pour les avions de ti’ansport. La Commission d’Aviation de l’ Aéro-Club de France vient île publier le règlement du Grand Prix de Paris des avions de transport. doté par le Sous-Secrétaire d’État de l’Aéronautique d’un prix de de 1 00 ooolr. et d'une Coupe d’une, valeur de 5ooofr offerte par Y Aéro-Club de France. Ce Grand Prix aura lieu les 10, 11 et 12 novembre sur le circuit de tookm : Le Bourget (S.N.Aé.), Cormcillcs (le fort), loussus-le- Noble (Aérodrome), Orly (S.N.Aé.), Chelles (le Fort), Le Bourget. Les appareils devront être aménagés pour le transport des pas¬ sagers et emporter un équipage d ’au moi ns deux hommes, et une charge marchande d’au moins 5ookg. Le classement sera obtenu par totalisation de points, portant : sur les caractéristiques et aptitudes spéciales de l’avion; sur les épreuves en vol. Les épreuves de vitesse consisteront en une course sur tGookm, effectuée en deux journées sur le circuit indiqué. La première journée comportera un parcours de 8ookm, en deux étapes de 4, marks rouge (et gris), 3 marks (bleu et gris) et 5 marks (orange et jaune). L ’ A É RO N A UTI Q U E M A RCH A N D E. > leurs de V I .A .T . A. » Lorsque, le août 1919, les délégués danois, hollandais, » anglais, allemands, norvégiens et Scandinaves sont venus à » La Haye, ils étaient convaincus de la nécessité de cons- » tituer un organe international afin de coordonner l’exploi- » talion des lignes aériennes entre les différents pays. Us ont pensé » que seulement dans le cas où il existerait une coopération étroite » entre les différentes compagnies assurant des lignes internationales, » il serait possible de faire face aux besoins du public. Le fait qu’ils » avaient raison est prouvé par les paroles de M. le Sous-Secrétaire » d’Etat de l’Aéronautique française qui a déclaré que, si Y I.A. T. A. » 11’existait pas déjà, il se proposerait de la ciéer. » Notre Association n a pas d’ambitions politiques. Elle s’occupe » exclusivement de questions pratiques. Elle est en contact avec » la Société des Nations, Y Union internationale postale et divers » gouvernements. Nous espérons entrer en collaboration étroite » avec la C ommission Internationale de Navigation Aérienne » (C.I.N.A.) instituée par la Convention. Nous espérons que » YI.A.T.A. se développera sérieusement et que, de plus en plus, » les Compagnies de • Transport aérien viendront joindre leurs » intérêts aux nôtres. Quelques modifications sont en conséquence » nécessaires à nos statuts. Elles demandent considération et je » voudrais qu’elles soient adoptées. » Messieurs, cette réunion marquera une étape sur notre route. » Espérons qu’elle marquera un avenir brillant et heureux. » La conférence, présidée par M. Wolff, de la Danske Luftfahrselkah, aborda tout d’abord les propositions de modification aux statuts. En ce qui concerne les buts de VI. A . T . A . , l’article 1 b fut ainsi libellé : Art. 1 b. — Le but de V Association est dé établir V unité dans V exploitation des lignes aériennes qui concernent deux ou plusieurs Etats différents , conformément aux prescriptions de la Convention relative à la Navigation aérienne internationale, et aux accords existant entre les pays respectifs intéressés. Les buts de V Association ne sont pas politiques. En ce qui concerne l’admission de sociétés nouvelles, l’article 4 fut ainsi modifié : Art. \ a. — Peuvent être admises seulement les organisa¬ tions ayant reçu la permission de leurs gouvernements res¬ pectifs de prendre part aux intérêts du trafic aérien inter- tional. c. — Les membres ne peuvent coopérer sur les lignes aériennes avec, l'organisation d'un pays ayant déjà un ou plusieurs membres dans VI. A. T .A. sans donner la préfé¬ rence à ces derniers. La Conférence examina ensuite la proposition de trans¬ férer le siège de VI. A. T. A., de La Haye, au siège de la C.I.N.A. Aucune décision 11e fut prise. La Confé¬ rence déclara vouloir attendre l’adhésion de nouveaux membres belges, français et anglais. 11 en fut de même en ce qui concerne le mode actuel de vote par délégation. Nous regrettons, surtout en ce qui concerne cette der¬ nière question, que la conférence n’ait pas au moins émis un vote d’opinion. Ensuite un certain nombre de décisions furent prises : a. Utilité d’ une intervention de 1 I.A. T. A. auprès des gouvernements, invitant ces derniers à établir le programme de l’aide annuelle qu’ils comptent accorder à leurs entreprises à temps pour que celles-ci puissent discuter leurs projets avec les entreprises étrangères. b. Réglementation des comptes entre les compagnies. c. Contexture des manifestes et feuilles d’expédition. d. Conditions techniques à imposer aux avions de transport. Nous sommes heureux d’enregistrer ces résultats positifs qui répondent précisément aux points que nous avions signalés comme devant être précisés. Nous somme:; heureux aussi de constater la rapidité avec laquelle YI.A.T.A. a su s’orienter judicieusement et aborder le problème d’après ses vraies données. Le mérite en revient pour la plus grande part à son secré- L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 101 taire général, le Jkr. 1. L. van den Berch van Heemstede, dont l’infatigable activité et l’opiniâtreté toute aimable, auront su lever tous les obstacles. Nous nous répétons. Les transports aériens sont essen¬ tiellement internationaux. Les réalisations actuelles n’en sont que les premiers balbutiements. Ce n’est que par l’examen en commun des mulliplefc questions de détail, par la coordination des efforts et des programmes, que l’industrie nouvelle des transports aériens se développera. La neuvième Conférence de YI.A.T.A. se tiendra en janvier prochain, probablement à Bruxelles. Les membres de la huitième conférence, en se séparant, ont émis le vœu de voir alors le sein de VI .A. T .A . agrandi. Nous ne pouvons que nous associer à ces vœux. /,’. I ri MON A UT! QUE MA UC HA A DE. Les transports aériens et le fisc. Une question d’imposition concernant les Compagnies de Navigation aérienne vient de donner lieu, entre M. Guy de Lubersac, sénateur, et M. le Ministre des Finances, à l’échange des intéressantes lettres que voici. Notons que, du 28 février au 3i août, l’Administration a pris le temps de la réflexion : « Ce 28 février 1922. » Monsieur le Ministre, » J’ai 1 honneur de vous signaler qu’à mon avis certaines Com¬ pagnies de Navigation aérienne sont l’objet, de la part de la Direc¬ tion générale de l’Enregistrement, des Domaines et du Timbre, de réclamations injustifiées au sujet de l’impôt sur le chiffre d 'affaires. » En effet, ces Compagnies de Navigation aérienne n’exploitent leurs lignes qu’avec l’autorisation de l’État; les tarifs qu’elles appliquent leur sont imposés — tout au moins pour plusieurs d’entre elles - — par le Sous-Secrétariat de l’Aéronautique; elles peuvent enfin être considérées, dans une certains mesure, comme des services publics, puisqu’elles transportent du courrier. » Il semble donc qu’elles doivent être assimilées aux Compagnies de chemins de fer, qui ne payent pas l’impôt sur le chiffre d’affaires, et qu’elles soient en droit de réclamer l’application de l’article 60, paragraphe 3, de la loi du 25 juin 1920. Cet article décide que l’exo¬ nération d’impôt sur le chiffre d’affaires s’applique aux « affaires » effectuées par les exploitants des services publics concédés tenus » d’appliquer des services fixés ou homologués par l’autorité publique » et soumis à ses tarifs ». » La Direction générale de l’Enregistrement estime que cet article ne s’applique pas aux Compagnies de Navigation aérienne, qui 11e sont pas visées par la lettre même de l’article, alors qu’à mon avis le sens et l’interprétation logique de l’article doivent entraîner l’exonération. » En tous les cas, les Compagnies de Navigation aérienne inter¬ nationales doivent être exonérées de l’impôt sur le chiffre d’affaires, par analogie avec les Compagnies de transports maritimes qui ne payent cet impôt que pour le transport des passagers et des marchandises d’un port français à un autre port français, et qui s’en trouvent exemptées pour tous les transports de ports français à ports étrangers, ou de ports étrangers à ports français. » Veuillez agréer, etc.... « Signé : LUBERSAC. » MINISTÈRE DES FINANCES. « Paris, le 3i août 1922. Direction du Contrôle, des Administrations financières et de l'Ordonnancement. 2,É Bureau. ^ ° -81 b- » Monsieur le Sénateur, »...J’ai l’honneur de vous faire connaître que l’exemption d’impôt sur le chiffre d’affaires ne peut être reconnue aux Compagnies de Navigation aérienne. En effet, l’article 60, paragraphe 3, de la loi du 25 juin 1920 exonère de l’impôt sur le chiffre d’affaires « les » affaires effectuées par les exploitants do services publics concédés, » tenus d’appliquer des tarifs fixés ou homologués par l’autorité publique et soumis à ces tarifs. » » Le bénéfice de cette disposition qui, en raison de son caractère exceptionnel, doit être interprétée strictement, est réservé par suite aux opérations qui satisfont simultanément aux trois condi¬ tions suivantes : » i° qu’elles rentrent dans la définition du service public; » 2° que leur exécution soit assurée, soit directement par les col¬ lectivités, soit par voie de concession; » 3° qu’elles ouvrent, vis-à-vis des usagers, le droit à la perception de redevances fixées ou homologuées par l'autorité publique. » Or, on ne saurait considérer les Compagnies de Navigation aérienne comme exploitant un service public concédé; car il n’y a pas service public par cela seul que le public est admis à utiliser une organisation; il faut, en outre, que l'exécution du service cons¬ titue l’une des fonctions d’une collectivité administrative et soit assurée par cette collectivité ou ses délégués. Or tel n’est, pas le cas, en l’état de la législation, des transports aériens dont l’État n’a pas encore assumé la charge; les services organisés de leur propre initiative par des Compagnies privées n’ont pas, dès lors, le caractère de services publics au sens juridique de ce mot, alors même que ces Compagnies seraient subventionnées par l’Etat. » Ce 11’cst, au surplus, qu’en raison des subventions et des primes accordées par l’État pour favoriser le développement de la navi¬ gation aérienne que les Compagnies sont tenues d’appliquer des tarifs fixés par l’autorité publique; mais l’application de ces tarifs n’est pas obligatoire pour les Compagnies, qui sont libres de ne pas en tenir compte, du moment où elles renoncent au bénéfice des primes qui leur sont allouées. » En ce qui concerne les conditions dans lesquelles l’impôt peut être liquidé sur les affaires des Compagnies, il y a lieu de retenir que, conformément à l’article 39 de la loi du 25 juin 1920, l’impôt 11e peut atteindre que les affaires faites en France, c’est-à-dire celles dont l’exécution par le redevable doit avoir lieu dans notre pays. C’est par application de ce principe qu’ont été exonérées de 1 impôt les affaires consistant en l’exécution de transports maritimes d un port français à un port étranger ou réciproquement. » De même, en ce qui concerne les affaires de transports inter¬ nationaux aériens, la part de rémunération afférente aux transports effectués hors de France doit échapper à l'impôt sur le chiffre d’affaires. Par suite, ainsi que vous le faîtes remarquer, est seule loi L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. passible tle l’impôt, en ce qui concerne les affaires de transports internationaux aériens, la partie du prix représentant Je coût du transport en France; il appartient à l'exploitant du service de fournir une ventilation de ce prix pour fixer F assiette de 1 impôt, sous réserve du droit de contrôle de l’Administration. » Agréez, etc.... » Signé : Ch. ne. LASTE\ Itl E. » Diagramme pour rétablissement de l’horaire d’un voyage aérien "§ I 9) * 0 5 P 73 rç % O KJ <0 Ç; o o cQ n3. i ^Schéma de / itinéraire, /a/ ns Londres Dès que le navigateur connaît la vitesse de l’avion par rapport au sol, au cours d un voyage aérien, il est important pour l’équi¬ page et intéressant pour les passagers d’en déduire les temps pro¬ bables de passage aux différents points remarquables de l’itiné¬ raire. D’autre part, il y a un intérêt évident à faire cette évaluation sans mesures ni calculs. La méthode suivante, appliquée avec succès au cours du dernier voyage Paris-Londres de nuit, paraît pouvoir être recommandée. o so ’ 1 ? lh3o' 2,‘ 2n3o I . i I i,l,i l. . i i I i l I ! - L Fc ? . 2 djTadnatior? cor res ponde ni a une vitesse c7e /2o au !/3- 000.000 - F'np . 5 On porte, avant le départ, sur une bande de papier, à partir d un point origine et à une échelle donnée, les distances des points remar¬ quables tic l’itinéraire (fig. i). Sur une feuille différente, on trace à la même échelle diverses graduations de vitesses que l’on note on temps (fig. a). Si la vitesse estimée de l’avion correspond à l’une de celles des graduations précédentes, il suffira de lui juxtaposer le schéma de l’itinéraire pour lire, en face de chaque point remarquable, les temps de passage après le départ. Pour être applicable pratiquement, la méthode exige que I ou dispose d’un diagramme duquel on puisse déduire les échelles de vitesses correspondant à toutes les valeurs à prévoir sur I avion qui effectue le voyage. On peut évidemment imaginer un nombre indéfini de tels dia¬ grammes. Un des plus simples à construire peut être établi de la façon suivante : On prend une origine O commune pour toutes les graduations (fig. 3). On en trace une première série correspondant à des vitesses en progression arithmétique par exemple de telle iaçon que les secondes ex Irémilés A. Il, C, etc.de deux graduations consécutives soient équidistantes. Les extrémités de graduations correspondant à des vitesses intercalaires Y ; i , i V; t , '). Y ; i , 3 V; ...1,9V; a V s'obtiendront avec une approximation très suffisante en par¬ tageant en parties égales les segments AR, RU, CD, etc. Ceci découle immédiatement des propriétés de la spirale logarithmique. En prenant l’équidistance des extrémités de la première série de graduations égale au quart de la longueur de la plus petite gradua¬ tion, l’ensemble du diagramme se répartira commodément dans l’intérieur d’un angle droit. Le diagramme ci-joint, établi à titre d’exemple, au 3ooooooooc, est valable pour > heures et pour dos vitesses comprises entre Sokm et i6okm. Si le voyage a une durée supérieure, on reportera plusieurs lois bout à bout le diagramme le long d’un schéma de l’itinéraire. Si la vitesse n’est pas comprise dans 1 intervalle 80 — t6o, on utilisera une échelle correspondant à une vitesse multiple ou sous-multiple comprise dans cet intervalle, en tenant compte, dans les lectures, du coefficient de majoration ou de réduction. Ainsi pour une vitesse de üookm, ou utilisera l'échelle 100 (“t 1 on divisera par a toutes les durées de trajet trouvées. A. V. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 103 L’Aeronautique marchande et l’État Modifications aux primes françaises. Le décret du 28 juillet 199.9, approuve : Avenant n° l à la Convention passée entre 1<‘ Service de In Xavi galion aérienne et la Compagnie Franco-Roumaine : Les primes kilométriques sont majorées pour les avions acquis en 1999, avec effet rétroactif du 1er janvier 199.2, dans la propor¬ tion d’un cinquième (de ifr,2.5 à ifr,5o). Le taux des primes de rendement commercial, pour le transport des journaux, a été porté de 70 à 100 pour 100 du prix du tarif. U Avenant n° I à la Convention passée avec la Compagnie des Grands Express aériens : Les primes kilométriques sont majorées avec effet rétroactif du Ier janvier 1922. Pour (es Goliath acquis avant 1922, cette prime est portée de 7fr,5g à 9^,87; pour les avions mis en service en 1922, elle est majorée de 3o pour 100 (celle des avions Vick ers- Vimy ne saurait dépasser celle des avions Goliath acquis avant 1922). Les primes de rendement commercial pour les marchandises sont doublées. — Avenant n° l à la Convention passé»' avec la Compagnie des Messageries aériennes : Les primes kilométriques et de rendement commercial sont majorées dans la même proportion que celles des Grands Express Aériens, sauf en ce qui concerne la ligne Paris-Lc Havre où les chiffres sont inférieurs. Ces mesures ont été imposées par le fait que le rendement commer¬ cial, »'u 199,2, s’est révélé inférieur aux prévisions. Ces dernières, établies d’après la marche ascendante du trafic en 1921, étaient optimistes. Or, le matériel utilisé étant le même que 1 an passé, il n’a pu y avoir aucun gain provenant d'une amélioration technique* D’autre part, l’année 1922 a été jusqu’ici très mauvaise au point de vue climatérique, tandis que 1921 était exceptionnellement lion. Enfin la clientèle des passagers, clientèle essentiellement touris¬ tique, ne s'est pas accrue. L’abaissement des primes kilométriques s’est donc trouvé prématuré, et le Sous-Secrétariat d Etat a été conduit à les relever, ainsi que les primes de rendement commercial. Par ailleurs, de ce que la situation n’csl pas aussi brillante qu’on pouvait l’espérer, certains esprits chagrins crient déjà a la faillite de l’Aéronautique marchande. Il y a tout lieu au contraire d'être optimiste; aucune courbe dé croissance, dans la liste des entreprises humaines, n’est régulière; toutes présentent des paliers, sinon des chutes. En 19^2, I Aéronau¬ tique marchande atteint un de ees paliers, qui 11e sera franchi que par un progrès technique; meilleure utilisation, plus longue duree d amortissement des avions, multimoteurs supprimant les pannes, moteurs robustes, etc. conduisant a i abaissement du prix de revient de l in lire de vol et de la tonne kilométrique. A la Commission Internationale de Navigation aérienne. Six Sous-Commissions ont été constituées pour l’exploitation et le matériel, la T. S. F., la Météorologie, les questions médicales, les questions juridiques, la cartographie. Les experts français entrant dans la constitution des Sous- Commissions ci-dessus sont actuellement : M. de Navaillhes, du Ministère des Affaires étrangères; M. Pépin, du Ministère des Affaires étrangères, pour les ques¬ tions juridiques; M. le Directeur de V Office National Météorologique ; M. l’Ingénieur en chef du Génie maritime Sabatier, pour les questions techniques; — M. le Dr Garsaux, pour les questions médicales; M. Duval, pour les questions concernant l’exploitation des lignes aériennes; M. le lieutenant de vaisseau Couvents, pour les questions de T. S. F. M. le commandant Penel, pour les questions de cartographie; Un expert du Ministère de la Marine, et un expert du Minis¬ tère des Finances. La permanence de la Commission sera assurée par le Secrétariat permanent installé, 3, rue François-ler, a Paris. Le capitaine A. Ro- per a été nommé Secrétaire général de la Commission. Réorganisation des lignes britanniques. Le département de l’Aviation civile à l’Air Ministry aurait décidé que, désormais, une seule Compagnie britannique exploiterait chacun des services Paris-Londres, Londres-Bruxelles et Londres- Cologne prolongé plus tard jusqu’à Berlin. Le système de subsides actuel serait maintenu. Cette décision a été prise parce que le trafic sur Paris-Londres, bien qu’ayant légèrement augmenté, ne justifie pas l’exploitation par trois Compagnies subventionnées. Aux dernières nouvelles, l’accord serait réalisé entre les Com¬ pagnies : Handley-Page Transport resterait seul sur Paris-Londres, 1 Instone Air lune assurerait Londres-Bruxelles, enfin les Daimler Airways organiseraient un service Londres-Berlin, par Amsterdam, ce qui demande confirmation- D’autre, part, comme une réduction des tarifs de la ligne Londres- Bruxelles a dé jà fait augmenter le nombre des passagers transportés, les Compagnies britanniques désireraient aussi réduire les tarifs sur Paris-Londres et auraient adressé une demande dans ce sens à l’Atr Ministry. Les ports aériens saxons. Le Gouvernement saxon participe à la constitution de la nouvelle Société saxonne Flughafen Belriebsgesellsehafl. Le but de cette participation est de grouper les aérodromes de Leipzig, Dresde et Chemnitz et les terrains auxiliaires de Plaucn-Aittau, Bautzen et Grossenhain sous une direction unique, d unifier le service aérien, d’améliorer le trafic aérien saxon et enfin de lui permettre d avoir une bonne correspondance avec les lignes principales allemandes. Pour les travaux préparatoires, le Gouvernement saxon a voté une somme de 200 000 marks, alors que le mark valait encore de i5 à 20 centimes. Brevets de navigateur. A la suite de la première session d’examens de 1922, les candidats suivants ont obtenu le brevet élémentaire : MM. Chalambel, Delage, Guidon, Labouchère, Lefèvre, Lcnoir, Melin, Mignot, Loin lis, Rouyé, Seignette, Vcrmesh. Ont en outre obtenu le brevet supérieur : MM. Guidon, Lefèvre, Seignette, Vermesch. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. RH Infrastructure L'aéroport d’Alger. A la date du i f août, le préfet d’Alger a pris un arrêté prononçant l’expropriation avec prise de possession d’urgence des terrains destinés à la construction d’un aéro-port sur la commune de Maison- Blanche, à 25km d’Alger (c'est bien loin.... — - N. D. L. R.). Ces ter¬ rains, d’une superficie de 5o hectares environ, vont servir à l’édifi¬ cation du plus grand aérodrome de l’Afrique du Nord. Les transports aériens. Un service de dirigeables Londres-Berlin. L’ancien Commander de la Marine anglaise, F. Boothby, propose à Y Air Ministry : i° l’organisation d’un service de transport par dirigeables entre Londres et Berlin, avec, si c’est nécessaire, escale à Amsterdam; 2° ximv prolongation de cette ligne vers Vienne et Rome; 3° une prolongation ultérieure vers Constantinople et la Russie. On emploierait des vaisseaux aériens de 3l ooo"1', avec une charge utile de 18 tonnes; la force maxima des moteurs serait de i3oo IIP (1). Le Commander Boothby a fait connaître qu’il avait la certitude d obtenir le monopole de fabrication, pour F Angleterre, des dirigeables allemands Parseval. Le service pourra être inauguré quand le Ministère de l’Air sera disposé à accorder à l’entreprise le même subside qu’aux Compagnies exploitant la ligne Londres-Paris, en facilitant à la nouvelle Société l’achat de son matériel aérien : un P .L. de 3i ooo1"3 et un Zeppelin de même tonnage, type Budensee. Un Syndicat serait formé pour exploiter ces aéronefs pendant un an entre Londres et Berlin, et déterminer le meilleur type. Une société serait alors fondée et le service étendu. Les dirigeables nécessaires seraient alors construits en Angleterre. Le tarif de passage Londres-Berlin (voyage simple) serait fixé à io livres sterling, et chaque dirigeable pourrait transporter 25 passagers. Une entreprise portugaise. La Companhia Porluguesa de Navegaçao Aerea est une société anonyme, en cours d’organisation, dont le capital prévu est de G ooo ooo de escudos (soit au pair 33 ooo ooofr) ; son Comité d’orga¬ nisation comprend d’anciens ministres, des députés, des banquiers, des industriels et des aviateurs. Le but principal de la Compagnie est l’exploitation des lignes : Lisborme-Portalègre-Madrid- Victoria-Bordeaux-Paris ; — Lisbonne-Santarem-Coimbra-Porto-Braga ; — Lisbonne- Evora-Beja-Faro ; — Différentes lignes en Afrique, dans les Colonies portugaises J1) Il s’agit évidemment du dirigeable allemand souple P. L. de 3i ooo'"3 que L' Aéronautique a longuement décrit dans son n° 38. L’adjudication des travaux (pavillons, magasins et dépôts) a eu lieu le 5 septembre. Les travaux commenceront aussitôt et seront terminés au printemps i q 2 3 . Enfin, l’adjudication des hangars pour Goliath est imminente. Un port d’hydravions à Hambourg. On vient d’inaugurer à Hambourg un port d’hydravions qui a été établi dans le bassin « Teufelsbrücke ». Ce bassin a été dragué de manière à pouvoir recevoir les hydravions même à marée basse. du Mozambique et de l’Angola, et l’organisation d’une école de pilotage civil à Sines. Les avions employés pour l’école seront des Caudron GA, G-4 et C-6o (effectif, 20 avions). L’exploitation des lignes avait été étudiée pour l’emploi d’avions trimoteurs Caudron C- 61, à huit places (effectif prévu — qui paraît considérable — de 35 avions Caudron C- 61 et 4 avions Caudron C- 5y de secours). Entre temps, les organisateurs ont reçu une proposition d’une importante maison de constructions aéronautiques allemande, qui s’offrirait notamment à fournir le matériel volant à 5o pour too de sa valeur. Du coup, les organisateurs demandent à notre Sous- Secrétaire d’Etat des Transports aériens de leur accorder une prime d’achat analogue pour le matériel français. Une compagnie autrichienne. La Société autrichienne Technical Contractors « Universelle » vient de réussir, grâce aux efforts obstinés de son directeur général, le Dr André de Coboly, à fonder la première Société autrichienne d’aéronautique marchande : VOesterreichische-Posl-Passagier-Aero- Transport Gesellschaft (OEPAT) . Le capital de la Société vient, grâce à des apports étrangers, d’être porté à un milliard de cou¬ ronnes autrichiennes. L’aérodrome central doit être Vienne- Aspern, d’où rayonne¬ raient les lignes Yienne-Bregenz par Innsbrück, avec embran¬ chement, de Linz et Salzbourg, vers Munich; Vienne-Villach, par Graz et Klagenfurt, avec trois embranchements vers Agram, Trieste et Udine. Il ne manque à 1 « OEPAT », pour pouvoir exécuter ce pro¬ gramme où s’exprime une foi aéronautique bien louable, que le droit de construire et de naviguer. L’ “ Office général de l’air ”. Une Société au capital initial de 80 ooorr s’est fondée à Paris, 47, rue de la Victoire, sous le nom d Office général de l’air. Elle se propose la création d’un bureau de renseignements et de conseils techniques; en outre, clic s’occupera de toutes opé¬ rations commerciales, bancaires et autres sc rattachant à l’aéro¬ nautique. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Sur les lignes aériennes. Mouvement sur les lignes du Bourget Juillet I gv2. M h relia ndise s Avions. Passagers, et bagages. Postes. (en kgs) ( en kgs ) Du 10' au 10. 7!D 1 7 53 1 1 3q Du 11 au 20 . 92 1 20 896 1 3o Du 21 a 11 3 1 . S 67 1 8 00 3 1 7 1 Totaux. 2 280 56 j io 113 Les chiffres totaux pour 1< ■ mois de : juillet j 921 étaient les suivants : 5 1 1 2 285 1 3 716 3g3 Août 1922. (Marcha ndises A viens. Passa gei •s. et bagages. Postes. ( en kgs) (en kgs) Du i1'1 au 10 . I 0 )0 1 6093 1 80 Du 11 cl II 70 . 1 43« 1 7 262 1 19 Du 21 au 3 1 . . . ’>-75 1 4 08 2. 2 2.89 2j1 Tota u \ . . 7^8 3 888 5 3 64 j 27') Les chiffres totaux pour le mois d’aoùt 1921 étaient les su i van 1 Is ; 579 2 473 1 3 82'i 378 Nationalité des passagers. Sur les lignes partant du Bourget ou y aboutissant, en juillet 1922, les passagers relèvent des nationalités suivantes : 63 1 Américains, soit 4 1 ,2 pour 100; 4 0 1 Anglais, soit 32,2 pour 100; 225 français, soit 14,8 pour 100; 184 voyageurs d’autres nationa¬ lités, soit 12 pour 100, sur un total de 1 53 1 passagers. A noter la plus grande proportion d’Américains; leur nombre a triplé, tandis que celui des Anglais et des Français est resté station¬ naire. L’accroissement global du nombre de passagers est dù en juillet à la clientèle américaine, uniquement touristique. Londres-Paris-Marseille. La Compagnie des Messageries aériennes a commencé le 18 août son service Paris-Marseille. L’avion, parti du Bourget à ioh iom, arrivait à Marseille à iOh 2.5m après escales à Chai 011 et Lyon. Les voyages dans le sens Paris-Marseille ont lieu les lundi et vendredi; les retours, dans le sens Marseille-Paris, les mardi et samedi. En outre, un avion effectue la correspondance Lyon- Genève avec les services précités. 10 j Le gain de temps entre le voyage en avion (6 heures 3o minutes) et le voyage en rapide ( 1 3 heures 3o minutes), déjà très appréciable entre Paris et Marseille, devient capital entre Londres et Marseille (9 heures par l’avion au lieu de 2 \ heures par voie ferrée, dans les meilleures conditions de correspondance des trains). Sur les lignes britanniques. h’ Air Ministry annonce : « La régularité des services aériens anglais continue d’être très grande; en avril, le pourcentage des vols terminés en \ heures par les avions anglais sur Londres-Paris a été de 92, 3 pour 100. En mai, mêmes chiffres; en juin, le pourcentage atteint 95,2 pour 100. Il faut pourtant remarquer que ces chiffres, comme le faisait observer le dernier rapport semestriel sur l’aviation civile, de¬ mandent à s’accroître considérablement pour que les Compagnies de transports aériens obtiennent un résultat commercial satis¬ faisant. En effet, les places de passagers occupées sur les avions anglais n’ont été que de 3y pour 100 en avril, 3o pour 100 en mai, et 3 1 pour 100 en juin; le tonnage utile n’a occupé que 44 pour 100 en avril et mai, et en juin ,jo pour 100 du tonnage disponible. Sur Toulouse Casablanca. Le Trafic postal des Lignes Aériennes Latécoère continue à pro¬ gresser : Pendant le mois de juillet 1922, cette Compagnie a transporté : 7.4 passagers, 3663kg de messageries, et 2788kg de poste représentant 124 977 lettres. Au début fie cette année, le total mensuel de poste représentait déjà 5o 85 1 lettres. Devant ces résultats intéressants, la Compagnie, à partir du 1er septembre 1922, porte son trafic actuel, de cinq voyages par semaine dans chaque sens, à un voyage journalier. La poste s’ac¬ commode mal en effet de coupures dans les horaires, (‘l cet effort sera certainement fructueux. D’autre part, un Ordre royal autorisant le transit des marchan¬ dises par voie aérienne entre Toulouse et Casablanca, par l’Espagne, vient d’être enfin signé; il va sans doute permettre aux Lignes Aériennes Latécoère d’intensifier encore leur trafic. O11 sait enfin que cette Compagnie inaugure le 1er octobre son service bihebdomadaire Casablanca-Oran : il faut noter que ce service, en correspondance avec celui de France-Maroc, fera gagner près de deux jours aux correspondances pour l’Algérie. Sur Antibes- Ajaccio. Les journaux du 3o août annonçaient que l 'on était sans nouvelles d’un hydravion de U Aéronavale, parti d’Ajaccio pour Antibes, et piloté par M. Macheny. L’inquiétude fut de courte durée; avion et passagers furent retrouvés sains et saufs. C’est la seconde fois, sur 8j traversées déjà effectuées sur ce parcours, qu’un appareil reste en mer; les doux fois, ce fut sans aucun dommage. Quatre fois, des hydravions de L’Aéronavale ont; eu à se poser en mer et à y naviguer par mer très dure; ils s’en sont également bien tirés. Il y a là des constatations qui ne déplairont pas aux partisans des hydravions à coque. Le système de sécurité organisé sur Antibes- Ajaccio est intéres¬ sant. Tout appareil en cours de route donne, toutes les 10 minutes, signe de vie par T. S. F., ses émissions sont reçues par Antibes, Ajaccio et par le navire dépanneur de Calvi; il emporte en outre des pigeons voyageurs grâce auxquels, en cas d’amerrissage forcé, il indique sa situation et la direction de sa dérive, ce que fit effec¬ tivement par deux fois l’appareil « perdu en mer » le 29 août. De plus, une fois passé le temps normal de la traversée, environ 2h 3o', 100 L ’ A É RONAU TIQUE MARCHAND E . le service de recherches par hydravions rl par navires se déclenche. Le 29 août, la mer démontée et le vent soufflant en tempête retardèrent ces recherches; cl c'est ce retard qui provoqua les inquié¬ tudes auxquelles la presse a fait écho. New- York- Atlantic City. Le succès des services assurés par V Aeromarine Airways s'affirme de plus en plus. Actuellement, toutes les places disponibles dans les avions assurant le service quotidien entre New-\ ork cl Allantie- Cily auraient été louées pour h* mois à venir. La distance entre les deux villes est parcourue en trois quarts d’heure, alors (pie le train met trois heures à la franchir. Un accident mortel. Le 2.5 juillet, l’avion F ,-ALV E des Lignes Aériennes Lalécoère, piloté par M. Méehin, se rendait de Malaga à Alicante. Il avait déjà dépassé depuis un quart d'heure le village de (îuadix (4okl", nord-est de Malaga) à grande altitude, lorsqu’il fit demi-tour. Le pilote effectua alors plusieurs fois, à très faible hauteur (une vingtaine de mètres), aux environs de (îuadix. le tour d’un vaste plateau dénudé, offrant un terrain d’atterrissage parfait de i5oom sur 8oom. Lors du troisième tour, le pilote fut obligé de franchir, en cabrant, une ligne télégraphique bordant le terrain et qu’il n’aperçut sans doute qu’au dernier moment. A la suite de cette manœuvre, l’avion glissa, heurta le sol, capota et prit feu. Le pilote et les deux passagers périrent. D’après le récit des témoins, il est vraisemblable que, par suite d’ennuis de moteur, le pilote rebroussa chemin pour rentrer à Malaga et que, séduit par les dimensions du terrain d'atterrissage, il se disposait à y atterrir après l’avoir survolé pour le reconnaître en détail. Cette reconnaissance, faite trop près du sol , amena le pilote devant un obstacle, qu’il franchit en perte de vitesse. COMMUNIQUÉS. Un concours pour un emploi d inspecteur radio-électricien est ouvert au Service de la .Xacigation aérienne, a, boulevard Victor, à Paris; il aura lieu le >o octobre 1 92.2 ; dernier délai pour la récep¬ tion des demandes, G octobre. Los conditions d’admission au concours ont été insérées au Journal officiel du 5 août 192.2, page 81 GG. Un concours pour le recrutement de rG emplois de météo¬ rologistes stagiaires (traitement de 5 )OOlr à ioooolr, indemnités non comprises) aura lieu le i5 octobre prochain à l' Office A allouai , Météorologique , 176, rue de l’Université, à Paris. Le programme ('I les conditions du concours ont été publiés au Journal officiel du 1er septembre 1922, page 907G. La liste dos can¬ didats admis à concourir sera close le Ier septembre. Un Prix pour le Progrès technique de PAviation de Transport. \j Aéro-Club de France a institué un « Grand Prix pour igo.3 ». Ce Grand Prix sera une épreuve nationale d’avions commerciaux mullimoteurs, dotée par le Sous-Secrétaire d’Ltat de l’Aéronautique de 1 million de francs, et par Y Aéro-Club de France de. iooooofr. Les prix seront les suivants : Ier ; 5ooooofr; 2e : 20oooofr; 3e: iooooofr; 4e ; 5oc>oofr; 5e : 4°o°otr; be : 3oooofr; 7e, 8e, 11e, 10e : 20 ooofr. Le règlement prévoit des conditions éliminatoires de construction (groupes moto-propulseurs indépendants, essais statiques de la cellule, aménagements, etc.); des épreuves éliminatoires en vol (avec la charge de l’épreuve de classement ; épreuve de décollage et d’a I lernssage; vol horizontal de 1 5 minutes à itooo1'1 avec un ou plusieurs groupes mot o- propulseurs arretés; épreuve de mania¬ bilité avec un groupe arreté; réparation en vol); des épreuves de classement sur un parcours de 3oookm, avec équipage de trois hommes au moins, charge marchande d’au moins 6ookg. py Les concurrents seront classés d’après la formule où P est la charge marchande, Y la vitesse commerciale et G le poids de combustible consommé pour 1 épreuve de classement. Pour connaître la hauteur du brouillard. On vient d’imaginer en Angleterre un petit appareil ingénieux destiné à faire connaître l’épaisseur d’une couche de brouillard. Cet appareil, fort simple, est un hygromètre à avertis¬ seur : il consiste en un cadre métallique auquel est fixé un long cheveu qui passe sur deux petites poulies, et aboutit à un crochet portant un anneau. L’appareil est suspendu à un groupe de petits ballons qu’on laisse monter, retenus captifs par un cable passant dans l’anneau. Tant que le cheveu est lendit par i’humidit.é, I anneau est retenu par le crochet. Lorsque l’appareil arrive au soleil, le cheveu se tend et, actionnant le levier, libère l’anneau qui descend le long du cable. La longueur de celui-ci éianl connue, on peut mesurer l’épaisseur du brouillard. Avions militaires Type IV — Biplace 370 HP. Type X Bp 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-compresseur Type XII. — Monoplace 370 HP' Avions de transport Type VII. — 370 HP. — 2 passagers Type IX. — 370 HP. — 4 passagers Type X — 420 HP. Trimoteur. Type X bit — 840 HP. Trimoteur. Sport et tourisme Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP. Type VIII R. — Biplace 80 HP. Publicité de L’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. IOS Direction : 18, rue de Nanterre - SURESNES (Seine) — Téléphone — Wagram 92-59 COMPAGNIE AÉRIENNE FRANÇAISE TOUTES APPLICATIONS DU TRAVAIL AÉRIEN VOYAGES AÉRIENS sur commande pour TOUTE DESTINATION SERVICE P A R I S - C H E R B O U RG, PAR AVIONS PRIVÉS EN CORRESPONDANCE AVEC LES TRANSATLANTIQUES PROMENADES & CIRCUITS AÉRIENS au départ des aérodromes du BOTJHGET (Tél. Nord 48-08 1, NIMES, ANGOULÊME, NICE, etc. TRAVAUX DE TOPOGRAPHIE Plans de villes — Plans cadastraux — Plans de remembrement, etc. CARTOGRAPHIE - ÉTABLISSEMENT DES CARTES COLONIALES _ VUES PANORAMIQUES D'USINES ET DE CHANTIERS - ÉCOLE RÉGIONALE DE PILOTAGE A NIMES (Gard) PUBLICITÉ AÉRIENNE — PUBLICITÉ LUMINEUSE Le Gérant : E. Thouzeluer. LAéronautique marchande L’AVION SUR LES HAUTS PLATEAUX DE BOLIVIE BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIENS Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° IO - Jre ANNÉE - N° JO AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro , est paginé à part. Cette disposition permettra, si on le désire, de réunir les bulletins en fin d’année. Supplément à L’Aéronautique, N" 41, Octobre 1922 i 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAQRAM 85-35 Sport et tourisme Avions de transport Avions militaires 370 HP. — 2 passagers 370 HP. — 4 passagers 420 HP. Trimoteur. 840 HP. Trimoteur- Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-compresseur Type XII. — Monoplace 370 HP' Type VII. Type IX. Type X Type X bis Type VIII A — Biplace 50 HP. Type VIII G - Biplace 60 HP Type VIII R. — Biplace 80 HP Publicité de 7 Aéronautique Tous droits de reproduction réservés. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE La réorganisation des lignes anglaises Par Paul GROSFILS A son arrivée à la direction de l’Aviation civile britan¬ nique, le général sir Sefton Branker eut à faire face à de nombreuses difficultés. Prétextant l’émotion créée par la réduction brutale de ses crédits, son prédécesseur, le général Sykes, s’était retiré devant une situation com¬ pliquée. L’année était mauvaise, le temps détestable. Deux accidents successifs, retentissants à cause de leur étrangeté, une forte crise du tourisme américain sévissant en Angleterre modifiaient les résultats que ceux de l’année précédente avaient permis d’espérer. Alors qu’une Com¬ pagnie exploitante de plus et le double d’appareils opé¬ raient sur la ligne Londres- Paris, le nombre des passagers diminuait de moitié. La plus grande partie des subsides gouvernementaux alimentait les budgets de publicité. La concurrence devenait âpre, inamicale. Les machines, pourtant, volaient presque à vide et, selon le. mot du major C.-G. Grey, « les marchands d’essence seuls trou¬ vaient leur profit à cette exploitation ». En juillet dernier la situation était critique. La moitié des subsides avait fondu. En septembre, grâce à l’énergie prompte du nouveau directeur de l’Aviation civile, l’harmonie se rétablit. « Embrassons-nous, Folleville », l’avenir est tout en rose. Un projet, sitôt élaboré, est adopté. En octobre il est mis en vigueur. Oh débrouillera les difficultés par la suite. La méthode est expéditive. L’avenir dira si elle est efficace. Le mode de distribution des subsides gouvernemen¬ taux consentis à l’Aviation britannique avait certains points de similitude avec celui mis en vigueur en France : prime au passager, prime au poids transporté et prime d’amortissement du matériel volant. Le montant maxi¬ mum et total de ces subsides était. de 200 000 livres. L'Air Minis try remboursait aux Compagnies 20 pour 100 de certains frais généraux, préétablis d’un commun accord; il allouait 3 livres par passager, 3 pence par livre de fret transporté, et intervenait pour certains frais d’assurance et d’entretien du matériel. Les Compagnies s’engageaient, de leur côté, à rembourser au Gouvernement tout béné¬ fice excédant i5 pour 100. Les arrangements nouveaux maintiennent le chiffre total des subsides indiqué ci-dessus, mais ceux-ci seront répartis entre les Compagnies proportionnellement au nombre de kilomètres du parcours attribué à chacune d’elles, pour un nombre de voyages déterminé. C’est ainsi que, pour 600 voyages, Handley-Page touchera 1 5 ooo livres et historié 2Ô 000 livres; et Daimler, pour 5oo voyages, 55 000 livres. Le solde assurera, par des contributions en espèces ou en nature, le maintien dans chaque Compagnie d’une flotte aérienne d’une puissance et d’un tonnage déterminés. Cette dernière clause, sujette à diverses inter¬ prétations, semble favoriser les Compagnies de transport qui sont elles-mêmes leur propre constructeur. Mais l’ intérêt direct des réglementations nouvelles réside en ce qu’elles suppriment la concurrence (pie les Compagnies anglaises se faisaient sur la seule ligne Londres-Paris. En effet, depuis le ier octobre, la Handley-Page Trans¬ port Ltd reste seule, parmi les entreprises anglaises, sur cette ligne. Elle y assure un service biquotidien d’un 10 1 12 L'AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. parcours de 36okm par voyage au moyen de ses nouveaux appareds WSb. munis de choix moteurs Rolls-Royce 370 1 1 P, et construits par la U andley-Page Ltd. Ces avions nouveaux sont équipés pour le transport de 12 passagers? pilote et mécanicien, et munis d’une case pour le fret et d'un coffre à bagages. La flotte actuelle de cette Com- pagine se compose de (/nuire unités, plusieurs appareils, équipés pour le transport de i5 passagers, étant en cons¬ truction à Cricklewood. II andley-Page transporte en ce moment sur Paris-Londres le maximum des passagers, soit, pour le mois d’août dernier, autant que ses deux concurrents anglais réunis, et près de trois fois le total des deux Compagnies françaises. 11 est juste de noter que ses appareils, confortables cl rapides, ont sur l’ensemble de ces quatre derniers mois atteint un coefficient, maxi¬ mum de sécurité. De mai à juillet, nous comptons six at ter- rissages forcés. C’est un record. Ces éléments, une organisation complète < jui étend ses moyens de propagande en province et jusqu’aux Etals- Lnis, ces résultats acquis ont fait maintenir la H andley- Page Transport Ltd sur la ligne si disputée Londres-Paris. Elle 11e s’y trouve plus en concurrence qu’avec les deux Compagnies françaises qui ne remportent sur elle cpie dans le transport du fret. Elle ne cache point que ses visées vont loin et envisage dès à présent l’extension de ses services aériens au delà de la Suisse et de l’Italie, parla route Brindisi ou Malte, vers le Caire et Bagdad. La décision de l’Air Ministry accorde à Y Inst o ne Air Line la ligne Londres-Cologne dont les premiers voyages ont eu lieu. La route, qui comprend 4Ç)6km, est couverte en 4 heures 3o minutes, soit 11 heures de moins que ne prennent bateau et train. La ligne passe par Bruxelles, où Un arrêt est prévu, Maestricht, Cologne. Elle supprime deux visites douanières. Les prix sont à peine ceux d’un billet de chemin de fer, soit 5 C iqshô par billet simple et 10 guinées pour le billet aller et retour. Actuellement un voyage en chaque sens est effectué. La flotte Instone est plus importante que la précédente et plus variée. On y voit reparaître de temps à autre, après mise au point, son vieil avion bimoteur Rolls 370 HP, type Vickers- Vimy, mais ses éléments courants sont quatre appareils D.Il- 34, monomoteur Lion-Napier 45o LIP, équipés pour 12 passagers, et trois Vulcan sortant des usines Vickers, munis d’un seul moteur Rolls S'jo HP, et transportant huit passagers. De récents atterrissages forcés, une capa¬ cité insuffisante des réservoirs semblent indiquée que ce dernier appareil 11’a pas toutes les qualités requises pour effectuer Londres-Cologne avec satisfaction. J Y Instone Air Line a établi ses assises sur une base pure¬ ment commerciale. Elle entreprit son exploitation à un moment de défaillance de son redoutable concurrent. Elle ne relève d’aucune manufacture d’appareils. Partie inté¬ grale d’une firme importante de transporteurs de char¬ bons, elle cherche dans son exploitation-aérienne un ren¬ dement commercial, lêlle l’a fait parfois à ses dépens. Mais aujourd’hui ses buts sont définis : après Cologne, ce sera Munich, puis Prague, puis Constantinople et la route des Indes. Des négociations avancées sont en cours avec le Gouvernement du Reich et la Tchéco-Slovaquie, et les bases cl’une première route impériale britannique sont bien près d’être posées sous le pavillon bleu d Instone. La Compagnie Daimler est la plus turbulente* Iflle est la dernière venue. Soutenue industriellement par la célèbre usine B. S. A. et commercialement par la Daimler Dire , son service Londres Paris, commencé en mai der¬ nier, est en quelque sorte le prolongement d’un service de voitures en location qui couvre Londres d’un réseau parfait et lui amène une clientèle tout acquise. Elle a montré, par un travail étonnant, qu’un seul de ses appa¬ reils* D.Il- 34, muni d’un moteur Lion-Napier 45o HP, pouvait assurer pendant plus d’1111 mois un service de quatre voyages, soit. i5ookm par jour. Partie du principe (pie le moteur est l’élément principal de toute exploita¬ tion commerciale aérienne, elle a réduit le nombre de ses appareils, qui se monte aujourd’hui à cinq, du même type, et multiplié le nombre de ses moteurs, pour la vérification desquels elle a installé à Croydon un atelier modèle. Dans la répartition nouvelle, la Daimler II ire , abandon¬ nant elle aussi Londres-Paris, hérite de la tâche la plus rude. Elle compte entreprendre journellement au prin¬ temps prochain le trajet Manehester-Londres-Amsterdam- 1 1 ambou r g- B erl in. La première partie de ce trajet sera mise en service le mois prochain. C’est le début de ce grand projet qui divise l’Angleterre en deux secteurs aériens: l’Est avec Nottin- gham, Newcastle, Edimbourg; l’Ouest avec Birmingham, Manchester et Glasgow. Le service Manchester-Londres sera quotidien, les arrivées et les départs concordant avec les arrivées de tous les avions venan t du continent. La deuxième partie du trajet est en exploitation depuis le ier octobre. Une entente complète vient d’unir la Daimler Dire et la K. LAI. , compagnie hollandaise qui assurait déjà le service aérien entre Londres et Amster¬ dam avec une régularité parfaite au moyen des mono¬ plans Fokker, munis de moteurs Siddeley-Puma , et qui émane directement de la Royal Duleh Cy et du groupe Shell. Les deux Compagnies, agissant donc en complet accord, assurent ce service biquotidien; le prix du passage excède à peine celui du billet par train cl bateau. La dernière partie cl 1 1 trajet, soit Amsterdam-! lambourg Berlin, qui complétera un voyage quotidien de plus de L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. ioookm, sera assurée l’an- prochain. Un premier voyage d’études a eu lieu. Piloté par Minchcliffe, un D.H-o 4, moteur Lion-Napier /\0o HP, a couvert le trajet eu 7 heures de vol en s’arrêtant aux deux étapes. Ce premier voyage a permis aux directeurs des deux Compagnies Daimler et K.L.M. de signer à Berlin un accord avec la D.L.R. ( Deutsche Luft Reederei ), qui est la Compagnie alle¬ mande de navigation aérienne la plus importante, et qui est elle-même une émanation de V Allgerneine Elektrizitâls Gesellschaft et de la 1 1 amhurg-Amerika Lime, et qui est associée aux groupes Zeppelin Werhe , Danziger Luftree- clerei (qui assure aujourd’hui Riga-Moscou) et Svenska Lufttraffik. Cet accord à trois, cpii met en présence de telles entités industrielles et commerciales, se révélera peut-être, quelque jour, le point de départ d’une asso¬ ciation aérienne formidable. Dès l’été prochain, il se peut que son action sc fasse sentir. La Daimler Dire, assurant la ligne en coopération avec la Deutsche Luft lieederei, permettra au troisième associé, débarrassé des soucis de sa ligne actuelle et pour¬ tant intéressé dans l’exploitation globale, de regarder d’Amsterdam vers Copenhague et Stockholm ou vers le Sud. Ce voyage récent jusqu’à Berlin a d’ailleurs suscité une controverse intéressante. Le Gouvernement du Reich n’a pu s’opposer à l’atterrissage du premier avion de ce nouveau service. Il y a vu, au contraire, matière à un habile marchandage. On sait (pie, d’une part, la Commis¬ sion interalliée de contrôle aéronautique a établi un maximum d’envergure, de puissance, de vitesse, de pla¬ fond et de capacité de transport pour tous les avions construits et utilisés actuellement en Allemagne. Ces restrictions imposent aux appareils nouveaux allemands une efficacité inférieure à celle des avions que la Daimler Ii ire compte mettre en service sur sa nouvelle ligne. Jusqu’ici c’est avec les 1 49 appareils permis par le trailé de Versailles que la D.L.R. et les Compagnies allemandes associées ont pu, à grand’peine, assurer un service régulier dans des conditions défavorables. D’autre part, c’est à la fin de décembre prochain que l’Allemagne reprendra sa liberté d’action en ce qui concerne les règles de la circu¬ lation aérienne. Admettra-t-il, ce Gouvernement auquel on refuse le droit à la concurrence, que des appareils étrangers survolent son territoire et y atterrissent sans 113 qu’ils satisfassent eux-mêmes aux limitations imposées par les Alliés aux avions allemands? Le premier voyage du D.H- 34 de la Daimler J lire a soulevé outre-Rhin une tempête de protestations. Si quelques appareils de la Compagnie L ranco- Roumaine restent dans les limites requises et pourront I an prochain survoler encore le territoire du Reich, que dire des D.l l- > \ et de leurs puissants moteurs ? Le problème se posera dès ce mois-ci à la Conférence de Londres. L’abolition des stipulations de la Commission aéronautique interalliée est demandée par toute la presse anglaise. Le délégué français s’opposera-t-il à l’annulation de ces clauses res¬ trictives ? Voilà,' dans leurs grandes lignes, les premiers résultats de la réforme récente qui vise à pousser au premier plan l’Aviation civile britannique (1). L’Angleterre respire par son commerce, et vjI par ses marchés; l’audace de ses pionniers fait le reste. En août dernier, malgré le mauvais état de la saison, le port aérien de Croydon a enregistré le passage de 2682 voyageurs et de 77,8 tonnes de fret (dont 87 de journaux quotidiens). Dans ces chiffres les Compagnies britanniques entrent pour 82 pour 100. L’elïicacité, le confort, la rapidité de leurs appareils leur assurent, sauf en ce qui concerne le fret, un rendement intéressant. Le voyageur aérien est anglais ou de pays de langue anglaise. Le W-8 h est une admirable machine. L’excellence cl’un Lion-Napier ou d’un Rolls permet d’établir une statistique d’atterrissages forcés dont les chiffres sont à l’avantage des lignes britanniques. Il est incontestable que l’Angleterre peut envisager avec con¬ fiance l’extension de ses lignes civiles et commerciales qui, en établissant son réseau intérieur et en se dirigeant ensuite vers l’Est, donneront à son trafic aérien un nou¬ veau rayonnement. En face d’elle, sur la ligne Londres-Paris dont la valeur propre diminue, en face de la plus puissante et de la plus ancienne de ses Compagnies, deux Compagnies françaises subsistent. L’avenir nous dira dans quelles conditions elles auront pu jouer leur rôle. Paul GROSFILS. (x) Une quatrième Compagnie de transport aérien est en voie de formation. Sous les auspices de la Supermarine Aviation M orks Lld, elle compte exploiter dès le printemps prochain un réseau de 200 1;m qui reliera Southampton à Cherbourg en passant par les îles de Wight, de Jersey et de Guernesey. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. ! U L’Aéronautique marchande et l’État Le voyage de M. Laurent-Eynac au Maroc. Le voyage effectué au Maroc, par M. Laurent-Eynac, sous- secrétaire d’Etat de 1 Aéronautique et des Transports aériens, avait pour objet : i° L étude de l’organisation actuelle de la ligne Toulouse- Casablanca, de ses possibilités de développement au point de vue fréquence (déjà passée de huit voyages par mois en 1919 à un voyage par jour actuellement) et itinéraire (extension vers Agadir et T )akar) ; 2° L' inauguration de la ligne Casablanca-Oran. Le voyage fut effectué par trois avions voyageant de conserve cl emmenant M. Laurent-Eynac, le colonel Casse, directeur du Service de la Navigation aérienne , M. Latécoère, le commandant Camerman, M. de Massimi. Les avions partis de Toulouse, le a octobre ont fait escale le soir à Alicante et ont amené M. Laurent-Eynac et sa suite à Rabat, le 3 octobre à 1G'1 i5m. Le même jour, le Sous-Secrétaire d’Etat fut reçu à la Résidence où, en l’absence du maréchal Lyautey, actuellement en France, M. Urbain Blanc, ministre plénipotentiaire, délégué à la Résidence générale, le reçut. Le !\ octobre, M. Laurent-Eynac et les voyageurs qui l’accom¬ pagnaient furent reçus par S. M. le Sultan, qui, dans une conver¬ sation d’une demi-heure avec le Sous-Secrétaire d’Etat, posa de multiples questions sur notre programme de liaisons aériennes. Au cours de l’audience, le Sultan remit à M. Laurent-Eynac, les insignes de Grand-Croix de l’Ordre du Ouissam Allaouit. Après la réception, M. Laurent-Eynac se rendit au terrain d’avia¬ tion, d’où les trois avions arrivés la veille le conduisirent avec sa suite, en 35 minutes, à Casablanca. Le commandant Cheutin, com¬ mandant l’Aviation militaire marocaine et une escadrille escor¬ taient le Ministre; une deuxième escadrille, partie de Casablanca, vint au devant de lui. L’après-midi fut consacré à la visite du terrain d’aérostation de Bouskoura; du camp Cazès, des remarquables installations d’avia¬ tion militaire, et des installations du Service de la Navigation aérienne auxquelles préside M. Bédier. Le soir eut lieu une réception par Y Aéro-Club du Maroc,, qui a su grouper de nombreux adhérents. Ta* voyage fut continué le 5 octobre par une visite aux installa¬ tions d’aviation militaire de Marakech, et retour à Casablanca (a5okra parcourus en 1 heure 5o à l’aller, 1 heure 3o au retour) ; la journée se termina par une réception chez S. E. le Pacha de Casa¬ blanca. Le 6 octobre eut lieu h' départ de Casablanca à 9’- pour l'inau¬ guration du service aérien Casablanca-Oran avec survol de Rabat et arrivée à Fez à nh. Le 7 octobre, le Sous-Secrétaire d’Etat, quitta Fez à 9'1 i5m, par Meknès, Arbaoua, Tanger, pour arriver à Malaga à 1 9h i5m. Invité par M. Ruiz Ferry, président de Y Aéro-Club d’ Espagne, M. Laurent-Eynac a quitté l’avion à Malaga pour se rendre à Madrid. Les trois avions ont rejoint Toulouse, le 8 octobre après avoir parcouru chacun près de 5oookm, sans le moindre incident. Au cours de son voyage, M. Laurent- Fynac, a pu apprécier l'organisation parfaite, de l’entreprise Latécoère ; il a eu aussi confir¬ mation. en approchant le public du Maroc, que l’aviation civile y rend des services et que la population française du Maroc 11e peut plus se passer des avions qui lui permettent de correspondre en 58 heures avec la France. Le Sous-Secrétaire d’Etat a remercié chaleureusement le com¬ mandant Cheutin qui, à côté de l’œuvre remarquable qu'il a accom¬ plie au point de vue militaire, a toujours et en toutes circonstances prodigué à l’aviation civile une aide précieuse. Réunion du Comité juridique international. Le Comité juridique international pour la navigation aérienne s’est réuni au début d’octobre à Prague. Ce Comité, qui groupe des Comités de pays appartenant à la Société des Nations, s’était déjà réuni l’an dernier à Monaco. Son but est d’arriver à la création d’un véritable Code inter¬ national de l’air, et dès à présent il s’est occupé entre autres ques- lions de la propriété d’un aéronef, dont dépend sa nationalité, des questions de droit que soulève l’amerrissage ou l’atterrissage d’un aéronef, etc. Il a en outre émis des vœux touchant le droit que pourraient avoir des sociétés de transport régulier d’établir des aérodromes en territoire étranger. Les subsides hollandais. Le Gouvernement hollandais vient de porter à 420 000 goulden les subsides pour l’Aéronautique marchande. Dans le précédent exer¬ cice budgétaire, les subsides, cjui ne s’élevaient qu à 9.2 000 goul¬ den, étaient à peu près de pure forme. En Hongrie. On sait que la Compagnie franco-roumaine a obtenu du Gouver¬ nement hongrois une concession de 10 ans pour 1 exploitation de la ligne Vienne-Budapest-Belgrade. L ouverture du trafic sur la ligne Prague-Vienne-Budapest a eu lieu voici plusieurs mois. Toutefois, en mai 1922, une Société hongroise s’est formée, la Magyar Legiforgalmi Tarsalag, qui commencerait aussi dans un avenir très proche l’exploitation dé la ligne Budapest-Vienne. L’intérêt porté à F Aéronautique est d’ailleurs considérable en Hongrie; YAéro-Club hongrois compte à Budapest seulement 800 membres, et Y Union aéronautique hongroise groupe 5ooo mem¬ bres dans la capitale et 8000 dans les quatre provinces de Szeged, Miskoloz, Oroshaza et Peos. Des sections locales sont encore en cours de formation et l'on estime qu’à la fin de l’année le nombre des membres de l’ Union sera de 1 ) 000 environ. Le Gouvernement hongrois vient enfin de créer une Section aéro¬ nautique. au Ministère du Commerce et des Transports. Le Chef du nouveau service est M. Stcphan von Petroczy. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Publicité pour la poste aérienne. Sur la demande du Sous-Secrétaire d’Etat de l’Aéronautique et des Transports aériens, le Sous-Secrétaire d’Etat, des Postes et Télégraphes a mis en service huit grilles spéciales pour l’oblitéra¬ tion des timbres-poste. Trois de celles-ci seront utilisées à Paris, les cinq autres à Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse et Nancy. Ces grilles, qui seront un excellent moyen de propagande en laveur de la poste aérienne, sont ainsi rédigées : « l ’tilisez la poste aérienne. Se renseigner dans les bureaux de poste ». Visa des passeports au Bourget. Le v isa des passeports au llourget, pour les passagers allant à l’étranger ou en venant, s’elïeclue depuis plus d’un an au bureau du eommisaire de police spécial au port aérien, M. Courtaut, dont la courtoisie est connue de tous. Certains passagers, venant de l’étranger via Strasbourg, ou du Havre, et dont les passeports avaient déjà été visés dans ces villes, se montrèrent souvent choqués d’avoir à subir au Bourget une nouvelle formalité de visa, exigée par le Ministère de l’Intérieur. Celte formalité vient d’être supprimée pour les voyageurs uti¬ lisant les services de transports aériens faisant escale à Strasbourg et au Havre. Infrastructure. Sur les aérodromes du “ S. N. Aé. ”. Au Bourget, les constructions principales du Port aérien sont terminées. Toutefois les chantiers continueront encore pendant des mois à masquer l’ensemble des constructions, car il reste à effectuer de nombreux travaux d’aménagement de routes, caniveaux, égouts, et réparations de hangars-standard. Le dernier des cinq grands hangars en ciment armé est terminé. Chacun d’eux présente une surface utilisable pour les avions de 5om X 36m, soit i8oom2. L’entrée a 5om de large sur i5m de haut. Ces hangars, dont la conception et l’exécution sont une nouveauté dans la technique du ciment armé, ont été construits par l’Entre¬ prise Nidrecourt et Buerle. Derrière eux sont montés, et presque terminés, cinq hangars métalliques de dimensions plus modestes, livrés par les Allemands. Quant aux cinq hangars métalliques “ standard ” qui jusqu’à l'été dernier abritaient seuls les avions civils, ils ont été complétés par un sixième; successivement munis de verrières et de parois bri- quetées, ils garderont leur couverture métallique. A Orly, les travaux des trois grands hangars métalliques pour avions suivent normalement leur cours. Deux hangars seront uti¬ lisables avant la fin de 1922. le troisième an début de 1 92.3 . Ces hangars, d’une conception différente (construction métallique), constituent par leurs dimensions utiles, identiques a celles des hangars du Bourget, un bel ouvrage de I Entreprise Depret-Bixio. Les travaux des deux hangars de dirigeables continuent. Les fondations sont terminées et les amorces de piliers sont déjà à une dizaine de mètres au-dessus du sol. La confection du premier anneau de ciment armé est terminée, celle des autres continue à raison d’un anneau par 10 jours en moyenne. Rappelons que ces hangars sont uniquement en ciment armé. Les dimensions de chacun d eux soiit de 3oom de longueur sur 5om de hauteur. La section a la forme d’une chaînette renversée, de 1 jom d ouverture au niveau du sol; elle permet de loger soit un dirigeable de 5om de diamètre, soit deux dirigeables plus petits. La paroi est formée d’anneaux jointifs en forme d U. Chacun de ces anneaux est moulé sur place, sur un cintre en bois, monté sur 11b vérins et qui, dès qu’un anneau est terminé, est déplacé d’une pièce, pour servir à édifier le suivant. Ce procédé de construction audacieux est mis en oeuvre par l’Entreprise Limousin, et il constitue une curiosité qui fera date dans l’histoire des travaux publicè. Réalisation de beaucoup plus monumentale que les fameux caissons métalliques du Métropoli¬ tain, qui, il y a i5 ans, excitaient place Saint-Michel, à Paris, la curiosité de la foule. Gènes, port d’hydravions. Le commandant supérieur de l’Aéronautique italienne, d accord avec le Consortium du port de Gênes, vient de décider de faire amé¬ nager dans ce port une escale pour hydravions. Un grand hangar métallique de 25m X 6om sera monté sur un ponton flottant en ciment armé qui, en temps ordinaire, sera lui- même amarré dans le port, mais qui pourra aussi être remorqué en un autre point avec le hangar et son contenu. Déjà, malgré son trafic maritime assez intense, le port de Gênes peut d’ailleurs permettre à de gros hydravions de s’y poser en eau calme. Sur l’aérodrome de Centocelle. Le Gouvernement italien a décidé d’accorder un crédit supplé¬ mentaire de 1 200 000 lires au budget de l’Aéronautique afin de bâter les travaux d’amélioration de l’aérodrome de Centocelle. La route traversant l’aérodrome sera déplacée de façon à augmenter l’espace destiné à l’atterrissage et au départ des appareils. Trois nouveaux hangars de grandes dimensions viennent d’être construits. On projette la construction d’un grand mât de signaux. Les tentes-hangars de l’Aérodrome militaire ont été rem¬ placés par des hangars métalliques. L’aérodrome d’Aspern. Le Ministère autrichien des Finances fait savoir que l’aérodrome de Vienne-Aspern est maintenant classé comme aérodrome doua¬ nier; le terrain est actuellement en bon état. Les aéronefs marchands. L’équipement de bord des avions marchands. Le. S.iY./lé. a décidé d’exiger, à partir du Ier novembre 19^.2, l’application de l’Instruction ministérielle du 3i août 1920. Aux termes de ce document, tout avion de transport public doit posséder : r compas à liquide, compensable; 1 altimètre enregistreur; 1 indicateur de vitesse relative; 1 indicateur gyroscopique ; 2 indi¬ cateurs de pente ; 1 montre de bord. On sait, d’autre part, que la D.M. n° 9^9, du 1 \ février 1922, prescrit que tout avion de transport doit être muni de compte-tours enregistreurs. binfin l’Instruction ministérielle du 3l juillet 1922, dont l’appli¬ cation a été imposée par le .S. A .. le. depuis le Ier octobre, prescrit la présence, à bord des avions de transport, d’une boîte de secours médical analogue à celle que doivent emporter les trains. L’avion marchand “ Bristol ”-Jupiter. Le nouvel avion marchand Bristol à 10 passagers, muni du moteur Bristol-Jupiter 4oo HP à refroidissement par air, a été mis en ser¬ vice sur la ligne Paris-Londres. Cet appareil comporte, dans son fuselage, une cabine de 3m,20 de long sur im,2i de large et 1 111 , 7 5 de haut. Cette cabine peut être transformée en fourgon à marchandises. Sous le siège du pilote I II» L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. cl du mécanicien a clé réservé un compartiment à bagages de lm,3(i X im,2i X (»m , 7<>. Le moteur est isolé du fuselage par une plaque métallique incombustible. Les seuls réservoirs d’essence sont sur le plan supérieur. La queue est à incidence variable réglée par le pilote suivant la Sur le nouvel avion marchand Bristol à moteur c» .1 uerm; » joo HP, le montage à charnières du groupe moteur en permet l’inspection et le changement aisés. répartition de la charge. L’appareil est commandé par volant el les câbles passent sur des poulies de grand rayon. Châssis d atter¬ rissage oléo-élastique. Ce biplan a pour caractéristiques : Envergure, I7m,53 ; longueur, , 1 : hauteur, 3 m , 3 5 . Poids à vide, 1 8 1 jk*L poids en vol, 3o62k* ; charge au cheval, 7kK,5oo; charge au mètre carré, 46kg,873. Vitesse maximum, i8okmh; montée à 1 5oora en i3 minutes; rayon d’action, 3h3om à i )3kmh. Les transports aériens. Paris Constantinople est réalisé. La ligne Paris-Budapest, qui depuis le Ier mai 1922 fonctionne en service quotidien, a été prolongée jusqu’à Bucarest le vendredi 1 5 septembre et jusqu’à Constantinople le samedi 3o septembre. Sur la section Budapest-Bucarest, le service est bihebdomadaire avec départs de Budapest les lundi et vendredi. Au retour, les départs de Bucarest ont lieu les mardi et samedi. Le premier voyage a eu lieu le samedi 16 septembre. Sur la section Bucarest-Constantinople, le service est également bihebdomadaire, avec départs de Bucarest les mardi et samedi. Au retour, les départs de Constantinople ont lieu les lundi et vendredi. Depuis l’ouverture de ces deux nouvelles sections, le service en a été assuré régulièrement par fies avions Spnd-\0> à moteur Lorraine-Dielrich 070 1 IP, alors que les Potez-IN, avec même moteur, sont en service sur Strasbourg-Prague-Budapest. Ces premiers voyages ont été effectués par les pilotes Dcullin, Cuidon, Des- jobert, Beauregard, Launay, Thuau. L’itinéraire est le suivant : Budapest (aéroport de Matyasîold) Arad-Langos-Karansebes- Turnu Severin-Craiova-Slaf iua-Bucarest (aéroport de Baneasa), soit 82.3km, en 6 heures. Bucarest - Roustchouk-Baszgracl - Jamboli-Andrinople-Constanl i- noplc (aéroport de San Stéfano), soit 5i6km en 4 heures. Dans le courant de 192.3, dès que l’aérodrome de Zcmun .(Bel¬ grade) sera prêt, la capitale yougo-slavc sera également desservie. La ligne nouvelle Casablanca- Oran. Le nouveau service des Lignes Aériennes Lalécoère, Gasablanca- Rabat-Fez-Oran, fonctionne régulièrement depuis le Ier octobre. Les départs ont lieu tous les jeudis et tous les samedis, dans chaque sens; le trajet dure 6 heures, y compris jo minutes pour deux escales. Cette nouvelle ligne fait le trafic de la poste aérienne, des pas¬ sagers et des messageries. Elle permet de franchir en 6 heures, escales comprises, les 7 5 5 k in qui séparent Casablanca d’Oran, réunissant ainsi la métropole marocaine à la capitale de l’Oranie. Les tarifs sur Casablanca-Orau sont : pour les voyageurs 5oofr aller, 8oofr aller et retour; surtaxe postale, ofr,2. à pour la lettre ordinaire de 20g; aéropaquets et bagages, 8fr le kilogramme. La nouvelle ligne a été inaugurée le 6 octobre par le Sous-Secré¬ taire d’Etat de l’Aéronautique, le Directeur de la Navigation aérienne et M. Latécoère qui ont utilisé, pour gagner le Maroc, la ligne aérienne Toulouse-Casablanca. Alger-Biskra. Le service Alger-Biskra, exploité par la Société du Réseau Aérien Transafricain, et qui avait été suspendu en avril dernier, a repris, comme il était prévu, le Ier octobre à raison de trois aller et retour par semaine. Effets de la grève des inscrits. La grève des Inscrits à Bordeaux a retardé le départ du premier avion destiné à la ligne Dakar-Ivaycs, qui sera exploitée par la Compagnie atlantique de Navigation aérienne. % Cette Compagnie utilise des avions Caudron trimoteur type C-61. Les journaux, d’autre part, ont annoncé le service aérien Mar- seille-Oran pendant la grève des Inscrits. Toutefois, à la date du 7 octobre, aucun départ n’avait eu lieu, les passagers ne s’étant pas présentés en nombre suffisant, et l’avion, un Goliath de la Compagnie Aérienne Française, était encore au. Bourget. Le prix de la place pour Marseille-Oran a été fixé à if>oofr. v En Pologne. Le projet d’une ligne Danzig-Varsovie-Lemberg a été établi par la Société varsovienne Aero-Lloyd. Dès maintenant, la ligne fonc¬ tionnerait régulièrement trois fois par semaine. Poste aérienne Chicago-Seattle. Très prochainement Chicago et Seattle seraient reliés par un service rapide de postes aériennes, si le projet de loi donnant au Ministre des Postes le droit de signer lui-même des contrats pour l’établissement des services aériens est voté par le Congrès. Le voyage Chicago-Seattle pourrait être effectué en 2.4 heures en volant de nuit. Actuellement, les trains les plu° ranidés mettent 60 heures. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. ! 17 Sur les lignes aériennes. Mouvement sur les lignes du Bourget Du 1er au 10 . Septembre ,1972, Avions. Passagers. ... 2 1 j 97 j Marchandises et bagages, (en kgs ) 18879 Postes, (en kgs) 1 87 Du 11 a 11 ao . 835 7 1 4 1 3 1 2 5 Du 7 1 au 3 1 . 90 299 1 3 9 1 7 1 xo Totaux. . . . 2 209 53709 \ 7 7 Les totaux correspondants étaient : pour le mois de septembre 1971 1 i 18 1 6 78 j 57 1 Nationalité des passagers. Nationalité des passagers passant au Bourget pendant le mois d’août 1922 : Arrivées au Bourget . Toutes lignes. Sur Paris-Londres. Américains. . 456 soil 46,6 % joo soi | 49,6 °/0 \ nglais . . 3 07 » 3o 8 299 )) 3?,'> Français . . . . loi » io,3 / __ 1/ » 5,8 Divers . 1 1 9 » 17,3 61 » _ / / ? J Total.. . . • 97* 807 ✓ Paris-Londres représente 82 pour 100 du total du raouveme arrivées. Départ du Bourget. Toutes li gnes. Sur 1 ’aris -Londres. À mci icains . . 818 soil 58,6 °/o - - ') J J soi 1 63,5 »/ o Anglais . 3 jti » >. ) , O Q Q •» OJ ) » 77 , 5 / 7 Français.. . 118 » ■ _ .. 'v: ...... M3 ' *»?.* A '•'* tB Cliché de la Deutsche Luft Reederei . BRÊME VU D'AVION BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA VIE DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIEN Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 1 1 - lre ANNÉE - — N” 11 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra , si on le désire , de réunir les bulletins eu fin d'année. Supplément à L'Aéronautique. N" 42, Novembre 1922 *&£«£§£ g* SS ï" n Ta & ' - <-■' « M ■A £¥ ■•-'V Mrc r ; SSA — . ■?- •• ••/ •• •.. ' •• « «s* ■•'■•. * . • ■ ' / lü ÜÉ& *vV;: ■ 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAQRAM 85-35 Avions militaires Avions de transport Sport et tourisme Type IV — Biplace 370 HP. Type X B p 2. — Trimoteur 840 HP. Type XI Biplace à turbo-compresseur. Type XII. — Monoplace 370 HP. Type VII. Type IX. Type X. Type X bis 370 HP. — 2 passagers 370 HP. — 4 passagers 420 HP. Trimoteur. 840 HP. Trimoteur. Type VIII A. Type VIII G Type VIII R Biplace 50 HP. Biplace 60 HP Biplace 80 HP Publicité de L' Aéronautique Tous droits de reproduction réservés. L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. 123 Les avions qui durent Nous avons pensé que, pour réagir contre l opinion trop répandue que V avion est, par nature, quelque chose de fragile et d' éphémère, il était bon de publier ici quelques exemples de longévité aéronautique. Nous avons donc demandé aux constructeurs et aux entreprises cV aéronautique marchande de vouloir bien nous faire connaître les avions de leur marque ou de leur compagnie qui ont eu, à ce point, de vue , la carrière la plus remarquable. La Compagnie des Messageries Aériennes emploie actuellement des avions qui ont. déjà une longue carrière et cite notamment dans sa réponse (12/7/22) : Apï jareils Goliath : le F. ADAY, entré en service le 26 jnin 1921 : 19° heures de vol, 19 5ookm; le F. A DCA, entré en service le 24 août 1921 : 237 heures de vol, 23 75okm. Appareils Br e guet i/\ 7-2 : le F. CM AB, entré en service le 20 janvier 1920 : 355 heures de vol, 52 5ookm ; le F. CM AI, entré en service le 21 août 1920 : 220 heures de vol, 27 oookm. Ces appareils continuent du reste leur service. La Compagnie Franco - Roumaine de Navigation Aérienne nous écrit (25/7/22) : Sept avions Dotez- VI I, que nous avons en service depuis le mois de septembre 1920, atteignent maintenant de 25o à 3oo heures de vol, soit environ 45 oookm par¬ courus par chaque avion. Cinq avions Spcid- 33, en service depuis mai 1921, ont de i5o à 200 heures de vol. Les avions Dotez- IX, en service depuis septembre 1921, atteignent à peu de chose près les mêmes chiffres que les Spad- 33. C'est dans les maisons de construction qu'il existe les plus anciens avions en service : pendant la guerre, on voyait encore, affectés à l’ instruction ou au service intérieur des aérodromes, des appareils comptant de nombreuses années cl' existence. M. Robert Morane, qui a longtemps utilisé le monoplan d'exhibition de Garros, nous renseigne sur les plus longues carrières atteintes par des monoplans Morane-Saulnier : A notre école d’aviation de ^ illacoublay, avant la guerre, nous avons eu des avions sur lesquels ont été éduqués plus de 100 élèves; néanmoins, en raison des casses et des remises en état, partielles ou complètes, il 11’est guère possible de faire état de leur longévité. Depuis l’armistice, nous avons construit, pour notre École d’aviation, du matériel neuf et nouveau; quelques- uns de ces appareils ont près de 4oo heures de service. Toutefois, comme pour les appareils-école d’avant-guerre, ils ont subi de nombreuses réparations et remises en état. Le meilleur exemple que nous puissions vous donner est celui indiqué par un certificat qui nous a été remis, en septembre 1917, par M. le Brigadier Général R. Broohe Popham. du Royal Flying Corps : a Morane Parasol 110 IIP n° A-ï34 (numéro de fabri¬ cation 770) a été conduit de Paris à Candas par M. Baudry le 2.3 août 1916, et a été envoyé à la 3e escadrille le 26 octobre. Le 19 septembre 1917, cet appareil a disparu dans les lignes ennemies après avoir fait 287 heures 20 minutes de vol. Une nouvelle paire d’ailes y avait été 11 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. \±i montée Je 4 juin après 179 heures 20 minutes de vol, mais l’appareil n’a jamais été révisé complètement. » Cet appareil était un Morane-Saulnier du type P créé en 1916. Enfin, l’avion AI orane-Saulnier qui a servi à Prouvai pour établir le record mondial de loopings, 962 loopings en 3 heures 5a minutes, est un avion type A. F de notre marque, muni d’un 110 HP lihône, et qui a été construit en 1917. Il a été stocké dans nos hangars de 1917 à 1920. Il a été monté spécialement pour établir la performance en question et, depuis lors, n’a cessé de servir à M. Fronval pour tous ses vols de démonstration sur notre Aérodrome, ainsi que pour de nombreux meetings. Il n’a jamais été ni revu, ni réglé, et nous estimons ses heures de vol à plus de i5o, ce qui constitue une performance, étant donné le travail intensif que M. Fronval fait subir à ses appareils d’acrobatie. Les établissements Farman donnent sur leurs plus anciens appareils encore en état de vol la documentation qui suit : L’avion le plus ancien encore en service à l’aérodrome de Toussus-le-Noble est le F-/[ o n° 2, construit en 1916, un des premiers de la série F-4o; il a servi à M. Maurice Farman pour les essais de mise au point du type F-/\ o. dont il est sorti une si importante série. Après l’armistice, cet avion a reçu une double com¬ mande, a servi à l’apprentissage et à l’entraînement de M. Maurice Farman jeune et à quelques élèves; après une légère casse, il a été affecté au service de l’aérodrome et sert actuellement à M. Rougerie, directeur de l’aéro¬ drome, pour ses déplacements. Cet avion n’a subi aucune modification importante; quelques améliorations de détail, les changements de toiles indispensables par suite du service presque journalier qu’il a effectué depuis ses débuts et par suite des intempéries, cet avion étant du matin au soir hors du hangar. 0. . . .... i3o 563 1962a I 1 3 Du 21 au 3 i . . . . 10R 536 13489 80 — — — — Totaux. . . 36a 1 70 5 5 1 682 3 1 3 Les totaux correspondants pour le mois d’octobre 1921 étaient : 408 1 2 5o 2 1161 372 Un exemple intéressant de navigation. Le lundi 23 octobre 1922, le temps était dégagé au Bourget, couvert à partir de Beauvais. Au-dessous des nuages et de la brume, c’est-à-dire jusque vers iooom, le vent soufflait du NE à la vitesse de 5okmh en moyenne. Au-dessus le vent était vraisemblablement plus violent, mais sa direction moins bien connue. Le pilote Demoulin, sur un avion Goliath-Renault, prit le départ du Bourget à I2h i5m, à destination de Croydon où il atterrissait à i6hoim, après un voyage de 3h 4Gm; il était constamment resté en dessous des nuages. Le pilote Labouchèrc, parti du Bourget à I2h 53m sur un Golialh- Salrnson, arrivait à Croydon à i5h 55m, après un voyage de 3h 02m, effectué en montant au-dessus des nuages dès le départ, à une altitude moyenne de 23oom. Un trou dans les nuages aux environs du Crotoy lui suffit pour vérifier sa navigation à l’estime, et lui permettre de ne redescendre au-dessous des nuages que 5 minutes avant Croydon. Il est intéressant de rapprocher ces résultats. A la même heure, l’avion le plus lent (Golialh-Salmson) , conduit selon des procédés de navigation méthodiques, effectue le parcours en 42 minutes de moins que l’avion plus rapide. ( Goliath-Renault ) qui a été conduit selon les procédés les plus habituels. Ces 42 minutes de vol représentent une économie de combustible d’environ i5o litres et une économie sur l’amortissement j1) de l’avion d’environ 420fr. En outre, il y a lieu d’insister sur l’agré¬ ment du voyage fait à 2000m dans un air sans remous, tandis que les voyages effectués à faible altitude sont généralement troublés par des remous fréquents. L’absence de sondages à grande altitude dans l'après-midi du (*) (*) Amortissement calculé sur 3oo heures de vol. 23 octobre ne nous permet pas d’affirmer que ce gain de temps est uniquement dû à une bonne utilisation du vent. Toutefois un voyage effectué, à notre connaissance, par le même pilote en avril dernier, dans des conditions de vent analogues, avait été de beau- coup le plus rapide (b1 la journée. Les transports aériens en Colombie. La Soeiedad Colombo-Alernaùa de Transportes Aereos (S.C.A.D. T. A.) est; presque inconnue, fille n’en constitue pas moins l’une des plus importantes entreprises aéronautiques dans les régions équa¬ toriales. La Société, créée par des hommes d’affaires colombiens et alle¬ mands, est au capital de 200 000 pesos-or (environ 2 millions de francs) ; elle assure un service hebdomadaire régulier au long du lleuve Magclalena, entre Barranquilla, sur la mer des Antilles, et Girardot (ioookm) d’où la liaison avec Bogota, capitale fédérale, est assurée par une voie ferrée de i6okm; le trajet total dure Les trajets, au long du fleuve Magdalena , assurés en Colombie par les avions de la A. C.A.D. T. A. (Carte de L'Aéronautique.) 3o heures, dont 9 heures de trajet aérien avec quaire atterrissages intermédiaires. Le gain de temps sur le transport par vapeurs sur la Magdalena est au minimum de 8 jours. De Girardot, la liaison aérienne est poussée jusqu’à Neiva (i5okm), permettant de couvrir en 1 heure 10 minutes un trajet accidenté qu’on ne parcourt qu’à cheval en quatre jours. Mcdellin, capitale de l’État d’Antioquia, est desservie par un arrêt à Puerto-Berrio. Carthagena et Santa-Marta, sur la mer des Antilles, sont rattachées par avion à Barranquilla. Enfin des voyages aériens d’étude ont été poussés jusqu’à Cali, à travers les hautes chaînes de la Cordillère. 130 L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. Un système de correspondances bien étudié fait gagner deux semaines au courrier à destination ou en provenance de l’intérieur du pays. De juillet 1921 à juillet 1922, les six avions de la Société ont volé 1 joo heures, couvert 1 83 O j2km, transporté 3 3 7 5 k g de lettres, 2433ks de colis postaux, 800 passagers, au total (>2 tonnes de charge marchande. Ce service est assuré par des hydravions Junhers à flotteurs, qui donneraient toute satisfaction dans ce pays à températures extrêmes où domine la chaleur humide. C’est, à notre connaissance, la plus importante liaison aérienne assurée par des appareils entièrement métalliques. Le trafic postal France-Maroc-Algérie. La progression du trafic continue, très remarquable, sur les Lignes Aériennes Latécoère. En octobre, 172013 lettres ont été transportées sur Toulouse- M. Laurent- Eynac atterrit à Rabat. On reconnaît, de gauche à drotie : le Pacha de Rabat; AI. Pietri, directeur général des Finances; AI. Laurent-Eynac; AL Urbain Blanc; AL Latécoère; le général Coïtez; le commandant Cheutin; AI. AA aller, directeur général des Postes. Casablanca ou Casablanca-Toulouse, contre 128 562 en septembre, et alors que les chiffres correspondants pour octobre étaient en 1921, 40601 ; en 1920, 24 349; 1 263 en T919. Première statistique postale de la ligne Casablanca-Oran qui vient d’être inaugurée : 12 qi3 lettres, dont 1 1 i j3 du Maroc vers l’Algérie. Les messageries sur Paris-Londres. Le Ministre des Postes Britanniques annonce l’augmentation du tarif du transport aérien de Londres à Paris, pour les colis de plus de 5 livres. Les nouveaux prix sont : pour les colis pesant jusqu’à 2 livres, 1 shilling 9 pence; jusqu’à 5 livres, 3 sli ; jusqu’à 8 livres, 4 sh 6 p; jusqu’à 1 1 livres, 6 sh. Le mouvement aérien par Dantzig. Entre Dantzig et Berlin, et entre Dantzig et Riga, les appareils (limousine Junhers à six places) ont couvert en août une distance totale de 3q i35km, transporté 29 j passagers, 90 jo*" de bagages et 1.408 *s de colis postaux. On a compté 226 départs et autant d’arrivées. Services nouveaux Le service Londres-Manchester. Le service Londres-Manchester a été inauguré le 22 octobre par un appareil qui a quitté Manchester à qh 3om pour arriver à Croydon à 1 / 11 3om. Grâce à ce service, les voyages de Manchester jusqu’à Paris, Bruxelles, Amsterdam et Cologne peuvent être effectués en 6 heures. Ligne Reval Riga. L’inauguration de la ligne aérienne Reval-Riga aura lieu le 7 décembre. Il y aura trois voyages par semaine d’une durée de 2 heures chacun. On se propose d’essayer le raid Reval-Pétrograd. La Société Aeronaut s’est adressée aux Ministères respectifs afin de solliciter un subside. Se basant sur ses seuls moyens, la Société Aeronaut ne pourrait maintenir ses communications aériennes que pendant un temps restreint . Les aéroplanes de la Société, au nombre fie six, sont construits à l’usine Dvigatel. Ces avions sont de cinq à sept places. Dantzig-Varsovie-Lemberg. Le 1er septembre, la Société varsovienne Aero-Lloyd G.m.b.II. a ouvert la ligne Dantzig- Varsovic-Lcmberg, joignant Dantzig, un des grands ports aériens de la ligne Londres-H ambourg-Stettin- Dantzis-Konigsberg-Riga ou Moscou, à Varsovie, où aboutit la grande artère venant de Paris par Prague. Le trajet entre Kbnigs- berg et Varsovie est accompli en 2 heures 3o minutes et le trajet total mi un peu plus de 5 heures. Le service n’est encore, que tri- hebdomadaire, mais on envisage un service journalier. Cette ligne, qui relie Dantzig, le débouché maritime de la Pologne et Varsovie, complète bien les lignes aériennes Ouest-Est de l’Europe. Le travail aérien Consortium de cartographie par avion. Plusieurs sociétés allemandes et hollandaises viennent de se réunir pour former V A erokarto graphie-Union, association qui se propose de s’assurer le monopole de la photographie aérienne. Elle comprend : la Maatschappij voor Landoptmeting (La Haye), le Konsortium Luflbild G.m.b.II., la Stereographik Gesellschaft, la Lujtbild Gesellschaft, de Berlin, la Stereographik Gesellschaft de Vienne, T Oplikon-Ahtien Gesellschaft de Berlin. Promenades au-dessus de Berlin. Les demandes pour les vols de promenade au-dessus de Berlin ayant considérablement augmenté, la Deutsche Lufl Reederei a dû réserver, dit-on, 10 avions à cabine pour assurer ce service. Ces vols ont lieu quotidiennement, la matinée étant employée aux vols au-dessus de Berlin et de Potsdam, et l’après-midi, entre 3h et 6'1, aux vols au-dessus de Charlottenbourg, Crüucwald el du lac de Havel. LOUIS BREtUET AVIONS COMMERCIAVX 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (XVIe) — TÉL. PASSY 90-93 & 73-05 Ateliers à Vélizy-Villacoublay — Téléphone : Auteuil 12-15, 20-33, 15-83 et Vélizy 6 — Adresse télégraphique : Brégavion- Paris Publicité de L’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés. L'AÉRONAUTIQUE MARCHA N UK. COMPAGNIE AERIENNE FRANÇAISE TOUTES APPLICATIONS DU TRAVAIL AERIEN VOYAGES AÉRIENS sur commande pour TOUTE DESTINATION SERVICE PARIS-CHERBOURG, PAR AVIONS PRIVÉS EN CORRESPONDANCE AVEC LES TRANSATLANTIQUES « PROMENADES & CIRCUITS AÉRIENS au départ des aérodromes du BOURGET (Tel. Nord 48-08), NIMES, ANGOULÊME, NICE, etc- TRAVAUX DE TOPOGRAPHIE Plans de villes — Plans cadastraux — Plans de remembrement, etc. CARTOGRAPHIE - ÉTABLISSEMENT DES CARTES COLONIALES _ VUES PANORAMIQUES D’USINES ET DE CHANTIERS - ÉCOLE RÉGIONALE DE PILOTAGE A NIMES (Gard) PUBLICITÉ AÉRIENNE — PUBLICITÉ LUMINEUSE Le Gérant : E. Thouzeuter L Aéronautique marchande Cliché des Lignes Aériennes Latécoère RABAT — VJE AÉRIENNE DES OUDAIAS BULLETIN MENSUEL CONSACRÉ A LA Y1E DE L AÉRONAUTIQUE MARCHANDE, TRANSPORTS ET TRAVAIL AÉRIEN Directeur - fondateur : HENRI BOUCHÉ N° 12 - Irr ANNÉE - N° 12 AVIS Le texte de ce bulletin, encarté au centre de chaque numéro, est paginé à part. Cette disposition permettra , si on le désire, de réunir les bulletins eu fin d’année. Supplément à L’Aéronautique. N° 43. Décembre 1922 HYDRAVIOMo LQUlo ÔCHRECK constructeur ARGENIEUIL (GôO) . - Publicité de ~L’ Aéronautique Tous droits de reproduction réservés. v - - - ■M L’Aéronautique marchande Par le Lieutenant-Colonel CASSE Le Salon de l’ Aéronautique de 192a va ouvrir ses portes ; le nombreux publie qu’intéresse l’aviation, en le visitant, se rendra compte du travail accompli -en cette matière. Il parait opportun de saisir cette occasion pour exposer brièv cnient les grandes lignes de l’ effort qui doit se con¬ tinuer en faveur de la Navigation aérienne, en s’efforçant de tirer le meilleur parti de la situation actuelle et en écartant délibérément toute idée de prolonger la polé¬ mique que ce sujet a fait naître. Pour analyser notre programme d’action, essavons d’orienter celte action, d’en fixer la valeur ou l’étendue et de déterminer son point d’application. Par essence même, la Navigation aérienne est du domaine « international » et « intercontinental »; c’est donc avec I aide de la carte mondiale « économique » et « politique » et en étudiant les régimes climatériques que nous devons rechercher les régions propices à sa mise en œuvre. En étudiant les trajets suivis par les grands courants d’échanges d’ordre économique qui, empruntant à l’heure actuelle le bateau ou le rail, partent de France ou y transitent (lignes d’intérêt économique), en précisant les pays dans lesquels l’in¬ fluence française doit rester ou devenir prépondérante (lignes d intérêt politique), nous en déduirons I os diverses directions dans lesquelles nous devons orienter notre t* Il or I : nous fixerons des « zones d'action >■ dans lesquelles nos Entreprises de transports aériens auront utilement à déployer toute leur activité, qui viendra ainsi se juxta¬ poser à celle des moyens de transports plus anciens. Nous pouvons dès maintenant signaler à l’a lien lion des entreprises de transports aériens l’intérêt que pré¬ sentent des liaisons aériennes partant de France vers les pays du nord de ! Europe, vers l’Europe orientale soit par 1 Europe centrale, soit de préférence par le bassin oriental de la Méditerranée; mais une importance toute particulière doit être attachée à la consolidation dos lignes déjà existantes et à la création de nouvelles lignes destinées à relier la France d l’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, M aroc) et au delà (Niger, Afrique occidentale française) où elles viendront rejoindre des ligues colo¬ niales déjà amorcées. Ces données nous paraissent susceptibles d’orienter elli- eacement notre effort et les zones d’action ainsi désignées semblent devoir sullire à absorber pour un certain temps notre activité aérienne dans le domaine commercial et même polit icj ue. Si nous en venons maintenant à vouloir fixer la valeur de notre effort et déterminer son point d’appui, il faut serrer la réalité de près et examiner la situation du moment de notre aéronautique commerciale tant au point de vue technique, financier et administratif, car ces deux éléments : intensité et point d’appui de l’effort à produire, dépendent à la lois de l'engin aérien dont nous pouvons disposer et de la solidité administrative cl linancière de nos Entreprises de transports. L’appareil aérien vraiment commercial n existe 1 as encore en service d exploitation courante; jusqu’à présent on a utilisé des avions provenant de la guerre ou des succédanés plus ou moins bien adaptés à leur nouvel E 136 L’AÉRONAUTIQUE MARC I I A NUE. emploi. Néanmoins el malgré les apparences, nos cons¬ tructeurs travaillent avec acharnement à la réalisation de l’engin suscepl îhle eli; devenir un appareil de transport commercial à bon rendement. Il ne faut pas se dissimuler, en ellet, que sa mise au point est. particulièremenl diflieile et dispendieuse et les sujétions diverses et souvent contradictoires de 1 industrie aéronautique sont sulïisamment connues dans le publie, pour que l’on n’ignore plus qu’entre le moment delà con¬ ception d’un gros appareil sur le papier et celui où il peut être mis couramment en service régulier deux ou trois années d’essais et de travaux incessants sont nécessaires. Or, depuis la signature dé la Paix par suite de circons¬ tances diverses : démobilisation, dilficultés industrielles et financières, votes tardifs des premiers budgets d’après- guerre, ce n’est, guère avant, la lin de 1920 que nos Cons¬ tructeurs ont pu sérieusement se lancer dans l’étude du gros appareil commercial. Donnons donc sans cesse une impulsion vigoureuse à leurs recherches, et 11e jetons pas un cri d’alarme qui 11e pourrait que les décourager à un instant où ils sont, prêts d’atteindre le but cherché. On peut d’ailleurs espérer que dès 1923 nous pourrons mettre à la disposition des voyageurs et du fret aérien des appareils de transition qui, sans permettre d’aug¬ menter considérablement les distances franchissables, offriront au point de vue sécurité toute garantie; munis de trois ou quatre groupes moteurs indépendants, facile¬ ment amovibles et de types déjà éprouvés, ils seront capables de poursuivre tranquillement leur roule en vol horizontal avec un moteur arrêté. Nos entreprises de transports aériens disposeront ainsi de moyens techniques qui leur procureront la possibilité d’améliorer leur exploitation actuelle eu attendant l’outil plus perfectionné. Mais ce n’est pas au seul point de vue technique que nos Sociétés attendent une amélioration. Pour asseoir et étendre leurs entreprises, elles ont besoin de renforcer leur situation financière; elles ont travaillé à perte. Or, d’un côté l’état des finances françaises n’autorise pas le (jouvernement à accroître l’appui financier qu’il a largement consenti, el d’autre part la modalité de cet appui csl lelle que, une certaine méfiance dans l’avenir économique de la navigation aérienne aidant, ni la haute Banque, ni le grand Commerce ou la puissante Industrie ne paraissent en France vouloir s’intéresser pral iquemenl au développement de nos Sociétés. Ainsi, après trois années d’une action particulièrement énergique et dont le résultat, jugé en toute impartialité, nous autorise à louer ceux qui l’ont menée, il semble (pie nous soyions arrivés à la limite de portée de nos moyens d’action tant techniques que financiers. Comme pour toute entreprise dont l’essor a été très rapide, un palier d’un ou deux ans s’impose, il faut « organiser la position conquise ». Fsl-ee à dire qu’il faille rester inactif pendant ce laps de temps : nous estimons au contraire qu’on doit redoubler d’activité pour forger l’engin de transport perfectionné et élaborer de meilleures dispositions administratives el financières qui nous serviront de base de départ pour la reprise du mouvement en avant. Nous avons dit qqe de leur côté les constructeurs tra¬ vaillaient; pour sa part, l’Etat doit s’efforcer, en accord avec les Sociétés, de modifier les conditions de son appui financier sans augmenter les crédits de chaque exercice. Encore aujourd’hui les Sociétés sont soumises au régime des primes annuelles. Ces primes sont destinées à faciliter aux Compagnies l’achat du matériel volant nécessaire et à combler le déficit d’exploitation dû à f insuffisance des recettes et à l’élévation actuelle du prix de revient. Elles se divisent en primes (''achat et en primes de trafic. La prime d’achat rembourse à l’Entreprise la moitié du prix du matériel volant au fur et à mesure de son acquisition. Elle n’est accordée que suivant les nécessités de la ligne et moyennant certaines garanties techniques. Les primes de trafic se subdivisent en deux : la prime kilométrique et la prime de rendement commercial. La prune kilométrique est une prime technique qui, fonction de la vitesse et du tonnage, favorise les appareils rapides et les appareils gros porteurs. Pour d’excellents appareils, elle arriverait à être à peu près équivalente au montant des frais d’exploitation. Ainsi que son nom 1 indique, elle n’est allouée qu’au prorata du nombre de kilomètres parcourus. La prime de rendement commercial a pour but de couvrir les frais généraux de l’Entreprise concurremment avec les recettes commerciales. Elle est constituée par un pour¬ centage sur les recettes de trafic effectuées par Ja Com¬ pagnie; par là même elle incite les Entreprises à rechercher le fret et à lui imposer le tarif optimum. L’avantagé du système est de proportionner l’effort financier de l’Etat à l’effort, industriel et commercial des Compagnies. Son inconvénient esl de ne pas s'adapter parfaitement aux résultats financiers de l’Entrejirise. Il était cependant nécessaire au début, dans l’ignorance où l’on se trouvait des conditions d’exploitation et des tarifs convenables. En outre il a l’inconvénient de laisser les Entreprises dans f incertitude pour l’avenir puisqu’elles ne sont assurées de bénéficier du régime des primes (pie pendant une année. L’AÉRONAUTIQUE MARCITAN DE. Le Parlement a compris qu’il fallait donner aux Entre¬ prises une certaine garantie de durée pour leur permettre d’ellectuer les dépenses d’établissement nécessaires, dépenses , 7 53 1849 h. Marchandises transportées par une Compagnie entre Paris et Londres : 1919 ( Ier septembre au 3 1 décembre) . . . 1920 » ». . 17816 1921 » )) ... . '\ > Q | \ 1922 (ler janvier au 3 1 octobre ) . . . . 171.340 c. Progression dans le au Maroc : transport de postes de France 1919 . 35 kilogs ou 1 a36 lettres 1920 . \ 5 1 « 94349 ». 1921 . 664 » 4 0 60 1 » 1922 . ijo36 » i 79. 3 1 3 » Les exemples, qui à eux seuls justifient I œuvre déjà faite, autorisent tous les espoirs dans I avemrdc la Navi¬ gation aérienne. O m Lieutenant-Colonel CASSE. LA E KO NA UTIQU I'. MARCHAND E. 13$ H(Ucjn ;«*•© o © lYîyscoi L** VSrsDviq PA*f , Québec. SAN FRANCISCO, NEW- YORK jvan Tombouctcu DakaV ’anarn3 Vmarr.bbuç Léopofdvllle Port-Dar a na ns rive :id de Janeiro Courant du Tour du Monde Courant mondiou m affluents Route: d Empire fe Cap uenos Schéma général des liaisons mondiales pour lesquelles l’emploi de l'avion semble justifié. ! i) cnuianl e para llèle .Nord. Ce courant peut d’ailleurs être réalisé suivant deux tracés au moins pendant la traversée de 1 Europe, d Angleterre ou de France jusqu'à Constantinople, étant donné la multiplicité des centres économiques dans celle région. Sur tout le reste du tour du monde le tracé est nettement déterminé. Sur ce courant, des dérivations mondiales, véritables affluents, viennent sc souder. Enfin, sur cet ensemble d intérêt mondial, se greffent les routes d empire. C’est ainsi que nous avons été amenés à dresser le premier schéma (pu illustre col article, el (/ui nous semble correspondre, à des réalités. Ainsi apparaît immédiatement le caractère essentiel des transports aériens, et qui doit déterminer leur organi¬ sation : /’ internationalisme, le système des ententes entre nations. Le franchissement des frontières et l’organisa¬ tion elle-même des services imposent ces accords, condi¬ tion du rendement économique sans lequel les transports aériens ne vivront pas. Ce réseau mondial, très schématique, est un simple cadre proposé aux réflexions de tous. Mais, un pro¬ gramme de cet ordre une fois arrêté, il conviendra d’\ rapporter tout projet de liaison aérienne ; et toute réalisa¬ tion, qui ne se rattacherait pas au réseau mondial serait un gaspillage de temps, d’argent et d’énergie; elle ris¬ querait en outre de dérouter l’opinion. Quels sont donc, le long des grands courants mondiaux, les tronçons techniquement et commercialement réali¬ sables dans les conditions actuelles? Nous l’avons dit, les liaisons aériennes s’établiront selon des routes déjà tracées, de façon à toujours disposer de l’aide des moyens de transport plus anciens. Ce n’est que plus tard, et selon les progrès de la technique, que les liaisons aériennes affirmeront leur caractère propre, se simplifiant, sautant des escales, réalisant el allongeant la ligne droite où s’exprime leur nature. I. — Le tour du monde. L’arrivée de New- York en Europe peut se faire par l’Angleterre (Londres) ou par Paris. La sortie d’Europe semble bien être Constantinople. Entre les trois points Londres, Paris et Constantinople, bien des tracés se pro¬ posent. Deux surtout peuvent retenir l’attention pour des parcours aériens, l'un par les capitales de l’Europe centrale et orientale — et c’est un parcours dont l’intérêt politique est actuel — , l’autre parle bassin de la Méditer¬ ranée. Nous croyons à l’avenir du second. Ce sont avant tout des considérations techniques — supériorité de l’avion sur le navire, notamment — qui nous écartent de I Europe centrale malgré l’admirable réseau ferré qui y permettrait avec l’avion tant de combinaisons mléres- sa nies. Nous crevons que, de Londres ou de Loris la route se dirigera vers Home. Tout d’abord, eu égard aux difficultés des Alpes, la roule passera sans doute par Mar¬ seille, escale des paquebots, pour prendre la corde lorsque le matériel (‘I les conditions météorologiques le permet¬ tront. De Rome, la route sc dirigera sur Bnndtsi, d’où partent les paquebots italiens et anglais vers l’Orient, Salonique et Constantinople. De Constantinople la roule suivra le tracé du fameux chemin de fer de Bagdad pour arriver à Bassorah sur h' golle Persique. Dans celle tra¬ versée de l’Asie Mineure el de la Mésopotamie, la roule aérienne pourra s’appuyer sur les voies ferrées de Cons¬ tantinople à Angora, de Smyrne à Alep el de Mossoul .à Bassorah au long du Tigre. Il est d’ailleurs possible, en raison surtout des difficultés que présente encore pour l’avion le massif de 1 Albanie, que la route soit conduite directement par le sud de la Grèce, Smyrne et Alexan- drette pour descendre l’Euphrate et rejoindre le précé¬ dent tracé vers Bagdad. De Bassorah à Karachi, la route suivra la côte et la route des bateaux effectuant les services. De Karachi, elle coupera les Indes en ligne droite par Barocla (voie ferrée de Bombay vers le Nord) el A agpur pour rejoindie la voie ferrée et aboutir comme elle à Calcutta. A Calcutta commence un nouveau tronçon difficile, pour atteindre la Chine. Nous le verrons plus loin, le point important à atteindre semble être Tchong-King sur le fleuve Jaune. De Calcutta il y a les contreforts du Thibet à traverser. Malgré la voie ferrée qui de Mandalay à Yun-nan est, un précieux secours, malgré la possibilité d’arriver à pied d’œuvre, nous pensons que ce tronçon n’est pas encore commercialement réalisable et qu’il sera remplacé au début par une dérivation Bangkok- Ilanoï- lehong-King. De Tchong-King, le courant descend le fleuve Jaune, large souvent de plusieurs kilomètres, qui groupe sur ses rives tous les éléments actifs de la Chine, passe à Ilan-Kéou (chemin de fer Canton-Pékin) pour arriver à Chang-Hai (escale des paquebots). Puis le cou¬ rant Nagasaki (paquebots el Tokio (paquebots) à travers le Pacifique), pour reprendre à San Francisco et traverser l’Amérique par Cheyenne, Chicago , New-York. II. — Courant affluent Europe occidentale-Amérique du Sud. 11 semble bien que ce soit en France ou en Italie que ce courant puisse se détacher du courant du Jour du Monde. Et la France apparaît préférable car, par ailleurs, elle doit être l’about issan t des courau t s venant, de I Europe L’AÉRONAUTIQUE MARCHANDE. t il Stockhol lenhague lgimdre; Trieste, Belgrade Bucarest C0N5JÂNT1N0PL Salonique CARTE deYAEBONAUTIOUE septentrionale. ('/est donc de Paris que nous ferons partir celle dérivation. Elle doit gagner Dakar à travers l’Es¬ pagne. Le parcours futur sera vraisemblablement Bor¬ deaux (paquebots) - Al ad r ni - Tanger - ( ’ asablanea - / takar- Pernuntboue- /lia de d aucun- Buenos A//res-\ ulparuiso. III. — Courant affluent Europe occidentale Europe septentrionale Le but est ici de relier les pays de I’ Europe sept eut rionale, Il u s s i e , Ail c- magne, Scandi¬ navie, au grand cr^m> Itinéraire de la malle des Indes ■jp ods Dérivations européennes delà Malle des Indes _ Courants affluents européens . Ligne européenne d'intérêt politique , Moscou __ _y ^vlrslSbérie ! et te dapon • . jjA^perlin ’Oy Bruxelles 7*0*,,, „ / vers New-York zcr. Varsovie P Kharkov Prague ^Vienne Buda-Pest PARIS vers Bagdad eo lira tu du loue du Monde (‘I au courant v er s l’ Amérique du Sud. L’est bien à Paris que (loi i se faire celle soudure'. Nous y trouvons du resl e deux bran¬ ches : l’ une, par¬ tant de Paris, passe par Bru¬ xelles , Amster- d a m , C ope n- hague , Stock¬ holm et peut se prolonger vers I lelsingfors et Petrograd. L nul re, écono¬ miquement plus importante, de Paris passe par Cologne Berlin, Moscou et Xi] ni Novgorod pour atteindre le chemin de fer transibérien, au pied de l’Oural. Les deux courants affluents ont d’ailleurs été décrits à litre d’exemple. Nos cartes en indiquent d’autres, que nous n’avons pas spécialement qualité pour préciser. Les grands courants mondiaux dont nous venons n d’essayer de fixer brièvement les tracés s’appuient cons¬ tamment sur des liaisons existantes, ferrées ou maritimes. II va donc falloir d’abord profiter de ces liaisons et relier par avion quelques points particulièrement importants des itinéraires desservis, afin d’accélérer le transport sur l’ensemble. Ainsi, les .transports aériens s’organiseront, L'itinéraire W 24 ‘heures — t - < 16 Jours L’AÉRONAUTÏQU E MARCHANDE. tracé est avant tout une hase de discussion. Toutefois, dans la hiérarchie même des nota lions adoptées pour nos caries, nous n'avons pas pu ne pas traduire notre pensée personnelle. Les liaisons aériennes qui comptent, ce sont celles qui correspondent à d' indiscutables et perma¬ nentes réalités économiques. Les services aériens . heures de vol. M. Warner signale dans l’ordre suivant les appareils actuels au point: de vue de I avantage du moindre bruit : Goliath , / / and/ey- Page, Fokker, P oie z. Ce n’est donc pas une question de nombre de moteurs, mais plutôt de disposition des moteurs et de la cabine. Le bruit du moteur peut être diminué par des tuyaux d’échappement prolongés, ou mieux par des silencieux. Le bruit peut être aussi diminué si l’on cherche à supprimer toutes les vibrations : celles des supports des moteurs, des hélices, des parois de la cabine, etc. » AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR DE LA CABINE. La cabine doit être rigoureusement propre. La peinture est utilisée, car elle augmente peu le poids de l’appareil. Des produits comme le cuir verni et lavable et les simili- cuirs seraient intéressants s'ils ne sont pas trop lourds. Cette cabine, pour être rigoureusement propre, doit être, rappelons-le, réservée aux passagers. Les mécaniciens ne doivent pas être obligés de la traverser habituellement pour accéder à un organe quelconque de l’appareil. La cabine doit être aussi spacieuse que possible. I n couloir de circulation de 6oom doit être ménagé entre les sièges. Aucune barre transversale ne doit \ gêner la circulation. La hauteur de plafond le long d u couloir doi I êl re de •>. nl,a<>. I .es sièges doi ven l être confort aides : larges, rembourrés, avec dossiers, poignées et accoudoirs, cl permettre au MARCHANDE. passager de se placer dans diverses positions. C’est en effet en changeant de position que bon se repose : en allongeant les jambes, puis les croisant, en s’avançant sur son siège, puis en se reculant. Des sièges inclinables à bascule seraient intéressants. De même d serait 1 1 1 de* de ménager sur les sièges des tablettes amovibles servant d’appui pour la lecture (‘I des pochettes sur les. cotés pour permet Ire aux passagers d y déposer des caries ou papiers. Différentes commodités doivent être à la disposition des passagers. A portée de chaque siège, un récipient spécial pour le cas où le passager serait pris de vomissements, une carafe d’eau avec des verres, des filets à bagages tout autour do la cabine, des porte-chapeaux, etc. Il est utile a u ss i ([lie, pendant le vol. les passagers soient distraits et tenus au courant du voyage. 1 11e carie portant I itinéraire doit donc être installée dans la cabine. En outre, plutôt (pie des instruments dont la lecture est souvent malaisée, un index peut indiquer tous les quarts d’heure la position de l’appareil cl. sur un tableau, le pilote ou le mécanicien, de son poste même, peut indiquer l’ait i tude de vol et l’heure probable d’arrivée à (lest mal ion. Le chauffage doit être l’objet d’attention, car le froid comme le bruit est l’ennemi du transport par avion. Il faut donc chercher à isoler la cabine de I air extérieur. Si la douille paroi n’en traînai I pas un excédent de poids prohibitif, ce serait la solution. La paroi en toile est à proscrire absolument II semble en fait difficile d’arriver à maintenir par simple étanchéité une température ambiante suffisante. C’est donc par contact qu’il faut agir; Je chauffage électrique est à généraliser; surtout sous la forme de chauffe-dos contenus dans les dossiers, de chauffe-pieds inclus dans les tapis, enfin de couvertures chauffantes. Un interrupteur-régulateur pour chaque passager doit permettre de modifier le chauffage à volonté. DES LAVABOS. Des lavabos W.-C. sont indispensables. Ils doivent être tenus rigoureusement propres, être pourvus de chasses à eau, peut-être de chasse à air facile à imaginer avec une petite manche à air. Une toilette avec cuvette, savon et serviettes doit être installée. boutes ces indications sont faciles à réaliser sans exa¬ gérer beaucoup de perte de place et un gros excédent de poids. Elles sont (bailleurs absolument indispensables si les Compagnies de transports aériens veulent se créer line clientèle durable de voyageurs. Si un avion marchand dispose de iaookg de poids utiie, ses propriétaires seront bien inspirés — pour peu que les formes de l’appareil s’v prêtent — en sacrifiant à un aménagement hautement confortable le poids correspondant à deux ou trois passa¬ gers. Les recettes, bien loin d’en souffrir, en seront très largement accrues. L'A/'BON.Wi/Qi 1: M l itCJiANlŒ. L’A El! ON A U T I ( ) l ! R Ma RC f TA N DE. nr> Projet de carrosserie d'une « conduite intérieure » (SitEGUKT, établi pour M. lire pi . en u)ii, par U. Henri Labourdetlc. L’aménagement des carrosseries d’avions Persuadés que le M’ai confort est dès à présent un élément décisif de succès pour les transports aériens, nous avons posé à des professionnels clé ( aménagement con¬ fortable, c’est-à-dire à des carrossiers, un problème très analogue à celui qu ils ont à résoudre pour les voitures automobiles. I n avion comme la « conduite intérieure » M or une- Saul nier exposée au Salon était spécialement indiqué par l’analogie qu’il présente avec les voitures « conduite intérieure ». .Nous avons donc proposé aux maisons Këllner frères et Al illion- Gui et la note suivante, en même temps que nous leur remettions les « bleus » de l’appareil : Indications pour l’aménagement de la “ conduite intérieure ” Morane-Saulnier. i° Cabine , porte et fenêtres à joints parfaits , évitant toutes vibrations’' et toute entrée de la pluie. ■>.° I lires en verre t riplex, mobiles et réglables sans effort [système genre Dura. Voir Automotive Industries, du a 6 octobre). 3° Aération et ventilation bien étudiées pour des vitesses de quelque i5okmh. i° Propreté ri goitreuse ( linoléums-étoffes ou simili- cuirs lavables , peintures rtpolin). bonnes très simples favorisant le nettoyage. 5° Bons sièges, inclinés, et même inclinables, avec appuie-bras donnant à la main une position de prise natu¬ relle, et ci tablette amovible faisant partie du siège. 6. Chauffage intérieur — - Brûle-parfum — Filets à bagages — Porte-montre — Pochettes pour cartes — Fla¬ cons de sel. Poids total prévu par le constructeur pour cet aménage¬ ment i ntér leur (c est-à-dire pour' tout, sauf la carcasse meme de l’appareil et son recouvrement extérieur) : 8okgà iookg. Le projet des Établissements “ Million-Guief — Quatre sièges cannés, de ,i8cm à oocm de largeur, celui du pilote formant petit baquet fixe et les trois autres étant à inclinaison variable. — - Passages entre les sièges. - Coussins de duvet recouverts de cuir ou de simili- cuir. - Dossiers à ressorts courts et souples, amovibles, à accrochage et accotoirs à ressorts, également amovibles. — (il a ces descendantes avec systèmes de retnonle- glaecs à crémaillère. r> Pelite tablette mobile en ébénisterie avec rebord devant les trois glaces des passagers, tablettes se repliant au repos le long de la paroi. Petite cantine d’ ébénisterie avec miroir au-dessus de chaque tablette, ou une seule cantine placée entre les deux sièges avant du coté droit. Brfile-parfum sur le grand panneau entre les glaces. Vent dateur avec cage à la pari le arrière du plafond, okK. O O ■> Le projet des Etablissements “ Kellner frères Les Etablissements Kellner nous font parvenir le docu¬ ment suivant : SUGGESTIONS POUR L’AMÉNAGEMENT INTɬ RIEUR DE LA CONDUITE INTÉRIEURE MORANE-SAULNIER. Il nous semble que la pratique automobile doit trouver son application dans l’aménagement des véhicules aériens. Seules diffèrent les questions de poids et de ventilation. Pour donner plus de clarté à votre projet, nous répon¬ drons dans l’ordre, aux paragraphes que vous nous avez indiqués. Avant tout, nous ferons toutefois remarquer que les schémas fournis (x) sont très insuffisants pour donner des indications précises. i° La cabine devra être suffisamment haute pour qu'on puisse s'y tenir debout sans trop de gêne. fous les angles du plafond, du plancher, des différentes parois verticales devront être arrondies. Les glaces seront serties dans des cadres métalliques garnis d’I en caoutchouc, comme cela se pratique en automobile. L’étanchéité de la porte sera assurée, soit par un recou¬ vrement à crochet qui l’entourera tout autour, soit par un tube de caoutchouc, mis en feuillure tout autour de la porte et qui constituera, ainsi, un joint parfait. a° Les glaces Triple .r trouvent ici un emploi presque exclusif. Nous préconisons de les rendre fixes comme nous le disons plus haut el ceci d’après nos expériences aériennes personnelles. Il est, en effet, impossible de rendre parfai¬ tement étanches des glaces mobiles, dans quelque sens qu’on les déplace par translation, en même temps qu’en raison des vitesses atteintes, l’ouverture d’une glace, aussi réduite soit-elle, amène un courant d’air très désagréable qui circule tout autour de l’intérieur de la cabine. (*) Les trois bleus de l’avion. • )° Mous préconisons des ventilateurs à persiennes ré¬ glables, placés sur les cédés, dans le haut de la cabine (‘I mis dans une position telle (incliner les jalousies exté¬ rieures à 4 5°) (pie la pluie, aux grandes vitesses, ne puisse pénétrer, même par ruissellement. \° Il nous semble que la garniture intérieure devrait s' ins¬ pirer largement de ce qui est fait dans les premières classes de nos chemins de fer français, c’est-à-dire : employer le Li ncrustci-W allon clair pour le pavillon et les parties supé¬ rieures des parois verticales, avec un élégant rechampis très simple tout autour; utiliser la même matière pour le bas mais de couleur plus foncée, brun, gris, vert; ces deux surfaces de couleurs différentes étant séparées par une frise de bois d’acajou très simple et peut-être incrustée d’une marqueterie sobre et légère. Pas de moulures nom¬ breuses, de planchettes, etc., qui ne sont que nids à pous¬ sière et obstacles au nettoyage. Le sol sera recouvert d'un linoléum uni ou à dessins, comme dans les wagons-couloirs. 5° La question des sièges est évidemment la plus impor¬ tante. puisqu’il s’agit d’envisager des stations prolongées dans la position assise et qu’il importe donc d’y être con¬ fortablement installé. Ici, la question de poids et d’encom¬ brement rend la solution assez difficile. Kn raison de l’exiguïté de la cabine, on ne peut songer qu’à des sièges fixés au plancher (à qui, même, ne peuvent être incli¬ nables. Nous envisagerions très bien leur construction en cor¬ nières d’aluminium pour constituer l’armature, ou mieux encore, si de grandes séries pouvaient laisser envisager un amortissement facile de l’outillage nécessité, des sièges fondus en aluminium, ce qui permettrait de les rendre encore plus légers et d’utiliser le poids ainsi gagné à un capitonnage soigné, où la plume serait employée dans les couches extérieures pour obtenir un contact moelleux. Ces sièges pourraient être recouverts de drap ou, ce qui serait mieux, de cuir. On aurait ainsi l’équivalent du L AERONAUTIQUE MARCHANDE \r i l n, vu [ji i .rtr on oui t l ; n i loi lu iu fl Projet de carrosserie, pour une “ conduite intérieure ” Morane-Saulnier, présenté par les Établissements Million-Guiet P j- 148 L’A K MO NAUT1QU E MARCHA ND K. Projet établi, pour l’aménagement d'une « conduite intérieure » Morane-Saulxier, par les Etablissements Kkt.lner frères. \, ventilateurs à glissière: l>, brûleur de parfum: G, porte-bouqucls ; D, pelils porle-bagagcs ; Iî, cantines contenant un cendrier cl deux flacons de sel; F, tablette dans son cadre: K, tablette rabattue; G, porlc-earles ; II, lilels vide-poches ; I, Loi eid de couleur foncée formant lambris; .1, soie lavable de teinte claire; K, frise d'acajou. confort des grands ( îi u I en ils anglais de fumoir ou de hall. Nous envisagerions une tablette articulée sur les parois de la cabine, permettant son utilisation au gré du pas¬ sager. Derrière le fauteuil et sur le dossier, on mettrait un filet, permettant de loger des objets comme cache-nez, gants, casquettes, etc. (j° Xous envisagerions aussi de mettre un fil e I tout à fait similaire à ceux existant dans les chemins de fer, au-dessus des deux sièges Alt, avec des supports naturel¬ lement eu aluminium fondu. De chaque côté el à hauteur de chaque siège, on pour¬ rait prévoir: une cantine individuelle contenant un cen¬ drier, un flacon de sels, un porl c-mon I rc, etc. Un ce qui concerne le chauffage, il nous semble i in possible, pour le poids fixé , de prévoir quoi, que ce soit. La meilleure solution, cependant, paraît devoir cire une simple déri¬ vation de chaque côté de la carlingue des tuyaux d’échap¬ pement du moteur que l’on ferait passer à l’intérieur, au travers d’un petit radiateur, isolé des contacts extérieurs par une lole d’aluminium décorée. Mais, encore une fois, le poids qui nous a été indiqué nous semble ne ]>as devoir permet Ire cet aménagement . En résumé, il nous semble que, pour obtenir le confort désiré, avec le poids limité qui nous est donné, il faille d'abord établir des fauteuils confortables ; après , s'accom¬ moder du poids disponible pour faire de Ici décoration. Cette question de poids nous a fait supprimer a priori les systèmes de lève-glaces à 'adapter aux fenêtres, en admettant que celles-ci puissent s’ouvrir; ceux-ci étant beaucoup trop lourds el compliqués. Nous avons d’ailleurs I impression très nette que, dans un proche avenir, l’aménagement intérieur des avions sera quelque chose de tout à fait semblable à ce qui existe îi l’heure actuelle dans tous les véhicules terriens de trans¬ ports en commun, la question du poids diminuant d'im¬ portance avec, l’améliorai ion des qualilés dynamiques des avions. Nous estimons qidtl y a dans ces deux projets , dont nous remercions les auteurs , des éléments intéressants /unir nos constructeurs et nos enlre/irises de transpoi Is aeriens. L’AÉRONAUTIQUE MAR (VIT A N I >E. I 19 f.e voyage Toulouse-Casablanca el retour de l'un des gagnants de notre Coxcouhs des Voyages akuikns, AL Pierre Dalsace. Quelques clichés de I est -pocket : A gauche, l'avion vole entre deux mers de nuages. — Au centre, deux avions postaux sur le. terrain d’Alicante. A droite, elTot de soleil dans le port de Malaga. Dans les Compagnies. Concentration des entreprises britanniques. l’hghl écrit : « L’annonce de la coopération future entre les trois Compagnies .britanniques de transports aériens sera sans aucun doute la bienvenue dans tous les milieux. Dans un avenir rapproché, eu efiel, les trois Compagnies existantes réuniront leurs services de publicité et de location des places. Il est évident que cette déci¬ sion permettra de réaliser des économies appréciables, car certains Irais generaux ne sont pas plus considérables si I on fait partir 10 avions par jour que si l’on n en fait partir qu'un seul ». Les entreprises allemandes. Tl vient de se fonder à Berlin le Lloyd Junkers Luflverkehr G.ni.b. lf., qui doit succéder au Lloyd Ostjlug pour l’exploitation des lignes aériennes Berlin-S tel I in- Danzig- K dnigsberg-K o\v no- Riga et llambourg-Stctl in. La Deutsche Luft Reederei et le Lloyd Lujtdiçnsl Sablatnig * viennent de fusionner. C’est le directeur technique de la D.L.R. qui assume la direction de la nouvelle Société. Une ligne au Japon. La Compagnie de transports aériens d'Osaka a demandé l’auto¬ risation d'organiser une ligne de ubkm de Izumi à Kokushima. Ce parcours serait exploité à I aide d’avions Far/nan. Propagande pour la poste aérienne. Les Lignes Aériennes Latécoère appliquent depuis quelques jours sur leurs correspondances et sur les enveloppes qui leur sont, confiées par tout propagandiste volontaire, des étiquettes incitant le public à utiliser, pour le Maroc, la voie aérienne. Citons, parmi les formules employées, celles-ci : Envoyez vos lettres, allez an Maroc par avion : vos correspondants vous sauront gré d'utiliser la voie la plus rapide. Sur les lignes aériennes. Mouvement de l'aéroport du Bourget. Novembre 1922. Marcha ndises Avions. Passagers. et bagages. Postes. ( en kgs) (en kgs) Du 1e1' au 10 ...... . 5 \ 9.16 -5 5a 35 Du ir au >0 . ï6 68 a.8/î8 8 Du ■> 1 au 3 1 . fa Vio q 1 f\ 1 80 Totaux. ...... 1 ■:>■>. ) 1 \ 1964 1 78 Les totaux de novembre iyat étaient les suivants : a.68 656 î 5 9 1 a 173 Les chiffres précédents représentent le trafic de 18 jours; pendant ta jours pleins, au cours du mois, aucun appareil n'a pu prendre 1 air par suite des circonstances atmosphériques par trop défa- vora blés. Une inauguration au Bourget. Le dimanche la novembre, au cours de sa visite au Port aérien du Bourget, M. Millerand, Président de la République, inaugura le monument élevé par la Compagnie Franco-Roumaine pour com¬ mémorer 1 ouverture des baisons aériennes : Paris-Strasbourg- Praguc - Vienne - Budapest. - Belgrade - Bucarest - Constantinople et Paris-Varsovie. Accompagné de M; Laurent- Hynac, de M. Pierre-Etienne Blandin, du Colonel 'Casse, Directeur du Service de la Navigation Aérienne, de M. Osusky, ministre de Tchéco-Slovaquic à Paris; de M. Anto- nesco, ministre de Roumanie à Paris; de M. Puech, Président du Conseil municipal de Paris, et entouré de personnalités nombreuses, le Président de la République fut reçu par le Général Duval qui lui présenta le monument et le salua en une courte allocution. Des discours furent prononcés par MAI. Osusky, Antonesco et Puoeh. Le Président de la République dit sa satisfaction de l’œuvre aéronautique accomplie. Un lunch réunit ensuite les personnalités présentes, dont plu¬ sieurs visitèrent les installations de la Compagnie Franco-Roumaine et effectuèrent une promenade en avion. Citons parmi elles : Mme et M. Renault, Conseiller général de la Seine; Al. Léon Riotor, Conseiller municipal de Paris, Conseiller général de la Seine; AI. Louis Delsol, Conseiller municipal de Paris, Conseiller général de la Seine. Une semblable inauguration a eu lieu à Strasbourg et, en pré¬ sence de tous les Alcmbres des Gouvernements, à Prague, Varsovie, Vienne, Budapest, Bucarest et Constantinople. Les discours prononcés à Paris ont nettement souligné l’intérêt politique qui s’attache aux liaisons aériennes réalisées entre ces capitales. Alais le général Duval, en évoquant les temps prochains « où lé ciel de chaque pays aura cessé d être libre », a marqué le point important. Et c’est seulement dans la mesure où les relations politiques exprimeront des réalités économiques permanentes qu elles pourront trouver dans les liaisons aériennes une expression durable. D’Arguetf se tue en volant par la brume. Un avion de la Compagnie Franco-Roumaine avait quitté Prague 150 LA K lit (NAUTIQUE MARCHANDE. pour Varsovie le >o octobre, à ii1' > >m, piloté par d Arguelî; il avait à bord un passager venant de Paris se rendant à Varsovie. L’avion arriva à i d' >om dans la région de Trauleneau (Biescn- gebirge) sur la frontière Tehéoo-Slovaque allemande) el lui saisi par le brouillard, qui venait de se former subitement dans tonte la région montagneuse. Le pilote ne put se dégager de la brume et vint heurter, près de Broumow, sur le flanc de la montagne, des sapins et des rochers. Des bûcherons, qui avaient entendu le bruit de la chute, se por¬ tèrent sur les lieux de l’accident et dégagèrent des débris de l’appa¬ reil le pilote d’Arguefl qui avait été tué sur le coup, et le passager qui ne portait qu’une contusion sans gravité et qui continua sa route le soir par voie ferrée. Le corps de d’Arguefî fut ramené en France et inhumé au cime¬ tière ilu Bourget le vendredi 17 novembre. Paul d’Arguefî, né le 10 mai 1886 à dalla (Crimée) était lieutenant- colonel de l’Armée impériale russe et chef de bataillon de b Infan¬ terie française. Chevalier de Saint-Georges et de Saint- Vladimir, ofïicier de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre avec 9 palmes, il fut affecté dès le début de la guerre à l’Armée française comme capitaine au 1 3 1 e régiment d’infanterie. Dans celle arme il fut blessé cinq fois. Il passa dans l’aviation le 22 juillet 1915, fut breveté pilote le 3o janvier 1 9 1 G et affecté à l’escadrille n° 48 en mai 1916, Parti en mission en Russie le 1er août 1916, il est affecté à l’esca¬ drille n° 19 et abat, sur le front russe, 6 avions ennemis. Rappelé en France en avril 1918, il est affecté au G.C. 21 (escadrille 121), le 14 mai 1918. Du Ier juin au 5 octobre 1918, il abattit alors 9 avions allemands. D’Arguefî était entré à la Compagnie Franco-Roumaine en juillet 1922. Il avait d’abord été affecté à la section Paris-Strasbourg, ensuite à la section Strasbourg-Prague et enfin, le Ier octobre, à la section Prague- Varsovie. D’Argueff était marié. Ainsi disparaît obscurément, au cours de la dure besogne quo¬ tidienne qui est celle des pilotes de nos compagnies, un de ces grands pilotes de guerre qui sont encore la principale force de l’aviation d’aujourd’hui. Sur Casablanca-Oran. Les départs sur la ligne Casablanca-Oran ont actuellement lieu les jeudis et dimanches. Sur Danzig Lembergx En septembre 1922 sur la nouvelle ligne polonaise reliant Danzig- Varsovic et Lemberg (Lvov), le trafic, d’abord limité à trois jours de la semaine, fut bientôt étendu à tous les jours ouvrables. Pendant le mois 102 vols ont été exécutés, et 255 passagers. 24‘20kg de fret, 33okg, 5oo de postes ont été transportés. Le trafic ne sera pas interrompu pendant l’hiver; les cabines des appareils ont été pourvues d’appareils de chauffage. Sur Paris-Constantinople. Depuis le Ier novembre, tous les services assurés par la Com¬ pagnie h'ranro-Roumaine sur Paris- Varsovie et Paris-Conslanli- nopJc sont suspendus, comme l an dernier à pareille époque. Ils seront repris au printemps. Sur Séville Larache. Celte ligne a été inaugurée le i5 octobre 192t. Voici les résultats • annoncés de la première année d’exploitation : Nombre de voyages (aller et retour), >j>; kilomètres par¬ courus, 186 3oo; heures de vol, 1 j GG ; passagers transportés, 55:>; kilogrammes de marchandises, 97); sacs de correspondance, to35. Les capitaux, le Conseil d administration et la Direction de la Société exploitante sont exclusivement espagnols. TRIBUNE DES LECTEURS. D'une lettre que nous adresse M. Léon' Petit , l’un des gagnants de notre Concours des l '0 pages aériens, nous publions les passages suivants. Mon récent voyage Toulouse-Casablanca et retour, par avion des Lignes Lalécoère, s’est effectué avec la plus parfaite régula¬ rité, aux dates fixées à l’avance. Je renonce à décrire le magnifique panorama qui se déroule tout au long du parcours : c’est un enchan¬ tement. Et je garde de cette merveilleuse randonnée le souvenir le plus exquis. Ce voyage France-Maroc devient, grâce à l’avion, d’une réali¬ sation rapide et simple. Voyez, par exemple, mon retour. Départ de Casablanca à 6tl du matin, et arrivée à Barcelone vers 3h de I après-midi , après les courts arrêts prévus à Rabat, Malaga et Alicante. Le lendemain matin, départ de Barcelone peu avant 7 h et atterrissage à Toulouse à 911. Immédiatement conduit à Toulouse-gare par l’auto des services Lalécoère, je prends l’express de ioh, qui m’amène à Paris le soir meme. Ce voyage 11e constitue pas un record ou un fait exceptionnel; des renseignements que j’ai recueillis en cours de route, il résulte que les voyages sont exécutés chaque jour très régulièrement; et c’est d’ailleurs ce qui explique l’augmentation constante et rapide du courrier transporté. Cette merveilleuse régularité est due en partie aux conditions atmosphériques, généralement assez bonnes; mais elle est due principalement au bon état du matériel et, avant tout, à la valeur et à l’état d’esprit du personnel. C’est en effet ce dernier point qui m’a le plus frappé tout au long' de mon voyage. Que ce soit aux aérogares de Toulouse ou de Casa, ou bien aux modestes aéro¬ places, d’ailleurs bien organisées, de Barcelone, Alicante' ou Malaga ; chacun, à quelque titre qu’il appartienne au personnel : chef d’aéro¬ place, pilote, mécanicien, etc., chacun est animé d’une foi vive en l’avenir de l’aviation commerciale et tout particulièrement de la ligne « France-Maroc ». Et cela se traduit par un travail consciencieusement exécuté. C’est du moins ce (pie j’ai constaté, et j’en donnerais volontiers des preuves, si je ne craignais de m’étendre trop longuement. Au cours des 3 700 1011 que comporte le voyage aller et retour, j’ai utilisé huit appareils Breguel-Renaull, car on change d’avion à chaque escale. Aucun des huit moteurs utilisés 11’a eu la moindre défaillance, n’a donné un souci quelconque au pilote. Certains passagers estimeront peut-être que le confort à bord laisse peut-être à désirer. En effet, le voyage s’effectue généralement en avion découvert. Ce n’est du reste pas un inconvénient, et, à mon avis, c’est même plus agréable. L’essentiel est d’être suffisamment vêtu; et, à ce sujet, pas de souci pour le passager, on prête le néces¬ saire lors du départ. < fii a dil et écrit, qu’au Maroc, 11 I aviation était tout à fait entrée dans les mœurs ". < >n n'a pas exagéré; et je me suis vite rendu compte, «lès mon arrivée a Casablanca, de quelle popularité jouis¬ sait la ligne J^alécoère. Il est vrai que ceci est peut-être un peu l’œuvre de M. Roi g, chef de service des L. A. L. au Maroc, qui a su créer autour de la ligne un courant de sympathie considérable. «MESSIEURS LES VOYAGEURS, EN AV I O N !... » Croquis pris par Pierre Lissac a l'Jlero-port du Bourget. IM L’AÉKONAUTIQUE MARCHANDE. COMPAGNIE AERIENNE FRANÇAISE TOUTES iPPLICOTIOUS DO TR1VJIL 1ÉRIE* VOYAGES AÉRIENS sur commande pour TOUTE DESTINATION SERVICE PARIS-CHERBOURG, PAR AVIONS PRIVÉS EN CORRESPONDANCE AVEC LES TRANSATLANTIQUES PROMENADES & CIRCUITS AÉRIENS au départ des aérodromes du BOURGET (Tél. Nord 48-08), NIMES, ANGOULÊME, NICE, etc. TRAVAUX DE TOPOGRAPHIE Plans de villes Plans cadastraux — Plans de remembrement, etc. CARTOGRAPHIE - ETABLISSEMENT DES CARTES COLONIALES _ VUES PANORAMIQUES D’USINES ET DE CHANTIERS _ ÉCOLE RÉGIONALE DE PILOTAGE A NIMES (Gard) PUBLICITÉ AÉRIENNE — PUBLICITÉ LUMINEUSE Le Gerant ; E. Tiiouzellier. RÉPERTOIRE COMMERCIAL DE Flndustrie Aéronautique Française Il is our intention to bring out under this title a Catalogue of French aeronautical products. In order to l’aci 1 itate the perusal ot this catalogue and to increase its value we hâve followed, in so far as it depended on us, the follo- \\ ing ru les : A uniform plan. Classification according to the different products. Under each product, thé firms are given in alphabetical order. This catalogue only includes adver- tisements which hâve been drafted bv the advertisers themselves under their own responsibility. We hâve however considered it advisable to complété the Index by a 1 ist of ail the reallv used French machines. Nous nous sommes proposé de présenter sous ce titre un catalogue des fabrications aeronautiques françaises. Pour faciliter la consul¬ tation et accroître l’efficacité de ce Répertoire , nous y avons appliqué, pour autant qu’il dépendait de nous, les règles suivantes : Présentation uni forme, Classement par fabrication, Dans chaque fabrication, inser¬ tion par ordre alphabétique de firme. Ce catalogue ne comprend que des textes de publicité, rédigés par les soins et sous la responsabilité des annonciers eux-mémes. Toutefois, nous avons juge utile de compléter le Répertoire proprement dit par une liste des aéronefs français réel¬ lement en service. Nuestro intento, al publicar este Rcpertorio , ha sido présentai' un catâlogo de las fabricaciones aero- nâuticas francesas. Para facilitai' el consultai' de éste y aumentar su utilidad, hemos aplicado, lo nuis que dependià de nosotros, las si- guientes réglas : Présentation uniforme, Clasificaciôn por fabrication. En cada fabricacion, inserciôn de las casas por ôrden alfabética. Este catâlogo no comprende sim» textos de publicidad redactados por las mismas casas anunciadoras y bajo su responsabilidad. Sin em¬ bargo, nos ha parecido util com¬ plétai' el Repertorio propiamente dicho con una lista de los aparatos franceses realmente en servicio. AVIONS — HYDRAVIONS — DIRIGEABLES Blériot Spad 20 . O Breguet 22 . Il Latham H. P>. 5 (hydro) . 20 Blériol Spad 34-5 1 . Farman Sport . 12 Levasseur (torpilleur) . 21 4 13 Lioré et ( tlivicr . 00 Rlériot Spad 46-56 . . 5 Farman C. L. (Hydro) . . 14 Liorc et Olivier 11. 13 ( hydro ). . 23 Borel C. 2 . . 6 Farman F. 70 . . 15 Nieuporl-Delage 29 . 24 Breguct 11 . Farman 110 . . 16 N ieuport-Delagc 30 T . 'IÔ s . 17 Dotez IV . 2G B regu et 1 » C. 2 . . 9 F. B. A. Type S. (bydto).... . 18 VIII . 27 Breguct 19 . . 10 F. B. V. H II. K. a ( hydro;.. . 19 » I\ . 28 Dotez X . » \1 . » XV . >» XVIII . Schneider . Tampier (avion . Tampier -automobile) Wibault C. 1 . Dirigeable Vstra-Torrcs io^oo"'3. 37 [ Dirigeable Zodiac rioo01'1 . 38 29 30 31 3'2 33 3ô 30 Engines — MOTEURS — Motores Moteur Karman 18 WD -000 IID 39 Violeur Ilispano-Suiza 300 HP. 10 Violeur Lorraine Dictr icb 10011 D 1 1 Moteur Renault 300 HP . 13 Violeur Kenault 450 IIP . 13 Moteur Renault 550 IIP . 14 Moteur Salmson A. Z. 9 300 HP 45 Moteur Salmson A. H. 9 250 HP 16 Moteur SalmsonC. VI. i8 5ü0 HP 17 Moteur Salmson C. VI. 9 200 IIP 48 Moteur Salmson A. C. 9 100 IIP V.) INSTRUMENTS Instruments Aéra 1 . . 50 ,1 a u geurs et tra nsmelteu rs Corset 52 La Précision Moderne . 54 » Aéra 2 . . 51 Aérothermomètres Fournier... 53 Indicateur de vitesse “ Dugit ’’. 55 Parachutes Georges Cormier... 58 | Photographie aérienne : App. Callus.. 59 | Matériel Société commerciale des Stocks de l'Aviation . Indic de sustentation “Dugit”. Contrôleur de route “ Dugit ". . automobile Crochat . . . 60 61 et 62 56 57 Liste des avions, hvdravions et dirigeables français actuellement en service . - 1 - pages 63 et 6 V 1 SPAD XX SCOUT FIGHTER MACHINE The Spad XX machine (called Spad-Herbemont ) driven bya3U0H> Hispano-Suiza engine, of which thousands were ordered at the time of the Armistice and which since has been constantly improved, tra- vels as fast, rises as quicklv and is as easily handled as the best single-seater machine. It is a two- seater however; the pilot is ac- companied h y an observer, who has a light machine-gun as a de- fence against attacks coming front the rear. Spad XX C2, which is a t w o - s e a t e r h £ ' 'l'olal lengtli . Span . . . \\ ing area . Weighl unloacled. Weight of fuel. . . . l'seful v eiglit Total weight . Load per square meter Load per IP . Speed : near t lie ground.. at G000m . . . Time of climb : at 1000"' . at 2000"’ . at 3000m . at 4000m . at 5000"’ . at 6000'" . Practical ceiling . er similar to towever a more -a r marnent 7n\30 7"', 3 8 9 .72 10 .41 30 11,2 33 "P 850“* 887“* 170 193 290 290 1310“* 1370“* 42“*, 80 43“* 4 ,280 5 ,200 230“'” 11 229“’"h,200 208 ,5 190 2' 41" 2' 40" 5' 27" 2 5' G" 8 '40" 10' 5" 12' 23" 15' 5" IG' 49" 22' 20" 23' 54" 36' 15" 7850m G8C0” AVION DE CHASSE ET DE COMBAT, SPAD XX. L’avion Spad XX (dit Spad-Her¬ bemont à moteur Hispano-Suiza 300 IP commande en très grosse série au moment de l’armistice et qui a fait, depuis cette époque, l’objet de perfectionnements inces- s a n t s , p o s s e d e 1 e s q u a 1 i t é s d e v i t e s s e , de montée et de maniabilité d’un monoplace de chasse. Et cependant il est biplace, le pilote étant accom¬ pagné d'un guetteur, muni d’une mitrailleuse légère, qui le protège contre les attaques venant de l’ar¬ rière. Le SpadXX C2., biplace de combat dérivé du Spad XX C 1. s’en différencie par un armement plus puissant à l’arrière. Longueur totale .... Envergure . Surface portante. ... Poids à vide . Poids combustible. . Poids utile . Poids total Charge au m- — . s Vitesse : au sol . » à G000'" _ Temps de montée à 1000'" . à 2000"1 . 5 3000m . à 4000 . à 5000'" . à G000m . Plafond pratique . . . . 7 '".30 0 ,72 30nU 850* * 170 290 1310“* 420 80 4 ,280 230k’"i’ 208 ,5 2' 41" 5' 27" 2 8' 40" 12' 23" 16' 49" 23' 54" 7850“’ !" 10 ,41 33m" 887 1 “* 193 290 1370“* 43“*, 5 .200 229“mh.200 190“”’ 2' 40" 5' 6" 10' 5" 15' 5" 22' 20" 30' 15" 6800 m AVION DE CAZA Y DE COMBATE SPAD XX El avion Spad XX (dicho Spad- Herbemont) con motor Hispano- Suiza 300 C. de F., pedido en mil- lares de ejemplares en el momento del Armisticio, ha sido, desde esta época, el objeto de siempre nuevos perfeccionamientos : tiene calidades de velocidad, de ascension y sua- vidad de funcionamiento de un rno- noplacista de caza, y nonobstante es dos asientos, pues el piloto va accompanado de un vigi'a que le proteje con tma ametralladora legera contra los ataques de a très. El Spad XX C 2, derivado del Spad XX CL tiene nonobstante un armamento trasero mâs poderoso. Longi i ud lui al . Envcrgadura . Superficie portante... Peso en vacio . Peso de combustible. Carga ütil . Peso total . Carga por m2 . Carg. por C. de F . . . I elocidad : (suelo). » à 0000“ . Tiempo de subida : a 1000™ . à 2000"’ . â 3000'" . à 4000"' . à 5000"' . â G000m . Plafon pràclico . 7-". 30 9 .72 30lui 830“* 170 290 1310“* 42“*, 80 4 .280 230“'"" 208 ,5 2' 41" 5' 27" 2 8' 40" 12' 23" 1G'49" 23' 54" 7850"’ 7"’,?8 10 .41 33m- 887“* 193 290 1370“* 4.3“* 5 ,200 229“"’b 200 190““ 2' 40" 5' G" 10' 5" 15' 5" 22' 20" 3G' 15" G800m 3, QUAI DU GÉNÉRAL-GALUÉNI, SURESNES (SEINE) - WAGRAM 93-50 AVIONS BLÉRIOT DUAL CONTROL SIDE- BY-SIDE SCHOOL MACHINE This machine, adopted hy the Army Air Service, hasbeen designed according to expérience acquired in pilots' trainingever since the hegin- ning of aviation. Fitted with 80 IP Rhône engine, it is constructed in two types Spad and Spad 5V. the latter being more especially used for teaching beginners. C1 0 AVION D’ECOLE, DOUBLE COMMANDE COTE A COTE Cet appareil, adopté par l’Aéro¬ nautique Militaire pour ses écoles, bénéficie de toute l’expérience acquise pour la formation des élèves pilotes depuis le début de l’aviation. Muni du moteur Rhône 80 IP, il est construit en deux mo¬ dèles, le Spad Vi et le Spad oi, ce dernier appareil étant plus par¬ ticulièrement étudié pour le début de l'apprentissage, Total lengtb. Upper plane span.... Tower plane span,.. Average interplane... Lifting area . Weight unloaded . . . . Weiglit of fuel (3 h.). Use fui weight . Total weight . Load per square meter Load per IP . Speed : SPAD 34 SPAD 54 6"’, 40 8.15 7 , 40 1 ,230 2 | m- /|50kK 77 160 687k* 34 k* 9 7"’, 24 8 ,97 8 ,27 1 ,230 23***% 52 493U' 730k* 33k* 9, 8G0 Longueur totale . . . . Envergure d’aile supé¬ rieure . Envergure d’aile infé¬ rieure . . Entreplan moyen.... Surface portante . Poids à vide . Poids combustible (3 heures) . Poids utile . Poids total . Charge au m'-^ . P Charge au IP - . near the ground. . . L35kra,’,800 1 17kmh,800 Vitesse : au sol. ... . at 2000"' . 1 h 103km1' » à 2000’" . . . Time of climb : at 500'" . 2’ 43" 8 7' 35" Temps de montée: à 500'" . at 1000“ . 6’ 35" 4 17' 27" à 1000m . at 1500”' . . 11' 43" 8 30 14'' à 1500” . at 2000m . 17' 7” 44' 28'' à 2000"' . at 3000“ . 35' 02" 5 )) à 3000“ . . Practical ceiling . 3250"' 2400"’ Plafond pratique... 6“,40 8,13 7 ,40 1 ,230 9 1 m2 450k|f 77 160 687*t? 34k» 9 135km1l,800 120k,nh 2' 4 3" 8 6' 35'' 1 11’ 43" 8 17' 7" 35’ 02" 5 3250"' AVION CON MANDO DOBLE, ASIENTOS JUNTOS Este aparato, adoptado por la Aero- nautiea Militai- para sus escuelas, ha aprovechado la experiencia adqui- rida formando los pilotos-discipu- los desde el principio de la avia- eiôn. Se construye en dos modelos con motor Rhône 801P,el Spad 3V v el Spad oV, este ûltimo aparato est an do mû s particularmente adaptado para el aprendizaje inieial de los discipulos. SPAD 54 SPAD 34 SPAD 54 7”. 2 4 8 ,07 8 .27 1 \ 230 -vpn- 50 493ks 77 160 T.nngitud total . G”, 40 8 , 15 7 ,40 1 ,230 21m2 450kp 7”, 24 8 ,97 Envergadura aia su- perior . Envergadura ala infe- 8 ,27 Interpiano medio.... Superficie portante. . Peso en vacio . 1 ,230 23'»-, 52 493k« Peso de combustible (3 horas ) . flargp 11 1 il . 77 160 77 160 73nk- Peso total . G87k* 730k'r 33k* Carga por métro cua- 4k» 33k* 9 , 800 117kml,,800 103kmh 9 ,800 117k”h,800 103kn'h 7 1 'IV' 9 I elocidad : cerca de! suelo .... â O000” . 135k,"h,800 1 90k,uh Tient po de subida : 2' 43" 8 7' 35" 17' 21" 30' 14" 44 28" à 1000” . 6' 35" 4 17' 27" à 1 500” . U' 43" 8 30' 14" 44’ 28'' à 9"o00” . 17' 7" à 3000"’ . . . . 35' 02" 5 )> 2400” Plafôn . 3250” 2400” 3, QUAI OU GÉNÉRAL GALLIÉNI, SURESNES (SEINE) - WAGRAM 93-50 AVIONS BLÉRIOT AVIONS BLÉRIOT SPAD 42 TRAINING AND TOURING MACHINE This machine, which bas been speciallv designed to complété pilots training and to préparé them l'or the piloting of fast ma¬ chines, cnables them to pass without any transition front the school-planes to the most modem fightcr machines. Fitted with 18011* liispano-Suiza engine its flying capacité and the wav in which il is htted render it an excellent ton- ring aéroplane. Total lenglh . G“* .77 Span . 8 ,65 Average interplane . 1 ,450 Win g area . 23U)i Wei gh t u n 1 oa d et! . 550kfï \\ eight of fuel . 85 Useful weight . 165 Total weight . 800ktf Load per square meter . 36 Load per IP . 4 ,650 Speed : near the ground . 178kml,,500 » at 2000 . 157kmh Tinte of climb : at 1000m . 6'40" '). 2000’" - • 16*35" » 3030“ . 35'55" Praclical ceiling . 3Gt0™ AVION DE PERFECTIONNEMENT ET DE TOURISME SPAD 42 Cet appareil à moteur liispano- Suiza 180 H*, particulière ni e n t étudié pour le perfectionnement des pilotes débutants et pour les préparer au pilotage des avions ra¬ pide. permet de passer sans autre transition des appareils d’école aux avions de chasse les plus modernes. Les qualités de vol et d’aména¬ gement en font un avion de tou¬ risme rem arqua b le. Longueur totale . 6™, 77 Envergure . . 8 .65 Entreplan moyen . 1 ,450 Surface portante . 23m‘ Poids à vide . 550k* Poids combustible . • . . . 85 Poids utile . 165 Poids total . 800k* Charge au m2 . 36 Charge au IP . 4 ,650 Vitesse : au sol . 17SkmU,5C0 » à 2000 . 157kml1 Temps de montée : à 1000m.. 6'40" » 2000m . . 16*35" » 3000™ . . 35*55" Plafond pratique . 3600™ AVION DE PERFECCIONAMENTO Y DE TURISMO SPAD 42 Este aparato, con motor Hispano- Suiza 180 C. de F. , esta particular- mente arreglado para losprogresos de los pilotos principiantes v para prepararlos al pilotaje de los aviones râpidos; permite pasar di- rectamente de los aviones de es- cuela ;i los aviones de caza los mas modernos. Sus calidades de vuelo y su equipo hacenlo un avion de turismo muv notable. Longitud total . • . Gm,77 Envergadura . 8 .65 Interpiano medio . 1 .450 Superficie portante . 23n*i Peso en vacio . 550k(f Peso tle combustible . 85 Carga l'Uil . 165 Peso total . 800ks Carga por métro cuadrado.... 36 Carga por IP . 4 ,650 Velccidad : cerca del suelo... 178km!’,500 >» à 2000 . • _ 157k,nh Tiempo de subida : à 1000m.. 6'40" » 2000™.. 16'35" » 3600™.. 35' 55" Plafon . 3600™ 3, QUAI GÉNÉRAL-GALLIÉNI, SURESNES - TÉLÉPHONE : WAGRAM 93-50 4 — / AVIONS BLEEIOT “ BERLINE ” SPAD TRANSPORT MACHINE AVION DE TRANSPORT “ BERLINE SPAD ” AVION DE TRASPORTE “ BERLINE- SPAD ” This six-seater machine is especial- ly noticeable on account of the great comfort it offers to passen- gers. It is used bv the chief aerial services, working at présent. The •• Berline ” bpad can be htted with various engines : with *2(i() IP Salmson Spad 33), 370 IP Lor- raine-Dietrich 'Spad V(>), *i75 IP Hispano-Suiza Spad 50), 375 IP Bristol-Jupiter ( Spad 50). With this last, the “ Berline ” Spad is also htted with metallic wings, “ candies ” and Ianding gear. Cet avion à six places est particuliè¬ rement remarquable par le confort offert aux passagers. 1 1 est utilisé sur les plus grandes lignes aériennes fonctionnant actuellement. La “Berline Spad” peut être aménagée avec différents moteurs: Salmson 370 IP (Spad'tâ), Lorraine Dietrich 370 IP Spad VI»), Hispano-Suiza *275 IP (Spad 50), Bristol-Jupiter 375 IP ( Spad 50). Avec ce dernier moteur, la “ Berline Spad ” est munie de voilures, de chandelles et de train d’atterrissage métalliques. Este avion de 6 asientôs es particu- larmente notable por las comodi- dates que ofrece ;i los pasajeros. Se emplea hoydi'a en las lineas aé- reas mas importantés. La “Berline- Spad ”puede serprovista de varios motores : Salmson 200 C. de F. (Spad 33), Lorraine-Dietrich 270 C. de F. ( Spad kG ), Hispano-Suiza 30!) C. de F. (Spad 50), Bristol- Jupiter 375 C. de F. (Spad 50). Con este iiltimo motor, la “ Ber- line-Spad ’’ esta provista de alas, “ candelas ” y tren de aterramiento metâlicos. SPAD 46 SPAD 56 Total lenglli . . . 9n,.05 S1". 00 Span . 12'", 06 15"' Average inlevplanc. . l'V.100 1"',000 Win g area . 47ms /,5 m-' V eight unloaded .... 1400k* 1050kg üsefinl load . 370 370 Wcight of fuel . 500 600 Total wcight... 227Uk« 2020 kg Load per square mêler 49 kg 4 4kg, 800 Load per IP. . . . . 0kK, 100 5 , 380 Speed : OOQkmh near the ground... •) J A km h at '2000'" . O J Qkœïi O j “jkmli Time of elimb : to 101)0"' . . 5' 15' 4 '20' to 2000 . 12' 10” 10' 36" to 3000 . 22' 55" 20' 49" Ceiling . 4800"' 4800'" SPAD 46 SPAD 56 Longueur totale . 9m.05 8m. 90 Envergure . 12"'. 66 15'" Enlrcplan moyen.... lm,900 P", 900 Surface portante .... 4 7 1,1 1 45"'! Poids à vide . 1400kg 1030ks Poids combustible. . . 370 370 Poids utile . 500 600 Poids total . 2270k« 2020 ke „ P C. barge au m- - . 49kg 4 F-, 800 , p ( .barge au 1 P q-, . 6kg, 100 5 , 380 I itesse : » au sol . 21 F"’1', 4 OOQkmh » à 2000"’ . O | Qkinh O J -j km ?i Temps de montée : à 1000'" . 5’ 15" 4 '20" ii 2000'" . 12' 10" 10' 36" à 301 )0m . 22’ 55" 20' 49" Plafond pratique .... 4800'" 4800“ SPAD 46 SPAD 56 Longitud total . 0m,05 8m,90 Envergadura . . 12m. 66 15m Inlreplano medio. . . . 1 0 lm, 900 Superficie portante .. 47m- 4.>n»! Peso en vaci o . 1400k>: 1050“ Carga 11t.il . 370 370 Peso de combustible. 500 600 Peso total . 2270 kg 2020 kg Carga por métro eu a- drado . 49kg 4P-. 800 Carga por IP . 6kg, 100 5kg, 380 Veloeidad : cerca del suclo . . . . 2 1 4km", 4 OOQkmh à 2000™ . O J ( |kn»h O J Jkmh Tiempo de subida : 4 '20" à 1000"’ . 5' 15" à 2000"’ . 12' 10" 10' 36" à 3000"’ . 22' 55" 20' 49" Plafon . 4 800”' 4800’” 3, QUAI OU GÉNÉRAL-GALLIÉNI, SURESNES (SEINE) - WAGRAM 93*50 S.C.J.M. = AVIONS BOREL BOREL AVION C. 2 AVION BOREL C. 2 AVION BOREL C. 2 This machine is a tvvo-seater biplane, 300 PP Hispano - Suiza engine, fitted with a Venon cockpit- starter and Lamblin radiators. Span . tlm Length . . Heigth . Lifting surface . Vertical tail planes . 1 ,500 Horizontal tail planes . Useful load . . Load of fuel . . . . . Load of engine and accessories. Dead load . : . Total weight . . 1 33 Index of static test Avilhout breaking. .. end ured Cet appareil est un biplan biplace à moteur Hispano- Suiza de 300 11', pourvu d'un démarreur de carlingue Venon et de radiateurs Lamblin. Este avion es un biplano para dos asientos; tiene tin motor Hispano- Suiza.iüi) 1 1', con arrancador de car- linga Venon y radiadores Lamblin. Envergure. 11’ Envergadura , 1 1 ’ 7 ,12 Longueur . 7 ,12 Eongitud . 7 .12 2 ,75 Hauteur . 2 ,75 Vltura . 2 ,75 33m5 Surface . . 33n|î Superficie portante . . . . 33n,s 1 ,500 Empennage vertical . 1 ,500 Empenaje vertical . 1 ,500 2 ,790 » horizontal . 2 ,790 Empenaje horizontal . 2 ,790 320 k* Poids utile . 320kg Carga ütil . 320k* 210 Poids de combustible . 210 Carga de combustible . 210 400 Poids du groupe motopropulseur 400 Peso del grupo motopropulsor . . 400 405 Poids de construction . 405 Peso de construcciôn . 405 1335^' Poids total . 1335k" Peso total . 1335kK Indice d’essais sialiques supporté sans rupture . Indice de prueba estàtica sos- tenido sin rotura . . Ceiling. Plafond . . . 8000m Plafôn . Time of climb : to 1000’". . .. ... 2' 47" Temps de montée . :à 1-JOÜ"’. . . . . 2' 17" Tiempo de s libido. : ; à 1000"’... . 2' 47" )) 2000 .... ... 6' )) 2000 . . . . . 0' )) 2000 ... . 6' » 4000 .... ... 13' 48" » 4000 ... . . 13' 48" » 4000 ... . 13' 47" )) 0000 .... ... 26' 53" » 6000 ... . . 26' 53" » 6000 ... . 26' 53" Speecl : at 2000m Vitesse : à 200Ûm.. . . Velocidad : â 2000 ’’’. . 250kl"l‘ » 3000 » 3000 ... . . 243 » 3000 . . 243 » 4000 . . . 234 » 4000 .... . . 234 » 4000 . . 234 )> 5000 , . . . 225 )) 5000 .... . . 225 )) 5000 .. . 225 )) 0000 . .. 210 » 0000 . . . . .. 210 )) 6000 . . 210 )> 7000 )) 7000 .... .. 182 )) 7000 . . 182 liange . . Hayon d’ action . . . 2 b. 30' Radio de acciôn . . 2 li. 30' 64, QUAI NATIONAL, PUTEAUX (SEINE) — 6 — AVIONS BREGUET TYPE XIV RECONNAISSANCE AND BOMBING MACHINE This machine, thousands of which were used on the French and AUied Iront, is always construçted in large sériés for the French government and most foreign nations. It is with this machine that the best known French and foreign pilots hâve carried out the tinest perfor¬ mances, since the Armistice : Paris- Cairo and back, by Commandant VuiLLKMiN, Lieutnant Rogkt'sToui' round Europe, Tunis-Paris-Casa¬ blanca-Tunis by Lieutnant Pel- letier D'Oisy, Michelin Cup 1922 by Commandant Vuillemin, the National Tour of Poland (1922), in which the three Winners, Cap- tain Pawlikowski, Lieutenant-Co¬ lonel Kossowski and Lieutenant Babinsky piloted this machine. TYPE XIV RECONNAISSANCE ET BOMBARDEMENT Cet appareil, utilisé par milliers - d’exemplaires sur le front des Ai¬ mées françaises et alliées, est tou¬ jours construit en grande série pour le Gouvernement français et la ma¬ jorité des nations étrangères. C’est au moyen de cet avion que les principaux pilotes français et étrangers ont réalisé depuis l'Ar¬ mistice les plus beaux raids : Paris- le Caire et retour par le Comman¬ dant Vuillemin, Tour d’Europe du Lieutenant Roget, Tunis-Paris- Casablanca-Tunis par le Lieutenant Pelletier D’Oisy et, notamment, la Coupe Michelin 1922 par le Commandant Vuillemin, le Circuit National de Pologne 192-2 où il prenait les trois premières places Bvec le Capitaine Pawlikowski, le Lieutenant-Colonel Kossowski et le Lieutenant Babinskt Maximum span Total length... Wing area . Ta i I plane area. Elevator area.. Fin area . Rudder area . . . Weight unloaded. Lseful weight... Load of fuel for 4,30 hours of llight Total weight . Weight per square meter. — Weight per IP . 14 '",860 9 ,00 49m- 2"’,200 4 .100 1 ,050 1 .500 1140k« 290 1705ks 34kg,800 5 ,68 Envergure maximum . Longueur totale . Surface portante . Plan fixe horizontal . Gouvernail de profondeur . Plan fixe vertical . Gouvernail de direction . Poids à vide . Poids utile ( PL ) . Poids de combustible pour 4 h . .30 de vol . Poids total .... . P Charge au m'2 - . S p Charge au cheval rr . 14”, 860 9 ,00 4!)m- 2"’. 200 4 ,100 1 .050 1 ,500 1 1 40k* 275 290 Ï705k>-' “ 34k*,800 5 ,68 AVION PARA BOMBARDEOS E INSPECCIONES, TIPO XIV Este avion que fué utilizado en mil- lares de ejemplares en el frente de los Ejércitos Francésy Aliados, esta siempre construido en JargaS sé¬ riés por el Gobierno francés y la mayoriade lasnaciones extranjeras. Desde la conclusion de la guerra, es con este avion que los princi¬ pales pi lotos francesesy extranjeros han alcanzado los mas grandes éx- itos : Paris-El Cairo y vuelta por el Co mandante V uillemin ,Ci rcuito de EuropadelTeniente Roget, Turïez- P à r i s - C a s a b 1 a n c a -T uüez por el Teniente Pelletier D'Oisy, Coupe Michelin 1922 por el Comandante Vuillemin, Ci rcuito Nacional de Polonia 1922, en donde consiguiô los très primeros premios con el Capitân Pawlikowski, el Teniente- Coronel Kossowski y el Teniente Babinski. Envergadura total . 14ra,800 Longitud total . 9 ,00 Superficie portante . 4 0 1,1 s Piano fi j o horizontal . 2“,200 Gobernillo de altura . 4 .100 Piano fijo vertical . 1 ,050 Gobernillo . 1 ,500 Peso en vacio . 1140k* Carga ùtil . 275 Peso de combustible para 4h.30 de vuelo . 290 Peso total . 1705kK Carga por in- . 34ks,800 Carga por C de E . 5 ,68 at 5000'" Ceiling. ground . j QOktnlt Vitesse au sol : . 1 fjOkinli Velocidad : cerca del suelo.... j < )9kmh 156kmI' à 5000’ . 1 56 à 5000m . . l.)6k,”'‘ lo 500'" . .. 2' 15" Temps de montée . • à 5Q0m . . . • . 2' 15" Tiempo de subida : à 500'”.. • . 2' 15" to 1000’".. . . .. 4' 40" à 1000”.. . . 4' 40 à 1000m... 4' 40" to 2000"'.... . . 10' 20" à 2000"’.. . . 10' 20" à 2000m . . . , 10' 20" t o 3000"' .... .. 18' 30" à 3000"’.,. . 18' 30" ;i 3000™... . 1 8' 30" to 4000m _ . . 29' à 1000"’... . 29' à 4000“’... . 29' B 1 OH'" PLifnnd mon»' Plafon . . 6100"’ 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (16e) - TÉLÉPHONE PASSY 90-93 & 73-50 - 7 AVIONS BREGUET TYPE XVI Bn2 NIGHT BOMBING MACHINE Two-seater tractor biplane, dual control, driven bv a Renault 500 li) engine. Designed for night bom- bing, it can take 550 kilog of bombs. Used in the French Arm y and adopted also by sonie foreign go- vernments. AVION MILITAIRE de BOMBARDEMENT de NUIT TYPE XVI Bn2 L’avion type XVI Bn2 est un biplan à hélice tractive, biplace, double commande, muni d’un moteur Renault 300 IP. Il est destiné au bombardement de nuit et peut emporter 550 kilos de bombes. Il est en service dans l’Armée fran¬ çaise; certains gouvernements étrangers l’ont également adopté. AVIÜN PARA B0MBARDE0S DE NOCHE, TIPO XVI Bn2 Este avion es un biplan con hélice tractiva, dosasientos. rnando doble, motor Renault 300 C. de F. Des- tinado à los bombardeos de noche, puede trasportar 550 kilog. de bombas. Fui servicio en el Ejército francés y adoptado también por gobiernos extranjeros. Spa n . . Envergure . 1 7m Envergaditra . Total lengtli . 9 35 T.ongnnnr totale... 9 ,35 3 , G0 73'»% 50 4 ,25 Longitud total . Height . 3 G0 Hauteur . t Alt ura . \\ ing area . Superficie portante . Elevator . ... 4 ,25 Gouvernail de profondeur . Gobernillo de altura . Ta il plane . 2 GO Plan fi vu horizontal 2 ,60 1 , 65 Piano horizontal . Rudder . 1 ,05 Gouvernail de direction . Gobernillo . Fin . 1 ,60 Plan fixe vert irai. 1 ,00 1268ks Piano vertical . Weiglit unloaded . . . 1268k" Poids à vide . ... Peso en vaeio . UsefuI weiglit . . . . . 790 Poids utile (P. U.) . 790 Carga lilil . Weiglit of fuel for 5, 30 bout s ; of Poids de combustible pour 5b, 30 Peso de combustible por 51', 30. lligbt . . . . 340 de vol . 340 Total weiglit . . . 2398 k? Poids total . Charge au m2 : — . “ C 2398k» Peso total . . Load per square meter . . . .. 32k*,6S3 32kp,G53 Carga por métro cuadrado.... \~m U ,35 3 .G0 ?3m',50 4 ,25 2 , 60 1 ,05 1 ,00 I'268k» 790 340 2398k® 32k»,G.)3 Load per IP . 8 .000 Hesults obtained and official ly conlrol- I«'d wilh the war load of H30k» ( of \v h i cl» 550kK for bombs). Speed : near ilie ground . tG0kroh « at 4000m . 120 'Time of climb : t<> 500m . 4' 30" 1 nnOm c'n" )) 11)00"’ . . . 9’ 30" )) 2000"’ ... . .. 2F » 3000"' . . . 38' Ceiling . P Charge au cheval : — . 8 ,000 Résultats officiels obtenus avec la charge militaire de 1 1 30kfr et qui furent contrô¬ les officiellement. Vitesse • au sol ... . . . 1G0k’"h )) à 4000"’. . . 126 Te ni ps r/e montée . à 500”’.... 4' 30" » 1000’" .... 9' 30" )) 2000’" .... 21' Plafond » 3000’" . . . . 38' 4fi0Cm Carga por C. de F . 8 ,000 Rcsultados obtenidos con la carga militar de 1 1 30kt? (en la cual 550kBS de bomba) y comprobados olicialmente. 1 eloc'ulad : ccrca dcl suelo . . . . 160kmh » â 4000"’ . 12G Tiempo de subir! a : ; 500"’... . 4 '30* » 1000"’.. . . 9' 30" » 2000"’. . . . 2F » 3000"’ .... .38' Plafôu . 4600"’ 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (16e) - TÉLÉPHONE PASSY 90-93 & 73-50 — . . ■ ■" ■ ■ * ■ ■ . — - ' ■■ — 1 — " ■■ '■ — 8 — & F AVIONS BREGUET TYPE XVII C.2 FIGHTER MACHINE AVION DE COMBAT TYPE XVII C2 AVION DE COMBATE TIPO XVII C2 This machine lias ail the qualities of the fighter machine, viz : very great ascensional and horizontal speeds, for a machine very power- f u 1 1 y armed, the work of which is to escort airplanes used for bom- bing and for reconnoissance. It is a two-seater tractor biplane, with dual control, driven bv a Renault 430 H 1 engine. Cet appareil reunit les qualités exi¬ gibles pour le combat, à savoir : des vitesses ascensionnelle et hori¬ zontale très grandes, sur un appa¬ reil très puissamment armé, dont la mission est de protéger et d’escor¬ ter les avions de bombardement et de grande reconnaissance. C'est un avion biplan à hélice tractive, bi¬ place, double commande muni d'un moteur 4o() 1 P Renault. Concentra este avion las cualidades exigibles para el combate : veloci- dades ascensional y horizontal muy grandes sobre un aparato muypo- derosamente armado y cuya mi- siôn es protéger y escoltar los aviones para bombardeos é inspec- ciônes extendidas. Es un biplan con hélice trâctiva, dos asientos, mando doble, motor 450 caballos Renault. Maximum span . . 14"’, 050 14m,050 8 ,700 3 . 420 En ver gad ura total . 1 4"', 050 Length . Longitud . 8 ,700 3 ,420 Ileiglit . . Ü ,420 Hauteur . Alt ura . Lifting area . . 45u>2, 30 45n‘2, 30 2 ,40 1 .50 Superficie portante . 45m\ 30 Elevator . . 2 ,40 Gouvernail de profondeur .... Plan fixe horizontal . Esta bil isador . 2 ,40 Tail plane . . I ,50 Piano fijo horizontal . 4 .50 Ruddcr . ; . . t ,45 Gouvernail de direction . 1 . 45 Gobernillo . 1 .45 Fi n . _ o .72 0 .72 1153G- 320 Piano fijo vertical . 0 , 72 Weight unloatled . . 1153*» Poids u vide . . Peso en vacio . . 1153ks Useful weiglit . . 320 Poids utile . Carga ûtil . 320 Weight of fuel for 4 h. Iliglit . 30 of . 305 Poids du combustible pour 4 h. 1/2 de vol . 305 Peso decombustihle para jli.30 de vuelo . 305 Total weigh t . . . . 1778kg P nir 1 >s toi 1778kg 39kfr. 25 ' Peso total . 1778k« Load per square meter. . 39^.25 Charge au m5 : ^ . 0 S 39kg,25 Load per H3 . T Charge au cheval — . • 3 .951 Carga por C. de F . 3 ,951 Speed near the ground . ...... 22 lk"'\ 500 Vitesse au sol . 221 ‘"N 500 Velocidad cerca del suclo . 22 P"'1', 500 » at f >000"’ . . . 1G0 » à 0000"’ . 100 Yelocidad à 0000'" . IGG Time of clinib : lo 500"' . . . 1' 25" Temps de montée : à 500"’ . ! . P 25" Tiempo de subida : â 500"' . 1 ' 25" 1 000'" . . 2' 55" 1000"’ . 2' 55" 1000'" . 2' 55" 2000'" . . 6' 30" 2000'" . G' 30" 2000"' . . G' 30" 3000'" . . 10' 30" 3000"' . 10’ 30" 3000’" . 10' 30" 4000'" . . 16' 4000'" . 16' 4000'" . 16' 5000'" . . 24' 10" 5000"' . . 24' 10 5000'" . 24' 10" Ceiling . . 7000'" Plafond . 7000'“ Plafôn . . 7000'" 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (I68) - TÉLÉPHONE PASSY 90-93 & 73-50 9 AVIONS BREGUET TYPE XIX BREGUET “ SESQUIPLANE ” The Type XIX Breguet sesqui- plane shows the tendency towards the thick-winged monoplane. Two- seater machine for extensive recon- noissance and righting, it is fitted with a tractor propellerand driven bv the Renault 450 II* or Lorraine- Dietrich 370 IP engine. The fea- tures of the Type XIX sesquiplane, driven bv the Lorraine Dietrich 370 !P engine are the foJlowing. „ ( top plane . 14m,900 ‘ P'111 \ lowcr plane . 9 ,900 Length . . 9 ,10 Height . 3 ,340 Area : Top plane . 33 m" » lower plane . 13 ,6 Total . 46m*, 6 Vertical tail plane area . 2in2, 15 Horizontal tail plane area . 4 .025 Range of action petrol for 3 hours of lliglit . 675km Crcw : 1 pilot, 1 passenger. Weight unloaded . . . 1 097Wf? Useful weight . 400 Weight of fuel . 310 Total weight . 1807’<‘f Index of stalic test without hrea- l'ing . 8 Official results ohtained by the Sesqui- planê with Renault 450 IP engine : Speed : near the ground . 228kmh » at 1000'" . 228 » 2500 . 231 ,5 » 3500 . 226 » 4500 . 218 » 5500 . 208 >» 0000 . 196 ,5 Time of climb : to 1000'" . 3' 40" » 2500 . 9' 30" Ê» 3500 . 11' » 4500 . 19' 40" » 5500 . 29' 05" » 6009 . 39' Ceiling . 7000m “ SESQUIPLAN ” BREGUET TYPE XIX Le Sesquiplan Breguet type XIX, marque l’évolution vers le mono¬ plan à ailes épaisses; c’est un bi¬ place de grande reconnaissance et de combat, à hélice tractive. 11 est muni soit du moteur Renault Vol) IP, soit du moteur Lorraine- Dietrich 370 IP. Les caractéris¬ tiques du Sesquiplan type XIX, muni du moteur Lorraine-Dietrich 370 LP sont les suivantes. I plan supérieur.... 14’", 960 Enveigure f p]an ;n févieur . 9 ,909 Longueur . 9 ,10 Hauteur . i . . . 3 . 340 Surface: Plan supérieur . 33mï » Plan inférieur . 13 ,6 Total . . 46m*, 6 Surfcedes plans de queue verticaux 2 ,15 Surfce des plans de queue horiz|aux. 4 ,025 Rayon d’action avec 3h d’es¬ sence . 675km Equipage : 1 pilote, 1 passager. Poids à vide . t097kK Poids utile . 400 Poids du combustible . 310 Poids total . 1807k|î Indice d’essai statique supporté sans rupture . . . 8 Résultats officiels obtenus avec le Ses¬ quiplan à moteur Renault 450 IP : Vitesse: au sol . 228kml1 à 1000'" . 228 2500 . 231 ,5 3500 . 220 4500 . 218 5500 . 208 6000. . . 196 ,5 Temps de montée : à 1000™.. • . 3' 40 »»■ 2500 . 9' 30" >» 3500 . 11' >» 4500 . 19' 40" » 5500 . 29' 05" »» 6000 . 39' Plafond . 7000'" “ SESQUIPLAN ” BREGUET TIPO XIX El Sesquiplan Breguet Tipo XIX, marca la evoluciôn hacia el mono¬ piano con alas espesas. Avion de dos asientos, para inspecciones ex - tendidas y batalla con hélice trac- tiva. Esta accionado por el motor Renault Vol) C. de F. o Lorraine- Dietrich 370 C. de F. Las carac- teristicas del Sesquiplan tipo XIX, provisto del motor Lorraine-Dié- trich 3jo IP, son las siguientes : , f piano superior . 14m,960 Am lima | p|ano j n f'erior . 9 ,900 Long il ud . 9 ,10 Altura . 3 ,340 Superficie : Piano superior.. 33ri|i » Piano inferior. .. 13 ,6 Total . 46I,|S,6 Empenaje vertical . 2mS, 15 Empenaje horizontal . 4 ,025 Radio de acciôn con esencia para 3 horas de vuelo . 675km Tripulacion : i pi loto , i pasajero. Peso en vacio . 1097k»t Carga ütil . 400 Peso de combustible . 310 Peso total . 1807k» Indice de prueba estàtica sos- tenida sin rotura . 8 Resultados oficiales obtenidos porel Ses¬ quiplan con motor Renault 45'J Caballos. V elocidad : cerca delsuelo.. .. 228kmh » à 1000'" . 228 2500 . 231 ,5 »> 3500 . 226 3 4500 . 218 »» 5500 . 208 .» 6000 . 196 ,5 Tiempo de subida : à 1000’".... 3' 40" »» 2500. .. 9' 30" » 3500 .... 11' >» 4500.... 19' 40" »» 5500.... 29' 05" » 6000 .... 39' l’Iafôn . 7000"' 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (16e) - TÉLÉPHONE PASSY 90-93 & 73-50 10 - AVIONS BREGUET LEVIATHAN" TYPE XXII TRANSPORT MACHINE AVION DE TRANSPORT “ LEVIATHAN ”, TYPE XXII AVION DE TRASPORTE LEV1ATAN ” TIPO XXII The tvpe XXII Breguet “Levia¬ than ”, titted vvith 2 Breguet power-plants, 500 IP eaeh, is desi- gned for use on the aerial commer¬ cial Lines. Uppcr plane . 25"', 538 Power plane . 23 .600 Lenglli . 14 .016 Height . 5 ,135 Area . 140raî Vertical fin. . . Horizontal fin ,24 15 .300 Weight unloaded . Useful weight . Weight of fuel . 3150ks' 2500 750 Total weight . 6400 ks Index of slatic test without breaking . 6 Ceiling . 4500“ Time of Climb : to 2000'" . Speed : near tbe g round . al 2000'“ . Max. range of action (no wind). Number of the erew . 20' ISO1'"'1' 170 800km 3 Numbcr of passengers . 22 7 v / / _ mi TV _ t ~ î i Le Breguet • Leviathan’ type XXI I est un biplan muni de 2 groupes bimoteurs Breguet de 501) IP cha¬ cun, et destiné à être mis en service sur les lignes d’aviation commer¬ ciale. Plan supérieur . 25"', 538 Plan inférieur . 23 ,600 Longueur . 14 ,016 Hauteur . 5 ,135 Surface . 140mî Empennage \ertical . 4 ,24 Empennage horizontal . 15 ,200 Poids à vide . 3 1 50k* Poids utile . 2500 Poids de combustible . 750 Poids total . 640Üks Indice d’essai statique supporté sans rupture . 6 Plafond . 4500"' Temps de montée : à 2000"’... 20' Vitesse au sol . 1 80kml‘ » à 2000m . 170 Hayon d’action par vent nul .. 800k"‘ Nombre d’hommes d’équipage 3 Nombre de passagers . 22 El Leviatan Breguet tipo XXII es un biplan provisto de dos grupos bimotores Breguet, de 500 caballos cada uno. Lo destinait al servicio de las lineas de aviaciôn co- mercial. Piano superior . 25“, 538 Piano infcrior . 23 .600 Longitud . Il .016 Alt tira . 5 ,135 Superficie . 140mi Empenaje vertical . 4 ,2! Empenaje horizontal . 15 .300 Peso en vacio . 3150kg Carga ùtil . 2500 Peso de combustible . 750 Peso total . 6400l,fç Indice de prueba estâtica sos- tenida sin rotura . 6 Plafôn . 1500"' Tietnpo de subida : à 2000“... 20’ Velocidad : cerca dcl suelo... 180kmh à 2000™ . 170 Radio de acciôn(sin viento)... 800km Tripulaciôn . 3 Numéro de pasajcros . 22 115, RUE DE LA POMPE, PARIS (16e! - TÉLÉPHONE PASSY 90-93 & 73-50 11 — SOCIÉTÉ DES AVIONS H. & M. FARMAN THE AVION “SPORT FARMAN” Span . . 7m, 110 Lcngi.li . . . G ,135 Wciglit, cmpty . 200ks Useful load (commercial loacl with 2 persons) . 2> 0 Specd. . 14(Jk:"h Speed. slow . , . . GO Anzani sla/ionary cnginc with conlrolled valves . 70 IR L’AVION “SPORT FARMAN” Envergure . 7'", 110 Longueur . G ,135 Poids de l’appareil seul . 200k(5 Poids transporté (charge utile avec 2 personnes) . . 200 Vitesse . 140kn,l‘ \ itesse réduite . 60 Moteur fixe Anzani, à soupapes commandées, de . 70ÎP EL AVION “SPORT FARMAN” Envergadura . 7m,110 Longitud . G ,135 Peso del aparato solo . . . 2()0k* Peso transporta do (cargo ûiil con 2 perso nas) . 200 Velocidad . 140kmh Velocidad rcducida . G0 .Motor tijo Anzani de vàlvulas accionaiias, de . 70 HP The new Sport Farman aéroplane, with its span of onlv 7 métrés, re- movable and interchangeable pla¬ nes. and easy handling on account o f its 1 ightness, can be stowed in an ordinarv motor car shed. On r aéroplane has shown a most re- markable performance at our avia¬ tion grounds at Toussus-le-Noble, in Belgium, in Spain, the United States, Australia and other coun- tries, and even with its small power engineit iswell adapted for carring ont acrobatie flights with one or two persons on board. It is also designed to make a very slow lan- ding , or from AO to 50 km. p. h., which shows it to be a very safe machine. The Sport Farman took thelead du- ringthe Prix du Grand Ecart which was organized by the journal Y Auto inJuly 1920, with Bossoutrot in first place and Pillon in second place. At the events held at Bue in October 1920, our Sport Farman also has one of the hrst places. At Brussels, September 3 and 4 r ( > 2 1 , Bossoutrot, who mounted aSportFarman with Anzani motor, was the win ner in the International compétition of Tou- ring Machines (Simonet Cup). Le Sport Farman avec son enver¬ gure de 7 mètres, ailes démontables et interchangeables, extrêmement maniable quant au poids, pourra trouver sa place dans n'importe quel hangar d’automobiles. L’appareil a fait ses preuves d’une façon absolument remarquable à notre champ d'aviation de Toussus-le-Noble, en Belgique, en Espagne, aux Etats-Unis, en Aus¬ tralie, etc., et malgré la faible puissance de son moteur il permet d’exécuter couramment tous les vols acrobatiques avec une ou deux personnes à bord. Enfin, il atten'it extrêmement lentement (4-0 à 50 kilom.), ce qui affirme la grande sécurité qu’il présente. Le Sport Farman s’est attribué la victoire dans les épreuves du Prix du Grand Ecart, organisées par le journal l’Auto en juillet 1920: 1er: Bossoutrot. — 2me : Pillon. Au meeting de Bue. en Octobre 1920, le Sport Farman s'est également attribué l'une des première places. Les 3 et 4 Septembre 1921, à Bruxelles, Bossoutrot a gagné avec le Sport Farman, moteur Anzani, le Concours International d' Avions de Tourisme (Coupe Simonet). El «'Sport Farman» con su enver¬ gadura de 7 métros, alas desmonta- bles e intercambiables, de manejo sumamente fâcil en lo que se refiere ;i su peso, podrà alojarse en cual- quiar hangar de automôviles. El aparato ha dado las pruebas de cualidades absolutamente notables en nuestro campo de aviaciôn de Toussus-le-Noble, en Bélgica, en Espana, en los Estados Unidos, en Australia, etc., y, ;i pesar de la redu- cida potencia de su motor permite ejecutar de modo corriente todos los vuelos acrobaticos, con una 6 dos personas a bordo. Enfin, aterrea con suma lentitud de 40 a 50 kms), lo que afin anade à su gran segu ridad. El « SportFarman » ha vencido en las competiciones del Prix du Grand Ecart, organizadas por el diario Y Auto en el mes de Julio de 1920 : i°: Bossoutrot. — 20: Pillon. En el Meeting de Bue. en el mes de Octu- brede i920,también alcanzôel Sport Farman uno de los primeros pre- mios. E13yel4de Setienibrede 1921, en Bruselas, Bossoutrot ganô con el Sport Farman (Motor Anzani cl Concours International d' A vions de Tourisme (Coupe Simonet). 167, RUE DE SILLY, BILLANCOURT (SEINE) - AUTEUIL 09-98, 12-61 — 12 - SOCIÉTÉ DES AVIONS H. . M. FAKMAN THE FARMAN “GOLIATH” The F. 60 Farman “Goliath” plane has been adoptée! bv' the French War Ofi’fice, asbombing machine; by the French Navy as torpédo plane; by the Aerial Navigation Gompanies on the -lin es : Pris-Londres P a ris-B ru xel 1 es-A m ste rdam Paris-Le Havre — Paris-Lausanne etc. LE “GOLIATH” FARMAN L’avion F. 60 “Goliath” Farman est adopté par la Guerre comme avion de bombardement ; par la Marine comme avion torpilleur; par les Compagnies de navigation aérienne sur les lignes : Paris-Londres P a ris-B ru xel les-A m ste rd a m Paris-Le Havre — Paris-Lausanne etc. EL “GOLIATH” FARMAN El avion F. 60 “Goliath” Farman esta adoptado por los servicios de guerra como avion débômbardeos; por les servicios de Marina como avion -torpedero; por la Com- panias de trasportes en las h'neas : Paris-Londres P a ri s - B r u x e 1 1 e s-A rri s te r d a m Paris-Le Havre — Paris-Lausanne etc. Cabin tor 12 passengers, in addition to the pilot and méchante. Span . 26m,500 lieight . 5 Length . 14 Total load . 250dkg Speed : 157 to 170kmh according to the engine used. Engines : Salmson 200 IP or Renault 300 IP. Cabine pour 12 passagers,. plus le pilote et le mécanicien. Camarote para 12 pasajeros, cl pilote y el mecànico. Envergure . . . 26m, 500 Hauteur . 5m Longueur . 14“’ Charge totale transportée . 2500l,s' \~itesse : 157 à 170 kmh suivant le type de moteur employé. Moteurs : Salmson 260 IP ou Renault 300 IP. Anchura . 26m,500 Altura . 5 Longitud . 14 Carga total . 2 5 00 k 8 Velocidad : de 157 â I70kmh segun el tipo del motor. Motores : Salmson 260 H3 6 Renault 300 IP. Grand Prix de 1 Aéro -Club de France 1921 lst : The “Goliath” Grand Prix de b Aéro-Club de France 1921 1er : Le “Goliath” Grand Prix de F Aéro-Club de France 1921 10 i El “Goliath” Compétition for Civil Planes 1921 lst : The three-engâned “Goliath” The “Goliath” Farman holds the WORLD’S RECORD for duration (14-15 otober 1922) with a flight of 3g h. 14 m. 7 s. i/5. Prices on request Concours des avions civils 1921 : 1er: Le “Goliath” trimoteur Le “Goliath” Farman est déten¬ teur du RECORD DU MONDE de durée (14-15 octobre 1922) par un vol de 34 h. 14 m. 7 s. i/5 Prix sur demande Concurso de los aviones de trasporte 10 1 El “Goliath” con 3 motores El “Goliath” Farman es el detenta- dor del RECUORDO DEL MUNDO de duraciôn (14-15 octobre 1922) con un vuelo de 34 h. 14 m. 7 s. 1 /5. Pidanse los precios. 167, RUE DE SILLY, BILLANCOURT (SEINE) - AUTEUIL 09-98, 12-61 — 13 — HYDRAVION FARMAN, TYPE G. L. This machine is a biplane with a Renault 300 IF engine. Snin 1 Upper plane . ‘ ) Lower plane . Total length . . Height . Lifting surface . Dead load . Useful load . Speed . Climb to 1000m en 9'. ) — 2000'" en 26 . s 18m , 50 12 12,40 3,85 68 m- 1 450k*' 1000^' 145kmh with total load This seaplane type, produced in November 1917, was immediately adopted by the French Navy for the coast defence against enemy submarines. Cet appareil est un biplan à mo¬ teur Renault 300 IF. c, Plan supérieur, Envergure . ... . ,r, . ° { Plan inferieur., Longueur totale . . Hauteur . Surface portante . Poids à vide . Charge emportée . Vitesse . Montée à 1000"’ en 9 minutes — à2000men 22 — . .. 18’", 50 . .. 12 . .. 12,40 . .. 3,85 . . . G8m ■ . .. 1450“* . . . 1000C" . . . 145kml1 avec charge complète. Ce type d’hydravion, créé en no¬ vembre 1917, a été immédiatement adopté par la Marine française pour la protection de nos côtes contre les sous-marins ennemis. During the last year of the war, almost 1000 machines of this type were delivered to the Navy and formed squadrons at ail the' aéro¬ naval bases in France, Algeria, Tunisia, Morocco, Greece and Sénégal. Farman G. L. flying-boat can be constructed to carrv passengers. Fitted for„4 passengers or 400 kg of goods il has a range of action of 500 km. Pendant la dernière année de la guerre, près de 1000 appareils de ce type ont été livrés à la Marine et ont constitué des escadrilles dans toutes les bases aéronavales de France, d’Algérie, Tunisie, Maroc, Grèce et Sénégal. L’hydravion Farman G. L. peut être construit pour le transport de passagers. Aménagé pour 4 passa¬ gers ou 400 kgs de colis, il possédé un rayon d’action de 500 km. Este aparato es un biplano ®con un motor Renault de 300 caballos. . , \ Piano superior . i Piano inrerior . Longitud total . Altura . Superficie portante . Peso en vacio . . . . . . Carga ütil . Velocidad . * . Subida à 1000" en 9 min .... / — a 2000" en 22 min.... ) . 18™, 50 . 12 . 12,40 . 3,85 . 68mî . 1450ke . lOÜO'w | ^qI» III II con carga total Este ti'po de h id raviùn, creado en noviembre de 1017, ha sido adoptado inmediatamente por la Marina francesa para la pnotecciôn de nuestras costas contra los sub- marinos enemigos. Durante el .tiltima afio de la Guerra, acerca de 1000 aparatos de este tipo han sido entregados a la Marina y han formado escua- d ri lias en todas las bases aereona- vales de Francia, Argelia, Ma- rueccos, Grecia, Sénégal, y de T u nez. El hidraviôn Farman G. L. puede ser construido para el tras- porte de pasajeros. Arreglado para 4 pasajeros <> 400 kg de mercancias, tiene un radio deacciôn de 500 km. GRAND PRIX DE MONACO (May 1921) lst : Farman G. L. flying-boat Priées on requestj GRAND PRIX DE MONACO Mai 1921) 1CI' : Hydravion Farman G. L. J Prix sur demande 167, RUE DE S1LLY, BILLANCOURT (SEINE) GRAND PRIX DE MONACO (Mayo de 1921) 1° — Hidraviôn Farman G. L. / < Pidanse los preeios AUTEUIL 09-98, 12-61 H - SOCIÉTÉ DES AVIONS H. » M FARMAN LIMOUSINE F. 7G (Machine as transport) LIMOUSINE F. 70 i Avion de transport) LEMOSINA F. 70 (Avion de trasporte ) The F. 70 “limousine” is a fuse- lageci, single-engined hiplane, htted for 4 passengers in addition 'to the pilot. The cellule is perfectly straight .with identical wings and wing flaps an upper plane only. The tail is monoplane, not balan ced with hn. Renault 300 IP engine. ( Upper plane. " P ( Lower plane. 15m 13 ,700 Total length . 10 Total height . 3 ,430 Total area . 51'» 2 700 Fuel tank for . 3001 Weight unloaded . I000kg Weight of fuel . 230 | Pilot 80 j Useful load ■ Passengers 400 * Instruments 10 ; 490 1720kg Load per square meter . 33kg, 27 Load per IP . 5 ,73 Maximum speed . 186km Minimum speed . Time of climb to 200Cm . 85 3' 20" The F. 70 machine used as trans¬ port machine by the Compagnie Aérienne Française. It can easily be transformed into war machine. La limousine F. 70 est un biplan à fuselage monomoteur aménagé en limousine pour recevoir V pas¬ sagers en plus du pilote. La cellule est droite avec des ailes identiques, et des ailerons au plan supérieur seulement. L’empennage horizontal est mono¬ plan et non compensé, l’eja pennage vertical comporte une dérive. La “lemosina” Fs 70v es un bi- plano monomotor con fuselaje arreglado para recibii'4 pasajeros y el pi loto. La celda es recta, con alas idénticas y alerones solamentc en el piano superior. El empenaje horizontal es mono¬ piano y sin compensât-; el empenaje vertical tiene un piano fijô. Envergure Le moteur est un 300 IP Renault. ( Plan sup. ( » inf. Longueur totale . Hauteur totale . Surface totale . . Réservoir d’essence pour . Poids à vide . Poids de combustible . ^ Pilote 80j Poids utile. Passagers 400 ! Inst, de bord loi El motor es un Renault, de 300 11* Poids par mètre carré L Poids par cheval — Vitesse maxima . Vitesse minimum . . Vitesse ascensionnelle à 2000" 15m \nchura.1 . i Piano sup... 15m 13 ,700 ( Piano inf. . . . 13 ,700 10 Longitud total . 10 3 .430 Altura total . 3 , 430 5i'»’-700 Superficie total . 5 1 ni * 7 0( ) 300 litres Gazolina . . 30ff 1000 kgs Peso en vacio . 1000kg 230 » Peso de combustible . 1 Pi loto 80 ^ 230 490 » Carga util Pasajeros 400 Instrumentes 10 ) 490 1720 kgs 1720kg 33kg,27 Carga por métro cuadrado . 33kg.27 5 ,73 Carga por C. de F . 5 , 73 186 km. Velocidad màxima . 1 8(> km 85 » Velocidad minima . 85 3m. 20 Tiempo de subida â 2000m . 3' 20'' L’avion F. 70 est adopté comme avion de transport par la Compa¬ gnie Aérienne Française. El avion F. 70 esta adoptado como avion de trasporte por la Compa¬ gnie Aérienne Française. Il peut être facilement transformé en avion de guerre. Puede ser facilmente transformado en avion militar. Prices on request Prix sur demande Pidanse los precios 167, RUE DE SILLY, BILLANCOURT (SEINE) - AUTEUIL 09-98, 12-61 15 - % SOCIÉTÉ DES AVIONS H. & M- FARMAN THE FARMAN 110-A2 The F. 110-A2 Farman type, ail métal, lias been adopted by the F r e n c h Governme n t . L’AVION FARMAN 110 A3 L'avion Farman type F110-A2, métallique, est adopté par le Gou- v e r n e m e n t f r a n c a i s EL AVION FARMAN 110 A 2 El avion Farman, tipo F. 110-A2 metalico, es adoptado pov el gobierno Francés Tractor bi plane Biplan à hélice traclive Biplano con helice tractiva Maximum span . 12m, 100 Enve;gure totale . . 12-M00 Anchura . ... 12m, 100 Total length . 0 ,115 Longueur totale . . 9 .115 Longitud total . . ... 9 .115 Height . 3 ,180 Hauteur . . 3 ,185 xVltura . 3 .185 l ifting surface . ■37 1 111 Surface . . . Superficie . . . . . ... 37'» 2 Wing flaps surface . 3 ,727 Surface des ailerons . . 3 ,727 Superficie portante . .... 3 ,727 Tait plane surface. . \ , 803 Surface du stabilisateur . . I ,893 Timon de altura. . . 1 , 893 Rudder surface . 0 ,8 10 Surface du gouvernail ... . 0 ,819 Timon de direcciôn . 0 ,810 Speed : near the ground . Vitesse : au sol . . 195kmh Velocidad : al suelo . . ... 195knih Climb : to 1 0 03 m . 3' 20" Temps de montée : à 10001 n V 90" T tempo de subida : à 1000m . ... 3' 20" 2001) . 7' 30' • 2000 . 7' 30" 2000 .... 7' 30“ 3000 . 12' 35" 3000 . 12' 35" 3000 .... 12' 35" 4000 . 10' 5" 4000 . 19' 5" 4000 .... 19' 5" 5000 . 38' 20" 5000 . 28' 20'' 5000 .... 28' 20" Armament : Balanced gun-turrett, two bomb dropping gears. Armement : Une tourelle de mitrailleuse compensée. Deux lance-bombes. Armameuto : Una torre de ametralladora compcnsada. Dos tira-bombas. The machine is fitted to cary ail tvpes of caméras, which must be placed in the required position. The electrical plant îs powerful enough to feed the apparatus of op- tical telegraphy, the heating cloth- es of the pilot and observer, of the receiving and sending wireles apparatus, the lighting on board, the landing lamps, Holt rockets, the position lights. Prices on request L’avion est équipé pour recevoir tous les tvpes d’appareils photogra¬ phiques à régler dans la position voulue. L’aménagement électrique est pré¬ vu pour assurer l’alimentation en énergie des appareils de télégraphie optique, des vêtements chauffants, du pilote et de l’observateur, de la T. S. F. réceptrice et émettrice, de l’éclairage de bord, des phares d'atterrissage, fusées Holt. feux de position. Prix sur demande El avion esta dispuesto para recibir todos los tipos de aparatos foto- grâhcos, que deben fijarse en la b tien a posicion. El equipo eléctrico . puede sumi- nistrar la fuerza necesaria a los aparatos de telegraha ôptica, à los vestidos calentadores del piloto y del observadory à la T. S. H. para émision- y recepciôn, al alumbrado interior y exterior, à los faros de aterradamiento del avion cohetes Holt. lumbres de posicion. Pidanse los precios 167, RUE DE SILLY, BILLANCOURT (SEINE) - AUTEUIL 09-98, 12-61 - 10 — AVIONS GOURDOU-LESEURRE MONOPLANE, TYPE C. 1 This monoplane, scout fighter, single seater, with a Hispano- Suiza 180 IP engine, is the winner of the Coupc Lamblin for 1922. Span . 9m , 40 Lengfh . 6 ,43 Ileight . 2 ,37 Area . 18»% 80 Ailerons . 2 ,20 Stabiliser . 1 ,30 Horizontal plane . 1 ,28 Rudder . 0 ,62 Vertical ün . 0 ,32 Weight emptv . 570k* U use fui load . 170 Fuel . 100 Total weight . 840kfr Factor of safety . 22 Speed on ground . 248k“’1‘ a t 5000» . . 220 Climb to 5000» . 17' 30" Ceiling . 7500» A two-seater monoplan, with a 300 IP Hispano-Suiza motor, and turbo-compresor, designed front the C. 1 machine, is nom in trial. MONOPLAN TYPE C. 1 Ce monoplan de chasse, mono¬ place, muni d’un moteur Hispano- Suiza 1801P. est l’appareil déten¬ teur de la Coupe Lamblin pour 1922. Envergure . 9"* ,40 Longueur . 6 ,43 Hauteur . 2 .37 Surface . 18»% 80 Ailerons . 2 ,20 Stabilisateur . 1 ,30 Plan fixe. . . 1 ,28 Gouvernail . 0 ,62 Dérive . 0 .32 Poids à vide . 570ke Charge utile . 170 Combustible . 100 Poids total . 840k* Coefficient de sécurité . 22 Vitesse au sot : . 248kn,h à 5000» . 220 Montée : h 5000» . 17' 30'' Plafond . . 7500» Un monoplan biplace, à moteur Hispano-Suiza 300IP , turbo-com- presseur, et dérivé de l’avion Cl, est actuellement en essais de per¬ formances. MONOPLAN Tl PO C. 1 Este monoplan de caza,’ con uno asiento, motor Hispano-Suiza 180 IP, es el aparato detentador de la Coupe Lamblin de 1922. Envergadura . . 9™, 40 Longitud . 6 ,43 Altura . 2 ,37 Superficies . 18mî,80 Alerones. . . 2 .20 Estabilizador . 1 ,30 Plan fijo horizontal . 1 ,28 Go berna Ile . . . . . 0 ,62 Plan fijo vertical . 0 .32 Peso en vacio . . 570k? Carga ütil . 170 Combustible . 100 Peso total . 840kg Grado de securidad . 22 Velocidad cerca del sueio . 248hmh à 5000 m . 220 Subida à 5000m . 17' 30" PJafôn... . 7500» PAt monoplan, con dos asientos, motor Hispano-Suiza 300IP, con turbo-compresor y derivado de! avion C.1, esta, haciendo sus ensayos. 25, RUE KRUGER, SAINT-MAUR-LES-FOSSÉS (SEINE) 1 2 HYDRAVIONS F. B. A. L. SCHRECK C F. B. A. FLYING BOAT. TYPE S. The F. B. A. Flying boat, type S’ is a pusher biplane, with holding wings. Tandem two-seaters, or three-seaters Hispano-Suiza 200 îP motor. Span . 15”, 60 Lengtli . 10 ,60 Hciglit . 3 ,48 Span folded wings . 5 ,97 Lengtli folded wings . 11 ,25 Total area, inrluding ailerons. ... , 46m’ Vertical fin . 2 ,50 Stabiliser . 1 ,90 Rudder . . . 2 ,20 Weight empty . 10Q0ks Average load . 600 Official performances (with load of 600 k«) : Climb : at 500m in . 2' 30" » 1000 in . 6' 30" » 2000 in . 16' Speecl : on ground . ]40ka>h Ceiling . 4000m Factor of Safel\ . 4,5 L'HYDRAVION F. B. A. TYPE S. L'hydravion F. B. A. type S. est tin biplan à hélice propulsive, et à ailes repliables. Biplace en tandem, et éventuellement triplace, muni d’un moteur H ispano-S u i za de 200 IP. Envergure . 15m,6ü Longueur . 10 ,60 Hauteur . 3 ,48 Encombrement en laigeur (ailes repliées) . 5 ,97 Encombrement en longueur (ailes repliéss) . 11 ,23 Surface totale des aile» avec les ailerons . 46mî Plan fixe . . 2 ,50 Stabilisateur . 1 ,90 Gouvernail . 2 ,20 Poids à vide . . 1000 kg Charge normale.. . 600 Performances o //ici elle s (avec 600kg de charge) : Montée : à 500m en . 2' 30" » 1000 en . 6' 30" »> 2000 en . 16' Vitesse : au sol . ... 142 kmh Plafond . 4000“ Coefficient d'essai statique . . 4,5 H1 DRAVION F. B. A. Tl PO S. Kl Hidraviôn F. B. A., tipo S. es un biplano con hélice propulsiva y alas plegadizas. Dos asientos en tandem, ô très asientos motor Hispano-Suiza de 200 C. de F. Envergadura . 15m,60 Longitud . 10 ,60 Altura . 3 ,48 Anchura con alas plegadizas . 5 ,97 Longitud con alas plegadizas . 11 ,25 Superficie ( alas y alerones ) . 46ra2 Plan fijo . 2 ,50 Estabilizadur . 1 ,90 Timon . 2 ,20 Peso en \aeio . 1000kB Carga . 600 Pruebas o/iciales (con Cuica de '600kB) : Subida : â 500m en . 2' 30" » 1000 en . 6' 30" » 2000 en . 16" Xelocidad : cerca del suelu . 142kmh Plafôn . 4000” Prueba de segundad . 4,5 QUAI DE SEINE, ARGENTEUIL (S.-ET-OJ — 18 — HYDRAVIONS F.B.A. . L. SCHRECK, CR H ;,ho. f V i 1 M m :/v FLY1NG-BOAT F. B. A. 14 H. E. 2 TYPE School Flying-Boat, with central h u 11 , dual control, side by side, 130 IP Clerget motor. Span . 13m,70 Lengt.li . S ,80 lleiglit . 3 ,10 Lifting area . 31ra’ Area of horizontal fin . 4 ,50 Area ofruddei . 1 ,40 Area of tlaps . 3 ,90 Length of lhe hull . 7m,95 Total weight . 995ks Load per square metei . 32 Load per T 11’ . 7 ,6 Ceiling . . 2200"' Speed at 200m, fui I loaded . 10ükmh Biplane wings, with central cell and two removing latéral half-cells. Horizontal planes, upper plane staggered at the rear. Incidence o°. HYDRAVION F. B A. TYPE 14 H. E. -2 Hydravion 'd’école, à Aoque cen¬ trale, double commande, cote à côte, muni d'un moteur Clerget de 130 IP. Envergure totale . 13m,70 Longueur totale . 8 ,80 Hauteur totale . 3 ,10 Surface de la cellule...., . 31n'2 Surface de l’empennage . 4 ,50 Surface du gouvernail . 1, 40 Surface des ailerons . 3, 90 Longueur de la coque . 7m,95 Poids total en charge . 995kg Charge au m2 . 32 Charge par IP . 7 ,6 Plafond théorique . 2200m Vitesse à 200m, à- pleine charge . . 10ükmh Voilure. — La voilure biplane à une surface de 31m2. Elle comprend une cellule centrale et deux demi- cellules latérales démontables. Les ailes sont horizontales, le plan supérieur légèrement décalé vers l’arrière. L’incidence des ailes est de 5°. H1DRAV1ÔN F. B. A. Tl PO 14 H. E. 2 Hidraviôn de escuela, con batel central, mando doble, lado û lado, con motor Clerget de 130 1 P G. de F. Envergadura . .- . 13“, 70 Longitml . 8 ,80 Altura . 3 ,10 Superficie portante . 31m’ Ernpenaje . 4 ,50 Timon . 1 ,40 Alerones . 3 ,90 Longitud del batel . 7m ,95 Peso total . 995kg Carga por métro cuadrae'n . 32 Carga por C. de F . 7,6 Plafôn . 2200“ Velocidad a 200m, con carga total. 100k“h Alas biplanas, con dos lados de desmontar y la parte central fija. Las alas son horizontales, elala superior deportada hacia atràs. In- clinaciôn de alas : o grados. QUAI DE SEINE, ARGENTEUIL (S.-ET-O.) — 19 — % \ HYDRAVIONS LATHAM H. B. 5 AIRPLANE FOR HIGH-SEA WORK This seaplane is adopted by the F r e n c h Na v y. B i p 1 a n e, \v i t h central h n 1 1 , d r i v e n b y 4 Salmson engines giving 1000 HP, 2 tractor and 2 pusher propellers. Total length . 18“l,200 S pan . 32 ,000 Total lieiglit . 0 ,000 Depth of upper wing . 3 ,500 Depth of lower wing . 3 ,500 Wing area . 180n|2 Ta i! biplane, wilh 2 tail planes, 2 adjus- table slabilisers, vertical fins, 3 rudders. W eigbt unloaded . 4700kg Useful load . . 800 Fuel load (petrol and oil) for a 8 hour fliglit . 1700 Total weight . 7200kg Load per square meler . 40kg Load per HP . 7kg,200 Speed : near the ground . 164krah at 100m . 101 at 200'" . 157 Climbing speed : à 1000"' . 8' 2000"' . 19' 3000’" . 33' HYDRAVION DE HAUTE MER H. B. 5 Cet hydravion est adopté par la Marine française. Biplan à coque centrale, mû par 4 moteurs Salmson donnant 1000 HP et actionnant 2 hélices tractives et 2 hélices propulsives. Longueur totale . 18m,200 Envergure . 32m,000 Hauteur totale . G ,000 Profondeur d’aile supérieure ... 3 ,500 Profondeur d'aile inférieure . 3 ,500 Surface alaire . 180m'! L’empennage de queue est biplan : •?. plans fixes horizontaux et 2 stabilisateurs mo¬ biles; 3 plans de dérive verticaux et 3 gouvernails de direction. Poids à vide . 4700kg Poids utile . 800 Poids de combustible (essence et huile) pour 8 heures de vol . . . 1700 Poids total . 7200kg P Charge au mètre carré — . 40kg P Charge au cheval — . 7kg,20ü Vitesse : au sol . lG4kmh à 1000m . 161 à 2000m . 157 Montée : à 1000ra . 8' à 2000” . 19' à 3000- . 33' H1DRAVIÔN DE ALT A MAR H. B. 5 Este hidraviôn estii adoptado porla Marina francesa. Biplano con batel central, accionado por 4 mo tores Salmson de 1 000 caballos en total, con dos hélices tractivas y dos propulsivas. Longitud total . 18m,200 Envergadura . . . 32 ,200 Altura total . G ,000 Profundidad del ala superior. . . . 3 ,500 Profundidad del ala inferior . 3 ,500 Superficie portante . 180U|2 Empenaje biplano: 2 pianos horizon taies fijos y 2 tirnones de altura; 3 verticales pianos y 3 tirnones. Peso sin. carga . 4700kg Peso ütil . 800 Peso de combustible (essencia y aceinte) pasa 8 horo de vuelo. 1700 Peso total . 7200kg Carga por métro cuadruado . 40kg Carga porcaballo.. . 7kg,200 Velocidad : cerca del suelo . lG4kml‘ 1000- . 1GI 2000'" . ' 157 Tiernpo de subida à 1000” . 8' à 2000"' . 19' à 3000"' . 33' SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE CAUDEBEC-EN CAUX (SEINE-INFÉRIEURE) 20 — AVIONS P. LEVASSEUR TORPEDO PLANE Tractor machine of the biplanc type désignée! to carry torpedoes, and especially intended for use upon vessels carrying aéroplanes. The avion is made watertight to insure floating in case it should descend upon the sea. An a 1 1 -Steel construction is employée!, and vvithout autogenou s welding, for the central part. The aero foil is of wood and Steel, which is lessatfec- ted by the sait air than duralumin. A great range of speed is provided in order to discharge the torpédo when at slow speeds, while main- taining a good stabilityand facility of handling at slow speed. S pan . 15m. 25 Length . 10 ,05 Lengtli (foldcd) . 5 ,50 Engine Renault. . 550 IP Area . 72,n* Weight, empty . 2 1 50 Useful load . 1150 Weight total . 3300 Load per sq. m . 45,5 Load per IP . 6 Torpédo (marine type 450mm)... 700 Maximum speed . . 100kmh Slow speed . 85 Landing châssis: drop wheel type. AVION TORPILLEUR Avion biplan porte-torpille à hélice tractive, étudié spécialement pour l’emploi sur navire porte-avion. L’avion comporte un dispositif étanche pour assurer sa flottabilité en cas de chute en mer. La cons¬ truction est complètement en acier, sans soudure autogène, pour la partie centrale. La voilure est en bois et acier résistant à l'air marin mieux que le duralumin. Grand écart de vitesse pour per¬ mettre le lancement de la torpille au ralenti, en conservant une grande stabilité et une grande maniabilité à faible vitesse. Envergure . 1 5m, 25 Longueur . 10 , 65 Encombrement ailes repliées.... 5 ,50 Moteur Renault . 550 IP Surface . 72m“ Poids à vide . 2150ks Charge utile . 1150 Poids total . 3300 Charge par m2 . 45 ,5 Charge, par IP . 6 Torpille (type marine de 450""").- 700 Vitesse maxima . 160kmh Vitesse au ralenti . 85 Train d’atterrissage : roues largables. AVION TORPEDARO Avion biplano portatorpedo, estu- diado especialmente para usarse sobre buque porta-aviôn. El avion tiene un dispositivo es- tanco para asegurarsu flotabilidad en caso de caida en el mar. Su construcciôn es completamente de acero,sin soldadura autôgena, en la parte central. El velamen es de madera y acero mâs resistente al aire ntarino que el duralumin. Gran diferencia de velocidad para perntitir lanzar el torpédo en marcha moderada, conservando gran estabilidad y gran maneja- bilidad en poca velocidad. Envergadura . 15m,25 Largo . 10 ,65 Sitioocupadocon lasalasplegadas. 5 ,50 Motor Renault . 550 IIP Superficie . 72"** Peso estendo vario . 2150kg Carga util . 1150 Peso total . 3300 Carga por m2 . 45 ,5 Carga por 11 P . 6 Torpédo (lipo marina de 450r'"’). 700kg Velocidad mâxima . 160kmh Velocidad en marcha moderada. 85 Tren de aterramiento : ruedas largables. 17, PLACE FÉLIX-FAURE, PARIS (150 — 21 — ÉT ABNTS LIORÉ & OLIVIER PROTECTION AVION DE PROTECTION ET DE AVION DE PROTECCION Y DE AND BOMBING PLANE BOMBARDEMENT TYPE Le O 7 BOMBARDEO TIPO Le O 7 Threeseater b i p 1 a n e, cent r al i B i p 1 a n t r i p 1 a c e, à fuselage Biplano con très asientos, de dos body, two 300 HP Hispano- central, à 2 moteurs Hispano- motores Hispano-Suiza de 300 ca- Suiza en gin es, two t r a c t o r Suiza 300 H P, 2 hélices ballos cada uno, y dos hélices propellers. tracti ves tractivas. Total lengtl . . . 1 1 m , 6 1 5 Longueur totale . .... 1 1 ,n , 6 1 5 Longitud total . 1 lm,G15 Span . 18 ,3Ü Envergure . . . 18 ,30 Envergadura . 18 ,30 1 leight . 3 ,75 1 lauteur . . . . . 3 ,75 Altura . 3 ,75 Lifting surface . . 65m%07 Surface portante . . .. 65®’, 07 Superlicie portante . 65II|S,07 Factor of safety . . . 8 Coefficient de sécurité . . .. . 8 Coeficiente de seguridad . 8 Weight ernpty . lG80k« Poids à vide . 1680^ Peso en vacio . 1680k» Useful load . . . . 720 Poids utile (P. U.) . . 720 Carga ütil . ... 720 Weight of fuel . . . . 500 Poids du combustible (P. C.)... 500 Peso del combustible . . . . . 500 Total weight./ . . . . 2900ks Poids total . . 290ÜkB Peso total . . . . 2900ke Load per square meter . . . . 44k*, 50 P Charge au mètre carré — . • 44k«, 50 Peso por métro cuadrado . . . . 44l®, 50 Load per HP . OO p Charge au HP — . • 4 ,84 Peso por HP . oo «g* Speed at 5ooom . . .. 190kmh Vitesse à 5000"'.. . . 190kmh Velocidad â 5000m . . . 190kml’ Ceiling . Plafond . . . 7000 Plafôn . . . . 7000 Autonome . .. 4h Rayon d’action . . 4h Radio de acciôn . . . . 4h 46, RUE DE VILLIERS, LEVALLOIS-PERRET - TÉLÉPHONE WAGRAM 06-93 ÉT ABNTS LIORÉ & OLIVIER Le O. H. 13 SEAPLANE Biplane with central hull, two 150 HP Hispano-Suiza engin es, large cabin for V or G passengers. Th is machine can be htted, as “amphibious”, with a holding landing gear, and as war ma¬ chine, with two 180 HP Hispano- Suiza engines. Total length . llm Spa n . 10 Ileight . 4 ,20 Lifting surface . 58n,î Factor of safety . . 6 Weight empty . 1500ks Useful load . 500 Reduced useful load (amphibious type ) . 400 Weight of fuel . 250 Total weight . 2250k*s Load per square meter . 38kg ,800 Load per IIP . 7 ,500 Speed ( war type ) . . . . . 170kmh Speed (commercial type) . 160 HYDRAVION Le O. H. 13 Hydravion biplan à coque, hours of flight . 172 » Total weight . 1100 » Load per square meter . 41 kgs Load per HP . 3k,675 Speed : near the ground . 236 kmh at 6 000’" . 210 » Time of clirnb : to 1 000m . T56" 2 000m . 4' 19" 3 000” . 6'37" 4 000” . 9'53" 5 000” . 13'26" 6 000” . 18 '46" Practical ceiling . 8 500” AVION DE CHASSE TYPE 29 Cl NIEUPORT-DELAGE Le type 29 C I est adopté par le Gouvernement français et différents Gouvernements étrangers. Biplan à hélice tractive actionnée par un moteur Hispano-Suiza donnant 300 à 1 8001 13 tours. C’est avec un avion de ce type que Kirsch est monté à 10 300 mètres. m Longueur totale . 6,500 Envergure . 9,700 Profondeur d’aile supérieure ... . 1,500 Profondeur d’aile inférieure . 1,500 Entreplan moyen . 1,400 Surface portante . 26”-, 84 y compris 2m-28 d’ailerons Surfaces auxiliaires non portantes : Plan fixe horizontal . 2mî Gouvernail de profondeur . 1,700 Dérive verticale . 0,500 Gouvernail de direction . 0,800 Poids à vide . 761 kgs Poids utile (P. U.) . 167 » Poids de combustible (P. G.) pour 2 heures l/2 de vol . 172 » Poids total . . 1100 » , p Charge au mètre carre ^ . 41 kgs p Charge au cheval - . 3k,675 AVION DE CAZA TIPO 29 Cl NIEUPORT-DELAGE El tipo 29 Cl esta utilizado por el Gobierno francés y diferentes Gobiernos estranjeros. Biplano con hélice tractiva accio- nada por un mûtor Hispano-Suiza de 800 JL a 1 8(J0 revoluciones. Con este aviôn Kirsch subiô hasta una altitud de 10300 métros. m Longitud total . 6,500 Envèrgadura . 9,700 Ancho del al a superior . . 1,500 Ancho del ala inferior . 1,500 Fntreplano mediano . 1,400 Superficie portante . 26m284 inrlnycndo 2nl228 dt’alerones Superficies non portantes : ) Piano fijo horizontal . . 2m* Timon de altura . .. 1,700 Piano fijo vertical . 0,500 Timôn de direcciôn . 0,800 Peso en vacio . 761 kgs Carga util . . 167 » Peso de combustible (C.C.) para 2 horas y média de vuelo. . . . 172 » Peso total . 1 100 » Carga por métro cuadrado . 41 kgs Carga por HP . 3k,675 Vitesse: au sol . . 236 kmh à 6 000” . 210 » Temps de montée : à 1 000” . 1 '56" 2 000” . 4' 19" 3 000“ . 6’ 37” 4 000” . 9 '53" 5 000” . 13 '26" 6 000” . 18'46" Plafond pratique . 8 500” Ve loc idad : cerc a del suelo... 236 kmh à 6000” . 210 » Tiempo de subida : ;i I 000” . 1 '56” 2 000” . 4' 19" 3 000” . 6'37" 4 000” . 9'53" 5 000“ . 1 3'26" 6 000“ . 18'46" Plafôn prâctico . .... 8500” 46, BOULEVARD GALLIÉNI, ISSY-LES-MOULINEAUX (SEINE) AVIONS NIEUPORT-DELAGE TRANSPORT MACHINE NIEUPORT-DELAGE, 30 T2 Type Tractor biplane propelled by a Sunbeam engine of 420 IP, 12 cy- linders 122x100. Démultipliée! pro- peller, 2000 to 1200 r. p. ni. Total lenglh . 10'", 800 Span . 18 ,0UÜ \\ ing area . . 82m_ Non lifting planes : Horizontal fin . Stabiliser . . 4 .000 Vertical, fin . 2 ,000 Ruddcr . 1 ;750 Weight emply . . 2100 ojs Usefiul load . 500 W eight of fuel . 458 Total weight . 3058 Kgs Load per square metCr . 37kg, 200 Load per IIP . 7 .300 Speed near the ground... . 1 7 0W »> •• Ceiliitg . 4000m AVION DE TRANSPORT NIEUPORT-DELAGE, Type 30 T2 Biplan à hélice tractive actionnée par un moteur Sunbeam 421) IP, 12 cylindres de 122 x ICO donnant 420 IB à 2000 tours; hélice démul¬ tipliée à 1200 tours. Longueur totale . 10'",800 Envergure . 18 ,000 Surface portante . 82m‘ Surfaces auxiliaires non portantes : Plan fixe horizontal . U,,,,,U00 Gouvernail de profondeur . 4 ,000 Dérive . 2 .000 Gouvernail de direction . 1 ,750 Poids à vide . 2 lOObi* Poids utile. . : . . . 500 Poids de combustible . 458 Poids total., . 3058kys Charge par mètre carre . 37bi,200 Charge par HP . 7 ,300 Vitesse au sol . 170kmii Plafond . 4000'" AVION DE TRASPORTE NIEUPORT-DELAGE, Tipo 30T2 Biplano con hélice tractiva accio- nada por un moto r Sunbeam de 420 IP. Hélice demultiplicada de 2000 en 1200 giros. Longitud total . 10m,800 Envergadurn . 18 ,000 Superficie portante . 82m'J Superficies non portantes : Piano horizontal . ID'-.iiOO l imon de altura . 1 ,000 Piano vertical . 2 ,000 Timon de direcciôn . 1 ,750 Peso en vacio . ... 2 1 00 lys Carga ûtil . 500 Peso de combustible . 458 Peso total . 3058 On Carga por métro cuadrado, . .. 37k«,200 Carga por HP . 7, 800 Velocidad cerca del suelo . 1 70'uiih Plafôn . 1000™ 46, BOULEVARD GALLIÉNI, ISSY-LES-MOULINEAUX 1SEINE1 — 25 2. AVIONS HENRY POTEZ TYPE IV MACHINE for GREAT RANGE RECONNOISSANCE l'wo seat cr machine, Lorraine- Dietrich3;<) IP engine. Now used by the French Air Service. Ils speed and easv climh enabled the militarv pilots to obtain many successes during the vear i 9'î i . Total Jengtli . S™, 50 sl’;,n . 1 2 ,00 \\ i n i; area . MO'"2 Non lifling planes : Horizontal lin . Mm2, 70 Vertical lin . | ,(15 Two ailerons . \ ’ ](j AVION DE GRANDE RECONNAISSANCE, TYPE IV Avion biplace moteur Lorraine- Dietrich. 370 IP. Cet avion est actuellement en service dans l’Aé¬ ronautique Militaire française. Ses qualités de vitesse et de montée ont permis aux pilotes militaires de remporter avec lui de nombreux succès au cours de l’année 1922. Longueur totale . 8™, 50 Envergure . 17 .00 Surface portante . 36n,i Surfaces auxiliaires non portantes : Plan fixe horizontal . M"|S,70 Dérive verticale . 1 ,05 Deux ailerons . 4 ,10 AVION TIPO IV PARA EXTENSO RECONOCIMIENTO Avion de dos asientos. Motor Eorraine-Dietrich 370 IP. En ser- vicio actualmente en la Aeromiu- tica Militar francesa. Sus euali- dades de velocidad y de subida han permitido ;i los pilotos mili- tares alcanzar numerosos éxitos en el curso del aiio i<)22. Longitud total . 8m.5(J Envergadura . 17 ,00 Superficie portante . . . 30 111 2 Superficies non portantes : Piano fiio horizontal . 3m2 70 Piano fijo vertical . 1 ,05 Dos alerones . 4 ,10 \\ eight unloaded . 1 1 > 4 0 k K U se lu I load . 370 Weiglit of fuel . . 700 'Total w eight . Ili70k* Load per square meter . 43kg Load per IIP . 4 Specil : near the grouiul . 2l8k’"1' » at 7000 . 710 Time of climb : lo 1000'".... 3' 1" » 7000'" _ 0' 18" » 3000'". . . I0'45" Ceiling . 74O0m 14, RUE CLÉMENT, Poids à vide . !lli()kt' Poids utile ( PU ) . 370 Poids de combustible pour 4 heures de vol . 260 Poids total . 1670k* p Charge par m2 — . 43 k« I ïlesse • au sol . 218kml' » à 7000"' . 210 Temps de moulée: à 1000"'.. 3' 1" » 2000'".. 618" ’ 3000'".. 10’ 15" Plafond . • . 7400'" LEVALLOIS'PERRET (SEINE) Peso cn vacio . 1040k« Carga ûtil . 320 Peso de combustible . 260 Peso total . 1725ks Cai-ga por métro cuadrado... 43k« Carga por IIP . 4 Velocidad : cerca del suelo. .. 218k‘"h » à 2000 . 210 Tiempo de subida : à 1000’".. 3' 1" » 2000“.. 6’ 18" » 3000'".. 10'45" Plafôn . 7400m WAGRAM 85-35 TYPE VIII SCHOOL AND TOURING PLANE Two seater plane, dual control, Anzani 70 IP engine. Ail the flight apparatus are made of dura¬ lumin; wooden and plvwood bodv. Suitable for ail “suints” and noticeable for ils gréai strength and easy piloting. Total length . 5“,72 Span . 8 ,00 Wing area . 201"2 Non lifting planes : Horizontal fin . . . 2",2.20 Vertical fin . 0 ,70 Two ailerons . 1 ,7‘2 Wright unloaded . 240kgr f seftil load . 100 Wright of fuel . 40 Total weight . 470kB Load per square mcter . 23^,500 Load per IP . G ,71 Speecl : near the ground . 142kmh Time of climb : lo 1000'" . 4' « 2000“ . 11' Leiling . 4000“ AVION ECOLE ET DE TOURISME TYPE VIII Avion biplace double commande moteur Anzani 70 IP. Tous les organes de vol de cet appareil sont en duralumin. Le fuselage- est en bois et contreplaqué. Cet avion, qui se prête à toutes les acrobaties, est remarquable par sa robustesse et sa facilité de-pilotage. Longueur totale . Envergure . . Surface portante . Surfaces auxiliaires non port Plan fixe horizontal . Dérive verticale . Deux ai levons . Poids à vide . Poids utile (P. I . ) . Poids de combustible pour 3’* de vol . Poids total . Charge par m5^ . O P Charge par IP — . Vitesse : au sol . Temps de montée : >> Plafond . AVION DE ESCUELA Y TURISMA TYPO VIII Aviôn de dos asientos; mando doble ; motor Anzani de 70 cabal- los. Los aparatos de vuelo son todos en “ duralumin " La arma- zon es de madera y chapeada. Se pueden hacer toda clase de acro- bacias con este avion notable por su robuste/ v la facilidad de su pii ota je 7 2 I.ongitud total . . 5"', 72 8 .00 En ver ga dur a . 8 .00 20'»"- Superficie portante . 20'»- antes : Superficies non portantes : 2n' 20 Piano fijo horizontal . . 2m\20 0 ,70 Piano fijo vertical . . 0 ,70 1 ,72 Dos alerones . . 1 ,72 240k* 1 ’eso eu \ aeio . 240kK 190 Carga ûtil . 190 40 Peso de combustible . 40 4T0k* Peso total . ITt/s 23kK,500 Carga por métro euadrado. . . . 2;îky.')0 G ,71 Carga por IP . . G ,71 1 i2kmh 1 éloridad : cerca del suelo... 142 . . Y Tiempo de subido : à 1000"'.. IL >, 2000"'.. . IL 4000“ Plafôn . il 100"' 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 AVIONS HENRY POTEZ AVIONS HENRY POTEZ COMMERCIAL AEROPLANE “ Henry POTEZ Type IX" Four-seater “ Limousine ” aéro¬ plane, propelled by a Lorraine Dietrich 3 70 11* engine. This type is actually used, on the Unes Paris-Warsaw and Paris- Constantinople, by the Compa¬ gnie Franco-Roumaine de Navi¬ gation aérienne. It can also be titted with the Renault 300 IP engine. Total length . 9"’ ,80 Span . . 14 , Wing area . 46U|- Non lifting planes : Horizontal fin . 3,I,2,G0 Vertical fin . 1 ,80 Two ailerons . 3 ,80 Weight unloaded . 1 250k^ U-eful load . 470 Weight of fuel for 4 t/2 hours of flight . 330 Total weight . 2050^' Load per square meter . 44 Load per 1T . 5kgs,5 Speed : near the ground . 202k,,>1‘ » at 2000"- . 195 Time uf climb : to 1000'“ . 4'45" ' » 2000- . 7 '56" » 3 000- . 19'42" Ceiling . 6000- AVION DE TRANSPORT *• Henry POTEZ Type IX” Avion Limousine 4 places, à moteur Lorraine Dietrich 37o IP. Cet avion est actuellement en ser¬ vice à la Compagnie Franco- Roumaine de Navigation aérienne, sur les lignes Paris- Varsovie et Paris-Constantinople. Il peut également être muni du moteur Renault 300 IP. Longueur totale . 9™, 80 Envergure . 14 , Surface portante . 46m- Surfaces auxiliaires non portantes : Plan fixe horizontal . 3 n> - , 60 Dérive verticale . 1 ,80 2 ailerons . 3 ,80 Poids à vide . . . 1250 k« Poids utile (P. U.) . 470 Poids combustible pour 4 h. 1/2 de vol. (P. C.) . 330 Poids total . 2050 !> Charge par mètre carré — • • • • 44 O p Poids par cheval 7, , . 5 fus, 5 Vitesse : au sol . 202kmh » à 2000"’ . . 195 Temps de montée : à 1000’".... 4'45" » 2000-..., 7'56" » 3000-.... 19'42“ Plafond . 6000™ AV I U N “Henry POTEZ tipo IX’’ PARA TRASP0RTES AÉRE0S Avion “Limousine” de cuatro * asientos accionado por un motor Lorraine Dietrich 370 IP. Este tipo esta ahora utilizado por la Compagnie Franco Rou¬ maine de Navigation aérienne. en las lineas Paris-Varsovia v Pari s- Constantinople. Puede también estar provisto del motor Renault 300 IP. Longitud total . . 9-, 80 Envergadura. . . . 14 , Superficie portante . 46 m- Superficies non portantes: Piano fijo horizontal . . 3m2, 60 Piano fijo vertical . 1 ,80 Dos alerones . 3 ,80 Peso en Vacio . 1250k« Carga ûtil . 470 Peso de combustible para 4 lie¬ ras y media de vuelo . 330 Peso total . 2050k- Carga por métro cuadrado.... 44 Carga por TP . :.... 5 ,5 V elocidad : cerca del suelo.... 202kmh >» à 2000™ . 195 T iempo de subida : à 1000-.... 4'45" » 2000-.... 7'56" » 3000-.... 19'42" Plafon . . 6000- 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 — 28 — AVIONS HENRY POTEZ TYPE X COLONIAL AIRPLANE Three - engined Hispano-Suiza 180 11* plane, the wooden and ply-wood central cabin excepied, the machine is of duralumin construction throughout. Dési¬ gnée! for colonial service, . two featu res hâve been moreespecially r e q u e s t e d : s t r e n g t h a n d reliability. 'l’otal lengtli . .. 13m . .. 18 ,10 Non lifting planes : Horizontal fin . Vertical fin . ... 2 ,25 Weight unloaded . . . . . . .. 231(1^' Weight of fuel for 5 fi- - . . 1 100' Total weight . . 37'iOkfî Load per square meler . . . 39k» Load per IP . .. G , 0 Speed : near the ground . . . 162 » al 2000“ . .. 1 ô5km,‘ Time of c/inib : ti> 1000“ . . . . G’ « 2000"’ . .. 14' Ceiling . .. 4000"' AVION COLONIAL TYPE X Avion trimoteur, mot1 Hispano- Suiza 180 JP. Cet appareil est en¬ tièrement construit en duralumin, sauf la cabine centrale qui est en bois et contreplaqué. Ayant été étudieen vue de son utilisation aux colonies, deux qualités ont été pl us spécialement recherchées sur cet avion : la robustesse et la sécurité. I3m 18 ,40 O.')1"’ Surface portante . Surfaces auxiliaires non portantes : Plan fixe horizontal . T1"2, 15 Dérive verticale . 2 ,25 Poids à vide . . Poids utile (P. U.) . 2310k« Poids combustible pour 5 h. . 1400 Poids total . . 3740k*t . 1* (marge par m- — . p Charge par IP - . G , 0 Vitesse : au sol . . . . . » 2000"’ . . . 155 Temps de montée : à 1000"’ . . . . G' » à 2000“ _ 14' Plafond . 4000"’ AVION COLONIAL TIPO X Avion con très ni otores Hispano- Suiza de 180 caballos cada uno. Menos el camarote central de madera, la construcciôn es ente- ramentede “duralumin”. En este aparato establecido para el servi- cio colonial, se ha tratado conse- g u i r e sp e c i a 1 m e n t e d o s c u a 1 i d ad e s : robustez y seguridad. Longitud total . . . ■ 13"1 Envergadura . . 18m, 40 Superficie portante . 95n,î Superficies non portantes : Piano fijo horizontal . 71"2, 15 Piano fijo vertical . 2 ,25 Peso en vacio . 2340ks' Carga ütil . Peso de combustible para 5 h. 1400 Peso total . 3740 Carga por métro cuadrado . 3pip Carga por IP . G ,9 Vetocidad : cerca del suelo . lG2k”,‘ » à 1000”’ . 155 Tiempo de subida : à 1000"’. . . . 4' ,, 4 2000*.... 14' Plafon . 4000“ 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 AVIONS HENRY POTEZ TYPE XI RECONNAISSANCE MACHINE Two-seater machine, Lorraine- Dietrich 370 11* engine, turbo- com p ressor Rateau. The machine is oC “ duralumin” construction throughout. The factor of safety of 10 proves the strength of the structure. Total lengtli . . . 9'" ,08 Span . 12 ,70 Win g area . 4im* Non lifting planes : Horizontal fin . . 2 -'".70 Vertical fin . . 1 Two ailerons . . 2 .20 Wèight unloaded . 350k« Useful load . . 350 \\ eight of fuel . 300 Total weight . . 2000 Load per square meter . . 45k* Load per IIP . 5 Speecl : near the ground . 220kmh Ceiling (with turbo) . 8000m AVION DE RECONNAISSANCE TYPE XI Avion biplace moteur Lorraine- Dietrich 370 1 P, muni du turbo¬ compresseur Rateau. Cet appareil est e n t i e r e m eut construit e n u duralumin Les essais sta¬ tiques poussés au coefficient 10, ont démontré la robustesse de sa construction. Longueur totale . 9"’. 08 Envergure . 12 ,70 Surface portante . 44nli Surfaces auxiliaires non portantes: Plan fixe horizontal . 2m,,70 Empennage vertical . t 2 ailerons . 2 ,20 Poids à vide . 350kg Poids utile (P. U-) . 350 Poids combustible (P. C.) . 300 Poids total . 2009 Charge au ni2 g . 45kg P Charge au HP — I itesse : au sol . ; . . 220k'"11 Plafond (avec turbo) . 8000'" AVION DE RECONOCIMIENTO TIPO XI Aviôn de dos asientos. Motor Lorraine-Dietrich de 370 cabal- los, eon turbo-comp r e s o r Rateau. La construccibn es enteramente de tk duralumin ”. El indicio de seguridad, que es de 10, demuestra larobustez de la cons- tr ucciôn Longitud total . . . 9"’,08 Envergadura . 12 ,70 Superficie portante . \ \ m2 Superficies non portantes : Piano lijo horizontal . 2m%70 Empenuje vertical . 1 Dos alerones . 2 ,20 Peso en va cio . 350 k* Carga ùtil . 350 Peso de combustible . 300 Peso total . 2000 Carga por métro cuadrado . 4 5 kK Carga por IIP . 5 Velocidad : cerca del suelo.... 220kmh Plafôn (cou turbo) . 8000 m 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS-PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 30 — 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 AVIONS HENRY POTEZ Total Icngl h . 8m, iO Span . 12 ,00 \\ ing area . 45m' Non- lifting planes : Horizontal fin . 3»n-? 60 Vertical (in . 2 ,20 Two ailerons . 4 -70 Longueur totale . 8'". 40 Envergure . 12 ,00 Surface portante . 4;>n>- Surfaces auxiliaires non portantes : Plan fixe horizontal . 3m’\(i0 Empennage vertical . 2 ,20 2 ailerons . 4 ,70 Longilud total . 8l", 10 Envergadura . 12"', 00 Superficie portante . 45m3 Superficies non portantes : Piano fijo horizontal . 3n,*,00 Piano fijo vertical . 2 ,20 Dos alerones . 5 ,70 Weight unloaded . 1 100kK I seful load . 100 Weight of fuel . 2.75 Total weight . 1 7 2 - > Load per square mêler . 39ktr Load per IP . 4k*,50ü Poids à vide . . . . 1 100ks' Poids utile ( P. 1 . ) . 400 Poids de combustible (P. C ) . . 255 Poids total . . 1725k» „ P Charge au m- . ;î9kK P Charge au 1 P . . 4L-', 500 Peso en varie . 1 250kB Carga ùt il (P. I . ) . . .400 Peso de combustible . 255 Peso total . 1725ks Carga por métro euadrado . 39k*>' Carga por IP . 4kp, 500 Speed : near tlie g round . .. 21uk"lh 1 ites.se : a u sol .... 210kmh 1 élocidad cerca del suelo . • ) J 1 1 km h xx itt ni K 10 194 194 « à 5000 . Î91 Time of climb : lu 1000'".... . .. 3’ 30" Temps de montée : à 1000™... 3* 30” Tiempo de stibida : à 1000'".... 3' 30" » 2 000m. ■ ■ • .. T 30" » 2000'" _ 7' 3i r )) O O 9 7' 30" » 301)0"' _ .. 13' » 3000'".. . 13’ » 3 000'"... 13' » 4000“.... . . 20' )) i 000” . . . . 20' )) 4 000m . . . 20' )) 5000"'.. . . . . 29' » 5000“ . . . . 29' )) 5000“... 29" .. C. SOt l”' Plafond . 6800'" 1 ’lafén . 0800”’ TYPE XV OBSERVATION MACHINE Tractor biplane Lorraine- Dietrich 370 IP engine. This ma¬ chine lias just been adopted and ordered in great number by the French Air Service. AVION D'OBSERVATION TYPE XV Biplan à hélice traetive, moteur Lorraine- Dietrich 370 IP. Cet avion vient d’être adopté et commandé en grande série par l’Aéronautique Militlu Française. AVION TIPO XV PARA OBSERVACIÔN Biplano cnn hélice tracti va. Motor Lorraine -Dietrich de370caballos. Este avic'm acaba de ser adoptado v pedido en grandes cantidades pot- la Aeronàutica Militar Francesa. — 31 - AVIONS HENRY POTEZ TYPE XVIII. 2 COMMERCIAL MACHINE AVION COMMERCIAL TYPE XVIII. 2 AVION DE TRASPORTE TIPO XVIII. 2 Three-engined machine, 370 IP Lorraine-Dietrich engine. This machine, uesigned for ihe com- panies of aerial transport, can receive 10 or 12 passengers in a comfortable cabin. Engine bed and tail excepted. the machine is of wooden construction throughout. It can bc Htted with threc 300 I P Hispano-Suiza en gin es. Total lengtli . . 1 i"',S0 S pan . *)0 \ Y i n p arc ii . f 12'"" Non lifting planes : Horizontal lin . S'"-, 60 \ ertical lin . 2 .20 Twu ailerons . 5 ,60 \\ eighf unloaded . 2901 111 s Useful load . 1000 NVeight of fuel for 4 hours of flight . . 075 Total weight . 4775 Load per square meter . 42k», 5 Load per LP . (i ,30 Avion trimoteurs, moteurs Lor¬ raine-Dietrich 370 IP. Cet appa¬ reil destine aux Compagnies de Navigation Aérienne peut emme¬ ner dans une cabine très confor¬ table, dix ou douze passagers. Il est presque entièrement construit en bois ; seuls les berceaux mo¬ teurs et la queue sont en duralu¬ min. Cet avion peut être entière¬ ment équipé avec 3 moteurs Hispano-Suiza 300 IP. Longueur totale . 14"', 80 Envergure . 22 Surface portante . U2m‘ Surfaces auxiliaires non portantes : Plan lise horizontal . K'ns, 00 Dérive verticale . 2 ,20 2 ailerons . 5 ,li0 Poids à vide . 2900k& Poids ni ile ( PU ) . 101)0 Poids de combustible pour 4 heures de vol . 075 Poids total . 4775 |> Charge par m2— . 42ks, 5 < lharge par 1 P — . 6 .30 Avion con très motoresLorraine- Dietrich de 370 eaballos cada ttno. Este aviôn, establecido para las compamas de navegaciôn aérea puede recibir 10 <> P2 pasajeros en un confortable camarote. Menus lus soportes de los m otores v lus estabilisadores, la construcciôn es enteranjente de duralumin”. Este avion puede recibir très motores Hispano-Suiza de 300 I P. Longitud total . . 14"', 80 Envcrgadura . 22 Superlicie portante . 112'"- Superficies non portantes : Piano Jijo horizontal . .S"1', 00 Piano lijo vertical . . 2 ,20 Dos alerones . 5 ,00 Peso en vacio . . 29llOk8 Carga ùtil . 1000 Peso' de combustible para i horas de vuelo . 675 Peso total . 4775 Carga por métro cuadrado.... 4 2 k 5 Carga por IP . . 6 ,30 Speed : near llic grouud . 1 95 kml' Ceiling . 5000m lit esse: au so I . I95kmh Plafond . 5000“ I etocidad : ccrea del suelo.. 195kmh Plafôu . . . 5000m 14, RUE CLÉMENT, LEVALLOIS PERRET (SEINE) - WAGRAM 85-35 — 32 — AVIONS SCHNEIDER BOMB1NG MACHINE SCHNEIDER This metallic giant aéroplane built by Schneider and Co, is fitted with k Lorraine-Dietrich motors, of 370 IL each. It is a night bom- bing plane ordered by the Aero- nautieal Teehnical Service. Chic f data . Span . 3<>m Lenglh . -0 Ileight . G Lifting aéra . Tolal power . 1 500 I O Total weiglit in fliglit . 10000kg Tlieorical performances : Speed at 2000m . 1 50kmh Ceiling . 5Û00m Aulonomy . ;,u AVION DE BOMBARDEMENT SCHNEIDER L’avion métallique géant cons¬ truit par les Établissements Schnei¬ der et Cie est équipe avec V moteurs Lorraine-Dietrich de 370 IL cha¬ cun; c’est un avion de bombarde¬ ment de nuit commandé par le Service Technique de l’Aéronau¬ tique. Caracléristit/ues principales. Envergure totale . 30m Longueur totale . 20 Hauteur totale . G Surface portante totale . “220m" Puissance totale . 15001 P Poids total en ordre de marche . 10000kg Performances théoriques : \ ilesse à 2000™ . 150kmh Plafond théorique . 5000m Hayon d’action . ôh AVION DE BOMBARDEO SCHNEIDER El avion metalico gigante cons- truido por los Establecimientos Schneider y Cia, con k motores Lorraine-Dietrich de 370 G. de F. cada uno, es un avion de bom¬ bardée) de noche mandado por el Servicio Técnico de la Aeronâutica. Caracteristicas principales. Envergadura . . 30m Longitud . 20 Altura . G Superlicie portante . 220111" Euerza total . 1500 IL* Peso total en \ uelo . 10000kg A elocidad tcôrica à 2000m . I50krah Plafôn tcorico . 5()00m Hadio de acciôn tcorico . 5h Este avion, pilotado por J. -H. Ca- sale, ha efectuado, en su tercer vuelo, el viaje Le Havre- Villacou- blay. This machine, piloted by J. -H. Casale, had performed, on its third trial Hight, the journey between Le Havre ami Villacoublay. Cet appareil, piloté par J. -H. Ca¬ sale, vient, pour son troisième vol d’essai, d’effectuer le voyage Le Havre-Villacoubiay. SCHNEIDER & CIE, 42, RUE D'ANJOU, PARIS RENE TAMPIER mmm - e’AVION-AUTOMOBU.E RENÉ TAMPIER, APRÈS UN VOl. The main characteristics of thcncw René Tam pier “ Roadster Airplane” are as follows : G round speed . liWkmh Driving power . 30.) H’ Bearing surface... . 30m' Lifting capacity . 1 o()0kfî Petrol capacité . *240 1 A two seater eqtiipped with starter, change speed gcars. reverse, difie- rential, steering gcar with tipping steering w heel and folding wings. Les caractéristiques principales du nouvel avion-automobile René Tam pier sont les suivantes : Vitesse au so 1 . 190k" h Puissance motrice . 301) IP Surface portante. ... . . 3Gmî Poids total . Io00kf Quantité d’essence . 240 1 Avion biplace équipé avec moteur de mise en route, changements de vitesses, marche arriéré, différen¬ tiel, train de direction par volant repliable, ailes repliables. Las caracter/sticas principales del nuevo avion-autonmvil René Tam- pier son las siguientes : Velocidad en el suelo. . . . lü0Kmh Fuerza mot riz . 300 I P Superficie portante . 36n|i Peso total . Io00k* Cantidad de gasolina . 24U1 Avion de dos asientos equipado con motor de arranque, cambios de velocidades. marcha atr.ts, dife- rencial. tren de direcciôn por volante de bascula, alas plegables. 1, RUE DE BELLEVUE BOULOGNE-SUR -SEINE RENÉ TAMPIER L’AVION-AUTOMOBILE RENÉ TAMPIER TRAVERSANT PARIS PAR LA ROUTE This “ Roadster-Airplane ” which has been frequently seen flying in 1922, has two engines, one of which, of small power, is adapted to start the 3C0 1P engine which drives the propeller for flving the machine. When road-travelling the wings of the plane are collapsed, th e propeller remains motionless, and the smaller engine drives the machine through a change-speed and differential gears located bet- ween the driving wheels. The “ Roadster-Airplane ” can be garaged like any motor car. As an armed machine it will, due to its mobilité, render invaluable services in cases of fog or “ spotting ”, it will accompanv anillery and be readilv camouflaged or sheltered; its auxiliary engine will permit ail maneuvers or operations usuallv dépendent on the pilot and on storage batteries. Its possibilities make it one of the greatest progresses achieved in aviation. L’ “ Avion-automobile ” que l’on a vu souvent voler et rouler en 1922, comporte deux moteurs dont l’un de faible puissance peut mettre en route le moteur de 300 IP action¬ nant l’hélice en vol. Sur route, les ailes de l’avion se replient, l’hélice reste immobile et le petit moteur entraîne l’appareil par l'intermé¬ diaire d’un changement de vitesse et d’un différentiel placé entre les roues motrices. .L’ Avion- automobile ” se re¬ mise dans un garage de voiture. Armé, il rendra d’inappréciables services grâce à sa mobilité en cas de brouillard ou de repérage; il ac- co m pagn e ra Parti 1 le rie . se ca m ou fie¬ ra, s’abritera aisément; son moteur auxiliaire permettra toutes les ma¬ nœuvres ordinairement demandées au pilote ou à des accumulateurs. Les solutions qu'il apporte en font l'un des plus grands progrès réalisés en aviation. El “ Aviôn-automôvil ” que â me- nudo se ha visto volar y rodar en 1922, tiene dos motores; uno de potencia reducida basta para el arranque de] motor de 1100 IP que acciona la hélice de vuelo. En la carretera. las a las del aviôn se pliegan, la hélice queda inmôvil y el motor pequeùo hace marchai' el aparato por mediaciôn de un cambio de velocidad y de un difereneial colocado entre las rue- das motrices. El li Aviôn-automôvil ” entra en una cochera. Arm ado, près ta ni ina- preciables servicios gracias â su movilidad en caso de niebla ô de “localizaciôn”; acompanani la artil lerîa, se disimularâ, se resguardanî con facilidad ; su motor auxiliar permitirâ todas las maniobras que suelen exigirse al piloto ooom . 245ka‘1' Velocidad a 5ooom. . 280 Plafdn . 10500"1 Radio de accicin (a toda polen- cia 3 lioras) . 750k'" à 850k"‘ 121, BOULEVARD HAUSSMANN, PARIS (VIIIe) DIRIGEABLES ASTRA ASTRA-TORRES AIRSH1P Trilobé envelope, rubberised m a t e r i a 1 , internai r i g g i n g , wooden car. Capacity . 10700m3 Length . . . 80"' Midship section . IG ,500 Maximum breadtti . 18 ,000 Maximum heiglit . 2 lm .700 Total capacity of air bags . 4000m’ Tvvo 25oHP engines . 500 HP Weight unloaded . . 8400>B Useful load . 5(30 7 passengers . 800 Armaments . 1250 Fuel . 320 Rigging and fittings . 1280 Ballast . 4210 Total weight lifted . 12(310 Speed . 80k,”h DIRIGEABLE ASTRA-TORRES Enveloppe trilobée en tissu caout¬ chouté, suspension intérieure. Nacelle en bois. Volume . 10700D,S Longueur . 80"‘ Maître-couple . IG ,500 Largeur maxima . 18 .000 Hauteur maxima . 21 .700 Volume total des ballonnets . 40001"3 2 moteurs de 250 IIP . 500 H P Poids à vide . 8 4( )0u>s Poids utile . 5(30 7 passagers . 800 Armement . 1250 Combustible . 320 Agrès et accessoires . 1280 Lest . 4210 Poids total enlevé . 12610 Vitesse . SO1"”'1 DIRIGIBLE ASTRA TORRES Globo trilobado, tejido encau- chado, suspension interior. Bar- quilla de madera. Volumen . I()7( 0,u* Longilud . 81, “ Cuadera maeslra . IG ,500 Anchura maxima . 18 ,(00 Allura maxima . 21 .700 Capacidad total de los globos auxiliares . IGOO"'3 2 motores de 250 caball >> . 500 IIP Peso mâximo sin ca:gn . 84(,0ks Carga lit il . 5G0 7 pasajeros . 800 Vrmaraento . 1250 Combustible . 320 tparejos y acccsorios . 1280 Laslre . 4210 Peso total levan tado . . 190 i 0 V'elocidad . i 01'"’1' 46 A 50, BOULEVARD GALLIÉNI, ISSY-LES-MOULINEAUX - SÉGUR 60-24, 56-94 — 37 DIRIGEABLES ZODIAC THE 1 ZODIAC ” |«0ün,J SCHOOL AIRSHIP I' 1 1 e small airship of Mie Zodiac type i s inlended for the training ol' pilots as well as for louring l ri ps. 'l ins remarkable lillle airship. wliicli maile Inmdreils of lliglits during 1920 and 1921 wilhout uny mis- liajis. luis now bcen improved in varions \\ ays. The envelope is made of a double rubber-coaled yellow fabric, and is but slighlly elongaled ; Mie volume luis been increased from IU00 to l'200u|3, and Mie balloon can now leadily carry ihree per- sons wilh a good ballast and fuel supply in ail conditions. In addition to Mie automatic ventilaling pipe, the outlit now comprises a hand fan for air supply w lien landing. I lie rot an engine luis been replaced by an Anzani engine of 80 HP wliieli lias proved to be very salisfaclory and lias a superior arrangement for slow-specd wor- king. It is also provided vvitli automatic, slarung. \ll these improvements bave contributed to rnake the airship much easier to handlr by l lit* pilots in training, and \v e consider il to be the best type of airship désignée! for tliis purpose. flic small Zodiac of tbe improved type made its lirst appearance at tbe Grand Prix of Bourget (near Paris), and sinre (liât Unie it luis made qnite a number of lliglits, witli Debronleile pilotmg, some of vvbich exlended for a good distance into the Saint-Cyr région. LE DIRIGEABLE D ÉCOLE ‘ZODIAC" 100(>m* Le petit dirigeable Zodiac est destiné à la formation îles élèves-pilotcs et au tourisme aérien. Ce remarquable petit ballon, dont les sorties en 1920 et 1921 se comptent par centaines, et qui n'a jamais connu la moindre avarie, a reçu des perfectionne¬ ments importants. L’enveloppe, en étoile caoutchoutée double jaune, peu allongée, a été portée de 1000 à P200'"\ ce qui donne l'assurance de pouvoir enlever, en toutes conditions, trois personnes avec un lest et du com¬ bustible abondants. Lu outre de ta manche à air à pression automatique, on a ajouté un ventilateur à main pour l'alimentation d’air pendant les escales. Le moteur rotatif a été remplacé par un Anzani 80 HP, qui donne toute satisfaction et qui possède notamment un ralenti remarquable. Mise en marche automatique. Le dirigeable est devenu ainsi plus ma¬ niable pour les élèves-pi lûtes, et il parait être actuellement le meilleur type de ballon créé pour cet emploi. Le petit Zodiac perfectionné a paru pour la première fois au Grand Prix du Bourget et a, depuis, effectué, sous la conduite de Hebroutelle, fie nombreuses sorties, dont plusieurs assez, prolongées dans la région de Saint-Cyr. EL D1R1G1BLE DE ESCUELA “ZODIAC” ÎOUO"1' Ki pequefio dirigible Zodiac esté destinado à la formaciôn de lus alumnos-pilolas y al turismo aéreo. Lste notable globilo, que saliô muchos centenares de veces en 1920 y 1921, sin padecer jaunis la menor averia, ha recibido perfeccionamienlos impor¬ tantes. La envoltura. de tela eauchada doble, amarillu, de forma poco larga, ha pasado de lÜdl) à 1 200m3, lo que da la seguridâd de poder levantar en cualquier eondiciôn très personas cou mucho lastre y combustible. A deinâs de la manga de aire de presiôn automàtica, se lia anadido un Ventilador de mano para la alimentaciôn de aire durante las escalas. Kl motor giratorio ha sido sustiluido por un Anzani de 80 HP que da loda la satisfaceiôn deseada y sobretodo permite reducir notablemente su veloeidad. \r- r a n q u e automâtico. L1 dirigible es asi unis manejable para lus alumnos-pilotas, y pareee ser actual- tneiHe el mejor tipo de globo creado para semejante uso. I.l pequefio Zodiac, pcrfeccionado, lia aparecido por primera vez en el « Grand Prix du Bourget», y, desde entonces. bajo el mundo de Debroutelle, lia salido muclias veces, quedândose à menudo largo liempo en el aire en la région de Saint-Cyr. 15, AVENUE DU HAVRE - PUTEAUX (SEINE) — 38 — SOCIETE DES AVIONS H. * M. FARMAN The Farman aéroplane engines hâve been adopted by the War and the Navy Departments. ENGINE 18 W. D. 600 HP 18 cylinders of “W” disposition, in 3 rows of 0 cylinders each spaced at 40°. Bore, 130mm. Strohe, 18umm. Cylinder capacity total : 43,4 lit. Speed reducina device for propeller with bevel pianetery gears. The pro¬ peller can be diiven from the crankshaft at speed réductions of 1 : "2, 1 : 1 ,84, 1 : 1 ,67 , 1 : 1,5, or by direct drive, accord- ing to the type of aéroplane. Power, nominal : (iOU IIP. Power, maximum, momentary: 73(1111*. Total weight of engine with ail fittings : 900 kgs. Consumption of gasoline : 220 gr. per IIP hour. Consumption of oil : 10 gr. per IIP hour. ENGINE 12 W. D. 400 HP 12 cylinders of “W” disposition, in 3 rows of 4 cylinders each, spaced at 00°. Bore, 130"im. Stroke, 100mm. Cvlinder capacity total : 25/) lit. Speed reducing device for propeller with bevel planetary gears. The pro¬ peller can be driven from the crankshaft at speed réductions of 1 : 2, 1 : 1,84, 1 : 1,07, 1 : 1,5, or byÿiirect drive, accord- ing to the type of aéroplane. Power nominal, on continuous run- ning : 100 IIP. Power, maximum, momentary : 520 IIP at 2200 r. p. m. Total weight of engine with ail fit¬ tings : 560 kgs. Consumption of gasoline : 220 gr. per IIP hour. Consumption of oil : 10 gr. per IIP hour. Prices on application Les moteurs d'aviation Farman sont adoptes par la''Guerre et par la Marine. MOTEUR 18 W. D. 600 HP 18 cylindres en W dispoés par 3 tan¬ gues de 6 cylindres à 40°. Alésage 130"”". Course 180mm. Cylindrée totale : 43 litres, 4. Démultiplicateur d'hélice à satellites coniques. La liaison de i’hélice au vile¬ brequin peut se faire avec un rapport de réduction de 1 à 2, de 1 à 1,84, de 1 à 1,67, de 1 à 1,5, ou par prise directe, suivant l’avion. Puissance nominale : 600 H P. Puissance maximum en pointe: 730 HP. Poids total du moteur avec tous ses accessoires : 900 kgs. Consommation d’essence : 220 gr. pat- HP heure. Consommation d’huile : 10 gr. par HP heure. MOTEUR 12 W. D. 400 HP 12 cylindres en W disposés par 3 ran¬ gées de 4 cylindres à 60". Alésage 130"’”'. Course 100 "m. Cylindrée totale : 25 litres, 4. Démultiplicateur d’hélice à satellites coniques. La liaison de l’hélice au vile¬ brequin peut se faire avec un rapport de réduction de 1 à 2, de 1 à 1,84, de 1 à 1,67, de 1 à 1,5, ou par prise directe, suivant l’avion- Puissance nominale pouvant être sou¬ tenue de façon continue : 400 HP. Puissance maximum en pointe: 520 HP à 2200 tours-minute. Poids total du moteur avec tous ses accessoires : 560 kgs Consommation d’essence : 220 gr. par HP heure. Consommation d’huile : 10 gr. par HP heure. Prix sur demande Los Minisicrios de Guéna y Marina han adoptado los motorcs de aviacion Farman. MOTOR 18 W. D. 600 HP 18 cylindros en W dispuestos en très hilerns de 6 cylindros a 10°. Diàmetro inierior 130mm. Carrera I80mm. Cilindrada total : 43 litros, 1. Desmultipücador de hélice cou sateliles cônicos. El empalme de la hélice con ci ciguenal puede hacerse con una propor- ciôn de reducion de 1 à 2, de 1 à 1,84, de 1 à 1,67. de 1 à 1,5 6 con toma direcla segùn el avion. Fuerza nominal : 660 IIP. Fuerza mâxima en punta : 750 IIP. Peso total del rnotor con todos sus accessorics : 900 kgs. Consumo de gasolma : 220 gr. por HP hora. Çonsumo de aceite : 10 gr. por cabal o hora . MOTOR 12 W. D. 400 HP 12 cilindros en W dispuestos t-n très hileras de 1 cilindros à 60°. Diàmetro interior 130ram. Carrera 1 60mm . Cilindrada total : 25 litros, 1. Desmult jplicador de hélice con satélites cônicos. El empalme de la héhee con el ciguëiîal puede hacerse con una propor- ciûn de reducciôn de 1 a 2, de 1 a 1,84, de 1 a 1,67, de 1 a 1,5 o por toma direcia segün el avion. Fuerza nominal que puede soslcrnese continuadaménte : 400 IIP. Fuerza mâxima en punta : 520 HP a 2200 revoluciones por tnituro. Peso total ciel mo'ior con todos sus accesorios : 560 kgs. Consumo de gasolina : 220 gr. por IIP hora. Consumo de aceite: 10 gr. por HJ* hora. Pidanse los precios 167, RUE DE SILLY, BILLANCOURT (SEINE) - AUTEUIL 09-98, 12-61 MOTEURS HISPANO-SUIZA HISPANO-SUIZA ENGINE 300 IP i*2 8 FB Power, maximum . 337 IP Power, normal . 370 I P Speed, al normal power (r.p.m.). 1800 i\ umlier of cylinders . 8 Arrangement of eylinders : \ -shape at 00". More . Ii0mm Stroke . 150 Cylinder contents . 18,icm,/i8 lîatio of volumes . 3,3 Mean piston speed . Um Total xveight empty, witli air- screw 1 1 ii I > . . Consumption per IP hour : gaso- line . 7 10« Consumption per IP liour : oil. . 15 Ignition, 2 magnétos : 1 riglit liand ; 1 left liand. Number of carburettors . Water cooling : water jackets. . Il1 » radial or . 10 Starter Letombe . 10kg The Hispano-Suiza engine of300 11* type was tised on the aéroplanes which were winners in the Gordon- Bennet Cup for m)2o, the Dentsch de la Meurthe Cup for u)2i and i y 2 2 , and on the aéroplanes making the records of speed and altitude from 1919 to 1922. MOTEUR HISPANO-SUIZA 3001 P k2 8 FB Puissance maximum . 337 1 P Puissance de régime . 320 IP Nombre de tours à la puissance de régime . 1800 Nombre de cylindres . 8 Disposition des cylindres en \ à 00». Alésage . 140mm Course . . 150 Cylindrée . 18 k2 8 FB Fuerza mâxima . 337 IP Fuerza de régimen . 320 IP Revoluciones eu fuerza de régi¬ men . 180(1 Numéro de cilindros . 8 Disposiciôn de los cilindros en Y à 90». Diâmetro interior . 1 10mm Carrera.. . 150 Cilindrada . tgdrnr'^g Relaciôn volumétrica . 3,3 Yelocidad media del émbolo... 9m Peso total estando vacio, con cubo de hélice . Consumo por caballo Jiora : gasolina . 240* Consumo por caballo hora : aceite 15 Igniciôn, 2 magnétos: 1 derecha, 1 izquierda. Carburadores . Refrigeracion : camisas de agita. 1 I1 » radiador . 10 Arrancador Letombe . 10kB El motor Hispano-Suiza 300 IL equipaba los avion es vencedores de la Copa Cordon-Bennett tt)2o, de la Copa Deutsch de la Meurthe 1921 y 1922 y los aviones que real i- zaron los records franceses de velo- cidad y altitud de 1919’;! 1922. tr RUE DU CAPITAINE GUYEMER, BOIS-COLOMBES - (SEINE) MOTEURS LORRAINE-DIETRICH MOTOR 400 IP Maximum power . 420 IP Nominal power . 400 » R. p. m. (révolutions per mi¬ nute) at nominal power . 1700 Number of cylinders . 12 Arrangement of cylinders . 60°Vt;pe Bore . 120 Stroke . • . 170 Total weight (dry) . 383 Weight per H. P. (engine dry)... 0ks,920 Fuel cons°n pr hor.-'C-power hour. 240 gr. Oil cons°" p"' horse-power hour . 18 » Igtiition System (2 high tension magnéto or Delco apparatus). Number of plugs per cylinder . 2 Number of valves per cylinder 2 (1 inlet valve, 1 exhaust valve'). Numberofcarburettorsfe upright 2 duplex carburettors) . Ail Lorraine Dietrich motors are fitted with spécial connecting- rods System, note-worthy for their résistance to the stresses to which thev are submitted, and simplicité of construction. The oil pump devi.ce is a spécial feature of the Lorraine motors; it insures a steady and thorough forced feed lubrication, whatever the wear of the parts may be. Ignition with separate distributors avoids the clogging up of the dis¬ tri butor heads. The spécial arrangement of the inlet manifolds allows these motors to attain a B. M. E. P. of more than 10 kilos at the maximum speed. MOTEUR 400 IP Puissance maximum . 420 G V Puissance nominale . 400 » Nombre de tours à la puissance nominale . 1700 Nombre de cylindres . ^ 12 Disposition des cylindres . 60° en Y Alésage . . 120’ Course. . . .... 170 Poids total à vide . 383ks' Poids par cheval (Moteur à vide). 0kK,920 Conson d'essence pr cheval-heu''\ 240 gr. Consom0" d’huile pr cheval-heur\ 18 » Système d'allumage (2 magnétos haute tensun ou appareil Delco). Nombre de bougies par cylindre. 2 Nombre de soupapes par cylindre 2 (1 soupape adm., 1 échap1) Nombre de carburateurs (2 car- 2 burateurs verticaux doubles). Tous les moteurs Lorraine- Die¬ trich sont munis d’un système de bielle spécial à la Société Lorraine, remarquable au point de vue de la résistance à la fatigue, et dont la construction est très simple. La disposition de la pompe à huile est toute particulière aux moteurs Lorraine; elle assure un graissage sous pression très régulier quelle que soit l'usure des organes. Le système d’allumage, avec distri¬ buteurs séparés, s’oppose avec beaucoup d’efficacité à l’encrasse¬ ment des distributeurs. La disposition particulière des tuyauteries d’admission a permis à ces moteurs de réaliser des pres¬ sions moyennes de plus de 10 kilos aux plus grandes allures. MOTOR 400 tP Potencia màxima . 420CF. Potencia nominal . 400 » Numéro de giros por minuto â la potencia nominal. . 1700 Numéro de ciiindros . 12 Disposiciôn de los ciiindros . 60°enV Diàmetro del cilindro . 120 Carrera . 170 Peso total en vacio . 3831*8' Peso por caballo (el motor vacio). 0kP ,920 Consmo de comb1' pr caballo-hora. 240 gr. Consm° de aceite por caballo-hora. 18 » Sistemadeencendido (2 maut0,de alta tension 6 sistema Delco).. Numéro de bujias por cilindro.. 2 Numéro de vâlvulas por cilindro 2 (1 v. deadmisiôn, 1 v. deescape). Numéro de carburadores (2 car- 2 buradores dobles verticales). Todos los motores Lorraine-Die- trich estfm provistos de un sistema de biela especial â la Sociedad Lorraine, notable por su resistencia â la fatiga y cuva construcciôn es muy sencilla. La disposiciôn de la bomba de aceite es del todo especial â los motores Lorraine. Asegura una lubrifica- ciôn baja presiôn muy perfecta sea el desgaste de las piezas cual fuera. El aparato de encendido con dis- tribuidores separados préserva muy eficazmente del ensuciamento. La disposiciôn especial de las tube- rias de admisiôn ha permetido à esos motores realizar presiones médias de mas de 10 kilos ;i las nuis grandes velocidades. 200, ROUTE DE BEZONS, ARGENTEUIL (SEINE-ET-OISE) — il — f MOTEURS RENAULT THE 300 HP RENAULT A E R O ENGINE LE MOTEUR D"AVIATION RENAULT 300 HP EL MOTOR RENAULT 300 HP PARA AVION Cylinders . Bore and stroke... Total volume of I cylinders . > Compression ratio. Power Total weight. Consumpdon HP hour. . . per \ Dual Ignation. / / 12 Y type 50" 125 x 150 22 litres 080 5 320 1 P at 1.600 r.p.m. 380 kgs petrol : 280 gr. Oil : 25 gr. 4 magnétos SE V-C 6 Renault Plugs 2 per cylinder Carburettors . I 2 dup‘ex . Zénith 55 DI Cylinders . Crankshaft . Connecting rods . Pistons . Cooling . Lubrication . \Twin Steel cylinders, i Steel sheet water < jacket. 4 bearings H section | Forked master j connecting rod 'One-eyjd small rod Aluminium clioy Centrifugal single . water pump with I 2 ontflows I ^ by pressure ‘> and projection, ' 2 gear pumps Cylindres . Alésage et course. Cylindrée totale. . . Compression volu¬ métrique. Puissance . . Poids total . Consommation par HP heure . Carburateurs. Cylindres Vilebrequin . . Biel les Pistons . Refroidissement.. , Graissage . 12 en V à 50° 125 x 150 22 litres 080 5 320 IIP à 1.600 t.m. 380 kgs essence: 260 g r. huile : 25 gr. Allumage double.. SE V-C 6 Bougies Renault 2 par cylindre J 2 Zénith doubles I 55-D1 [en acier, réunis par paires, sous che- \ mise d’eau en tôle I d’acier. à 4 paliers section en H Bielle principale à chape. Biellette à 1 œil. en alliage j d’aluminium /pompe à eau cen- ) trifugs unique à j 2 départs. 1 sous pression ’ et projection. j 2 pompes à engrenages Cilindros . Diâmetro mterior y carrera . Cilindrada total . . . Grade de com- presiôn . Potencia . 12 en V à 5o° 125 x 150 22 litres 080 Pe.so total Consume por ca- ballo hora . l.ubrihcaciùn. 3320 H P à 1.600vueltas / por minuto 380 kilos i esencia : 260 gr. > aceite : 25 gr. Cncendido doble . . Carburadores 4 magnétos SE V-C 6 Cilindros . Arbol cigiienal Biela . . Émbolo . . Refrigeraciôn . ( j Bujfas Renault 2 por cilindro ' 2 Zénith dobles ' 55- DI I (de acero, reunidos ’ por pares en cà- ) mara de agua de chapa de acero. 4 /oportes secciôn H Biela mayor con chapa Biela menor con ojo Aleaciôn de alnminio bomba centrifuga x'iniea para agua, | de 2 salidas bajo presién | y proyeccién, 2 bombas ( de engranaje SOCIÉTÉ DES AUTOMOBILES RENAULT, BILLANCOURT (SEINE) — 42 — Cy limiers . Bore and stroke . . Total volume of cylinders . Compression ratio. Power . Total weight . Consumption per HP hour . Dual Ignition . . . . Carburettors 12 V type 00' 134 x 180 30 litres 450 5 400 H P at 1 .000 r.p.m . 430 kgs i petrol : 200 gr. oil : 25 gr. 2 magnétos SEV-H 12 Renault Piugs 2 per cylinder 2 duplex Zenith 05- DI Cylinders Crankshaft . Connecting rods Pistons Cooling. Lubrication tseparate Steel cylin¬ ders, Steel sheet I water jacket. 7 bearings 1 1 section \ forked master \ connecting rod, [ one-eyed small rod aluminium alloy centrifugal single water pump with 2 oütHows b y pressure anu projection, 4 gear pumps Cylindres . Alésage et course . Cylindrée totale. . . Compression volu¬ métrique . Puissance . Poids total. Consommation par H P heure . . 12 en V à 60' 134 x 180 30 litres 450 5 460 HP à 1.000 t.m. 430 kgs \ essence : 260 gr. i huile : 25 gr. 2 magnétos Allumage double.. Carburateurs. Cylindres . . Vilebt equin Bielles Pistons . Refroidissement. . Graissage , SEV-H 12 Bougies Renault v 2 par cylindre * 2 Zenith doubles / 65-Di i séparés en acier, ' sous chemise d'eau I en tôle d’acier. à 7 paliers section en H i Bielle principale à chape I Biellette à 1 œil. \ en alliage I d’aluminium ! pompe à eau cen¬ trifuge unique, à 2 départs. I sous pression / et projection. 1 4 pompes Cilindros . Diàmetro intérim- y carrera. ....... Cilindrada total. . . Grade de com- presiôn . Potencia . Peso total. Consumo por ca- ballo hora ... . . Encendido doble . . Carburadores Cilindros. Biela. Embolo . Refrigeraciôn Lubrificaciôn 12 en V à 00’’ ) 134 x 180 30 litros 450 I : ^ '400 H P à 1.600 vueltas I por minuto 380 kilos ^ esencia : 260 gr. l acette : 25 gr. I i 2 magnétos ' SEV-H 12 / Bujias Renault 2 por cilindro 1 I 2 Zénith dobles / 05- Dl ! (de acero, separados, câmara de agua de chapa de acero. 7 soportes seccion en II I Biela mayor con I chapa IBiela menor con ojo Aleaciôn de aluminio i bomba centrifuga j ùnica para agua, | de 2 salidas i bajo presiôn y proyecciôn, 4 bombas de engranaje SOCIÉTÉ DES AUTOMOBILES RENAULT, BILLANCOURT (SEINE) MOTEURS RENAULT THE 450 HP RENAULT AERO ENGINE LE MOTEUR D'AVIATION RENAULT 450 HP EL MOTOR RENAULT 450 HP PARA AVION - 43 - MOTEURS RENAULT Cylinders . Bore and stroke. . . Total volume of cylinders . C ..'.press on ratio. P w.r . Total weight. Consumption per HP hour . Dual Ignition Carburettors Cylinders . Crankshaft . Connecting rods . . Pistons . Cooling . Imbrication 12 V type 60ü 160 x ISO 43 litres 410 5 ,3 575 IIP at 1.600 r.p.m. 650 kgs 1 petrol : 260 gr. I oil : 25 gr. I 2 magnétos ! SEV-H 12 Renault Plugs 2 per cylinder I ' 2 duplex Zénith I 75- DI I (separate Steel cylin- ■ ders, Steel sheet i water jacket. 7 bearings 1 1 section ) forked master connecting rod ; one-eyed small rod J aluminium alloy centrifugal single water pump witu 2 outflows i by pressure ' and projection, 4 gear pumps Cylindres . Alésage et course . Cylindrée totale.. . Compression volu¬ métrique ... ... Puissance . Poids total Consommation par H P heure . Allumage double. . 12 en V à 60° 160 x 180 43 litres 410 5,3 575 HP à 1.600 t.m. Carburateurs . 650 kgs essence : 260 gr. i i mile : 25 gr. ! i 2 magnétos ' 6EV-H 12 I Bougies Renault I 2 par cylindre 1 2 Zénith doubles I 75- DI ( séparés, en acier, Cylindres . .sous chemise d’eau v en tôle d’acier. Vilebrequin . Bielles . Pistons . Refroidissement . . Graissage . à 7 paliers section en H Bielle principale à chape Biellette à 1 œil 1 en alliage / d’aluminium (pompe à eau cen- < trifuge unique à ( 2 départs. sous pression ( et projection. I 4 pompes f à engrenages. Cilindros . Diàmetro interior y carrera . Cilindrada total . . . Grado de com- presiôn . Potencia . Peso total. Consume por ca- ballo hora . Encendido doble.. Carburadores Cilindros . Arbol cigüenal . . Biela. . . Émbolo . Refrigeraciôn Lubri ficaciôn 12 en V a 60° 160 x 180 43 litros 410 ' 5,3 l |575 HP à 1.600 vuel tas i por minuto 650 kilos ^ esencia : 260 gr. I aceite : 25 gr. 2 magnétos SEŸ-H 12 Bujias Renault 2 por cilindro I 1 2 Zénith dobles i 75- DI ^de acero, separados, càmara de agua de chapa de acero. 7 soportes i secciôn H 1 Biela mayor con I chapa' 'Biela menor con ojo jAleaciôn dealuminio , bomba centrifuga \ unica para agua, ) de 2 salidas 1 bajo presmn ( y proyecciôn, 4 bombas de engranaje SOCIÉTÉ DES AUTOMOBILES RENAULT, BILLANCOURT (SEINE) _ u — MOTEURS SALMSON SALMSON ENGINE A. Z.!) :?()!> |]> Power, maxi¬ mum . 35() IP Pou er, nom i - liai . 300 I!' Speeil, at no¬ minal po- wer . 1.300 N u ni lier o f cylinders . . 9 Arrange ment of cylinders : radial. Bore . 14( ( m ni Slroke . 170 Bal io of com¬ pression ... 5 Total weiglit, ernply . 330k* Weight per I P 1 , |(|0 Consum ption per IP-hour. Ga>oline . ‘>35* Oil . 70 IgniLion : independent S a 1 m s o n magnétos.. 2 INI u m be r o f spark- plugs percylinder 2 N u m be r o f valves per cy- linder : in- let valves. 2 MOTOR SALMSON A. Z, <) 1500 ll> Fucrza rnàxi- ma . 350 IIP Fucrza nomi- mal . 300 Révolu ciones en fucrza nominal . . . 1500 < '.i I i nd ms . . . . 9 I > i spos i c i <> u de los ci I nul ims : en esi re lia. I liant, ml ... . 14(/mm Carrera . 170 1 mlice de com- presion ... 5 Peso total es- tamlo vaeio 33nkg Peso por IIP. 1 ,100 Consumo por caballo liora : gasoli ija. . . . 235* aceilc . 20 Fncendido : m a g n e t o s S a i m s o n i n d e p e n - dientes ... 2 Bujias por ci- lmdro . 2 5 àl vu las por c i 1 i n d r o : vàlvulas de admisiôn... 2 Yâlvulas por c i 1 i n d r o : vàlvulas de ex b au st double valves . Nuinber of carbureltoi's uitb altitude régulation (piston P»"ip) . . 1 Walcr cooling. Space occupied : Diam . 1m.200 Length . 1 ,255 ] bis engine was classified as first in the Compétition of the Technicaï Aeronautic Service of 1922, and was winner in the Grand Prize for Transportation Aéroplanes in 1 922. Cylinders Steel with sheet métal water jackets, secured bv lugs and readily remoned. Piston rod System with balanced main piston rod, smooth central bearing of regu- lated type. Crank-shaft nickel - chrome Steel, with two counter- weights for balancing the piston rod s. Valve distribution bv cir¬ cula r cam. MOTEUR SALMSON A. Z. h :?0!HT Puissance maximum . 350 JP » nominale . 300 IP Nombre de tours a la puissance nominale . 1500; Nombre de cylindres . 9 Disposition des cvlindres : en étoile.' V lésa ge. . . . 1 jmm Course . 1*0; Indice île compression . 5 Poids toial à vide . 330** Poids par 1 P . . . 1 ,1(0 Consommation par cheval- -heure : Essence..... 23.i* Huile . 20 \lhimage ( magnétos Sàlmson indépendantes) . 2 Nombre de bougies par cylindre 2 Nombre de soupapes par cylindre : Soupapes d’admission . 2 » d'échappement . 2 Nombre de carburateurs à double corps avec réglage d'altitude (pompe à piston).. 1 Refroidissement à eau. Encombrement : Diamètre.... im,2()0 » Longueur.... 1 ,255 eseape . 2 Carburadorcs • uno de doble cuerpo cou regulacion de allilud. ( bombarde émholo) Refrigeracibn por agua. Sitio ocupado : diâmetro . 1m,200 » largo . 1 ,255 Este motor se ha classiticado pri¬ me r<> en el Certamen del Servicio Técnico de Aéronâutica de 1922 y ha sido vencedor del Grand Prix des Avions de Transport de 1922. Cilindros de acero, camisas de pa- lastro, hjados con patas y fâcil- mente desmontables. Embîelaje con biela maestra cquilibrada, co- jinete central liso regulado. Ci- güeiïal de acero-niquel-cromo, con dos contrapesos que equilibran el embielaje. Distribuciôn por diente circulai’. «S» Ce* moteur a été classe premier dans le Concours du Service Technique de I’Aréonautique de 1922 et a été vainqueur du Grand Prix des Avions de Transport de 1922. Cylindres en acier, chemises en tôle, fixés par pattes et aisément démontables. Embiellage à bielle maî¬ tresse équilibrée, coussinetcentral lisse régule. \ ilebre- quin en acier nickel-chrome, avec deux contrepoids eq u i I i b ra n t l’e m b i e 1 1 a ge .Distribution pa r ca m e c i rcu 1 re. 3, AVENUE DES RIOULINEAUX, BILLANCOURT (SEINE) - AUTEUIL : 07-98 MOTEURS SALMSON SALMSON ENGINE A. B 9 Pow «r, nominal . . Speed al the nominal pow et . Numher of cylinders...-. . Arrangemopt of cylinders : radial Kni'P. . . . . 250 HP . 200 IP . 1500 9 . 125''"u 170 Total weight , ernpty . . . 240kg Consumplion per IP hour : Gasoil ne . . 250g Oïl . 25 Ignition s v stem; 2 magnétos Salmson G. G. 9. N u m ber of spark-plugs per cv _ linder . *) Numher of valves per cylinder Intel . . . 1 . 1 Numher of carburetlors . . 1 The engine is of the stationary radial tvpe with air cooling; Steel cylinders with gilled aluminium jackets ; independent mounting of the cylinders upon the crank-case by pins. Piston rod System with balanced main piston rod, Steel construction, mounted upon an adjusted central bearing. Crank- shaft of nickel-chrome Steel has two counterweights for balancing the piston rod System in ail posi¬ tions and atall speeds. Valve control bv a circular cam. Starting by hand crank or by fluid under pressure. MOTEUR SALMSON A. B. 9 250 HP Puissance nominale . 200 IP Nombre de tours à la puissance nominale . 150(1 Nombre de cylindres . 9 Disposition ilescv lindres en étoile. Alésage . ” . 125”"" Course . 150 Poids total 5 vide . 2.|0kg Consommation par IP-heure : Essence . 250g Huile . 55 Système d’allumage : ‘5 magnétos Salmson G G. 9. Nombre de bougies par cylindre.. 2 Nombre de soupapes par cylindre : Admission . 1 Echappement . 1 Nombre de carburateurs . I Moteur rixe en étoile, à refroi¬ dissement par air; cylindres en acier avec chemise à ailettes en aluminium, et montés indépen¬ damment par goujons sur le carter. Embiellage à bielle maîtresse équi¬ librée, en acier, roulant sur cous¬ sinet central régulé. Le vilebrequin en acier nickel-chrome porte deux contrepoids équilibrant l’embiel¬ lage en toutes positions et à toutes les vitesses. Distribution comman¬ dée par une came circulaire. Mise en route par manivelle ou par fluide sous pression. MOTOR SALMSON A. B. 9 250 HP Potencia nominal . 509 IIP Numéro de vueltas à la potencia nominal . 1590 Numéro de cilindros . 9 Disposiciôn de cilindros : estrella. Diàmetro interior . l'25mm Carrera ...... . 170 Peso total en vacio . 24()kg Consumo por HP liora : escncia.. 250g » aceile. . . 25 Sistema de encendido; 2 magnétos Salmson G. G. 9 . 2 Numéro de bujias por cilindro. . . 2 Numéro de vâlvulas por cilindro : admisiôn . 1 Numéro de vàlvulas por cilindro : Vdmision. . 1 — Eseape.. I Numéro de carburadores. . . . 1 Motor rijo, de estrella, refrigera- ciôn por aire, cilindros de acero con camisa de aletas de aluminio, y montados independentemente en el carter por medio de clavijas. Embielaje de biela maestra equili- brada, de acero, y que da vueltas en un cojinete central regularizado. El arbol, de acero-nîquel-cromo. lleva dos conti apesos que equili- bran el embielaje en cualq nier posi- ciôn y ;î cualquier velocidad. Distri- buciôn aecionada por diente circu¬ lar. Arranque por medio de mani- vela o de un Huido bajo presiôn. 3, AVENUE DES MOULINEAUX, BILLANCOURT (SEINE). — AUTEUIL 07 98 - 46 — MOTEURS SALMSON SALMSON ENGINE C.M.18. 560 HP Power nominal . >1)0 Speed al tlie nominal power (r. p. m.) . 1000 Number of cylinders . . 18 Arrangement of cylinders (2 radial sets of 9). Bore . 125mm Stroke . 170 Total weighl, empty. wilhout ra¬ dia tor . 425kg Consumpiion per IP . 2658 Ignition System : 2 magnétos Salmson G. G. 18. Number ofspark plugs per cylinder. 2 Number of carbureltors (Zenith.) 2 Stationary type with double set of radial cylinders, with extra com¬ pression (5, k), operating upon a limited admission when on the ground and a total admission a! ter 2(100"’. Water cooling. Steel cvlinders provided with sheet Steel water- jackets mounted on the crank-case for each pair of cylinders. Crank- s h a f t t r e a t e d nickel - c h r o m e Steel, with single crank and bob- weight. Each of the two magnétos etfects the ignition in the 18 cvlin¬ ders. Compressed air starting for the engine. MOTEUR SALMSON C.M.18, 560 HP Puissance nominale . 5011 IP Nombre de tours à la puissance nominale . . . 1600 Nombre de cylindres . 18 Disposit ion des cylindres : 2 étoiles de 0. Alésage . 125mm Course . 170 Poids total à vide, sans radiateur. 425k8 Consommation par IP heure . 265® Système d'allumage : 2 magnétos Salmson G. G. 18. Nombre de bougies par cylindre.. 2 Nombre de carburateurs (Zénith). 2 Moteur fixe en double étoile, sur¬ comprimé (5, i), fonctionnant à une admission limitée au sol et à une admission totale à partir de 2o;jom. Refroidissement par eau. Cylin¬ dres en acier, avec chemise d’eau en tôle d'acier, fixés sur le carter par groupe de deux. Vilebrequin en acier nickel-chrome traité, à une seule manivelle et contrepoids. Chacune des deux magnétos al¬ lume aux 18 cylindres. Lancement à l'air comprimé. MOTOR SALMSON C.M.18, 560 HP Potencia nominal. . . . 500 H P Numéro de vueltas à la potencia nominal . 1600 Numéro de cilindros . 18 Disposiciôn de cilindros: 2eslrel- las de 9. Diâmeiro interior.... . 125mm Carrera . 170 Peso total en vacio, sia radiador. 425kg Cousu mo por HP liora . 265g Sistema de encendido ; magnétos Salmson G. G. 18 . 2 Numéro de bujias por cilindro... 2 Numéro de carburadores : Zénit b. 2 Motor lijo, de estrella doble, de sobrecompresiôn (5, k) que fun- ciona con admision limitada cerca del suelo, y con admision total mas arriba de 200D"1. Refrigeraciôn por agua. Cilin¬ dros de acero, con camisa de chapa de acero para el agua, fijados en el carter en grupos de 2 cilindros. Arbol de acero mquel-cromo tra- tado, de una sola palanca y contra- pesos. Cada uno de los dos ma¬ gnétos proporciona el encendido ;i los 18 cilindros. Arranque por medîo de aire comprimido. 3, AVENUE DES MOULINEAUX, BILLANCOURT (SEINE). - AUTEUIL 07-98 - -47 — MOTEURS SALMSON SALMSON ENGINE C M. 9, 270. Power, nmxim.. II' » nominal . 260 IP Speed, at nomi¬ nal power.... 1600 Number of cylin¬ der:, . \) Arrangement ofcy limiers: radial. Bore . 125mm Siroke . 170 Hatio of com¬ pression . . 5,4 T o t a I w e i g h t , ernpiy . 250k* Consu mption per 1 P-hour : Gasoline . 235s Oil . 25 Ignilion ; 2 magnétos witli cover, Salmson G. G. 9. Numberofspark-plugs per cylinder 2 Number of valves per cylinder : Inlet . 1 Exhaust . 1 Number of carburcttors; one Claudel or Zenith 55 D.C. Lubrication : One piston pump. Water cooling. Space occupied : Diana . 1 m, 184 .» » Lengtb . 1 MOTEUR SALMSON, C.M.9,2P0HP. Puissance maximum . 265 IP » nominale . 260 IP Nombre de tours à la puissance nominale . 1000 Nombre de cylindres . ;) Disposition des cylindres en étoile. Alésage . 125mm Course . 170 Fuerza nia \ i ma 285 11 1 » nominal 260 Revol uciones en fuerza nomi- nal . 1600 Ciliudros . 0 Disposiciôn de los ci lia dros-: eu estrella. Diâm. inter.... J 9, j mm Carrera . 170 Indice de cam- pre.'iôn . -5,4 Peso total es- tando vaelo . 250 kg Consumo por caballo hora : gusolina . 235* Consumo por caballo hora : aeeite . 25 Encendido : 2 magnétos de postigos Salmson G. G. 9. Bujias por ciiindro . Vàlvulas por ciiindro : 1 de admi- siôn ; I de escape. Carburadores : uno Claudel o Zenith 55 D.C.] Lubricaciôn : una bomba de érnbolo. Rcfrigeraciôn por agua. Sitio ocupado : diâmetro . lm,18i » largo . 1 MOTOR SALMSON C M. 9, 290 HP. Engine opérâtes on extra compres¬ sion ; total admission is obtained after *2000“ altitude; Steel cylinders with sheet Steel water-jacket. Piston rod svstem with balanced main piston rod, provided with central regulated hearing which allows the highest speeds. Crank- shalt in nickel-chrome Steel with 2 counterweights. Valve distribu¬ tion by circulai' cam and plungers. Indice de compression . 5,4 Poids total à vide . 250kg Consommation par cheval-heure : Essence.. . 235*' Huile . ’ . 25 Allumage : 2 magnétos à volets Salmson G G. 9. Nombre de bougies par cylindre. 2 Nombre de soupapes par cylindre : Admission . 1 Echappement . 1 Nombre de carburateurs : un Claudel ou Zénith 55 D.C. Graissage : Une pompe à piston. Refroidissement par eau. Encombrement : Diamètre . i m, 1 84 >» Longueur . 1 M oto r ] so b rcc o m p rimido , ad m i- sion total a partir de 2000m; cilin- dros de acero con cantisa de chapa de acero. Embielaje sobre biela maestra equi- li brada que gira sobre cojinete central regulado, el cual permite las mayores velocidades. Cigüenal de acero-mquel-cromo con 2 con- trapesos. Distribuciôn por diente circulai’ y empujadores. Moteur surcomprimé, admission totale à partir de 2000m ; cylindres en acier avec chemise en tôle d'acier. Embiellage sur bielle maîtresse équilibrée, tournant s u r coussinet central régulé permettant les plus grandes vitesses. Vilebrequin en acier nickel-chrome à 2 contrepoids. Distribution par came circulaire et poussoirs. 3, AVENUE DES «IOULINEAUX, BILLANCOURT (SEINE). - AUTEUIL 07-98 — 48 — MOTEURS SALMSON SALMSON ENGINE A C. 9 100 HP Power maxi¬ mum . 120 IP Power nomi¬ nal . Î00 At the nomi¬ nal power ( r. p. m. ) . . 1500 Number of cy- linders . 9 Arrangement of eylinders : radial. Bore. . 100mm Stroke . 130 Total weiglit empty . 1 50k« Fuel consump- l ion, per IP hour. . 280® Ig ni ti on System; double, wilh 2 independent Saint son G. G. 9 magnétos. MOTOR SALMSON A.C.9 100 HP Potencia mà- xinta . 120 HP Potencia no¬ minal . 100 \ il m e r o il e vueltas à la potencia no¬ minal . 1500 N û m e r o de cilindros... 9 1 tisposiciôn de cilindros : estrella. Diàmetro inte- rior . 100mm Carrera . . . 130 Peso total en vacio . 1 40 kg Consumo pur HP liora. . . . 280® Sistcma de encendido : doble. de 2 magnétos Salmson G. G. 9 independientes. Number ofspark-plugs percylinder. 2 MOTEUR SALMSON A.C.9 100 HP Numéro de biijias por cilindro... 2 Number of valves per eviinder : „ . • Numéro de vâlvulas por cilindro : exhaust . I .. . . . , . escape . 1 Nombre de tours a la puissance 1 This engine is of the stationary nominale . 1500 Liste motor fijo, de aletas, desti- type with cooling wings, and is in- Nombre de cylindres . . 9 nado a los aviones-escuelas, esta tended for use with tractor airscrew. Hi?p«isition descyiiudres: en eiuile. uvmm establecido para funcionar con Courte. .WW"'.'.’.'.’: 130 hélice tractiva. At the start, it will give 12J JP Poids total à vide . 11ok® DesaroJla, al arrancar, unos 120 HP, at 1600 r. p. m. Consommation par IP b cure . oses a una veloeidad de 1600 vueltas. Cylinders are of Steel, with gilled "'''m"! létos'salmson'G V 9 Los cilindros son de acero con aluminium cylinder head. The indépendantes. tapa de aletas de aluminio. El crankshaft is of treated chrome- Nombre de bougies par cylindres. 2 arbol, de acero m'quel-cromo tra- nickel Steel, and is balanced by N a™miLlnn°UpapeS PB1 Ayl'ndres: 1 tado, esta esquilibrado por con- bob-weights échappement . . 1 trapesos. The piston rod System with ba- Ce moteur fixe à ailettes, destiné El embielaje, de biela maestra lanced main piston rod is mounted aux avions-école est établi pour equihbrada por rnedio de contra- in an adjusted bearing. fonctionner avec hélice tractive pesos, esta montado en un cojinete Il donne au départ 120 IP îegulatizado. Each 01 the two magnétos ol the jgQo tours Cada uno de los dos magnétos Salmson G. G. 9 type works sepa- ‘ Les cviindres sont en acier, avec Salmson G. G. 9 funciona separa- rately and produces igmtion in the CL1iasse'à ailettes en aluminium. damente y proporciona el encen- 9 cylinders. Le vilebrequin en acier nickel- dido a los 9 cihndi os. chrome traité, est équilibré par o des contrepoids. L’embiellage à bielle maîtresse équilibrée est monte Chacune des deux magnétos Salmson G. G. 9 fonc- sur coussinet régulé. lionne séparément et allume aux 9 cylindres. 3, AVENUE DES IÜIOULINEAUX, BILLANCOURT (SEINE). AUTEUIL 07-98 — 49 — 4 AERA QUELQUES-UNS DE NOS APPAREILS DE BORD CLASSIQUES CL1NOMÈTRE GYROSCOP1QUE BADIN l 1 ne toupie gyroscopiq ue actionnée par une trompe de Venturi indique constamment l’orientation du plan d’horizon. Instrument simple et peu encombrant. BADIN GYROSCOP1C CL1NOMETER A gyroscopic top operated bv a Venturi tube indicates constantlv the horizon plane orientation. A simple and compact instrument. CONTROLEUR DE VOL BAD1N-PJONEER rassemblant sous les veux du pilote les indications de : i "j un indicateur anémométrique, 2" un indicateur de virage, 3" un niveau de pente. BADIN PIONEER FLIGHT TELLTALE Compacting within pilot’s view the indication of : i") an anemometric indicator, 2") a sweep or banking indicator, 3") a slope level. AÉROTHERMOMÉTRE VAPOR Cadran de 90mm. Graduation de 30 à 110° C. Canalisation de longueur quelconque reliant le thermomètre proprement dit à l’indicateur. VAPOR AEROTHERMOMETER !>0mm dial. Graduation front 30 to 110" C. Tubing of anv length connecting the thermometer proper to the indicator. CL1NOMETRO GIROSCOPO BADIN bna peonza giroscôpica accionada por una trompa de Venturi indica constantentente la orientaciôn del piano de horizonte. Instrumento sencillo y poco voluminoso. COMPROBADOR DE VUELO BADIN-PIONEER .1 tinta à la vista del piloto las indi- caciones de : i") un indicador anemométrico, 2") un indicador de viraje, 3°) un nivel de pendiente. AEROTERMOMETRO VAPOR Ksfera de 90mm Graduaciôn de 30 a 1 10" C. Canalizaciôn de largo cualquiera para poner en conuini- caciùn el termômetro propiamente dicho con el indicador. 29, AVENUE DE LA GRANDE-ARMÉE - PARIS (16e) AERA ALTIMÈTRE GOURDOU-LESEURRE Insensible aux trépidations. Donnant des indications sans retard. Cadran de 90mm. Gradua¬ tions : 3.000, G. 000, 8.000 et 10.000 mètres. COMPAS DE NAVIGATION AM- 1 ET GN à liquide, avec éclairage électrique, dispositif de compensation, et prisme pour lecture horizontale. Roses de 75 et Ii0mn’. INHALATEUR D OXYGÈNE GOURDOU-LESEURRE Le débit de l’oxygène est réglé automatiquement par un dispositif barométrique. Un bouton à main permet d’autre part de faire varier ce débit au gré du pilote. GOURDOU-LESEURRE ALT1METER Unaffected bv vibrations. Indi¬ cations given without delav. 90mm dial. Divisions : 3.000, G. 000, 8.000 and 10.0(10 meters. AM- 1 AND GN NAVIGATING COMPASS Liquid, electric lighting, compen- sating device, and prism for h o r i z o n t a 1 r e a d i n g. 7 5 a n d I i0",m card. GOURDOU-LESEURRE OXYGEN RESPJ RATOR Oxvgen delivery adjusted automati- callv bv a barometric device. A knob permits, on the other hand, said delivery to be modified at pilot’s désire. A LT I M ET RO GOURDOU-LESEURRE Insensible à las trepidaciones. l)a indicaciones sin tardar. Estera de 00'"'". Graduaciones : 3.000, G. 000 8.000, y 10.000 métros. BRUJULA DE NA VEGACION AM- 1 Y GN de liqtiido. con alumbrado eléc- trico, dispositivo de compensa- ci«’»n v prisma para lectura horizon¬ tal. Rosa de 75 v liGmm. 1NHALADOR DE OX1GENO GOURDOU-LESEURRE El chorro de oxi’geno se régula autonuiticamente con un disposi¬ tivo barométrico. Ror otra parte un pulsador permite hacer variai' el chorro como el pilolo quiera. 29, AVENUE DE LA GRANDE-ARMÉE - PARIS (16°) — 51 Marque (le fabrique Jaugcurs # Transmetteurs CORSET (Brevetés S. G. D. G.) PATENT GAUGE IND1CATOR Teleautomatic. Transmission enti- rcly mechanical, simple, reliahle and durable. Applicable to ail tanks, for ail industries, up to 30 meters distance. Equidistant and luminous dial divisions, permitting easy and accurate readings even at night. INDICATEUR JAUGEUR Automatique et à distance Trans¬ mission entièrement mécanique, sûre et durable. Applicable à tous réservoirs, pour toutes industries, jusqu'à une distance de 30 mètres. Graduations de cadran équidis¬ tantes et lumineuses, permettant même la nuit une lecture facile et exacte des indications. ijINDICADOR ARQUEDAOR Automâticoiy â distancia Trans- misiôn enteramente mecânica, se- gura y duradera. Aplicable â todos los depôsitos, para todas las indus- trias, hasta la distancia de 30 mé¬ tros. Graduaciones de estera équidistantes y luminosas que hasta por la noche permiten leer fâcil y exactamente las indicaciones. Main charactéristics of Aviation type Dial recei ver 90""“ in diameter. 4",m ’/s — Gmm semi-copper transmitting tube. 1 OC® to 300g float for lm to G"1 distance. Total xveight : lkg to 2kg, according to length c>f transmission. PATENT TELEGRAPH Réversible, two or more stations. Entirely mechanical transmission of same type as that of gauges, but with two tubes instead of a single one. Very reliable working, proof against dangerous error. Main charactéristics of Aviation type I )ial 90mm diameter. Two 4m,n */, — Gmm semi - copper trans¬ mission tubes. Maximum distance : 12m. Total wt: 1 to 2kg 'f according to dislance. Caractéristiques du type Aviation Récepteur à cadran de 90n,m de diamètre. Tube transmetteur en cuivre demi-rouge de 4mm 7S — 6mm. Flotteur de 10Gg à 300g pour les distances de lm à Gm. Poids total : lkg à 2kg, scion la longueur de transmission. TRANSMETTEUR D'ORDRES Réversible, à deux ou plusieurs postes. Transmission entièrement mécanique et du même type que celle des jaugeurs, mais avec deux tubes au lieu d'un seul. Fonction¬ nement très sûr, sans crainte d’erreurs dangereuses. Caractéristiques du type Aviation Cadrans de 90mm de diamètre. Deux tubes transmetteurs en cuivre demi- rouge de 4mm 7î — 6ram. Distance inaxima, 12m. Poids total : 1 kg à 2kg,500, selon la distance. Caracteristicas de l tipo Aviaciôn Receplor con estera de 90““ de diâmelro. Tubo transmilidor de semilatôn de 4mm 7 1 _ Q m m Flotador de ioog à 3oog para la distancia de im à 6m. Peso total : ikg à akg, segün longitud de transmisiôn. TRANSMIT! DO R DE ORDENES Réversible, con dosé mas puestos. T r ansmisiônent e r a m entemecânic a y del mismo tipo que la de los ar- queadores, pero con dos tubos en vez de uno solo. Funcionamiento muy seguro. sin temor de errores peligrosos. Caracteristicas del tipo Aviaciôn Estera de 90""'' de diâmetro. Dos tubos de transmitidores de semilatôn de 4",m 7, — G",m. Distancia mâxima, 12" Peso total : lkgà 2kg, 500 segûn la distancia. Principal references bor Aviation Frencb Military Aeronautic Departement Airplanes : Farman, Schneider, Bregnet, Levasseur, F. B. A., Borel. British Aircraft. Japanese Air force. Principales réferences pour l' Aviation Aéronautique militaire française. Avions Farman, Schneider, Breguet, Le¬ vasseur, F. B. A., Borel. Aéronautiques britannique et japonaise. Principales referencias para la Aviaciôn Aeronàutica Militai' francesa. Aviones : Farman, Schneider, Breguet, Levasseur, F. B. A., Borel. Aeronûutieas brilànica y japonesa. 5BIS, RUE THORETON, PARIS (15e) - SÉGUR 11-32 52 — AÉROTHERMOMÈTRES FOURNIER N?4 Type A Joint Aviation if5 \ 18 1/ ^ JH rît JSssr i Jype £3 s -S A - * . ^ ^ Type .. >br C 2 e Type Bouchon fileté à 18 pas de 1 . 5 D. „ O iSs/ plats i Rondelle formant presse étoupe o U1 Douille Filetée a 18 pas de 1# 5 « U» With “ Standard ” gauge box Model N° I accord ing to French S. T. A. and S. F. A. requirements to read the cooling water tempé¬ rature of airplane, seaplane, air- ship, etc., en gin es. Avec boite manométrique “ Stan¬ dard ” (Modèle N° 1) conforme aux prescriptions des S. T. A. et S. F. A. français pour mesurer la température de l’eau de refroidis¬ sement des moteurs d’avions, hvdravions, dirigeables, etc... Con caja manométrica “ Standard ” Modelo N° 1) conforme con las prescripciones de los S. T. A. y S. F. A. franceses para medir la temperatura del agua de enfriar de los motores de aviones, hidra- vinnps Hirirnhles. etc. Graduation ranging from 25° to 115°C. Ortlinary or luminous dial, indications rcad aille from u p to tli rcc met ers distance. Current hose lenglhs : 2"', 50, 5m, 7’", 50 and 10"' per apparalus. Aviation Joint 3 parts forming slnffing box, tlnead I8mm in diameter with pitch (sparkling plug pitcb). Cylindrical thermométrie hulb (A-type) with protecling hood or cap. Weighl of apparatus : about 450». The other Fournier Aerothermo- meters are supplied as desired with any one the model N"s 2, il or 4 gauge boxes and their characte- ristics (graduation, type of bulb etc. are adapted to any defined application such as : taking tempe- rature of air and petrol mixture, of turbo-compressors, of medium passed through, of air coolcd en- gine cylinders; of circulation wa¬ ter in motor-cars, tanks, “Diesel cycle industrial engines; of lubri- cating oil, etc. Graduation s’étendant tic 25° à -M15cC. Cadran ordinaire ou lumineux, indications visibles jusqu’à 3m de distance. Longueurs de tubes tlexilhes courantes : 2W,50, 5™, 7m,50 et 10"’ par appareil. Joint Aviation 3 pièces formant nresse- éloupe lilelé au diamètre de 18mia, pas de tram,5 (pas des bougies). Réservoir rbermométiique cylindrique (type \) avec capuchon protecteur. Poids de l’appareil : 450» environ. Les autres Aérothermomètres Fournier sont fournis indifférem¬ ment avec l’une ou l’autre des boites manométriques, modèles Nos 2, 3 et 4, et leurs caractéristiques (gradua¬ tion, type de réservoir thermomé¬ trique, etc. , sont appropriés à une application bien . déterminée telle que : mesure de la température du mélange air et essence, des turbo¬ compresseurs, ambiance traversée, des cylindres de moteurs a refroidis¬ sement par air, de l’eau de circula¬ tion des moteurs d’automobiles, de tanks, industriels à cycle “ Diesel ”, pour l’huile de graissage, etc... Graduaciôn de 25° a -t-°115C. Estera ordinaiia 6 luminosa, indicaciones visibles hasta très métros de distancia. Cargos de tubos flexibles eorrienles : 2“, 50, 5m, 7 "',50 y 10” por aparato. Junto aviaeiôn 3 piezas en forma de pren- saestopa con rosca de 18mm de diametro y lmm,5 de paso (filete de las bujias). Depôsito termomélrico cilindrico (lipo À) con capuchon protector. Peso del aparato : 48o» poco mas ô menus. Los demâs Aerotermometros Fournier se entregan indistinta- mente con una û otra de las cajas manométricas modelos N'* 2, 3 et 4 y sus caracteristicas (graduaciôn, tipo de depôsito termométrico, etc.) son apropiadas â un uso bien determinado tal como : medida de la temperatura de la mezcla de aire y gasolina, de los turbocom- presores, ambiente atravesado, de los cilindros de refrigeraciôn pol¬ aire, del agua de circulation de los motores automôviles, de tanques, industriales de ciclo “Diesel”, para aceite de lubricaciôn, etc. 2, RUE PAUL-BERT A SAINT-MANDÉ SEINEi - 33 LA PRECISION MODERNE LE PRIEUR NAV1GRAPH Vu instrument permitting, by means of tffu sériés of points observed thnugh uni- dentiiied on the ground, to déterminé graphicaily in a few minutes : i" Drift; ■>0 VVind direction and velocily: if11 Course to be sbaped. 4° Ground or water speed. A repeating apparatus shows to the pilot the couines to be sbaped Vccuraev : 5 kilometers maximum error in ioo kilometers flight. Price : 2245IV. LE NAVJ GRAPHE LE PRIEUR Cet instrument permet, par deux séries de visées de points quelconques du sol non identiliés, de déterminer graphiquement en quelques minutes: i° La dérive; »° La direction et la vitesse du vent; 3° Le cap à tenir; 4° La vitesse sur le sol ou sur l’eau. Un appareil répétiteur indique au pilote les caps à tenir. Précision de l’instrument 5km d’erreur maximum pour 10i)kra de parcours. Prix : 22451" . NAV1GRAFO LE PRIEUR Con dos séries de miras de puntos cua- lesquiera del suclo sin identilicar. este ins- trumento permite déterminai’ gràlica- mente en pocos minutos: i° Kl desvio; ■2" La direccion y velocidad del viento; 3° El cabo que debe aguantarse; 4° La velocidad en el suelo o enel agua. Un aparalo repetidor indica al piloto Ins cabos que dehen aguantarse. Précision del instrumente : 5 km de error màximo con iookm de recorrido. Precio : 2245'". BONNEAU LE PRIEUR DERR1EN GY ROC L1 NOM ETE R Indicates at ail tintes to the pilot the exact inclination of the plane in both the transversal and the longitudinal directions. Permits safe tlying al night, through fog and clouds. Accuracy. i/i degree. Price : 765,r. AMYOT LE PRIEUR TACHOMETER Shows al a distance and simtillaneously ou several «liais I lie exact and immédiate value of the nuniber of révolutions of an ennuie. This aceurate, sensiiive and slout apparatus re<|uires no attention. Its supe- rioritv is obvious aboard multi-motor planes and airships. Price. The ta< hometer w ith one receiver: 1150". Eatdi extra receiver : '250fl'. LE PRIEUR SAFETY SOUND1NG LINE Oecreascs considerablv the tisks of an awkward lamling in a fog or at night. Price : 200lr LE GYROCL1 NOMÈTR E BONNEAU LE PRIEUR DERR1EN Indique à tout instant au pilote la pente exacte de l'avion aussi bien dans le sens transversal que dans le sens longitudinal. Permet de voler en toute sécurité dans la nuit, la brume ou les nuages Précision : 1/2 degré. Prix : 765fr. LE TACHYMÈTRE AMYOT LE PRIEUR Donne à distance el simultanément sur plusieurs cadrans la valeur exacte et im¬ médiate du nombre de tours d'un moteur. Cet appareil précis, sensible et robuste ne demande aucun entretien. Sa supériorité est évidente à bord des avions mullimo- teurs et des dirigeables. Le tachymèlre avec un récepteur : Prix : 1150 fr. Chaque récepteur supplémentaire, 250fr. SONDE DE SECURITE LE PRIEUR Diminue considérablement le risque d’un mauvais atterissage dans la brume ou la nuit. Prix : 2001". EL G1 ROCL1 NOMETRO BONNEAU LEPR1EURDERR1 EN Indica à cada instante al piloto la pen- diente exacta del avion tanto en sentido transversal como longitudinal. Permite volar con loda seguridad por la noche, en la neblina <> en las nubes. Précision : i /■> grado. Precio : 765'" EL T AQULMETRO AMYOT LE PRIEUR Da à distancia y simullâneamente en varias esteras, el valor exacto e imnediato del numéro de revoluciones del motor. Este aparalo preciso, sensible y robusto, no exige trabajo de conservant)!!. Es évi¬ dente su superioridad à bordo «le los aviones mullimotores y dirigibles. Precio (El laquimetro con un regis- trador) : ll50lr. Cada registrador unis : 250fr. SONDA DE SEGURIDAD LE PRIEUR Disminuye el riesgo de mal aterrizaje en la niebla 6 por la noche. Precio : 200fr. 61, RUE PERNETY, PARIS (14e) - TÉLÉPHONE : SÉGUR 22-59 S.I.A.M. et DU GIT C “DUG1T '’ SPEED INDICATOR WITH DENS1TY CORRECTION Tliis type of speed indicator vvitli cor¬ rection for density comprises tlie follovving essential cléments. 1. An anemomelrir élément (ejector) vvliich effects t lie rotation of a straight ncedle upon a shat’t. 2. A barometric élément for rotating a spiral-shaped needle nmunted concentri- eally witli the lirst. The dial is provided with a graduation winch consists of a set of ciirves repre- senting equal speeds. The reading can be easily made upon l h is graduation a l the point of intersection of two needles. On the. saine dial are two semicircular graduations, one for the altitude and the other for the speed at the ground or the dépréssion in the autennna. Our indicator is of a light and strong construction and is not affected by the jarring of the engine. It lias a reduced size and can thus be contained in a round Hat box of 14()mm diameter and height. In addition te the graduation in kilo¬ métrés per hour, the dial may be pro- \ided with any desired curves eorres- ponding to selected speeds or working data. For navigating by dead reckoning, our nevv speed indicator will serve as a com¬ plément to the eompass readings. Analysis can be made of the causes of speed variations due to altitude, to changes in atmospheric conditions or to the working of the engine. The présent indicator measures the speed with great précision and at ail altitudes, and il employs but a single dial to obtain both the anemometer and barometer readings. INDICATEUR DE VITESSE “ DUG1T’’ AVEC CORRECTION de DENSITÉ L’indicateur de vitesse avec correction de densité comprend essentiellement : 1° Un organe auémométrique (trompe) qui fait tourner autour d'un axe une aiguille droite. ; 2" Un organe barométrique qui fait tourner, montée sur un axe concentrique au premier, une aiguille en spirale. Le cadran porte un réseau gradué en courbes d’égales vitesses. On lit avec facilité la vitesse sur le réseau gradué, au point d’intersection des deux aiguilles. Le cadran porte également deux gradua¬ tions hémi-circulaires, l’une marquant l’altitude, l’autre la vitesse au sol ou dé¬ pression dans l’antenne. L’indicateur est léger, robuste, insen¬ sible aux trépidations du moteur. D’en¬ combrement réduit, il est enfermé dans une boite cylindrique plate, de 14()mm de diamètre sur 6(Jmm de hauteur. Outre la graduation en kilomèti es-heure, on peut tracer sur le cadran gradué toute courbe correspondant à une allure ou à un régime intéressant. Dans la navigation à l’estime, cet indi¬ cateur de vitesse relative complète les indications du compas. Il permet d'analyser les causes des variations de vitesses : variations dues à l’altitude, à des changements de conditions atmosphériques ou au fonctionnement du moteu r. Mesurant la vitesse avec une grande précision et à toute altitude, cet indicateur combine, sur un seul cadran, les indications de l’anémomètre et du baromètre. 1 ND1CADOR DE VELOC1DAD “ DUG1T ’ CON CORRECC1ÔN DE DENSIDAD El indicador de veiocidad cou correccion de densidad comprende eseneialmente : 1° l n organo anemométrico (trompa) que hace girar una aguja recta en lorno de un eje; Un organo barométrico que hace girar una aguja en espiral montada sobre un eje concéntrico al primero. La esfera lleva una red graduada de curbas de iguales velocidadcs. La veiocidad puede leerse fàrilmenle sobre la red graduada en el punto de i ut erseccion de ambas agujas. La esfera lleva también dos graduaciones semicirculares, una marra la allitud y la olra la veiocidad en el suelo o depresiôn en la antena. El indicador es ligero, robusto, insen¬ sible à las trepidaciones del motor. i>e reducido volumen, va encerrado en una eaja eilimlrica plana de140mrade diâmetro por (i(Jmm de alto. Vleinâs de la graduaciôn en kilomelros liera, se pueden tra/.ar en la esfera todas las curvas correspondientes a una marcha 6 à un regimen interesantes. En la navcgaciôn â la estimaciôn, dicho indicador de veiocidad relativa compléta las indicaciones de la brûjula. Permite analizar las causas de varia- ciones de veiocidad : variaciones debidasà la altitud, ;i cambios de condiciones atmosféricas é) al funcionamiento del motor. Al medir la veiocidad cou gran précision y en cualquier altitud, este indicador combina en una sola esfera las indicaciones del anemômetro y del barômetro. 10, RUE P0RTAUB0IS - LYON - 1 17, RUE PIERRE-CORNEILLE S.I.A.M. cl DUGITclC IE “ DUG1T ” LIFT 1ND1CAT OR with correction for load avec correcteur de charge 1ND1CADOR DE SUSTENTA Cl ON ■‘DUCIT’’ con corrector de carga Our indicator is bascd upon tlie saine principle as the Dugit speed indicator, type S. A. I. It comprises a straight needle which is rolated by an anemometric element (ejeclor), and a spiral-sliaped needle of proper curvature w liosc rotation dépends upon the variations of load during the flight. The dial is ruade up as follovvs : 1" A circulai- graduation which is used with the straight or anemometric needle to indicale the speed in kil. at the ground. 2. Three standard curves corresponding to minimum speed, economieal speed, and maximum speed. The two curves for maximum and mini¬ mum speed serve to bound a seclor or région of safety, and on each side are the (langerons régions which are coloured red and correspond todangerous speeds, eilher stalling in the air or danger of breakage. The three curves arc drawn according to the characterist ic features of the avion which is to make use of the indicator and according to the table for the relation between the loads and the minimum, economieal and maximum speeds at the ground . Loads spaced by lüükg. Speeds in kilométrés per ourat the ground minimum economieal maximum. For flying wilhin the limits of safety, and to avoid ail stalling or danger of brea¬ kage due to excessive speed, the pilot lias on ly to operate the Controls so that the Crossing pointof the straight (anemometer) needle and the spiral (load) needle sliall alvvays remain wilhin the safety région. To 11 y at the economieal speed, this Cros¬ sing point should be biought upon the standard curve for economieal speeds, and should remain in this position. For landing at the minimum speed, the Crossing point is now to be brought upon the standard curve for minimum speeds, With our newr Dugit lift indicator with load correction, llights cnn be made in conditions of safety, and the maximum efficiency with the minimum fuel con- sumption can be obtained. Cet indicateur est basé sur le même prin¬ cipe que l’indicateur de vitesse Dugit, ty pe S. A . I. Il comprend : une aiguille droite tour¬ nant sous l'inlluence d’un organe anémo- métrique (trompe), une aiguille en forme de spirale, de courbure convenable, tour¬ nant proportionnellement aux variations de la charge en vol. Le cadran porte : i° Lue graduation circulaire, donnant en regard de J’aiguille droite (anémomètre) la vitesse en kilomètres au sol; 2" Trois courbes-repères correspondant, la première aux vitesses minima, la deu¬ xième aux vitesses économiques, la troi¬ sième aux vitesses maxima. Les deux courbes de vitesses minima et maxima limitent sur le cadran un secteur ou zone de sécurité, encadré par les sec¬ teurs dangereux peints en rouge corres¬ pondant aux vitesses dangereuses (pertes de vitesse ou danger de rupture). Ces trois courbes-repères sont tracées d’après les caractéristiques de l’avion sur lequel doit être monté l’indicateur el d’après le tableau de correspondance entre les charges et les vitesses minima, économiques, ma¬ xima au sol. Charges de iookg en iookg. Vitesses en kilomètres-heure au sol minimum économique maximum. Pour naviguer dans les limites de sécu¬ rité, pour éviter toute perte de vitesse ou tout danger de rupture par suite de v itesse exagérée, il suffit que le pilote manœuvre ses commandes de façon à ce que le point de croisement de l’aiguille droite (anémo¬ mètre) et de l’aiguille spirale (charge) reste dans le secteur de sécurité. Pour naviguer à l’allure économique, ce point de croisement doit venir el rester sur la courbe-repère des vitesses économiques. Pour atterrir à la vitesse minimum, il faut que ce point de croisement vienne sur la courbe-repère des vitesses minimums. L’indicateur de sustentation Dugit, avec correction de charge, permet de naviguer avec sécurité et d’obtenir le rendement maximum avec le minimum de com¬ bustible. Este indicador procédé del mismo prin- cipio que el indicador de velocidad « Dugit », lipo S. A. I. Se compone de : una manecilla recta que da vuelias bajo la influcncia de un grupo anemométrico (trompa), una manecilla en forma de espiral, incurvada de modo ade- cuado, y que da vueltas proporrionalmente à las variaciones de la carga en el vuelo. La esfera lleva : i° Una graduaciôn circular que da en frente de la manecillarecta (anemômelro) la velocidad en kilomètres para con elsuelo; 2° Très curvas de reparo que corresponden la \a à las velocidades minimas, la •>.“ à las velocidades econômicas, la 3" à las velocidades mâximas. Las dos curvas de velocidades minimas y mâximas limilan en la esfera un sector 6 zona de seguridad, encerrado entre los sectores pelisrosos piutados de rojo y que corresponden â las velocidades peligrosas (pérdidas de velocidad 6 peligro de rotura). Estas très curvas de reparo dependen de las caractei isticas del av ion â que se des¬ tina el indicador, y de la tabla de cor- respondencia entre las cargas y las veloci¬ dades minimas, econômicas y mâximas para con el suelo. Cargas de lU(lks en 100kg. Veloe. en kilômelros-hora para con el suelo mimma econômica mâxima. Para navegar en los limites de seguridad, para évitai' cualquier pérdida de velocidad ô peligro de rotura, â consecuencia de velocidad exagerada, basta con que el pilota maniobre sus ôrganos de manda de modo que el punto de cruza de la mane¬ cilla recta (anemômetro) y de la manecilla espiral (carga) permanezea en el sector de seguridad. Para navegar con velocidad econômica, este punto de cruza ha de venir y perina. necer sobr e la curva de reparo de las velo¬ cidades econômicas. Para aterrar con la velocidad minima, es preciso que este punto de cruza venga sobre la curva de reparo de las veloc. minimas. El indicador de susteniaciôn Dugit, con correcciôn de la carga, proporciona el navegar con seguridad y el alcanzar el rendimiento màxiino con el minimo de combustible. 10, RUE PORT-AU-BOIS - LYON - 117, RUE PIERRE CORNEILLE S.I.A.M. et DUGIT tfC,E “DlIGIT" ROUTE INDICATOR The k‘ Dugit ” aircraft route indi- cator requires but one observation to obtain the drift angle, and two observations and one reading for the steering angle and the direction of the wind; oiTC reading is suffi- cient to obtain the speed of the wind and the speed of travel over the ground as compared with the driving speed, and a single reading and one observation will give the direct value of the absolute speed with reference to the ground. The apparatus consists essentially of a glass (for drift) and a mi- crometer with adjustable speed ifor speed of travel . The glass is mounted upon an alidade which moves over a graduated circle and gives the indications for drift, steering angle, speed and direction of the wind, and speed of travel as compared with the driving speed. The glass gives the observer two svmmetrical images of objects on the ground which are seen to travel in two currents whose direc¬ tion of motion dépends upon the azimuth of the vertical plane. Il will be understood without dillicul- ty how the different operations of measurement of drift and steering angle can be carried out The gra¬ duated circle is provided with a set of curves and a si i de. and this will give the indications for wind and speed. And auxiliary dial is attached to the micrometer and has two needles, one of which is regulated according to altitude and serves for making measurentents of the speed of travel, when the altitude is known. CONTROLEUR DE ROUTE “ DUGIT ” Le contrôleur de route “ Dugit ” donne, par une seule observation, l’angle de dérive; par deux obser¬ vations et une lecture, l’angle de pilotage et de d'rection du vent; par une lecture, la vitesse du vent et la vitesse de déplacement par rapport a u sol en fonction de la vitesse motrice; par une lecture et une observation, l’estimation directe de la vitesse absolue par rapport au sol. L’appareil se compose essentiel¬ lement d’une lunette (dérive) et d’un micromètre à vitesse réglable (vitesse de déplacement). La lu¬ nette est calée sur une alidade don¬ nant, par ses déplacements sur un limbe, les indications de dérive, angle de pilotage, direction et vi¬ tesse du vent, vitesse de dépla¬ cement en fonction de la vitesse de propulsion. La lunette donne h l’observateur deux images symétriques des objets du sol, qui défilent en deux courants dont les directions de déplacement dépendent de l’azimut du plan ver¬ tical. On comprend facilement comment s’effectuent les différentes opérations de mesure de dérive ou d’angle de pilotage. Le limbe porte des réseaux de courbes et un curseur, ce qui donne les indica¬ tions de vent et de vitesse. Un cadran auxiliaire fixé au micro¬ mètre porte deux aiguilles dont l’une est réglée sur l’altitude, pour les mesures de vitesse de déplace¬ ment, connaissant l’altitude. VERIFJCADOR DE RUTA “ DUGIT " El ve.iificador de ruta u Dugit da, con una sola observaciôn, el ângulo de dériva; con dos obser- ciones v una lectura, el ângulo de pilotaje v de direceiôn del viento; con una lectura, la velocidad del viento v la velocidad de traslaciôn para con el suelo en funciûn de la velocidad motriz; con una lectura y una observaciôn, la estimaciûn directa de la velocidad absoluta para con el suelo. El aparato consiste esencial mente en una luneta (dériva) v un mierô- metro de velocidad regularizable velocidad de traslaciôn . La luneta esta fijada en una alidade que, por sus cambios de sitio en un limbo, da las indicaciones de dériva, el ân¬ gulo de pilotaje, la direceiôn y la velocidad del viento, la velocidad de traslaciôn en funciûn de la velo¬ cidad de propulsion. La luneta da al observador dos im.âgenes simétricas de los objetos que estân en el suelo v que desfilan en dos corrientes, cuvas direcciones de traslaciôn dependen del azimut del piano vertical. Se comprende facilmente como se verifican las diferentes operaciones de medida de la dériva ô del ângulo de pilo¬ taje. El limbo lleva redes de curvas y un cursor, lo que da las indica¬ ciones de viento y de velocidad. Una esfera auxiliar, fijada en el mi- crûmetro, tiene dos manecillas, de las cuales una se regulariza segûn la altitud para las medidas de la velocidad de traslaciôn, conocien- do la altitud. 10, RUE PORT-AU-BOIS - LYON - 117, RUE PIERRE-CORNEILLE 57 PARACHUTES CORMIER Thèse parachutes hâve been brought oui as the resuit of long and carelul experiments with bal- loons and avions ; thev hâve the best coefficient as well as a small surface, and as they hâve a great lift, the descent can be made at a very slow rate. No iron fittings nor woodwork. The canvas bag comprises an inter¬ nai set of sheaths directing the ropes to prevent any twisting or tangling in the ropes or eanvas. Les parachutes Georges Cormier, établis après de longues et métho¬ diques expériences en ballon et en avion, ont le meilleur coef¬ ficient sous la plus petite surface. Leur voilure, à grande portance, permet des descentes très lentes. Les ferrures et boiseries en sont exclues. Le sac comprend une gar¬ niture intérieure de gaines qui canalisent la corderie et rendent impossibles toute torsion et emmè- lage des cordages et de l’étoffe. Los paracaidas Georges Cormier, construidos tras largos y metùdicos experimentos en globo y en avion, dan el mejor coericiente bajo la menor superficie. Su velamen, de gran porte, permite descensos muy lentos. Se han excluido los herrajes y ma- deramen; el saco comp rende una guarnicion interior de vainas que canalizan los cordajes y hacen imposible toda torsion yenredode cuerdas y tela. Fa bries Tissu Tel a s Surface Surface Superficie Weigh t Poids Peso Strenglli of l'ahric per square métré liesistance du tissu au mètre Resislenria de la tela por métro St renu tli of a sus¬ pension élément Résistance d'une suspente Rcsistencia de una sobrepand.i N millier of sus¬ pension éléments Nombre de suspentes N l’iniero tle sohrepandas Speed tif descent Vitesse do chute Velocidad de caîtla Load Charge Carga Cotlon Colon Ugotlon 10 "P 7 kg, 000 900kg 200 kg 10 3m,50 80 kg S i 1 k 7 mornmées Soie 7 mommées Soda 7 momcas 42'"* 3kg. 100 000 kg 170kg 16 1m. 00 xnkg S i 1 k 12 mom m ées ( ' ) Soie 12 (nommées ( 1 ) Setla 12 momeas ( 1 ) 1X0'»-' 30 kg, 000 700-1 000 kg .')! '0k« 32 2™, 25 325 kg Cotton. spécial (2) Coton spécial Algodôn especial ( 2 ) 250"'- 10kg,000 600-800 kg 500 kg 32 3m,50 1 25 kg Linen, spécial ( 3 ) Lin spécial (:i) Lino especial ( 3 ) son»'5 100kg, 000 1500kg 650 kg 36 3"’, 50 4 '”,50 l()00kg 1 f.00kg (') Used at Castelnaudary, july i J, 1921. (') Desrendu à Castelnaudary, 14 juillet iijn. (') Lanzado en Castelnaudary, d de julio 1921. (2) Used at the Nice Events, mardi 3o, 1922. (2) Meeting de Nice, 3o mars 1922. (') Meeting de Ni/.a, 3o de marzn 1922. (3) Spécial type, non in construction, for i l Parachute spécial, à l'étude, pour sauver f 3 j Paracaidas especial. en estudio, para salvar preserviug the aéroplane and passengers. l’avion et les passagers. el avion cou sus pasajeros. 237, RUE SAINT-MARTIN, PARIS 58 - PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE AEROPHOTE TYPE D-ll 1922 This apparatus is also constructcd as -à Senti -Automatic ma^az ne l’or 100 (IS x 2 V ) views, adaptée! lo be instanilv set on anv régulation 200, 500 and 1 20 ()nim l ocus eone. Used b y the French, Japanese and Spanish Arm i es, in Morocco, Al- giers, Syria, Alsace-Lorraine etc. Perfect for surveying, mapping, photographing of works, etc. Capacitv . >1)0 views I3"x I8c,n Poe u s.” . "260“"', 3G0""" or 000"'“' Loaded weight. . • . 23k? Lighl efficiency 100 pour 100; unequalled by anv otlier apparatus. M isolule (latncss of the film obtained by means of shutler slide without anv suction or glass interposftion. lïeady séparation of views before deve- I o p i n g . Kxceedingly minimized encumbrance : iieight only 0m,03 more t lia rt lens focus. Drive as desired by elertric motor or pro- pelier. Independent and interchangeable feed mechanism. Gunmetal and brass construction per- mitting use wilh '•eaplanes. V key located near the pilot permils second spaeing adjustmenl between views or operation view by view: it allowsa screen to lie interposed in front of the lens, and diaphragin aperture cari lie adjusted. A ineler or recorder visible irom afar permits the niimbcr of views taken lo lie aseerlained. Two llashes, green and red, show in due lime : next view-taking and exhaustion of the film supply. AEROPHOTE TYPE D-ll 1922 Cet appareil est également construit sous forme de Magasin Scmi- Au¬ tomatique pour 100 vues 18 x 2’i se fixant instantanément sur tous les cônes réglementaires de 200, 500 et 1200ui,n de foyer. En usage aux Armées française, japonaise, espagnole, au Maroc, en Algérie, Syrie, Alsace-Lorraine etc. Parfait pour levés de plans, cartes, photographies d’usines, etc. Capacité . 500 vues 13'"’ x 18c,n Foyer . 2Gümm, 300"”" ou 500n,m Poids chargé . 23kc Rendement lumineux 100 pour 100, jamais égalé par aucun appareil. Planéilé absolue de ia pellicule obtenue par le chariot obturateur, sans succion ni interposition- de glace. Séparation facile des vues avant dévelop¬ pement. Encombrement excessivement réduit ; plus haut de 0'", 03 que le foyer de l’objectif. Commande à volonté par moteur électrique ou hélice. Mécanisme d’entrainement indépendant et interchangeable. Construction en bronze et laiton permet¬ tant l’utilisation sur les hydravions. Lin manipulateur placé près du pilote per¬ met de régler à volonté l’espacement en secondes, entre chaque vue ou d’opérer vue par vue: il permet d’interposer un écran devant l’objectif eldediaphragmer. Un compteur visible de loin permet de connaître le nombre de vues prises. Deux lueurs, verte et rouge, indiquent en temps utile : la prise de vue prochaine, et l'épuisement de la réserve de pellicule. AEROFOTO Tl PO D-ll 1922 Este aparato se consiruve igual- menie bajo forma de Almaeen S e m i automn t ic o para 100 vistas 18 x 2k que se tijan instantânea- mente en todos les conos reglamen- tarios de 2(i(), 500 y 1200mm de dis¬ tancia focal. En uso en los Ejércitos francés, japonés, espanol, en Marruecos, Argelia, Siria, Alsacia y Lorena, etc. Perfecto para levantar pianos, mapas, fotografi’as defâbricas, etc. Capacidad . 300 vistas 13cmxl8cm Distancia focal . 2G0m”’, 300""" ô 500mn‘ l’eso, cargado . 23k» Rendimiento lnniinoso 100 pour 100, ningün aparato lo iguala. Planidad absoluta de la pelicula oblenida cou el carro obturador, sin succion ni interposicibn de cristal. Separaciôn t’â < - i 1 de las vistas antes de desarrolla r. Volumen reducidisimo : solo mide 0.03 nias de alto que el foco del objetivo. Gobierno como se quiera, pot- motor eléc- trico o hélice. Mécanisme de arrastre independiente e inte rcambiablc. Conslrucciôn de bronce y laton que per- mite su utilizaciôn en los hidyaviones, Un manipulador colocado cerca del piloto permite régulai- como sequiera el interva- io en segundos enti ecada vista ù operar vis- la por vista ; permite inlerponer una pan- talla delante del objetivo y diafragmar. Un conlador visible desde lejos permite saber el numéro de vistas tomadas. Dos claridades, verdes y rojas, indican oportu namente : la toina de vista prôxima y el agotamiento de la réserva de pelicula . USINE GALLUS CONSTRUCTEUR 73, 75 & 77, Bd DE LA MISSION MARCHAND A COURBEVOIE 'SEINE) FRANCE ÉTABLISSEMENTS HENRY CROCHAT PHOTO-ELECTR1C WAGON ( Type of the Trench Air Service ) Tlie spécial rnotor wagons witli eleclric transmission of tlie Henry Crochat type hâve now been adopted by ail the aero- nautic deparlments of the Frencli and Al lied arm i es. Our Works bave been specially engaged in the manufacture of such stock for a long time past, and we hâve dcsigneil and improved the following motor wagons : The Workshop Wagon, in which an original form of wagon body contains the principal machine tools and outlit which are essential for making repairs upon engines and aéroplanes. The Lighting Wagon, which is equipped with powerful searchlights and is of great serxice in lighting up aéroplane Ianding grounds at night. The Photographie Wagon, this being a véritable dark room fitted on in a com¬ plété manner for photographie work in connection with aviation. The Meteorogical Wagon, in which a spécial form of wagon body contains ail the meteorogical apparatus which are required for aéroplane field use. The Crâne - Wagon, for handling apparatus, motors and various goods in military grounds. CAMION PHOTO-ELECTRIQUE ( Type de l Aviation française) Les camions spéciaux à transmission électrique .des Etablissements Henry Crochat sont adoptés actuellement par tous les services aéronautiques des armées françaises et alliées. Spécialisés depuis longtemps dans la fabrication de ce matériel, ces établisse¬ ments ont créé et perfectionné : Le Camion Atelier groupant dans une carrosserie originale les principales ma¬ chines-outils et l’outillage indi-pensable à la réparation des moteurs et avions. Le Camion Photo électrique permet¬ tant au moyen de ses projecteurs puissants d’éclairer en quelques instants un champ pour l'a tterrissaue de nuit des axions. Le Camion Photographique, véritable laboratoire aménagé pour tous les travaux photographiques nécessités par les opéra¬ tions de l'aviation. Le Camion Météorologique réunis¬ sant dans une carrosserie étudiée spécia¬ lement tous les appareils météorologiques dont l’aviation a besoin en campagne. Le Camion-Grue permettant la manu¬ tention des appareils, des moteurs et des différents colis d’un parc d’armée. CAMION FOTO-ELECTR1 CO ( Tipo de la Aviaciôn francesa : Aelualmente todos los servicios aero- nàuticos de los ejércitos franceses y a I i a- dos adoptan los camiones especiales de transmision eléctrica de los Estableci- mientos Henry Crochat. lispecializados desde hace ntucho tiempo en la fabricaciôn de este materia!, dichos cstablecimientos han creado y perfeceio- nado : El Camion Taller en que en una car- rocerla original se agrupan las princi¬ pales màquinas utiles y las herramientas indispensables para reparar motorcs y aviones. El Camion fotoeléctrico que por medio de sus potentes proyectores permite en pocos instantes alurnbrar un campo para cl atterramiento nocturno de los aviones. El Camion fotogràfïco, verdadero laboratorio dispuesto para todos los tra- bajos fotogràficos necesitados en las opera- ciones de la aviaciôn. El Camion meteorolôgico en que en una carroceria estudiada especialmente se reünen todos los aparatos meteorolôgicos necesitados por la aviaciôn en campana. El Camion-grua que permite el trajln de aparatos, motores y buitos de un parque de ejército. 30, RUE DE TILSITT, PARIS (17 ) - TÉL. : WAGRAM 80-80 & 80-81 — 00 — Société Commerciale des Stocks de l Aviation Moteurs et Accessoires — Engines and fittings — Motor es y accesorios Moteurs rotatifs. — Engines, rotary. — Motores rotativos Clerget 130 et 200 TP ; Gnome 80 et 160 ÏP ; Rhône 80 et 120 IP. Moteurs fixes à refroidissement par air — Engines, stationary, air-cooled Motores fijos con refrigeraciôn por aire Anzani 30, io, 60 et 00 IP ; Renault 80 et 130 IP. Moteurs fixes à refroidissement par eau — Engines, stationary, water-cooled Motores fijos con refrigeraciôn por agua Hispano-Suiza 110, 180, 200-220 et 300 II’; Lorraine-Dietrich 110-120, 170, 220 et 270 IP; Renault 170, 190, 220, 280 et 300 IP ; Saîmson 260 JP ; Fiat 200-220 et 300 IP. Magnétos de marche — Magnétos, for travel — Magnétos de marcha Anzani, Avia, Bosch, C.G.M., Dixie, Eole, Gibaud, Lavalette, La Magicienne, Nilmelior, Phi, Saîmson, S.E.V., Vaucanson, Victrix. Magnétos de départ — Magnétos for starting — Magnétos de arranque Bosch, Eole, Nilmelior, Pertecta, R. B, Thomson-Bennett. Carburateurs — Carburettors — Carburadores Claudel, Tampier, Zénith. Bougies — Spark plugs — Bujias de tous types — of every description — de todos los tipos Roulements à billes — Bail bearings — Roces de bolas de toutes dimensions - of every size — de todos tamanos PARIS - 2, RUE GALILÉE, 2 - PARIS — (il Société Commerciale des Stocks de l’Aviation Instruments et Equipements INSTRUMENTS DE BORD Aérothermomètres Fournier — Altimètres — Anémomètres Badin et Jaeger — Aviophones - Barographes — Boussoles Aéra, Lepaute, Mauve et Vion — Compte-tours Jaeger et Tel — Indicateurs d’essence — Indicateurs de pente Chauvin et Arnoux. VÊTEMENTS SPECIAUX Casques de pilote — Passe-montagne — Chaussons tourrés — Combinaisons fourrées — Paletots en peau de chèvre — Gants en papier — Pantalons de cuir — Lunettes ordinaires — Lunettes Meyrowitz “ La Goglette". MATÉRIEL DE PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE Appareils de fover de 50 et PiO1'"1 — Magasins à lé plaques 18 x2V. HANGARS Hangars tvpe "•Col ” et tvpe “Schmitt’\ Instruments and outfits AIRCRAFT INSTRUMENTS Aero-thermometers Fournier — Altimeters — Anemometers Badin and Jaeger — Aviphones -- Barographs — Compassés Aéra, Lepaute, Mauve and Vion Révolution courue s Jaeger and Tel - Gasoline indicators — Clinometers Chauvin and Arnoux. SPECIAL CLOTHES Pilot’s helmets - Knitted woolen helmets — Fur-lined shoes — Fur-Jined combination garments — Goatskin great coats — Paper gloves — Leather trousers — Goggles ordinary type — Meyrowitz Goggles “ La Goglette OUTFITS FOR AER1AL PHOTOGRAPHY Caméras, focal distance 50 and 120"" — Magazines for 12 plates l8x2F'm. HANGARS Hangars, “Col” type and “Schmitt” type. Instrumentes y équipos 1NSTRUMENTOS DE BORDO Aerotermi'imetros Fournier — Altimetros — Anemômetros Badin y Jaeger — Avifonos — Barôgrafos — Bnijulas Aéra, Lepaute. Mauve y Vion — Cuentarrevoluciones Jaeger y Tel — Indieadores de gasolina Indicadores de pendiente Chauvin y Arnoux. EFECTOS DE ABR1GO Cascos de piloto — Pasamontanas — Babuchas forradas de pieles — Combinaciones forradas de pieles — Paletôs de piel de cabra — Guantes de papel — Pantalones de cuero — Galas ordinarias — Galas Mevrowilz “La Goglette”. MATER] AL DE FOTOGRAF1 A AÉREA Aparatos de distancia focal de 50 y I20,m — Almacenes de P2 plaças de I8x2't,m. COBERT1ZOS Cobertizos tipo “Col” y tipo “Schmitt”. PARIS — 2, RUE GALILÉE, 2 - PARIS — 02 - Liste des Avions, Hydravions et Dirigeables français ACTUELLEMENT EN SERVICE AVIONS HYDRAVIONS 1. Appareils adoptés par le Gouvernement français et actuellement construits en série pour le Service des 'Fabrications de l Aéronautique Appareils d’École et de Perfectionnement BLÉRIOT-SPAD 34 < Rhône 8OHP1. BLÉRIOT-SPAD 54 i Rhône 80 HP). CAUDRON C. 59 < Hispano-Suiza 180 HP). HANRIOT H. D. 14 ( Rhône 80 HP). F. B. A SCHRECK 14 H. E. 2 (Clerget 130 HP), hydravion à coque. HANRIOT H. D. 17 1 Clerget 130 HP), hydravion à flotteurs. Monoplaces de Chasse et de Combat GOURDOU-LESEURRE ( Hispano-Suiza 180 HP). HANRIOT H. D. 2 1 Clerget 130 HP). NIEUPORT-DELAGE 29 ( Hispano-Suiza 300 HP). SPAD XIII ( Hispano-Suiza 220 HP). Biplaces de Reconnaissance et d’Observation BREGUET 14 A. 2 {Renault 300HPiO> FARM AN 110 (Salmson 260 HP). POTEZ IV S. E. A. 1. Lorraine- Dietrich 370 HP,. POTEZ XV 1 Lorraine- Dietrich 370 HP). Multiplaces de Combat et de Protection CAUDRON R. XI (deux Hispano-Suiza 220 HP 1. LIORE ET OLIVIER Le O 7 (deux Hispano-Suiza 300 HP). Appareils de Bombardement BREGUET 14 B. 2 1 Renault 300 HP ) BREGUET 16 Bn. 2 1 Renault 300 HP). FARMAN F. 50 ideu x Lorraine-Dietrich 275 HP). FARMAN F. 60 (deux Salmson 260 HP). Appareils Marins LATHAM H. B. 5. (quatre Salmson 260 HP). Appareils Sanitaires BREGUET 14 T bis 1 Renault 300 HP». (1) Tous les BREGUET de type 14 sont aussi construits comme hydravions à flotteurs. - 63 - ] 1 . — Jlutres appareils en service et susceptibles d'être construits à la demande. ni Appareils d’École et de Perfectionnement CAUDRON G. 3 < Rhône 80 HP ou Anzani 100 HP). CAUDRON C. 27 ( Rhône 80 HP). FARMAN F. 40 (. Renault 130 HP). FARMAN F. 80 < Renault 190 HP). MORANE-SAULNIER AR (Rhône 80 ou 110 HP). NIEUPORT-DELAGE 81 (Rhône 80 HP). Appareils de Sport et de Tourisme1 J) CAUDRON C. 68 i Anzani 50-60 HP). FARM AN-SPORT < Anzani 70 HP). MORANE-SAULNIER AI (Rhône 110 HP). POTEZ VIII ( Anzani 60 HP). SPAD 42 ( Hispano-Suiza 180 HP). Appareils de Transport BREGUET 14 T bis ( Renault 300 HP». BREGUET XXII (groupe Breguet 900 HP). CAUDRON C. 61 (.trois Hispano-Suiza 140 HP;. FARMAN F. 60 “GOLIATH’’ (deux Renault 300 HP). FARMAN F. 70 i Renault 300 HP). FARMAN F. 90 (Salmson AZ 9 300 HP). FARMAN G. L. ( Renault 300 HP), hydravion à coque. LIORÉ ET OLIVIER Le OH. 13 (deux Hispano-Suiza 140 HP), hydravion à coque. MUREAUX “EXPRESS” (deux Lorraine- Dietrich 370 HP). NIEUPORT-DELAGE 30 T Darracq 420HP). POTEZ IX ^Lorraine- Dietrich 370 HP). POTEZ XVIII 2 (trois Lorraine- Dietrich 270 HPi. SPAD 46 \Lorraine- Dietrich 370 HP). SPAD 56 (" Jupiter ” Gnome et Rhône 375 HP). Appareils Militaires BOREL C. 2 i Hispano-Suiza 300 HP). BREGUET 17 C. 2 [Renault 450 HP). BREGUET 19 ( Renault 450 HP) HANRIOT H. D. 1, type C. 1 [Rhône 120 HP). HANRIOT H. D. 3, type C. 2 (Salmson 260 HP). HANRIOT H. 15, type CAP. 2 < Hispano-Suiza 300 HP). HANRIOT H. 24, type T. O. E. ( Lorraine-Dietrich 370 HP). LEVASSEUR torpilleur (Lorraine-Dietrich 370 HP). POTEZ X, colonial (trois Hispano-Suiza 180 HP). POTEZ XI, type CAP. 2 ( Lorraine-Dietrich 370 HP). SCHNEIDER, type Bn 3 (quatre Lorraine-Dietrich 370 HP). SCHRECK-F. B. A., type S ( Hispano-Suiza 200 HP). TAMPIER ( Hispano-Suiza 300 HP), avion-automobile. WIBAULT, type C. 1 (Hispano-Suiza 300 HP). ^ DIRIGEABLES ASTRA, type A. T. 24 (10.700-*). ZODIAC, type VZ (3.800m:1). ZODIAC, type Z ECOLE (1. 000”“'). ( 1 ) Nous avons fait figurer ici, outre les appareils inscrits dans notre Répertoire commercial, ceux qui — de notoriété publique — sont en service ou ont satisfait aux essais. i 2 i Les appareils de cette catégorie — à l’exception des deux premiers — ont été également conçus comme avions d’école ou de perfectionnement. — 64 ■ C/J S3iava9ll LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinillSNI NVINOSHilWS S3iaVa8IT LIBRARIES SMITHSONIAN _ > INSTITUTION^NOIlfUllSNI co NVINOSHilWS saiavaan > 5 Ll B R AR I ES^SMITHSONIAN co UJ 5 . INSTITUTION^NOIinillSNI _ co w ^** — ' ’nvinoshiiws' NOIinillSNI CD 33 > 30 NviNosHiiws S3 lava an > z _ i LIBRARIES SMITHSONIAN m co LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinilISNI >* § 3 ;3iavaan libraries smithsonian INSTITUTION •S? NOIlfUllSNI co 2 Z 1 I ÆÊ- I _ ,/ir > ’ 5 i a va a hzli b rar i es^smithsonian nstitution NoumiiSNi NviNosHiiws saiavaan libraries /S? SMITHSONIAN INSTITUTION NOIlfUllSNl' NVIN0SH1IWS S3 z > NSTlTUTION^NOimiliSNI co nvinoshiiws saiavaan co LIBRARIES SMITHSONIAN co > INSTITUTION NOimillSNI co NVIN0SH1IWS S3 co m | N m z m DlinillSNI NVINOSHIIWS S3 I dVd 3 11 Ll B RAR I ES^SMITHSONIAN^NSTITUTION^ NOIinillSNrNVINOSHlIWS^SJ I d V d 8 11 ~L I B R 2 - ?» z w co 2: av c/i z co z oo W 'Æf w w>m x w — ? \&(àâ * vy t ^ \sN ^ > S ,4 > N^Oj|iS]jX 2 ^ > B RAR I ^ S SM ITHSON!AN_ INSTITUTION NOIIDIIISNI NVINOSHlIWS^Sa I dVd8 I^LI BRAR I ES^SMITHSONIAN2 INSTlTUTION^NOIir _ - — . . Z ^ _ X .„ . 00 — CO = en (Si ce *£ l°l ce W O \ii£^ r 5 5 “ *4^ 5 ' “ Ml^lSNI^VINOSHll^SB IdVdaiT^LIBRARI ES^SMITHSONIAN^INSTITUTION^NOlinillSNI^NVINOSHlIWS^SB IdVdSn^LIBR LU CD ;o > m fjar | '<£55^ „ g' ' " m '<55^ » '*££5?' S Ë m B RAR I ES^SMITHSONIAN INSTITUTION NOlifUllSNI NVINOSHIIWS^SH I dVd 8 IT _LI B RAR I ES ^SMITHSONIAN^INSTITUTION^NOIlfl - tgm&v < V 9 -5 9 ^ Z > g> — . 2 \ co A ^NktDa — >?' ^ 2 V,)^T >’ 5 X^vôs*^ >' S __ iinnisNi_NviNosHims S3 1 d vd a n u b rar i es^smithsonian^institution ^Noiiniiism^NviNosHiiws^sa i d vd a it^li b r 2 \. Y\ CO ~ CO _ X > CO — BRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOtlfUllSNI NVIN0SH1IWS S3ldVdail L I B RAR I ES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIlf — z z r- z *"—2 m xüVDcji/ co m g? m x^pc .jz " ''igpr m llfUUSNI NVINOSHIMS S3 I d Vd a 11 Ll B RAR I ES^SMITHSONIAN “INSTITUTION ^ NOIinillSNI~NVINOSHilWS0°S3 I d Vd 8 n~L I B R z — 00 5 o^- 9 _ 2: «V.. 9 Z „ _ _ CO z 2 /^TfJkA -H ^ 2 .tVsSVV -I /MîrftWfcSX 2 ^ V /V2 rÙfTtàïX ^5 -/ _ > ‘s5Pr" 2 v . > XiOilisüX 5 ^ 5» s v» ~<6P" «= CO 2 (/> 4 2 - ^ V 2 ' £ Z ,0 3 RAR I ES^SMITHS0NIAN__INSTITUTI0N^N0liniliSNI__NVIN0SHllWS^S3 ldVdan_LIBRARIES SMITHSONIAN ^INSTITUTION N0IJ.fi — : O O îniliSNI NVINOSHIIINS S3 I dVd 8 H Ll B RAR I ES^SMITHSONIAN^INSTITUTION 2N0imillSNl“JNVIN0SHllWS:2S3 I dVd 8 IT^LI B R _ _ r* Z r* 2 r~ v 2 1 _ ^ ^ O ^CvriTTTî'v ~ O O Z V O ^ — — m X^osv^X ~j. m 2 — ■•! ' z rn ^ I R AR I ES ^SMITHSONIAN INSTITUTION^NOIinillSNrNVINOSHlIWS^SS I d Vd 8 IT ~L( B RAR I ES^SMITHSCNIAN^INSTITUTION^NOIIT ? /^ï^\ < V 2 < ^7^ 2 ^ 2 ^ M _ 1 / ^ ^IWw Qi\ — “ —1 /jpJIfrX^X 2Ü X CO O ? * lfUllSNI_NVIN0SHllWS^S3 I dVd 8 I T^LI B RAR I ES^SMITHSONIAN^INSTITUTION ^WO^niliSNI^NVINOSHlIWS^SB I d Vd 8 IT^LI B R 2 \ y* ^ (Si — if) _ _ _ 5 \ <0 — O -y “ NCiaaiS/ 5 Œ-»^ x g 5 '^fr Ï g % ^ ««I j -pp | | —y RARIES^SMITHSONIAN^INSTITUTION NOIinillSNI NVlNOSHlIWS S3!dVd8IT U BRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIlfl 2 / Jt*,*'™ B ^ i 5 2 O _ 2 X^uiisj^y m S£ X^oîiTs^x m Xj\ oc>^ ^ m inillSNI NVINOSHIIINS S3ldVd8IT LIBRARIFS SMITH^nNiAN — iwcriTiirinM wnimniQKirKiwmnçmiwç^coiuwuan' ■ ■ k-.